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L’Homme, Marie-Claude & Antonio San Martín. 2016. “Définition terminologique : systématisation de règles de
rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
DÉFINITION TERMINOLOGIQUE : SYSTÉMATISATION DE RÈGLES DE
RÉDACTION DANS LES DOMAINES DE L’INFORMATIQUE ET DE
L’ENVIRONNEMENT
Marie-Claude L'HOMME
(Observatoire de linguistique Sens-Texte, Université de Montréal)
Antonio SAN MARTÍN
(Groupe de recherche LexiCon, Université de Maynooth)
Résumé
Les terminologues s’entendent sur un certain nombre de règles quant à la rédaction de
définitions. Toutefois, celles-ci sont souvent formulées comme des principes généraux servant à
guider informellement le terminologue. L’absence de règles plus formelles mène à un manque
d’uniformité dans les répertoires spécialisés. Pour remédier à cette situation, nous proposons des
règles de rédaction de définitions pour des termes sémantiquement reliés au sein d’un domaine de
spécialité. Ces règles prennent en entrée une définition pour un terme de base (par exemple,
programmer) et la description du lien lexical unissant ce terme au second (par exemple,
reprogrammer consiste à « programmer de nouveau »). S’appuyant sur une étude préalable à partir de
termes anglais (San Martín et L’Homme 2014), le présent travail examine la possibilité de créer des
règles pour des termes français et de les étendre à de nouveaux liens paradigmatiques (quasi-
synonymes, antonymes, liens actanciels). Les résultats montrent que pour certains liens lexicaux des
règles peuvent être formulées afin de permettre la génération de définitions sans intervention
humaine ; pour d’autres liens, une intervention minimale est requise. Enfin, il semble que certains
liens se prêtent mal à la génération automatique ou semi-automatique des définitions.
Abstract
Terminologists agree on a certain number of rules regarding definition writing. However,
these rules are often presented as very general and informal guidelines aimed to guide terminologists.
The lack of more formal rules results in problems of systematicity in specialized resources. To help fix
this problem, we propose definition writing rules for terms that are semantically linked in a
specialized subject field. These rules use as input the definition of a base term (for instance, to
program) and the information about the semantic relationship this term holds with a second one (for
instance, to reprogram means “to program once again”). Based on a previous analysis of English
terms (San Martín and L’Homme 2014), this work adapts the rules defined for English to French
terms and extends them to other kinds of paradigmatic relationships (near synonymy, antonymy,
actantial relationships, etc.). Results show that some lexical relationships can be used to create rules
that allow the generation of definitions without human intervention; for other relationships, minimal
intervention is required. Finally, other relationships do not lend themselves to the automatic or semi-
automatic generation of definitions.
L’Homme, Marie-Claude & Antonio San Martín. 2016. “Définition terminologique : systématisation de règles de
rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
1. Introduction
On s’accorde généralement pour dire que la rédaction d’une définition est la tâche la
plus ardue que doit accomplir le terminologue. Les difficultés peuvent s’expliquer par
différentes causes dont nous ne donnons ci-dessous qu’un bref aperçu.
Premièrement, le terminologue est rarement expert du domaine dont il doit décrire
les termes et, pourtant, la définition doit refléter la place du concept dénoté par un terme
dans un système conceptuel. Dans tous les domaines, y compris ceux où ces systèmes
conceptuels sont imposés (par exemple, le classement des espèces animales et végétales en
biologie ou les éléments chimiques), cet exercice exige une connaissance approfondie des
concepts auxquels un domaine fait appel.
Deuxièmement, même si on trouve des règles quant à la rédaction de définitions dans
les manuels de terminologie – ainsi qu’un volume entièrement consacré à cette question
(Vézina et al. 2009) – ces règles se présentent souvent comme des principes généraux sur
lesquels doivent s’aligner les terminologues et proposent rarement des solutions concrètes
aux réelles difficultés que soulève la rédaction de définitions terminologiques (comme, par
exemple, la sélection de composantes pertinentes).
Troisièmement, outre le fait qu’elles sont très générales, ces règles ne prévoient pas de
mécanisme spécifique pour faire en sorte que les définitions associées à des termes proches
soient uniformes et rédigées suivant un protocole systématique.
