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Photo 1.
Exploitation de bois d’œuvre dans les forêts à Bantè. Toutes les espèces de
gros diamètre sont coupées, ce qui transforme le paysage forestier en savane.
Les savanes sont à leur tour cultivées.
Photo A. Mama, 2006.
Adi Mama1, 2
Issouf Bamba1
Brice Sinsin2
Jan Bogaert3
Charles De Cannière1
1 Université libre de Bruxelles,
Service d’écologie du paysage
et systèmes de production végétale
CP 169, 50 Avenue F.D. Roosevelt
1050 Bruxelles
Belgique
2 Université d’Abomey-Calavi
Laboratoire d’écologie appliquée
01BP526, Cotonou
Bénin
3 Université de Liège
Gembloux Agro-Bio Tech
Unité Biodiversité et Paysage
2 Passage des Déportés
5030 Gembloux
Belgique
Déforestation, savanisation
et développement agricole
des paysages de savanes-forêts
dans la zone soudano-guinéenne
du Bénin
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2014, N° 322 (4) 65
SAVANES-FORÊTS AU BÉNIN / LE POINT SUR…
RÉSUMÉ
DÉFORESTATION, SAVANISATION
ET DÉVELOPPEMENT AGRICOLE DES
PAYSAGES DE SAVANES-FORÊTS DANS LA
ZONE SOUDANO-GUINÉENNE DU BÉNIN
Les communes de Banté-Glazoué-Ouessé
(département des Collines) en zone sou-
dano-guinéenne du Bénin constituent le
domaine des mosaïques de forêts et une
des principales pourvoyeuses en produits
agricoles et en charbon de bois. Ces
mosaïques de forêts sont soumises à de
multiples formes de dégradation. Une
étude de la dynamique spatio-temporelle
basée sur une interprétation des images
de types Landsat (MSS 1972, TM 1986 et
ETM+ 2006) a été réalisée grâce à l’utili-
sation du système d’information géogra-
phique et des outils d’écologie du paysage
afin d’envisager un programme de restau-
ration forestière. Les résultats de cette
étude ont permis, grâce à des matrices de
transition et des indices de structure spa-
tiale, d’évaluer les mutations liées aux
pratiques agricoles. Quatre grands pro-
cessus de transformation spatiale ont été
mis en évidence et quantifiés pour la
période de 34 ans (1972 à 2006) retenue
pour cette étude : (i) la formation des
savanes, (ii) la déforestation, (iii) le déve-
loppement des activités agricoles et, enfin,
(iv) une restauration forestière. La dyna-
mique de la structure spatiale est dominée
pendant cette période d’étude par une
séquence de création suivie d’agrandis-
sement pour les taches des classes de
champs-jachères et de plantations arbo-
rées ; d’agrégation pour les classes de
savanes et de sols nus-agglomérations ;
et de suppression pour les taches de forêt.
Mots-clés: indices structuraux, processus
de transformation, déforestation, savani-
sation, développement agricole, image
Landsat, Bénin.
ABSTRACT
DEFORESTATION, TRANSFORMATION
INTO SAVANNAH AND AGRICULTURAL
DEVELOPMENT IN THE SAVANNAH AND
FOREST LANDSCAPES OF BENIN’S
SUDANO-GUINEAN ZONE
The mosaic forest characterising the munic-
ipalities of Banté-Glazoué-Ouessé (
Collines
district) in Benin’s Sudano-Guinean zone
is one of the country’s main sources of
agricultural produce and charcoal. These
mosaic forests are being degraded in dif-
ferent ways. A study of their dynamics over
space and time, based on interpretations
of Landsat-type imagery (MSS 1972, TM
1986 and ETM+ 2006), using a geographic
information system and landscape ecology
tools, was conducted to support a possible
forest restoration programme. The study
results were applied, by means of transition
matrices and spatial structure indices, to
assess changes arising from agricultural
practice. Four main spatial transformation
processes were identified and quantified
over the 34-year period (1972 to 2006)
chosen for the study: (i) savannah forma-
tion, (ii) deforestation, (iii) development
of agricultural activities and, (iv) forest
restoration. Over this period, the spatial
structure dynamics were dominated by
slash-and-burn clearing followed by the
enlargement of field and fallow patches
and tree plantations, aggregation of savan-
nah, bare soil and urbanised patches and
the elimination of forest patches.
Keywords: structural indices, transforma-
tion processes, deforestation, transfor-
mation into savannah, agricultural deve-
lopment, Landsat imagery, Benin.
RESUMEN
DEFORESTACIÓN, SABANIZACIÓN
Y DESARROLLO AGRÍCOLA DE PAISAJES
DE SABANAS-BOSQUES EN EL ÁREA
SUDANO-GUINEANA DE BENÍN
Los municipios de Banté-Glazoué-Ouessé
(departamento de Collines), en el área
sudano-guineana de Benín, configuran el
territorio de los mosaicos forestales y son
uno de los principales proveedores de
productos agrícolas y carbón de leña.
