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ÉDITION SPÉCIALE 2017 | [1]
ÉDITION SPÉCIALE 2017
2810, 26E RUE,
ST-PROSPER, QUÉBEC G0M 1Y0
NO PERMIS : 40043512
[6] | ÉDITION SPÉCIALE 2017[6] | ÉDITION SPÉCIALE 2017
À quoi peuvent bien servir les réseaux sociaux comme Twitter?
Un usage possible (mais peu pertinent d’un point de vue profes-
sionnel) est de photographier son déjeuner et de le partager
publiquement ou encore de publier son opinion sur le dernier
match de hockey. Toutefois, de plus en plus d’usages viennent
rejoindre un besoin professionnel pour les enseignants, en les
amenant à prendre contact avec d’autres passionnés de l’éduca-
tion. Personnellement, j’utilise Twitter seulement pour un usage
professionnel, afin de partager et recueillir des idées concernant
l’enseignement des mathématiques, l’utilisation d’outils techno-
logiques ou encore l’amélioration du système éducatif. À travers
les années, je me suis intégré dans un réseau (certains le qualifie
même de tribu) de professionnels pertinents pour me faire
réfléchir. Cela me permet de suivre à distance les idées de
collègues en m’abonnant à leur compte Twitter ou encore de
suivre des discussions dans un évènement ou sur un thème
précis, à l’aide d’une balise (communément appelé «hashtag»).
Par exemple, si je cherche la balise #évalchange sur Twitter, on
y retrouve l’ensemble des messages (sous formes de «tweets»)
dans lesquels se retrouve cette balise. Pour ce numéro spécial
sur la thématique « Repenser l’évaluation en mathématiques »,
j’ai pensé qu’un tel usage de Twitter pouvait intéresser la
communauté du GRMS.
Mise en contexte
Depuis quelques années, j’ai constaté que plusieurs personnes
qui interviennent dans le milieu éducatif (enseignants, directeurs,
conseillers pédagogiques, orthopédagogues, chercheurs,
parents… et même des élèves) deviennent des agents de
changement en diffusant leurs idées et en proposant des alter-
natives, notamment en évaluation. Jocelyn Dagenais, alors qu’il
était président du GRMS en février 2016, a voulu démarrer une
discussion collective en utilisant pour la première fois la balise
#évalchange :
Ce message en a entrainé beaucoup d’autres qui témoignent du
désir de changement en évaluation, que ce soit en mathéma-
tiques ou plus généralement en éducation. Tous les messages
de cette balise se retrouvent en ligne (http://bit.ly/evalchange)
publiquement. Parmi les centaines de tweets, j’en ai sélectionné
quelques-uns pour illustrer des idées énoncées par la commu-
nauté en lien avec le changement en évaluation.
Présentation des idées sous formes
de tweets
Voici donc, de façon désordonnée, quelques-uns des messages
comportant la balise #évalchange :
Du
changement
en évaluation!
Mathieu Thibault
Étudiant au doctorat en éducation (UQAM)
et vice-président (GRMS)
mthibault@grms.qc.ca
@ThibaultMat
ÉDITION SPÉCIALE 2017 | [7]
Ouverture conclusive
Ces messages m’amènent à poser quelques questions. D’abord,
on peut se demander quel est le rôle de l’évaluation en mathé-
matiques. Si on se fie sur la Politique d’évaluation des apprentis-
sages du Gouvernement du Québec en 2003, l’évaluation est
clairement identifiée comme étant un levier pour l’apprentissage
des élèves, dans l’objectif de les accompagner dans leur réussite.
Dans le Programme de formation de l’école québécoise aux
deux cycles du secondaire en mathématiques, l’évaluation est
considérée une fois de plus comme une aide à l’apprentissage.
Est-ce vraiment dans ce sens que l’évaluation se retrouve dans
les écoles secondaires?
Ensuite, on peut se demander comment l’évaluation se déroule
dans les classes de mathématiques au secondaire. Parmi les
tweets illustrés précédemment, on retrouve un extrait des
Programmes d’études de mathématique 116, publiés en 1993.
Ainsi, on retrouve à la page 56 du programme de mathéma-
tiques de 1re secondaire une pluralité de moyens d’évaluation.
Si on se fie à la page 17 du Programme de formation de l’école
québécoise du deuxième cycle du secondaire en mathématiques
(révisé en 2016), on retrouve sensiblement les mêmes moyens
d’évaluation : « Divers moyens peuvent être utilisés en tenant
compte des activités d’apprentissage dans lesquelles l’élève est
engagé : l’autoévaluation, l’entrevue, l’examen objectif, la grille
d’observation, le journal de bord, le portfolio, la présentation
orale ou écrite d’une recherche ou d’une solution, etc. ».
Retrouve-t-on vraiment cette diversité dans l’évaluation à
l’intérieur des classes de mathématiques au secondaire ? Je me
permets d’en douter alors, on peut se demander pourquoi si peu
de choses ont changé dans les modalités d’évaluation. Pourtant
les programmes prescrivent depuis environ 25 ans à proposer
une évaluation qui diffère de l’examen traditionnel papier-crayon.
Il semble qu’on soit coincé dans un modèle qui apparait désuet
pour plusieurs en 2017.
Sans éliminer ce modèle,
il y a fort à parier qu’on
gagnerait à diversifier les
moyens d’évaluation à
proposer aux élèves.
D’ailleurs, vous trouverez des pistes
de solution dans les autres articles de ce
numéro spécial.
Avec mon humble expérience comme enseignant et comme for-
mateur en enseignement des mathématiques au secondaire, j’ai
perçu plus d’une fois ce que j’appellerais les dangers sournois de
l’évaluation. En effet, par souci de bien préparer leurs élèves aux
évaluations de fin d’année du ministère, beaucoup d’enseignants
se sentent contraints de les entrainer spécifiquement pour cette
épreuve. Malheureusement, cet entrainement ressemble
davantage à une répétition de techniques associées à chacun
des cas possibles que les élèves pourraient rencontrer… plutôt
qu’à un effort de compréhension des concepts visés. Ce système
d’entrainement a des effets pernicieux comme l’apparition d’une
anxiété de performance qui semble se manifester de plus en plus
tôt chez les élèves. Si l’élève était vraiment au cœur de nos pré-
occupations, l’évaluation viserait à témoigner de la progression
de chaque élève, sans chercher à le comparer aux autres.
Il est temps que ça change!
#évalchange !