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Kastamonu Üni., Orman Fakültesi Dergisi, 2011, 11(1): 68 - 84
Kastamonu Univ., Journal of Forestry Faculty
68
Production, croissance et modèles de conduite sylvicoles des
principales essences (le pin maritime et le pin d’Alep)
de reboisement au Maroc
Drte Alaoui Assmaa, Drt. Laaribya Said, Pr Gmira Najib,
1Lab. of Biodiversity and Natural Resources, Faculty of Science, Univ. Ibn Tofail (LBRN) Kenitra - Morocco
*Corresponding author: laaribya4@gmail.com
Résumé
Le travail abordé dans le cadre de cette étude concerne l’évaluation et l’étude de production et la
sylviculture des principales essences de reboisement au Maroc, à savoir le pin maritime (Pinus pinaster)
et le pin d’Alep (Pinus halepensis).
Vu leur contribution économique non négligeable et leur importance en matière de reboisement, le pin
maritime et le pin d’Alep, ont fait l’objet de plusieurs études. Cette étude a montré que :
- la variabilité des milieux de point de vue écologique, édaphique et topographique influence la
capacité de production ;
- le pin maritime de montagne est plus productif dans un bioclimat humide que dans des bioclimats
sub-humide et semi-aride;
- les plantations du pin maritime de plaine ne réussie que sur le littoral atlantique où les températures
estivales sont atténuées et où l’hygrométrie de l’air est relativement forte.
La comparaison des résultats de productivité des différentes études sur le pin maritime de plaine avec
celle de montagne, a montré que la variété de plaine plantée au Maroc sur le littoral atlantique est plus
productive que la variété de montagne. On peut ainsi conclure et préconiser le reboisement de la variété
landaise (atlantica) sur la frange atlantique et la variété maghrebiana à l’intérieur du pays.
Les efforts de reboisement, en matière de production de bois d’œuvre et d’industrie aussi bien en
qualité qu’en quantité, restent tributaires de l’application de méthodes sylvicoles adéquates (élagages,
éclaircie).
Mots clés : Pin maritime (Pinus pinaster), Pin d’Alep (Pinus halepensis), reboisement, production,
élagages, éclaircies.
Summary
The work discussed in the context of this study concerns the evaluation and study of production and forestry of
the main plantation species in Morocco, namely the maritime pine and Aleppo pine.
Given their significant economic contribution and importance of reforestation, maritime pine and Aleppo pine, have
been the subject of several studies. This study showed that:
- The variability of environments ecologically, edaphic and topographic influence on the production capacity;
- Maritime Pine Mountain is more productive in a humid bioclimate bioclimates in a sub-humid and semi-arid;
- Plantations of maritime pine plains not successful on the Atlantic coast where summer temperatures are reduced and
where the humidity of the air is relatively strong.
Comparing the results of various studies on productivity of the maritime pine plains with the mountain, shows
that the variety of plain planted in Morocco on the Atlantic coast is more productive than the mountain variety. We
can thus conclude and recommend reforestation of the variety Landes (Atlantic) on the Atlantic coast and variety
maghrebiana in the interior.
Reforestation efforts in the production of timber and industry in both quality and quantity is dependent on the
application of appropriate silvicultural methods (pruning, thinning).
Keywords: maritime pine, Aleppo pine, reforestation, production, forestry
Introduction
La forêt est une ressource naturelle
importante, et un espace de biodiversité
écologique, une richesse économique et un
produit social et culturel. La diversité des
conditions climatiques et écologiques du
Maroc ainsi que sa zone de rencontre entre la
flore européenne, saharienne et
macaronésienne en font un véritable
carrefour floristique d'une diversité et d’une
complexité incontestable. De cette diversité,
résulte une grande richesse floristique et
faunistique du domaine forestier qui couvrent
plus de 9 millions d’hectares, soit un taux de
couverture de 12,7 % du territoire national.
La forêt marocaine représente une des
principales richesses du pays. En effet, de
part ses caractéristiques et fonctions
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multiples (production, protection et
recréation), sa grande diversité biologique
constitue un enjeu écologique, social et
culturel. Cependant, en dépit de ses rôles
déterminants, la forêt marocaine est soumise
à de fortes pressions anthropiques
(prélèvement de bois, surpâturage,
incendies….). Devant cette pression qui
génère des évolutions déséquilibrées en forêt,
la dégradation des forêts porte environ sur
25 000 à 30 000 ha qui disparaissent chaque
année par défrichement. Ces facteurs,
conjuguées à des conditions climatiques
sévères, rendent plus fragiles et vulnérables
les écosystèmes forestiers marocains
(Hceflcd1, 2006).
Conscient du déficit énorme en bois et
dans le but d’améliorer la productivité des
reboisements, le Maroc, à l’instar des autres
pays méditerranéens, s’est orienté vers les
essences susceptibles à s’adapter à son
climat et de fournir des rendements
satisfaisants. Ainsi, les premières expériences
de reboisement ont montré que le pin
maritime (Pinus pinaster) et le pin d’Alep
(Pinus halepensis) peuvent donner de bons
rendements en bois (Alaoui A, 2002).
Les pins constituent ainsi le principal
groupe d’espèces résineuses reboisées en
raison de leur plasticité, de leur rendement et
de leur importance économique.
Différentes études ont été menées sur les
résineux au Maroc, toutefois, jusqu’à présent
les gestionnaires n’en ont que peu profité. En
effet, les résultats de ces études ne sont pas
suffisamment exploités. Devant cette
situation, il s’avère nécessaire une évaluation
synthétique des différentes études relatives à
la production et la croissance des résineux au
Maroc.
Objectifs
En raison de l’importance qu’occupe les
reboisements des résineux au Maroc et dans
le but d’asseoir des bases élémentaires à un
futur aménagement de ces peuplements, cet
article consiste en une étude des principales
espèces résineuses du genre pinus et
notamment le pin maritime et le pin d'Alep
au Maroc.
1 HCEFLCD : Haut Commissariat aux et Forêts et
à la Lutte Contre la Desertification
Le présent travail présente une synthèse
en matière de croissance et productivité du
pin maritime de montagne et de plaine, et du
pin d’Alep (Pinus pinaster et pinus
halepensis) en peuplements artificiels et
naturels à travers le Maroc et ce à partir
d’une étude bibliographique.
Les objectifs de cette étude sont :
- étudier et présenter un bilan en
matière de production, croissance du
pin maritime de montagne et de
plaine, et du pin d’Alep en
peuplements artificiels et naturels à
travers le Maroc et ce à partir des
études déjà réalisées ;
- présenter aux gestionnaires un
modèle de conduite sylvicole des
espèces étudiées dans les différents
peuplements considérés.
La réponse à ces objectifs apparaît comme
étant un élément essentiel pour une nouvelle
planification de l’économie des produits
forestiers, et de la politique de reboisement
au Maroc.
Aperçu Bibliographique
I-1- Le Pin Maritime
Aire naturelle
Le pin maritime est une espèce de la
Méditerranée occidentale à affinité
atlantique. Sa répartition est comprise entre
le 31è me et 46ème de latitude Nord et entre le
8ème de longitude Ouest et le 13ème de
longitude Nord (Figure 12).
