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Le développement socio-économique de Nefzaoua. Quelques éléments de réflexion Le développement socio-économique de Nefzaoua Quelques éléments de réflexion

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Abstract

Le Nefzaoua se présente comme une région très particulière qui pose certains problèmes quant au développement régional, des problèmes qui sont liés à la fois aux données naturelles difficiles, à sa position excentrique handicapante à la nature de son économie oasienne orientée vers l'exportation et de plus en plus produite dans des oasis illicites développées autour des oasis traditionnelles sur la base de puits illicites, conduisant à une économie extravertie et informelle. Il s'agit de présenter, ici, les principaux traits de la région, d'identifier les atouts et les handicaps d'une région spécifique à plus d'un égard.
Le développement socio-économique de Nefzaoua. Quelques éléments de réflexion
Le développement socio-économique de Nefzaoua
Quelques éléments de réflexion
Amor Belhedi
Professeur émérite, FSHS, Université de Tunis
Académie Tunisienne des Sciences, Lettres & Arts
amorbelhedi@yahoo.fr http://amorbelhediunblog.fr
Le Nefzaoua se présente comme une région très particulière qui pose certains problèmes
quant au développement régional, des problèmes qui sont liés à la fois aux données naturelles
difficiles, à sa position excentrique handicapante à la nature de son économie oasienne orientée
vers l’exportation et de plus en plus produite dans des oasis illicites développées autour des
oasis traditionnelles sur la base de puits illicites, conduisant à une économie extravertie et
informelle.
Il s’agit de présenter, ici, les principaux traits de la région, d’identifier les atouts et les
handicaps d’une région spécifique à plus d’un égard.
1-Les données naturelles
La région se présente comme la limite de la vie pluviale où tout est lié aux eaux plutôt
souterraines d’abord qui ont donné lieu aux sources taries avec le temps mais aussi profondes
avec les forages depuis le début du XX° siècle avec la politique de sédentarisation d’abord, de
mise en valeur et la compensation du tarissement des anciennes sources ensuite avec
l’indépendance, enfin avec les forages informelles tolérées par les pouvoirs publics qui sont
devenues la principale source pour la production des dattes de qualité « Degla ».
C’est une région, comme le Jerid, où l’eau, beaucoup plus que la terre, détient la valeur
marchande, contrairement aux espaces limitrophes au Nord ou à l’Est et au Sud-Est.
C’est aussi une région, avec le Jerid, les dattes ont une grande valeur marchande
contrairement aux oasis du Nord et de l’Est où le Degla constitue une des principales
exportations agricoles du pays et une source importante de devises.
2- La position excentrique
La position géographique de Nefzaoua a constitué jusqu’ici un des grands handicaps
pour son développement par son excentricité.
Cette excentricité se mesure à travers la distance à la capitale Tunis, aux ports et
aéroports et au chef-lieu du gouvernorat jusqu’à la création du gouvernorat en 1981. Jusque-là,
c’est l’espace le plus éloigné de sont chef-lieu de gouvernorat du pays Gabes, plus de 100 kms
à parcourir pour accéder à certains services.
La polarisation des services régionaux joue défavorablement pour le développement
d’une ville régionale. Elle se trouve commandée par des villes externes et lointaines : Gabes
essentiellement mais aussi Sfax, Gafsa pour certains services, voire Mednine (IRA...).
Cette excentricité est très handicapante, elle se trouve derrière la faible attractivité de la
région, le gouvernorat de Kébili détient le dernier rang au niveau de l’indicateur d’attractivité
de l’IACE en 215-2016 (IACE 2017), l’indicateur de développement régional y est très faible
même s’il arrive avant les gouvernorats du Centre-Ouest et du Nord-Ouest. L’émigration
Le développement socio-économique de Nefzaoua. Quelques éléments de réflexion
déclenchée au début des années 1960 a permis de lier la région à l’économie étrangère,
notamment la France donnant lieu à une économie extravertie.
3-L’économie extravertie
L’extraversion de l’économie a été opérée dès le début du XX° siècle avec l’introduction
du Deglat « ennour » qui devient la culture la plus rentable dans la région et constitue la
principale mesure de la rente agricole et du rang social jusqu’aux années 1960. L’indépendance
a favorisé cette extraversion à travers la société STIL qui exploitait certaines fermes coloniales
qui a bénéficié à un certain moment du monopole à côté des commerçants sfaxiens
essentiellement.
Cette extraversion va s’aggraver avec la crise de l’eau suite au tarissement progressif
des anciennes sources qui commença à se faire sentir dès le début des années 1960.
L’émigration extérieur va constituer la principale porte de sortie de crise au prix d’une
extraversion plus grande sous la forme d’une émigration massive qui touché presque toutes les
familles en direction de la France en particulier. Cette mutation s’est exprimée par une
transformation du corps social au profit de nouveaux segments de la population : les émigrés et
les commerçants avec une dévalorisation systématique des anciens gros propriétaires. Le cas
analysé à Souk Lahad (Belhedi 1995) peut être généralisé à l’ensemble du Nefzaoua où il y a
eu une véritable transformation sociale sans précédent.
