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Diagnosis validity for sleep bruxism
MOTS CLÉS/ KEYWORDS
Bruxisme
Sommeil
Diagnostic
Sensibilité
Spécificité
Bruxism
Sleep
Diagnosis
Sensitivity
Specificity
E. d’INCAU, J.-A. MICOULAUD-FRANCHI,
D. BROCARD, J.-F. LALUQUE
Validité du diagnostic
du bruxisme du sommeil
EMMANUEL d’INCAU. Docteur en Chirurgie Dentaire. Docteur d’Université en Anthropologie biologique. Maître de Conférences à l’UFR des sciences odontologiques de Bordeaux. Service
d’odontologie et santé buccale, CHU de Bordeaux. UMR 5199 PACEA, Université de Bordeaux. JEAN-ARTHUR MICOULAUD-FRANCHI. Docteur en médecine. Docteur d’Université en
neurosciences. Maître de Conférences à l'UFR des sciences médicales de Bordeaux. Service d’explorations fonctionnelles du système nerveux, clinique du sommeil, CHU de Bordeaux.
USR CNRS 3413 SANPSY, Université de Bordeaux. DANIEL BROCARD. Docteur en Chirurgie Dentaire. Docteur en Sciences Odontologiques. Docteur de l’Université Paul Sabatier de
Toulouse. Ancien assistant hospitalo-universitaire à l’UFR des sciences odontologiques de Bordeaux. JEAN-FRANÇOIS LALUQUE. Docteur en Chirurgie Dentaire. Docteur en Sciences
Odontologiques. Ancien assistant hospitalo-universitaire à l’UFR des sciences odontologiques de Bordeaux.
ROS – OCTOBRE 2017
1Rev Odont Stomat 2017;46:000-000 OCTOBER 2017
RÉSUMÉ
Le bruxisme du sommeil est caractérisé par le serrement ou le grincement des dents et/ou par des mouvements toniques
ou de poussée de la mandibule sans contact dentaire. Différents « tests » comme les questionnaires d’auto-évaluation,
l’examen clinique, les dispositifs d’enregistrement portatifs ou la polysomnographie permettent de le diagnostiquer. Cet
article a pour premier objectif de présenter leurs avantages et inconvénients respectifs, après avoir succinctement rappelé
leur fonctionnement. Son second objectif est dévaluer leur validité grâce à une revue de la littérature combinant des études
qualitatives, quantitatives et mixtes.
ABSTRACT
Sleep bruxism is a repetitive jaw-muscle activity characterised by clenching or grinding of the teeth and/or by bracing or
thrusting of the mandible. Various tests such as self-assessment questionnaires, clinical examination, the portable recording
devices or polysomnography allow to diagnose it. The first objective of this article is to present their respective advantages
and inconveniences, after briefly explaining their functioning. The second objective is to assess their validity through a
review of the literature combining qualitative, quantitative and mixed studies.
L’OCCLUSION : ASPECTS CLINIQUES
Demande de tirés-à-part : emmanuel.dincau@u-bordeaux.fr
L’OCCLUSION : ASPECTS CLINIQUES
INTRODUCTION
Le terme diagnostic provient du grec diágnôsè (diá – par, à travers ; gnôsè –
la connaissance, le discernement). Il s’agit donc d’acquérir un discerne -
ment à travers certains signes et symptômes afin de proposer un traitement
au patient lorsque cela est nécessaire. Même si la connotation pathologique
(trouble, facteur de risque ou simple comportement ?) et la prise en charge
du bruxisme du sommeil sont de plus en plus débattues (Raphael et coll.,
2016a ; Manfredini et coll., 2016 ; Raphael et coll., 2016b), il est important de
connaître les principales méthodes permettant de le diagnostiquer. La
potentielle sévérité de ses effets délétères semble en effet justifier cette
démarche. Le premier objectif de cet article est donc de présenter
différents « tests » classiquement utilisés en clinique et en recherche pour
effectuer ce « diagnostic ». Le second objectif est dévaluer leur validité
grâce à une revue de la littérature combinant des études qualitatives,
quantitatives et mixtes.
1. LES DIFFÉRENTS TESTS DIAGNOSTIQUES
Le bruxisme du sommeil est caractérisé par le serrement ou le grincement
des dents et/ou par des mouvements toniques ou de poussée de la
mandibule sans contact dentaire (Lobbezoo et coll., 2013). Sa prévalence
chez l’adulte est estimée à 8 %. Son étiologie n’est pas encore totalement
élucidée, mais son aspect multifactoriel et l’implication du système nerveux
central sont cependant admis (Lavigne et coll., 2008 ; Carra et coll., 2012 ;
2015a).
Différents tests permettent de le diagnostiquer avec plus ou moins de
validité. Cette première partie est destinée à les présenter de manière non
exhaustive. Nous les avons regroupé en quatre grandes familles
(questionnaires, examen clinique, dispositifs portatifs spécifiques,
polysomnographie) dont nous allons apprécier les avantages et les
inconvénients, après avoir succinctement rappelé leur fonctionnement.
1.1. LES QUESTIONNAIRES
Les questionnaires doivent idéalement permettre de mettre en évidence
certains signes et symptômes liés au bruxisme du sommeil. Rappelons
qu’un symptôme représente la manifestation d’une pathologie, tel
qu’exprimé et ressenti subjectivement par un patient (la douleur par
exemple). Il est habituellement recueilli lors de l’anamnèse. Un signe
clinique désigne quant à lui une manifestation visible et objective d’une
pathologie. Lorsqu’ils sont mis en relation, les signes et les symptômes
permettent au clinicien de s’orienter vers un diagnostic.
Les signes et symptômes proposés par l’Académie Américaine de médecine
du sommeil (American Academy of Sleep Medicine - AASM) sont considérés
comme les références pour diagnostiquer le bruxisme du sommeil (tableau 1).
Ils sont issus de travaux de recherche dont la première étude polysomno -
graphique contrôlée publiée par Reding et coll. (1968).
Bien que non validés, ces signes et symptômes sont considérés comme les
critères minimaux du diagnostic clinique du bruxisme du sommeil (Casett
et coll., 2017). C’est pour cela qu’ils sont fréquemment utilisés en phase de
pré-inclusion ou d’inclusion des patients lors des essais cliniques et que la
INTRODUCTION
The term diagnosis comes from the Greek word diágnôsè
(diá - by, through; gnôsè - knowledge, discernment).
Diagnosis thus consists in acquiring a knowledge
through certain signs and symptoms in order to provide
a treatment when it is necessary. Even if the pathological
connotation (disorder, risk factor or simple behavior?)
and the treatment of sleep bruxism are being more and
more discussed (Raphael et al., 2016a; Manfredini et al.,
2016; Raphael et al., 2016b), it is important to know the
main methods allowing to diagnose it. The potential
severity of its noxious effects seems to justify this
attitude. The first objective of this article is to review
various “tests” traditionally used in office and in research
to make this “diagnosis”. The second objective is to
assess their validity through a review of the literature
combining qualitative, quantitative and mixed studies.
1. VARIOUS TYPES OF DIAGNOSTIC TESTS
Sleep bruxism is a repetitive jaw-muscle activity
characterised by clenching or grinding of the teeth
and/or by bracing or thrusting of the mandible
(Lobbezoo et al., 2013). In adults, its prevalence is
assessed at 8%. Its etiology still remains unclear,
however its multifactorial aspect and the involvement
of the central nervous system have been highlighted
(Lavigne et al., 2008; Carra et al., 2012; 2015a).
Several tests allow to diagnose sleep bruxism with more
or less efficiency. The first part of this article will
present them in a non exhaustive manner. We have
grouped them into four main categories (questionnaires,
clinical examination, specific portable recording devices,
polysomnography). The advantages and inconveniences
of each group will be assessed, after a brief explanation
of their functioning.
1.1. QUESTIONNAIRES
Questionnaires should ideally highlight some signs and
symptoms due to sleep bruxism. As a reminder, a
symptom is a manifestation of a pathology, as it is
subjectively felt and expressed by a patient (pain, for
example). It is usually highlighted during the anamnesis.
As for the clinical signs, they indicate a visible and
objective manifestation of a pathology. When they can
be correlated, signs and symptoms allow the practitioner
to make a diagnosis.
The signs and the symptoms listed by the American
Academy of Sleep Medicine (AASM) are considered as
the references to diagnose sleep bruxism (table 1). They
stem from research works including the first controlled
polysomnographic study published by Reding et al.
(1968).
Although not validated, these signs and symptoms are
considered as the minimal criteria for the clinical
diagnosis of sleep bruxism (Casett et al., 2017). That is
why they are frequently used in phases of pre-inclusion
or inclusion of patients during clinical trials and that is
ROS – OCTOBRE/OCTOBER 2017
2
VALIDITÉ DU DIAGNOSTIC DU BRUXISME DU SOMMEIL
L’OCCLUSION : ASPECTS CLINIQUES
plupart des questionnaires d’auto-évalution (self-reports) reposent sur
certains d’entre eux. Ils ne sont en revanche que peu connus et utilisés en
pratique courante, notamment en odontologie. Depuis 1990 (ASDA, 1990),
ils sont publiés dans la classification internationale des troubles du sommeil
(International Classification of Sleep Disorders - ICSD) dont la troisième
version vient d’être actualisée en 2014 (AASM, 2014).
Une démarche simple, rapide et peu onéreuse permettant de diagnostiquer
le bruxisme du sommeil consiste donc à s’appuyer sur un interrogatoire
clinique et/ou sur des questionnaires (tableau 2) visant à mettre en
évidence différents symptômes et un signe (grincements dentaires)
proposés par l’AASM (e.g. Koyano et coll., 2008 ; Paesani et coll., 2010).