Dans cette aire, le pin maritime se répartie
comme suit:
En Europe: Les peuplements de pin
maritime se divisent en deux blocs :
- le premier bloc s’intègre dans le domaine
atlantique et comprend les peuplements
du Portugal, de l’Espagne et de la France,
- le deuxième bloc fait partie du domaine
méditerranéen et comprend les
peuplements ouest de l’Espagne, du Sud
Est de la France, des îles d’Elbe et de
Pantelleria et ceux de la bordure du
littoral de l’Italie.
Selon Seigue (1985), le pin maritime
occupe :
- 1 260 000 ha en Espagne dont 500 000
ha en peuplements artificiels,
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- 1 300 000 ha au Portugal dont 1 042 000
ha en peuplements purs,
- 1 000 000 ha environ dans les Landes de
Gascogne en France,
- 1 45 000 ha environ en France
méditerranéenne (Corse, Aude, Var Alpes
maritime),
- en Italie on le trouve surtout en
Sardaigne et en Sicile.
En Afrique:
Le pin maritime se limite à l’Afrique du
Nord. Il occupe une superficie de 28 000 ha
dont 14 000 ha au Maroc, 12 000 ha en
Algérie et 2 000 ha en Tunisie (Boudy,
1950). L’aire de répartition du pin maritime
était autrefois très étendue en Algérie et au
Maroc, mais suite à une évolution post
quaternaire du climat vers l’aridité, elle a été
envahie en grande partie par le thuya et le pin
d’Alep (Destremau et al., 1976). En effet, sa
répartition est disjointe et se présente comme
suit :
- en Algérie et en Tunisie l’espèce est
située à cheval sur le littoral Algéro-
Tunisien de Bougie à Tabarka, le pin
maritime forme des peuplements soit à
l’état pur soit le plus souvent en mélange
avec le chêne liège. En Tunisie, son aire
de répartition est restreinte et ne dépasse
pas 750 m d’altitude (Sauvage, 1980),
- au Maroc, l’aire de répartition du pin
maritime est très dispersée. Elle s’étend
sur les chaînes du Rif, du Moyen Atlas et
du Haut Atlas. On le rencontre depuis le
niveau de la mer (forêt de Puntacires au
Rif) jusqu’à 2200 m dans le Moyen Atlas
et le Haut Atlas.
Au Moyen Atlas, cette essence se
rencontre en forêt de Merhraoua, forêt de
Berkine avec quelques essences diverses et
dispersées (chêne vert, thuya, cèdre etc.…),
forêt de Tamjilt mélangée avec le pin d’Alep,
sur calcaire dolomitique à Dayet Aoua
(Tamrabta) et en forêt d’Ifrane.
Dans le Rif, le pin maritime s’étend
depuis les montagnes de Chefchaouen
jusqu’au Mont Azrou-Akchar au Nord de
Taza. Ses stations sont surtout nombreuses
dans la moitié occidentale de la chaîne
Rifaine.
Dans le Haut Atlas, le pin maritime est
rare et occupe les hautes altitudes. C’est une
essence très plastique qui croit sur toute sorte
de terrain. Elle se développe soit à l’état pur
soit en mélange avec d’autres essences
forestières sous des conditions écologiques
très diverses. Sa limite supérieure s’interfère
avec le cèdre ou le sapin alors que sa limite
inférieure borde le littorale (Alaoui A, 2002).
I-2- Le Pin D’alep
Aire naturelle du pin d’Alep
Le pin d’Alep existe dans tout le bassin
méditerranéen, réparti sur 3,5 millions
d’hectares. On l’appelle parfois Pinus
mediterranea WILKOM (Boudy, 1950). Il
s’étend sans continuité du bord oriental de la
mer noire et des montagnes de Mésopotamie
(en Palestine, en Jordanie et en Turquie) à la
péninsule Ibérique (Figure 13).
En Europe
On le rencontre en Espagne sur la côte
méditerranéenne où il forme des peuplements
assez importants et bien développés sur les
chaînes littorales de Catalogne, de la région
de Valence et de Murcie, alors qu’il est
moins fréquent en Andalousie. Vers
l’intérieur, il apparaît en colonies disjointes
dans la haute vallée du Tage et sur le
pourtour de la vallée de l’Edre. Aux îles des
Baléares, il monte jusqu’à 1 200 m d’altitude
(Quezel, 1980).
Le pin d’Alep est assez peu répandu dans
la région méditerranéenne française ; il est
épars à l’Ouest du Rhône et remonte
jusqu’au environ de Montélimar. En Corse, il
n’apparaît avec une spontanéité douteuse que
dans la région de Saint-florentin.
En Italie, le pin d’Alep couvre une
superficie de 20 000 ha environ (Haffane,
1982). Il est localisé surtout sous forme de
massifs dans la province de Tarente.
Au Proche-Orient
Le pin d’Alep n’est certainement présent
en Turquie qu’au Nord-Est d’Adana. En
Syrie il constitue quelques peuplements sur
le revers occidental de la chaîne des
Alaouites. Il constitue en outre quelques
boisements relativement importants en
Palestine et en Jordanie (Kadid, 1987).
En Afrique du Nord
Le pin d’Alep est plus développé
puisqu’il apparaît à peu près partout sur les
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massifs montagneux. Il s’étend sur une
superficie de 1 260 000 hectares, dont 855
000 hectares en Algérie, 340 000 hectares en
Tunisie et 65 000 hectares au Maroc (Boudy,
1950).
En Algérie, il se trouve essentiellement en
Oranie (Sidi-bel-abbès, Saida, Tlemcen,
Ouarsenis), sur le Tell algérois (Médé,
Bidans), sur l’Atlas saharien (Amont de
Ouled Nails) où occupe une surface de
200 000 ha.
En Tunisie, le pin d’Alep est très fréquent
sur tous les massifs montagneux. Il est
concentré notamment sur la dorsale
tunisienne et l’Oued Mellégue.
Au Maroc
Le pin d’Alep est un arbre relativement
rare au Maroc. Sa distribution est très
disloquée. Il couvre une superficie de 65 000
ha environ, répartie sur le versant
méditerranéen au niveau du Maroc Oriental,
du Rif Oriental, du Moyen Atlas, des
montagnes de Debdou, de la presqu’île de
Melilia, le Grand Atlas oriental et au Sud-Est
de la Moulouya (Emberger, 1939). Sur la
côte atlantique, le pin d’Alep apparaît en
petits îlots sporadiques le long des chaînes du
couloir de Taza jusqu’aux montagnes
d’Amezmiz au sud de Marrakech. Dans le
Rif, il trouve refuge sur les versants Est ou
dans les cuvettes internes à l’abri de
l’influence atlantique et de préférence sur des
substrats calcaire ou calcairo-marneux,
jusqu’au voisinage de Ouezzane. Le massif
le plus important est celui qui s’étend de
Tillouguit jusqu’à Zaouia Ahnsal (Belghazi,
1980). En définitif, la répartition du pin
d’Alep dans son aire naturelle est résumée
dans le tableau 1. Au Maroc, un effort import
est déployé pour promouvoir les superficies
reboisées des résineux dans l’objectif de
satisfaire ses besoins en bois d’industrie
(figure suivante).