Quatrièmement, les manuels de terminologie, adhérant pour la plupart à une optique
conceptuelle, proposent des règles définitoires pour des termes de nature nominale (partie
du discours dénotant très souvent des entités : par exemple, processeur, unité de lecture, en
informatique). Ainsi, les considérations portant sur les termes de nature verbale
(programmer, traiter , polluer, recycler), les adjectifs (performant, virtuel, contaminé, vert) ou
les adverbes (dynamiquement, mondialement) font cruellement défaut.
Dans le présent article, nous nous attardons sur les deux dernières difficultés, à savoir
la systématisation de règles définitoires pour des termes sémantiquement proches, ces
termes pouvant appartenir aux parties du discours du nom, du verbe, de l’adjectif et de
l’adverbe. Nous nous focalisons sur des termes appartenant aux domaines de l’informatique
et de l’environnement répertoriés dans deux bases de données terminologiques, à savoir le
DiCoEnviro, Dictionnaire fondamental de l’environnement et le DiCoInfo, Dictionnaire
fondamental de l’informatique et de l’Internet. Ces bases de données se distinguent de la
plupart des banques de terminologie classiques sur différents plans sur lesquels nous aurons
l’occasion de revenir. Ainsi, certaines des règles définitoires souvent évoquées en
terminologie ne s’appliquent pas aux termes qui nous intéressent. Par ailleurs, nous aurons
recours à des règles qui n’ont pas retenu l’attention jusqu’ici en terminologie.
Le travail présenté dans les pages qui suivent est en cours. Ainsi, même si les règles
que nous développons ont été validées sur un nombre conséquent de termes français, elles
n’ont pas encore été complètement implémentées dans les ressources. Par ailleurs, un travail
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rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
préalable a déjà été réalisé sur l’anglais (San Martín et L’Homme 2014) et ce que nous
présentons dans ce qui suit est une extension de cette première étude.
2. La définition terminologique : travaux antérieurs
Pendant des décennies, la littérature scientifique portant sur la définition
terminologique s’est principalement focalisée sur ses aspects théoriques. La plupart de ces
travaux n’ont pas eu d’applications réelles dans la tâche que représente la rédaction d’une
définition. Parmi les thèmes récurrents qui ont retenu l’attention, nous pouvons citer : la
caractérisation de la définition terminologique et sa fonction (Béjoint 1993 ; Blanchon
1997) ; de quelle manière la définition terminologique se distingue de ses contreparties
lexicographique et encyclopédique (De Bessé 1990 ; Larivière 1996) ; des typologies dans
lesquelles on retrouve, par exemple, la définition analytique, la définition par extension ou la
définition synonymique (voir Seppälä 2007 pour une présentation exhaustive des typologies
existantes).
Quant aux recommandations pratiques touchant la rédaction d’une définition
évoquées dans l’introduction, elles se limitent généralement à l’énumération de règles
générales dérivées des règles classiques liées à la définition analytique (Cabré 1993 : 210–
213 ; Ndi-Kimbi 1994). Comme ces règles sont très générales, elles ne fournissent pas de
solutions concrètes aux différents problèmes que soulève la préparation d’une définition.
Par ailleurs, elles ne prévoient pas de mécanismes pour assurer une uniformité entre les
définitions. L’Homme (2003) montre que, même dans les dictionnaires et glossaires élaborés
selon les règles de l’art, ces règles minimales ne sont pas toujours respectées.
Pour combler une partie de ces lacunes, différentes propositions ont émergé à partir
des années 1990. Ces propositions offrent des pistes méthodologiques pour uniformiser les
définitions aussi bien sur le plan du contenu que sur celui de la forme.
2.1 Sept composantes définitoires
Sager et L’Homme (1994) observent que la plupart des définitions répertoriées dans
les dictionnaires spécialisés ne se distinguent qu’en surface, puisque les données sous-
jacentes sont fondamentalement semblables. S’appuyant sur cette observation et dans
l’objectif de créer un modèle définitoire dans lequel l’information est classée et organisée de
manière rigoureuse, les auteurs ont proposé un système d’encodage comprenant sept
composantes qui apparaissent généralement de manière explicite ou implicite dans la
définition analytique. L’exemple présenté dans le tableau 1 illustre de quelle manière une
définition rédigée selon ce modèle à sept champs se présente concrètement.
