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Le genre Sphaerocypraea Schilder, 1927 (Mollusca, Gastropoda, Ovulidae) à l’Éocène du bassin de Paris. Description de deux espèces nouvelles. [Fossiles. Revue française de paléontologie, 36 : 48-55, fig. 1, pl. A-C].

Authors:

Abstract and Figures

RÉSUMÉ : La coquille signalée sous le nom de Sphaerocypraea bowerbankii par divers auteurs et provenant de l'Auversien (Bartonien, Éocène moyen) du bassin de Paris (France), n’est pas du tout la coquille pour laquelle Sowerby in Dixon (1850) a attribué ce nom. Nous en donnons la description et proposons de désigner cette espèce nouvelle Sphaerocypraea gallica nov. sp. ABSTRACT: The shell reported under the name Sphaerocypraea bowerbankii by various authors and from the Auversian (Bartonian, Middle Eocene) of the Paris Basin (France), is not at all the shell for which Sowerby in Dixon (1850) attributed this name. We give the description and propose to designate this new species Sphaerocypraea gallica nov. sp.
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Systématique
C
et article, qui fait suite à 6 autres publications dans la revue
Fossiles, est consacré aux “confusions” sur la faune malacologique
du Cénozoïque. Il s’agit de cas où l’intention de l’auteur était bien de
figurer lesdites espèces, qui existent bien dans le bassin de Paris, mais
pour lesquelles, par suite d’une erreur d’identification, la figure
donnée n’est pas celle attendue.
Au début des années 1980, de rares coquilles appartenant au
genre Sphaerocypraea SCHILDER 1927a (espèce-type : Cypraea
bowerbankii SOWERBY J. de C. in DIXON 1850 par désignation
originale) ont été récoltées dans les sables auversiens (Bartonien,
Eocène Moyen) du bassin de Paris, dans les gisements de Baron
(Oise) et de Mary-sur-Marne (Seine-et-Marne). Depuis, plusieurs
exemplaires ont été découverts, notamment dans la sablière du
Guépelle, Saint-Witz (Val-d’Oise). Cependant, un examen sans doute
superficiel permet aux auteurs français (Dolin et al., 1980:29 ; Dolin
& Dolin, 1981:17, pl. 1, fig. 1a-d ; Le Renard & Pacaud, 1995:113,
n° 162-A; Pacaud & Le Renard, 1995:163, n° 162-A; Dolin &
Ledon, 2002:338) de statuer sur la présence dans le bassin de Paris de
Sphaerocypraea bowerbankii, espèce du Lutétien (Eocène Moyen)
d’Angleterre ; alors qu’il s’agit en fait d’un autre taxon. Il est clair en
effet que l’interprétation et l’unique illustration de cette espèce
publiées par ces auteurs divergent nettement du taxon introduit par
Sowerby J. de C. in Dixon en 1850. Nous en proposons (pl. B)
plusieurs illustrations pour bien en montrer la variabilité.
A l’origine, le taxon Cypraea bowerbankii SOWERBY J. de C. in
DIXON 1850, espèce type du genre Sphaerocypraea SCHILDER 1927a,
a été décrit [lectotype NHMUK PI OR 33777a] du Lutétien
(Bracklesham Beds, Selsey Formation, Eocène Moyen) des marnes
de Bracklesham Bay (West Sussex, Angleterre) (Sowerby J. de C in
Dixon, 1850:189, pl. 8, fig. 1-2). Sowerby décrit Cypraea
bowerbankii en ces termes : « Egg-shaped, smooth;
beak short, moderately wide; aperture narrow, curved, without a
posterior canal; outer lip incurved, a little flattened towards the beak,
with about thirty to thirty-five teeth, nine or ten of which are
elongated on the flat part. Length 3 [inches], width 2 ». Il s’agit d’une
magnifique coquille oviforme de grande taille, à surface lisse,
caractérisée par une ouverture démesurée, large, par son pli terminal
lamelleux puissant, binoduleux, nettement détaché, plongeant, par sa
fossula denticulée et par son canal siphonal et son canal exhalant
largement ouverts. Le genre Sphaerocypraea est connu dès l’Yprésien
(Eocène Inférieur) avec les taxons S. levesquei (DESHAYES 1835) (pl.
C:4-6) du bassin de Paris (Deshayes, 1835:722-723, n° 1, pl. 94bis,
fig. 33-34 ; Pacaud & Robert, 2016:59, fig. 3), Sphaerocypraea sp.
des Corbières [voir ci-après] (pl. C:9a-b), S. alata (EDWARDS 1865)
d’Angleterre (Sowerby J., 1812 : pl. 4 partim ; Edwards, 1854a:129-
130, pl. 17, fig. 1a-b[non 1c-d] ; 1865:538, pl. 14, fig. 4a-b;
Vredenburg, 1920:119) [= Cypraedia (Cypraeoglobina) edwardsi
VREDENBURG 1920, nom fondé sur Cypraea bowerbankii sensu
Edwards, 1854a (partim) non Sowerby J. de C. in Dixon, 1850], S.
parvula CHECCHI & ZAMBERLAN 2018 et S. lessinea CHECCHI &
ZAMBERLAN 2018 de l’Yprésien Supérieur/ Lutétien Inférieur d’Italie
(Checchi & Zamberlan, 2018:7, pl. 1, fig. a-f et p. 8-9, pl. 3-4, fig. a-
f). L’espèce actuelle [holotype MNHN.IM.2000-3556] Chimaeria
incomparabilis BRIANO 1993,draguée par 80-100 mètres dans le
golfe d’Aden en Somalie (Afrique) et décrite comme
une Cypraeidae (Briano, 1993:14-15, figs. 1a-d, 2a-
d), présente des caractères, coquille mince,
ouverture démesurée et denticulation de la lèvre
interne obsolète, qui en font une Sphaerocypraea
typique(Fehse, 2000:55-56, fig. 1a-d; Lorenz &
Fehse, 2009:144, pl. 202, fig. 1-3) ; c’est l’unique
espèce actuelle reconnue de ce genre (pl. C:1).