Cette extraversion s’exprime par l’importance du revenu migratoire d’un côté (Belhedi
A 1996) et le développement des exploitations agricoles plantées en deglat ennour
essentiellement contrairement aux oasis traditionnelles où les dattes communes constituent une
part importante des palmiers, variété noble, très commercialisée et exportée en plus de
l’extension des oasis illicites en périphérie des anciennes oasis sur la base du pompage des
nappes phréatiques avec les ressources des migrants revenus de France essentiellement ou à la
retraite pour la première génération (Belhedi A 1995). Le revenu migratoire au Nefzaoua
dépasse le double de la moyenne nationale (51 D) dans les années 1990 avec 110 D. Les
transferts par la poste représentent presque 10% de la DPA en 1990 dépassant les gouvernorats
de Mednine (9,2% et Tataouine (7, 3%) donnant lieu à une économie extravertie (Belhedi A
1996, p 138). Le gouvernorat de Kebili se caractérise par un apport migratoire important
atteignant 24% avant Mednine (23%, Tataouine et Gabes (18,25%) ce qui crée une véritable
économie très liée à l’étranger, notamment la France où la colonie tunisienne est la plus
importante (Belhedi A 1996).
Cette dynamique va être suivie par la strate moyenne (instituteurs, infirmiers,
professeurs…) mais aussi par quelques éléments des indépendants et de simples ouvriers dans
un mouvement mimétique mais aussi pour s’assurer d’un revenu régulier et d’un statut social
plus rassurant même si en plein dans l’informalité.
4-L’économie informelle
L’importance des revenus migratoires et le développement des oasis informelles va
constituer la principale source de revenus dans la région. A ce niveau, le tarissement des
ressources traditionnelles depuis le début des années 1960 a posé la question de la survie de la
région, et une bonne partie des populations ont été contraintes d’émigrer d’abord légalement
vers la France essentiellement, vers la Lybie ensuite depuis le début des années 1970
parallèlement à la fermeture de l’Europe et à la restriction de l’émigration au regroupement
familial. Enfin, l’émigration clandestine a été aussi une source de soulagement de la pression
du marché de l’emploi.
Le développement socio-économique de Nefzaoua. Quelques éléments de réflexion
Cette migration a été l’origine du développement d’une économie informelle extravertie
sans rapport à l’action publique donnant lieu à une nouvelle catégorie sociale dominante face à
la régression de la catégorie des agriculteurs et sa paupérisation progressive dans une région où
l’eau est devenue un produit marchand que ne pouvait acheter que ceux qui disposaient de
l’argent liquide. Cette catégorie va investir dans deux créneaux importants qui vont lui assurer
sa suprématie : le foncier et la construction des logements et des locaux à usage commercial
d’un côté et l’investissement agricole et l’e développement de forages illicites qui vont donner
lieu au développement de nouvelles oasis qui constituent de nos jours la principale source de
production du deglat ennour et du développement des primeurs, serres et d’arrières saisons.
Les nouvelles oasis s’appuient sur l’accès illicite aussi bien à la terre qu’à l’eau : les
deux piliers de l’économie agricoles de la région, profitant de l’importance des terres collectives
ou à statut imprécis aux alentours des anciennes oasis, et du développement des puits illicites
avec les pompages excessifs sur lesquels les pouvoirs publics ferment totalement les yeux
devant l’insuffisance des eaux souterraines de la nappe profonde et l’épuisement des sources
traditionnelles, les limites des projets de mise en valeur comme celui de Rjim Maatoug posant
ainsi la question du développement de la région dont les données socio-économiques placent
dans les derniers rangs.
5- Les données socio-économique de la région
La région offre le tableau d’une région déprimée où la croissance démographique est
plus faible que la moyenne nationale depuis le début des années 1990 où le chômage est élevé,
un niveau de développement limité et une attractivité presque inexistante, due probablement au
cadre de vie et à l’excentricité de la région.
5.1- La population
La région a une population de 156961 hab en 2014, soit 1,43% de la population du pays
avec une superficie de 20459,7 km², soit 13,2% donnant une densité très faible de 7,67 hab/km²
pour une moyenne de 70,92 (7 et 64 en 2004 respectivement). Le dixième de la densité
moyenne, ainsi le vide bat le plein.
Le taux de croissance 2004-2014 est inférieur à la moyenne nationale certes mais demeure
positif avec 0,92% par an (Tozeur : 1,02- Gafsa : 0,41, Gabes : 0,89, Mednine : 1,04 et
Tataouine : 0,41). Le taux entre 1994-2004 a été de 0.82 et la part de la région a baissé depuis
quelques décennies : 1,5% en 1994 ; 1,44 en 2004 et 1,43% en 2014 suite à l’émigration même
si elle a reculé (cf. infra).
Evolution de la population 1994-2014
1994
2004
2014
TC 1984
-
94
T C 1994
-
2004
TC 2004
-
14
131914
143218
156961
3.3
0.82
0.92
Tunisie
8785364
9910872
10982254
2.3
1.21
1.03
%
1.50
1.44
1.43
Source : INS, RGPH 1994, 2004, 2014
5.2- L’urbanisation
La population communale a atteint en 2014 84879 hab, soit 54,1% ce qui reste encore limité
par rapport aux espaces limitrophes et à la moyenne nationale (67% en 2014). Le taux
d’urbanisation est passé de 54.3% à 53.9% entre 1994 et 2004 pour une moyenne nationale de
61 et 64.9% (INS 2004). Le taux d’urbanisation varie d’une délégation à l’autre allant de 0 à el
Faouar à 100% à Douz Nord.
