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Promotion de la santé mentale : les apports de la recherche en psychologie positive

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Le champ de la promotion de la santé mentale est en plein développement. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la promotion de la santé est le processus qui permet aux populations d'améliorer leur santé en leur donnant les moyens d'un plus grand contrôle sur celle-ci. Il s'agit de prendre en compte la question de la vulnérabilité, tout en focalisant l'attention sur les moyens d'aider l'individu à s'appuyer sur les ressources existantes. La psychologie positive étant particulièrement concernée par l'étude de la résilience et des facteurs protecteurs du fonctionnement humain, elle apparaît comme étant à même d'offrir de nouvelles pistes de promotion de la santé scientifiquement validées.
LA SANTÉ EN ACTION  No  MARS 
Dossier
Promouvoir la santé mentale de la population
La psychologie positive est l’étude des conditions et des processus qui contribuent à
l’épanouissement des individus, des groupes et des institutions.
Promotion de la santé mentale:
les apports de la recherche
en psychologie positive
Rébecca Shankland,
psychologue,
maître de conférences,
responsable du diplôme universitaire
de psychologie positive,
université Grenoble-Alpes,
Martin Benny,
professeur de psychologie,
Collège d’enseignement général
et professionnel (Cegep) Montmorency,
Laval, Québec (Canada),
Nicolas Bressoud,
enseignant spécialisé,
diplômé en psychologie positive,
université Grenoble-Alpes,
Haute École pédagogique du Valais (Suisse).
Le champ de la promotion de la
santé mentale est en plein déve-
loppement. Selon l’Organisation
mondiale de la santé (OMS), la pro-
motion de la santé est le processus qui
permet aux populations d’améliorer
leur santé en leur donnant les moyens
d’un plus grand contrôle sur celle-ci.
Il s’agit de prendre en compte la ques-
tion de la vulnérabilité, tout en foca-
lisant l’attention sur les moyens d’aider
l’individu à s’appuyer sur les ressources
existantes. La psychologie positive
étant particulièrement concernée par
l’étude de la résilience et des facteurs
protecteurs du fonctionnement hu-
main, elle apparaît comme étant à
même d’offrir de nouvelles pistes de
promotion de la santé scientifiquement
validées.
Loin d’être une idéologie du bon-
heur, la psychologie positive peut-être
définie comme l’étude des conditions et
des processus qui contribuent à l’épa-
nouissement ou au fonctionnement
optimal des individus, des groupes et
des institutions [1]. À l’orée d’un nou-
veau millénaire, Martin Seligman, alors
président de l’Association américaine
de psychologie (American Psychological
Association), insistait sur le fait qu’il
était temps d’acquérir des connais-
sances rigoureuses sur la résilience, la
prévention, les «forces de caractère»
et l’épanouissement humain [2, 3].
Depuis cette date, on observe une
augmentation marquée des publications
scientifiques portant sur ces dimensions
liées aux facteurs de promotion de la
santé mentale [4]. À titre d’exemple,
pour l’année 1990-1991, on dénom-
brait environ 100 publications sur la
résilience, alors qu’on en comptait
près de 1 600 pour l’année 2008-2009
[5]. Concernant l’étude des forces de
caractère, on est passé d’environ 100
publications à 800 publications pour les
mêmes années. La psychologie positive
demeure un champ très jeune, mais
qui affiche un dynamisme certain. De
nombreuses associations, congrès et
publications sont consacrés chaque
année à l’avancement des pratiques
et des connaissances qui pourraient
alimenter ou inspirer le domaine de la
promotion de la santé. Cet article pré-
sente quelques contributions possibles.
Leviers d’intervention
de promotion de la santé
mentale
Le champ de la psychologie positive
étant très vaste, nous avons sélectionné
trois déterminants du bien-être qui
constituent des leviers d’intervention
de promotion de la santé mentale
efficaces: l’orientation de l’attention
vers les aspects positifs ou satisfai-
sants du quotidien, les compétences
émotionnelles et les besoins psycho-
logiques fondamentaux. Ces leviers
favorisent la santé mentale positive
(voir encadré page) ainsi que la flexi-
bilité psychologique, c’est-à-dire qu’ils
augmentent la capacité à agir de façon
variée et adaptée face aux événements
rencontrés [6, 7].