Nous verrons dans la seconde partie de cet article leur validité.
why most of the self-assessment questionnaires (self
reports) are based on some of them. However, they are
little known and rarely used in common practice,
particularly in odontology. Since 1990 (ASDA, 1990), they
have been published in the International Classification
of Sleep Disorders - ICSD) and the third version was
updated in 2014 (AASM, 2014).
To diagnose sleep bruxism, a simple, fast and cheap
approach consists in conducting a clinical interview
and/or questionnaires (table 2) aimed at highlighting
various symptoms and one sign (teeth grinding) listed by
the AASM (e.g. Koyano et al., 2008; Paesani et al., 2010).
We will study their validity in the second part of this
article.
ROS – OCTOBRE/OCTOBER 2017
3
VALIDITÉ DU DIAGNOSTIC DU BRUXISME DU SOMMEIL
A. PRÉSENCE DE GRINCEMENTS DENTAIRES RÉGULIERS OU FRÉQUENTS SE PRODUISANT PENDANT LE SOMMEIL
A. PRESENCE OF REGULAR OR FREQUENT TEETH GRINDING OCCURRING DURING SLEEP
B. PRÉSENCE D’AU MOINS UN SIGNE CLINIQUE PARMI LES SUIVANTS :
B. PRESENCE OF AT LEAST ONE CLINICAL SIGN AMONG THE FOLLOWING:
• Usure dentaire anormale correspondant à des grincements dentaires durant le sommeil, tels qu’ils ont été décrits précédemment.
· Abnormal tooth wear due to teeth grinding during sleep, as previously described.
• Douleur ou fatigue ressentie de manière transitoire au réveil dans les muscles de la mâchoire.
· Transitory pain or fatigue on waking, felt in the jaw muscles.
• Céphalées temporales au réveil.
· Temporal headaches on waking.
• Blocage de la mâchoire au réveil en accord avec les grincements dentaires durant le sommeil, tel qu’ils ont été décrits précédemment.
· Jaw locking on waking related to teeth grinding during sleep, as previously described.
TABLEAU 1 – TABLE 1
Critères minimaux du diagnostic clinique du bruxisme du sommeil selon l’American Academy of Sleep Disorders. Les critères
A et B doivent être remplis (d’après AASM 2014).
Minimal criteria for the clinical diagnosis of sleep bruxism according to American Academy of Sleep Disorders. The criteria
A and B must be filled (according to AASM in 2014).
VEUILLEZ RÉPONDRE AUX QUESTIONS SUIVANTES : OUI NON ?
PLEASE ANSWER THE FOLLOWING QUESTIONS: YES YES ?
TABLEAU 2 – TABLE 2
Exemple de questionnaire d’auto-évaluation couramment utilisé pour le diagnostic clinique du bruxisme du sommeil (d’après
Koyano et coll., 2008 ; Paesani 2010).
Example of self-assessment questionnaire frequently used for the clinical diagnosis of sleep bruxism (according to Koyano
et al., 2008; Paesani 2010).
• Est-ce que quelqu’un vous a dit que vous grinciez des dents la nuit ?
• Has someone told you that you grind your teeth during the night?
• Est-ce que quelqu’un vous a déjà entendu grincer des dents la nuit ?
• Has anyone ever heard you grinding your teeth at night?
• Est-ce que vous avez souvent la sensation de serrer les dents le matin au réveil ?
• Do you often feel like you clench your teeth when you wake up in the morning?
• Est-ce que vos muscles de la mâchoire sont douloureux ou fatigués le matin au réveil ?
• Are your jaw muscles sore or tired when you wake up in the morning?
• Est-ce que vous ressentez des douleurs au niveau des tempes le matin au réveil ?
• Are your temples painful when you wake up in the morning?
• Est-ce que votre mâchoire est souvent bloquée le matin au réveil ?
• Is your jaw often locked when you wake up in the morning?
• Est-ce que vos dents ou vos gencives sont souvent endolories le matin au réveil ?
• Are your teeth or gums often sore when you wake up in the morning?
L’OCCLUSION : ASPECTS CLINIQUES
1.2. L’EXAMEN CLINIQUE
En complément des questionnaires, l’examen clinique est parfois dévolu à
mettre en évidence certains signes cliniques permettant de dépister ou de
diagnostiquer un bruxisme du sommeil. Rappelons qu’un dépistage est
réalisé indépendamment de l’état clinique chez un sujet apparemment sain,
alors qu’un diagnostic est réalisé en raison de l’état clinique d’un sujet
apparemment malade.
Les signes cliniques fréquemment recherchés lors de l’examen clinique
sont (Lavigne et coll., 2008 ; Carra et coll., 2012 ; 2015a) (fig. 1) :
- L’USURE DENTAIRE
Sa mise en évidence se fait habituellement lors d’un examen intra-buccal
mais elle peut également être complétée par l’analyse de moulages en
plâtre ou de photographies. C’est à ce jour le principal signe clinique retenu
par l’AASM et par les cliniciens en pratique courante (Laluque et coll., 2014).
La classification proposée par Johansson et coll. (1993) est classiquement
utilisée pour évaluer la sévérité et la progression des lésions. Leur forme
(concave, cunéiforme ou plate) et l’éventuelle congruence des surfaces
occlusales antagonistes (caractéristique de l’attrition), ne sont en revanche
pas prises en compte. Certaines études (Johansson et coll., 1991 ; Pigno et
coll., 2001 ; Ommerborn et coll., 2005 ; Tsiggos et coll., 2008) montrent que
les patients qui présentent un bruxisme du sommeil diagnostiqué à l’aide
de questionnaires et/ou de signes cliniques présentent significativement
plus d’usure dentaire que les patients qui ne présentent pas de bruxisme
1.2. CLINICAL EXAMINATION
In addition to questionnaires, the clinical examination
may highlight several clinical signs allowing to screen
or diagnose sleep bruxism. Let’s remind that a screening
is performed independently of the clinical condition in
an apparently healthy subject, while a diagnosis is made
because of the clinical condition in an apparently sick
subject.
Here are the clinical signs frequently looked for during
the clinical examination (Lavigne et al., 2008; Carra et
al., 2012; 2015a) (fig. 1):
- TOOTH WEAR
It can usually be observed during an intra-oral
examination but it can also be confirmed by the analysis
of plaster casts or pictures. This is the main clinical sign
held by the AASM and by dentists in common practice
(Laluque et al., 2014). The classification proposed by
Johansson et al. (1993) is classically used to assess the
severity and the evolution of the lesions. Their shape
(concave, cuneiform or flat) and the possible congruence
of the antagonist occlusal surfaces (specific to attrition),
are however not taken into account. Certain studies
(Johansson et al., 1991; Pigno et al., 2001; Ommerborn et
al., 2005; Tsiggos et al., 2008) show that patients
suffering from sleep bruxism diagnosed with question -
naires and/or clinical signs present much more dental
wear than patients who are not affected by sleep
bruxism. Whereas other studies (Seligman et al., 1988;
ROS – OCTOBRE/OCTOBER 2017
4
VALIDITÉ DU DIAGNOSTIC DU BRUXISME DU SOMMEIL
1A
1B 1C
1D 1E
1F 1G 1H
Fig. 1. Différents signes cliniques classiquement recherchés pour effectuer le diagnostic du bruxisme du sommeil.A. Usure dentaire. B. Fissure coronaire. C. Linea alba.
D. Hypertrophie masséterine. E. Exostoses. F. Éversions goniaques (flèches). G. Indentations linguales. H. Hypercémentose.
Fig. 1. Various clinical signs traditionally searched to diagnose sleep bruxism. A. Tooth wear. B. Coronal crack. C. Linea alba. D. Masseteric hypertrophy. E.
Exostoses. F. Gonion eversions (arrows). G. Crenated tongue. H. Hypercementosis.
L’OCCLUSION : ASPECTS CLINIQUES
du sommeil. D’autres études (Seligman et coll., 1988 ; Carlsson et coll., 2003 ;
Pergamalian et coll., 2003) montrent en revanche que l’étendue et la
sévérité de l’usure ne varient pas significativement entre ces deux groupes.
Nous verrons dans la seconde partie comment interpréter ces résultats
divergents.
- LES FISSURES ET LES FRACTURES
Elles peuvent concerner les dents naturelles (syndrome de fissure/fracture
coronaire ou corono-radiculaire) (Brocard et coll., 2009), les prothèses
dentaires et les implants. Selon certains auteurs (e.g. Pavone, 1985 ; Hasan
et coll., 2015), elles sont favorisées par le bruxisme.
- LA LINEA ALBA
Cette ligne blanche d’hyperkératinisation est parfois présente à l’intérieur
des joues, parallèle au plan d’occlusion. Kampe et coll. (1997) attribuent sa
présence au bruxisme (éveil, sommeil ?). Signalons que dans cette étude le
diagnostic du bruxisme du sommeil ne repose que sur quelques signes et
symptômes cliniques.
- LES MOBILITÉS DENTAIRES
Selon certains auteurs (e.g. Glaros et Rao, 1977 ; Pavone et coll., 1985), elles
pourraient être liées à un élargissement de l’espace ligamentaire,
secondaire à de fréquents traumatismes occlusaux, en l’absence de toute
maladie parodontale.
- L’HYPERTROPHIE MASSÉTERINE
Ce signe clinique a initialement été inclus dans les critères diagnostiques
de l’AASM et il a été utilisé dans de nombreux essais cliniques pour dépister
(en phase de pré-inclusion) les sujets présentant un bruxisme du sommeil
(e.g. Lavigne et coll., 1996 ; Lavigne et coll., 2001b ; Rompré et coll., 2007 ;
Abe et coll., 2009). Lavigne et coll. (1996) l’ont retrouvé chez 16 des 18
patients présentant un bruxisme confirmé objectivement par un examen
polysomnographique. Bien qu’il soit encore parfois utilisé, ce signe clinique
n’est plus retenu dans la version actuelle des critères diagnostiques de
l’AASM (ICSD III).