Le développement socio-économique de Nefzaoua. Quelques éléments de réflexion
Population totale et urbaine en 2014
Pop Urbaine
Pop totale
Taux
Douz Nord
28562
28617
99,8
Douz S
ud
9595
18565
51,7
Kébili N
ord
13845
31854
43,5
Kébili Sud
13972
30447
45,9
Souk Lahad
18562
27865
66,6
Faouar
-
19613
-
Total
84879
156961
54,07
Source : INS, RGPH, 2014
Les principales agglomérations urbaines sont au nombre de cinq dont la taille n’a pas
dépassé 30000 hab en 2004, la population communale était de 77203 sur un total national de
6429434, soit 1,2% (INS 2004) :
Douz : 27060
Kébili : 18693
Souk Lahad : 18285
Golaa : 7037
Jemna : 6128
5.3- Le niveau d’équipement
Le niveau d’équipement est très limité, tous les indicateurs révèlent de faibles valeurs
que ce soit au niveau des infrastructures de base (eau, électricité, assainissement) ou de
l’équipement des ménages et des logements (voiture, climatisation, accès à internet,
ordinateur...). Les tableaux suivants donnent, à titre indicatif, certaines données en rapport aux
valeurs observées en Tunisie ou dans les gouvernorats du Sud.
Le niveau d’équipement et des infrastructures en 2014
Eau de
robinet
Electri
fication
Voiture Clima
tisation
Tel
Fixe
Ordinateur Accès
Internet
Logt
rudim
Assain
i
ssement
99,11
99,94
24,13
50,1
21,44
32,05
25,97
0,2
34,5
Tunisie
89,27
99,94
27,21
27,23
20,36
33,08
26,75
0,49
61,41
Source : INS, RGPH, 2014
Quelques données socio-économiques des gouvernorats du Sud en 2014-2018
Gvt Population Pop
Urb
Taux
Urb
Taux
Anal
Taux
Chom
Chom
F/H
Log
Rud
Poss
Voit
Bran
Eau
Mig
Sort
Mig
Entr
Mig
Solde
GAF
337,3
250,0
74,1
19,3
26,2
2,25
0,7
20,0
88,9
12,3
7,2
-
5,1
TOZ
107,9
75,7
70,1
14,9
15,5
2,45
1,0
17,0
98,5
3,7
3,8
0,1
KEB 157,0 72,1 45,9 18,7 21,0 2,91 0,4 25,0 98,6 4,4 3,7 -0,7
TAT
149,5
95,0
63,5
18,2
25,8
2,46
0,4
36,2
93,9
6,4
4,4
-
2,0
MED
479,5
377,2
63,5
15,8
14,5
3,66
0,4
34,3
91,3
13,2
16,7
3,5
GAB
374,3
262,7
70,2
17,7
18,8
3,0
0,4
26,5
95,7
13,1
11,8
-
1,3
Tunisie 10982,8 7437,4 67,72 18,8 14,8 1,94 0,4 27,2 88,1 414,7 414,7 0
Source : INS, RGPH 2014, EPE 2018 (chômage au 2° trimestre 2018). Traitement personnel.
Gvt Attractivité Croit
démo
2004-
14
Chom
2018
DPA
2015
IDR
2015
GAF
1,92
0,41
28,9
3155
0,388
TOZ
1,80
1,02
21,1
3188
0,483
KEB 1,48 0,92 24,7 2834 0,445
TAT
1,67
0,41
32,4
3539
0,301
MED
2,4
1,01
19,9
3815
0,397
GAB
2,41
0,89
25,4
3040
0,426
Tunisie
2,12
1,03
15,4
3871
Source : INS 2014, IACE 2017, INS : EAE 2018, ITCEQ 2015. Traitement personnel
Le développement socio-économique de Nefzaoua. Quelques éléments de réflexion
5.4- Les activités économiques
La région une région où les services collectifs et administratifs et l’agriculture occupent
60% de la population occupée en 2014 avec 35,2 et 25,4 % respectivement. En fait, l’agriculture
occupe une proportion plus importante que celle déclarée et s’appuie essentiellement sur la
production des dattes.
Population occupée selon les activités au Nefzaoua et en Tunisie en 2014 (en %)
2014
2004
Activité
Zones urbaines
Tunisie
Agriculture et pêche
25,44
16,28
10,27
33.78
Mines et énergie
1,35
1,38
1,71
0,43
Industrie manufacturière
4,55
5,15
18,29
4,76
Bâtiment Travaux Publics
12,54
13,90
14,45
13,29
Commerce
10,71
12,67
13,15
10,96
Transport & communication
3,18
3,11
4,87
Educ, santé, Sces administratifs
35,16
38,85
25,15
28,45
Autres Services
6,81
8,39
11,75
Non déclarés
0,25
0,0,27
0,16
0,46
Total Population Occupée
40657
5792
-
36632
Source : INS, RGPH, 2014, 2004
Une autre source de revenus à côté de l’agriculture et les services collectifs est
représentée par l’émigration (cf. infra) mais le chômage est très élevé.
5.5- Le chômage
Le taux de chômage est de 21% pour une moyenne nationale de 14,82%.