Dichos mosaicos están sometidos a múl-
tiples formas de degradación. Se realizó
un estudio de la dinámica espaciotemporal
para implementar un programa de res-
tauración forestal basándose en la inter-
pretación de imágenes de tipo Landsat
(MSS 1972, TM 1986 y ETM+ 2006) y
mediante el uso de un SIG y herramientas
de ecología del paisaje. Los resultados
de este estudio permitieron evaluar las
mutaciones vinculadas a las prácticas
agrícolas mediante el uso de matrices de
transición y de métricas de patrones espa-
ciales. Se evidenciaron y cuantificaron
cuatro grandes procesos de transformación
espacial en el período de 34 años (1972
a 2006) considerado para este estudio:
a) la formación de sabanas, b) la defores-
tación, c) el desarrollo de actividades agrí-
colas y, por último, 4) una restauración
forestal. La dinámica del patrón espacial
está dominada durante este período de
estudio por una secuencia de creación
seguida de una ampliación de los parches
en las clases de campos-barbechos y plan-
taciones arbóreas; de agregación en las
clases de sabanas y suelos desnudos-
áreas urbanas; y de supresión en los par-
ches de bosques.
Palabras clave: métricas de patrones, pro-
cesos de transformación, deforestación,
sabanización, desarrollo agrícola, imagen
Landsat, Benín.
A. Mama, I. Bamba, B. Sinsin,
J. Bogaert, C. De Cannière
66
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2014, N° 324 (4)
FOCUS / SAVANNAH-FORESTS IN BENIN
Introduction
L’exploitation abusive des habitats et des ressources
biologiques, dans un contexte de faible application des
textes réglementaires, constitue la cause principale de la
dynamique spatiale des paysages naturels en zone soudano-
guinéenne de l’Afrique de l’Ouest (Hountondji, 2008;
Oloukoi et al., 2006). En effet, aux pratiques agricoles rudi-
mentaires telles que l’abattage et le brûlis des espèces
ligneuses lors d’une première mise en culture, s’ajoutent une
production soutenue de cultures de rente (le coton, par exem-
ple), une exploitation forestière intense et une pratique
incontrôlée des feux de végétation. Ceci résulte des besoins
socio-économiques d’une population à forte croissance
démographique et d’une urbanisation élevée, entraînant une
dégradation de la flore, de la faune et des écosystèmes (IFN,
2007). Au Bénin, la zone soudano-guinéenne constitue une
zone d’accueil pour de nombreux migrants agricoles dont les
pratiques culturales et les formes d’utilisation des ressources
naturelles sont peu respectueuses de l’environnement. Les
terres fertiles se font ainsi rares et se limitent actuellement
aux zones marécageuses, notamment les bas-fonds.
Cette situation devient une préoccupation majeure,
tant pour les institutions scientifiques que pour les gestion-
naires des ressources naturelles au Bénin. Étudier la nature
et les fondements de ces changements afin de gérer dura-
blement les ressources naturelles suppose un choix d’outils
adéquats prenant en compte le caractère spatio-temporel
du phénomène. Ainsi, la télédétection se présente comme
le moyen le plus approprié pour l’identification et le suivi
des changements d’utilisation des sols (Mayaux et al.,
2007). En effet, la disponibilité d’images satellitaires
depuis les années 1970 et leur fréquence élevée permettent
de suivre et de quantifier les modifications du paysage.
En supposant que le développement agricole et ses
activités complémentaires (comme par exemple la produc-
tion du charbon de bois et l’exploitation du bois d’œuvre)
sont à la base des modifications du paysage, la présente
étude s’est fixé pour objectif principal de déterminer la ten-
dance évolutive de l’occupation des sols sur une période de
34 ans (1972 à 2006) dans trois communes du département
des Collines (centre du Bénin), à travers une approche car-
tographique (télédétection et systèmes d’information géo-
graphique) et l’utilisation d’indices de description et de
quantification du paysage.
Caractéristiques du secteur d’étude
La zone d’étude est située au Bénin, entre 8° et 9° de
latitude Nord et entre 2°10 et 2°49 de longitude Est, et cou-
vre une superficie d’environ 7445 km² (figure 1). Régie par
un climat tropical de transition (Afouda, 1990), cette zone se
caractérise par des moyennes annuelles de pluviométrie et
de température respectives de 1300 mm et27°C. Le relief
est une pénéplaine cristalline marquée par la présence d’in-
selbergs d’une altitude allant de 200 à 400 m (Adam et
Boko, 1993). Les sols appartiennent au grand ensemble fer-
rugineux du milieu tropical (Igue, 2000). L’agriculture est de
type extensif, caractérisée par des rendements culturaux fai-
bles. L’exploitation forestière et l’instabilité climatique ont
pris de l’ampleur ces dernières années (Oloukoi et al., 2006).
