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La construction des îlots insalubres. Paris 1850-1945
... La ville préindustrielle rassemblait une population variée dans un noyau dense, alors que la ville industrielle s'est socialement divisée en différents espaces, dont les habitants ne se mélangeaient pas. Perçus comme socialement dangereux, mais aussi souvent insalubres (Fijalkow, 1998), ces quartiers étaient étroitement surveillés et contrôlés, par le patronat industriel, à l'exemple des courées à Roubaix (Cornuel, Duriez, 1983) et par les autorités. À l'écart du reste de la ville, les quartiers ouvriers se sont forgés des formes de sociabilité et des identités particulières, encore perceptibles au XX e siècle (Chombart de Lauwe, 1951). ...
... Construits avec de mauvais matériaux au XIX e siècle, peu ou pas du tout entretenus, constitués de petits logements, souvent sans confort moderne, ils ont perdu leur raison d'être dans la ville : celle de loger les salariés (ouvriers ou employés) à proximité de leur lieu de travail. La question de la salubrité des logements, comme l'image sociale très négative de ces quartiers, se posait depuis longtemps déjà (Fijalkow, 1998). Toutefois, durant ces années de modernisation et de forte croissance économique, elle en vient à être posée de manière différente. ...
... Les objectifs de la rénovation urbaine lancée dans un contexte de grave crise du logement en France, et de dévalorisation avancée des quartiers anciens des grandes villes, étaient principalement de lutter contre les taudis et de moderniser les villes. Reprenant un vocabulaire hygiéniste construit au XX e siècle (Fijalkow, 1998), ces objectifs sont doubles et visent autant à l'amélioration des conditions de vie des habitants qu'à la modernisation des villes : « La rénovation urbaine n'a pas seulement pour objet de reloger dans les immeubles sains les familles qui dépérissent physiquement et moralement. Elle ambitionne aussi de restituer aux centres des villes une structure et une architecture dignes de notre temps et de l'histoire de notre pays » (instruction ministérielle de 1959, citée par O. Piron, 2003 : 363). ...
Discrepancies are more and more frequently observed between the residential and commercial dynamics in some specific urban contexts, including spaces with popular commercial areas or with immigrated population affected at a later stage by the gentrification process specific to large cities since several decades. Although the Anglo-saxon literature on gentrification describes those discrepancies as being transitional stages in the process, those discrepancies continue over time. They create motilities that result in a consolidation of functional and social specialisations. By taking into perspective the temporalities and the practices of mobility, this research project demonstrates that in those situations, the process is neither linear, nor areolar but takes the form of spatial and social mosaic with different scales within the megacities (the town, the district, the street, or the building). The existence of this new gentrification form - never described so far- stems from the study of Chateau-Rouge area in Paris. This area with old and heterogeneous architecture constitutes since the 1980s an African commercial centre whose radiation area goes far beyond the Parisian agglomeration. The scientific approach aims to describe and understand the conditions of the emergence and sustainable maintenance of this new gentrification form marked by residential and autonomous commercial dynamics. This is carried out by adopting a very local approach of the study of those phenomena, based on the principles of micro-history, and by taking into account the long time to constitution and evolution of an area.
... Sandrine : Qu'appelles-tu technicité précisément ? (Fijalkow, 1998(Fijalkow, , 2004 quelque chose d'incontournable dans leur relation aux usagers. L'attente (Minkowski, 1995(Minkowski, [1968) et l'incertitude sont source d'angoisse et de malaise, les familles témoignant souvent du fait qu'elles « ont des soucis dans la tête ». ...
La peste a fait sa dernière apparition à Paris en 1920, sous la forme d’une bouffée épidémique concentrée dans certains quartiers pauvres du nord de la ville. Afin de maintenir le secret, les médecins lui ont réservé le nom de « maladie n° 9 ». L’étrangeté de cette dénomination n’a fait qu’éveiller les soupçons, portés devant le Sénat français par un groupe de parlementaire issu de la droite antirépublicaine. L’article consiste en une analyse critique de leurs discours. Il propose le concept de « rhétorique de l’infamie » pour rendre compte des façons dont les significations infectieuses de la maladie sont étendues à des minorités triplement disqualifiées par les contemptions de la classe, de la « race » et de la religion.
After Koch discovery in 1882, the fight against tuberculosis in Europe only focused on killing the germ with the motto “better safe than sorry”. In that perspective, the city became the main receptacle for the germ and, in order to eradicate the disease, it was compulsory to control the space in which it was located. In practical terms, the primary objective was to act on the places that were regarded as contagious in order to reduce the propagation of the disease and to eliminate the germ locally. In Barcelona, between 1920 and 1936, physicians, public authorities and architects established a medical and spatial control on the city, each time being more precise in the scale of their action, starting from targeted neighbourhoods to then deal with blocks, buildings, houses, rooms, and even beds.
The present article proposes to study how families touched by lead poisoning relate to institutions. We will show how the policy implementation regarding this disease, at the crossroads between sanitary and housing policies, brings specific and strong tensions. Indeed, sanitary emergency collides with the principles of justice institutional actors are applying in allocating social housing. Hence this paradox: families that tend to oppose institutions and that meet the least the criteria required by institutional actors, are often those in which children are badly intoxicated. They are thus also the ones institutions should help the most because of the sanitary emergency.
Cet article identifie, à partir des archives de la Compagnie du canal de Suez, les problématiques qui ont favorisé l'émergence de figures de la santé dans les villes qui se sont développées sur les rives du canal de Suez. Il analyse les solutions mises en œuvre par les acteurs de la planification urbaine et de la construction, en lien avec les doctrines hygiénistes développées en Europe.
The paper is focused on the French improvement of life expectancy, especially during the 19th century. A precise analysis of an industrial town (Le Creusot) gives some elements about the importance of the urban penalty in mortality and also on the factors able to compensate the new bad conditions linked to the sudden increase of the population in these cities. It also emphasise the importance of the municipal level in the public health field.For the Republican, after 1871, often non active catholic elite, the social justice in the attribution of relief was linked to transparency of procedures. That led to a reflection about the objectiveness of the criterion chosen to decide who will be relieved. The reason why the nuns were dismissed and left place to municipal employees and professionnalization. Introduced to compensate the uncertainty of workers revenues, the system was rapidly linked to health perspectives and medical cares, even to preventive medicine.
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