Il était de 16,4% en 1994 et 12,8% en 2004 contre une moyenne nationale de 15,6 et 13,9%
respectivement (INS 2004). Le chômage touche les diplômés (40,6%) beaucoup plus que la
moyenne nationale (20,2%)
Taux de chômage en 2014 par sexe et milieu
Délégation Taux de
Chômage
Chômage
Homme
Chômage
Femme
Chômage
Urbain
Chômage
Rural
Kébili S
20,2
15,56
44,68
20,24
20,17
Kébili N
21,83
14,52
37,13
17,18
25,96
Souk Lahad
20,13
11,16
44,06
19,54
21,42
Douz N
19,43
11,76
41,70
19,49
-
Douz S
18,27
12,06
34,85
23,90
11,51
Faouar
28,41
23,59
47,78
-
28,41
Total
21,04
13,59
41,18
19,73
22,79
Source : INS, RGPH, 2014
Le taux de chômage selon le niveau d’instruction en 2014 (en %)
Sans Instruction Primaire Secondaire Supérieur Diplômés
en chômage
Tunisie
7,08
21,61
40,82
30,49
20,06
2,73
13,42
39,43
44,92
40,53
Source : INS, RGPH, 2014
Le développement socio-économique de Nefzaoua. Quelques éléments de réflexion
Le taux de chômage 2014-2018
2014
Recensement
2016
2°S
2017
2° S
2018
° T
Nefzaoua 21,0 25,8 25,3 24,7
Tozeur
15,5
20,9
20,4
21,1
Gafsa
26,3
28,2
27,8
28,9
Gab
è
s
19,1
24,0
28,8
25,4
Mednine
15,1
19,9
20,7
19,9
Tataouine
27,1
32,0
32,4
32,4
Tunisie
14,8
(15,5)
15,4
Source : IACE 2017, Rapport annuel sur l’emploi. INS, RGPH 2014, EAE 2018
Evolution du taux de chômage 1989-2018 en %
Gouvernorats
1989
2004
2010
2014
2015
2016
2017a
2018b
Kébili 11.1 16.0 15.5 21.0 24.9 25,8 25,3 24,7
Tozeur
14.8
16.1
17.0
15.5
22.7
20,9
20,4
21,1
Gafsa
26.9
21.1
28.3
26.3
27.9
28,2
27,3
28,9
Gabès
12.8
15.1
18.1
19.1
24.4
24
25,8
25,4
Médenine
11.7
10.7
13.9
15.1
18.3
19,9
20,7
19,9
Tataouine
9.1
15.3
23.6
27.1
30
32
32,4
32,4
Tunisie
15.3
-
13.0
14.8
(15,5)
15,4
Source : INS, RGPH 2004, 2014. INS, 17a : Second semestre. Source : INS (Enquête population emploi, recensement et
Projections de la population 2014-2044, citée par Soussi 2018. INS, EPE 1989
5.6- Le niveau de vie
Il est exprimé par la dépense personnelle annuelle (DPA) à défaut des données sur le
revenu. Les données montrent le niveau de dépense est l’un des plus faibles dans le Sud, il
atteint son niveau le plus élevé à Mednine (3815 D) et Tataouine (3539 D) où la contribution
de l’émigration explique cet écart malgré qu’elle soit élevée dans la région.
La DPA (D courant) en 2015
Gouvernorat
2015
Kebili 2834
Tozeur
3188
Gafsa
3155
Gab
è
s
3040
Mednine
3815
Tataouine
3539
Tunisie
3871
Source : INS 2015
5.7- La pauvreté
La pauvreté est différente selon l’INS ou le Ministère des affaires sociale s(MAS). Pour
ce dernier, il s’agit des populations qui bénéficient des carnets de soins totalement ou
partiellement
Niveau de la pauvreté
Gouvernorat MAS 2011 MAS 2012 Pauvreté
Extrême 2005
Kebili 32.8 40.1 14.8
Tozeur
38.7
45.3
13.5
Gafsa
30.9
38.2
13.1
Le développement socio-économique de Nefzaoua. Quelques éléments de réflexion
Gab
è
s
28.9
35.4
16.0
Mednine
24.5
28.5
7.6
Tataouine
38.9
25.2
10.1
Tunisie
28.48
31.2
11.5
Source : INS EDM 2005, MAS 2012, Bechir 2011
5.8- La migration
La région a enregistré un solde négatif de 1400 personnes entre 2009-2014 au niveau du
gouvernorat. La région a enregistré un solde négatif de 492 personnes entre 2009-2014 et une
mobilité de 21262 au niveau des délégations. Le solde migratoire a été de -1632 entre 1999-
2004 et 1018 entre 1989-1999 suite probablement à l’appel relatif à la promotion au chef-
lieu de gouvernorat.
La migration et la mobilité au Nefzaoua 2009-20014
2014
2004
Tunisie
Délégations
Gvt
Délégation
Gouvernorat
Gouvernorat
Délégation
Tunisie
Entrée
6274
3700
414100
688277
6297
710425
5892
Sortie
6766
4400
414100
688277
8009
710425
4260
Solde
-
492
-
1400
0
0
-
1716
0
-
1632
Mobilité
21262
-
1666036
Source : INS, RGPH, 2014, 2004
La situation n’est pas nouvelle et entre 1999-2004, la région a enregistré un solde négatif
de 1200 personnes au niveau du gouvernorat. Tous les gouvernorats du Sud ont un solde négatif
à par Mednine qui a plutôt un solde positif de 620 personnes : Tozeur : -600, Gafsa : -2400,
Tataouine : -1710, Gabes : -690 (INS 2004).
Entre 1979-1984, le solde a été par contre positif de 400 personnes dans une conjoncture
favorable à l’ensemble de la région à part Gafsa et Tataouine : Tozeur : 1000, Gafsa : -1700,
Gabes : 200, Mednine : 1500 et Tataouine : -100 (INS 1984). Entre 1984 et 1989, le solde a été
de 1500 personnes alors que Tozeur et Gabes enregistrent un solde négatif : -400 et -2200
respectivement, Tataouine : -1600, Mednine : 2800, Gafsa : 200 (INS 1989).