- LES EXOSTOSES
Des exostoses (torus palatinus et torus mandibularis) dont le dévelop -
pement serait favorisé par l’hyperfonction sont parfois associées au
bruxisme du sommeil (Yoshinaka et coll., 2014).
- LES INDENTATIONS LINGUALES
Les dents laissent parfois des empreintes sur les bords latéraux de la
langue. Certains auteurs (e.g. Sapiro 1992 ; Kampe et coll., 1997) attribuent
ces indentations au serrement qui peut advenir lors des épisodes de
bruxisme.
Signalons enfin que de manière plus anecdotique, certains rapports de cas
signalent des hypercémentoses ou des remodelages osseux au niveau des
angles mandibulaires en lien avec un bruxisme de l’éveil et/ou du sommeil.
Ces « éversions goniaques » qui siègent au niveau des insertions des
masséters et des ptérygoïdiens médiaux sont mises en évidence sur des
radiographies panoramiques.
Carlsson et al., 2003; Pergamalian et al., 2003) show
that the extent and the severity of the wear do not vary
significantly between these two groups. We will see in
the second part how these divergent results should be
interpreted.
- CRACKS AND FRACTURES
They can affect natural teeth (syndrome of coronal or
coronal-root crack/fracture) (Brocard et al., 2009),
prostheses and implants. According to several authors
(e.g. Pavone, 1985; Hasan et al., 2015), they are increased
by bruxism.
- LINEA ALBA
This hyperkeratinized white line might be found inside
the cheeks, parallel to the occlusal plane. Kampe et al.
(1997) relate its presence to bruxism (diurnal, sleep?).
Let’s point out that in this study, the awake diagnosis of
sleep bruxism is only based on a few clinical signs and
symptoms.
- TOOTH MOBILITY
According to certain authors (e.g. Glaros and Rao, 1977;
Pavone et al., 1985), tooth mobility could be due to a
widening of the ligament space, caused by frequent
occlusal traumas, in the absence of any periodontal
disease.
- MASSETERIC HYPERTROPHY
This clinical sign was initially included in the AASM
diagnostic criteria and it was used in numerous clinical
trials to screen (in the pre-inclusion phase) subjects
suffering from sleep bruxism (e.g. Lavigne et al., 1996;
Lavigne et al., 2001b; Rompré et al., 2007; Abe et al.,
2009). Lavigne et al. (1996) found it in 16 out of 18
patients suffering from bruxism, objectively confirmed
by a polysomnographic examination. Although it is still
used sometimes, this clinical sign does not appear in the
current version of the AASM diagnostic criteria (ICSD III).
- EXOSTOSES
Exostoses (torus palatinus and torus mandibularis),
which might be enhanced by the hyperfunction, is
sometimes associated with sleep bruxism (Yoshinaka et
al., 2014).
- CRENATED TONGUE
(Indentations of the teeth in the tongue).
Teeth sometimes leave traces on the lateral edges of
the tongue. Some authors (e.g. Sapiro, 1992; Kampe et
al., 1997) relate these indentations to teeth clenching.
Anecdotally, several case reports indicate hypercementosis
or osseous reshaping in the area of mandibular angles
in connection with diurnal and/or sleep bruxism.
Located in the sector of the masseter insertions and the
medial pterygoids, these “gonion eversions” can be
seen on panoramic radiographies.
ROS – OCTOBRE/OCTOBER 2017
5
VALIDITÉ DU DIAGNOSTIC DU BRUXISME DU SOMMEIL
L’OCCLUSION : ASPECTS CLINIQUES
1.3. LES DISPOSITIFS D’ENREGISTREMENT PORTATIFS SPÉCIFIQUES
Ce nom générique est donné aux différents systèmes miniaturisés qui
permettent spécifiquement de diagnostiquer le bruxisme du sommeil avec
plus ou moins de validité en analysant l’activité électromyographique (EMG)
d’un ou plusieurs muscles masticateurs (les masséters en général) et
parfois l’activité électrocardiographique (ECG). Actuellement, trois systèmes
plus ou moins fiables (reproductibles) et onéreux sont commercialisés.
- BRUXOFF®
Il s’agit d’un dispositif portable (holter) à 3 canaux (fig. 2) dont le coût total
avoisine 3000 €. Il est destiné à enregistrer l’activité EMG de surface des
deux masséters à l’aide d’électrodes concentriques ainsi que l’activité ECG
du cœur à l’aide d’une électrode placée dans une sangle thoracique.
Chaque épisode de bruxisme du sommeil est automatiquement détecté
lorsque l’amplitude des contractions EMG des masséters est supérieure à
10 % de la force maximale de serrement volontaire et que le rythme
cardiaque augmente de 25 % dans la seconde qui précède cet événement
(Castroflorio et coll., 2013). Un logiciel (Bruxmeter®) est destiné à visualiser
les différents épisodes de bruxisme du sommeil et à quantifier sa sévérité,
en mode automatique ou manuel (fig. 3). Ce système est reproductible
(Deregibus et coll., 2014) mais le diagnostic qu’il permet d’obtenir est en
fort désaccord avec celui obtenu avec des critères purement cliniques
(Castroflorio et coll., 2015). Nous verrons dans la seconde partie sa validité
par rapport à la polysomnographie (PSG) qui est actuellement considérée
comme l’examen de référence (gold standard) pour le diagnostic du
bruxisme du sommeil (Lavigne et coll., 2008 ; Carra et coll., 2012 ; 2015a).
1.3. SPECIFIC PORTABLE RECORDING DEVICES
This generic name refers to the various miniaturized
systems which specifically allow to diagnose sleep
bruxism, more or less efficiently, by analyzing the
electromyographic activity (EMG) of one or several
masticatory muscles (generally the masseter muscles)
and sometimes the electrocardiographic activity ( ECG).
Three expensive and more or less reliable (reproducible)
systems are currently on the market.
- BRUXOFF®
This portable device (holter) fitted with 3 channels (fig. 2)
costs around 3000 €. It is intended to record the
surface EMG activity of both masseters with concentric
electrodes as well as the ECG activity of the heart with
an electrode placed in a thoracic belt. Each episode of
sleep bruxism is automatically detected when the
amplitude of the EMG contraction of the masseters is
superior to 10% of the maximal strength of voluntary
clenching and when the heart rhythm increases by 25%
in the second preceding this event (Castroflorio et al.,
2013). A software (Bruxmeter®) allows to visualize the
various episodes of sleep bruxism and to quantify its
severity, in automatic or manual mode (fig. 3). This
system is reproducible (Deregibus et al., 2014) but the
diagnosis provided with this method is clearly not the
same as the diagnosis obtained with purely clinical
criteria (Castroflorio et al., 2015). In the second part of
the article, we will study its validity compared with the
polysomnography (PSG) which is currently considered
as the reference examination, the gold standard for the
diagnosis of sleep bruxism (Lavigne et al., 2008; Carra
et al., 2012; 2015a).
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6
VALIDITÉ DU DIAGNOSTIC DU BRUXISME DU SOMMEIL
2
Fig. 2. Dispositif d’enregistrement portatif à 3 canaux
permettant d’enregistrer et de scorer le bruxisme du
sommeil. A. Bruxoff®. B. Câble de connexion. C. Électrodes
EMG. D. Électrode cardiaque. E. Sangle thoracique. F. Bouton
de marche/arrêt. G. Câble USB.
(Document Société Bruxoff, avec autorisation).
Fig. 2. Portable recording device with 3 channels allowing to
record and score sleep bruxism. A. Bruxoff®. B. Connection
cables. C. EMG electrodes. D. Cardiac electrode. E. Thoracic
belt. F. On/off button. G. USB cable.
(With courtesy of Bruxoff company).
A
F
B
E
G
C
D
L’OCCLUSION : ASPECTS CLINIQUES
- BITESTRIP®
Ce système à usage unique se colle directement sur un masséter pour
enregistrer à l’aide de deux électrodes EMG pré-gélifiées son activité
durant une nuit d’au moins 5 heures de sommeil. Au réveil, un affichage
électronique indique un chiffre qui caractérise la présence et la sévérité
du bruxisme :
- L : absence
- 1 : léger (de 31 à 60 épisodes),
- 2 : modéré (de 61 à 100 épisodes),
- 3 : sévère (plus de 100 épisodes).
Selon Schotat et coll. (2007) ce dispositif économique (moins de 100 €)
permet de dépister au moins aussi efficacement le bruxisme du sommeil
que certains symptômes et signes cliniques. Nous verrons dans la seconde
partie de cet article qu’elle est sa validité par rapport à la PSG.
- BITESTRIP®
This single-use system is directly placed on a masseter
to record with two pre-gelled EMG electrodes its activity
during one night of at least 5 hour-sleep. On waking, an
electronic display shows a figure indicating the presence
and the severity of bruxism:
- L: absence
- 1: light (from 31 to 60 episodes),
- 2: moderate (from 61 to 100 episodes),
- 3: severe ( more than 100 episodes).
According to Schotat et al. (2007), this affordable device
(less than 100 €) allows to detect sleep bruxism at least
as efficiently as certain symptoms and clinical signs. In
the second part of the article, we will study its validity
compared with the PSG.
ROS – OCTOBRE/OCTOBER 2017
7
VALIDITÉ DU DIAGNOSTIC DU BRUXISME DU SOMMEIL
3A
Fig. 3A - B. Logiciel Bruxmeter permettant de visualiser les différents épisodes
de bruxisme du sommeil et à quantifier sa sévérité.
(Document Dr J. Leclère, avec autorisation).
Fig. 3A - B. Bruxmeter software allowing to visualize the various episodes of
sleep bruxism and to quantify its severity.
(With courtesy of Dr J. Leclère).