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2014, N° 322 (4) 67
SAVANES-FORÊTS AU BÉNIN / LE POINT SUR…
Figure I.
Localisation de la zone d’étude : zone soudano-guinéenne au centre du Bénin dans les communes de Bantè, Glazoué et Ouessè
(département des Collines).
Données
et approche méthodologique
Données et outils
Une approche cartographique a été adoptée pour
l’étude diachronique de la dynamique paysagère à partir de
quatre scènes de l’imagerie Landsat dont une MSS (Multi
Spectral Scanner) (path 206 et row 054 du 10-11-1972), une
TM (Thematic Mapper) (path 192 et row 054 du 13-01-1986),
et deux ETM+ (Enhanced Thematic Mapper Plus)(path 192 et
row 054 du 12-01-2006 et path 192 et row 055 du 09-01-
2005). Ces images présentent l’avantage d’être disponibles
gratuitement et la résolution spatiale de leurs pixels (30 m)
permet aussi de mieux identifier les éléments paysagers de
notre zone d’étude. Les dates de prise de vue de ces images
Landsat correspondent à la saison sèche, ce qui permet
d’obtenir des différences spectrales très variées entre les
éléments de la couverture végétale. Des sources d’informa-
tion complémentaires ont été également utilisées afin de
faciliter la discrimination des classes d’occupation des sols,
notamment pour les images Landsat de 1972 et 1986. Il
s’agit de la carte topographique (NC-31-II, NC-31-III, NB-31-
XX-XXI) au 1/200000 (IGN France, 1969), de documents
géographiques anciens de l’administration forestière fran-
çaise de 1960, de la carte de végétation et des données de
terrain géoréférencées du Centre national de télédétection et
de surveillance du couvert forestier du Bénin de 1978. Le
traitement et l’analyse de ces images ont été assurés à l’aide
des logiciels ENVI 4.3 et ArcGIS 9.3.
Traitement et analyse des images
Corrections géométriques, rééchantillonnage
et classification des images
La première étape du traitement des images a consisté
en une reprojection des bandes spectrales dans le système
UTM (Universal Transverse Mercator) / Zone 31N recouvrant
la zone d’étude, et basée sur l’ellipsoïde de référence WGS
84 (World Geodesic System). Afin de corriger la différence de
résolution spatiale entre l’image MSS (57m) et les deux
autres images, à savoir l’image TM et celle issue de la
mosaïque des deux scènes ETM+, un rééchantillonnage a été
effectué. Ce rééchantillonnage effectué dans ENVI 4.3 à par-
tir du module «Resize Data Parameters » a permis de mettre
toutes les images à la même résolution spatiale de 30 m.
Une composition en fausses couleurs a ensuite été réalisée
pour chacune des dates retenues, à partir des trois bandes
spectrales 2 (vert), 3 (rouge) et 4 (proche infrarouge) dans
l’ordre 4-3-2. Dans l’optique d’améliorer significativement la
netteté des images sans trop altérer leur radiométrie (Caloz
et al., 1993) afin defaciliter la détection des changements
(Tabopda et Fotsing, 2010), une amélioration des contrastes
a été également réalisée. Son principe est de redistribuer
plus uniformément les valeurs des pixels présentes dans
l’image. Par interprétation visuelle (Galicia et Garcia-Romero,
2007), douze types d’occupation des sols ont été identifiés
et cartographiés pour chacune des images composites par
une approche de classification supervisée. Cette approche
consiste à définir des zones d’entraînement sous forme de
polygones de pixels sur lesquels s’appuie l’algorithme du
maximum de vraisemblance qui calcule la probabilité d’ap-
partenance de chaque pixel à l’une des classes (Mas, 2000).
Trois cent cinquante coordonnées géographiques prises
directement sur la classification supervisée et encodées
dans un GPS ont servi de base pour le contrôle de terrain et
les entretiens auprès des populations riveraines.
Évaluation de la précision des classifications
La précision de la classification a été estimée à l’aide
des matrices de confusion. Ainsi, pour chaque classifica-
tion, des mesures assez communes et largement utilisées
telles que la précision globale, le coefficient de Kappa, les
erreurs de commission et d’omission (Foody, 2002 ; Abdel-
Kawy et al., 2011) ont été calculées.
Reclassification et filtrage des images
Les douze classes d’occupation des sols obtenues
pendant la classification supervisée ont été reclassées en
cinq grandes classes : «forêts», «savanes», « champs-
jachères», «sols nus-agglomérations » et «plantations
arborées». Il n’était pas possible de séparer champs et
jachères compte tenu de leur ressemblance radiométrique
et physionomique pendant la saison sèche. L’application de
filtres majoritaires de Kernel à des fenêtres de 8 x 8 pixels a
permis de résorber les pixels isolés. Le principe du filtrage
est de modifier la valeur numérique de chaque pixel en fonc-
tion des valeurs des pixels voisins.
