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LES ESPACES DU VOILE 57
LES ESPACES DU VOILE
AURÉLIE MOSSÉ
lourdes, denses, qui font écran au regard
que des structures aérées qui laissent passer
le jour 1.
Avant de devenir, dans les cultures
méditerranéennes antiques, un objet séculier
spécifiquement féminin, il est d’abord
un objet liturgique destiné à se protéger
à l’approche du divin (Le Monde des religions,
2016). Prêtres et prêtresses des cultures
polythéistes sont peut-être les premiers à s’en
couvrir. Avant que d’être décliné sur le corps,
le voile incarne cependant, dans la tradition
judéo-chrétienne, l’espace qui précède
l’accès au Saint des Saints 2 : la partie la plus
sacrée du Temple de Jérusalem renfermant
avant l'exil l'Arche d'alliance. Aujourd’hui
encore, le rideau qui, dans les synagogues,
sépare la Torah des fidèles représente cet
espace liminale premier. Celui qui suggère
mais ne donne pas à voir entièrement, celui
qui permet la vision du sacré (Horvilleur,
2013, p.109).
Dans le Coran, le terme hidjab – aujourd’hui
indiscutablement associé au voile qui
recouvre les cheveux des pratiquantes
musulmanes – n’évoque jamais le vêtement
mais plutôt la tenture, le rideau, l’écran :
ce qui cache, ce qui dérobe au regard
(Chelhod, 2016). Il est associé à des notions
de séparation et de protection entrant dans
le cadre du respect de la vie privée. Il fait
référence en premier lieu à la demeure
du Prophète et notamment au fait qu’il est
demandé de ne s’adresser aux épouses de
celui-ci qu’à travers un voile, par souci du
respect de « la pureté des cœurs » (Coran,
33,54). Avant de devenir, au nom de la
pudeur et de la modestie, un instrument
de séparation des sexes et de confinement
du désir 3, le voile participe dans ce contexte
au voilement de l’espace, à la délimitation
entre l’extérieur et l’intérieur, le public et
l’intime. Il contribue ainsi à la sacralisation de
l’espace domestique aussi bien que du corps
des femmes (Le Monde des religions, 2016,
pp. 41-42). Dans sa dimension religieuse,
le voile signalise donc toujours, si ce n’est
une séparation du sacré et du profane,
au moins une mise à distance : visuelle,
tactile et symbolique avec le divin.
VOILE : MÉDIUM DE RENCONTRE
ET DE RASSEMBLEMENT
Dans bien des cultures et au-delà, voire
précédant le fait religieux, le voile demeure
une incarnation tangible de dualismes
anciens : entre nous et eux, entre le licite
et l’illicite, l’homme et la femme, l’enfance
et la puberté, etc.
S’il a souvent été approprié comme
un médium de distanciation, voire de
ségrégation, le voile incarne également dans
ses possibilités performatives une capacité
à relier et rassembler. Celle-là même que l’on
retrouve au cœur de rituels dans lesquels le
voile vient renforcer la signification mystique
des célébrations religieuses. Tel est le cas
de la houppa dans la cérémonie juive du
mariage, ce dais constitué d’un voile ou
d’un drap sous lequel le marié accueille sa
future femme. Symbole du foyer, cette étoffe
est signe d’hospitalité envers la mariée
et plus généralement envers les proches
À l’image du tapis de prière musulman,
du tallith dont les juifs se recouvrent pour
prier, ou bien encore de la chasuble que
revêtent les prêtres de tradition catholique,
le textile rythme la vie liturgique, participe à la
construction du sens et des espaces religieux.
Dans ce contexte, le voile, à la fois matière et
objet, occupe une place particulière, chargée
d’ambiguïté qu’il s’agit ici d’esquisser en
privilégiant sa relation à l’espace plutôt
qu’au corps.
DU VOILE AU SACRÉ :
MISE À DISTANCE
Le voile est un des objets textiles les plus
familiers mais aussi les plus complexes parce
que, précisément, il articule des systèmes de
croyance multiples qui imprègnent plus ou
moins subtilement l’espace ; qui se font écho,
se répondent mais parfois aussi s’interpellent.
Le terme voile entre dans la langue française
au XIIe siècle par le latin vela, qui signifie tout
à la fois le voile, le rideau, ce qui recouvre.
Il évoque ainsi le déplacement, le transport
aussi bien que l’enveloppement, le voilement
et la dissimulation. Dans sa matérialité même,
le voile est une surface ambiguë. Ainsi, dans la
culture textile, il désigne traditionnellement
une étoffe légère et transparente en armure
toile, qui laisse passer le regard en même
temps qu’il le freine. Approprié dans l’espace,
le voile devient tenture, rideau, voilage.