Quelques années après, Edwards (1854a:129-
130, n° 72, pl. 17, fig. 1c-d non 1a-b) donne une
nouvelle description et de nouvelles figures
(pl. A:1-2) de Cypraea bowerbankii SOWERBY J.
de C. in DIXON 1850 et rapporte également à
l’espèce une partie des spécimens décrits
antérieurement par Sowerby J. (1812 : pl. 4,
figure du haut seulement ; les spécimens du bas
sont des Eocypraea) sous le nom de Cypraea
oviformis et provenant de Highgate (Angleterre –
fig. 1). Edwards écrit(p. 129) : «Cypraea
bowerbankii: C. testâ oviformi, ventricosâ, laevi :
apertuâ angustâ, arcuatâ, anticè sub-effusâ, latè
emarginatâ ; labro inflexo, marginato, posticè producto,
anticè compresso, dentato-plicato, dentibus anterioribus
elongatis ; columellâ dentatâ, dentibus anticis
pliciformibus ; denti primâ magnâ, proeminenti, rotundatâ.
Shell egg-shaped, ventricose, smooth : aperture curved,
narrow, effuse in front, without a posterior canal, and
widely but not deeply notched at the base ; outer lip
incurved, produced posteriorly, flattened towards the front
; teeth on the flat part elongated, oblique ; the anterior
Le genre
Sphaerocypraea
SCHILDER 1927 (Mollusca, Gastropoda, Ovulidae)
à l’Eocène du bassin de Paris. Description de deux espèces nouvelles
Pl. A - 1-6 : Sphaerocypraea bowerbankii (S
OWERBY
J. de C. in D
IXON
1850). Lutétien (Bracklesham Beds, Selsey Formation, Eocene Moyen).
Bracklesham Bay, West Sussex (Angleterre). 1-2 : figures in Edwards
(1854a) 3 : figures in Bather (1907). 4a-c : lectotype NHMUK PI OR 33777a,
hauteur : 81,0 mm. 5a-c : paralectotype NHMUK PI OR 33777b, hauteur :
71,0 mm. 6a-b : paralectotype NHMUK PI OR 33776, hauteur : 71,0 mm.
Fig. 1 - Figures originales de Cypraea oviformis S
OWERBY
J,
1812. Encadré : image inversée de la figure du haut de la
lithographie originale “à l’envers” d’un dessin probablement gravé
à l’endroit à l’origine, sans avoir été transposé pour obtenir une
reproduction à l’endroit.
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Fossiles, n°36 - 2018
Systématique
tooth on the columella large, round, prominent, and very oblique ». Il
ajouteégalement : «The specimen represented by fig. 1a and 1b, and
for the use of which I am indebted to Mr. Sowerby, is the Highgate
shell, from which the upper figure in tab. 4 of ’Mineral Conchology’
was taken ; it has not attained maturity, the teeth not being formed on
the outer lip. It will be seen that the aperture in fig. 1b is wider in
front than that in fig. 1d, which is taken from a fully grown shell: this
difference is to be attributed partly to the immature state of the outer
lip of the specimen, and partly to the front of the columella being
represented with a curve too deep. In other respects the Highgate
shell agrees with those from Bracklesham Bay. The figs. 1c and 1d
are taken from specimens which form part of the late Mr. Dixon’s
collection ». Le spécimen des figures 1a-b (correspondant à la figure
du haut de la planche 4 de Sowerby J., 1812 - voir fig. 1), provenant
des sédiments du Cuisien (London Clay, Yprésien, Eocène Inférieur)
de Highgate (Angleterre) représente en fait Sphaerocypraea alata
(EDWARDS 1865). Sphaerocypraea bowerbankii est plus rarement
discutée par la suite (Fischer, 1861:93; Edwards, 1854b:451,
1865:540; Lowry et al., 1866: pl. 4; Whitaker, 1872:590 ; Newton,
1891:98-99; Woodward, 1904 : pl. 47; Newton, 1922:18; Schilder,
1941:104; Tracey et al., 1996:116-117).
En 1922, Newton (p. 18, pl. 3, fig. 13) décrit du Bartonien
(Eocène Moyen) de Bende Ameki, District de Omabalia,au Nigeria
(Afrique) une espèce qu’il assigne avec doute à Cypraea
bowerbankii, ce que semble confirmer Schilder (1927a:130, n° 8):
«die von Newton aus Nigeria abgebildete Schale scheint – trotz des
abgelegenen Fundortes – auch zur gleichen Art zu gehören»
[= Newton a illustré une coquille du Nigeria – qui malgré la localité
éloignée – semble appartenir à la même espèce]. Cependant, ce
dernier (1929:305) émet rapidement quelque réserve sur la
détermination de cet exemplaire et pense qu’il s’agit d’une espèce
distincte du taxon anglais. Finalement, il introduit (1932b:218), pour
cette espèce, le nom Eocypraea (Sphaerocypraea) bowerbankii
sudanensis. Eames (1957:39, pl. 6, fig. 4a-b) la sépare définitivement
de l’espèce anglaise et considère Sphaerocypraea sudanensis
(SCHILDER 1932)comme un taxon distinct. Schilder & Schilder
(1971:69) reviendrons inutilement sur le classement de cette espèce
en la nommant Sphaerocypraea obovata sudanensis, comme une
sous-espèce d’un taxon introduit par Schafhäutl (1863:210, pl. 40,
fig. 3a-b) pour un moule interne du Kressemberg (Allemagne) dont
les caractères morphologiques font totalement défaut et que nous
considérons comme un nomen dubium. Par ailleurs, le nom
Sphaerocypraea nigeriensis (SCHILDER 1932)” donné à cette espèce
par Dolin et al. (2002: 340-341) est une erreur; il ne s’agit pas non
plus de la Cypraea nigeriensis ADEGOKE 1977 du Paléocène du
Nigeria qui s’éloigne radicalement des Sphaerocypraea (Adegoke,
1977:141-142, pl. 22, fig. 1-4).