Photo 2.
Carbonisation en pleine forêt à Ouessé. Après la disparition
des espèces à gros diamètres ce sont celles à diamètre
moyen qui sont coupées et carbonisées.
Photo A. Mama, 2006.
68
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2014, N° 322 (4)
FOCUS / SAVANNAH-FORESTS IN BENIN
Mise en évidence des changements
Les cartes de changements paysagers ont été obtenues
par superposition deux à deux des cartes d’occupation des
sols élaborées par classification des images. Les matrices de
transition ont été créées pour traduire les fréquences de
transition entre les classes au cours d’une période donnée
(Robin, 2002; Barima et al.,2009). La structure spatiale du
paysage a été caractérisée pour chaque classe d’occupation
des sols sur la base du nombre de taches (n), de l’aire (a) et
du périmètre (p) cumulatifs des taches. L’arbre de décision
proposé par Bogaert et al. (2004) a permis de déterminer les
dix processus majeurs de transformation spatiale (PTS) des
paysages, à savoir l’agrégation, la suppression, la création,
la déformation, l’agrandissement, la perforation, le déplace-
ment, le rétrécissement, la fragmentation et la dissection
des taches. Les définitions de ces PTS et de l’arbre de déci-
sion peuvent être retrouvées dans Bogaert et al. (2004)et
Barima et al. (2009). Ainsi, lorsque n1986 >n1972 ou
n2006 > n 1986 ou n2006 > n1972, les rapports
tobservé=a1986/a1972, a2006 /a1986, a2006/a1972 ont été com-
parés à une valeur prédéfinie de t = 0,5 afin de distinguer la
fragmentation et la dissection. Si tobservé>0,50, le PTS retenu
sera la dissection et si tobservé ≤0,50, le PTS dominant restera
la fragmentation.
Résultats
Qualité des classifications supervisées
La classification effectuée sur l’image
MSS (1972) rééchantillonnée est correcte à
91 % (coefficient de Kappa), avec une préci-
sion globale de 93,5 % (tableau I). Les fai-
bles erreurs d’omission et de commission
su ggèrent que les classes «savanes»,
«champs-jachères» et «sols nus-agglomé-
rations» sont les mieux classées, c’est-à-dire
les moins affectées par les autres classes.
La matrice de confusion de l’image TM de
1986 donne 98,8 % de précision globale pour
un coefficient de Kappa de 99 %. Toutes les
classes sont majoritairement bien discrimi-
nées, avec toutefois quelques légères confu-
sions au niveau des «sols nus-aggloméra-
tions». Enfin, la matrice de confusion de
l’image Landsat ETM+ de 2006 révèle que la
classification est excellente (Kappa = 97 %)
avec une précision globale de 98,8 %. Les
classes «savanes», «champs-jachères»,
«sols nus-agglomérations» et «plantations
arborées» sont les mieux classées. Par contre,
il existe une certaine confusion entre les
classes «forêts» et «plantations arborées».
Composition de l’occupation des sols
à l’échelle du paysage
L’évolution de l’occupation des sols
entre 1972 et 2006 fait ressortir de manière générale une
diminution de l’étendue des formations forestières (figure
2). En effet, la classe «forêts», qui, en 1972, constituait la
matrice dominante du paysage (53 %) (photos 1, 2 et 3), a
connu une régression spatiale avec une forte tendance à la
disparition en 2006. En revanche, les «formations savani-
coles» ont connu sur la même période une nette progres-
sion, de 38,8 % de la superficie totale de la zone étudiée en
1972 à 76,4 % en 2006, soit une augmentation annuelle de
2,8 %, qui a fait d’elles la matrice dominante du paysage. La
superficie totale de la classe «champs-jachères» a connu
une augmentation de 6,6% à 16,8% entre 1972 et 2006,
soit un taux d’accroissement annuel de 4,5%.
Changements d’occupation des sols
En 1986, seules 15,7% des 53,5% des surfaces du
paysage occupées par les forêts en 1972 sont restées
intactes, tandis que 34,5% sont devenues des savanes et
3,1 % ont été totalement converties en espaces non fores-
tiers (tableau II). Les forêts ont ainsi reculé d’environ 35 %
en faveur principalement des savanes (31,1%). La propor-
tion de la classe «champs-jachères» est passée de 6,6 % à
8,5 % durant la même période. Enfin, la classe «sols nus-
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2014, N° 322 (4) 69
SAVANES-FORÊTS AU BÉNIN / LE POINT SUR…
Photo 3.
Transport du charbon de bois vers la ville de Cotonou.