Orientation de l’attention
vers des aspects positifs
Parmi les interventions phares de
la psychologie positive, on compte
notamment les pratiques ayant pour
objet d’aider les individus à réorienter
l’attention vers les aspects positifs ou
satisfaisants de leur quotidien. Il s’agit
par exemple de proposer aux personnes
L’ESSENTIEL
Ç La santé mentale positive se mesure
à l’aune de trois composantes:
le bien-être émotionnel, le fonctionnement
psychologique et le fonctionnement
social de l’individu.
Ç Les recherches démontrent
l’efficacité des interventions relevant
de la psychologie positive.
Ces interventions développent
les facteurs protecteurs des individus
et ont donc un impact favorable
sur leur santé mentale, en réduisant
également l’anxiété
et les symptômes dépressifs.
Ç Le maintien du bien-être d’un individu
dépend de la réponse à trois besoins
psychologiques fondamentaux:
se sentir autonome et, ainsi, à l’origine
de ses choix et de ses actions;
se sentir compétent; avoir un sentiment
d’appartenance et de lien à la société.
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de noter chaque soir jusqu’à cinq faits,
événements ou personnes pour lesquels
elles éprouvent de la reconnaissance.
Au-delà des bienfaits immédiats de
cette pratique (augmentation des émo-
tions positives et de la satisfaction
par rapport à la vie; amélioration de
la qualité du sommeil; diminution
du stress, des symptômes anxieux et
dépressifs), celle-ci favorise par la suite
une réorientation de l’attention vers les
aspects positifs ou satisfaisants de la
vie. Cette méthode vient contrecarrer
notre tendance à percevoir en priorité
les aspects négatifs et menaçants des
situations (tendance que l’on appelle le
biais de négativité) et permet de por-
ter un regard nouveau sur les aspects
positifs de notre vie, qui ont tendance
à passer inaperçus. Par exemple, le
fait qu’une personne vous tienne la
porte, le fait qu’un collègue vous salue
chaleureusement le matin ou encore le
fait que votre conjoint vous attende
le soir pour manger.
Dans une étude [8] financée par
Santé publique France, nous avons
démontré l’efficacité d’une pratique
permettant d’orienter l’attention vers
les aspects positifs et satisfaisants
du quotidien. Il s’agit d’une pratique
appelée «journal d’attention» ou
«journal de gratitude», qui consiste
à noter chaque jour jusqu’à trois ou
cinq faits, gestes, événements positifs
que l’on a remarqués. On peut ajouter
à cette consigne le fait d’éprouver de la
gratitude pour ce qui nous est arrivé:
«Aujourd’hui, j’ai de la chance, parce
que… et j’ai envie de dire merci à…»
Nous avons proposé cette pratique
à des enfants d’école primaire en la
comparant avec une pratique considé-
rée comme étant neutre (noter trois
couleurs, trois pays…) Comparative-
ment au groupe neutre, les enfants
qui réalisaient un journal de gratitude
ont rapporté une humeur plus posi-
tive: ils se disaient plus contents, et
ressentaient une plus grande vita-
lité: ils se sentaient moins fatigués.
Dans certaines classes, à la demande
de l’enseignant, tous les enfants ont
pratiqué les exercices de gratitude.
À la suite de cela, les enfants et les
enseignants ont rapporté ressentir
beaucoup de satisfaction, et plusieurs
classes ont souhaité poursuivre les
exercices au-delà des deux semaines
proposées par la recherche.
Pleine conscience
et compétences émotionnelles
Mikolajczak et ses collègues [9]
relèvent cinq catégories de compé-
tences émotionnelles: l’identification
de ses émotions et de celles d’autrui;
la compréhension, l’expression et
la régulation de celles-ci; et enfin,
l’utilisation de ses émotions et de
celles d’autrui dans le but de mieux
s’adapter aux situations. Il existe diffé-
rents types d’interventions favorisant
le développement des compétences
émotionnelles – qui font partie des
compétences psychosociales telles que
définies par l’OMS –, en particulier des
interventions visant à mieux identifier
ses émotions (ateliers proposés dans
les établissements scolaires dès la
maternelle) et des interventions visant
une meilleure régulation des émo-
tions, notamment par une meilleure
acceptation de celles-ci. Plutôt que de
chercher à lutter contre les émotions,
il est proposé un entraînement à une
meilleure connaissance et à une plus
grande tolérance face aux différentes
émotions. Cela se fait notamment
par le biais de pratiques de pleine
conscience.