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Tableau 1 : Séparation des sept composantes définitoires (Sager et L’Homme 1994 : 357)
malpighian body: In anatomy, a (MATERIAL ENTITY), the part of a nephron (MATERIAL
ENTITY), that consists of its cup-shaped end together with the glomerulus that it encloses.
concept
malpighian body
classe conceptuelle (2)
material entity
genre prochain
(3)
a nephron
classe conceptuelle (4)
material entity
relation défini-
genre-prochain
(5)
part of
domaine de
connaissances (1)
anatomy
differentiae (6)
that consists of its cup-
shaped end
(components) together
with the glomerulus
that it encloses.
autres caracteristiques (7)
-
De plus, les auteurs proposent des stratégies afin de définir chacune des
composantes et énumèrent quelques-unes de leurs réalisations linguistiques. En ce qui
concerne les différences spécifiques toutefois, même si les auteurs dégagent une liste de traits
sémantiques (propriété, qualité, origine, changement d’état, utilisation, fonction, lieu, temps,
similitude, etc.) et suggèrent des réalisations linguistiques pour ces traits, cette partie du
modèle n’est pas aboutie1. Nous verrons ci-dessous que d’autres propositions vont plus loin
dans ce sens.
2.2 Matrices définitoires
Parmi les propositions les plus productives relatives à la systématisation des
principes de rédaction de définitions terminologiques, se trouve le modèle définitoire
s’appuyant sur des matrices prédéfinies. La notion de « matrice définitoire » (en anglais,
definitional template) a été présentée la première fois par Faber, López Rodríguez et
Tercedor (2001), mais le modèle a fait l’objet de développements ultérieurs (Faber 2002;
García de Quesada et al. 2002 ; León Araúz 2009 ; León Araúz el al. 2012 ; San Martín 2016).
Les matrices définitoires s’inspirent des cadres (en anglais, frames) proposés par Martin
(1994 ; 1998)2. Une autre proposition semblable dans le domaine de la terminologie – celle
des matrices de comparaison conceptuelle de Meyer et al. (1992) – mérite également d’être
mentionnée ici.
Dans la base de connaissances terminologique EcoLexicon3, les matrices définitoires
ont la forme suivante :
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
1!La proposition de Sager et Ndi-Kimbi (1995) peut être considérée comme une suite du travail présenté par Sager et
L’Homme (1994). Les auteurs se penchent sur les patrons linguistiques utilisés dans la définition terminologique.!
2 Martin lui-même s’appuie principalement des travaux de Minsky (1975; 1977) dans le domaine de l’intelligence artificielle
et, dans une moindre mesure, du modèle de la Sémantique des cadres (Fillmore et Baker 2010).
3 Disponible à <http://ecolexicon.ugr.es>. Cette base de données est élaborée par le groupe LexiCon, à l’origine du modèle des
matrices définitoires.!
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1. On y décrit d’abord les différentes relations conceptuelles que peut activer le défini
auquel s’applique la matrice ;
2. Ensuite, on explicite les relations conceptuelles que les concepts reliés partagent
avec le défini.
Le tableau 2 est une reproduction de la matrice définitoire de la classe HARD
COASTAL DEFENSE STRUCTURE (qui s’applique à tous les concepts qui font partie de cette
classe dans EcoLexicon) ainsi que la matrice obtenue pour GROIN, un des concepts
subordonnés à HARD COASTAL DEFENSE STRUCTURE.
On observe que la matrice définie pour HARD COASTAL DEFENSE STRUCTURE
explicite les relations qui s’instancient dans les définitions des concepts subordonnés
(located-at, made-of et has-function) ainsi que les types de concepts qui apparaissent dans les
spécifications (SHORELINE, MATERIAL et COASTAL DEFENSE). La cellule type-of est réservée au
concept superordonné dont la matrice a été appliquée. Il s’agit en outre de celle qui précise
le genre prochain de la définition.