Source : HCEFLCD, 2010
Tableau 1. Superficies (ha) couvertes par le Pin d’Alep dans le pourtour méditerranéen
PAYS
IMPORTANCE
(HA)
PAYS
Algérie 855 000 Turquie
Tunisie 340 000 Espagne
Grèce 334 000 Libye
France 135 000 Yougoslavie
Maroc 65 000 Syrie
Italie 20 000 Albanie
Source : Haffane, 1982
Estimation De La Production : Tarifs
De Cubage
II-1- Types De Tarifs De Cubage
Dans la pratique sylvicole, on distingue
différents types de tarifs de cubage
des tarifs de cubage à une entrée où
l’estimation du volume est donnée par une
seule variable, très souvent le diamètre (ou la
circonférence) de référence de l’arbre. Ils
sont utilisés très souvent en sylviculture.
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des tarifs de cubage à deux entrées
qui estiment le volume de l’arbre à partir de
sa circonférence (ou diamètre) à 1,30 m et de
sa hauteur. Ce sont des tarifs de cubage qui
estiment, avec une bonne précision, le
volume de l’arbre.
des tarifs peuplement destinés à
estimer le volume à l’hectare d’un
peuplement. Leur emploi est surtout réservé
à l’élaboration des aménagements dans le
sens où ils servent au recrutement de la
possibilité.
Le domaine de validité des tarifs est le
domaine couvert par l’échantillon sur lequel
ont été faites les observations. Les principes
de base reposent sur le fait que des arbres de
même essence, de même âge, ayant grandi
dans des milieux de croissance comparables,
ont un volume identique ou qui oscille autour
d’un volume moyen (Cott, 1817 in
Rondeux, 1993).
II-2- Construction Des Tarifs De
Cubage
La construction des tarifs de cubage
soulève de nombreux problèmes qui sont
plus ou moins liés à leur utilisation et à ce
que l’on cherche (types de tarifs, taille et
représentativité de l’échantillon, modèle
d’équation et précision…) (M’Hirit, 1992).
Il s’agit de développer dans la présente
étude, les différentes méthodes de
construction des tarifs de cubage ni de leurs
principes théoriques que le lecteur pourrait
consulter dans les ouvrages de base
(Bouchon, 1974; Rondeux, 1993), mais
plutôt de présenter des tarifs de cubage
individuels et peuplement déjà construit et
applicable à l’ensemble des peuplements de
pin maritime maghrebiana, de pin maritime
atlantica et pin d’Alep dans les principaux
peuplements artificiels et naturels.
Taille et choix des arbres échantillons
La taille et la structure de l’échantillon
conditionnent dans une large mesure la
précision et la fiabilité des tarifs. De même
l’échantillon doit être représentatif de la
population à laquelle ce tarif sera appliqué
(M’Hirit, 1982). En général, plus
l’échantillon est grand, meilleur est la
précision du tarif (Pardé, 1969).
D’après Schmith et Schneider (1959) cité
par Belghazi (1990), le nombre d’arbres
minimum est de 200 tiges pour la
construction d’un tarif régional par la
méthode des moindres carrés. Pour un
peuplement homogène et monospèsifique
Cailliez (1980) admet entre 50 et 100 tiges
pour un tarif à une entrée et entre 80 et 150
arbres pour un tarif à double entrées.
Rondeux (1973) estime que la taille de
l’échantillon doit atteindre au minimum 30 à
50 arbres pour les tarifs locaux.
Pour l’élaboration d’un tarif de cubage à
portée régionale, Bouchon (1974)
recommande que la taille de l’échantillon
doit être fonction de la superficie de la forêt,
comme l’indique le tableau suivant :
Tableau 2. Taille de l’échantillon en fonction de la surface et de la zone de validité
Zone de validité pour une essence Surface (ha) approximative Nombre d’arbres échantillons
Peuplement homogène 1 30
Parcelle 30 100
Région naturelle 100 400
Forêt --- 800
L’aire de l’essence --- 3000
Source : Alaoui A, 2002
D’après ce qui précède, il n’existe pas de
règles strictes pour déterminer la taille de
l’échantillon, mais celle ci dépend
essentiellement de la précision et de la zone
de validation de ce tarif.
Types de données à récolter
Pour la construction de tarifs de cubage,
les mesures couramment effectuées
dépendent de la nature du tarif (une ou deux
entrées, tarif peuplement). Habituellement,
les mesures sont prélevées sur des arbres
abattus ou si possible par grimpage. Ces
mesures concernent en particulier :
- la grosseur sur écorce à hauteur
d’homme,
- les grosseurs, à divers niveaux du tronc,
- la hauteur totale,
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- l’épaisseur de l’écorce (mesures à divers
niveaux).
- les paramétres caractéristiques du
peuplement (N / ha, Hd, G / Ha, …)2 pour les
tarifs peuplements.
Méthodes de construction d’un tarif de
cubage
Deux méthodes servent à la construction
des tarifs de cubage : la méthode graphique
et la méthode mathématique.
- la méthode graphique
Elle est utilisée surtout pour les tarifs de
cubage à une entrée. Sur un graphique, on
reporte le volume en ordonnée et le diamètre
en abscisse, on obtient une courbe continue
occupant le mieux possible une position
moyenne au sein de tous les points
graphiques. Ainsi, on corrige l’estimation
obtenue par le rapport entre le volume réel
(Vr) de l’échantillon et son volume découlant
de l’utilisation du Tarif (Vt). A chaque
application du tarif à un lot donnée de bois,
on multiplie le volume estimé par le facteur
de correction Vr/Vt.
- la méthode mathématique
Dans la gestion forestière, les tarifs de
cubage couramment utilisés sont les tarifs
mathématiques. Ce sont des modèles de
régression entre deux catégories de
variables :
- une variable dépendante qui est
généralement le volume de l’arbre ou du
peuplement dite aussi variable à expliquer ou
endogène,
- une ou plusieurs variables indépendantes
dites variables exogènes (déterminées à
l’extérieur du modèle) ou variables
explicatives.
L’avantage de ces tarifs est triple :
- les calculs d’erreurs de précision et
d’estimation sont faciles. La fiabilité du tarif
est ainsi contrôlée ;
- il est plus aisé de faire des calculs
automatiquement à partir d’une formule que
d’un graphique ou d’un tableau ;
- les calculs sont plus objectifs par rapport
à la méthode graphique.
2 N/Ha : densité ; Hd : Hauteur dominante, G/Ha :
surface terrière à l’hectare.
Pour ces raisons, la méthode
mathématique a toujours eu la faveur des
forestiers.
Dans la littérature forestière, il existe
deux catégories de modèles mathématiques :
les modèles polynomiaux et les modèles
allométriques, (Tableau 3).
