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Note sur l’identification rapide des individus immatures et matures de Naucoris maculatus Fabricius, 1798 et d’Ilyocoris cimicoides (Linnaeus, 1758) (Hemiptera, Naucoridae)

Authors:
440
Bull. Soc. Linn. Bordeaux, Tome 152, nouv. série n° 45 (4), 2017 : 440-442.
Note sur l’identification rapide des individus immatures et
matures de Naucoris maculatus Fabricius, 1798 et d’Ilyocoris
cimicoides (Linnaeus, 1758) (Hemiptera, Naucoridae)
Note on the rapid identification of immature and mature
individuals of Naucoris maculatus Fabricius, 1798 and
Ilyocoris cimicoides (Linnaeus, 1758) (Hemiptera, Naucoridae)
Frédéric LABAT
14, rue du 8 mai, F - 63170 Aubière [frederic.labat@aquabio-conseil.com]
Dans le cadre des méthodes de suivi pour évaluer l’état biologique des cours d’eau
français, la norme XPT90-388 (AFNOR, 2010), spécifique aux invertébrés, précise que les
Naucoridae doivent être identifiés à la famille. En effet, les deux espèces présentes en
France métropolitaine ne sont différenciables que matures, et le critère utilisé dans
l’ouvrage de référence de la norme (TACHET & RICHOUX, 2012) est peu fiable pour des
entomologistes ou hydrobiologistes peu expérimentés. Ce manque de précision est peu
impactant pour l’évaluation de l’état biologique car ces 2 espèces sont rares en cours d’eau.
Au contraire, dans les plans d’eau peu profonds (mares, étangs), ces deux taxa sont
très fréquents, parfois très abondants, et souvent rencontrés ensemble. Lors du
développement d’outils de bioindication pour ces milieux, il est donc apparu important
d’arriver à différencier les 2 espèces en routine, et ce quels que soient les stades de
développement, afin d’estimer leurs abondances respectives avec un maximum de
fiabilité.
La présence de bords latéraux rugueux et rebordés (Fig. 1-2) (POISSON, 1957 ;
TAMANINI, 1979 ; DETHIER, 1986 ; TACHET & RICHOUX, 2012) est le critère le plus récurrent
dans la littérature pour caractériser Ilyocoris cimicoides mais n’est utilisable que chez les
individus matures, tout comme la présence d’une bande de soies élargie sur les fémurs
antérieurs des mâles, la forme du dernier sternite chez les femelles (NIESER et al., 1994)
ou les édéages (POISSON, 1957). Ce dernier auteur indique également dans la diagnose
des différences de coloration entre ces deux espèces chez les individus matures
uniquement (Fig. 3), et également la présence de fortes épines sur les tibias
intermédiaires et postérieurs d’I. cimicoides, tandis que ces tibias sont moins robustes et à
peine spinulés chez N. maculatus. Cette description peut porter à confusion (Fig. 4-5). En
effet, les épines sont généralement fortes, irrégulièrement disposées et peu nombreuses
chez I. cimicoides, et petites, nombreuses et régulièrement disposées chez N. maculatus.
L’identification de certains spécimens d’après ce critère s’est révélée assez incertaine en
pratique, la disposition, le nombre et la taille des épines étant relativement variable selon
les individus et les stades de développement.
F. LABAT Identification des Naucoridae (Hemiptera) 441
Le critère le plus stable observé, quel que soit le stade de développement (imagos
et tous les stades juvéniles), se situe au niveau des fémurs postérieurs : les deux lignes
d’épines postéro-ventrales de N. maculatus sont toujours parallèles, tandis que la
rangée ventrale de celle d’I. cimicoides présente un décrochement à la base du fémur
(Fig. 6, 7-8).
Tous les stades larvaires ont pu être observés, grâce à une période d’oviposition
étendue chez les 2 espèces, permettant souvent l’observation de tous les stades dans
un même échantillon (TAMANINI, 1979), durant tout l'été et en grande quantité,
confirmant bien la validité du critère des épines.
Remerciements
Ces observations ont été réalisées dans le cadre du projet BIOME (BIOindication des
Mares et Étangs), labellisé par le conseil scientifique du pôle de compétitivité DREAM, et
financé par le bureau d’étude Aquabio et par les initiatives PME biodiversité pilotées par
l’ADEME. La FDAAPPMA de Gironde participe également au projet sur un volet indicateur
frayères à brochet.
Références bibliographiques
AFNOR, 2010. - XP T90-388 - Qualité de l’eau - Traitement au laboratoire d’échantillons contenant
des macro-invertébrés de cours d’eau. AFNOR, La Plaine Saint-Denis, 23 p.
DETHIER M., 1986. - Hétéroptères aquatiques et ripicoles - genres et principales espèces. Bulletin
mensuel de la Société Linnéenne de Lyon, 55 (1), p. 11-40.
NIESER N., BAENA M., MARTINEZ-AVILES J. & MILLAN A., 1994. - Claves para la identificación de los
heterópteros acuáticos (Nepomorpha & Gerromorpha) de la Península Ibérica : con notas
sobre las especies de las islas Azores, Baleares, Canarias y Madeira. Claves de
identificacion de la flora y fauna de las aguas continentales de la peninsula iberica 5,
Asociación Española de Limnología, Madrid, 112 p.
POISSON R., 1957. - Hétéroptères aquatiques. Faune de France 61. Paul Lechevalier, Paris, 263 p.
TACHET H. & RICHOUX P., 2012. - Invertébrés d’eau douce : systématique, biologie, écologie. CNRS
Éditions, Paris, 607 p.
TAMANINI L., 1979. - Eterotteri acquatici (Heteroptera: Geomorpha, Nepomorpha). Guide per il
riconoscimiento delle specie animali delle acque interne italiane 6, Consiglio nazionale
delle ricerche, Verona, 106 p.
Fig. 1 Bords latéraux rebordés du pronotum d’un adulte d’Ilyocoris cimicoides.
Fig. 2 Bords latéraux non rebordés du pronotum d’un adulte de Naucoris maculatus.
Fig. 3 Bords latéraux d’un jeune Ilyocoris cimicoides : la coloration pronotale n’est pas encore
développée, le caractère rebordé est à peine visible, et n’est pas observable sur les stades plus
jeunes.
Fig. 4 Patte postérieure d’un jeune Ilyocoris cimicoides : le tibia présente en général de fortes
épines, irrégulièrement disposées et peu nombreuses (flèche). Le fémur possède 2 lignes d’épines
postéro-ventrales divergentes à la base du fémur (cf. Fig. 6, 8).
Fig. 5 Patte postérieure d’un jeune Naucoris maculatus : le tibia présente en général des petites
épines, régulièrement disposées et nombreuses. Le fémur possède 2 lignes d’épines postéro-
ventrales parallèles même à la base du fémur.
Fig. 6 Métafémur d’un adulte d’Ilyocoris cimicoides : les 2 lignes d’épines postéro-ventrales
divergent à la base du fémur (flèches).
Fig. 7 Métafémur d’un adulte de Naucoris maculatus : les 2 lignes d’épines postéro-ventrales
sont parallèles (flèches).
Fig. 8 Métafémur d’un très jeune Ilyocoris cimicoides : les 2 lignes d’épines postéro-ventrales
divergent à la base du fémur (flèches).
442 Bull. Soc. Linn. Bordeaux, 4 - 2017
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