Technical ReportPDF Available

Problèmes d'électrification urbaine au Cameroun: diagnostic et proposition de solutions curatives

Authors:

Abstract and Figures

Les quartiers de certaines principales villes du Cameroun sont frappés par des perturbations de réseaux et coupures d'électricité fréquentes. Ce qui entraîne souvent le ralentissement de l'activité économique journalière et impacte sur le quotidien des habitants dans des villes comme Douala. Le principal distributeur d'énergie électrique dans ces villes rencontre aussi d'énormes problèmes de défaillances techniques au niveau de ses différents réseaux de transport et de distribution causées par les usagers et l'urbanisation massive. Cet article fait donc le diagnostic de ces problèmes d'électrification urbaine vécus par le distributeur et les usagers. Les résultats d'une analyse qualitative des maux qui minent l'électrification urbaine, a permis de ressortir les causes et les effets des dysfonctionnements des réseaux publics de distribution et des matériels des installations intérieures (des usagers) de certains quartiers. Quelques remèdes relatifs à l'absence de culture de sécurité chez les usagers, l'absence d'un contrôle systématique des installations intérieures et en rapport avec la mauvaise qualité de tension aux points de livraison ont été proposés.
: cohabitation populations et réseau électrique en milieu urbain 3.2. Absence d'un contrôle systématique des installations intérieures L'absence d'un texte officiel d'application des articles 75, 76 et 77 de la loi du 14 décembre 2011, ne permet pas de résoudre l'épineux problème de prolifération des installations intérieures de qualité douteuse. L'article 10 sur les installations électriques intérieures de l'Arrêté n° 00000013/MINEE du 26 janvier 2009 est muet sur l'organisation et le fonctionnement d'un contrôle par rapport aux normes homologuées des installations électriques des usagers. Ceci est bien justifié par le fait que les fonctions de distributeurs sont incompatibles avec celles de contrôleurs d'installations intérieures et des matériels électriques [8]. Cependant, l'article 79 de la même loi N° 2011/022 oblige le distributeur actuel à exiger un certificat de conformité avant de mettre sous tension une installation nouvelle ou rénovée. Il faut reconnaître que la mise en application de cet article 79 est confrontée aux réalités locales sur le terrain, d'où la situation déplorable actuel : électrocution, incendies et autres accidents mortels liés à la prolifération des installations intérieures non conformes. Les usagers raccordent aujourd'hui aux réseaux de distribution des appareils et équipements électriques qui affectent souvent substantiellement le fonctionnement du réseau et la qualité de tension. Dans les domestiques et les petites entreprises, ont peux citer les manquements à la conformité régulièrement rencontrés suivants : Installations intérieurs réalisées par des non professionnels; Appareillage de bas de gamme; Equipements électriques polluants (pollution harmonique) ; Protection contre les contacts indirects inexistante; Protection surdimensionnées et sélectivité de protection inexistante; Absence de circuits de mise à la terre; Surcharges des prises de courant; Rallonges électriques de fortune; Non-respect de zones d'utilisation de matériel électrique. Ces manquements à la conformité sont souvent la cause de la majorité des incidents rencontrés dans les réseaux de distribution. Leurs effets directs sur les réseaux de distribution sont nombreux. On peut citer entre autres : L'échauffement des conducteurs des lignes BTA et HTA, avec pour conséquences l'augmentation de la flèche pour les lignes aériennes HTA et le risque de court-circuit dans les câbles enterrés ; Surcharges temporaires des transformateurs de distribution avec risque de détérioration ; Déséquilibre du système triphasé des tensions du réseau avec risque de survoltage ou dévoltage de certaines phases en BTA (tensions au-delà des limites de tolérance de ±10% de la valeur nominale).
… 
Content may be subject to copyright.
© A. Moukengué Imano, Novembre 2015
Problèmes d'électrification urbaine au Cameroun: diagnostic et
proposition de solutions curatives
Adolphe MOUKENGUE IMANO
Equipe de Recherche en Systèmes d’Energie Electrique
Laboratoire d’Electronique, Electrotechnique, Automatique et de Télécommunications
Université de Douala, Cameroun
Email: moukengue@univ-douala.com
Résumé
Les quartiers de certaines principales villes du Cameroun sont frappés par des perturbations de
réseaux et coupures d’électricité fréquentes. Ce qui entraîne souvent le ralentissement de l’activité
économique journalière et impacte sur le quotidien des habitants dans des villes comme Douala. Le
principal distributeur d’énergie électrique dans ces villes rencontre aussi d’énormes problèmes de
défaillances techniques au niveau de ses différents réseaux de transport et de distribution causées
par les usagers et l’urbanisation massive. Cet article fait donc le diagnostic de ces problèmes
d’électrification urbaine vécus par le distributeur et les usagers. Les résultats d’une analyse qualitative
des maux qui minent l’électrification urbaine, a permis de ressortir les causes et les effets des
dysfonctionnements des réseaux publics de distribution et des matériels des installations intérieures
(des usagers) de certains quartiers. Quelques remèdes relatifs à l’absence de culture de sécurité chez
les usagers, l’absence d’un contrôle systématique des installations intérieures et en rapport avec la
mauvaise qualité de tension aux points de livraison ont été proposés.
Mots clés: électricité, réseau public de distribution, sécurité, installation intérieure, distributeur.
1. Introduction
Indisponibilité du réseau de distribution de l’énergie électrique dans certains quartiers populaires des
grandes villes au Cameroun, n’est pas toujours synonyme de délestages prévus ou programmés par
le distributeur d’énergie électrique. Les causes du dysfonctionnement d’un réseau public de
distribution dans les centres urbains peuvent être multiples et complexes au Cameroun comme dans
les autres pays d’Afrique subsaharienne. La plupart des causes sont connues et leurs effets aussi
vécus presqu’au quotidien par les distributeurs aussi bien que par les usagers des réseaux publics
urbains. Les conséquences des perturbations des réseaux de distribution et des interruptions
inattendues brèves ou prolongées des fournitures d’énergie électrique dans les grandes villes sont
nombreuses, on peut citer par exemple :
les coûts de gestion du réseau urbain relativement très élevés,
le ralentissement de l’activité économique dans les petites industries (secteur formel et
informel),
le vieillissement précoce des appareils et équipements électriques chez les usagers,
la facturation par le distributeur d’une énergie pas normalement consommée par les usagers,
l’exposition des usagers et autres populations aux risques et dangers du courant électrique.