Photo1. Pinus halepensis
Photo2. Pinus pinaster (fruit)
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Tableau 3. Types de modèles mathématiques3
Type de modèle Polynomiaux Allométriques
Tarifs à une entrée -V = a0 + a1C
2
-V = a0+ a1C + a2 C2
-V = a0 C
b
Tarifs à deux entrées - V = a0 + a1 C
2
H
-V = a0 + a1 C2 + a2C2 H
-V = a0 C
b
3 V : Volume ; C : Circonfèrence de l’arbre à 1,30 mètre ; a0 a1 a2 : constantes
II-3- Precision Des Tarifs De Cubage
Le tarif de cubage est construit à partir
d’un échantillon d’arbres représentatif des
peuplements étudiés. L’erreur commise par
son application au cubage d’un arbre
correspond à la différence entre le volume
réel de cet arbre et son volume estimé par le
tarif. Cette erreur peut résulter de plusieurs
sources :
- erreur de mesure des arbres employés
pour la construction du tarif (erreur dus aux
opérateurs, aux instruments, à l’objet
mesuré…),
- variabilité naturelle des sujets à cuber :
la relation qui existe entre le volume et les
caractéristiques de l’arbre est une relation
statistique (non fonctionnelle),
- variabilité liée à l’échantillonnage : le
tarif provient d’un échantillon et non de la
population.
La précision d’un tarif est obtenue par le
calcul de l’erreur due à l’application du tarif
sur le volume d’un arbre. Il est égale à :
e(V)=+t.σx.y
Avec : e (V) : l’erreur due à l’application
du tarif sur le volume.
t : t –de student.
σx.y : l’ecart-type résiduel.
Si le tarif est appliqué à ‘’N’’ arbres,
l’erreur sur leur volume moyen sera alors :
e(V)=+t.σx.y /n1/2
II-4- Tarifs De Cubage Des
Peuplements Artificiels Au Maroc
Tarifs de cubage du pin maritime
Les critères qui ont guidé le choix des
meilleurs modèles sont cités ci-dessous.
Nous ne retenons ici que les critères le plus
souvent employés dans les diverses études.
On cite à ce titre :
1 - le coefficient de détermination (R2) le
plus élevé,
2 - l’écart-type résiduel le plus faible (σr),
3 - les coefficients de régression qui
doivent être significativement différent de
zéro,
4 - le test de fisher (F) : la valeur (F)
calculée de la quantité globale de
l’ajustement doit être significatif. Ce qui
signifie que les variables indépendantes
expliquent bien la variable dépendante.
5 - l’indice de furnival (IF) : la
comparaison entre les équations
logarithmiques et non logarithmiques pour le
choix du modèle, exige l’utilisation de cet
indice basé sur le concept du maximum de
vraisemblance. L’utilité de l’indice est
surtout intéressante lorsque la variable
dépendante a subi une transformation
quelconque. Il s’écrit sous la forme suivante :
IF = σr / (
Π
f ‘(Vi))(1 / n)
Avec : σr : l’écart-type résiduel relatif à
Vi
f ‘(Vi) : la dérivée première de f (Vi) par
rapport à V
V : variable dépendante
n : nombre d’observations
6 - la facilité d’application.
Tarifs de cubage pour le pin maritime
(Pinus pinaster sol. Var. Maghrebiana)
Vu son importance dans les reboisements
du Rif et du Moyen Atlas Oriental (90%
environ des plantations résineuses), cette
essence a été largement étudiées.
En effet, Belghazi (1990, 1992) a élaboré
des tarifs à une et à deux entrées pour cette
espèce. les observations de base proviennent
de 182 arbres échantillons convenablement
choisis. Ces arbres ont été abattus et cubés
par billons d’un mètre de long par la méthode
de Newton-Simpon.
a / Tarif à une seule entrée
Dans la même région (Rif et moyen Atlas,
le tarif à une entrée retenu dans la dite étude
est de la forme :
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LogV = 1,001 + 2,402 LogC avec :
R2 =0,97 et σr = 0,12
Dans la pratique, les tarifs de cubage à
une seule entrée sont d’un usage facile.
Certes, ils sont moins précis mais utiles en
matière d’aménagement et pour certaines
estimations rapides.
b / Tarif à deux entrée
Le modèle se présente comme suit :
V = 308,494 C + 0,0035 C2H
avec : R2 =0,99 et σr = 1,02
Ce tarif donné sous forme polynomiale est
essentiellement destiné à l’exploitant
forestier et au gestionnaire de ces
peuplements.
Si la mesure de circonférence ne pose pas
de problème, celle de la hauteur est par
contre fastidieuse, au point que, lors des
martelages, les hauteurs sont le plus souvent
estimées au simple « coup d’œil ». Cela
introduit des erreurs parfois intolérables.
Le même auteur a proposé comme
solution au problème, d’employer plutôt dans
ces conditions,les tarifs à une entrée pour
éviter le biais introduit par l’estimation des
hauteurs.
Nous signalons également que d’autres
tarifs ont été construits à l’échellon locale
dont l’application peut être interessante. Il
s’agit d’un tarif individuel à une seule entrée
et d’un tarif peuplement pour les plantations
de Tazekka (Oukaja, 1981) et un tarif
peuplement pour les plantations de Bab Taza
(Ahizoune, 1977). Toutefois, l’application de
ces tarifs (Tableau 4) nécessite une grande
prudence, car leur construction a été fait au
moment où les arbres étaient encore jeunes.
Tableau 4. Tarifs de cubage élaborés dans le Massif Tazekka et Bab-Taza
Région Altitude(m) Bioclimat Type de tarif Tarif de cubage R
2
σ
r
Massif de
Tazzekka
700 à 1500 Humide Tarif individuel à
une seule entrée
V = 0,417C
2,872
0,94 7,52
Massif de
Tazekka
700 à 1500 Humide Tarifs
peuplement
S1 : V= 0,8056+0,3412GH
S2 : V= 0, 4242GH4,342
S3 : V= 0,4858 GH -1,2786
S4 : V= 0,6711 GH – 1,7567
0,94
0,97
0,94
0,96
---
--
---
---
Rif Occidental
(Bab-Taza)
860 Sub-humide Tarif peuplement V= -9,1291+ 0,0247 C
2
Hd 0,897 32,55
Tarifs de cubage du pin maritime (Pinus
pinaster var.atlantica)
La Maâmora est la forêt qui présente la
plus grande partie des reboisements de la
variété atlantica au niveau du Maroc.
Cependant, cette essence a fait l’objet de peu
d’études.
Hamrouch (1997) a fait une étude
exhaustive du comportement et de la
productivité de cette espèce. Pour cette
occasion l’auteur a élaboré un tarif de cubage
à double entrées et un tarif à une entrée sur la
base d’un échantillon de 200 arbres.
a/ Tarif à une entrée
Vu son application facile et sa précision
suffisante, Hamrouch a adopté pour ses
calculs un tarif de cubage à une seule entrée.
Ce tarif s’écrit comme suit :
V = 0,08 – 0,414 C+ 0,901 C2
avec : R2 =0,96 et σr =0,027
b/ Tarif à deux entrées
Pour vérifier la pertinence de ces tarifs,
Hamrouch (1997) a retenu un échantillon
test constitué de 40 arbres de structure
homothétique à celle de la population et
n’ayant pas servi à l’élaboration du tarif. Le
calcul de la moyenne relative des erreurs(ë)
ainsi que l’ecart-type relatif de leurs
distribution(σe= 0,0033) fournit le modèl
suivant :
V = - 0,014 + 0,081C + 0,031C2H
avec R2 =0,98 et σr =0,021
V : volume de l’arbre en m3
C : circonférence de l’arbre à 1,30 m
exprimé en mètre.
