Les violences sexuelles constituent un problème social majeur pour lequel il est acquis que l’incidence et la prévalence sont largement sous-estimées. Par ailleurs, les études disponibles suggèrent que la grande majorité des violences sexuelles serait commise par des individus issus de la population générale, qui ne sont pas (et ne seront probablement jamais) identifiés par les autorités. En proposant d’étudier un spectre plus large de comportements que les seules infractions sexuelles, la notion de coercition sexuelle permet alors d’apprécier plus justement des violences sexuelles dans leur ensemble. Après avoir proposé une définition de la coercition sexuelle, certaines des principales données disponibles sont présentées et permettent d’illustrer l’ampleur du phénomène. Les implications, conceptuelle et pratique, de préférer la notion de coercition sexuelle aux infractions sexuelles sont discutées. Cet article se termine avec une présentation des articles qui composent le numéro thématique « La coercition sexuelle : Penser et comprendre les violences sexuelles au-delà des seules populations judiciarisées ».