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Acouphènes à modulation
somatique et ostéopathie
Revue de Littérature
Laurent MARC, Chloë BERHAULT
Ostéopathes DO, Orléans,
Quelques mots sur les acouphènes:
Les acouphènes sont relativement fréquents (10-20%de prévalence dans la
pop. Générale). (Husain et al, 2015)
Sont considérés comme la perception d’un son par le patient en l’absence
d’un stimulus réel. Ils s’apparentent donc comme une sensation fantôme.
Souvent associés avec des états dépressif et anxieux et avec toutes les
répercussions possibles sur le sommeil. (Cronlein et al, 2016, Lasisi et al, 2011,
Cronlein et al, 2007)
Les types d’acouphènes sont nombreux. (Lévine, 2015)
Matériels et Méthodes
Recherche sur PubMed et complément par recherche manuelle dans les
bibliographies des articles.
Période: janvier 1990 à décembre 2016
Mots-clés: [Somatic]+[Tinnitus], [Somatosensory]+[Tinnitus], [fMRI]+[Tinnitus].
Après deux étapes de sélections (une sur la base de l’abstract, la seconde sur
la base du contenu), 168 articles ont été retenus à partir de Pubmed et 25
par recherche manuelle. 6 ouvrages de référence ont été employés pour la
partie neurophysiologie.
Sont évalués: le risque de biais et le niveau de preuve des articles.
L’acouphène, physiopathologie:
Plusieurs hypothèses:
Acouphène dû àla désafférentation (trauma sonore et/ou
déhiscence) (Jastreboff, 1990)
Acouphène vu comme un mécanisme d’adaptation darwinien (De
Ridder & Van de Heyning, 2007)
Hypothèse émergentiste (Vanneste et De Ridder, 2012)
Acouphène à modulation somatique (Levine, 1990,2015,Wu et al, 2014)
Ces hypothèses peuvent se compléter entre elles.
Démarche diagnostique
D’après Herraiz, 2008
L’acouphène somatique, somatosensoriel
ou à modulation somatique.
D’après levine, 2007
Les liens entre voies
somato-sensorielles et
auditives
D’après Dehmel et al, 2009
La mise en évidence de l’acouphène
somatique:
L’examen clinique de ces acouphènes se base sur:
l’investigation de la sphère manducatrice (Bruxisme, occlusion dentaire) (Levine,2015)
la palpation des « trigger points » ou points gâchettes. (Levine, 2015, Michiels et al,
2015)
Le somatic testing (testing musculaire contre résistance maximum) au niveau du crâne,
du cou et palpation profonde des mêmes muscles et des oreilles. (Levine, 2015)
Les tests passifs sont aussi discriminants pour diagnostiquer un acouphène somatique.
(Michiels et al, 2015)
Les mouvements oculaires peuvent aussi moduler les acouphènes (Simmons et al, 2008)
Il faut rechercher dans l’anamnèse, un acouphène unilatéral, intermittent, lié au
stress, variable en journée. Néanmoins, il est possible de trouver des tableaux
mixtes avec les autres types d’acouphènes (y compris pulsatiles).(Levine, 2015,
Levine et al, 2008)
Les données IRMf sur les acouphènes
Peu d’études mettent en évidence les hypothèses émises par Lévine et son
équipe, car dans la plupart des études sélectionnées, les IRMf ne descendent
pas jusqu’au noyau cochléaire dorsal (Dehmel et al, 2009)
Des résultats contradictoires => Possibles sous-groupes au sein de population
des patients souffrant d’acouphènes.(Melcher et al, 2009)
Des différences notables entre les acouphènes bilatéraux ou unilatéraux, avec
ou sans perte d’audition. Même chose entre acouphènes anciens et récents.
(Melcher et al, 2000, Carpenter-Thompson et al, 2015)
Une sur-activation des voies auditives, (Melcher et al, 2009)
Changement dans la connectivité avec d’autres systèmes (visuel, émotionnel,
attentionnel, SNA). (Chen et al, 2015, Maudoux et al, 2012, Melcher et al, 2009, Lanting et
l, 2009)
Les échantillons de patients sont en général trop faibles => risque de biais.
La place de l’ostéopathe
Les examens employés pour le diagnostic font partie de la routine clinique des
ostéopathes. (Levine, 2015, Michiels et al, 2015)
Il a été mis en évidence l’influence des trigger points sur la modulation de
l’acouphène somatique. (Levine, 2015, Arab et Nouebakhsh, 2013, Teachey et al, 2012, Bezerra
Rocha et al,2012,2008)
Les mobilisations passives (similaires au TOG) dans les trois dimensions de
l’espace, associées à une physiothérapie améliorent significativement par rapport
àla seule prise en charge physiothérapeutique. (Oostendorp et al, 2016)
Un seul article sur l’utilisation de techniques crânienne associées des techniques
myofasciales. (Arab et Nouebakhsh, 2013)
L’action est de l’ostéopathe est jugée comme utile dans la prise en charge des
acouphènes (Biesinger et al, 2008)
Basé sur des cas cliniques et des petites cohortes, le niveau de preuve est faible et
le risque de biais important.
Conclusion
Un faisceau de preuve met en évidence les interactions entre le système
somatique et le système auditif. (Levine, 2015, Thill et al, 2012)
Le niveau de preuve des publications sur les mécanismes à l’œuvre est trop
faible pour conclure.
Il semble que les techniques myofasciales (techniques de contractions contre
résistance, trigger point) et les mobilisations puissent avoir un effet sur ces
acouphènes.
Il reste encore un vrai effort de recherche à fournir pour conclure sur la
réelle place de l’ostéopathe dans une prise en charge pluridisciplinaire de ce
type d’acouphène.
Merci de votre attention