H : hauteur totale (m)
Donc, la comparaison des différents
modèles et l’examen de leurs résidus
permettent le choix du modèle qui présente le
plus faible biais 0,093 % et un écart type de
0,0033 calculés à partir de l’échantillon test.
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Kastamonu Univ., Journal of Forestry Faculty
76
Remarque : Au niveau de la même
région (Maamora) Knockaert et Rondeux,
1979 ont construit des tarifs de cubage à
simple et à double entrées. L’expression
mathématique de ces tarifs est la suivante :
V = 1,486 - 1,626 C + 0,0767 C2
avec : R2 =0,93 et CV = 14,71
Et V =1,1. 10-5 + 0,0115 C2 – 0,0212
H + 8,07. 10-4 C2H avec : R2 =0,93 et CV
= 12,27
CV : coefficient de variation
Le tableau 5 donne un récapitulatif des
différents tarifs élaborés pour les principales
reboisements du Pin maritime (Pinus pinaster
var. maghrebiana et atlantica)
Tableau 5. Tarifs de cubage pour le pin maritime en reboisement au Maroc
Région Varièté
Altitude
(m) Bioclimat Tarif de cubage R2 Ecart-type
résiduel
Rif et le
Moyen Atlas
Oriental
Magh. 650 à 1700
Humide
V=308,49C+0,05 C2H
LogV=1,001+2,004LogC
0,99
0,97
1,02
0,12
Massif de
Tazekka
Magh.
700 à 1500
Semi-aride
Sub-humide
V=0,417 C2,872
0,94
7,58
Rif
Occidental
(Bab Taza)
Magh
860
Sub-humide
Humide
V=-9,13+0,0247 C2Hd
0,897
32,55
Maâmora
Atlant.
7m à 294 m
-Sub humide (partie
occidentale)
-Semi-aride (partie
centrale et oriental)
V=0,08-0,014C+901C2
V=0,014 + 0,081C+0,031C2H
0,96
0,98
0,027
0,021
Maâmora
Atlant.
Sub-humide
V = 1,486-1,626C+0,0767C
2
V =1,1.10-5+0,0115C2–0,0212
H + 8,07.10-4C2H
0,93
0,95
---
---
Maâmora
Atlant.
250
Sub-humide V=1,49-1,63C+0,077C
2
V=0,0115 C2-
0,02H+0,00031C2H
0,93
0,95
-
-
(Belghazi, 1990; Oukaja, 1981; Ahizone, 1977; Hamrouch, 1997; Knockaert et Rondeux, 1979; Bernoussi, 1982)
Tarifs de cubage du Pin d’Alep
Vu son indifférence vis-à-vis des sols, de
ses exigences limitées en eau, le pin d'Alep
est l’essence la plus utilisée dans les
reboisements résineux (67%) avec une large
dispersion dans tout le territoire marocain.
En fait, les principales plantations se
localisent dans le Maroc oriental (29%), le
Nord-Est (22%) et un peu moins dans
d’autres régions.
Les études faites pour l’estimation de sa
production sont relativement plus
nombreuses. Nous considérons dans le
tableau 6 les différents tarifs construits pour
cette essence.
Tableau 6. Tarifs de cubage pour le pin d’Alep en reboisement au Maroc
Région Altitude (m) Bioclimat Tarifs de cubage R
2
Ecart-type
résiduel
Haut Atlas (Marrakech)
648-1465
Semi-aride
Sub-humide
V= 11,56+0,033C
2
H 0,98
0,98
0,97
0,97
9,84
14,01
7,57
3,72
S1 : V=8,69+0,034C
2
H
S2 : V=13,49+0,032C2H
S3 : V=14,001+0,32C2H
Nord-Ouest (Rommani)
390 Semi-aride V=11,39.10
-
7
C
2,837
0,94 0,326
V=6,33+0,3GH 0,97 ---
Oriental (Oujda) 1200 Semi-aride V=-2,36.10
-
3
+3,134.10
-
5
C
2
V=0,011+3,07. 10-6C2H
0,94
0,96
0,01
0,008
V=-0,902+3,69G+0,02GHd
--- ---
Rif(Tetouan)
1000
Sub
-
humide
V=3,589. 10
-
7
C
3,101
0,964
0,0293
Plateau central(forêt
Achemech)
1000 Sub-humide
inférieure
LogV=-0,769+2,346LogC 0,968 0,145
(Azeba, 1981 ; Ezzahiri, 1982 ; Berhili, 1994 ; Laaboudi, 1992 ;Lefkihi, 1992)
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77
II-5- Tarifs De Cubage Des
Peuplements Naturels
En peuplements naturels, les travaux
fournissent peu d’informations sur
l’estimation de la production du Pin maritime
de montagne et de Pin d’Alep.
Tarifs de cubage du Pin maritime
naturel au Maroc
Actuellement, pour le Pin maritime de
montagne, les principaux peuplements du Rif
Occidental (Karbouch, Madissouka,
Tidiouine), du moyen Atlas Oriental
(Tamjout) et du Moyen Atlas Central
(Tamrabtat), ont fait l’objet d’études très
détaillées (Benmessaoud, 1987; Ait
Benhaddou, 1988; Zahid Didi, 1988). Les
tarifs de cubage de ces forêts sont présentés
dans le tableau 7.
Tarifs de cubage du Pin d’Alep naturel
au Maroc
Le Pin d'Alep naturel couvre une
superficie non négligeable (65000 ha) dont
les plus importants peuplements sont situés
dans la région Orientale, le reste est dispersé
le long des chaines montagneuses. Par
ailleur, les principaux peuplements naturels
qui ont fait l’objet d’étude sur la production
sont situés dans le Haut Atlas.
S’agissant des peuplements naturels, le
tableau 8 présente les tarifs de cubage
élaborés par Belghazi (1980); Assahnan
(1993) et le SAFBV4 de Haut Atlas à
Marrakech (1998) dans le Haut-Atlas (forêt
de Tamga et pinède de Zerkten et
Amezmiz).
Models De Conduite Sylvicoles Des
Peuplements Resineux Au Maroc
Jusqu’à un passé récent, les élagages
étaient déconseillés et même condamnés par
certains auteurs qui estimaient que la coupe
des branches diminue le système
photosynthètique et conduit à des blessures
des arbres, ce qui facilite la pénétration des
parasites. Cependant, la demande de bois de
qualité nécessite une éducation soignée du
peuplement surtout les élagages que nous
considérons absolument indispensable si l’on
4 SEAFBV : Service des Etudes d’Aménagement
des Forêts et des Bassins Versants
veut produire du bois de qualité. En effet,
pour être rentable, les élagages doivent
nécessairement être associés à d’autres
opérations sylvicoles, en particulier les
éclaircies.
III-1- Elagages
L’élagage consiste à couper les branches
au ras du tronc. Il peut porter sur des
branches vivantes ou mortes. Il s’impose
pour tous les arbres producteurs de bois de
valeur, qui ne s’élaguent pas facilement par
voie naturelle. C’est le cas des peuplements
artificiels plantés à espacement relativement
importants.