Il est important de rappeler, que l’électricité est un bien de première nécessité dont l’accès au
Cameroun est reconnu comme un droit. Elle est devenue indispensable à la vie courante et
constitue une composante essentielle au développement du Cameroun. Les besoins mondiaux en
électricité et particulièrement ceux du Cameroun ne cessent d’augmenter, 877 GWh en 2000 contre
1239 GWh en 2006 (en BTA) [1], de ce fait la production d’électricité devient un défi majeur pour les
années futures. Malheureusement, on observe une sous-utilisation de la puissance installée; la
quantité d’énergie effectivement distribuée est extrêmement réduite à cause des énormes défaillances
techniques du réseau de transport et de distribution de l’énergie; les pertes relatives représentent
entre 30 et 40% du productible, comme illustré à travers la Figure 1 [2].
L’électrification urbaine au Cameroun présente donc de nombreux problèmes que nous allons essayer
d’analyser, et suggérer des voies de sortie d’une situation très embarrassante des populations de nos
villes qui sont devenues très dépendants de l’électricité. Nous allons cependant juste nous limiter à
une analyse qualitative des maux qui minent l’électrification urbaine, en s’appuyant aussi sur les
© A. Moukengué Imano, Novembre 2015
textes régissant le secteur de l’électricité au Cameroun. Nous dégagerons quelques suggestions à la
fin, ceci dans le but d’apporter une contribution à l’amélioration et surtout à la modernisation du
secteur d’électricité au Cameroun.
Figure 1 : contribution des différents intervenants au tarif d’électricité [2]
2. Rôle de l’électricité et les normes du secteur d’électricité au Cameroun
L’accès à l’énergie électrique dans les pays émergents, et surtout des pays d’Afrique subsaharienne,
est une priorité absolue et un défi majeur pour le développement tant économique que social de ces
pays et de leurs populations. En effet, l’électricité constitue également un moteur indispensable pour
le développement socio-économique de ces pays avec nécessairement une amélioration des
conditions de vie et de santé. Elle peut donc contribuer à l’amélioration du niveau de vie des
populations et à la réduction de la pauvreté et ainsi que de la petite criminalité en milieux urbaines.
L’électricité participe également à la création et le développement d’activités indispensables à la
croissance économique [3]. De manière particulière, l’électricité participe à la création et le
développement d’activités indispensables à la croissance économique portée également par un
secteur informel très actif dans les grandes pétroles comme par exemple Lagos, Douala, Libreville,
Brazzaville, Cotonou et autres.
Le déficit en infrastructure de transport et de distribution d’énergie électrique étant synonyme de frein
économique, chaque pays est condamné à aller vers la modernisation et le développement de son
secteur d’électricité. Tout le monde est à la recherche d’un modèle assurant l’adéquation entre ses
moyens économiques et les mutations du paysage énergétique.
2.1. Rôle de l’électricité dans les villes et sa qualité
L’électricité jouera un rôle clé dans les trois défis majeurs à relever par le secteur énergétique pour les
villes en développement. A travers cette déclaration Jean-Paul Bouttes et all. [4] veulent ainsi faire
allusion à l’urbanisation massive, les problèmes environnementaux générés par une industrialisation
galopante et à l’approvisionnement en énergie face à la demande croissante risquant de dépasser
l’offre. Dans la plupart des pays développés, les politiques publiques ont décidé d’encourager
l'innovation. L’enjeu étant de réaliser suffisamment d’efforts de recherche et développement (les
Universités et centre de recherche sont indexés) pour faire émerger les nouvelles technologies. Le
résultat aujourd’hui est la modernisation des systèmes électriques face aux mutations du paysage
énergétique. Par exemple, les européens privilégient le déploiement des technologies de réseaux
intelligents plutôt que le remplacement et le renforcement massif des réseaux, ceci dans le but
d’assurer une livraison d’électricité plus efficace, économiquement viable et sûre [5].
Les grandes villes ou capitales économiques d’Afrique subsaharienne (Douala par exemple) sont
particulièrement caractérisées par une évolution explosive des habitations et nombre d’habitants par
kilomètre carré. Ce qui peut correspondre ici à une évolution de la puissance électrique installée par
kilomètre carré dépassant les prévisions acceptables en dimensionnement et structuration de réseaux
HTA/BTA. Mais ceci ne devrait pas constituer un obstacle au rêve « électrique » des populations de
ces villes, qui est naturellement de s’arrimer à la modernité « électrique ». Ceci peut aussi justifier
l’exode rural vécu par ces villes. En effet, « l’électricité doit sortir du mur » (dans un langage
camerounais bien connu) et être disponible à tout moment et en toute sécurité. Les entreprises
© A. Moukengué Imano, Novembre 2015
nationales en charge de la distribution de l’énergie électrique ont donc le devoir d’assurer la continuité
de service, c’est à :
réduire les coupures d’alimentation en nombre et en durée vis-à-vis de leurs abonnés, et
développer des actions de maintenance et de dépannage sur le réseau de distribution.
Ceci renforce la performance économique et opérationnelle du réseau de distribution en offrant les
meilleurs standards de qualité de fourniture d’électricité.
Le rôle de l’électricité n’est nullement pas de tuer, comme le dit déjà le slogan en matière de
prévention de risques d’électrocution de l’ancien AES-SONEL (« l’électricité tue» ou (« l’électricité
peut tuer»). Ceci est vrai si et seulement si la qualité d’énergie électrique est assurée par les
distributeurs, et que les biens et les personnes sont aussi protégés contre les effets des perturbations
(de fonctionnement) du réseau de distribution. En effet, les perturbations ne doivent pas être subies
comme une fatalité, car des solutions existent. La mise en œuvre de ces solutions dans le respect des
règles de l’art permettent d’obtenir une qualité d’alimentation personnalisée adaptée aux besoins de
l’industrie et de l’habitat [6].
Il est à retenir qu’en zones urbaines et en situation normale, les distributeurs d’énergie électrique ont
pour devoir de fournir de l’énergie électrique aux industries et aux ménages en tenant compte de
plusieurs objectifs contraignants tels que [7, 8]:
continuité et qualité de service,
sécurité des biens et des personnes,
souplesse et confort d’exploitation,
compétitivité commerciale.
2.2. Les lois et règlementations en matière de distribution de l’énergie électrique
Le secteur de l’énergie électrique ou de l’électricité est régit dans chaque pays par des lois ou un
ensemble de textes adoptés, votés et/ou promulgués par l’autorité compétente. On se souvient de la
loi du 15 juin 1906 sur les distributions de l’énergie en France, qui a déjà été plusieurs fois modifiée
par des textes ou ordonnances relatives à la modernisation et le développement du secteur
d’électricité. La fine modification apportée le 28 juillet 2015 à la loi allemande du 13 décembre 1935
sur le secteur de l’électricité, démontre une fois de plus la volonté de certains pays de tenir le taureau
par les cornes en matière de modernisation de ce secteur et de l’arrimage aux nouvelles technologies.