Le solde migratoire a été de 440 entre 1979-1984, 1326 entre 1987-94 (1018 entre 1989-
94) et -1618 entre 1999-2004, et -492 entre 2009-2014.
Solde migratoire dans le Sud 1979-2014
Gouvernorat
2009
-
2014
1999
-
2004
1984
-
1999
1979
-
1989
Kebili
-
492
-
1200
1500
-
400
Tozeur
-
600
-
400
1000
Gafsa
-
2400
200
-
1700
Gabès
-
690
-
2200
200
Mednine
620
2800
1500
Tataouine
-
1710
-
1600
-
100
Source : INS 2014, 2004, 1984, EPE 19898
Le solde migratoire est passé de 440 entre 1979-84 à 1500 entre 1984-89 et 1326 entre
1987-94, un solde qui s’expliquerait par la promotion de Kébili au rang de chef-lieu de
gouvernorat qui va se réduire progressivement après pour devenir négatif depuis.
Le développement socio-économique de Nefzaoua. Quelques éléments de réflexion
Solde migratoire des gouvernorats frontaliers du Sud 1969-2014
1969-75 1979-84 1987-94 Tx entrée
1987
-
94
Tx sortie
1987
-
94
Solde
1987
-
94
Sortie
2004
-
14
Entrée
2004
-
14
Solde
2004
-
14
Gabès
-
810
210
-
4112
2.7
4
-
1.3
13.1
11.8
-
1.3
Gafsa
-
2530
-
1740
-
7325
1.5
3.9
-
2.4
12.3
7.2
-
5.1
Tozeur
*
-
1030
1333
4.7
3.2
1.5
3.7
3.8
0.1
Kébili * 440 1326 3.1 2.1 1.0 4.4 3.7 -0.7
Tataouine
*
-
130
1391
3.2
4.2
-
1.0
6.4
4.4
-
2.0
Mednine
2640
1480
196
3.1
2.6
0.5
13.2
16.7
3.5
Sud
-
700
-
770
-
7191
53.1
47.6
-
3.5
Source : MDE 1996. Annexe Stat, * Gouvernorat pas encore créé. INS, RGPH 2014
Entre 2004-14, le solde migratoire a été de 700 personnes et seul Tozeur dans le Sud a
enregistré un solde positif de 100 migrants (INS 2014).
Les raisons principales de l’émigration demeurent par ordre d’importance le mariage (34%),
l’accompagnement de la famille (21,6% et la recherche de l’emploi (20,2%).
Les raisons de l’émigration au Nefzaoua et en Tunisie 2009-2014
Emploi Accès au
logement
Mariage Accompagnement
familial
Etudes Autres
Raisons
20,22
6,95
33,96
21,62
14,62
2,63
Tunisie
17,17
19,09
25,52
29,09
5,9
3,23
Source : INS, RGPH, 2014
Pour l’émigration extérieure, on note un solde de 610 (entrée 1725, sortie : 1115) pour un
solde négatif au niveau national de -22281 (entrée : 43643, sortie : 65924). Les raisons sont
dues surtout à l’emploi pour 78,5% (notamment la retraite) pour un taux national de 73,5%,
viennent ensuite le mariage (10,96% contre 10,83%) et les études (6,98 contre 14,2% au niveau
national).
5.9- L’attractivité
L’étude de l’IACE pour 2015-2016 montre que la plupart des gouvernorats ne sont pas
attractifs. La moyenne en 2015 a été de 2,12 mais le Nefzaoua a un indice de 1,48. Il occupe
l’avant dernière place avant Zaghouan (1,40). EN 2016, l’indice a été de 1,97 pour une
moyenne de 3,34, occupant ainsi le dernier rang (IACE 2017). Le rapport à la moyenne
nationale est passé de 0,698 à 0.589 exprimant une détérioration de la situation.
Indice d’attractivité dans le Sud 2015-2016
2016
2015
Rapport 2015/2016
Kébili 1.48 1.97 0.75
Tozeur
1.80
3.22
0.59
Gafsa
1.92
2.74
0.70
Gabès
2,41
3.36
0.71
Mednine
2,40
3.18
0.75
Tataouine
1.67
2.57
0.64
Moy Nat 2.12 3.34 0.63
Source : IACE, 2017
Beaucoup plus que les gouvernorats de la région, Nefzaoua a enregistré un recul plus
important de l’attractivité que la moyenne nationale.
Le développement socio-économique de Nefzaoua. Quelques éléments de réflexion
5.10- L’indice de développement régional
L’indice de développement régional établi pat l’ITCEQ dès 2012 pour les données 2010
monte que la région se situe au milieu de l’échelle en dépit du recul général qui a touché
l’ensemble des gouvernorats entre 2010 et 2015 exception faite des gouvernorats de la capitale
(-Tunis), du Nord-Est et du Centre-Est (- Mahdia) et de Kasserine (MDICI 2016, ITCEQ 2012,
2015).