3B
L’OCCLUSION : ASPECTS CLINIQUES
- GRINDCARE®
Ce dispositif est essentiellement indiqué pour son action de biofeedback
qui grâce à des impulsions électriques imperceptibles permet de relaxer
durant le sommeil les muscles masticateurs à chaque épisode de serrement
ou de grincement dentaire (Jadidi et coll., 2008). Il permet également de
scorer ces épisodes sur plusieurs nuits afin de suivre, grâce à une
application dédiée, l’évolution de l’activité musculaire durant le sommeil.
Son prix est d’environ 500 €. Aucune étude n’a à ce jour comparé la valeur
diagnostique de ce système par rapport à un ensemble de symptômes et de
signes cliniques. Nous verrons cependant dans la seconde partie de cet
article que la validité de ce dispositif a été évaluée par rapport à la PSG.
1.4. LA POLYSOMNOGRAPHIE
Une polysomnographie est un examen médical consistant à enregistrer au
cours du sommeil d’un patient différentes variables physiologiques (rythme
respiratoire, rythme cardiaque, saturation en oxygène, électroencépha -
logramme, électro-oculogramme, électromyogramme du muscle mentonnier,
des muscles jambiers et éventuellement des masséters et des temporaux,
activité comportementale grâce à la vidéo), afin d’évaluer objectivement la
présence de certains troubles du sommeil (fig. 4). Cet examen paraclinique
est actuellement considéré comme le gold standard pour diagnostiquer le
bruxisme du sommeil et évaluer sa sévérité selon certains index (fig. 5).
Théoriquement, il a pour avantage de fournir un diagnostic de certitude,
incontestable. Ses inconvénients sont qu’il est chronophage et coûteux,
si bien que son utilisation n’est envisageable que lors de la recherche d’une
éventuelle comorbidité (e.g. syndrome d’apnées hypopnées obstructives
du sommeil - SAHOS) ou éventuellement dans le cadre d’un essai clinique.
Afin de mieux comprendre la nature et les éventuelles limites des critères
actuellement utilisés pour diagnostiquer le bruxisme du sommeil lors d’une
PSG, nous avons choisi de présenter sous forme d’historique leur mise au
point ainsi que leur évolution.
- GRINDCARE®
This device is essentially indicated for its biofeedback
action which, thanks to imperceptible electric impulses,
allows to relax the masticatory muscles during the sleep
whenever an episode of tooth clenching or grinding
occurs (Jadidi et al., 2008). It also allows to score these
episodes during several nights in order to follow with a
dedicated application the evolution of the muscular
activity when the patient is sleeping. The device costs
around 500 €. Until now, no study has compared the
diagnostic value of this system with a range of
symptoms and clinical signs. In the second part of the
article, we will study its validity compared with the PSG.
1.4. POLYSOMNOGRAPHY
Polysomnography is a medical examination consisting
in recording during the patient’s sleep several
physiological variables (respiratory rate, heart rhythm,
oxygen saturation, electroencephalogram, electro -
oculogram, electromyogram of the chin muscle, the leg
muscles and possibly the masseter and temporal
muscles, behavioral activity thanks to the video), in
order to objectively assess the presence sleeping
disorders (fig. 4). This paraclinical examination is
currently considered as the gold standard method to
diagnose sleep bruxism and estimate its severity
according to several indexes (fig. 5). In theory, it allows
to provide an irrefutable diagnosis. On the other hand,
it is very time-consuming and expensive, so that it can
only be used when comorbidity might be involved (e.g.
obstructive sleep apnea hypopnea syndrome - OSAHS)
or within the framework of a clinical trial.
In order to understand better the nature and the
possible limitations of the criteria currently used to
diagnose sleep bruxism during a PSG, we have decided
to present their genesis and their evolution over the
years.
ROS – OCTOBRE/OCTOBER 2017
8
VALIDITÉ DU DIAGNOSTIC DU BRUXISME DU SOMMEIL
Fig. 4. Description schématique des explorations du sommeil
traditionnelles et des différents paramètres enregistrées
(d’après Micoulaud-Franchi et Lopez, 2016).
Fig. 4. Schematic description of the conventional sleep
explorations and of the various recorded parameters
(according to Micoulaud-Franchi and Lopez in 2016).
4
L’OCCLUSION : ASPECTS CLINIQUES
Il y a plus de 55 ans, Takahama (1961) publia dans un court résumé la
première étude polysomnographique réalisée sur sept patients présentant
des grincements dentaires sonores. Il nota que l’essentiel des épisodes de
bruxisme étaient rythmiques, qu’ils advenaient en sommeil lent, qu’ils
étaient précédés par une tachycardie et par une irrégularité du rythme
respiratoire. Il émit également l’hypothèse selon laquelle les épisodes de
bruxisme étaient étroitement liés à une activation du système nerveux
autonome. Ses résultats furent cependant remis en doute à cause de
certains problèmes méthodologiques comme la prise de médicaments par
certains participants (Wruble et coll., 1989).
Cinq ans plus tard, Tani et coll. (1966) arrivèrent aux mêmes conclusions
que Takahama (1961), mais là encore certaines erreurs méthodologiques
relatives à la méthode de détermination des stades du sommeil et des
épisodes de bruxisme entachèrent la qualité des résultats.
Peu de temps après, Reding et coll. (1968) publièrent la première étude
polysomnographique contrôlée comprenant 40 individus avec bruxisme du
sommeil et 18 individus sans bruxisme. Ces travaux font toujours référence
car de nombreuses données sur la physiopathologie du bruxisme du
sommeil furent démontrées (rythmicité des contractions musculaires,
confirmation d’une tachycardie avant un épisode de bruxisme, modification
des stades de sommeil et mouvements corporels majeurs après un épisode
de bruxisme, rôle des micro-éveils, etc.). Certains critères diagnostiques
furent également proposés pour la PSG. Le fait qu’ils soient très stricts en
terme de rythmicité et d’amplitude des bouffées musculaires (EMG bursts)
et donc très exclusifs, entraina cependant certains questionnements sur
leur fiabilité (Wruble et coll., 1989). Reding et coll. (1968) firent également une
remarque importante en signalant que certains individus initialement inclus
dans le groupe avec bruxisme du sommeil ne présentaient pas systéma -
tiquement une activité rythmique des muscles masticateurs (ARMM) durant
le sommeil et qu’en revanche, certains individus sans bruxisme du sommeil,
asymptomatiques, en présentaient une.
More than 55 years ago, Takahama (1961) published in a
short report the first polysomnographic study conducted
on seven patients suffering from noisy teeth grinding.
He noted that the main part of the bruxism episodes
were rhythmic, that they happened in the slow wave
sleep phase, that they were preceded by tachycardia
and by an irregularity in the respiratory rate. He also
suggested that the episodes of bruxism were closely
linked to an activation of the autonomic nervous
system. His results were however questioned due to
methodological problems – some of the participants
were on medication during the clinical trial (Wruble et
al.,1989).
Five years later, Tani et al. (1966) came to the same
conclusions as Takahama (1961) but even then, metho -
dological errors in the method of determination of sleep
phases and episodes of bruxism altered the accuracy
of the results.
A few years later, Reding et al. (1968) published the first
polysomnographic controlled study including 40 subjects
affected with sleep bruxism and 18 people without
bruxism. This study is still relevant because numerous
data on the physiopathology of sleep bruxism were
highlighted (rhythmicity of the muscular contractions,
confirmation of tachycardia before an episode of
bruxism, modification of the phases of sleep and the
main physical movements after an episode of bruxism,
role of micro-awakenings, etc.). Several diagnostic
criteria were also proposed for PSG. The fact that they
were very strict in terms of rhythmicity and of amplitude
of the muscular contractions (EMG bursts) and thus very
exclusive, raised however a few questions on their
reliability (Wruble et al., 1989). Reding et al. (1968) also
pointed out that some subjects initially included in the
group with sleep bruxism did not systematically present
a rhythmic masticatory muscle activity (RMMA) during
the sleep while other asymptomatic subjects who did
not suffer from sleep bruxism, presented RMMA.
ROS – OCTOBRE/OCTOBER 2017
9
VALIDITÉ DU DIAGNOSTIC DU BRUXISME DU SOMMEIL
Fig. 5. Enregistrement polysomnographique avec systèmes
audio et vidéo permettant de mettre en évidence un épisode
mixte de bruxisme du sommeil durant 13 secondes
(enregistrements effectués à la clinique du sommeil du CHU de
Bordeaux, service du Pr P. Philip). L’ARMM survient lors du
stade 2 du sommeil non REM (N2).
Fig. 5. Polysomnographic recording with audio and video
systems allowing to highlight a mixed episode of sleep
bruxism during 13 seconds (recordings made at the Bordeaux
hospital’s sleep clinic, Unit of Pr P. Philip). The RMMA occurs
during stage 2 of non-REM sleep (N2).
5
L’OCCLUSION : ASPECTS CLINIQUES
Vingt ans plus tard, Ware et Rugh (1988) proposèrent certains critères
diagnostiques pour la PSG qui tenaient compte de la fréquence et de la
durée des épisodes de bruxisme. Ils proposèrent également de les classer
selon trois catégories : épisode de serrement (ou épisode tonique), épisode
de grincement (ou épisode phasique) et épisode mixte.
Par la suite, ces différents résultats furent reproduits et confirmés dans
quelques études, jusqu’à ce que Lavigne et coll. (1996) proposent et valident
dans une étude contrôlée des critères de recherche (Research Diagnostic
Criteria for Sleep Bruxism – RDC/SB) permettant de diagnostiquer
objectivement le bruxisme du sommeil grâce à une PSG. Pour arriver à ces
résultats, ils constituèrent deux groupes de patients, un premier
comprenant 18 individus considérés comme ayant un bruxisme du sommeil
et un second, de même effectif, considéré comme n’ayant pas de bruxisme
du sommeil. Les critères cliniques utilisés pour constituer le groupe avec
bruxisme du sommeil dérivaient des travaux de Rugh et Harlan (1988) et
des recommandations de l’American Sleep Disorders Association (1990).
