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Proposition de Pierre-Biger pour le colloque “Au-delà de Paris – Londres : influences, circulations,
rivalités dans la mode et le textile. France-Angleterre, 1700-1914”
Éventails et éventaillistes entre France et Angleterre aux XVIIIe et XIXe siècles
Au XVIIIe siècle, l’origine huguenote des fanmakers londoniens ne les empêche pas, sans négliger
leurs relations familiales dans le pays d’origine (exemple des Goupy), de développer un art
particulier, fondé notamment sur une maîtrise du travail de l’ivoire facilitée par les relations avec
la Chine, et sur un précoce développement des éventails imprimés. Les éventaillistes français se
défendent des importations en imitant le style anglais et en répandant des éventails moins sérieux
et davantage liés à la mode vestimentaire ; mais les artisans anglais retrouvent du tonus en fin de
siècle et profitent des perturbations qu’amène en France la Révolution.
Le XIXe siècle voit l’extinction inexorable de l’éventaillerie en Angleterre, malgré diverses
tentatives de secours étatique. En effet la France développe après les années 1820 une production
de masse conservant des caractères artisanaux mais aussi une production de luxe dont la
réputation de Paris facilite la diffusion. Le principal éventailliste londonien n’est-il pas alors
Duvelleroy, rénovateur de l’éventail en France ? Entre ces productions massives (venues de
France, puis d’Espagne, et d’Autriche, sans parler de l’Asie) et les objets de luxe, l’Angleterre ne
reste créatrice d’éventails avant la Grande Guerre que grâce à quelques rares artistes comme
Charles Conder.
“Au-delà de Paris – Londres : influences, circulations, rivalités dans la mode et le textile. France-
Angleterre, 1700-1914”
Dans le droit fil des colloques sur les échanges franco-anglais (“Haute couture, mode et
consommation, France-Grande-Bretagne, 1947-1957”, 11 avril 2014), franco-américains (“Échanges
franco-américains dans la mode”, 15 avril 2016) et franco-allemands dans la mode (“Échanges
franco-allemands dans la mode”, juin et octobre 2016), le Séminaire Histoire de la mode de l’Institut
d’Histoire du Temps Présent (IHTP-CNRS) et le LARCA de l’Université Paris Diderot organisent, le 13
et 14 octobre 2017, le colloque “Au-delà de Paris-Londres : influences, circulations, rivalités dans la
mode et le textile. France-Angleterre, 1700-1914”.
Cette conférence sera l’occasion d’étudier les rapports d’influence réciproque et de rivalités entre la
France et l’Angleterre entre 1700 et 1914. La manière dont modes vestimentaires et textiles
s’influencent et s’opposent sera analysée à travers l’étude de la circulation – licite ou illicite – des
savoirs, des individus et des objets dans une perspective d’histoire connectée. Dans ce cadre, la
diffusion des modèles entre la France et l’Angleterre par la presse, les gravures ou les poupées de
mode mais aussi par l’importation directe de textiles et de vêtements, la réalisation de copies, les
phénomènes d’espionnage et de contrefaçons sera centrale. Les politiques protectionnistes menées
par les deux pays, en particulier au XVIIIe siècle, qui visent à limiter les importations venues de la
nation rivale seront également appréhendées. Une attention toute particulière sera portée aux
différentes temporalités de l’industrialisation dans les deux pays afin de comprendre les processus
d’innovation en œuvre, mais aussi l’organisation progressive des métiers et leurs enjeux particuliers
en France et en Angleterre.
Toutes ces questions visent à interroger les rapports d’influence qui ont existé entre les deux nations,
et la manière dont ils se sont joués au niveau politique, économique, commercial, industriel mais
aussi culturel. Elles permettent également de mettre à jour une géographie des capitales de mode et
des pôles de production (Paris-Londres / Manchester-Rouen / Lyon-Spitalfields), tandis que le
contexte impérial sera aussi essentiel, la période assistant à l’essor colonial des deux puissances.
Enfin, l’avènement progressif de la figure du “grand couturier” dont le prototype est sans doute
Charles Frederick Worth, britannique venu en France en 1858 pour ouvrir une maison de couture qui
devient rapidement le symbole de la haute couture parisienne, constituera un autre pan de la
réflexion sur les échanges et les circulations entre les deux pays.
Nous attendons vos propositions de communications en français ou en anglais (résumé de 200 mots
et une courte biographie) avant le 28 février 2017. Merci de l’envoyer à
FrancoBritishFashion@gmail.com.
Location / Lieu Paris, October 13-14, 2017. Location TBA.
Scientific Committee / Comité Scientifique
Dr. Maude Bass-Krueger (Associated Researcher, IHTP/CNRS)
Dr. Ariane Fennetaux (MCF, LARCA [UMR 8225], Université Paris Diderot)
Dr. Sophie Kurkdjian (Associated Researcher, IHTP/CNRS)