Tableau 2 : Exemples de matrices définitoires (León Araúz et al. 2012 : 156)
HARD COASTAL DEFENSE STRUCTURE
type-of
CONSTRUCTION
located-at
SHORELINE
made-of
MATERIAL
has-function
COASTAL DEFENSE
GROIN
Hard coastal defense structure made of concrete, wood, steel and/or rock perpendicular
to the shoreline built to protect a shore area, retard littoral drift, reduce longshore
transport and prevent beach erosion.
type-of
HARD COASTAL DEFENSE STRUCTURE
located-at
PERPENDICULAR TO SHORELINE
made-of
CONCRETE
WOOD
METAL
ROCK
has-function
SHORE PROTECTION
LITTORAL DRIFT RETARDATION
LONGSHORE TRANSPORT REDUCTION
BEACH EROSION PREVENTION
Les principaux avantages reliés à l’utilisation de matrices définitoires dans les
ressources terminologiques est qu’elles assurent, d’une part, la cohérence et l’uniformité des
définitions, puisque les définitions de concepts appartenant à une même classe seront
structurellement semblables. D’autre part, les matrices définitoires peuvent servir de guide
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au terminologue lorsque ce dernier extrait de l’information conceptuelle pour la représenter
dans une définition.
Les matrices définitoires ont fait l’objet d’un certain nombre de développements.
Premièrement, Montero Martínez et García de Quesada (2004) et Jiménez Hurtado et Seibel
(2005) ont proposé de combiner l’utilisation de matrices définitoires à celle d’un langage
contrôlé s’appuyant sur des corpus textuels distingués par types. Afin d’adapter la définition
à l’utilisateur, on peut appliquer la même matrice définitoire, mais on aura recours à des
formes linguistiques différentes. Deuxièmement, San Martín (2016) a proposé un
enrichissement des matrices qui tient compte du caractère prototypique des traits
apparaissant dans les définitions. En outre, il inclut des propositions conceptuelles dont ne
fait pas partie le concept défini, mais qui sont essentielles à la compréhension dudit concept.
Enfin, Valero (2014) propose un prototype d’assistant à la rédaction de définitions
terminologiques s’appuyant sur les matrices définitoires dans le domaine de la céramique
industrielle.
2.3 Sélection de traits définitoires
Dans une optique légèrement différente de celle adoptée dans les travaux cités
jusqu’ici, Seppälä (2015) a réalisé une étude visant à vérifier si les modèles relationnels de
l’ontologie de haut niveau BFO (Basic Formal Ontology) (Spear 2006) peuvent servir à
prédire quels types de traits sont à retenir dans une définition selon la classe ontologique. Le
format des modèles relationnels s’apparente à celui des matrices définitoires utilisées dans le
projet EcoLexicon.
Seppälä a annoté un corpus de définitions terminologiques afin d’isoler leurs
composantes et tenter d’établir des correspondances avec les modèles relationnels de la BFO.
L’étude a montré que près de 75 % des relations conceptuelles exprimées dans les définitions
analysées apparaissaient effectivement dans les modèles BFO correspondants (Seppälä 2015:
42). L’étude suggère donc qu’une corrélation peut être établie entre la classe ontologique
d’un concept et le type de traits qu’on retiendra dans sa définition. S’appuyant sur ces
résultats, l’auteure défend l’idée selon laquelle on peut créer des modèles définitoires à partir
d’une ontologie de haut niveau (modèles qu’on raffinera avec les résultats obtenus à la suite
d’analyses de définitions existantes). Ces modèles pourront servir de guides pour la sélection
de traits définitoires, traits qui devraient être activés conformément à la classe ontologique
d’un concept.
2.4 Apport de notre proposition
Le travail qui fait l’objet du présent article se distingue de ces travaux antérieurs de
différentes manières. Même si nous retenons l’idée selon laquelle un regroupement de
termes est souhaitable pour uniformiser les définitions, les regroupements que nous
effectuons ici ne s’appuient pas sur des classes ou relations conceptuelles, mais plutôt sur des
relations lexicales de type paradigmatique (celles-ci comprennent des relations qui sont
souvent omises dans les travaux de terminologie : l’antonymie, les relations actancielles,
etc.). Les propositions décrites dans cette section exploitent principalement le lien
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d’hyperonymie ou l’appartenance d’un concept à une classe. Or, nous verrons que d’autres
liens peuvent être exploités.