Aussi, pour être inclus dans le premier groupe, les individus devaient
présenter :
- des grincements dentaires sonores rapportés par un partenaire de
chambre, au moins 5 nuits par semaine durant les 6 derniers mois,
- au moins un des critères suivants : une usure dentaire ou des surfaces
brillantes au niveau des restaurations sur au moins un sextant, avec une
altération des surfaces d’émail ou une réduction de hauteur coronaire égale
au score 1 ou 2 de la classification de Johansson et coll. (1993) ; une douleur
ou une fatigue musculaire ressentie le matin ; une hypertrophie des
masséters après palpation digitale.
Avec ces critères d’inclusion, Lavigne et coll. (1996) validèrent les RDC/SB
et établirent des valeurs seuils (cut-off) pour différents index. En tenant
compte de ces valeurs, 16 patients avec bruxisme du sommeil sur 18
présentaient une usure dentaire ainsi qu’une hypertrophie masséterine,
alors que 6 d’entre eux présentaient une douleur ou une fatigue musculaire
au réveil.
De la même manière que Reding et coll. (1968), Lavigne et coll. (1996)
rapportèrent que 4 patients avec bruxisme du sommeil n’avaient pas grincé
des dents lors de la nuit d’enregistrement, alors que 4 patients sans
bruxisme du sommeil avaient eu un épisode de grincements sonores et
qu’un autre en avait eu cinq.
Afin de confirmer (Lavigne et coll., 2001b) et d’affiner (Rompré et coll., 2007)
les RDC/SB (tableau 3), différents autres travaux furent finalement menés
dans des échantillons de plus grands effectifs.
Twenty years later, Ware and Rugh (1988 ) proposed
several diagnostic criteria for PSG which took into
account the frequency and the length of bruxism
episodes. They also suggested to classify them
according to three categories: clenching episode (or
tonic episode), grinding episode (or phasic episode) and
mixed episode.
Afterward, these various results were reproduced and
confirmed in other studies until Lavigne et al. (1996)
proposed and validated in a controlled trial several
research criteria (Research Diagnostic Criteria for Sleep
Bruxism - RDC / SB) allowing to objectively diagnose
sleep bruxism with a PSG. To obtain these results, they
set up two groups of patients, the first one including 18
subjects suffering supposedly from sleep bruxism and
the second one, of the same size, with no sleep bruxism.
The clinical criteria used to make the group affected
with sleep bruxism stemmed from works by Rugh and
Harlan (1988) and recommendations of the American
Sleep Disorders Association (1990). To be included in the
first group, the subjects had to present:
- Loud teeth grinding reported by a roommate, at least
5 nights a week over the last 6 months,
- At least one of the following criteria: dental wear or
shiny surfaces on restorations on at least one sextant,
with an alteration of the enamel surfaces or a reduction
of the coronal height equal to score 1 or 2 of the
classification of Johansson et al. (1993); muscular pain
or fatigue felt in the morning; a hypertrophy of the
masseter muscles after digital palpation.
With these inclusion criteria, Lavigne et al. (1996) validated
the RDC / SB and set cut-off values for various indexes.
According to these values, 16 patients out of 18 affected
with sleep bruxism presented a dental wear as well as a
masseteric hypertrophy, while 6 of them presented a
muscular pain or fatigue on waking.
In the same way as Reding et al. (1968), Lavigne et al.
(1996) reported that 4 patients with sleep bruxism had
not ground teeth during the night of recording, while 4
patients without sleep bruxism had had an episode of
loud grinding and another one had had five grinding
episodes.
To confirm (Lavigne et al., 2001b) and to refine (Rompré
et al., on 2007) the RDC / SB (table 3), other works were
finally conducted on bigger samples.
ROS – OCTOBRE/OCTOBER 2017
10
VALIDITÉ DU DIAGNOSTIC DU BRUXISME DU SOMMEIL
L’OCCLUSION : ASPECTS CLINIQUES
ROS – OCTOBRE/OCTOBER 2017
11
VALIDITÉ DU DIAGNOSTIC DU BRUXISME DU SOMMEIL
SEUIL DE L’AMPLITUDE EMG - EMG AMPLITUDE THRESHOLD
• Au moins X2 amplitude moyenne de base, ou · At least X2 standard average amplitude or
• Au moins 10 % de l’activité maximale de serrement volontaire. · At least 10% of the maximal activity of voluntary clenching.
TABLEAU 3 – TABLE 3
Critères diagnostiques de recherche pour scorer le bruxisme du sommeil (RDC/SB) lors d’une polysomnographie (d’après
Lavigne et coll. 1996 ; Lavigne et coll. 2001b ; Rompré et coll., 2007). Enregistrements effectués à la clinique du sommeil du
CHU de Bordeaux, service du Pr. P. Philip.
Research diagnostic criteria used to score sleep bruxism (RDC/SB) during a polysomnography (according to Lavigne et al.
1996; Lavigne et al. 2001b; Rompré et al., 2007). Recordings made in the sleep clinic of Bordeaux hospital university center,
Unit of Pr. P. Philip.
TYPES D’ÉPISODES D’ACTIVITÉ RYTHMIQUE DES MUSCLES MASTICATEURS (ARMM)
TYPES OF EPISODES IN RHYTHMIC MASTICATORY MUSCLE ACTIVITY (RMMA)
• Phasique (grincement) : ≥ 3 bouffées musculaires (EMG bursts) d’une durée ≥ 0,25s et < 2s séparées d’interphases < 2s sur au moins 3 des
4 canaux EMG (2 masséters + 2 temporaux).
· Phasic (grinding): ≥ 3 muscular contractions (EMG bursts) lasting ≥ 0,25s et < 2s with interphases < 2s on at least 3 out of 4 EMG channels (2
masseters + 2 temporalis)
• Tonique (serrement) : 1 bouffée musculaire (EMG burst) > 2s · Tonic (clenching): 1 muscular contraction (EMG burst) > 2s
• Mixte : à la fois phasique et tonique dans un intervalle < 3s • Mixed: both phasic and tonic in an interval < 3s
VARIABLES PERMETTANT DE DIAGNOSTIQUER ET DE CARACTÉRISER LE BRUXISME DU SOMMEIL
VARIABLES ALLOWING TO DIAGNOSE AND CHARACTERIZE SLEEP BRUXISM
• Index d’ARMM : nombre d’épisodes d’ARMM/h de sommeil • RMMA Index: number of RMMA episodes per hour of sleep
• Index de bouffées musculaires (EMG bursts) : nombre de bouffées musculaires/h de sommeil
• Index of muscular contractions (EMG bursts): number of muscular contractions per hour of sleep
• Index de bruxisme (%) : (temps total avec bruxisme/ temps total de sommeil) X 100
• Bruxism Index (%): (total time with bruxism/ total time of sleep) X 100
• Grincements dentaires : au moins 1 épisode d’ARMM doit être accompagné de grincements sonores
• Teeth grinding: at least 1 episode of RMMA must be accompanied with loud grinding
SÉVÉRITÉ DU BRUXISME DU SOMMEIL - SEVERITY OF SLEEP BRUXISM
• Bruxisme modéré : ≥ 2 et <4 épisodes d’ARMM/h de sommeil • Moderate bruxism: ≥ 2 and <4 episodes of RMMA per hour of sleep
• Bruxisme sévère : ≥ 4 épisodes d’ARMM/h de sommeil et/ou index de bouffées musculaires ≥ 25/h
• Severe Bruxism: ≥ 4 episodes of RMMA per hour of sleep and/or index of muscular contractions ≥ 25/h
L’OCCLUSION : ASPECTS CLINIQUES
2. LA VALIDITÉ DES TESTS
Nous avons vu dans la première partie que différents tests (questionnaires,
examen clinique, dispositifs d’enregistrement portatifs spécifiques, PSG)
existaient pour diagnostiquer le bruxisme du sommeil. Pour estimer la
validité de chacun, il est nécessaire de réaliser des études contrôlées
permettant d’évaluer leurs caractéristiques informationnelles. A cet effet,
deux échantillons de n sujets considérés comme ayant ou pas un bruxisme
du sommeil doivent être soumis à la fois à l’examen de référence (la PSG
pour le bruxisme du sommeil) et au test diagnostique à évaluer (les
questionnaires, les signes cliniques et les dispositifs d’enregistrement
portatifs spécifiques).
Il est également nécessaire d’effectuer des calculs statistiques afin
d’évaluer la validité de l’outil diagnostic testé par rapport au gold standard.
2.1. RAPPELS STATISTIQUES
Quatre valeurs statistiques sont particulièrement importantes pour évaluer
la validité d’un test diagnostique (Cohen et coll., 2015).
- LA SENSIBILITÉ (SE)
Il s’agit de la capacité d’un test diagnostique à détecter les patients qui
présentent une maladie (on considérant que le bruxisme du sommeil en est
une) parmi les réponses positives à ce test. C’est donc la proportion de
sujets malades avec un test positif (vrais positifs). Une sensibilité égale à
0,75 signifie, par exemple, que lorsqu’un sujet présente un bruxisme du
sommeil « défini » (diagnostiqué objectivement en clinique du sommeil à
l’aide d’une PSG), il y a 75 % de chances que le test (questionnaire, signe
clinique mis en évidence lors d’un examen clinique, dispositif d’enre -
gistrement portatif spécifique) soit positif.
- LA SPÉCIFICITÉ (SP)
Il s’agit de la capacité d’un test diagnostique à détecter les sujets sains
parmi les réponses négatives à ce test. C’est donc la proportion de sujets
sains avec un test négatif (vrais négatifs). Dans notre exemple, une
spécificité de 0,88 signifie que lorsqu’un patient ne présente pas de
bruxisme « défini », il y a 88 % de chances que le test soit négatif.