Schilder (1932a:88, note 26; 1932b: 218) considère l’exemplaire
figuré par Bellardi (1852:216, n° 44, pl. 13, fig. 7) du Bartonien
(Eocène Moyen) de La Palarea, Blausasc (Alpes-Maritimes) comme
une Sphaerocypraea bowerbankii. Cependant, même si la coquille
illustrée par ce dernier semble appartenir effectivement au genre
Sphaerocypraea (coquille oviforme de grande taille caractérisée par
une ouverture démesurée, large), elle ne repose que sur un moule
interne totalement indéterminable. Le fait d’assigner ce volume
calcaire à l’espèce anglaise comme le fait Schilder est bien peu
convaincant et ne permet certainement pas une identification aussi
précise.
Nous interprétons donc comme une espèce nouvelle les coquilles
récoltées dans les sables auversiens (Bartonien, Eocène Moyen) du
bassin de Paris dont nous avons pu étudier plusieurs exemplaires; le
Muséum national d’Histoire naturelle de Paris possède en effet la
plus importante collection de coquilles du Cénozoïque appartenant au
genre Sphaerocypraea. Nous donnons ci-dessous une nouvelle
description de l’espèce de Sowerby dont nous avons examiné le
matériel type et qui présente des caractères particuliers. Nous
donnons également une nouvelle description de Sphaerocypraea
raspaili (CHÉDEVILLE 1904) du Lutétien du bassin de Paris,
cette espèce ayant été mal interprétée, voire confondue avec
S. bowerbankii. Nous avons pu en effet examiner un exemplaire (coll.
Canevet) provenant de la localité type de Boury-en-Vexin (Oise), aux
dimensions plus modestes (hauteur: 47,5 mm; diamètre: 31,8 mm)
que celles de l’holotype, mais au galbe absolument identique. Des
remarques taxonomiques et nomenclaturales sur des espèces affines
sont également proposées. Par ailleurs, une seconde espèce nouvelle,
Sphaerocypraea camboritus nov. sp. est introduite pour une espèce
du Lutétien (Eocène Moyen) du bassin de Paris (France) et une
troisième, provenant de l’Ilerdien (Yprésien, Eocène Inférieur) de
Couiza (Aude) est signalée et laissée en nomenclature ouverte.
Abréviations : MNHN.F : Muséum national d’Histoire naturelle, Collection de
Paléontologie (Paris, France). MNHN.IM : Muséum national d’Histoire naturelle,
Invertébrés marins (Paris, France). NHMUK : The Natural History Museum (Londres,
Angleterre). MCZ : Museo Civico “G. Zannato” di Montecchio Maggiore (Vicenza,
Italie). MCV : Museo Civico“D. Dal Lago” di Valdagno (Vicenza, Italie).
Super-famille Cypraeoidea RAFINESQUE 1815
Famille Ovulidae FLEMING 1828
Genre Sphaerocypraea SCHILDER 1927a
Espèce-type : Cypraea bowerbankii SOWERBY J. de C. in DIXON 1850
par désignation originale.
Synonymie
Marginocypraea Ingram, 1947:127. Espèce-type Marginocypraea
paraguana Ingram, 1947 par désignation originale.
= Sphaerocypraea wegeneri Schilder, 1939. Origine: Miocène Inférieur,
Trinidad et Venezuela.
Chimaeria Briano, 1993:14. espèce-type: Chimaeria incomparabilis
Briano, 1993 par désignation originale. Origine: Récent, Somalie.
Chimeria Fehse, 2013:132. Orthographe subséquente incorrecte.
Sphaerocypraea bowerbankii (SOWERBY J. de C. in DIXON 1850)
(pl. A:1-6)
Cypraea bowerbankii Sowerby J. de C. in Dixon, 1850:189, pl. 8, fig. 1-2.
Synonymie
Eocypraea (Sphaerocypraea) raspaili sensu Schilder, 1927a:75 ; 130,
n° 108. – sensu Schilder, 1927b:209 [non Cypraea raspaili Chédeville,
1904].
Autres références : Cypraea bowerbankii SOWERBY J. de C. in DIXON
1850. – Edwards, 1854a:129-130, n° 72, pl. 17, fig. 1c-d (non 1a-b.). –
Edwards, 1854b:451. – Morris, 1854:245. – Fischer, 1861:93. – Edwards,
1865:540. – Lowry et al., 1866 : pl. 4, 1 fig. – Whitaker, 1872:590. –
Woodward, 1887:446. – Newton, 1891:98-99. – Woodward, 1904 : pl. 47. –
Newton, 1922:18. – Eames, 1957:39.
Cypraea bowerbanki SOWERBY J. de C. in DIXON. – Bather, 1907:130,
fig. 69e.
Cypraea (Cypraeoglobina) bowerbanki SOWERBY J. de C. in DIXON. –
Vredenburg, 1920:119, n° 23.
Eocypraea (Sphaerocypraea) bowerbankii (SOWERBY J. de C. in DIXON).
– Schilder, 1927a:75 (partim) ; 138, n° 197. – Schilder, 1927b:209 (partim).
– Schilder, 1932b:218. – Schilder, 1939:200.
Sphaerocypraea bowerbankii (SOWERBY J. de C. in DIXON). – Schilder,
1929:299, n° 7, 304-305, n° 7. – Schilder, 1931:21. – Schilder, 1932a:89. –
Schilder, 1941:105. – Wenz, 1941:1005, fig. 2887. – Korobkov, 1955:260,
pl. 51, fig. 22. – Glibert, 1963:65. – Schilder & Schilder, 1971:69. – Dolin &
Dolin, 1981:17 (partim). – Tracey et al., 1996:116-117. – Fehse, 2000:55. –
Dolin & Ledon, 2002:338 (partim). – Fehse, 2013:132, pl. 3, fig. 7. –
Checchi & Zamberlan, 2018:7, fig. 3.