Plusieurs véhicules de ce type rentrent chaque jour dans les
grandes villes du Sud-Bénin. C’est une activité organisée en
filière et bien structurée qui augmente la destruction des
formations végétales.
Photo A. Mama, 2009.
agglomérations», avec 0,6 % de taux de permanence, a
constitué la classe la moins stable dans le paysage. De
manière globale, cette période 1972-1986 se caractérise
par trois principaux types de dynamique paysagère: une
stabilité des classesd’occupation des sols (48,4 % du pay-
sage), une dynamique de densification de la couverture
végétale (7,3 % du paysage), et une ouverture du
milieu(44,2 % du paysage) s’exprimant à des degrés divers
(forêts vers savanes: 34,6 %; forêts vers champs-jachères:
3,1 %; savanes vers champs-jachères: 4,3 %; savanes vers
sols nus-agglomérations et plantations arborées: respecti-
vement 0,2 % et 0,5 %; champs-jachères vers sols nus-
agglomérations et plantations arborées: respectivement
0,5 % et 1 %). Ces dynamiques s’observent également
durant la période 1986-2006 mais dans des proportions dif-
férentes. En effet, la stabilité des classesd’occupation des
sols concerne 62,1 % du paysage contre 6,1 % et 31,8 %
respectivement pour la dynamique de densification de la
couverture végétale et l’ouverture du milieu. Ainsi, 0,4 %
70
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2014, N° 322 (4)
FOCUS / SAVANNAH-FORESTS IN BENIN
Tableau I.
Indices d’évaluation de la précision des classifications supervisées des images Landsat de 1972, 1986 et 2006
dans les communes de Bantè, Glazoué et Ouessè au Bénin.
FO SV CJ SA PL Omission (%)
1972 Non classifiées 0,0 0,0 0,0 0,8 0,0 0,0
FO 77,2 0,0 0,0 0,0 13,6 22,7
SV 0,0 98,7 0,0 0,0 0,0 1,3
CJ 0,0 0,5 99,3 0,0 0,0 0,6
SA 0,0 0,7 0,6 98,9 1,9 1,0
PL 22,7 0,0 0,0 0,2 84,4 15,5
Commission (%) 6,2 0,0 1,5 2,8 4,1
Précision globale : 93,50
Coefficient de Kappa: 0,91
1986 Non classifiées 0,0 0,0 0,0 0,1 0,0 0,0
FO 98,8 0,0 0,0 0,0 0,7 1,2
SV 0,0 99,7 0,1 0,0 0,0 0,3
CJ 0,0 0,2 99,5 0,0 0,0 0,4
SA 0,0 0,0 0,3 99,8 0,2 0,1
PL 1,2 0,0 0,0 0,0 99,1 0,8
Commission (%) 0,3 0,0 0,5 0,4 2,8
Précision globale : 99,40
Coefficient de Kappa: 0,99
2006 Non classifiées 0,0 0,0 0,0 1,0 0,0 0,0
FO 96,8 0,0 0,0 0,0 1,7 3,2
SV 0,0 99,0 1,3 0,0 0,0 1,0
CJ 0,0 0,9 98,0 0,0 0,0 1,9
SA 0,0 0,0 0,6 98,8 0,0 1,0
PL 3,2 0,1 0,0 0,0 98,2 1,7
Commission (%) 0,7 0,5 2,1 0,8 7,6
Précision globale : 98,80
Coefficient de Kappa : 0,97
FO = forêts; SV = savanes; CJ = champs-jachères; SA = sols nus-agglomérations; PL = plantations arborées.
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
FO SV CJ SA PL
Contribution à l'occupation du sol (%)
Types d'occupation du sol
1972 1986 2006
Figure 2.
Composition de l’occupation des sols en 1972, 1986 et
2006 dans les communes de Bantè, Glazoué et Ouessè
(département des Collines) au Bénin. FO = forêts,
SV = savanes, CJ = champs-jachères, SA = sols nus -
agglomérations, PL = plantations arborées.
des superficies du paysage occupées par les forêts en 1986
sont restées inchangées en 2006, tandis que 15,7 % de
cette por tion du paysage ont été converties en classe
«savanes» qui devient dominante (69,9 %), mais aussi la
plus stable avec un taux de 56,9 % du paysage.
