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RESUME
L’Afrique du Nord, et le Maroc en particulier, reste parmi les régions peu étudiées de point de
vue génétique. La connaissance de la structure génétique des populations de cette aire géographique
est plus que souhaitable. Les études génétiques, appuyées par les données archéologiques et
linguistiques nous permettent de bien définir une position anthropo- génétique à nos populations
dans leur contexte Méditerranéen. Dans notre travail, plusieurs marqueurs génétiques qui font l’objet
des études en génétique humaine ont attirés notre attention. L’étude de la diversité génétique de la
population marocaine à travers ces marqueurs génétiques est particulièrement motivée par un double
intérêt : fondamentale (Anthropologique) et appliquée (Médico-légale).
Dans un premier temps, nous avons effectué une analyse à un niveau micro- géographique
afin de contribuer à la caractérisation de la population du Sud du Maroc. L’étude a porté sur six
populations représentant cette région, et qui sont CHTOUKA, GUELMIM, HAHA, OUARZAZATE, TATA et
ZAGORA. Nous nous somme intéressés à l’analyse de sept loci (ACE, TPA25, PV92, APO, FXIIIB, B65 et
HS3.23) correspondant à des phénomènes d’insertion Alu. Le profil de variabilité des loci étudiés est
généralement, similaire à celui des autres populations préalablement décrites. L’analyse à travers
l’indice de diversité génétique intra- région FST, nous a permis de révéler une certaine hétérogénéité
génétique. En effet, dans les sociétés traditionnelles, l’organisation dans des structures tribales,
pourrait être à l’origine de l’hétérogénéité des populations, sous l’effet rapide de la dérive génétique.
De même, l’analyse hiérarchique de la diversité a révélé que la diversité génétique totale est souvent
attribuée à la diversité intra- population qu’à la diversité inter- populations. Les analyses de relations
génétiques de nos populations, avec les autres groupes Nord Africains et Méditerranéens, ont révélé
une importante contribution Africaine dans le pool génétique des populations de la partie sud du
Maroc. Ceci suggère un flux génique sub-saharien continu dans le Maghreb, à travers le Sahara selon
un gradient décroissant du Sud au Nord.
Dans un deuxième temps, nous avons choisi d’étudier la diversité génétique de la population
de CASABLANCA à travers l’analyse de six microsatellites (THO1, TPOX, CSF1PO, VWA, FESFPS et F13A1).
La population se caractérise par une forte hétérogénéité intra- population, due aux mouvements
migratoires qu’a connu cette ville des populations de diverses origines ethniques et de différentes
régions du Maroc. L’arbre phylogénétique et l’analyse en composantes principales montrent des
affinités importantes entre les populations marocaines. Cependant, cette population de Casablanca se
détache, soulevant une influence sub-saharienne. Par conséquence, quoiqu’un flux génique sub-
saharien est trouvé être continu selon un gradient décroissant du sud au nord, il pourrait existé des
parties du nord, telle que Casablanca, ville métropole, qui a subi une contribution Africaine élevée.
Concernant l’application des marqueurs étudiés en médecine légale, il semble que les
insertions Alu peuvent être développées afin de mettre au point une technique d’identification rapide
et moins coûteuse. En effet, l’utilisation de plusieurs loci intéressés par les insertions Alu, en
particulier celles appartenant à des familles récentes, permet d’augmenter le pouvoir de
discrimination et ainsi pourrait aider dans les technologies des identifications génétiques et les tests de
paternité. S’agissant des microsatellites, les six STRs ont montré une variabilité considérable par
rapport à celle des insertions Alu. De plus, ces marqueurs ont une probabilité d’exclusion
suffisamment élevée et une probabilité de coïncidence très faible.
Finalement, concernant le polymorphisme du système sanguin ABO, l’analyse nous a permis
d’actualiser et de bien préciser la distribution des fréquences phénotypiques et géniques du système
dans la population du Souss, sur une série jamais égalée. Les fréquences géniques retrouvées sont
19.49% (ABO*A), 9.25% (ABO*B) et 71.26% (ABO*O). De plus, l’analyse a montré que l’allèle A,
prédominant chez les Européens, décroît du Nord au Sud du Maroc, alors que, l’allèle O, considéré
comme marqueur des populations sub-sahariennes, augmente du Nord au Sud du pays. Les résultats
illustrent que le mélange à travers le Sahara pourrait être achevé par un flux génique continu entre les
deux groupes de populations, créant un clin de mélange plus fort dans les parties Sud de Maghreb.
Mots Clés : Population marocaine, Diversité génétique, Insertions Alu, microsatellites, système ABO,
Influence Sub-saharienne.