Matériel-type : lectotype NHMUK PI OR 33777a désigné ici (pl. A:
4a-c). Paralectotypes, 3 ex. NHMUK PI OR 33777b, 33776 et 33778. La
mention de Fehse (2013) d’un holotype pour Cypraea bowerbankii résulte
d’une déduction abusive. Le travail original de Sowerby J. de C. in Dixon
Pl. B - 1-5 : Sphaerocypraea gallica nov. sp., Bartonien (Eocène
Moyen). – 1a-c : holotype MNHN.F.A27678 (coll. Schouver), Baron (Oise),
hauteur : 73,8 mm. 2 : Caumont, Sainte-Aulde (Seine-et-Marne),
MNHN.F.A40481 (coll. Pons), hauteur : 54,4 mm. 3a-c : Le Guépelle, Saint-
Witz (Val-d’Oise), MNHN.F.R63022 (coll. Tallois), hauteur : 60,2 mm. 4 : Le
Guépelle, Saint-Witz (Val-d’Oise), MNHN.F.A27228 (coll. Schtrock), hauteur :
55,7 mm. 5 : Bézu-le-Guéry (Aisne) : 1 ex., MNHN.F.A27230 (coll.
Faullummel), hauteur : 56,6 mm. 6a-b : Sphaerocypraea camboritus nov.
sp., Lutétien (Eocène Moyen). Holotype MNHN.F.R11792, Chambors
(Oise), hauteur : 34,4 mm. 7a-c : Sphaerocypraea raspaili (C
HÉDEVILLE
1904). Lutétien (Eocène moyen). Néotype MNHN.F.A70557 (coll. Canevet),
Boury-en-Vexin (Oise), hauteur : 47,5 mm.
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Fossiles, n°36 - 2018
Systématique
(1850:189) révèle que le taxon a été fondé lors de la description sur plusieurs
spécimens sans qu’il y ait eu fixation d’holotype.
Localité-type : Bracklesham Bay (West Sussex, Angleterre), Lutétien
(Bracklesham Beds, Selsey Formation, Eocène Moyen).
Dimensions : lectotype: hauteur: 81,0 mm., largeur : 60,0 mm.,
diamètre dorso-ventral: 30,5 mm.
Description : la coquille est de grande taille, de forme ovoïde, à galbe
subglobuleux, à surface lisse, aux extrémités saillantes et à lèvre externe
légèrement calleuse. La protoconque est involutée. L’aire dorsale est
relativement fine. Le diamètre dorso-ventral maximal est situé dans la partie
postérieure de de la coquille. La sole ventrale est légèrement convexe.
L’ouverture est très large, à bords parallèles, régulièrement recourbée. Le canal
siphonal est court, extrêmement large, profond, nettement dégagé du galbe de
la coquille et bien délimité par un pontet annelé fortement calleux. Le pli
terminal est puissant, bordé, binoduleux. Il forme une épaisse lame arquée,
plongeant dans l’ouverture et prolongé par une lame interne, de même
épaisseur, faisant très nettement saillie sur le bord interne de l’ouverture et qui
se détache de la fossula par une large rainure. La fossula, isolée de la lame
interne, est réduite, rectangulaire et légèrement concave. L’aire columellaire et
la dentition de la lèvre interne ne sont pas observables[ouverture obturée par la
marne] ; seules les 5-6 premières dents antérieures, allongées et espacées, sont
visibles. L’arête adapicale est obsolète, denticulée. Le canal exhalant est peu
profond, large, bien délimité et nettement déjeté abaxialement. La lèvre
externe, fortement marginée latéralement, au profil d’orientation orthocline, est
régulièrement arquée et montre une faible rupture de profil au 1/3 postérieurs.
Elle dépasse nettement la lèvre interne dans la région apicale, rostrée
adapicalement. Largement aplanie antérieurement en son premier tiers, puis
arrondie, elle porte 33 dents labrales, puissantes, serrées et courtes; elles se
prolongent sur toute la largeur de la sole ventrale de la lèvre externe sur le
premier tiers antérieur. Nous n’avons pu vérifier si les coquilles montraient des
traces de motif coloré résiduel en les éclairant sous lumière UV; elles n’en
montrent probablement aucune trace.
Sphaerocypraea raspaili (CHÉDEVILLE 1904) (pl. B:7a-c)
Cypraea raspaili Chédeville, 1904a:86; 1904b: pl. 4, fig. 2, 2bis.
Synonymie
Cypraea raspaili Chédeville, 1900:384 (nomen nudum).
Cypraea (Cypraeoglobina) bowerbanki sensu Vredenburg, 1920 [non
Cypraea bowerbankii SOWERBY J. de C. in DIXON] : 119, n° 23.
Cypraea (Bernayia) [sic] obovata sensu Schlosser, 1925 [non Cypraea
obovata Schafhäutl, 1863]:106.
Eocypraea (Sphaerocypraea) bowerbankii sensu Schilder, 1927a:75
(partim). – sensu Schilder, 1927b:209 (partim) [non Cypraea bowerbankii
SOWERBY J. de C. in DIXON] : 119, n° 23.
Sphaerocypraea obovata sensu Schilder & Schilder, 1971:69. – sensu
Dolin & Dolin, 1981:17. – sensu Le Renard & Pacaud, 1995:163[non
Cypraea obovata Schafhäutl, 1863].
Sphaerocypraea bowerbankii obovata sensu Le Renard & Pacaud,
1995[non Cypraea obovata Schafhäutl, 1863]:112.
Autres références:
Cypraea raspaili Chédeville. – Chédeville, 1904c:384. – Fritel, 1910:54.
– Furon & Soyer, 1947:118.
Cypraea (Cypraeoglobina) raspaili CHÉDEVILLE. – Cossmann, 1904:168.
– Cossmann, 1907:254-255, pl. 5, fig. 162-21. – Cossmann & Pissarro, 1911:
pl. 33, fig. 162-21.