Ensemble, la sensibilité et la spécificité d’un test donnent une appréciation
de sa validité. Prises séparément, elle ne présentent aucun intérêt. Un test
avec une sensibilité égale à 97 % n’a donc aucune valeur si sa spécificité
n’est égale qu’à 10 %. Par ailleurs, le seuil d’un test, c’est à dire la valeur à
partir de laquelle on décide qu’il devient positif, influence sa sensibilité et
sa spécificité. Si on l’abaisse, le test sera plus sensible mais moins
spécifique. Signalons enfin que ces deux valeurs, contrairement aux valeurs
prédictives positive et négative, sont des caractéristiques intrinsèques,
donc indépendantes de la prévalence d’une pathologie ; c’est pour cela
qu’elles sont le plus souvent retenues dans les études cliniques (Cohen et
coll., 2015).
2. TESTS VALIDITY
We have seen in the first part that various tests
(questionnaires, clinical examination, specific portable
recording devices, PSG) were used to diagnose sleep
bruxism. To assess the validity of each, it is necessary
to conduct controlled studies allowing to evaluate their
informative characteristics. For this purpose, two samples
of subjects affected or not with sleep bruxism must
undergo at the same time the reference examination
(PSG for sleep bruxism) and the diagnostic test
(questionnaires, clinical signs and specific portable
recording devices).
It is also necessary to do statistical calculations in order
to assess the validity of the tested diagnosis tool
compared with the gold standard.
2.1. STATISTICAL ELEMENTS
Four statistical values are particularly important to
estimate the validity of a diagnostic test (Cohen et al.,
2015).
- SENSITIVITY (SE)
It is the capacity of a diagnostic test to screen the
patients affected with a disease (if we consider that
sleep bruxism is one) among the positive answers to this
test. It is thus the proportion of ill subjects with a
positive test (positive truths). A sensitivity of 0.75
means, for example, that when a subject presents a
“defined” sleep bruxism (objectively diagnosed in a
sleep clinic with a PSG), there are 75% of chances that
the test (questionnaire, clinical sign highlighted during
a clinical examination, portable recording device) is
positive.
- SPECIFICITY (SP)
It is the capacity of a diagnostic test to screen the
healthy subjects among the negative answers to this
test. It thus refers to the proportion of healthy subjects
with a negative test (real negatives). In our example, a
specificity of 0.88 means that when a patient does not
present a "defined" bruxism, there are 88% of chances
that the test is negative.
Put together, the sensitivity and the specificity of a test
provide an appreciation of its validity. Taken separately,
they are not relevant. As a consequence, a test with a
sensitivity equal to 97% has no value if its specificity is
only equal to 10%. Besides, the threshold value of a test,
i.e the value from which it has been decided that it is
positive, has an impact on its sensitivity and its
specificity. If it is reduced, the test will be more sensitive
but less specific. Let’s add that these two values, unlike
the positive and negative predictive values, are intrinsic
characteristics and thus not related to the prevalence of
a pathology; that is why they are generally retained in
clinical trials (Cohen et al., 2015).
ROS – OCTOBRE/OCTOBER 2017
12
VALIDITÉ DU DIAGNOSTIC DU BRUXISME DU SOMMEIL
L’OCCLUSION : ASPECTS CLINIQUES
- LA VALEUR PRÉDICTIVE POSITIVE (VPP)
La VPP d’un signe est la probabilité que le diagnostic soit vrai si le signe est
présent. C’est un indice particulièrement utile pour la clinique (Cohen et
coll., 2015).
- LA VALEUR PRÉDICTIVE NÉGATIVE (VPN)
La VPN d’un signe est la probabilité que le diagnostic soit faux si le signe
est absent.
Notons que les valeurs prédictives dépendent de la prévalence d’une
maladie dans la population. Ainsi, pour une même sensibilité et spécificité,
la valeur prédictive positive d’un test s’améliore d’autant plus que la
maladie est fréquente alors que la valeur prédictive négative du même test
s’améliore d’autant plus que la maladie est rare. Nous verrons que cela peut
fausser l’interprétation de certains résultats.
2.2. VALIDITÉ DES DIFFERENTS TESTS
Si l’on applique les différents indices informationnels (SE, SP, VPP, VPN) au
bruxisme du sommeil, il est possible d’évaluer la validité des questionnaires,
des signes cliniques mis en évidence lors d’un examen clinique et des
dispositifs d’enregistrement portatifs spécifiques par rapport à la PSG
(Casett et coll., 2017 ; Manfredini et coll., 2014a). Comme nous le verrons en
fin de partie, l’évaluation de la validité de la PSG par rapport aux
grincements dentaires qui définissent le bruxisme du sommeil est
également possible.
- LES QUESTIONNAIRES
Quelques rares études (Maluly et coll., 2013 ; Palinkas et coll., 2015 ; Raphael
et coll., 2015 ; Stuginski-Barbosa et coll., 2017) permettent de calculer la
sensibilité et la spécificité des symptômes et signe (grincements) évalués
dans les questionnaires.
En ce qui concerne les grincements dentaires et leurs bruits associés, les
résultats sont très hétérogènes. La sensibilité est faible (≤ 0,49) dans les
études de Raphael et coll. (2015) et de Palinkas et coll. (2015) alors qu’elle
est plus élevée (0,85) dans l’étude de Maluly et coll. (2013). En revanche,
dans cette même étude, la spécificité est faible (0,68) alors qu’elle est plus
importante dans les deux autres études (≥ 0,80). Ceci démontre que la
validité diagnostique des rapports de grincements dentaires est médiocre
alors que leur absence plaide davantage en faveur d’une absence de
bruxisme. Pour expliquer ces résultats, rappelons que la plupart des
épisodes d’ARMM ne sont pas accompagnés de bruit, que les contractions
musculaires soient phasiques, toniques ou mixtes (Lavigne et coll., 1996).
Par ailleurs, les observations longitudinales effectuées en laboratoire du
sommeil montrent que les grincements dentaires sonores sont certes
présents toutes les nuits chez les individus présentant un bruxisme du
sommeil modéré ou sévère, mais que leur fréquence d’une nuit à l’autre
montre une importante variabilité individuelle (Rugh et Harlan, 1988 ;
Lavigne et coll., 2001a). Signalons enfin que contrairement à certains autres
troubles du sommeil comme le SAHOS, les mouvements périodiques des
membres ou le reflux gastro-œsophagien (RGO), le bruxisme ne perturbe
- THE POSITIVE PREDICTIVE VALUE (PPV)
The PPV of a sign is the probability that the diagnosis is
true if the sign is present. It is a particularly useful
indication in clinical practice (Cohen et al., 2015).
- THE NEGATIVE PREDICTIVE VALUE (NPV)
The NPV of a sign is the probability that the diagnosis is
false if the sign is absent.
Predictive values depend on the prevalence of a disease
in the population. So, for the same sensitivity and
specificity, the positive predictive value of a test
improves all the more that the disease is frequent while
the negative predictive value of the same test improves
all the more that the disease is rare. We will see that it
can mislead the interpretation of certain results.
2.2. VALIDITY OF THE VARIOUS TESTS
If we apply the various informative indications (SE, SP,
PPV, NPV) to sleep bruxism, it is possible to assess the
validity of questionnaires, of clinical signs highlighted
during a clinical examination and of portable recording
devices compared with the PSG (Casett et al., 2017;
Manfredini et al., 2014a). As we will see at the end of this
part, the assessment of the PSG validity related to tooth
grinding in sleep bruxism is also possible.
- QUESTIONNAIRES
Some rare studies (Maluly et al., 2013; Palinkas et al.,
2015; Raphael et al., 2015; Stuginski-Barbosa et al.,
2017) allow to calculate the sensitivity and the
specificity of the symptoms and the sign (grinding)
assessed in questionnaires.
Regarding tooth grinding and the associated noises, the
results are very heterogeneous. The sensitivity is low
(= 0.49) in the studies of Raphael et al. (2015) and
Palinkas et al. (2015) while it is higher (0.85) in the study
of Maluly et al. (2013). On the other hand, in the same
study, the specificity is low (0.68) while it is higher in
two other studies (= 0.80). It shows that the diagnostic
validity of tooth grinding reports is poor while their
absence shows that there is no bruxism. To explain
these results, let’s remind that most of the RMMA
episodes are not accompanied with noise, whether the
muscular contractions are phasic, tonic or mixed
(Lavigne et al., 1996). Besides, the longitudinal
observations made in sleep laboratory show that loud
tooth grinding are certainly present every night in
subjects suffering from moderate or severe sleep
bruxism, but that their frequency from one night to the
next significantly varies according to the individuals
(Rugh and Harlan, 1988; Lavigne et al., 2001a). Finally,
unlike other sleep disorders such as OSAHS, periodic
limb movements or gastroesophageal reflux (GERD),
ROS – OCTOBRE/OCTOBER 2017
13
VALIDITÉ DU DIAGNOSTIC DU BRUXISME DU SOMMEIL
L’OCCLUSION : ASPECTS CLINIQUES
pas la qualité du sommeil si bien que les individus qui présentent un
bruxisme du sommeil n’ont pas conscience de grincer des dents,
notamment lorsqu’ils dorment seuls. Ce sont plutôt les partenaires de
chambre qui rapportent parfois des bruits gênants, voire inquiétants. Ces
derniers sont donc probablement responsables des faux positifs (Marbach
et coll., 1990).
En ce qui concerne les symptômes au niveau des muscles masticateurs, les
résultats divergent dans l’étude de Palinkas et coll. (2015). La fatigue
musculaire montre en effet une sensibilité et une spécificité modérées
(respectivement égales à 0,78 et 0,73) alors que la douleur musculaire a
une faible sensibilité (0,18) et une importante spécificité (0,93). Ces
résultats sont globalement en accord avec ceux de Stuginski-Barbosa et
coll. (2017) ce qui montre là encore que c’est l’absence des ces symptômes
douloureux qui permet de distinguer les individus sans bruxisme du
sommeil. Cette même conclusion peut s’appliquer aux céphalées
temporales matinales et à la sensation de mâchoire bloquée au réveil dont
la valeur de la spécificité (respectivement égale à 0,82 et 0,96) est plus
importante que celle de la sensibilité (respectivement égale à 0,67 et 0,16)
(Palinkas et coll., 2015).