Buts des élagages
En plus de son but pratique, l’élagage a
un but économique puisqu’il concerne en
priorité les essences pour lesquelles cette
opération combinée avec d’autres,
notamment les éclaircies, est susceptible de
provoquer une augmentation importante du
prix du bois. Ainsi, l’élagage artificiel permet
d’obtenir du bois sans nœuds, améliore la
cylindricité des fûts, diminue la proportion
du bois juvénile et diminues les risques de
pourriture provoquée par les branches à
élagage naturel tardif au niveau des gros
nœuds.
Types d’élagages
On distingue deux types d’élagage
artificiel à savoir : l’élagage de pénétration et
l’élagage de formation.
L’élagage de pénétration consiste à
supprimer systématiquement toutes les
branches basses, jusqu’à une hauteur égale
au tiers de la hauteur totale. Cette opération
améliore considérablement la qualité du bois
et facilite grandement la circulation à
l’intérieur des jeunes peuplements.
L’élagage de formation, malgré son
caractère onéreux, permet la production du
bois de qualité. Il porte généralement sur les
arbres.d’avenir.
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78
Tableau 7. Tarifs de cubage du Pin maritime de montagne (Pinus pinaster var. maghrebiana) en
peulements naturels
REGION
VARIETE
ALTITUDE (M) BIOCLIMAT
TARIF DE
CUBAGE R2
E
CART
-
TYPE
RESIDUEL
Moyen Atlas
(Tamrabta)
Magh.
1500 à 2000 Sub-humide V=0,418 C
2,946
0,981 0,164
Moyen Atlas
Oriental
Magh
165 à1000
Semi-aride
Sub-humide
V=0,6243 C
2,962
0,92 0,223
Rif central
(Chaouen et
Ketama)
Magh.
1200 à 1800
Humide
V=0,00159 C
2,715
V=0,0031 (C2H)1,51
0,97
0,99
0,225
0,083
Tableau 8. Tarifs de cubage du Pin d’Alep en peuplements naturels
REGION
ALTITUDE
(M) BIOCLIMAT
TARIF DE CUBAGE R2
ECART-
TYPE
RESIDUEL
Haut-atlas
(Tamga)
1000 à
1430
Semi-aride
superieure
V=-0,16055+6,133.10
-
5
C
2
0,93 0,326
V=-0,0678+47,49.10
-
6
C
2
0,95 0,206
Haut-atlas
(Zerkten et
Amezmiz)
1400 à
1800
Semi-aride V= 0,00334-7.10
-
4
C+4.10
-
5
C
2
0,95 0,056
V=0,0262+17. 10
-
5
C
2
+ 0,0049H +10
-
5C2H
0,97 0,045
V=-41,56+2,9.G +5,054Ht+
0,388
--- ---
Source : Alaoui A, 2002
Date de début et périodicité des élagages
Pour que la cicatrisation des plaies
d’élagage soit rapide et pour avoir des sujets
sans nœuds ou avec des nœuds encore petits,
qui disparaissent avec l’âge, il est très
recommandé de faire des élagages à un
moment où les branches ont un diamètre
inférieur à 3 cm. Cette mesure est obtenue
selon les essences, à un âge de 3 à 6 ans. Par la
suite, l’opération est répétée tous les 5 à 10
ans, tant que le peuplement est en croissance et
les branches fines apparaissent.
Hauteur d’élagage
Faire un élagage jusqu’à 60 à 70 % de la
hauteur de l’arbre peut être préjudiciable et
peut causer le dépérissement de l’essence.
Alors que l’élagage au 1/3 de la hauteur est
toujours sans problème. En effet, au delà de ce
seuil, certaines espèces réagissent
négativement soit par perte de leur statut social
(dominant, dominé) soit par dépérissement.
Epoque d’élagage
L’époque optimale est le moment où la
cicatrisation est rapide. Elle correspond à la fin
de l’hiver et le début du printemps. On
recommande d’éviter les élagages en période
de pleine sève car le flux de sève est tellement
fort que cela peut engendrer des écoulements
de sève pouvant bloquer la cicatrisation.
Peuplements à élaguer
Les élagages doivent être réservés à des
peuplements capables de rentabiliser un tel
investissement. Ce sont des peuplements
vigoureux, susceptibles de produire du bois de
qualité. Au sein de ce peuplement, le premier
élagage concerne l’ensemble des arbres. Les
élagages suivant doivent se limiter aux tiges
les plus prometteuses, susceptibles de devenir
des arbres d’avenir et de produire du bois
d’œuvre de valeur. Pour cette raison, il est
logique de faire coïncider les opérations
d’élagage avec les éclaircies.
III-1- 1- Application aux peuplements
artificiels au Maroc
Souvent contesté, l’élagage de pénétration
permet de circuler et de mieux contrôler le
peuplement. Cependant, un seul élagage est
loin d’être suffisant. Il faut intervenir tôt et
progressivement. En effet, le calendrier
d’élagages pour chaque essence peut être
programmé selon les tableaux 9 à 10.
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79
Tableau 9. Périodicité et norme d’élagages pour le pin maritime de montagne en reboisement
Elagages Age
(ans)
Densité
(tiges/ha)
Hauteur
totale (m)
Hauteur
d’élagage (m)
1
er
élagage
2éme élagage
3éme élagage
4éme élagage
5éme élagage
5
10
15
20
25
830
830
830
533
533
2,5
5,7
8,1
9,7
10,7
0,8
1,9
2,7
3,2
3,6
Tableau 10. Périodicité et norme d’élagages pour le pin maritime de plaine en Mâamora
Elagages Age
(ans)
Densité
(tiges/ha)
Hauteur
totale (m)
Hauteur
d’élagage (m)
1
er
élagage
2éme élagage
3éme élagage
4éme élagage
5éme élagage
5
10
15
20
25
1 100
667
445
297
198
4,6
6,9
9,6
12,5
15
1,5
2,3
3,2
4,2
5
En effet, faute d’étude poussée sur la
croissance en grosseur des branches, la
périodicité des élagages est purement
indicative.
Il convient de signaler que les peuplements
naturels sont déjà vieillis (âge minimum de 40
ans). Ils sont assez bien élagués par voie
naturelle et ne sont donc pas concernés par les
calendriers proposés ci-dessus (tableaux 9 à
13).