À l’échelle globale de l’étude (de 1972 à 2006), les
forêts ont subi un recul d’environ 52 %. En effet, sur les
53,5% des surfaces occupées par les forêts en 1972, seu-
lement 1,5 % sont restées intactes, 50,1 % sont devenues
des savanes et 1,9 % ont été totalement converties en
champs-jachères. La proportion des savanes est passée de
38,8 % à 76,4 %, soit 96,9 % d’augmentation. Cette classe
des savanes devient actuellement la nouvelle matrice d’un
paysage antérieurement dominé par la classe des forêts. La
même tendance progressive est observée dans la classe des
champs-jachères (photo 4) avec un taux de 10,2 % au détri-
ment des forêts. En effet, sur les 76,4 % du paysage occupé
par les savanes en 2006, 50,1 % étaient des forêts et 3 %
étaient des champs-jachères en 1972. Au cours de cette
période, 27,2 % des superficies n’ont pas changé de classe
(stabilité), tandis que 4,2 % des superficies ont évolué en
termes de reconstitution végétale à travers un processus de
succession. En revanche, 68,6 % des superficies ont subi un
changement de classe d’occupation des sols. La savanisa-
tion devient ainsi le phénomène le plus important.Elle est
suivie par l’extension des champs et jachères.
Dynamique de la structure spatiale
Entre 1972 et 1986, la classe «forêts» a subi un
accroissement du nombre de tachesen parallèle à une dimi-
nution de l’aire totale (tableau III). Il apparaît évident, sur la
base de la valeur de tobservé= 0,3 inférieur au seuil t = 0,5,
que le processus de transformation dominant de cette classe
fut la fragmentation. L’augmentation du nombre de taches
est associée à une diminution très forte de l’aire de la classe
en question. Par contre, la créationde nouvelles taches est le
processus de transformation dominant dans les classes
«savanes», «champs-jachères» et «sols nus-aggloméra-
tions», avec une augmentation du nombre de tachesmais
aussi de l’aire totale sur cette période (tableaux III et IV).
Entre les années 1986 et 2006, le processus d’agréga-
tion (fusion des taches) est observé dans les classes
«savanes», «sol nus-agglomérations» et «plantations
arborées», tandis que le processus de créationdes taches a
concerné la classe «champs-jachères», car l’augmentation
du nombre de taches en 2006 s’est accompagnée d’une aug-
mentation de l’aire totale de cette classe. Quant à la classe
«forêts», la diminution du nombre de taches et de l’aire en
2006 par rapport à 1986, avec une augmentation du péri -
mètre, suggère un processus de suppression des taches.
Tableau II.
Matrice de transition de l’occupation des sols (%) pour les périodes 1972-1986, 1986-2006 et 1972-2006
dans les communes de Bantè, Glazoué et Ouessè (département des Collines) au Bénin.
FO SV CJ SA PL Total
1972-1986 FO 15,7 34,6 3,1 0,0 0,0 53,5
SV 2,8 31,0 4,3 0,2 0,5 38,8
CJ 0,1 3,9 1,1 0,5 1,0 6,6
SA 0,1 0,4 0,0 0,6 0,0 1,1
PL 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Total 18,7 69,9 8,5 1,3 1,6 100
1986-2006 FO 0,4 15,7 2,7 0,0 0,0 18,7
SV 1,1 56,9 10,3 0,3 1,5 69,9
CJ 0,5 3,1 3,7 0,6 0,6 8,5
SA 0,0 0,2 0,2 0,8 0,1 1,3
PL 0,7 0,5 0,0 0,1 0,3 1,6
Total 2,6 76,4 16,8 1,7 2,5 100
1972-2006 FO 1,5 50,1 1,9 0,0 0,0 53,5
SV 0,7 23,2 13,0 0,4 1,6 38,8
CJ 0,4 3,0 1,7 0,6 1,0 6,6
SA 0,0 0,1 0,2 0,8 0,0 1,1
PL 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Total 2,6 76,4 16,8 1,7 2,5 100
FO = forêts; SV = savanes; CJ = champs-jachères; SA = sols nus-agglomérations; PL = plantations arborées.
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2014, N° 322 (4) 71
SAVANES-FORÊTS AU BÉNIN / LE POINT SUR…
En résumé, ces processus de transformation spatiale
dominants constituent une séquence de création de taches sui-
vie d’un agrandissement (expansion de la taille des taches) pour
les classes «champs-jachères» et «plantations arborées»,
d’agrégation pour les classes «savanes» et «sols nus-agglomé-
rations», et de suppression des taches de la classe «forêts».
Discussion
Approche méthodologique
L’approche cartographique de l’occupation des sols à
travers une série de classifications d’images satellitaires
Landsat couplée à une vérité terrain dont les précisions glo-
bales ont été hautement appréciables confirme l’importance
de la connaissance du milieu et de l’acquisition des données
auxiliaires pour l’amélioration de la qualité des traitements
d’images (Trepanier et al., 2002). Khorram et al. (1999) et
Pham et al. (2007) ont obtenu de faibles valeurs d’exactitude
des classifications respectivement de 61 % et de 51 % à
cause d’un manque de collecte de points de contrôle et de
validation sur le terrain. Bien que nos classifications aient
des marges d’erreur statistiquement acceptables, elles ne
doivent pas faire perdre de vue les difficultés techniques ren-
contrées. En effet, l’analyse de certaines parties de l’image a
été rendue difficile par la présence de rayures parallèles
engendrées par les photodétecteurs. L’image Landsat du 09-
01-2006 utilisée était la seule disponible pour cette période
et présentait des rayures dans la partie ouest du secteur
d’étude. Ce dysfonctionnent du capteur Landsat a pu être
amoindri grâce à l’existence de documents cartographiques
et une bonne connaissance du milieu d’étude. Toutefois, en
nous référant aux valeurs de l’indice Kappa, selon les
échelles de Pontius (2000), nous pouvons conclure que les
résultats de cette analyse sont statistiquement acceptables.