Tous ces résultats montrent que les questionnaires d’auto-évaluation de
part leur subjectivité ont une faible validité. Le diagnostic d’un « possible »
bruxisme du sommeil tel que défini par un consensus d’experts (Lobbezoo
et coll. 2013) repose pourtant sur ces questionnaires dont il est important
de connaître les limites (Raphael et coll., 2015). Selon Casett et coll. (2017),
ils peuvent être responsables d’une surestimation de la prévalence du
bruxisme du sommeil pouvant aller jusqu’à 29 %.
- L’EXAMEN CLINIQUE
Nous avons vu que la mise en évidence de certains signes cliniques lors
d’un examen clinique était parfois retenue pour diagnostiquer le bruxisme
du sommeil. En ce qui concerne l’usure dentaire, l’étude de Palinkas et coll.
(2015) montre que sa sensibilité est faible (0,33) alors que sa spécificité est
plus importante (0,80). Ces résultats sont en accord avec ceux de
Stuginski-Barbosa et coll. (2017) et en désaccord partiel avec ceux de Abe
et coll. (2009) pour qui l’usure globale de la denture, plutôt qu’un groupe de
dents (incisives, canines), permet de dépister la présence d’un bruxisme
du sommeil (sa sensibilité est égale à 0,94). Dans cette dernière étude, les
deux groupes de sujets qui présentent un bruxisme du sommeil modéré à
important ont en effet une usure significativement plus importante que les
sujets sans bruxisme du sommeil. Les auteurs (Abe et coll., 2009) font
cependant remarquer que la sévérité du bruxisme du sommeil, mesurée en
termes d’ARMM, n’est pas corrélée à la sévérité de l’usure dentaire. Ils
concluent également que l’absence d’usure dentaire, en particulier au
niveau des molaires, est un signe relativement fiable de l’absence d’un
bruxisme du sommeil (sa spécificité est égale à 91 %).
L’ensemble de ces résultats montre, comme pour les questionnaires, la
valeur modeste de l’usure dentaire pour diagnostiquer le bruxisme du
sommeil. Pour expliquer ces résultats, il est nécessaire de rappeler que son
origine est multifactorielle. En effet, certaines usures importantes peuvent
bruxism does not alter the quality of sleep so that
people affected with this disorder are not aware to grind
their teeth, particularly when they sleep alone. In most
cases, roommates notice disturbing, even worrying
noises. Consequently, those are probably responsible
for false positives (Marbach et al., 1990).
Regarding the symptoms located in the area of the
masticatory muscles, results diverge in the study of
Palinkas et al. (2015). The muscular fatigue indeed
shows moderate sensitivity and specificity (respectively
equal to 0.78 and 0.73) while muscle pain shows a low
sensitivity (0.18) and a high specificity (0.93). These
results globally match those of Stuginski-Barbosa et al.
(2017) which shows, once again, that the absence of
these painful symptoms allows to find the individuals
not suffering from sleep bruxism. The same conclusion
can apply to morning temple headaches and to the
locked jaw sensation on waking – the specificity values
of which (respectively 0.82 and 0.96) are higher than
the sensitivity values (respectively 0.67 and 0.16)
(Palinkas et al., 2015).
All these results show that self-assessment question -
naires have a low validity due to their subjectivity. The
diagnosis of “possible” sleep bruxism as defined by an
experts’ consensus (Lobbezoo et al., 2013) is
nevertheless based on these questionnaires – it is thus
important to be aware of their limitations (Raphael et al.,
2015). According to Casett et al. (2017), they can be
responsible for an overestimation of the prevalence of
sleep bruxism up to 29%.
- CLINICAL EXAMINATION
We have seen that some clinical signs highlighted
during a clinical examination were sometimes used to
diagnose sleep bruxism. Regarding dental wear, the
study of Palinkas et al. (2015) shows that its sensitivity
is low (0.33) while its specificity is higher (0.80). These
results match those of Stuginski-Barbosa et al. (2017)
and partially disagree with those of Abe et al. (2009) for
whom the global wear of all teeth, rather than a specific
group of teeth (incisors, canines), allows to detect the
presence of sleep bruxism (its sensitivity is 0.94). In this
last study, both groups of subjects affected with
moderate to severe sleep bruxism present a wear
significantly more important than the subjects who are
not affected with sleep bruxism. However, the authors
(Abe et al., 2009) point out that the severity of sleep
bruxism, measured in terms of RMMA, is not related to
the severity of the dental wear. They also conclude that
the absence of dental wear, particularly in the molar
sector, is a relatively reliable sign of the absence of
sleep bruxism (its specificity value is 91%).
Like for questionnaires, all these results show the low
value of tooth wear in the diagnosis of sleep bruxism.
To explain these results, it is necessary to keep in mind
the multifactorial origin. Indeed, extensive wear may be
provoked by a reduction of the quality of saliva
ROS – OCTOBRE/OCTOBER 2017
14
VALIDITÉ DU DIAGNOSTIC DU BRUXISME DU SOMMEIL
L’OCCLUSION : ASPECTS CLINIQUES
être provoquées par une baisse de la qualité de la salive (syndrome de
Gougerot-Sjögren, médicaments sialoprives, radiothérapie cervicofaciale,
stress), par une attaque acide (sodas, RGO, trouble du comportement
alimentaire), un brossage iatrogène ou une moindre résistance tissulaire
(Thie et coll., 2002 ; d’Incau 2016). Par ailleurs, une usure majeure peut avoir
été provoquée par un bruxisme qui n’est plus actif (Kato et coll., 2013).
Malgré ce constat, le diagnostic d’un « probable » bruxisme du sommeil tel
que défini par un consensus d’experts (Lobbezoo et coll. 2013) repose
pourtant sur l’association de signes cliniques comme l’usure dentaire mis
en évidence lors d’un examen clinique et de certains symptômes mis en
évidence par des questionnaires d’auto-évaluation. Pour Palinkas et coll.
(2015), ces signes (grincements sonores, usure dentaire) et symptômes
(douleur ou fatigue musculaire, céphalées temporales, blocage de la
mâchoire) qui constituent les critères diagnostiques actuels de l’AASM
(2014), sont mêmes de précieux outils de dépistage du bruxisme du sommeil
car leurs valeurs prédictives positive et négative sont élevées
(respectivement égales à 76 % et 66 %). Pour Raphael (2016), ces résultats
doivent cependant être interprétés avec prudence car ces deux valeurs
(VPP et VPN), contrairement à la sensibilité et la spécificité, sont influencées
par la prévalence du bruxisme du sommeil. Or l’échantillonnage réalisé par
Palinkas et coll. (2015) (constitution de deux groupes de mêmes effectifs,
l’un avec bruxisme du sommeil diagnostiqué à l’aide d’une PSG et l’autre
servant de contrôle) surestime fortement la prévalence du bruxisme du
sommeil qui est égale à 50 % alors que sa valeur dans la population n’est
estimée qu’à 7,4 % (Maluly et coll., 2013). Dans l’étude de Palinkas et coll.
(2015), la VPP des critères diagnostiques de l’AASM est donc fortement
surestimée alors que leur VPN n’est pas si mauvaise.
Notons enfin qu’en ce qui concerne les autres signes cliniques plus
rarement utilisés pour diagnostiquer le bruxisme du sommeil, aucune étude
ne permet de calculer leur validité diagnostique. En effet, à ce jour, le lien
entre le bruxisme du sommeil et les fissures et fractures dentaires ou
implantaires (Manfredini et coll., 2014b ; Chrcanovic et coll., 2015), les
mobilités dentaires (Manfredini et coll., 2015), la linea alba (Mizunati et coll.,
2014), les indentations linguales et les exostoses (Bertazzo-Silveira et coll.
2017) n’est pas établi objectivement.
- LES DISPOSITIFS D’ENREGISTREMENT PORTATIFS SPÉCIFIQUES
Nous avons vu précédemment que le diagnostic du bruxisme du sommeil
obtenu avec certains dispositifs portatifs spécifiques différait plus ou moins
de celui obtenu avec des critères purement cliniques. Voyons ce qu’il en
est lorsque l’on confronte ces mêmes dispositifs à l’examen de référence : la
PSG.
En ce qui concerne le Bruxoff®, l’étude de Castroflorio et coll. (2014) montre
qu’il permet d’obtenir des résultats proches de ceux obtenus avec la PSG.
Sa sensibilité et sa spécificité sont en effet égales à 92 % lorsque le scorage
des épisodes d’ARMM s’effectue en mode automatique. La spécificité
atteint 100 % lorsque le scorage s’effectue en mode manuel.
Le Bitestrip®ne permet pas quant à lui d’obtenir une si bonne validité car
selon Shochat et coll. (2007) sa sensibilité est égale à 72 % et sa spécificité
est égale à 87 %.
(Gougerot-Sjögren syndrome, xerogenic medications,
cervicofacial radiotherapy, stress), by acid attacks
(sodas, GERD , eating disorders), a iatrogenic tooth
brushing or a lesser tissue resistance (Thie et al., 2002;
d’Incau, 2016). Besides, an extensive wear may have
been caused by bruxism that is not active any more
(Kato et al., 2013).