Sphaerocypraea raspaili (CHÉDEVILLE). – Schilder, 1929:305. –
Schilder, 1931:21. – Schilder, 1932a:89. – Schilder, 1941:104. – Dolin &
Ledon, 2002:340. – Pacaud, 2008:51. – Checchi & Zamberlan, 2018:7.
Matériel-type: l’holotype par monotypie, un spécimen de 65,0 mm de
hauteur, n’as pu être localisé; malgré nos recherches, nous ne l’avons pas
retrouvé, ni dans les collections du Musée d’Histoire naturelle d’Elbeuf, ni
dans les collections du Laboratoire de Paléontologie de l’Université de Dijon
où se trouve conservé tous les autres spécimens décrits dans la publication de
1904 de Chédeville. Néotype MNHN.F.A70557 (coll. Canevet) désigné ici.
La désignation d’un néotype s’impose pour clarifier le statut taxonomique de
cette espèce qui a été souvent mal interprétée et même confondue avec S.
bowerbankii. Nous avons choisi un spécimen provenant de la localité type
originale, cohérent avec le type porte-nom perdu. Notre démarche respecte
les règles requises par l’ICZN (1999 : Art. 75) en ce qui concerne la
désignation d’un néotype.
Localité-type : Boury-en-Vexin (Oise), Lutétien (Eocène Moyen).
Dimensions : néotype : hauteur: 47,5 mm. Diamètre : 31,8 mm.
Diamètre dorso-ventral: 26,5 mm.
Description : la coquille est de grande taille, solide, de forme ovoïde,
subglobuleuse, à galbe sphérique, ampoulé, à surface lisse, aux extrémités
saillantes et à lèvre externe calleuse. La protoconque est involutée. Le
diamètre dorso-ventral maximal est situé dans la partie centrale de la
coquille. La sole ventrale est régulièrement convexe. L’ouverture est étroite,
à bords parallèles, régulièrement recourbée adapicalement et montre une
faible rupture de profil au 1/4 postérieurs. Le canal siphonal est court,
extrêmement large, peu profond, bien dégagé du galbe de la coquille, terminé
en cornet et bien délimité par un pontet annelé fortement calleux. Le pli
terminal est épais, puissant, binoduleux. Il forme une épaisse lame peu
arquée, plongeant dans l’ouverture et prolongé par une lame interne, de
même épaisseur, faisant très nettement saillie sur le bord interne de
l’ouverture et qui se détache de la fossula par une étroite rainure. La fossula,
isolée de la lame interne, est réduite, rectangulaire et légèrement concave.
L’aire columellaire est large et plane. La lèvre interne porte 21 dents
columellaires, allongées, prenant naissance au niveau d’une angulation
abrupte. Elles sont prolongées par de minces funicules sur les premiers mm
de la sole ventrale. Elles sont fines et sinueuses, saillantes, puissantes et
tuberculeuses au niveau de l’angulation et du bord interne abapical de
l’ouverture. L’arête adapicale est obsolète, denticulée, bordant une fossette
adapicale large et aplatie. Le canal exhalant est profond, étroit, bien délimité
et nettement déjeté abaxialement. La lèvre externe est régulièrement arquée,
fortement marginée latéralement et montre un profil d’orientation orthocline,
dépassant nettement la lèvre interne dans la région apicale, nettement rostrée
postérieurement. Elle est antérieurement aplanie en son premier tiers, puis
arrondie ; elle porte 29 dents labrales, puissantes, serrées et courtes,
régulièrement espacées, se prolongeant sur toute la largeur de la sole ventrale
de la lèvre externe sur le premier tiers antérieur, limitées au bord interne dans
la région postérieure. L’exposition sous lumière UV ne montre aucune trace
de motif coloré résiduel.
Sphaerocypraea gallica nov. sp. (pl. B:1-5)
Synonymie
Sphaerocypraea cf. bowerbankii sensu Dolin, Dolin & Le Renard,
1980:29. – sensu Dolin & Dolin, 1981:17, pl. 1, fig. 1a-d [non Cypraea
bowerbankii Sowerby J. de C. in Dixon, 1850].
Sphaerocypraea bowerbankii sensu Le Renard & Pacaud, 1995: 113, n°
162-A. – sensu Pacaud & Le Renard, 1995 : 163, n° 162-A. – Dolin &
Ledon, 2002: 338 [non Cypraea bowerbankii Sowerby J. de C. in Dixon,
1850].
Matériel-type: holotype MNHN.F.A27678 (coll. Schouver) (pl. B:
1a-c). Paratypes, 3 ex., Le Guépelle, Saint-Witz (Val-d’Oise),
MNHN.F.A27229 (leg. Pacaud), MNHN.F.R63022 (coll. Tallois),
MNHN.F.A27228 (coll. Schtrock); 1 ex., Caumont, Sainte-Aulde (Seine-et-
Marne), MNHN.F.A40481 (coll. Pons).
Localité-type : Sablière Heudebert, Baron (Oise), Auversien (Bartonien,
Eocène moyen).
Etymologie : d’après l’ancien nom latin de la France. Nom donné en
apposition.
Dimensions : voir tableau 1.
Autre matériel examiné : Auversien (Bartonien, Eocène moyen), Le
Guépelle, Saint-Witz (Val-d’Oise): 1 ex. (coll. Mariette). – Mary-sur-Marne
(Seine-et-Marne): 1 ex., MNHN.F.A58559 (leg. Lozouet). – Bézu-le-Guéry
(Aisne): 1 ex., MNHN.F.A27230 (coll. Faullummel), 1 ex. (coll. Aucoin).
Description: la coquille est de grande taille, de forme ovoïde,
globuleuse, à galbe sphérique, à surface lisse, aux extrémités saillantes et à
lèvre externe calleuse. La protoconque est involutée. L’aire dorsale est
relativement fine. Le diamètre dorso-ventral maximal est situé dans la partie
centrale de la coquille. La sole ventrale est très convexe. L’ouverture est très
Tableau 1 - Dimensions (en mm) des spécimens de Sphaerocypraea
gallica nov. sp.