Cependant, les grandes précisions cartographiques obte-
nues peuvent aussi dépendre du nombre réduit de classes
utilisées et de la définition de parcelles homogènes lors du
choix des sites d’entraînement (Caloz et Collet, 2001).
Dynamique de la composition du paysage
L’effet de l’anthropisation sur la dynamique des pay-
sages forestiers au centre du Bénin se caractérise par une
déforestation suivie d’une savanisation. En effet, en 34 ans,
72
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2014, N° 322 (4)
FOCUS / SAVANNAH-FORESTS IN BENIN
Photo 4.
Champs de coton à Ouessé. En arrière-plan figurent
les restes de la végétation avec quelques espèces végétales
utiles épargnées car le cotonnier est peu tolérant à l’ombre.
Photo A. Mama, 2006.
Tableau III.
Nombre (n), aire (a) et périmètre (p) des classes d’occupation des sols en 1972, 1986 et en 2006
dans les communes de Bantè, Glazoué et Ouessè (département des Collines) au Bénin.
FO SV CJ SA PL
1972 n1972 51 992 248 619 32 822 39 390 0
a1972 (km²) 3 979,5 2 890,5 491,4 84,3 0
p1972 (km) 27 483,6 305 744,5 12 803,5 13 257 0
1986 n1986 122 936 369 869 37 076 77 281 33 010
a1986 (km²) 1 394,9 5 205,7 631,9 97,9 115,2
p1986 (km) 25 597 171 403 9 055 17 891,3 7 052,4
2006 n2006 43 126 128 677 37 856 24 018 20 933
a2006 (km²) 190,8 5 686 1 251,6 129,5 187,8
p2006 (km) 29 720,1 86 458,6 24 434,5 7 080,4 6 933,5
FO = forêts; SV = savanes; CJ = champs-jachères; SA = sols nus-agglomérations; PL = plantations arborées.
la matrice du paysage est passée de «forêts» à «savanes».
Ce changement pourrait s’expliquer par une augmentation
de la production de bois de feu, de charbon de bois et des
pratiques agricoles (Tchiwanou, 2001). En effet, à défaut
d’une diversification des sources d’énergie domestique au
Bénin, les essences forestières sont coupées puis carboni-
sées et vendues dans les grandes agglomérations du pays.
Les espèces recherchées sont prioritairementProsopis afri-
cana, Pterocarpus erinaceus, Parkia biglobosa, Afzelia afri-
cana, Khaya senegalensis et Vitex doniana. Oloukoi et al.
(2006) soulignent aussi la destruction de la végétation prin-
cipalement par trois acteurs : les agriculteurs pratiquant
l’écobuage; les producteurs de charbon; les éleveurs trans-
humants émondant et élaguant des essences pour l’alimen-
tation de leur bétail. Plusieurs auteurs tels que N’Guessan
et al. (2006)et Diallo et al. (2010), respectivement en Côte
d’Ivoire et au Mali, suggèrent que les coupes abusives de
bois représentent le facteur déterminant de la dynamique
régressive des espèces végétales ligneuses et donc d’un
changement de classes d’occupation du sol. En outre, la
facilité de pénétration dans ces différents milieux forestiers
par des migrants agricoles venus des zones surpeuplées
(sud du Bénin) ou semi-arides (nord-ouest du Bénin) peut
expliquer leur vulnérabilité à l’anthropisation (IFN, 2007).
La savanisation résultant de la dégradation quasi totale des
ressources forestières liée aux activités humaines confirme
bien les résultats de Judex (2008). La production des tuber-
cules d’igname serait l’une des causes principales de la
déforestation consécutive aux activités agricoles. Selon
Adanguidi (2001), l’igname joue un rôle essentiel dans l’ali-
mentation, le commerce et surtout la vie socioculturelle des
populations. Cependant, l’igname est une culture très exi-
geante en main-d’œuvre et en fertilité (Inrab, 2001). Le reste
de la production agricole cotonnière est assuré dans les
savanes comme dans la plupart des pays tropicaux, où ce
sont particulièrement des parcelles de petite taille qui sont
l’objet principal du déboisement.
Tableau IV.