Il évoque alors aussi bien des matières parfois
1 À cet égard, Jacques
Derrida souligne dans
Voiles que cette ambiguïté
s’inscrit dans une longue
tradition puisque la Bible
ne distingue pas réellement
le voile du rideau, preuve
en est la diversité des
traductions (1988, p. 94).
2 Zone constituée de treize
voiles que seul le grand
prêtre pouvait traverser une
fois l’an (Horvilleur, 2013,
p. 107).
3 Principe loin d’être
spécifique à la religion
musulmane puisque, par
exemple, l’apôtre Paul,
six cent ans avant le
prophète Mahomet, exigea
des femmes qu’elles se
voilent pour prier. De
même, le matrimonium
– incarnation pétrifiée
du voile dans les églises
chrétiennes et byzantines
primitives – désignait une
galerie destinée à cacher
les femmes. Certaines
synagogues orthodoxes
continuent également
d’avoir des espaces
spécifiques séparant
hommes et femmes
(LeMonde, pp. 34-38,
Yulevich, p. 74).
PROFANATIONS TEXTILES
LES ESPACES DU VOILE
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du couple. Elle rappelle aussi et surtout
la présence de Dieu dans l’engagement du
mariage. Similairement dans les processions
de tradition catholique ou dans les rites
anciens des chrétiens orthodoxes, le voile
participe à l’incarnation de l’Eucharistie
afin de convoquer la présence du Christ lors
du Saint-Sacrement (Robert Le Gall,1983 ;
Woodfin, 2011).
Delphine Horvilleur, une des rares femmes
rabbin de France, souligne par ailleurs dans
En tenue d’Eve : féminin, pudeur et judaïsme
que le voile est à l’origine, dans le texte
biblique, destiné non pas à rejeter, mais à
approcher l’autre (2013). Cette interprétation
s’appuie notamment sur la notion de peau,
ce voile qui conditionne et révèle Adam et
Eve en tant qu’êtres « dermiques » à la sortie
du jardin d’Eden ; c’est dire la nécessité pour
l’humanité, jusqu’alors dépourvue de peau,
de prendre conscience par cette membrane
d’une distance entre elle et le monde qui
n’existait pas alors : « La sortie du paradis
n’est pas une faute originelle, mais une césure
nécessaire, sortie de fusion, et condition
de la rencontre du prochain. La honte, telle
qu’elle apparaît dans la genèse de l’humanité,
n’est non seulement pas coupable, mais
elle est précisément ce qui ouvre à l’autre.
C’est parce que Adam et Eve sont séparés
qu’ils sont dorénavant prêts à se rencontrer.
La peau qui les sépare les met en quête l’un
de l’autre. Le premier modèle biblique de la
pudeur est la reconnaissance d’une altérité
qui nous échappe, avec laquelle on ne fera
jamais un, et dont il nous revient de respecter
les frontières » (2013, p. 77).
Cette condition « dermique » permet ainsi
la prise de conscience, le dévoilement de la
nudité afin de favoriser la quête de l’autre,
la rencontre du masculin et du féminin.
Ce dévoilement garantit, comme le souligne
le psychiatre et psychanalyste Michel Sanchez-
Cardenas, cet « espace d’altérité nécessaire
à un désir qui ne se confond pas avec
l’appropriation du corps de l’autre » (2004).
Dans cette perspective, le voile participe donc
d’une « culture de la rencontre » plutôt que de
la soumission ou de « l’effacement » auquel
il est souvent réduit.
VOILE :
NÉCESSAIRE À LA VISION
Préalable, condition nécessaire à la rencontre,
le voile est aussi présent dans de nombreuses
cultures comme un médium permettant la
vision, la rencontre avec l’invisible. Moïse
est sans doute le personnage biblique qui
incarne le mieux ce paradoxe de la révélation,
de la nécessité de donner à voir en filtrant,
en occultant. En effet, après sa rencontre
avec Dieu, il lui devient impossible de
s’adresser à son peuple autrement que par
l’intermédiaire d’un voile qui le recouvre.
Il ne s’agit pas ici de cacher mais bien d’« être
voilé pour dévoiler », autrement dit de filtrer
« l’intensité et la luminosité du divin pour
les rendre perceptibles » (Horvilleur, 2013,
pp. 113-114). Platon ne dit pas autre chose
dans l’allégorie de la caverne en suggérant
que l’accès aux idées ne peut se faire dans
une perception immédiate. Qu’il soit
de l’ordre du conceptuel, du sacré ou de
l’expérience intime 4, le voile souligne que
l’accès au fondamental passe nécessairement
par un regard filtré. Au fond, ce qu’incarne
le voile est une invitation à « la vision différée,
indirecte et non immédiate » : à une culture
du regard médiatisé qui permet de distinguer,
dans l’éphémère de l’instant, l’apparence
de l’apparaître.