Au Cameroun, l’Assemblé Nationale a délibéré et adopté, le Président de la République a promulgué
le 14 décembre 2011 la loi 2011/022 régissant le secteur d’électricité au Cameroun [8]. Cette loi
abroge toutes les dispositions antérieures contraires et relatives aux lois :
N° 98/022 du 24 décembre 1998,
N° 020 du 26 november 1983.
Cette loi est complétée par un décret d’application signé par le Premier Ministre le 24 septembre 2012
[9]. Il est à noter dans la loi en vigueur, que le Cameroun a opté naturellement pour la modernisation
et le développement de son secteur d’électricité. Ceci pas pour principalement faire face aux
mutations du paysage énergétique, comme dans les pays européens, mais pour particulièrement faire
face aux problèmes d’électrification urbaine et rurale en
garantissant la continuité et la qualité des prestations,
précisant les règles de protection des intérêts des consommateurs sur le plan des tarifs et des
conditions de fourniture d’électricité et de sécurité des services,
précisant les règles de protection de l’environnement dans le secteur de l’électricité.
L’électricité est considérée comme un bien meuble par nature, consomptible en fongible, et ses
distributeurs sont soumis à des obligations particulières qui leur sont imposées dans le cadre du
service public, notamment celle de fournir cette l’électricité à toute personne physique ou morale
établie sur le territoire de leur concession, suivant les conditions fixées dans les cahiers de charges
[8]. Ces conditions intègrent aussi les différentes mesures de protection des personnes et des biens
contre les effets et des perturbations de fonctionnement provoquées par le non-respect des normes
relatives à la distribution et gestion des réseaux de distribution, en ce qui concerne aussi
l’électrification urbaine. La gestion des réseaux publics de distribution au Cameroun revient
aujourd’hui exclusivement à la société ENEO CAMEROON S.A., un second avenant du contrat-cadre
de concession ayant été signé avec l’état du Cameroun le 7 août 2015 à Yaoundé [10].
Dans ses articles 79 et 80, la loi du 14 décembre 2011 revient sur la conformité des installations aux
règlements et normes de sécurité et précise les obligations du distributeur et de l’usager du réseau
public de distribution de l’énergie électrique. Dans l’article 5 de la même loi, il est précisé que les
installations électriques des usagers sont caractérisées au point de livraison [8]:
© A. Moukengué Imano, Novembre 2015
usagers BTA : par les bornes de sortie du ou des compteurs ou fusibles calibrés et plombés
ou des disjoncteurs plombés si ceux-ci sont placés après le compteur ;
usagers HTA : par les isolateurs d’ancrage avant l’entrée du poste de transformation de
l’usager ou boîte de l’extrémité du câble dans le cas des réseaux souterrains, isolateurs ou
boîtes compris.
En matière de qualité de service et en ce qui concerne la qualité de courant, le règlement du service
de distribution publique d’électricité au Cameroun [11] dans son l’article 14 stipule que l’électricité est
distribuée sous la forme d’un système triphasé ou monophasé
à la fréquence 50 Hz avec une tolérance admise de ±5%,
sous la tension nominale 220/380 volts avec une tolérance admise de ±10%.
La valeur minimale du facteur de puissance est de 0,80. Il peut être ajusté à la hausse par
décision de l’ARSEL, sur proposition du distributeur.
Il est tout de même nécessaire de rappeler que tous les pays européens et ainsi que la plupart des
pays africains et asiatiques utilisent une tension nominale comprise entre 220/380 volts et 240/400
volts. De même, au cours des années 1980, l'harmonisation décidée par l’Europe a abouti au choix
d'une tension de 230/400 volts avec une fréquence de 50 Hz. La tension du réseau public de
distribution d'électricité basse tension passe alors progressivement de 220/380 volts à 230/400 volts
[12]. Cette harmonisation permet aujourd'hui d'utiliser sans problème un appareil électrique acheté
dans un pays européen dans n'importe quel autre pays d’Europe. Est-ce que les appareils achetés en
Europe peuvent aujourd’hui fonctionner sans problème dans un réseau de distribution base tension
camerounais, surtout dans les réseaux urbains de distribution très perturbés?
3. Les maux qui minent l’électrification urbaine au Cameroun
On se souvient encore de l’incendie qui a ravagé le 15 décembre 2009 le marché central de la ville de
Douala, et causé une destruction importante des biens. La thèse de mauvaises installations et les
branchements anarchiques avait été soulevée [13]. Tout récemment, le 13 août 2015, le marché
Congo de la même ville de Douala a une fois de plus été la cible d’un incendie à cause d’un
branchement anarchique [14]. La cause principale de tout ce sinistre n’est autre que le non-respect du
règlement du service de distribution publique d’énergie électrique et la loi régissant le secteur
d’électricité au Cameroun par les usagers et les distributeurs.
3.1. Absence de culture de sécurité chez les usagers
Le constat est amer comme présenté à la Figure 2, nombreux usagers des réseaux de distribution de
l’énergie électrique dans les quartiers des grandes villes du Cameroun, comme dans beaucoup
d’autres pays d’Afrique subsaharienne, partagent leurs espaces de vie avec les poteaux et câbles
électriques sous tension de ces réseaux publics. De même, il est normal dans certains ménages ou
petites entreprises industrielles, de trouver des installations intérieures qui ne respectent aucune
norme homologuée de sécurité. Est-ce une fatalité, face à ce comportement des usagers, ou encore il
s’agit simplement d’un problème économique (populations relativement pauvre)? Arouna OLOULADE,
Directeur de la Distribution de la société nationale béninoise SBEE, faisait déjà le constat suivant : ce
n’est pas l’énergie électrique qui est dangereuse mais plutôt l’absence de culture de la prévention
[15]. Ces manquements relatifs à la sécuriélectrique impactent sur le fonctionnement et le plus
souvent sur la disponibilité du réseau de distribution dans les centres urbains, où l’activité économique
et les commodités dans les ménages dépendent entièrement de l’électricité.
Dans certains quartiers des villes comme Douala, le distributeur est amené régulièrement à rappeler à
l’ordre certains constructeurs d’immeubles privés d’habitation, qui ne respectent pas les distances de
sécurité par rapport aux lignes aériennes HTA existantes. La Figure 2 en est une illustration, un
transformateur au dessus d’une petite boutique de quartier. Le plus souvent, le distributeur est obligé
de modifier ou changer par endroits les armements ou certains supports de ligne de distribution HTA,
après le constat. Avant ce constat et le temps d’implémenter une solution adéquate, un incident est
vite arrivé pour ces usagers souvent sans notions élémentaires de sécurité. Destruction de biens et
mord d’homme peuvent s’en suivre, avec souvent pour effet la perturbation du réseau de distribution.