Spécimen n° d’enregistrement Hauteur Largeur Diamètre
dorso-ventral
Holotype A27678 73,8 60,8 52,0
Paratype R63022 60,2 47,2 38,1
coll. Faullummel A27230 56,6 47,0 39,9
Paratype A27228 55,7 45,9 37,2
Paratype A40481 54,4 42,0 34,4
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Pl. C - 1 : Sphaerocypraea incomparabilis (B
RIANO
1993). Actuel. Holotype MNHN.IM.2000-3556, golfe d’Aden, Somalie (Afrique), hauteur : 80,3 mm (photo
Manuel Caballer – projet e-recolnat, MNHN). 2 : Sphaerocypraea tardivelae D
OLIN
& L
EDON
2002. Cuisien (Yprésien, Eocène Inférieur). Holotype
MNHN.F.R63014 (coll. Ledon), Gan (Pyrénées-Atlantiques), hauteur : 48,7 mm. 3 : Sphaerocypraea wegeneri S
CHILDER
1939. Burdigalien (Miocène Moyen).
MNHN.F.R64619 (coll. Pons), Casa Cantaure, Falcón State (Venezuela), hauteur : 75,8 mm. 4 : Sphaerocypraea levesquei (D
ESHAYES
1835). Cuisien
(Yprésien, Eocène Inférieur). MNHN.F.A27232 (coll. Faullummel), Aizy-Jouy (Aisne), hauteur : 38,7 mm. 5 : Sphaerocypraea levesquei (D
ESHAYES
1835).
Cuisien (Yprésien, Eocène Inférieur). Syntype MNHN.F.B63308 (coll. Michelin), localité inconnue, région de Soissons (Aisne), hauteur : 58,0 mm. 6 :
Sphaerocypraea levesquei (D
ESHAYES
1835). Cuisien (Yprésien, Eocène Inférieur). MNHN.F.A27231 (coll. Pons), Mercin-et-Vaux (Aisne), hauteur : 42,8 mm.
7 : Sphaerocypraea jacksonensis (J
OHNSON
1899). Bartonien (Moodys Branch Formation, Eocène Moyen). MNHN.F.A24601 (coll. Dolin), Town Creek,
Jackson (Mississippi, Etats-Unis), hauteur : 83,0 mm. 8 : Sphaerocypraea oligovata (S
ACCO
1894). Chattien (Oligocène Supérieur). (coll. Cluzaud), Estoti,
Saint-Paul-lès-Dax (Landes), hauteur : 37,0 mm (photo Alain Cluzaud). 9a-b : Sphaerocypraea sp. Ilerdien (Yprésien, Eocène Inférieur). MNHN.F.A69687
(coll. Pons), Couiza (Aude), hauteur : 23,7 mm.
1
4
7
8
5
69a
9b
2
3
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Systématique
large, à bords parallèles, régulièrement recourbée adapicalement. Le canal
siphonal est court, extrêmement large, profond, peu dégagé du galbe de la
coquille et bien délimité par un pontet annelé fortement calleux. Le pli
terminal est simple, puissant, bordé, anguleux à son extrémité abapicale,
avant d’atteindre le bord du canal siphonal. Il forme une épaisse lame arquée,
plongeant dans l’ouverture et prolongé par une lame interne, de même
épaisseur, faisant très nettement saillie sur le bord interne de l’ouverture et
qui se détache de la fossula par une large rainure. La fossula, isolée de la
lame interne, est réduite, rectangulaire et légèrement concave. L’aire
columellaire est large et convexe. La lèvre interne porte 24 dents
columellaires, allongées, prenant naissance au niveau d’une angulation
arrondie. Elles sont prolongées par de minces funicules sur un tiers de la sole
ventrale. Elles sont fines et sinueuses, saillantes, puissantes et tuberculeuses
au niveau de l’angulation et du bord interne de l’ouverture. L’arête adapicale
est obsolète, denticulée. Le canal exhalant est peu profond, large, bien
délimité et nettement déjeté abaxialement. La lèvre externe, régulièrement
arquée, montre une nette rupture de profil au 1/3 postérieurs en s’effilant
brusquement. Elle est fortement marginée latéralement et montre un profil
d’orientation prosocline, dépassant notablement la lèvre interne dans la
région apicale. Elle est antérieurement aplanie en son premier tiers, puis
arrondie ; elle porte 40 dents labrales, puissantes, serrées et courtes, se
prolongeant sur toute la largeur de la sole ventrale de la lèvre externe sur le
premier tiers antérieur, limitées au bord interne dans la région postérieure.
L’exposition sous lumière UV ne montre aucune trace de motif coloré
résiduel.