Tableau 11. Périodicité et norme d’élagages pour pin d’Alep en reboisements à Tetouan
Elagages Age
(ans)
Densité
(tiges/ha)
Hauteur totale
(m)
Hauteur
d’élagage (m)
1
er
élagage
2éme élagage
3éme élagage
4éme élagage
5éme élagage
5
10
15
20
25
1 000
667
445
297
198
1,4
3,2
4,9
6,4
7,6
0,5
1,1
1,6
2,1
2,5
Tableau 12. Périodicité et norme d’élagages pour pin d’Alep en reboisement à Marrakech
Elagages Age
(ans)
Densité
(tiges/ha)
Hauteur totale
(m)
Hauteur
d’élagage (m)
1
er
élagage
2éme élagage
3éme élagage
4éme élagage
5éme élagage
5
10
15
20
25
800
800
800
533
533
3,4
5,3
6,8
8,2
9,5
1,1
1,8
2,3
2,7
3,2
Tableau 13. Périodicité et norme d’élagages pour pin d’Alep en reboisement à Rommani
Elagages Age
(ans)
Densité
(tige/ha)
Hauteur totale
(m)
Hauteur
d’élagage (m)
1
er
élagage
2éme élagage
3éme élagage
4éme élagage
5éme élagage
5
10
15
20
25
1 000
667
445
297
198
1,4
4,1
7,8
10,8
13,0
0,5
1,4
2,6
3,6
4,3
III-2- Eclaircies
Les éclaircies sont des opérations
d’amélioration, réalisées dans le peuplement
en croissance qui n’a pas encore atteint l’âge et
la dimension d’exploitabilité. Elles
consistent à enlever dans une coupe, les sujets
surabondants pour favoriser les meilleurs
restants.
Kastamonu Üni., Orman Fakültes iDergisi, 2011, 11(1): 68 – 84 Assmaa et al.
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80
Buts des éclaircies
Au début de la période des éclaircies, le
gaulis ou le bas-perchis compte de nombreuses
tiges à l’hectare, alors que ce même
peuplement, arrivé à maturité, n’en comptera
plus qu’une à deux centaines. Cette énorme
réduction de la densité s’obtient en partie, soit
par le jeu de la sélection naturelle, soit guidée
par l’homme qui tente de favoriser les tiges les
plus belles et les plus intéressantes. En agissant
sur la composition et sur la consistance du
peuplement, les éclaircies arrivent à rétablir le
dosage des essences, régler la production en
quantité et maintenir le sol en bon état en
gardant une proportion suffisante du sous-
étage.
Outre son caractère cultural prépondérant,
l’éclaircie fournit des produits marchands, et a
alors un caractère économique.
Date de début et Périodicité des
éclaircies
Les éclaircies débutent au stade de gaulis
ou de bas perchis et se poursuivent jusqu’à la
veille de la coupe de régénération. La même
parcelle est parcourue par plusieurs coupes
d’éclaircies successives et la rotation se définit
comme le nombre d’années qui séparent deux
coupes d’éclaircie successives
sur la même parcelle. Ainsi, la rotation peut
être définie de plusieurs manières. On
distingue ainsi :
- la rotation fixe qui peut être appliquée, de
5 à 10 ans. Elle est d’application facile mais ne
suit pas mieux la croissance du peuplement;
- la rotation mobile peut être déterminée par
le crû de la hauteur dominante (2 à 3 m), ou
lorsque celle-ci aurait gagné 10 % sur sa valeur
par rapport à l’éclaircie précédente. Ces
éclaircies, qui tiennent compte de l’évolution
des peuplements, sont dans la pratique difficile
à adopter.
Pour Boudy (1952), la rotation dépend des
essences et de la station. Elle doit être d’autant
plus courte que le sol est meilleur, que les
essences réclament de la lumière. Elle varie, en
général, de 6 à 15 ans.
Pour faciliter la gestion des peuplements
étudiés, nous proposons des éclaircies à
rotation fixe.
Intensité des éclaircies
En règle générale, les coupes éclaircies sont
plus sombre pour les essences d’ombre et
intenses pour les essences de lumière. De plus,
les éclaircies peuvent être plus fréquentes et
plus fortes dans des peuplements jeunes ou à
très haute production que dans des
peuplements âgés ou à faible production (les
arbres jeunes referment plus vite leur couvert
que les arbres âgés). Au Maroc, l’intensité des
éclaircies est réglementée par l’élimination de
1/3 des arbres à chaque passage.
Types des éclaircies
On peut très schématiquement, distinguer
deux types d’éclaircies :
1- éclaircies systématiques : applicables
pour les peuplements de structure horizontale
régulière (c’est le cas des reboisements). Elles
consistent à enlever selon un schéma
déterminé tous les arbres d’une même ligne,
2- éclaircies sélectives : consiste à travailler
durant la vie du peuplement au profit presque
exclusif des arbres d’avenir, en favorisant leur
croissances et en supprimant tous les sujets
sans valeur, encombrants, mal conformés ou
dépérissants. C’est la démarche opportune
pour les peuplements étudiés.
III-2-1- Application aux reboisements
au Maroc
La rotation fixe peut être appliquée pour
tous les peuplements artificiels, sans problème
puisqu’elle est la plus facile et la plus maniable
pour le sylviculteur. Aussi, des éclaircies
sélectives peuvent être envisagées pour ne
travailler qu’au profit des arbres d’élite. Les
âges d’exploitabilité est de 30 et 40 ans,
respectivement pour le pin maritime de plaine
et le pin maritime de montagne et il est entre
35 et 40 ans pour le pin d’Alep. La densité de
plantation est de coutume égale à 1100
tiges/ha en plaines et 830 tiges/ha dans les
reboisements de montagnes. Les programmes
d’éclaircies pour chaque forêt peuvent être
envisagés selon les tableaux 14 à 15.
Kastamonu Üni., Orman Fakültes iDergisi, 2011, 11(1): 68 – 84 Assmaa et al.
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81
Tableau 14. Norme d’éclaircie du pin maritime de montagne en reboisements
Eclaircie Age (ans) Hauteur
(m)
N
(tiges/ha)
n
(tiges/ha)
Circonférence
moyenne (cm)
Utilisations
1
er
éclaircie
2éme éclaircie
3éme éclaircie
coupe finale
10
20
30
40
5,7
9,7
11,2
11,8
830
553
369
246
277
184
123
246
21
42
63
84
Perches
Bois de mine
Bois d’industrie
Bois d’œuvre
N : densité initiale ; n : nombre d’arbres à prélever
Comparativement à la variété landaise, la
croissance en hauteur de la race maghrebiana
est plus brute. Cela se traduit par une
périodicité des coupes plus longues.
Tableau 15. Régime d’éclaircie du pin maritime de plaine en Mâamora
Eclaircie Age (ans) Hauteur
(m)
N
(tiges/ha)
n
(tiges/ha)
Circonférence
moyenne (cm)
Utilisations
1
er
éclaircie
2éme éclaircie
3éme éclaircie
4éme éclaircie
coupe finale
10
15
20
25
30
6,9
9,6
12,5
15,1
17,1
1100
733
489
326
217
367
244
163
109
217
31
46
62
77
93
Perches
Bois de mine
Bois d’industrie
Bois d’oeuvre
Bois d’œuvre
N: densité initiale; n: nombre d’arbres à prélever
Pour cette essence, l’accroissement en
hauteur dominante est plus élevé par rapport
aux autres essences. Les crûs de 1 à 2 m sont
atteints largement en 5 ans, période retenue
comme rotation des coupes.