Indicateur de développement régional 2010-2015
2010
2015
Evolution
Kébili 0.50 0.445 -0.005
Tozeur
0.51
0.483
-
0.027
Gafsa
0.41
0.388
-
0.022
Gabès
0.53
0.426
-
0.104
Mednine
0.50
0.397
-
0.103
Tataouine
0.55
0.301
-
0.249
Source : ITCEQ 2012, 2015, MDICI 2016
Indice de pauvreté et de développement humains
Gouvernorat
IDH
ISDH
IPH
Kebili 0.71 0.65 15.13
Tozeur
0.70
0.60
14.10
Gafsa
0.70
0.69
16.86
Gab
è
s
0.73
0.62
15.02
Mednine
0.72
0.62
14.48
Tataouine
0.70
0.61
15.92
Tunisie
0.5
0.6
16.90
Source : Zidi, 2013
Le coefficient de développement, exprimé par le score factoriel en ACP a été de 0,467
en 1975, 1,674 en 1984 ; 1,581 en 1989 et 1,17 en 1994 (Belhedi A 2012). Le travail de A
Bousnina montre que l’indice de développement humain est passé de 0,357 en 1984 à 0,188 en
1994 et 0,116 en 2004 pour une moyenne nationale de 0,227 : 0,182 et 0,151 respectivement
(Bousnina A 2007).
IDH, ISDH et IPH par gouvernorat et région en 2005
Gouvernorat IDH ISDH IPH
Gabès 0.73 0.62 15.02
Mednine 0.72 0.62 14.48
Tataouine 0.70 0.61 15.92
Gafsa 0.70 0.60 16.86
Tozeur 0.70 0.69 14.10
Kebili 0.71 0.65 14.13
Tunisie 0.75 0.64 16.90
Source : Zidi 2013
5.11- L’investissement
L’investissement par hab entre 2011-2015 a été de 3572 D répartis en 1836 publics et
1736 privés. Le gouvernorat occupe une place intermédiaire entre les gouvernorats de la région
tant au niveau du secteur public que privé (MDICI 2016 ﺔﻴﻤﻨﺘﻟﺍ ﺓﺭﺍﺯﻭ2015 ).
Le développement socio-économique de Nefzaoua. Quelques éléments de réflexion
Investissement public, privé et global 2011-2015 en D/hab
Public
Privé
Global
Kébili
1836
1736
3572
Tozeur
4353
893
5246
Gafsa
1736
1560
3296
Gabès
449
754
1203
Mednine
977
2513
3490
Tataouine
1887
2661
4548
Littoral
736.2
2635.1
3371.6
Intérieur
1207.5
1515.8
2723.3
Montant global 10156 24025,4 34630.4
Source : ﺔﻴﻤﻨﺘﻟﺍ ﺓﺭﺍﺯﻭ5201
L’investissement de 1962 à 1996 a été de 0,2 entre 1962-71, 0,7% entre 1972-86 et 1,5%
entre 1987-1992. L’investissement par hab a été de 40,7 D/hab entre 1962-71, 1172,1 entre
1972-86. Le volume total entre 1962-1992 a été de 2,68 et 2,05% entre 1962-1996 (Belhedi A
2012).
Conclusion
Il est certain que les données naturelles n’ont pas été un facteur favorable, elles
constituent plutôt une contrainte majeure au développement de la région avec les valeurs
extrêmes de chaleur et de sècheresse conduisant à des processus de désertification très actifs en
dépit des efforts de fixations des sols entamés depuis le début de l’indépendance. La situation
en zone aride fait que l’eau constitue la valeur la plus sûre, beaucoup plus que la terre dont le
statut collectif caractérisant une bonne partie des terres constitue un handicap à la mise en
valeur. L’épuisement des sources traditionnelles a obligé une bonne partie de la population à
l’émigration en direction de la France principalement dans les années 1960 et de la Lybie
ensuite avec les années 1980. La rénovation des oasis n’a pas été suffisante pour assurer la
survie d’une population devenue en surplus par rapport aux ressources régionales d’une
agriculture intensive où le degla se trouve monopolisé par l’Etat à travers la STIL et les privés
des villes littorales, notamment Sfax.
L’Etat n’a pas beaucoup investi dans la région à part l’administration et les services
socio-collectifs qui se sont avérés insuffisants pour retenir la population sur place. Les
investissements industriels sont très limités, les services régionaux sont déficients et les
habitants se trouvent obligés souvent de recourir à Gabes, Gafsa, voire Sfax. Le chef-lieu du
gouvernorat se trouve commandé de l’extérieur et l’activité touristique est restée très limitée
sous forme d’un tourisme de passage notamment à Douz et secondairement à Kebili. La région
se trouve en bas de l’échelle en termes de développement régional et d’attractivité.
L’émigration a sauvé en réalité la région et a permis d’assurer à la population un revenu
notable qui constitue parfois le quart de la DPA, a conduit à transformer le paysage immobilier
et d’investir de nouveau dans la terre sous forme de nouvelles oasis sur la base du
développement sans précédent des forages illicites, mouvement qui se trouve suivi par une large
frange de la population.
La position excentrique de la région peut se transformer en un atout permettant de faire
de Nefzaoua, une zone intermédiaire entre le Jerid à l’Ouest, Gafsa au Nord, la zone de Gabes-
à l’Est et Matmata et Jebel vers le Sud-Est dans une perspective de développement régional de
l’ensemble du Sud où Gabes et Gabes se trouverait érigées comme des métropoles régionales
s’appuyant sur des centres régionaux comme Kebili dont l’excentricité se transformerait en un
espace de liaison et de contact entre des régions différents, entre le Sud-Ouest et le Sud-Est.