Discussion : Sphaerocypraea gallica nov. sp. diffère de
S. bowerbankii (SOWERBY J. de C. in DIXON 1850) par sa forme plus
globuleuse, à galbe plus sphérique; les spécimens subadultes de
S. gallica nov. sp. montre déjà cette forme (pl. B:5) alors que les
exemplaires de S. bowerbankii présentent, au contraire, au même âge,
un galbe plus subcylindrique (pl. A:5a-c), rappelant celui de
S. levesquei (DESHAYES 1835) du Cuisien (Yprésien, Eocène Inférieur)
du bassin de Paris (pl. C:5). L’ouverture de S. gallica nov. sp. est plus
large, la lèvre externe est plus arquée adapicalement, à rupture de
profil au 1/3 postérieurs plus nette. La lèvre externe, à profil
d’orientation nettement prosocline, est aussi plus fortement marginée
latéralement, remontant moins haut; elle est plus arrondi, moins
rostrée et plus effilée adapicalement. Par ailleurs, elle est
antérieurement moins aplanie en son premier tiers, puis nettement
arrondie ; elle porte des dents labrales plus nombreuses, moins
puissantes, plus serrées et plus courtes, se prolongeant moins sur toute
la largeur de la sole ventrale de la lèvre externe, notamment dans la
région postérieure où les denticules festonnent seulement le bord
interne de la lèvre. Le pli terminal, transverse, est simple et anguleux à
son extrémité abapicale, non binoduleux (comme sur l’espèce anglaise
pl. A:3 et 6a). S. gallica n. sp. diffère de S. raspaili (pl. B:7a-c) du
Lutétien (Eocène Moyen) du bassin de Paris par sa forme globuleuse,
à galbe plus nettement sphérique, par son ouverture plus large et par
son canal siphonal plus large, moins dégagé du galbe de la coquille et
non terminé en cornet. Sa lèvre externe est plus arquée, à profil
d’orientation nettement prosocline. La lèvre externe est également
moins marginée latéralement, plus arrondie, moins rostrée
postérieurement et moins aplanie en son premier tiers abapical. La
denticulation labrale est plus nombreuse (40 pour 29), plus épaisse et
plus courte, se prolongeant moins sur toute la largeur de la sole
ventrale de la lèvre externe; limitée au bord interne dans la région
postérieure. Le pli terminal, transverse, est simple et anguleux à son
extrémité abapicale, plus mince, non binoduleux. La fossula est plus
large, moins creusée, son aire columellaire est plus convexe,
l’angulation est moins abrupte, la fossette au niveau de l’arête
adapicale est moins large et moins aplatie, moins bordée. Enfin, la
dentition columellaire est plus faiblement marquée. S. jacksonensis
(JOHNSON 1899) [= Notoluponia ampla DOCKERY 1977] du Bartonien
(Moodys Branch Formation, Eocène Moyen) de Town Creek, Jackson
(Mississippi, Etats-Unis), diffère de notre espèce (pl. C:7) par ses
dimensions plus importantes, par la largeur exceptionnelle de son
ouverture, par une denticulation de sa lèvre externe plus faible, par
l’espacement et la longueur de ses denticules (Johnson, 1899;
Dockery, 1977, 2011; Dolin & Dolin, 1981). S. conternoi CHECCHI &
ZAMBERLAN 2018 (holotype MCZ 4701 - I.G. 367307) du Lutétien de
Cava Albanello, Nogarole Vicentino (Vicenza, Italie) diffère de
S. gallica nov. sp. par sa coquille nettement moins sphérique, au galbe
pyriforme, allongé abapicalement, par sa dentition columellaire plus
forte, par son ouverture plus étroite, par sa lèvre externe, plus calleuse,
moins arquée, portant des dents moins nombreuses (27 pour 40), plus
fortes, se prolongeant sur toute la largeur de la sole ventrale de la lèvre
externe, notamment dans la région postérieure.
Sphaerocypraea camboritus nov. sp. (pl. B:6a-c)
Matériel-type: holotype MNHN.F.R11792.
Localité-type : Chambors (Oise), Lutétien (Eocène Moyen).
Etymologie: de sa localité typedont l’origine vient du gaulois “cambo
(courbe d’une rivière) et “ritus” (gué). Nom donné en apposition.
Dimensions : Hauteur: 34,4 mm. Largeur: 23,5 mm. Diamètre dorso-
ventral: 19,5 mm.
Description: la coquille est de taille moyenne, de forme ovoïde, à galbe
subcylindrique, à surface lisse, aux extrémités saillantes et à lèvre externe
fortement calleuse. La protoconque est involutée. L’aire dorsale est
relativement fine, marquée par les accroissements. Le diamètre dorso-ventral
maximal est situé dans la partie centrale de la coquille. La sole ventrale est
très convexe. L’ouverture est étroite, à bords parallèles, régulièrement
recourbée. Le canal siphonal est court, large, peu profond, peu dégagé du
galbe de la coquille, bien délimité par un pontet annelé large et fortement
calleux. Le pli terminal est simple, puissant, bordé. Le pli terminal forme une
épaisse lame arquée, plongeant dans l’ouverture et prolongé par une lame
interne, à peine plus fine, faisant très nettement saillie sur le bord interne de
l’ouverture et qui se détache de la fossula par une étroite rainure. La fossula,
isolée de la lame interne, est réduite, rectangulaire et légèrement concave.
L’aire columellaire est large et aplatie. La lèvre interne porte 22 dents
columellaires, allongées, prenant naissance au niveau d’une angulation
abrupte. Elles sont fines et sinueuses, saillantes, puissantes et tuberculeuses
au niveau de l’angulation et du bord interne de l’ouverture. L’arête adapicale
est obsolète, limitée à un ourlet denticulé bordant le chenal exhalant. Le canal
exhalant est peu profond, étroit, bien délimité et nettement déjeté
abaxialement. La lèvre externe, régulièrement arquée, au profil d’orientation
prosocline, fortement marginée latéralement, est comme carénée
longitudinalement,formant un pavillon arrondi qui contourne la zone apicale.
La lèvre externe dépasse notablement la lèvre interne dans la région apicale,
elle est antérieurement aplanie en son premier tiers, puis arrondie ; elle porte
23 dents labrales, puissantes, serrées et courtes; elles se prolongent sur toute
la largeur de la sole ventrale de la lèvre externe sur le premier tiers antérieur.
L’exposition sous lumière UV ne montre aucune trace de motif coloré
résiduel.
Discussion : au même titre que Sphaerocypraea tardivelae DOLIN
& LEDON 2002 (holotype MNHN.F.R63014), du Cuisien (Yprésien,
Eocène Inférieur) de Gan (Pyrénées-Atlantiques), espèce au galbe
subcylindrique (pl. C:2), S. camboritus nov. sp. préfigure la lignée des
S. oligovata (SACCO 1894) du Chattien (Oligocène Supérieur) d’Italie
et de France (pl. C:8) et S. wegeneri SCHILDER 1939 du Miocène
Moyen de Trinidad et du Venezuela (pl. C:3). En dépit du fait que
nous ne connaissons qu’un seul exemplaire, nous n’hésitons pas à
introduire ici une nouvelle espèce. S. camboritus nov. sp. diffère
nettement de S. raspaili (CHÉDEVILLE 1904) du Lutétien de Boury-en-
Vexin (Oise), qui se rapproche plus d’espèces telles que S.
bowerbankii, S. jacksonensis (JOHNSON 1899) du Bartonien (Eocène
Moyen) de Town Creek, Jackson (Mississippi, Etats-Unis), S.
sudanensis (SCHILDER 1932) du Bartonien de Bende Ameki au Nigeria
(Afrique) ou de notre nouvelle espèce S. gallica.