Identification des processus de transformation spatiale (PTS) des classes d’occupation des sols entre 1972-1986,
1986-2006 et 1972-2006 dans les communes de Bantè, Glazoué et Ouessè (département des Collines) au Bénin à
partir de l’arbre de décision de Bogaert et al. (2004)et Barima et al. (2009). Cet arbre de décision définit de façon
simplifiée les différents processus de transformation spatiale des classes d’occupation des sols.
n1986 –n1972 a1986 –a1972 p1986 –p1972 a1986 /a1972
1972-1986 FO 70 944 -2 584,6 -1 886,6 0,35
SV 121 250 2 315,2 -134 341,5 1,80
CJ 4 254 140,5 -3 748,5 1,29
SA 37 891 13,6 4 634,3 1,16
PL 33 010 115,2 7 052,4 0,00
n2006 –n1986 a2006 –a1986 p2006 –p1986 a2006 /a1986
1986-2006 FO -79 810 -1 204,1 4 123,1 0,13
SV -241 192 480,3 -84 944,4 1,09
CJ 780 619,7 15 379,5 1,98
SA -53 263 31,6 -10 810,9 1,32
PL -10 810 72,6 -118,9 1,63
n2006 –n1972 a2006 –a1972 p2006 –p1972 a2006 /a1972
1972-2006 FO -8 866 -3 788,7 2 236,5 0,05
SV -119 942 2 795,5 -219 285,9 0,05
CJ 50 340 760,2 11 631 2,55
SA -15 372 45,2 -6 176,6 1,54
PL 20 933 187,8 6 933,6 0,00
FO = forêts; SV = savanes; CJ = champs-jachères; SA = sols nus-agglomérations; PL = plantations arborées.
Le nombre de taches, l’aire et le périmètre de chaque classe d’occupation considérée sont calculés en 1972, 1986 et 2006
et désignés par n(nombre de taches), a(aire) et p(périmètre). Les rapports tobservé = a1986 /a1972, a2006/a1986, a2006 /a1972
ont été comparés à une valeur prédéfinie de t = 0,5 afin de séparer fragmentation et dissection.
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2014, N° 322 (4) 73
SAVANES-FORÊTS AU BÉNIN / LE POINT SUR…
Influence de la déforestation et de la savanisation
sur la dynamique du paysage
Sous l’influence des activités socio-économiques, la
configuration et la composition de l’occupation des sols dans
la zone d’étude ont changé. La forte pression anthropique qui
se manifeste par des prélèvements incontrôlés, surtout à des
fins de carbonisation et de mise en culture (Adjonou et al.,
2009), a dégradé la végétation et les paysages. Plusieurs
auteurs reconnaissent que les massifs forestiers sont deve-
nus un des écosystèmes les plus dégradés dans les zones
soudano-guinéennes. La dégradation de ces massifs fores-
tiers a porté tant sur leur surface ou leur nombre que sur leur
type (Barima et al., 2009). Les formations forestières domi-
nantes en 1972 ont été largement transformées en forma-
tions savanicoles puis en mosaïque champs-jachères. Ainsi,
ces forêts, qui constituaient initialement la matrice domi-
nante du paysage, sont devenues des fragments d’habitats.
Faute de connectivité, la diminution de la taille de ces frag-
ments et l’augmentation de leur isolement réduisent, à long
terme, la viabilité des populations d’espèces végétales et ani-
males qui y vivent par la limitation, voire la disparition des
échanges entre ces populations (Cristofoli et Mahy, 2010).
Conclusion
La présente étude met en évidence la pertinence de
l’approche cartographique à partir des images satellitaires
et contribue ainsi à l’interprétation de la dynamique paysa-
gère dans le centre du Bénin. Elle révèle que les pressions
humaines actuelles sur les ressources forestières sont en
rupture avec les capacités de régénérationdes formations
végétales naturelles qui sont ainsi sérieusement menacées.
En outre, une extension rapide des zones à emprise agricole
est observée au détriment des formations boisées denses.
Ce mouvement global, partant des noyaux d’agglomération
et hameaux ruraux, associé à une intensification des activi-
tés humaines, questionne la durabilité des processus écolo-
giques, économiques et sociaux dans une zone fortement
dépendante des conditions climatiques. Il semble donc
urgent de développer une stratégie de gestion intégrée et
participative aussi bien à l’échelle locale que régionale afin
de préserver de façon durable les ressources naturelles. Les
principes de cette gestion doivent reposer sur l’élaboration
concertée, entre décideurs locaux et populations, de plans
d’aménagement prenant en compte la définition claire des
espaces agricoles, la protection des zones naturelles ainsi
que la maîtrise des flux et processus écologiques dont ces
zones font l’objet.
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ex traçáo ve getal e d a s ilvicul tura
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Note to authors
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CIRAD, C-DIR/B
Bois et forêts des tropiques
Campus international de Baillarguet
34398 Montpellier Cedex 5
France
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