Malgré les engagements pris par le distributeur dans sa politique de sécurité approuvée par son
Directeur Général [10], les usagers restent toujours imperturbable dons leur rôle de source principale
de perturbations des réseaux de distribution.
© A. Moukengué Imano, Novembre 2015
Figure 2 : cohabitation populations et réseau électrique en milieu urbain
3.2. Absence d’un contrôle systématique des installations intérieures
L’absence d’un texte officiel d’application des articles 75, 76 et 77 de la loi du 14 décembre 2011, ne
permet pas de résoudre l’épineux problème de prolifération des installations intérieures de qualité
douteuse. L’article 10 sur les installations électriques intérieures de l’Arrêté n° 00000013/MINEE du 26
janvier 2009 est muet sur l’organisation et le fonctionnement d’un contrôle par rapport aux normes
homologuées des installations électriques des usagers. Ceci est bien justifié par le fait que les
fonctions de distributeurs sont incompatibles avec celles de contrôleurs d’installations intérieures et
des matériels électriques [8]. Cependant, l’article 79 de la même loi N° 2011/022 oblige le distributeur
actuel à exiger un certificat de conformité avant de mettre sous tension une installation nouvelle ou
rénovée. Il faut reconnaître que la mise en application de cet article 79 est confrontée aux réalités
locales sur le terrain, d’où la situation déplorable actuel : électrocution, incendies et autres accidents
mortels liés à la prolifération des installations intérieures non conformes.
Les usagers raccordent aujourd’hui aux réseaux de distribution des appareils et équipements
électriques qui affectent souvent substantiellement le fonctionnement du réseau et la qualité de
tension. Dans les domestiques et les petites entreprises, ont peux citer les manquements à la
conformité régulièrement rencontrés suivants :
Installations intérieurs réalisées par des non professionnels;
Appareillage de bas de gamme;
Equipements électriques polluants (pollution harmonique) ;
Protection contre les contacts indirects inexistante;
Protection surdimensionnées et sélectivité de protection inexistante;
Absence de circuits de mise à la terre;
Surcharges des prises de courant;
Rallonges électriques de fortune;
Non-respect de zones d’utilisation de matériel électrique.
Ces manquements à la conformité sont souvent la cause de la majorité des incidents rencontrés dans
les réseaux de distribution. Leurs effets directs sur les réseaux de distribution sont nombreux. On peut
citer entre autres :
L’échauffement des conducteurs des lignes BTA et HTA, avec pour conséquences
l’augmentation de la flèche pour les lignes aériennes HTA et le risque de court-circuit dans les
câbles enterrés ;
Surcharges temporaires des transformateurs de distribution avec risque de détérioration ;
Déséquilibre du système triphasé des tensions du réseau avec risque de survoltage ou
dévoltage de certaines phases en BTA (tensions au-delà des limites de tolérance de ±10% de
la valeur nominale).
© A. Moukengué Imano, Novembre 2015
Les pertes techniques importantes dans les réseaux de transport et de distribution sont aussi une
conséquence de ces manquements.
3.3. Mauvaise qualité de tension
3.3.1. Causes et effets de la mauvaise qualité de tension chez les usagers
Les effets d’une alimentation dégradée sont très palpables dans les grandes villes du Cameroun. Le
distributeur est constamment accusé et blâmé pour destruction indirects des matériels électriques par
les usagers à Douala comme à Yaoundé. En effet, les usagers dans certains quartiers sont victimes
de vieillissement précoce et dysfonctionnement fréquent de leurs appareils et équipements
électriques. On constate que les entreprises et ateliers de maintenance dans ces villes sont de plus en
plus sollicités, dans la maintenance des matériels comme des ventilateurs, des climatiseurs, des TV et
autres appareils électroniques.
De nombreux problèmes de qualité tension résultent du fonctionnement simultané de types divers de
matériel incompatible. Des matériels comme des grosses machines anormalement alimentées sont ici
les principaux coupables. Dans le cas des principales villes du Cameroun, la mauvaise qualité de
tension est due :
à la surcharge des transformateurs de distribution dans certains quartiers (fraude de
puissance et branchements pirates par les usagers) ;
aux perturbations du réseau par endroit par les installations intérieures non conformes (usines
clandestins raccordées comme clients BTA, ou boulangeries et ateliers de chaudronnerie
raccordés anormalement comme clients BTA) ;
manœuvres et défauts transitoires sur les réseaux.
On observe constamment les variations anormales de la valeur efficace de la tension d’alimentation et
la fréquence. Il s’agit ici des variations qui vont au-delà des tolérances admises au Cameroun: de
±10% pour la tension et de ±5% pour la fréquence [11]. Si ces variations anormales sont
permanentes, elles peuvent avoir des effets destructifs sur les appareils et équipements électriques
des usagers.
Les microcoupures et creux de tensions sont plus dangereux pour les usagers et contribuent un peu
plus à la destruction ou vieillissement précoce du matériel électrique. Dans les villes comme Douala,
la plupart des microcoupures sont entraînées par un matériel souvent mal installé chez les usagers:
plusieurs gros moteurs en démarrage direct à la fois dans les menuiseries des quartiers ; appareils de
soudure en direct et en fonctionnement simultané.
3.3.2. Mesure et vérification de la mauvaise qualité de tension chez certains usagers
L'existence d'un problème de qualité de tension n’est plus aujourd’hui très difficile à déterminer en
recourant aux appareils de mesure adéquats et disponible sur le marché. Nous avons voulu vérifier
l’ampleur du phénomène de mauvaise qualité de tension chez certains usagers de la ville de Douala,
et avons de ce fait utilisé un appareil de mesure adéquat : Energy cost measuring device Energy
Logger 4000 de chez VOLTCRAFT.
Nous avons en effet procéder à un enregistrement chronologique des données dans une installation
intérieure d’un abonné monophasé BTA et dans une autre installation intérieure basse tension
d’abonné HTA. Résultats pour les valeurs de tensions et de fréquences sont présentés dans les
Tableaux 1 à 3.