L’apparence peut se définir comme ce
qui nous est donné à voir, passivement,
ce qui se présente directement aux sens et
à l’esprit. Elle tient du voile dans la mesure
où elle freine le regard, le contenant dans
un espace restreint, celui de la surface et
de ses aspects, qui ne dit que partiellement
ce qu’est l’objet perçu. Le regard semble
arrêté à cette première enveloppe et par
conséquent privé de la connaissance des
choses dans leur globalité, privé même de
la vision, si l’on entend par vision ce qu’Yves
Bonnefoy entend par regard, c’est à dire cette
« perception qui nous délivre des aspects
pour se concentrer sur tel ou tel des objets
qui en sont le support, qui dégage cet objet
des autres autour de lui, lui assurant ce relief
qui caractérise ce qui pour nous a présence »
(2002, p. 16). Apparaître, c’est précisément
prendre conscience de ce voile, réaliser que
notre regard ne se limite pas à la simple
appréhension de l’apparence sensible dans
tous ses aspects mais de voir en lui, dans ce
qui n’est pas perceptible immédiatement,
ce qui touche donc à l’invisible.
Cette double perception ne peut se faire
que dans un processus, une action qui
implique donc une durée et, par extension,
un mouvement, celui de l’engagement
du « voyant » qui devient de ce fait acteur
de son propre regard. Dépasser l’état figé
de l’apparence suppose donc la volonté
de faire apparaître, de dépouiller le regard
du superficiel pour aller au-delà du signe
ou peut-être même avant le signe.
À l’image du travail de l’artiste Christo, ne
peut-on pas envisager alors le voile comme
un mode de lecture du réel, qui contribue
à donner à voir les choses dans la pleine
et seule expérience de leur présence ?
VOILE DES NOUVELLES
TECHNOLOGIES
À l’heure où tissus électroniques et matériaux
actifs enrichissent la palette textile avec de
nouvelles expressions dynamiques, le voile
se pare de nouveaux atours. Insertion de
diodes électroluminescentes ou de fibres
optiques dans du tissage, impressions
électroluminescentes ou phosphorescentes
permettent au voile non seulement de filtrer
mais désormais de générer de la lumière de
façon beaucoup plus littérale que ne pouvait
le faire un tissu brodé d’or ou de sequin par
ses jeux de réflexions. Si les textiles n’ont
pas encore, à l’instar de certains verres ou
plastiques, la capacité de changer d’opacité
de façon réversible, d’autres – à l’image des
robes de la collection Airborne d’Hussein
Chalayan –, se métamorphosent en de
véritables écrans de lumière voire, dans un
future plus proche qu’il n’y paraît, en capes
d’invisibilité 5. Ces nouvelles opportunités
techniques permettent de décupler les
fonctionnalités du voile, de diversifier les
perceptions sensorielles qui y sont reliées
mais participent-elles réellement à une
culture de l’apparaître ?
Aujourd’hui, la plupart des technologies,
dites « intelligentes » – dont sont issus ces
textiles – s’inscrivent dans une culture de
l’interactivité, qui favorise des expériences
d’hyperstimulation, de compression du
temps et de déterritorialisation peu propices
à l’expérience de l’apparaître (Mosse, 2014).
Au regard de la variété des stimuli auxquels
ces voiles répondent et de l’immédiateté de
leurs réactions à ces messages, l’expérience
qu’ils provoquent n’est peut-être pas si
éloignée des collisions sensorielles fugitives
caractéristiques de la modernité dont parle
Walter Benjamin en prenant le cinéma en
exergue (1968, pp. 159-172). C’est à dire
des sensations individuelles, immédiates
et fragmentées qui abondent à la surface
mais ne laissent aucune trace dans la
profondeur de la mémoire. Je crois que
l’intérêt de questionner le potentiel de ses
matériaux dans un contexte religieux se
situe précisément dans l’opportunité de les
associer à un autre paysage temporel, plus
propice à la contemplation et aux temps
longs de l’apparaître. L’enjeu n’est pas des
4 Voir le très beau texte
d’Hélène Cixoux intitulé
Savoir in Cixoux, Derrida
(1997).
5 Voir l’Optical Camouflage
inventé par Tachi Susumu
ou les recherches en cours
à l’université de Berkeley
(Ni et. al., 2015).