Par ailleurs, contrairement aux travaux antérieurs qui ont porté sur les termes
appartenant exclusivement à la partie du discours du nom, nous retenons des termes de
nature nominale, adjectivale, verbale et adverbiale.
Enfin, nous cherchons moins à déterminer la nature des traits définitoires ou à aider
un terminologue à faire un choix avisé de traits qu’à uniformiser le contenu des définitions
dans une même ressource terminologique. En fait, notre travail pourrait constituer une
forme d’extension de ceux qui visent à proposer des traits définitoires puisque nos règles,
comme on le verra, s’appuient sur la définition d’un terme de départ.
3. Objectifs et hypothèses
De manière générale, ce travail vise à élaborer un ensemble de règles pour uniformiser
les définitions de termes appartenant à un domaine de spécialité et fournir aux
terminologues un protocole précis pour y parvenir. Dans ce qui suit, ces règles sont
appliquées aux domaines de l’informatique et de l’environnement.
Les règles sont élaborées dans une perspective d’automatisation. Ainsi, l’étude
réalisée sert à évaluer dans quelle mesure des définitions peuvent être générées
automatiquement (entièrement ou partiellement) et pour quels types de termes.
Enfin, les définitions que nous proposons sont conçues pour être ajoutées à des
ressources terminologiques de format électronique. Dans la pratique lexicographique
traditionnelle, lorsqu’une unité lexicale (UL) est sémantiquement proche d’une autre déjà
définie dans le dictionnaire, la première est souvent définie au moyen d’une définition
morphosémantique (ex. redonner : donner de nouveau). Or, si cette pratique se défend dans
un dictionnaire papier, elle perd tout son sens dans une ressource lexicale ou terminologique
informatisée où l’utilisateur fait afficher un article à la fois.
Plus précisément, nous visons à mettre au point un ensemble de règles s’appliquant
à des paires de termes spécifiques. Ces règles prennent en entrée une définition pour un
terme de base et la description du lien lexical unissant ce terme au second.
Les règles devraient prendre la forme générale suivante :
• Étant donné la définition d’un terme a ;
o Si un terme b est relié sémantiquement au terme a ;
o Si un terme b est sémantiquement plus complexe que le terme a (c’est-
à-dire que son sens fait appel au sens du terme a, mais comporte une ou
plusieurs composantes additionnelles) ;
o Si on connaît la relation sémantique connectant b à a ;
• On peut générer la définition du terme b à partir des informations suivantes :
o La définition du terme a ;
o Les structures actancielles des termes a et b ;
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o Le lien lexical unissant b à a.
Par exemple, si on dispose de la définition du verbe (s’)éroder1a (« Un sol1(PATIENT) se
dégrade1a et change quant à sa forme ») et qu’on connaît le lien sémantique entre éroder1a et
érodable1 (« qui peut s’éroder »), on peut générer la définition d’érodable1 : « Un sol1(PATIENT)
qui peut se dégrader1a et changer quant à sa forme ». Le même raisonnement s’appliquera à
d’autres paires de termes partageant d’autres liens sémantiques. La figure 1 montre les
termes reliés à l’acception pronominale du verbe (s’)éroder. Les liens sont expliqués au
moyen de fonctions lexicales sur lesquelles nous reviendrons à la section 4.1.
Figure 1: Liens lexicaux entre (s’)éroder1a et autres termes du domaine de l’environnement
Figure 2 : Production d’une définition pour érodable1 à partir de (s)éroder1a
4. Méthodologie
Notre méthodologie vise à établir un jeu de règles à partir de termes répertoriés dans
deux bases de données terminologiques. Dans cette section, nous décrivons les bases de
données elles-mêmes ainsi que les principes définitoires généraux auxquels nous adhérons.
Ensuite, nous décrivons les critères de sélection de paires de termes et la mise au point de
règles de production des définitions. Comme on le verra, nous avons d’abord vérifié
l’application des règles mises au point pour les termes anglais aux données françaises. Puis,
nous avons étendu le jeu de données à des paires de termes partageant un lien lexical
différent.