Selon la définition proposée par
le Dr Jon Kabat-Zinn [10], la pleine
conscience (mindfulness) consiste à
prêter attention, d’une façon intention-
nelle, à l’expérience qui se déroule dans
l’instant, en essayant de laisser de côté
notre propension à juger l’expérience
comme étant bonne ou mauvaise.
Un nombre croissant de recherches
portent aujourd’hui sur les effets des
pratiques de pleine conscience, qui ont
été essentiellement diffusées par le
biais de programmes standardisés et
validés, tels que le Mindfulness Based
Stress Reduction (MBSR) de Jon Kabat-
Zinn. Ces programmes comportent
des aspects psychoéducatifs de même
que des pratiques de méditation inspi-
rées du bouddhisme, mais laïcisées et
adaptées à la culture occidentale. Ce
type de pratiques permet de cultiver
la conscience corporelle et émotion-
nelle, l’attention, la concentration et
l’acceptation. Des études ont mon-
tré que l’efficacité de ces pratiques
s’expliquait en partie par le fait qu’elles
réduisent les ruminations mentales et
calment l’agitation émotionnelle [11].
Elles préparent ainsi un environne-
ment intérieur propice à la flexibilité
psychologique.
Récemment, de nouvelles formes
d’interventions ont été proposées
pour développer la présence attentive
au sein d’activités quotidiennes (par
exemple en marchant, en mangeant,
en faisant la vaisselle, sous la douche,
dans les transports en commun, etc.)
Ainsi, même ceux qui ne pratiquent pas
la méditation plus formelle (méditation
assis en tailleur par exemple) disposent
de moyens efficaces pour favoriser
différentes facettes de la présence
attentive, telles que l’observation atten-
tive, l’acceptation, le non-jugement et
la non-réactivité [12].
Les besoins psychologiques
fondamentaux
De nombreuses recherches menées
auprès de jeunes et d’adultes ont permis
d’identifier le rôle de besoins psycholo-
giques fondamentaux dans le maintien
du bien-être [13].
Le premier besoin concerne l’auto-
nomie: la personne se sent à l’origine
de ses choix et actions;
LA SANTÉ MENTALE
POSITIVE
Les recherches de Keyes
1
permettent
aujourd’hui de mesurer la santé mentale
positive à partir de trois composantes:
le bien-être émotionnel: humeur positive,
satisfaction;
le fonctionnement psychologique: accep-
tation de soi, accomplissement personnel,
sens donné à la vie, compétence, autodé-
termination, relations satisfaisantes avec
les autres;
le fonctionnement social de l’individu:
acceptation sociale, contribution sociale,
cohérence sociale, intégration sociale.
La mesure de la santé mentale positive
permet de se représenter l’état global de
santé des individus en prenant en compte
la présence ou l’absence de troubles men-
taux, ainsi que l’épanouissement psycho-
social.
1. C.L.M. Keyes. Promoting and protecting
mental health as flourishing: A complementary
strategy for improving national mental health.
American Psychologist, 2007, février-mars, vol.
62, no 2 : p. 95-108. En ligne : http://www.midus.
wisc.edu/findings/pdfs/380.pdf
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LA SANTÉ EN ACTION  No  MARS 
Dossier
Promouvoir la santé mentale de la population
le second est le sentiment de compé-
tence: la personne se sent compétente
dans des domaines de sa vie;
et le troisième est le besoin de proxi-
mité sociale: sentiment d’appartenance
et de lien social.
En contexte professionnel, des
recherches ont mis en évidence que
lorsque ces trois besoins sont satisfaits,
les employés rapportent avoir une meil-
leure estime d’eux-mêmes, ressentir une
plus grande satisfaction au travail et une
meilleure santé psychologique, indépen-
damment de leurs revenus et de leurs
statuts [14]. Dans le cadre scolaire, la
prise en compte par exemple du besoin
psychologique de proximité sociale
chez les enfants a des effets positifs
sur la qualité des relations (coopération
entre pairs, relation entre l’enseignant
et l’élève) et sur l’engagement au tra-
vail. Cela influence favorablement les
résultats scolaires [15].