PROFANATIONS TEXTILES
LES ESPACES DU VOILE
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moindres si l’on comprend l’origine de
la crise écologique actuelle comme un conflit
de temporalité issu de l’imposition du « temps
industriel » de l’horloge sur les rythmicités
de la nature (Adam, 1998). Il va sans dire bien
sûr que renouveler l’espace d’appropriation
des textiles intelligents ne peut être qu’une
réponse très partielle à ce défi global.
Mais comme le rappelle Jacques Derrida en
faisant écho à Walter Benjamin dans Voiles,
ce qui importe, c’est précisément « l’art de
savoir comment mettre les voiles » (1998,
p. 81). Autrement dit, l’important dans le
voile n’est pas tant son apparence que ce qu’il
permet de faire apparaître. Il s’agit donc de
prendre conscience de la manière dont le voile
tisse sa toile, induit des regards, des savoirs
et des perceptions particuliers.
VOILER L’ESPACE :
CONTRIBUER À UNE NOUVELLE
POROS ITÉ ?
Dans Ombre, seuil et limite : réflexions sur
l’espace juif, l’architecte Antoine Grumbach
suggère que la conception moderne de
l’espace architectural a contribué, au nom du
paradigme de la transparence, à la dissolution
des expériences du seuil, de l’ombre et de la
limite (2007). Renouveler ces expériences est
pour lui occasion d’embrasser un rapport
à l’espace qui favorise le provisoire plutôt que
le permanent, qui fait l’éloge du fragile, du
flou et de l’éphémère afin de mieux répondre
aux enjeux architecturaux d’aujourd’hui.
Si l’Occident s’est longtemps inscrit dans une
tradition de penser l’architecture comme un
acte de délimitation et de clôture de l’espace,
ne peut-on pas envisager le voile comme un
mode d’exploration d’une nouvelle porosité
architecturale privilégiant la construction
d’un espace de transition, d’entre deux
et de négociation ?
C’est précisément l’usage qu’en fait François
Roche dans Spidernethewood 6 en donnant vie
à un habitat où les frontières entre intérieur
et extérieur se dissolvent dans un espace
labyrinthique défini par un réseau de parois
en filet de polypropylène qui fusionnent
progressivement avec les oliviers voisins.
La maison tisse sa toile, se territorialise au
risque peut être à terme de se dissoudre dans
le paysage, voire de complètement disparaître.
Il s’agit bien ici de questionner la primauté de
l’objet architectural, si chère à la modernité,
sur son environnement.
Empruntant au textile, non seulement ses
matériaux mais aussi ses logiques et ses
outils, une nouvelle génération d’architectes
explore à travers ce que certains appelle
les « architextiles » 7 le développement
d’une architecture plus respectueuse
de son environnement. C’est le cas
notamment de Philip Beesley et de Mette
Ramsgaard Thomsen qui matérialisent,
avec leur sensibilité respective, l’idée d’une
architecture qui se déploie dans le temps,
acquiert son propre comportement et
métabolisme. Associant robotique, structures
textiles et matériaux actifs voire biologie dans
des installations comme Slow Furl, Hilozoics
ou Sargasso Cloud, ils donnent présence
à des membranes se transformant au gré de
leurs interactions avec ce qui les entourent :
personnes, mouvements, vie proto-cellulaire.
Ces canopées aériennes, ces surfaces aux
contours vaporeux tiennent du voile non
seulement parce qu’elles donnent vie à des
structures gracieuses où pleins et vides,
ombres et lumières se répondent mais
aussi et surtout parce qu’elles questionnent
à travers leurs dynamiques subtiles
l’émergence d’une architecture dans laquelle
les frontières entre la matière, le bâtiment et
le vivant deviennent de plus en plus poreuses.
Ces architectures sont, comme le souligne
Susan Yelavich, professeure en Design
Studies, autant d’oscillations, de négociations
sans cesse renouvelées entre un désir
d’intériorité et d’ouverture sur l’extérieur,
un besoin d’abri et de protection qui implique
une consommation de matières premières
comme une nécessité de préserver ces mêmes
ressources (2014). Elles rendent tangibles une
alchimie architecturale dans laquelle l’autre
devient une source d’énergie, d’évolution et
d’enrichissement plutôt que d’une présence
dont il faudrait se protéger.
CONCLUSION
Tantôt matière à mise à distance, médium
favorisant la rencontre, support à la vision
de l’invisible, le voile nourrit des mythologies
et espaces aux contours polysémiques.
Puissent ces évocations du voile participer
à un questionnement des héritages culturels
ou religieux, un renouvellement des regards et
des espaces qui les conditionnent. Puisse cet
espace d’entre-deux, entre le textile, le textuel
et l’architectural nourrir une culture de
l’intersubjectivité et de l’attention accrue
à l’autre.
6 http://www.
new-territories.com/
spidernet2.htm
7 Membranes qui
fusionnent matière et
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