S. camboritus n. sp. diffère de S. raspaili (CHÉDEVILLE 1904) par
sa taille plus modeste, par sa coquille au galbe plus cylindrique, par
ses pontets plus épais, par sa lèvre externe, plus fortement calleuse et
marginée, plus régulièrement arquée, sans rupture de profil dans la
région adapicale. Par ailleurs, son canal siphonal est moins dégagé du
galbe de la coquille et non terminé en cornet, son pli terminal,
transverse, est simple, formant une épaisse lame arquée, plongeant
dans l’ouverture et non par un plis épais, binoduleux, la fossette au
niveau de l’arête adapicale est moins large et moins aplatie. S. lessinea
CHECCHI & ZAMBERLAN 2000 (holotype MCZ 5744) de l’Yprésien
supérieur/Lutétien inférieur de Monte di Malo (Italie), appartenant au
même groupe de coquilles subcylindriques, en diffère par ses
dimensions plus importantes, par une coquille plus nettement
cylindrique, par sa sole ventrale plus convexe, par sa lèvre externe
plus arquée adapicalement et par un pli terminal bien plus épais,
binoduleux.
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Fossiles, n°36 - 2018
Systématique
Pour conclure, nous terminerons cette contribution à l’étude des
Sphaerocypraea de l’Éocène de France par le signalement à l’Ilerdien
(Yprésien, Eocène Inférieur) de Couiza (Aude) d’un petit exemplaire
(MNHN.F.A69687, coll. Pons) appartenant sans aucun doute à ce
genre (pl. C:9a-b) et dont c’est la première occurrence dans la région
Occitanie, où les Cypraeoidea sont rares à l’Eocène et où seuls les
taxons Subepona, Cypraedia, Eucypraedia et Gisortia avait été
signalés (Doncieux, 1908). Ne disposant que d’un unique exemplaire,
qu’il soit adulte ou juvénile, nous ne nous sommes pas résolus à
introduire un nom nouveau, l’état de conservation du spécimen ne
nous permettant pas d’en donner une description détaillée. Nous
laissons donc cette espèce en nomenclature ouverte.
Par ailleurs, l’assignation par Groves (2005:12) de l’espèce
Luponovula merlei DOLIN & LEDON 2002 (p. 336-338 text-fig. 3A-B)
du Cuisien (Yprésien, Eocène Inférieur) de Gan (Pyrénées-
Atlantiques) [holotype MNHN.F.R63012 (coll. Dolin), paratype
MNHN.F.R63013 (leg. Pacaud)] au genre Sphaerocypraea est sans
fondement; cette opinion ne peut vraisemblablement avoir été basée
sur l’examen du matériel type de l’espèce cuisienne du Béarn. L.
merlei présente tous les caractères génériques du genre Luponovula
SACCO 1894 (espèce-type : Cypraea proserpinae BAYAN 1870 par
désignation originale) et, plus particulièrement, le pli terminal
composé et le pontet antérieur en cornet qui caractérisent ce genre.
Jean-Michel Pacaud [a]
[a] Muséum national d’Histoire naturelle, CR2P, CNRS, UPMC
8 rue Buffon, CP 38, 75005 Paris (France) – e.mail : pacaud@mnhn.
Remerciements : nous remercions Philippe Loubry (MNHN/CNRS) pour les photographies et
pour l’infographie des planches, Thierry Tallois et Jean-Marie Canevet qui ont généreusement
fait don de leur exemplaire pour les collections d’Invertébrés fossiles du MNHN, Alain Cluzaud
pour la photo de l’exemplaire de Sphaerocypraea oligovata (SACCO 1894) de sa collection, John
Todd (NHM) pour les photographies du matériel-type de Cypraea bowerbankii SOWERBY J. de C.
in DIXON 1850 conservé a Londres et Steve Tracey (NHM) pour l’aide qu’il nous a apporté.
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[Publié également par Chédeville, P.-J., 1900 - Liste générale et synonymique des fossiles
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... The authors have chosen to adopt this classification scheme until additional, more conclusive data become available. Fehse (2009), Lorenz (2018), Pacaud (2018b), and Fehse (2021) all noted that this family is living today based on the presumption that Sphaerocypraea incomparabilis (Briano, 1993) [originally described as Chimaeria incomparabilis] is correctly placed. Indeed Briano's species outwardly resembles members of Sphaerocypraea, but until conclusive molecular data and/or radular data can be obtained, thus affording correct systematic placement, it should be tentatively considered a living member of Sphaerocypraea. ...
Article
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La coquille figurée sous le nom de Cypraea (Eocypraea) levesquei par Cossmann & Pissarro (1911) dans l’“Iconographie” et provenant du Cuisien (Yprésien, Eocène Inférieur) de Cuise-la-Motte (Oise), n’est pas du tout la coquille pour laquelle Deshayes (1835) a attribué ce nom. Nous en donnons la description et proposons de désigner cette espèce nouvelle Bernaya sixi nov. sp.
Article
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The systematic position of the Eocypraeidae within the Cypraeoidea is clarified in detail by their shell morphology. The latter is completely different to the Ovulidae but considerably similar to the Cypraeidae.Therefore, the Eocypraeidae cannot be a subfamily of the Ovulidae. Similar is valid for the Pediculariidae. The type species of the genus Cyproglobina de Gregorio, 1880, is corrected on the basis of the original description and consequently its systematic position is newly assessed. © 2013 E. Schweizerbart'sche Verlagsbuchhandlung, Stuttgart, Germany.