Le développement socio-économique de Nefzaoua. Quelques éléments de réflexion
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.ﻱﻭﻬﺟﻟﺍ ﻯﻭﺗﺣﻣﻟﺍ423ﻟﺍ ﻯﻭﺗﺣﻣﻟﺍ :ﺙﻟﺎﺛﻟﺍ ﺩﻠﺟﻣﻟﺍ ،ﺹ ﻲﻋﺎﻁﻘ367.ﺹ
Tunis, 29 octobre 2018
Article
Full-text available
The oases of the South of Kébili are subjected to serious problems related to climate change and water scarcity resulting from the rise in temperature and the decrease in rainfall. Thus, the region suffers from a significant shortage of irrigation water due to long periods of drought affecting this already fragile area, but also due to human behavior. Our study aims to discuss and analyze the issue related to the impacts of climate change and social changes on water scarcity in the oases the South of Kébili, as well as to contribute to the assessment of the impact of these changes on palm productivity and groundwater quality. The results obtained during the spatiotemporal monitoring of climate indicators and hydrogeological data showed an increase in the vulnerabilities of the oases. In particular, the fragility of the water sector through the excessive exploitation of groundwater has led to the deterioration of the quality of irrigation water and the loss of biodiversity. On the other hand, the high rates of degradation that have been observed in the study area indicate another source of vulnerability in addition to pollution, which is agricultural activity. Water scarcity, due to various factors, both climatic and anthropogenic, requires defining a strategy for managing water resources in the oases of this region. Some of the results of research and development activities in the study area which mainly aim to support the preservation and sustainable development of the oases of the Kébili region will be presented.
Thesis
Full-text available
Les paysages oasiens du Nefzaoua (sud de la Tunisie) se sont structurés au moins depuis l'Antiquité autour de sources artésiennes. Elles émergeaient dans une formation géomorphologique circulaire pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres de diamètre et quelques dizaines de mètres de hauteur qu’on appelle tertre. Ces tertres sont constitués d’une ceinture de matériel sédimentaire redistribué par les eaux artésiennes et surtout de matériel éolien piégé par la végétation poussant autour des sources. Les populations se sont sédentarisées grâce à ces tertres et y ont développé une agriculture oasienne à trois étages. Avec le développement récent des forages profonds et la multiplication des forages individuels, le paysage est aujourd'hui complètement changé : les oasis sont réorganisées et les tertres subissent des destructions. Cette destruction montre les étapes de transformation du paysage oasien : une évolution dramatique vers un système certes productif, mais avec des limitations à long terme. Les ressources en eau peu renouvelables à partir de la nappe « fossile » se tarissent et baissent en qualité (salinité en forte augmentation). La transition de l'ancien au nouveau système paysager, ainsi que les transformations intermédiaires, sont analysées à travers l'étude sédimentologique des tertres restants, d'anciennes cartes topographiques et des images satellites à plusieurs dates. Notre travail devrait permettre de sensibiliser les décideurs pour définir des conditions nécessaires à la sauvegarde d’au moins une relique de ce patrimoine naturel, car ils sont des témoins essentiels mais fragiles de l'histoire des paysages hydro-agricoles des oasis du Nefzaoua.
Article
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In Tunisia, date palm production is an important source of income for the farmers located in the major production regions in the southern Tunisia (Tozeur and Kebili). However, the average yield in this country is still low compared with those observed in the world. This work aims to study the economic and technical performance of farms in the Tunisian oases. The data used in this study were obtained in 2016 from 160 producers of dates in the main regions of production. The reconstituted costs approach was used to calculate the production costs of dates in the target regions. In addition, the Total Factors Productivity (TFP) and gross margin for each farms were estimated. The results show that economic performance indicators (production cost, gross margin and TFP) depend on the production region and farm sizes. The gross margin and the TFP are inversely related to the farm size. Resumé-La production des dattes présente une forte valeur marchande ce qui lui attribue d'être une source principale des revenus de ménages dans les principales régions de production au Sud tunisien (Tozeur et Kébili). Toutefois, le rendement des dattes reste encore faible par rapport à ceux des rendements mondiaux. Ce travail s'interroge sur la performance économique et technique des exploitations phoenicicoles dans les oasis de ces régions. Pour ce faire, une enquête par questionnaire a touché 160 producteurs des dattes en 2016 dans ces régions. L'approche des coûts reconstitués a été utilisée afin de calculer les coûts de production des dattes Déglet Nour. En outre, la productivité totale des facteurs (PTF) de production et la marge brute pour chaque exploitation ont été estimées. Les résultats obtenus montrent que les performances économiques (coût de production, marge brute et PTF) dépendent de la région de production et de la taille de l'exploitation. En effet, la marge brute et la PTF sont inversement proportionnelles à la taille de l'exploitation.
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In Tunisia, date palm production is an important source of income for the farmers located in the major production regions in the southern Tunisia (Tozeur and Kebili). However, the average yield in this country is still low compared with those observed in the world. This work aims to study the economic and technical performance of farms in the Tunisian oases. The data used in this study were obtained in 2016 from 160 producers of dates in the main regions of production. The reconstituted costs approach was used to calculate the production costs of dates in the target regions. In addition, the Total Factors Productivity (TFP) and gross margin for each farms were estimated. The results show that economic performance indicators (production cost, gross margin and TFP) depend on the production region and farm sizes. The gross margin and the TFP are inversely related to the farm size. Resumé-La production des dattes présente une forte valeur marchande ce qui lui attribue d'être une source principale des revenus de ménages dans les principales régions de production au Sud tunisien (Tozeur et Kébili). Toutefois, le rendement des dattes reste encore faible par rapport à ceux des rendements mondiaux. Ce travail s'interroge sur la performance économique et technique des exploitations phoenicicoles dans les oasis de ces régions. Pour ce faire, une enquête par questionnaire a touché 160 producteurs des dattes en 2016 dans ces régions. L'approche des coûts reconstitués a été utilisée afin de calculer les coûts de production des dattes Déglet Nour. En outre, la productivité totale des facteurs (PTF) de production et la marge brute pour chaque exploitation ont été estimées. Les résultats obtenus montrent que les performances économiques (coût de production, marge brute et PTF) dépendent de la région de production et de la taille de l'exploitation. En effet, la marge brute et la PTF sont inversement proportionnelles à la taille de l'exploitation.