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4.1 Données
Les données sur lesquelles s’appuie le travail présenté ici sont extraites de deux bases
de données terminologiques en construction. La première porte sur le domaine de
l’informatique (DiCoInfo, Dictionnaire fondamental de l’informatique et de l’Internet) et
décrit plus de 1000 termes français et près de 15 000 liens lexicaux4. La seconde porte sur le
domaine de l’environnement (DiCoEnviro, Dictionnaire fondamental de l’environnement) et
décrit près de 1000 termes et environ 5000 liens lexicaux.
Ces bases de données se distinguent de la plupart des autres ressources
terminologiques (banques de terminologie, thésaurus) en ce sens qu’un accent particulier est
mis sur la description des propriétés lexico-sémantiques des termes. Traditionnellement, les
ressources terminologiques se concentrent sur le lien entre les termes et les connaissances
véhiculées dans un domaine et négligent les aspects liés au fonctionnement linguistique des
termes.
S’appuyant principalement sur la Lexicologie Explicative et Combinatoire, LEC
(Mel’čuk 2013 ; Mel’čuk et al. 1995)5, chaque entrée comprend les rubriques suivantes (voir
la figure 3 pour un exemple d’entrée) :
• Structure actancielle : Il s’agit d’un énoncé dans lequel apparaît le terme (de nature
prédicative (Mel’čuk 2004) ou quasi-prédicative (Polguère 2012)) et son ou ses
actants. Dans nos ressources terminologiques, les actants sont représentés de deux
manières. D’abord, une étiquette traduit le rôle sémantique de l’actant (Agent,
Patient, Destination, Instrument). Ensuite, un terme typique – celui censé
représenter le terme le plus susceptible d’apparaître dans cette position actancielle –
est donné. Lors de l’affichage (voir la figure 3), seul le terme typique est affiché par
défaut. Toutefois, un jeu de couleurs signale le type d’actant (le bleu, par exemple,
fait référence au rôle Patient).
• Définition : Les définitions n’apparaissent que dans les articles dont la rédaction est
terminée (articles de statut 0).
• Contextes : Par défaut, trois contextes extraits de corpus spécialisés sont proposés ;
dans certaines entrées, entre 15 et 20 contextes sont annotés.
• Liens lexicaux : Tous les termes liés sur le plan paradigmatique et syntagmatique
sont énumérés et une explication s’appuyant sur le système des fonctions lexicales
(Mel’čuk et al. 1995) est proposée.
Une fonction lexicale, FL, encode différentes propriétés linguistiques relatives
au lien partagé par deux UL. Le lien peut être de nature paradigmatique (synonymie
ou quasi-synonymie, antonymie, lien actanciel, hyperonymie, etc.) ou
syntagmatique (collocations).
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
4 Les bases de données renferment également des termes anglais et espagnols, mais nous nous concentrons ici sur les versions
françaises.
5 Plus récemment, un module s’appuyant sur la Sémantique des cadres (Fillmore et Baker 2010) a été intégré au DiCoEnviro.
Toutefois, cet ajout ne concerne pas la rédaction des définitions et ne sera pas abordé ici.!
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Une FL s’exprime de la manière suivante : « f(mot clé) = valeur » (une
fonction lexicale appliquée à un mot clé produit une valeur). Par exemple le lien vers
érodé (voir la figure 3) s’exprime de la manière suivante : A1(s’éroder1a) = érodé.
De manière générale, une FL exprime le sens abstrait et généralisé de la
relation. Comme un même sens peut être réalisé linguistiquement sous des formes
extrêmement diverses, les FL permettent d’uniformiser leur description. De plus,
comme les FL standard sont indépendantes des langues, le même sens est encodé de
la même manière peu importe la langue décrite.
Une grande partie des FL indique quel actant (dans la structure actancielle du
mot clé) participe à la relation. Enfin, les FL encodant les liens syntagmatiques
expriment également la structure syntaxique dans laquelle s’exprime le mot clé et
son collocatif.