Tableau 16. Norme d’éclaircie du pin d’Alep en reboisements à Tetouan
Eclaircie Age (ans) Hauteur
(m)
N
(tige / ha)
N
(tige / ha)
Circonference
moyenne (cm)
Utilisations
1
er
éclaircie
2éme éclaircie
coupe finale
20
30
40
6,4
8,7
10,2
830
553
369
277
184
369
36
54
72
Bois de mine
Bois d’industrie
Bois d’industrie
Tableau 17. Norme d’éclaircie du pin d’Alep en reboisement à Marrakech
Eclaircie Age
(ans)
Hauteur
(m)
N
(tiges/ha)
n
(tiges/ha)
Circonférence
moyenne (cm)
Utilisations
1
er
éclaircie
2éme éclaircie
coupe finale
15
25
35
6,8
9,5
10,9
830
553
369
277
184
369
30
50
70
Bois de mine
Bois d’industrie
Bois d’industrie
Tableau 18. Norme d’éclaircie du pin d’Alep en reboisement de Rommani
Eclaircie Age
(ans)
Hauteur
(m)
N
(tiges/ha)
n
(tiges/ha)
Circonférence
moyenne (cm)
Utilisations
1
er
éclaircie
2éme éclaircie
3éme éclaircie
4éme éclaircie
coupe finale
15
20
25
30
35
7,8
10,8
13,1
14,9
16,4
1100
733
489
326
217
367
244
163
109
217
34,2
46
57
68,4
79,8
Bois de mine
Bois d’industrie
Bois d’industrie
Bois d’industrie
Bois d’oeuvre
III-2-2- Application aux peuplements
naturels au Maroc
Dans le but de proposer un calendrier des
éclaircies pour les peuplements naturels, on
s’est basé sur les mêmes règles adoptées en
reboisements (rotation fixe tous les 10 ans et
éclaircie sélective). L’âge d’exploitabilité varie
de 60 à 75 ans pour le pin maritime de
montagne et de 75 à 80 ans pour le pin d’Alep.
III-2-2-1- Pin maritime de montagne
Pour cette essence, on signale que la pinède
de Tamrabta a été incendiée en été 2 001et ne
se voit concernée par l’opération, tout au
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moins à moyen terme. Les autres peuplements
naturels sont dans l’ensemble à l’état de futaie
avec des accroissements relativement faibles.
Si on considère un âge d’exploitabilité de 70
ans comme cela a été retenu pour la forêt de
Tamrabta (CREA de Meknes, 1984), les
programmes d’éclaircies pour chaque forêt
peuvent être envisagés, selon les tableaux 19 à
22.
Tableau 19. Norme d’éclaircie du pin maritime en peuplement naturels à Tamjout
Eclaircies Age
(ans)
Hauteur
(m)
N
(tiges/ha)
n
(tiges/ha)
Circonférence
moyenne (cm)
Utilisations
1
er
éclaircie
2éme éclaircie coupe
définitive
50
60
70
12,8
13,8
14,5
600
400
267
200
133
267
65
78
91
Bois d’industrie
Bois d’oeuvre
Bois d’œuvre
Tableau 20. Norme d’éclaircie du pin maritime en peuplement naturels : forêts de Madissouka,
Tidiouine et Kharbouch
Eclaircies Age
(ans)
Hauteur
(m)
N
(tiges/ha)
n
(tiges/ha)
Circonférence
moyenne (cm)
Utilisations
1
er
éclaircie
2éme éclaircie
3éme éclaircie
coupe définitive
40
50
60
70
12,9
14,3
15,3
15,9
600
400
267
178
200
133
89
178
56
70
84
98
Bois d’industrie
Bois d’industrie
Bois d’oeuvre
Bois d’oeuvre
Tableau 21. Norme d’éclaircie du pin maritime en peuplement naturels de Bouhachem et Azrou
Akchar
Eclaircies Age
(ans)
Hauteur
(m)
N (tiges/ha) n
(tiges/ha)
Circonference
moyenne (cm)
Utilisation de bois
1
er
éclaircie
2éme éclaircie
coupe définitive
50
60
70
9,5
9,7
9,8
780
520
347
260
173
347
65
78
91
Bois d’industrie
Bois d’oeuvre
Bois d’œuvre
6.2.7.2. Pin d’Alep
Tableau 22. Norme d’éclaircie du pin d’Alep en peuplement naturel de Zerkten-Amezmiz
Eclaircie Age (ans) Hauteur
(m)
N
(tiges/ha)
n
(tiges/ha)
Circonférence
moyenne (cm)
Utilisations
1
er
éclaircie
2éme éclaircie
coupe définitive
60
70
80
9,8
10,6
11,3
427
285
190
142
95
190
78
91
98
Bois d’oeuvre
Bois d’œuvre
Bois d’œuvre
Conclusion Generale
Le travail abordé dans le cadre de cette
étude concerne l’étude de production, et
croissance des principales espèces de
reboisement au Maroc à savoir le pin maritime
de plaine et de montagne et le pin d’Alep.
Vu leur contribution économique non
négligeable et leur importance en matière de
reboisement, le pin maritime de montagne et
de plaine et le pin d’Alep, ont fait l’objet
d’étude. En effet, nous avons présenté les tarifs
de cubage des peuplements naturels et
artificiels de ces essences et une synthèse des
différents résultats de croissance des études
anterieurs.
De cette étude on a pu conclure que :
- la variabilité des milieux de point de vue
écologique, édaphique et topographique
influence sur la capacité de production ;
- le pin maritime de montagne est plus
productif dans un bioclimat humide que dans
des bioclimats sub-humide et semi-aride
(Alaoui, 2002);
- les plantations du pin maritime de plaine
ne réussiessent que sur le littoral atlantique où
les températures estivales sont atténuées et où
l’hygrométrie de l’air est relativement forte.
- la comparaison des résultats de la
productivité des différentes études réalisés sur
le pin maritime de plaine avec celle de
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montagne, fait ressortir que la variété de plaine
(Pinus pinaster var. atlantica) plantée au
Maroc sur le littoral atlantique est plus
productive que la variété de montagne. On
peut ainsi conclure et préconiser le
reboisement de la variété landaise (atlantica)
sur la frange atlantique et la variété
maghrebiana de l’intérieur du pays.
- comparativement avec son congénère le
pin maritime de montagne (Pinus pinaster var.
maghrebiana) en peuplement artificiel dont
l’accroissement varie de 5,845 m3/ha/an à
1,265 m3/ha/an, le pin d’Alep (Pinus
halepensis) en peuplement artificiel est
beaucoup moins productif. Il en est de même
pour les plantations de pin maritime de plaine
dont l’accroissement varie de 7,176 m3/ha/an à
5,129 m3/ha/an en Maamora.
Par ailleurs, les résultats enregistrés pour le
pin d’Alep sont décourageants et ils sont loin
du seuil fixé par le Plan National de
Reboisement (AEFCS, 1970) pour les anciens
programmes réguliers de reboisement. Ces
valeurs de la production moyenne des
plantations artificielles étudiées restent dans
l’ensemble assez intéressantes par rapport à
celles obtenues dans les peuplements naturels.
Les efforts de reboisement, en matière de
production de bois d’œuvre et d’industrie aussi
bien en qualité qu’en quantité, restent
tributaires de l’application de méthodes
sylvicoles adéquates comme l’élagage et
l’éclaircie. En effet les interventions doivent se
pratiquer en temps utile pour ne pas
compromettre la croissance des sujets
considérées comme arbres d’avenir.
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