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Almost two decades after the liberalization of the Tunisian economy, regional disparities have been accentuated severely and are expected to grow further. The existing gap between the coastal regions and those inland is showing high inequality in terms of levels of income, growth, unemployment, productivity and poverty. The industry in the littoral regions remains the most competitive leading the Tunisian industry, while other regions in the interior lag behind with fewer strategic competences and skills and medium or even low performance. Hence, the process of regional convergence has been broken rather than achieved. The purpose of this research is to assess and quantify the macroeconomic and microeconomic impacts of seven economic policies which aiming to reduce regional disparities in Tunisia. For that purpose, we will use a micro-macro based approach with two interconnected models: A multiregional dynamic general-equilibrium model and a micro-simulation model. The implementation of these two models has enabled a projection exercise and simulation one. The first exercise studied the future evolution of the Tunisian economy in its national and regional dimensions without any economic and / or exogenous shock reforms. The results show that the littoral-internal cleavage is expected to increase if corrective measures will not be implemented. Simulation results show that trade liberalization policy benefits more to coastal regions. However, to stimulate growth performance on behalf of inland regions, positive discrimination action policies, as public and especially private investment increase, will be necessary. Moreover, reducing the economic gap performance between the coast and the interior can be done quickly through a major technological change for regions in the interior. All scenarios in this study reject the possibility of trade-off between growth and regional poverty and thus confirm the potential for pro-poor growth.
Kadri A -1991 : « Mise en valeur agricole et désertification en zone saharienne : cas de Regim-Maatoug », Revue des Régions Arides, numéro sépcial
  • A Abaab
  • N Naceur
  • M Sghaier
Abaab A, Naceur N, Sghaier M, Kadri A -1991 : « Mise en valeur agricole et désertification en zone saharienne : cas de Regim-Maatoug », Revue des Régions Arides, numéro sépcial, pp.186-192
El Faouar : de la sédentarisation des nomades à la croissance urbaine d'une oasis. Mémoire de Maîtrise, Géo
  • S - Allard
Allard S -1993 : El Faouar : de la sédentarisation des nomades à la croissance urbaine d'une oasis. Mémoire de Maîtrise, Géo, Univ Paul Valéry, Montpellier III, 158p.
Une analyse sur les réalisations des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Construire l'équité territoriale de la Tunisie
  • P Baduel
  • R Bechir
  • N Ounalli
  • M Sghaier
Baduel P.R-1980 : Société et émigration temporaire au Nefzaoua. CNRS, 121p. Bechir R, Ounalli N, Sghaier M, Dhifallah S.M-2011 : La disparité régionale en Tunisie. Une analyse sur les réalisations des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Construire l'équité territoriale de la Tunisie. Cité des Sciences, 17-19 nov. 2011. EEE-ISG (Gabes), Ecole Nationale Supérieure du Paysage (Marseille), CUA-SDD, IRA (Mednine), 26p. Bedoucha-Albergoni G-1987 : L'eau, l'amie du puissant, une communauté oasienne du Sud Tunisien. Ed. Archives contemporaines, 427p.
La fracture territoriale. La dimension spatiale de la Révolution
  • A Belhedi
Belhedi A, 2012, La fracture territoriale. La dimension spatiale de la Révolution. Editions Wassiti.
  • A Belhedi
Belhedi A -1996 : « La dimension spatiale et régionale de l'émigration », pp. 95-176, in Migration internationale. Contenu -Effets -Enjeux. Cas de la Tunisie. Cahiers du CERES, Série Géographique, n° 16, 259p.
Série Géographique, n° 15, Belhedi A, Mahjoub A et Labaied H -1996 : Migration internationale
  • A Belhedi
Belhedi A -1996 : « Les transferts des migrants Tunisiens », pp. 59-76, Migration. Impact socio-économique. Cahiers du CERES, Série Géographique, n° 15, Belhedi A, Mahjoub A et Labaied H -1996 : Migration internationale. Contenu -Effets -Enjeux. Cas de la Tunisie. Cahiers du CERES, Série Géographique, n° 16, 259p. Belhedi A -1995 : « Stratégies et contre-stratégies communautaire, étatique et individuelle aux prises des problèmes de développement à Souk Lahad (Nefzaoua) », pp.229-245, in Les oasis au Maghreb. Mise en valeur et développement, Cahier du CERES, Série Géographique, n° 12.
Brochier J -1995 : L'oasis de Jemna (Nefzaoua), étude des logiques de la croissance urbaine. Mémoire de Maîtrise, Géo
  • A Bousnina
Bousnina A, 2007, « Les disparités régionales du développement en Tunisie », RTSS, 134. Brochier J -1995 : L'oasis de Jemna (Nefzaoua), étude des logiques de la croissance urbaine. Mémoire de Maîtrise, Géo, Univ Montpellier III, 203p. Charef A -1989 : Evolution de la filière datte en Tunisie : de l'autoconsommation à l'extraversion. CHIHEAM, Montpellier, 172p.
« Les semi-nomades du Nefzaoua », Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°11
  • S - Ferchiou
Ferchiou S -1972 : « Les semi-nomades du Nefzaoua », Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°11, pp.127-136