In spite of these observations, the diagnosis of
“potential” sleep bruxism such as defined by an experts’
consensus (Lobbezoo et al., 2013) nevertheless relies
on the association of clinical signs such as tooth wear
detected during a clinical examination and other
symptoms highlighted by self-assessment question -
naires. To Palinkas et al. (2015), these signs (loud
grinding, dental wear) and symptoms (muscular pain or
fatigue, temple headaches, jaw locking), considered as
the current diagnostic criteria for RMMA (2014), are
precious tools to screen sleep bruxism because of their
high positive and negative predictive values
(respectively 76% and 66%). To Raphael (2016), these
results must however be cautiously interpreted because
these two values (PPV and NPV), contrary to sensitivity
and specificity values, are influenced by the prevalence
of sleep bruxism. Yet, the sampling selected by Palinkas
et al. (2015) (two groups including the same number of
subjects, one with sleep bruxism diagnosed with PSG
and the other serving as control group) considerably
overestimates the prevalence of sleep bruxism, equal
to 50%, whereas its value in the population is only
assessed at 7.4% (Maluly et al., 2013). In the study
conducted by Palinkas et al., (2015), the PPV for the
RMMA diagnostic criteria is thus highly overestimated
while the NPV is not that bad.
Finally, concerning the other clinical signs more rarely
used to diagnose sleep bruxism, no study has yet
allowed to calculate their diagnostic validity. Until now,
indeed, the connection between sleep bruxism and
tooth and implant cracks and fractures (Manfredini et
al., 2014b; Chrcanovic et al., 2015), dental mobilities
(Manfredini et al., 2015), linea alba (Mizunati et al., 2014),
crenated tongue and exostoses (Bertazzo-Silveira et
al., 2017) has not been clearly objectified.
- PORTABLE RECORDING DEVICES
We have already seen that the diagnosis of sleep
bruxism made with portable recording devices more or
less differed from the diagnosis obtained with purely
clinical criteria. Let’s see what happens when the same
devices are confronted with the gold standard
examination: the PSG.
Concerning Bruxoff®, the study of Castroflorio et al.
(2014) shows that this device allows to obtain results
close to those obtained with the PSG. Its sensibility and
its specificity are indeed equal to 92% when the scoring
of the RMMA episodes is made in automatic mode. The
specificity reaches 100% when the scoring is made in
manual mode.
Bitestrip®does not have such a high validity: according
to Shochat et al. (2007), its sensibility reaches 72 % and
its specificity 87%.
ROS – OCTOBRE/OCTOBER 2017
15
VALIDITÉ DU DIAGNOSTIC DU BRUXISME DU SOMMEIL
L’OCCLUSION : ASPECTS CLINIQUES
Le Grindcare®montre enfin la moins bonne validité par rapport à la PSG car
sa sensibilité est au mieux égale à 50 % (lorsqu’il est utilisé plusieurs nuits
consécutives) alors que sa spécificité est égale à 90 % (Stuginski-Barbosa
et coll., 2015).
Ces différents résultats montrent qu’il existe une disparité entre les
différents dispositifs d’enregistrement portatifs, le système à trois canaux
(Bruxoff®) étant actuellement le plus valide par rapport à la PSG. Tous ces
systèmes ont cependant une limite commune. Contrairement à la PSG (de
type I), aucun d’entre eux n’est couplé à un système audio et vidéo
permettant de discriminer l’ARMM des autres activités orofaciales durant
le sommeil (déglutitions, toux, myoclonies, somniloquie, etc.). D’une manière
générale, celles-ci entrainent une surestimation importante des épisodes
de bruxisme (Carra et coll., 2015b), évaluée entre 0,14 % et 8 % pour les
systèmes d’enregistrement portatifs spécifiques (Casett et coll., 2017).
- LA POLYSOMNOGRAPHIE
Lors de la mise au point des RDC/SB, Lavigne et coll. (1996) ont déterminé
la sensibilité et la spécificité de certaines variables polysomnographiques,
compte tenu de certaines valeurs seuils. Pour ce qui est des grincements
dentaires sonores, lorsque la valeur seuil est fixée à 2 épisodes par nuit,
une sensibilité de 78 % et une spécificité de 94 % ont été retrouvées. Ces
valeurs sont naturellement à mettre en relation avec les importantes
remarques de Reding et coll. (1968) et de Lavigne et coll. (1996) qui avaient
remarqué que certains individus considérés comme ayant un bruxisme du
sommeil n’avaient pas grincé des dents lors de la nuit d’enregistrement
alors que certains individus sans bruxisme du sommeil avaient eu jusqu’à
5 grincements sonores au cours de la nuit. Malgré cette sensibilité modérée,
la PSG est considérée comme l’examen de référence pour diagnostiquer
objectivement le bruxisme du sommeil (Lavigne et coll., 1996 ; Lavigne et
coll., 2008 ; Carra et coll., 2012 ; 2015a). Couplée aux données de
l’interrogatoire et de l’examen clinique, elle permet même d’établir un
diagnostic « défini » du bruxisme du sommeil selon un consensus d’experts
(Lobbezoo et coll., 2013). Notons que selon certains auteurs (Manfredini et
coll., 2016 ; Casett et coll., 2017) un tel raisonnement peut sembler circulaire
car les RDC/SB sont couramment utilisés pour évaluer la validité d’autres
approches diagnostiques, alors même que certaines d’entre elles ont
contribué à leur validation.
CONCLUSION
Différentes méthodes permettent de diagnostiquer le bruxisme du sommeil.
Celles qui sont du domaine de la clinique sont souvent utilisées de manière
empirique. La plupart des praticiens fondent en effet leur diagnostic sur la
réponse positive à un questionnaire d’autoévaluation visant à mettre en
évidence certains symptômes et signe (grincements dentaires) et/ou sur un
examen clinique visant à mettre en évidence certains signes cliniques
comme l’usure dentaire. Une telle démarche n’est cependant pas validée et
des travaux complémentaires devront permettre d’affiner la qualité des
critères diagnostiques de l’AASM qui sont fondés sur cette même approche.
Un regard critique doit également être porté sur les conclusions des
Finally, Grindcare®shows the lowest validity compared
with the PSG: its sensibility reaches at best 50% (when
used several consecutive nights) while its specificity
reaches 90% (Stuginski-Barbosa et al., 2015).
These various results show a discrepancy between the
various portable recording devices, the system with
three channels (Bruxoff®) being the most valid compared
with the PSG. However, all these systems share the
same limitation. Contrary to the PSG ( type I), none of
them is coupled with an audio and video system allowing
to discriminate RMMA from other orofacial activities
during sleep (deglutition, cough, myoclonus, somniloquy,
etc.). Generally speaking, these result in an important
overestimation of the bruxism episodes (Carra et al.,
2015b), assessed between 0.14% and 8% with the
portable recording systems (Casett et al., 2017).
- POLYSOMNOGRAPHY
During the development of the RDC / SB, Lavigne et al.
(1996) determined the sensitivity and the specificity of
several polysomnographic variables, considering certain
threshold values. As for loud teeth grinding, when
threshold value is set at 2 episodes per night, a 78%
sensitivity and a 94% specificity were found. These
values must be related to the relevant observations of
Reding et al. (1968) and Lavigne et al. (1996) who had
noticed that certain individuals supposed to suffer from
sleep bruxism had not ground teeth during the night of
recording while some individuals without sleep bruxism
had up to 5 grinding episodes during the same night. In
spite of this moderate sensitivity, the PSG is considered
as the reference examination to objectively diagnose
sleep bruxism (Lavigne et al., 1996; Lavigne et al., 2008;
Carra et al., 2012; 2015a). Coupled with the data
collected during the interview and the clinical
examination, it even allows to make a “defined”
diagnosis of sleep bruxism according to an experts’
consensus (Lobbezoo et al., 2013). Note that according
to some authors (Manfredini et al., 2016; Casett et al.,
2017), this might be a circular reasoning since RDC / SB
are usually used to assess the validity of the other
diagnostic approaches, even though some of them
contributed to their validation.
CONCLUSION
Various methods allow to diagnose sleep bruxism. Those
belonging to the clinical approach are often used in an
empirical manner. Indeed, most of the practitioners
make their diagnosis from the positive answers to a
self-assessment questionnaire aiming at highlighting
specific symptoms and one sign (teeth grinding) and/or
on a clinical examination to highlight clinical signs like
tooth wear. Such an approach is however not validated
and additional studies will have to refine the quality of
the diagnostic criteria for RMMA based on the same
approach. The conclusions of the numerous studies
using these clinical criteria must also be viewed with a
critical eye. Some of the portable recording devices
ROS – OCTOBRE/OCTOBER 2017
16
VALIDITÉ DU DIAGNOSTIC DU BRUXISME DU SOMMEIL
L’OCCLUSION : ASPECTS CLINIQUES
nombreuses études qui utilisent ces critères cliniques. L’amélioration de
certains outils d’enregistrement portatifs spécifiques est également
souhaitable, bien que la validité de l’un d’entre eux (utilisant trois canaux)
soit acceptable par rapport à la polysomnographie qui est encore
considérée comme l’examen de référence. Cependant, au regard des
récentes avancées de la recherche clinique et face au désaccord qui existe
entre certains signes et symptômes cliniques et certains index objectifs
(RDC/SB) déterminés lors d’une polysomnographie, une nouvelle stratégie
de prise en charge du bruxisme du sommeil paraît nécessaire. Elle pourrait
d’abord se focaliser sur les signes cliniques et la symptomatologie exprimée
par les patients, puis dans certains cas spécifiques, la polysomnographie
permettrait de prendre une décision quant à la conduite à tenir.
should also be improved, although the validity of one of
them (using three channels) is acceptable compared
with polysomnography which is still considered as the
reference examination. However, with regard to the
recent advances of the clinical research and considering
the existing conflicts between certain clinical signs and
symptoms and certain objective indexes (RDC/SB)
determined during a polysomnography, a whole new
approach to sleep bruxism seems necessary. It could
focus first on the clinical signs and the symptomatology
expressed by the patients, and then in specific cases,
the polysomnography would allow to make a decision
about a treatment plan.
Traduction : Marie Chabin
ROS – OCTOBRE/OCTOBER 2017
17
VALIDITÉ DU DIAGNOSTIC DU BRUXISME DU SOMMEIL
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