Tableau 1 : valeurs efficaces de la tension monophasée en volts d’un client raccordé dans réseau
public BTA au quartier Ndogbong
Lundi à vendredi Week-end
Jour (06h – 18h) Nuit (18h – 06h) Jour (06h – 18h)
Tension
maximale Tension
minimale Tension
maximale Tension
minimale Tension
maximale Tension
minimale
Plus grande
valeur mesurée 241,8 217,5 260,2 228,7 240,2 221,3
Plus petite valeur
mesurée 238,5 205,5 237,1 208,4 239,7 212,5
Moyenne 240,1 213,4 240,3 220,6 240,0 218,0
V 36,3 51,8 27,7
V
moyen
26,7 21,7 22
© A. Moukengué Imano, Novembre 2015
Tableau 2 : valeurs de la fréquence en Hertz d’un client raccordé dans réseau public BTA au quartier
Ndogbong
Lundi à vendredi Week-end
Jour (06h – 18h) Nuit (18h – 06h) Jour (06h – 18h)
Fréquence
maximale Fréquence
minimale Fréquence
maximale Fréquence
minimale Fréquence
maximale Fréquence
minimale
Plus grande
valeur mesurée 66,21 49,68 67,20 49,81 57,27 49,58
Plus petite valeur
mesurée 50,48 48,85 50,41 48,98 50,38 48,54
Moyenne 54,06 49,44 52,19 49,53 51,15 49,19
f 17,36 18,22 8,08
f
moyen
4,62 2,96 1,96
Les Tableaux 1 et 2 montrent les valeurs de tension monophasée et de fréquence mesurées pendant
le mois d’août 2015 dans une installation d’un client raccordé dans réseau BTA du quartier Ndogbong
à Douala. Au vu des fluctuations de la tension et de la fréquence obtenues, il en ressort que ce réseau
BTA est perturbée par moment, et que la fréquence est relativement médiocre en journée pendant les
jours ouvrables. La tension reste en moyenne dans les limites tolérées dans [11]. Cependant, on
constate que les valeurs efficaces atteignent souvent les valeurs non tolérées comme 260,2 volts.
Tableau 3 : valeurs efficaces de la tension monophasée en volts et fréquence en Hertz d’un client
raccordé en HTA
Tension Fréquence
x Tension
maximale Tension
minimale x Fréquence
maximale Fréquence
minimale
Plus grande
valeur mesurée 237,8 230,0 Plus grande
valeur mesurée 50,67 49,97
Plus petite
valeur mesurée 235,5 225,8 Plus petite valeur
mesurée 50,21 49,43
Moyenne 236,6 227,6 Moyenne 50,45 49,70
V 12,0
f 1,24
V
moyen
9,0
f
moyen
0,75
Le Tableau 3 montre les valeurs de tension monophasée et de fréquence mesurées dans une
installation d’un client ayant son propre transformateur HTA/BTA, donc connecté au réseau
distribution HTA en période normale. Les résultats présentés dans ce tableau nous montrent une
fluctuation normale de la tension et de la fréquence au d’une journée normale de travail. Il en ressort
alors après observation, que la tension nominale du réseau BTA devrait être de 230 volts et non 220
volts comme indiqué dans [11].
3.4. Réseaux de distribution très perturbé
L’article 40 du décret d’application de la loi N° 2011/022 dans son alinéa 6 précise que dans le cas
l’installation de l’usager affecte substantiellement le fonctionnement du réseau et la qualité de service
fourni aux autres usagers, le gestionnaire de réseau de transport est tenu de prendre toutes les
mesures conservatoires en vue de préserver l’intégrité du système [9]. C’est ce qui peut aussi justifier
les coupures qualifiées d’intempestives dans certains quartiers à densité de population relativement
élevée, et ceci au même degré que les incidents rencontrés régulièrement sur les réseaux de
distribution de ces quartiers.
Certains usagers qui doivent être classés abonnés HTA (clients spéciaux) avec leurs propres
transformateurs de distribution, sont plutôt raccordés au réseau basse tension (abonnés BTA), et
perturbent énormément l’alimentation des ménages et autres activités artisanales. Il s’agit
principalement :
des postes de soudures de fabrication artisanale, qui certainement ne respectent pas les
normes en matière de pollution harmonique,
les fours électriques (souvent à induction) de boulangeries,
les machines de menuiserie (machines à bois)
Un nouveau phénomène de pollution harmonique dans les quartiers, est l’utilisation par la plupart des
ménages des lampes économiques bas de gamme. En effet, ces lampes ne sont autres que des
© A. Moukengué Imano, Novembre 2015
alimentations à découpage et si elles sont de mauvaises qualités, elles génèrent des harmoniques
potentiellement perturbateurs.
3.5. Anomalies dans les branchements des usagers
Les pertes techniques et non techniques dans les réseaux publics urbains de distribution sont aussi
engendrées par les anomalies rencontrées dans les branchements des usagers, plus précisément
équipements constitutifs de ces branchements. Ces anomalies causent chaque année d’énormes
manques à gagner pour le distributeur. C’est pourquoi le distributeur a mis en œuvre les moyens
nécessaires d’éradication de ce mal en application de l’article 10 de l’Arrêté n° 00000013/MINEE du
26 janvier 2009. Quelques anomalies rencontrées habituellement à Yaoundé ou à Douala chez les
usagers BTA et susceptibles d’engendrer les coupures intempestives d’électricité et les baisses
d’énergie auxquelles font face les populations :
1°) Fraude de puissance et branchements pirates : Selon Armand Ougock [16], un personnel du
distributeur déclarait pendant une visite à Maroua que le phénomène de piratage et de surcharge de
réseau électrique est propre aux principales villes et aussi à d’autres localités du Cameroun. Il
affirmait aussi qu’il y a un peu plus d’usagers branchées que d’abonnés officiels (c'est-à-dire clients).
En effet, la fraude de puissance et les branchements frauduleux sont la cause principale de la
détérioration précoce des transformateurs et câbles dans les réseaux de distribution, puisque
soumises régulièrement à des surcharges de plus de 140% [16]. La fraude de puissance est toujours
constatée par l’utilisation au point de comptage d’un disjoncteur réglé frauduleusement à un calibre
supérieur à l’ampérage souscrite. Le client (abonné officiel) appelle une puissance supplémentaire
non prévue par le dimensionnement de la ligne et du transformateur de distribution. En ce qui
concerne les branchements pirates, elles permettent à leurs utilisateurs de recevoir frauduleusement
l’électricité sans avoir de facture à payer.
2°) Blocage du compteur non plombé : Pour certains anciens appareils de comptage avec vis ou
barrettes d’excitation, le mode opératoire connu des clients (abonnés officiels) consiste à arrêter le
occasionnellement fonctionnement du disque de comptage du compteur. Ceci aura alors un impact
sur le montant de la facture à payer, qui peut considérablement diminuer les entrées financières du
distributeur. Dans cette manipulation, l’usager s’expose aux risques d’électrocution dans le cas
d’utilisation d’un matériel d’intervention non conforme. Ce type de fraude est constaté visuellement par
simple contrôle de conformité des scellés (plomb) du compteur. De nos jours et dans certains
quartiers des principales villes du Cameroun, le distributeur remplace progressivement ces anciens
compteurs vulnérables.