Pour une promotion de la
santé fondée sur des preuves
scientifiques d’efficacité
Si la promotion de la santé s’est
développée au départ en étant peu
outillée, elle a beaucoup progressé
grâce aux interventions fondées sur
des preuves scientifiques d’effica-
cité. L’important développement du
champ de la psychologie positive et
notamment des interventions en psy-
chologie positive offre un large panel
de théories et de pratiques pouvant
s’insérer dans le champ de la promo-
tion de la santé. Le développement
d’une santé mentale positive grâce
aux outils de la psychologie positive
apparaît comme une piste utile au vu
des résultats des recherches montrant
l’efficacité des interventions sur les
facteurs protecteurs de même qu’une
réduction des symptômes anxieux et
dépressifs [16].
1. Les forces de caractère constituent des traits de
personnalité communément valorisés à travers
les cultures, qui favorisent le fonctionnement
optimal d’un individu. Une classification réalisée
par Peterson et Seligman (2004) dénombre 24 forces
distinctes, dont l’autorégulation, la curiosité ou
encore la gratitude. Ce qui caractérise la « signature
de caractère » d’un individu, ce sont les forces
présentes spontanément, la haute performance
(rapidité de l’apprentissage, facilité d’usage, favori-
sant la réussite) de ces forces et le faible coût en
termes d’énergie que cela nécessite pour l’individu.
Pour en savoir plus
Benny M. La santé psychologique, le
bien-être et le bonheur (ch. 3). In: Benny M.,
Huot A., Lalonde J.-A., Landry-Cuerrier J.,
Marinier L., Sergerie M.-A. Santé mentale et
psychopathologie: Une approche biopsychosociale.
Montréal: Modulo, 2e édition, 2016.
Shankland R. Les Pouvoirs de la gratitude.
Paris: Odile Jacob, coll. Les Carnets de vie,
2016: 176 p.
Shankland R. La Psychologie positive. Paris:
Dunod, coll. Psycho Sup, 2e édition, 2014:
264p.
RÉFÉRENCES
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APA Annual Report). American Psychologist, 1999,
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[12] Voir par exemple le programme FOVEA, Shan-
kland R., Strub L., Tessier D., Pellissier S., Gauchet
A., Trousselard M. et al. Improving Mental Health
through Integrated Mindfulness Practices. Second
International Conference on Mindfulness, Sapienza
University of Rome, Italy, mai 2016.
[13] Ryan R., Deci E. Self-determination theory and
the facilitation of intrinsic motivation, social deve-
lopment, and well-being. The American Psychologist,
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https://selfdeterminationtheory.org/SDT/
documents/2000_RyanDeci_SDT.pdf
[14] Laguardia J.-G., Ryan R.-M. Buts personnels,
besoins psychologiques fondamentaux et bien-être:
théorie de l’autodétermination et applications.
Revue québécoise de psychologie, 2000, vol. 21,
no2: p. 281-304. En ligne: http://docplayer.fr/
92550-Buts-personnels-besoins-psychologiques-
fondamentaux-et-bien-etre-theorie-de-l-
autodetermination-et-applications.html
[15] Kiuru N., Aunola K., Lerkkanen M.-K., Pakari-
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teacher and peer relations combine to predict
primary school students’ academic skill develop-
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no4, p. 434-446. En ligne: http://doi.org/10.1037/
a0038911
[16] Emmons R.A., McCullough, M.E. Counting bles-
sings versus burdens: An experimental investigation
of gratitude and subjective well-being in daily life.
Journal of Personality and Social Psychology, 2003,
vol. 84, no 2: p. 377–389. En ligne: http://greatergood.
berkeley.edu/pdfs/GratitudePDFs/6Emmons-
BlessingsBurdens.pdf
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... This more encompassing definition comes close to the current World Health Organization (WHO) definition of good mental health. Indeed, the rise of positive psychology has led to a more encompassing definition of mental health (Ferrière et al., 2016;Doré and Caron, 2017;Shankland et al., 2017). This new branch in psychology is defined as, "the scientific study of positive experiences, wellbeing, and optimal functioning of the individual" 4 (Antoine et al., 2007, p. 170). ...