Figure 3 : Entrée éroder1a dans le DiCoEnviro
Dans le présent article, nous nous concentrons sur les fonctions lexicales de
nature paradigmatique. Le tableau 3 donne quelques exemples d’application de ces
FL aux termes d’environnement et d’informatique6.
Tableau 3 : Liens lexicaux extraits des DiCoEnviro et DiCoInfo et leur encodage au moyen
de fonctions lexicales
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
6!Nous indiquons la FL, mais il importe de noter que les versions en ligne de nos ressources ne les affichent pas par défaut. Les
terminologues doivent toutefois les encoder.!
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Mot clé
Terme relié
Fonction
lexicale
Explication
Domaine
abandonner1
abandon1
S0
Nom (de même sens)
Informatique
accéder2
mot de passe1
Sinstr
Nom de l’instrument
Informatique
agriculture1
agriculteur1
S1
Nom du premier actant
(souvent l’agent)
Environnement
aléatoire1
aléatoirement1
Adv0
Adverbe (de même sens)
Informatique
anthropique1a
humain1
QSyn
Quasi-synonyme
Environnement
asynchrone1
aynchrone1
Anti17
Antonymie
complémentaire
Informatique
automatiquemen
t1
automatique1a
A0
Adjectif (de même sens)
Informatique
biodégrader1a
biodégradable
1
Able1
Adjectif s’appliquant au
1er actant qui signifie
« qui peut + le sens du
mot clé »
Environnement
composter1
compostable1
Able2
Adjectif s’appliquant au
2e actant qui signifie
« qui peut + le sens du
mot clé »
Environnement
installer2
réinstaller1
De_nouvea
u
Encore une fois
Informatique
corrompre1
corrompu1
A2Perf
Adjectif s’appliquant au
2e actant qui signifie
« qui a été + le sens du
mot clé »
Informatique
cristaller1a
cristaller1b
Caus@
Qqn ou qqch. cause +
sens du mot clé
Environnement
installer2
désinstaller1
Rev1
Antonyme réversif de
type 1 (revenir à l’état
initial)
Informatique
débogueur1
bogue1
S3
Nom du troisième actant
Informatique
décompilateur1
code2
Sres
Nom du résultat
Informatique
dévaster1
dévastateur1
A1
Adjectif s’appliquant au
1er actant qui signifie
« qui est + le sens du mot
clé »
Environnement
exporter1
importer1
Convij
Conversif (permutation
des actants)
Informatique
extinction1
éteint1
A1Perf
Adjectif s’appliquant au
1er actant qui signifie
« qui a été + le sens du
Environnement
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
7!Nous avons introduit certaines variantes à la notation originale des fonctions lexicales (Anti1, Rev1 et Rev2), notamment
pour distinguer plus finement les types d’antonymes (Gagné et L’Homme, 2016).!
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mot clé »
imprimer1a
imprimer1b
Caus@Con
vij
Qqn ou qqch. cause que
+ sens du mot clé et
permutation des actants
Informatique
protéger1
protégé1
A2
Adjectif s’appliquant au
2e actant qui signifie
« qui est + le sens du mot
clé »
Environnement
réchauffer1a
refroidir1a
Rev2
Antonyme réversif de
type 2 (mouvements
opposés)
Environnement
4.2 Quelques règles définitoires de base
Dans nos bases de données terminologiques, les définitions ne sont rédigées que
lorsque l’ensemble des autres rubriques sont prêtes (ou très avancées). La méthodologie
mise au point prévoit que la définition soit l’une des dernières rubriques préparées par le
terminologue. Cette décision se justifie par le fait que les définitions s’appuient, comme on le
verra, sur la structure actancielle et sur les liens lexicaux.
Les définitions sont analytiques et respectent le modèle aristotélicien en ce sens que
le genre prochain est le plus souvent une UL dénotant la classe à laquelle appartient le défini.
Ainsi, un nom est défini par un autre nom ; un verbe, par un autre verbe. Les définitions
d’adjectifs et d’adverbes dérogent toutefois de cette règle générale, comme on le verra.