3°) Détournement partielle de la consommation : C’est un mode de fraude moins classique utilisé par
certains clients BT monophasé dans le but de diminuer la consommation enregistrée par l’appareil de
comptage. Elle consiste à inverser la position de la phase et du neutre dans l’appareil de comptage,
pour les anciens compteurs (compteurs analogiques). Une fuite de courant par la phase déleste la
bobine de courant, qui ici n’est traversé que par le courant de retour d’une partie de l’installation
intérieure. Ce genre d’installation est extrêmement dangereux pour les usagers, car elle perturbe le
régime de neutre.
4. Suggestions
L’énergie électrique est devenue très indispensable pour les populations des principales villes du
Cameroun, elle est même la base de développement du Cameroun. Son indisponibilité ou sa
fluctuation liée aux problèmes de gestion des réseaux publics urbains est devenue une préoccupation
nationale. Après une analyse qualitative des maux qui minent l’électrification urbaine au Cameroun, il
est important de faire quelques suggestions dans les sens de l’amélioration de la situation existante.
4.1. Protection des usagers de l’électricité et de leurs biens
Il faut réduire le nombre d’incendies et autres risques d’électrocution. Voici quelques mesures à
prendre dans ce sens :
© A. Moukengué Imano, Novembre 2015
1) La mise en fonctionnement par le distributeur d’un service mobile spécialisé dans la localisation
des défaillances ou manquements en matière de sécurité engendrés par les usagers le long des
réseaux de distribution HTA et BTA. Ce service devrait avoir entre autres les missions suivantes :
renouveler périodiquement les différents panneaux de signalisation et différents balisages des
zones dangereuses pour les usagers ;
proposer des reconfigurations des réseaux et déplacer les lignes et transformateurs qui se
retrouvent dans des zones de circulation et devenus par conséquent dangereux ;
organiser des campagnes périodiques de sensibilisation des usagers (adopter une stratégie
adéquate).
.
2) Le Ministère chargé de l’électricité et l’Agence des Normes et de la Qualité (ANOR) doivent
produire des textes d’application des normes et prescriptions techniques applicables dans le cadre
de la loi 2011/022, et organiser le secteur de contrôle de conformité aux normes homologuées
des installations électriques intérieurs et des matériels électriques au Cameroun. Il est souhaitable
de gréer une institution nationale de gestion des cabinets d’expertise ou des bureaux de contrôle
au niveau national.
3) Les usagers doivent s’engager à utiliser des matériels conformes aux normes homologuées et faire
réaliser leurs installations internes par des professionnels.
4.2. Réduction des perturbations harmoniques amélioration de la qualité de tension
Par rapport aux perturbations des réseaux de distribution, l’ANOR et les distributeurs doivent fixer des
normes d’émissions pour les usages perturbateurs, des normes d’immunité pour les usages sensibles
et à s’assurer que le réseau est en mesure de fournir l’atténuation nécessaire. L’article 40 du Décret
2012/2806/PM a déjà prévu la mesure des harmoniques aux points d’injection et de soutirage de
puissances, et les considères comme un paramètre ayant un impact sur le réseau.
En effet, la responsabilité du distributeur est de mettre en œuvre les moyens et outils permettant de
maîtriser la qualité de l’électricité aux points d’injection et de soutirage. Pour y parvenir, il se doit de
tenir comptes du comportement des différentes sources et cibles de perturbations. Il doit évaluer en
permanence les émissions de perturbations causées par l’ensemble des équipements des usagers
potentiellement pollueurs. Dans cette évaluation de la qualité de l’énergie, il est très important
d’identifier la perturbation en rapport avec le défaut à l’origine, dans le but de localiser la source d’une
perturbation enregistrée. Un travail de recherche mené par un enseignant/chercheur de la Faculté de
Génie Industriel (FGI) de l’Université de Douala est actuellement en cours [17].
Le distributeur doit considérer la surveillance de la qualité de l'alimentation comme faisant partie
intégrante de son programme de maintenance. De même, il doit réduire au maximum le taux
d’occurrence des microcoupures, si sont plus dangereux pour le matériel électrique des usagers que
les coupures prolongées.
Les usagers cibles potentielles des perturbations (installations intérieures avec des matériels qui
utilisent la technologie des microprocesseurs pour fonctionner) peuvent se protéger en utilisant les
dispositifs de protection comme les transformateurs de tension constante, les Alimentations Sans
Interruption (ASI) et les dispositifs de protection contre les transitoires.
4.3. Réduction des pertes techniques et non techniques
Le distributeur fait déjà assez pour réduire les pertes techniques et non techniques dans les réseaux
urbains, mais ces efforts sont à renfoncer. Le distributeur doit rendre performant et efficace son
service en charge du contrôle permanent des équipements constitutifs des branchements des
usagers, et utiliser aussi les méthodes éducatives en plus de la répression. L’efficacité de ce service
dépendra :
de la politique de réduction des pertes adoptée par le distributeur en fonction des réalités qui
peuvent différer d’une ville à une autre et d’un quartier à un autre ;
de son organisation sur le plan du personnel (compétence et moralité des agents et
contrôleurs) ;
du matériel et équipement de détection d’anomalie utilisés.
Compte tenu de l’urbanisation massive des principales villes du Cameroun et par conséquent la
transfiguration évolutive des quartiers, le distributeur devrait travailler en collaboration avec les mairies
© A. Moukengué Imano, Novembre 2015
ou communautés urbaines. Ces administrations devraient aider le distributeur à gérer les réseaux
électriques de leurs territoires de compétence, sinon devenir les partenaires du distributeur.
5. Conclusion
Les tarifs d’électricité prévus par les textes restent élevés pour certains usagers dans les principales
villes du Cameroun. Mais, c’est le prix à payer pour la mauvaise foi qui habite d’autres usagers, une
mauvaise foi souvent liée aux problèmes économiques que traversent beaucoup de ménages. Pour
les petites entreprises et les artisans, c’est souvent la recherche du gain qui guide les comportements
à l’origine des problèmes d’électrification urbaine.
La réduction des coupures intempestives dans les principales villes du Cameroun passe aussi par des
actions orientées vers les usagers des réseaux de distribution, à savoir : la mise en œuvre des textes
d’application en matière de normes et prescriptions techniques.
L’ANOR doit faire publier dans les documents accessibles à tous les camerounais, une synthèse du
contenu de l’article 14 du règlement du service de distribution publique d’électricité au Cameroun. Il
est indiqué que la tension nominale des réseaux de distribution BTA au Cameroun est de 220/380
volts de ±10%, et non 230/400 volts comme dans les pays européens.
6. Références bibliographique
[1] Valérie NKUE, Donatien NJOMO, "Analyse du système énergétique camerounais dans une
perspective de développement soutenable (résumé)" Revue de l’Energie, vol. 588, Mars-Avril
2009.
[2] Paul Gérémie BIKIDIK, "Analyse du secteur de l’énergie électrique au Cameroun, bilan des
actions de plaidoyers et système de tarification de l’électricité", rapport du RACE.