... This new branch in psychology is defined as, "the scientific study of positive experiences, wellbeing, and optimal functioning of the individual" 4 (Antoine et al., 2007, p. 170). The definition of positive mental health, also known as optimal mental health, takes into account the wellbeing and good psychological and social functioning of the individual (Doré and Caron, 2017;Shankland et al., 2017;Conseil Supérieur de l'Éducation, 2020). Indeed, mental health includes all dimensions of a student's overall development (Welsh et al., 2015) and can be defined by low stress, a sense of psychological wellbeing, and ultimately, good coping and behavioral functioning. ...
Article
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While traditional seating (also known as fixed seating or fixed classroom ) remains the preferred classroom seating arrangement for teachers, a new type of seating arrangement is becoming more common in schools: the flexible classroom (also known as flexible seating ). The purpose of this type of arrangement is to meet the needs of students by providing a wide variety of furniture and workspaces, to put students at the center of learning, and to allow them to make choices based on their preferences and the objectives of the task at hand. This study aimed to examine the influence of flexible seating on the wellbeing and mental health of elementary school students. This article presents the results of exploratory research conducted in Quebec among Grade 5 and 6 students comparing the wellbeing and mental health of students in fixed and flexible classrooms. The study was conducted with 107 students in three Grade 5 and 6 flexible classrooms ( n = 51) and three Grade 5 and 6 fixed classrooms ( n = 56). It is based on a quasi-experimental, quantitative design with post-test only and a control group. The groups were matched based on natural conditions (i.e., from a convenience sample). Furthermore, the study included a gender-differentiated analysis for each group. The results showed that flexible classroom seating had a positive influence on the girls’ wellbeing and mental health. In contrast, for the boys, fixed classroom seating was most conducive to their wellbeing and mental health. However, our study has some limitations that are discussed in the article.
... Dans le but d'améliorer la santé mentale des individus, outre la psychologie « traditionnelle » focalisée sur la réduction des troubles, les chercheurs proposent une psychologie fondée sur les ressources individuelles et collectives (Csillik, 2017) dans le but d'activer et de renforcer ce qui fonctionne bien chez les personnes (Keyes, 2015). Différents modèles et programmes se développent dans le monde de la santé (Shankland, Benny & Bressoud, 2017), mais aussi en milieu scolaire (Shankland & Rosset, 2016). 7 Dans la lignée des travaux de Seligman (voir par exemple Seligman, Ernst, Gillham, Reivich & Linkins, 2009), la considération selon laquelle le bien-être des élèves est à prendre activement en compte dans l'enseignement a pris de l'ampleur avec une conséquence de taille : on n'enseigne pas uniquement pour favoriser l'apprentissage de disciplines classiques comme l'orthographe ou les mathématiques, mais également, et de manière simultanée, pour apprendre aux élèves à cultiver le bien-être individuel et collectif. ...
Article
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La bienveillance a-t-elle sa place dans l’enseignement ? Cet article propose une définition opérationnelle de la bienveillance dans l’enseignement ainsi qu’une synthèse des recherches montrant les effets bénéfiques d’une telle attitude sur le bien-être des élèves et de leurs apprentissages. Des recherches en psychologie montrent que les émotions à valence négative sont dommageables notamment pour l’attention, la mémorisation, la créativité, la motivation à apprendre et le fonctionnement social. À l’inverse, les émotions à valence positive permettent de mieux apprendre, favorisent la créativité et la résolution de problèmes, ainsi que le bien-être individuel et la qualité des relations sociales. Des travaux ont également mis en évidence qu’un entraînement pratique à la modification du style interactionnel de l’enseignant avec ses élèves était bénéfique pour le bien-être de l’enseignant, des élèves et pour la motivation et la qualité des apprentissages. La bienveillance en contexte scolaire semble donc avoir des effets positifs sur le travail des élèves ainsi que sur le rapport qu’entretiennent les enseignants avec leur activité, ce qui encourage à approfondir les recherches dans ce champ.