[3] EDF SA, “Accès à l’énergie : les actions d’EDF ”, dossier de presse, 2014.
[4] Jean-Paul BOUTTES, François DASSA et Renaud CRASSOUS, “Les trois défis de l’énergie
électrique”, ParisTech Review, Septembre 2011.
[5] Joseph BERETTA, "L’importance du développement des smart grids pour la croissance de la
mobilité électrique", smartgrids-cre.fr, 01 Février 2015.
[6] Philippe FERRACCI, “La qualité de l’énergie électrique”, Cahier Technique Schneider Electric
199.
[7] Christian PURET, "Les réseaux de distribution publique MT dans le monde", Cahier Technique
Schneider Electric n° 155.
[8] Paul BIYA, "La loi N° 2011/022 du 14 décembre 2011 régissant le secteur d’électricité au
Cameroun", Cameroon Tribune, lundi 19 décembre 2011, pp. 7-10.
[9] Décret n° 2012/2806/PM portant application de certaines dispositions de la loi n° 2011/022
régissant le secteur de l’électricité au Cameroun.
[10] ENEO CAMEROON S.A., http://bienvenueneo.com, août 2015.
[11] Arrêté n° 00000013/MINEE du 26 janvier 2009 portant approbation du Règlement du Service de
distribution publique d’électricité de la société AESSONEL.
[12] Commission de Régulation de l’Energie, "Qualité de l’électricité – Réseaux publics d’électricité
– Réseaux - CRE", http://www.cre.fr, août 2015.
[13] Pierre Alexis KAPTCHOUANG, "Drame: Le marché central de Douala dévoré par un incendie",
The Entrepreneur Newspaper, 16 décembre 2009.
[14] ONANA N. Aaron, "Cameroun - Douala: Un incendie au marché Congo emporte deux boutiques
de matériels électroniques", Cameroon-Info.Net, Yaoundé, 14 août 2015.
[15] La Presse du Jour: http://www.lapressedujour.net, 20 juillet 2015.
[16] Armand OUGOCK, "Cameroun : L’électricité : Pour éviter de payer les factures, le piratage du
réseau électrique résiste à toute les campagnes", Koarci.com, Yaoundé, 18 mars 2015.
[17] Samuel EKE, Adolphe MOUKENGUE IMANO, "Algorithme de classification exhaustive des creux
de tension : Association des méthodes des six tensions et des composantes symétriques",
Symposium de Génie Electrique 2014, juillet 2014, Cachan, France.
... .6. Etat actuel des recherches scientifiques dans le domaine de la reconfiguration et des placements optimaux des FACTS sur les réseaux de distribution ...
... .6. Etat actuel des recherches scientifiques dans le domaine de la reconfiguration et des placements optimaux des FACTS sur les réseaux de distribution les méthodes classiques et traditionnelles ne permettent pas d'aboutir aux solutions globales, et que les méthodes meta-heuristiques sont les mieux adaptées pour résoudre les problèmes combinatoires de reconfiguration.En 2017, T. K. Abhiraj et al. dans[25], ont utilisé une méthode inspirée de l'optimisation des libellules (insectes à quatre ailes) pour reconfigurer un réseau de distribution. ...
... .6. Etat actuel des recherches scientifiques dans le domaine de la reconfiguration et des placements optimaux des FACTS sur les réseaux de distribution trouvé qu'il y a une différence entre les efficacités de chaque type de FACTS et qu'au-delà d'un certain nombre de FACTS, la performance de réseau ne peut plus être améliorée.Dans les années 2015 dans[55] T. Yuvaraj et al. ont proposé une méthode pour positionner un compensateur statique de distribution (D-STATCOM) dans un réseau de distribution déséquilibré par les algorithmes de recherche d'harmonie. ...
Thesis
Full-text available
La libéralisation du marché de l’électricité avec la forte concurrence qui l’accompagne conduisent les gestionnaires à exploiter les réseaux électriques jusqu’à leurs limites. Ce régime de fonctionnement induit sur les réseaux des pertes énergétiques excessives et par conséquent, la dégradation de la qualité de fourniture d’énergie électrique. La contribution principale de cette thèse est l’application d’une métaheuristique baséesurlescoloniesdefourmis pour résoudre un problème de positionnement optimal de D-FACTS dans un réseau de distribution et de reconfiguration de sa topologie à l’effet d’améliorer ses performances techniques.Plusieurs outils efficients développés à cet effet ont permis de calculer le flux de charge et d’optimiser le placement d’un D-STATCOM dans un réseau réel de distribution. Ce positionnement optimal a contribué à améliorer qualitativement le plan de tension puis, celui des pertes du réseau et la marge de stabilité statique de tension. Pour prévenir les conséquences de contingences éventuelles qui pourraient survenir sur ce dispositif de régulation de tension, cette étude a été étendue au positionnement multiple D-STATCOM et les critères d’optimisation intègrent non seulement des considérations techniques mais aussi ceux qui sont liés au coût d’exploitation, d’installation et du nombre de D-STATCOM pouvant saturer ce réseau. Il apparaît que le positionnement multiple D-STATCOM n’impacte pas significativement le plan de pertes du réseau mais sécurise davantage les tensions dans les plages de fonctionnement recommandées. La reconfiguration basée sur les algorithmes de colonie de fourmis modifiées de ce même réseau test de 41 nœuds de la Société Béninoise d’Energie Electrique (SBEE) a abouti à un résultat très améliorant de la sécurité de fonctionnement du réseau et n’a conduit à aucune incidence financière. La reconfiguration des réseaux de distribution se révèle être un moyen efficace et efficient qui permet de satisfaire les exigences de la clientèle quant à la qualité de l’énergie fournie. Le placement optimal de D-FACTS associé simultanément à l’optimisation de la topologie du réseau de Togba a abouti à des résultats très probants qui ont tendance à idéaliser le réseau de 41 nœuds avec une réduction de 83,56% de pertes par rapport à la configuration de base. Les travaux réalisés et les résultats obtenus ont permis d’identifier de nouvelles pistes de recherches. Celles-ci sont relatives au comportement du réseau de distribution en présence d’un D-FACTS en cas de court-circuit. Une autre perspective concerne la recherche de la topologie optimale d’un réseau de distribution en présence de D-FACTS, GED et indicateurs de défauts. Mots clés : SBEE, reconfiguration, positionnement optimal, D-STATCOM, métaheuristique, algorithme de colonies de fourmis.
... Biomedical equipments of several hospitals in Cameroon are prematurely out of use. The main reasons of their early breakdown are: the absence of a safety culture among users, the absence of systematic control of interior installations, the poor quality of voltage, the highly disturbed distribution networks and finally the anomalies in user connections [1]. To overcome these failures, hybrid networks are created to supply the above mentioned hospitals. ...