Article
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Contemporary scholarship on mindfulness casts it as a form of purely nonevaluative engagement with experience. Yet, traditionally mindfulness was not intended to operate in a vacuum of dispassionate observation, but was seen as facilitative of eudaimonic mental states. In spite of this historical context, modern psychological research has neglected to ask the question of how the practice of mindfulness affects downstream emotion regulatory processes to impact the sense of meaning in life. To fill this lacuna, here we describe the mindfulness-to-meaning theory, from which we derive a novel process model of mindful positive emotion regulation informed by affective science, in which mindfulness is proposed to introduce flexibility in the generation of cognitive appraisals by enhancing interoceptive attention, thereby expanding the scope of cognition to facilitate reappraisal of adversity and savoring of positive experience. This process is proposed to culminate in a deepened capacity for meaning-making and greater engagement with life.
Article
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This study quantitatively assessed the size, disciplinary reach, impact, and topic breadth of positive psychology (PP), in order to provide a comprehensive evaluation of the growth and significance of the field. Over 1.7 million documents in 700 PsycINFO ® journals covering the fields of psychology, psychiatry, neuroscience, management, business, public health, and sport science were analyzed using semantic and bibliographic methods. Results indicate that PP covers many different research topics from a diverse range of disciplines, and that PP literature has been growing rapidly in significance. Over 18,000 documents were identified as belonging to PP, with 2300 published in 2011. These documents represent over 4% of PsycINFO ® documents within the data-set published that year, and make PP close to the median size of all disciplines listed in the Thomson Reuters Journal Citation Reports ®, Social Sciences Edition. The aggregate impact factor for PP in 2011 was 2.64.
Article
The effect of a grateful outlook on psychological and physical well-being was examined. In Studies 1 and 2, participants were randomly assigned to 1 of 3 experimental conditions (hassles, gratitude listing, and either neutral life events or social comparison); they then kept weekly (Study 1) or daily (Study 2) records of their moods, coping behaviors, health behaviors, physical symptoms, and overall life appraisals. In a 3rd study, persons with neuromuscular disease were randomly assigned to either the gratitude condition or to a control condition. The gratitude-outlook groups exhibited heightened well-being across several, though not all, of the outcome measures across the 3 studies, relative to the comparison groups. The effect on positive affect appeared to be the most robust finding. Results suggest that a conscious focus on blessings may have emotional and interpersonal benefits.
Article
This study examined cross-lagged associations between positive teacher and peer relations and academic skill development. Reading and math skills were tested among 625 students in kindergarten and Grade 4. Teacher reports of positive affect toward each student and classmate reports of peer acceptance were gathered in Grades 1-3. The results showed, first, that positive teacher affect toward the student and peer acceptance were reciprocally associated: Positive teacher affect predicted higher peer acceptance, and higher peer acceptance predicted a higher level of positive teacher affect. Second, the effect of positive teacher affect on academic skill development was partly mediated via peer acceptance, while the effect of early academic skills on peer acceptance was partly mediated via positive teacher affect. The results suggest that a warm and supportive teacher can increase a student's peer acceptance, which, in turn, is positively associated with learning outcomes. (PsycINFO Database Record (c) 2015 APA, all rights reserved).
Article
This paper seeks to quantify scholarly interest in the rapidly emerging field of Positive Psychology (PP) and to empirically map the contours of the discipline using six different methodologies. Results document extraordinary growth in the last decade and confirm that scholars in this area have devoted the lion's share of their attention to two of the three 'Pillars' of PP as proposed by Seligman and Csikszentmihalyi (2000): (1) the study of positive subjective experience and (2) positive personal traits. While interest in positive institutions has been somewhat sparse, there has been increased concern with the topics of 'resilience' and eudaimonia (broadly defined). The latter developments help to dispel the myth that PP is an elite endeavour solely concerned with Pollyanna-style 'happiology' in people who find themselves in idyllic circumstances. Hopefully the results of our content analysis of the field will encourage instructors who teach PP to provide their students with a well-balanced curriculum, one that accurately reflects the heterogeneity of the field, and one that mirrors recent scholarly trends. (PsycINFO Database Record (c) 2012 APA, all rights reserved)