Article
Full-text available
This paper presents the quality improvement of electric power and the optimization of the switching transient states. We have used an hybrid power generating network by combining the AHP (Hierarchical Process Analysis) and SASV (Automated Variable Structured Automation Systems) methods. This combination revisits the interest of the use of decision support methods in the management of the problem of source switching instants in a hybrid network. The results ensure not only optimal control, supervision, but also a considerable reduction in the repetitive switching that exists in such network and which is detrimental to sensitive loads; because it is perceived as power micro-interruptions. All data collected from different sources (photovoltaic field, battery, generator set and public electricity network), the models of this network and interconexion of different buses are presented.
Book
Full-text available
Renewable energy sources are more important today than ever before, as they represent a key factor in reducing greenhouse emissions and fossil fuel consumption. Avoiding excessive burdens on future generations has now become the declared challenge of this century and justifies the efforts we must undertake to reduce global warming. This can only be achieved by conceiving new technical approaches, exploiting alternative resources and by raising people's awareness of the sustainable use of their own livelihoods. However, this change in awareness is a process that needs to be driven forward, especially in the field of research and education, and is therefore the declared aim of the Joint German-West African Conference on Sustainable, Renewable Energy Systems – SusRES. This annual conference provides a platform for exchange between scientists, students and many other interested parties, with technological progress at the forefront of the event. The SusRES conference is known as an accelerator for an ever-growing international network, not limited to the circumstances of a single country or even continent, which strives to take on and meet the global challenges of the present and future. This year's guiding theme of the event -Decentralized systems as a key factor in clean energy production for locations with limited infrastructure- of the event is primarily based on the consideration of how the energy supply of the future is to be designed. For some years now, a paradigm shift towards decentralised energy supply has been observed, which opens up new possibilities especially in areas with weak infrastructural supply. This is not just about providing energy from renewable resources, but also about exploiting this energy we have today efficiently and sustainably, whereby intelligent and interconnected systems play an ever-increasing role. The reader is provided with exciting insights into these topics within this conference proceedings elaborated by stakeholders from twelve time zones and four continents. In their contributions, the authors address important findings, especially from research but also from teaching, which represent an important milestone in their activities and thus make a significant contribution to our declared goals.
Article
Full-text available
The instability of Cameroon's electricity network leads to recurrent power outages, which constitute a significant obstacle to socio-economic activity in the region [3]. This is also the case for the agricultural activities carried out by the GIC PROSER in the MEYO area of Yaoundé. The main objective of this work is to demonstrate a solution approach for an ecologically sustainable and relatively self-sufficient solar energy supply by GIC-PROSER, thus creating a prototypical model for other farms. For this purpose, a detailed calculation of the annual energy demand was performed. A first investigation was done in order to find out the potential of wind energy, but the wind speeds are not sufficient to provide enough electrical energy due to the location of the farm. Subsequently, a thorough and optimized planning of a solar generator was made, taking into account the solar radiation data of the area. Finally, an approximate of the economic efficiency calculation of this ecological generator was shown. This results in an annual demand of 25,647 kWh/a with a peak load of 12.8 kW. On the roofs of two farm buildings, 49 solar modules with 600 W each are to be installed, resulting in an output of about 29.4 kW. The solar generator (AC grid) provides an annual energy of almost 38,794 kWh. About 32% of this energy is consumed directly by the electrical equipment on the farm. About 55% can be used for battery charging. The annual surplus of produced energy, about 4,131.90 kWh, is fed directly into the grid. This leads to a degree of autonomy of 90%. This solar system costs about 16,000,000 FCFA (24,425 EUR) and it is amortized 11 years after its installation.
Article
Full-text available
p>L'algorithme proposé présente un classificateur des neuf types de creux de tension selon la classification initiale de M. BOLLEN. Il utilise comme base la méthode des six tensions qui donne une première étape de classification, selon que le creux est monophasé, biphasé ou triphasé, par analyse des tensions simples et composées normalisées. On associe ensuite l'analyse des composantes symétriques des tensions et le calcul des déphasages pour les creux biphasés et la comparaison des modules des tensions en présence. Ce nouvel algorithme complète ainsi la classification obtenue par les deux algorithmes de base en intégrant les deux types de creux de tension avec surtension. Il est implémenté dans l'environnement MATLAB/SIMULINK dans une portion de réseau de distribution comme capteur identificateur des creux de tension dans un contexte de monitoring.</p
Les réseaux de distribution publique MT dans le monde
  • Puret Christian
Christian PURET, "Les réseaux de distribution publique MT dans le monde", Cahier Technique Schneider Electric n° 155.
PM portant application de certaines dispositions de la loi
Décret n° 2012/2806/PM portant application de certaines dispositions de la loi n° 2011/022 régissant le secteur de l'électricité au Cameroun.
La qualité de l'énergie électrique
  • Ferracci Philippe
Philippe FERRACCI, "La qualité de l'énergie électrique", Cahier Technique Schneider Electric n° 199.
Cameroun : L'électricité : Pour éviter de payer les factures, le piratage du réseau électrique résiste à toute les campagnes
  • Ougock Armand
Armand OUGOCK, "Cameroun : L'électricité : Pour éviter de payer les factures, le piratage du réseau électrique résiste à toute les campagnes", Koarci.com, Yaoundé, 18 mars 2015.
Analyse du secteur de l'énergie électrique au Cameroun, bilan des actions de plaidoyers et système de tarification de l'électricité
  • Paul Gérémie
Paul Gérémie BIKIDIK, "Analyse du secteur de l'énergie électrique au Cameroun, bilan des actions de plaidoyers et système de tarification de l'électricité", rapport du RACE.
portant approbation du Règlement du Service de distribution publique d'électricité de la société AESSONEL. [12] Commission de Régulation de l'EnergieQualité de l'électricité – Réseaux publics d'électricité – Réseaux -CRE
  • Arrêté
Arrêté n° 00000013/MINEE du 26 janvier 2009 portant approbation du Règlement du Service de distribution publique d'électricité de la société AESSONEL. [12] Commission de Régulation de l'Energie, "Qualité de l'électricité – Réseaux publics d'électricité – Réseaux -CRE", http://www.cre.fr, août 2015.
Les trois défis de l'énergie électrique
  • Jean-Paul Bouttes
  • Dassa François
  • Crassous Renaud
Jean-Paul BOUTTES, François DASSA et Renaud CRASSOUS, "Les trois défis de l'énergie électrique", ParisTech Review, Septembre 2011.
L'importance du développement des smart grids pour la croissance de la mobilité électrique
  • Beretta Joseph
Joseph BERETTA, "L'importance du développement des smart grids pour la croissance de la mobilité électrique", smartgrids-cre.fr, 01 Février 2015.