Dans une première étape, nous avons appliqué des principes généraux s’inspirant de
règles lexicographiques classiques (1. et 2.), d’une part, et de règles formulées par la LEC (3.
et 4.). Ces règles sont les suivantes :
1. Règle de substituabilité mutuelle : Cette règle veut que la définition soit une
paraphrase synonymique du défini et puisse remplacer ce défini dans n’importe quel
contexte. Cette règle permet de vérifier le fait que la définition évoque les
caractéristiques essentielles du défini.
Plus concrètement, cette règle est vérifiée dans les DiCoEnviro et DiCoInfo en
s’assurant que les termes typiques énoncés dans la structure actancielle s’appliquent
sans problème à la définition. De même, comme de nombreux contextes
accompagnent chaque entrée, le terminologue peut valider une définition en
l’appliquant à une partie d’entre eux.
2. Règle de décomposition : La définition doit être formulée au moyen d’UL
sémantiquement plus simples que le défini. Cette règle, classique en lexicographie, a
dû toutefois être adaptée à notre contexte terminologique puisque les définitions
contiennent inévitablement des UL qui ne sont pas répertoriées dans la
nomenclature d’un dictionnaire spécialisé.
L’Homme, Marie-Claude & Antonio San Martín. 2016. “Définition terminologique : systématisation de règles de
rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
À l’exception des UL qui instancient les actants (voir la règle 3), aucun terme
ne peut apparaître dans la définition d’un autre terme si le premier requiert le
second dans sa définition. De plus, l’utilisation de termes qui sont
morphologiquement reliés au défini n’est pas permise. Cette règle cherche à éviter le
scénario selon lequel un utilisateur consultant une première entrée doive en
consulter un autre pour comprendre le sens du premier terme.
Comme nous l’avons souligné ci-dessus, les définitions terminologiques –
contrairement aux définitions lexicographiques – renferment des UL qui ne font pas
l’objet d’un article. Afin de pallier cette lacune, le terminologue fait appel à une liste
de vocabulaire fondamental. Nous avons recours, dans une première étape, à une
liste compilée pour l’enseignement du lexique (Tremblay et al. 2013) qui renferme
des mots non désambiguïsés (polysémiques)8. Comme cette liste est conçue pour
l’enseignement au primaire, nous devons y ajouter des mots pour définir les termes
spécialisés apparaissant dans nos ressources. Toutefois, à terme la liste sera conçue
comme une liste fermée à laquelle le terminologue doit se reporter.
3. Règle de la structure actancielle : Cette règle veut que les actants, puisqu’ils
contribuent au sens de termes prédicatifs ou quasi-prédicatifs, soient instanciés dans
la définition. Trois exemples sont donnés ci-dessous : un verbe, un nom quasi-
prédicatif et un adjectif.
décharger1b (v. tr.) : utilisateur1(AGENT) ~ batterie1(SOURCE) d’électricité1(MOYEN)
Un utilisateur1(AGENT) fait en sorte qu’une batterie1(SOURCE) se vide complètement de
l’électricité1(MOYEN) que la batterie1(SOURCE) contient.
navigateur1 (n. m.) : ~ utilisé par utilisateur1(AGENT) pour aller dans l’Internet1(LIEU)
Logiciel1 auquel un utilisateur1(AGENT) fait appel pour rechercher1 ou consulter1 de
l'information1 dans l’Internet1(LIEU)
vulnerable1 (adj.) : [écosystème1, espèce1(PATIENT) est] ~ à changement1(MENACE)
Un écosystème1 (PATIENT) ou une espèce1(PATIENT) dont l'état peut se dégrader1a à cause d'un
changement1(MENACE)
4. Règle d’uniformisation : Cette règle veut que tous les termes apparaissant dans la
définition soient désambiguïsés en indiquant leur numéro d’acception. Par ailleurs,
la répétition est préférée à l’utilisation de pronoms ou autres unités faisant référence
à un antécédent, même si cela alourdit l’énoncé. De plus, afin d’assurer une
uniformité, le même sens doit être exprimé de la même manière d’une définition à
l’autre.
Cette règle d’uniformisation exige parfois que les définitions soient révisées afin
d’appliquer une formulation qui est valable pour le plus grand nombre.
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
8 Pour l’anglais (San Martín et L’Homme 2014), nous utilisons la liste Longman Communication 3000 (Longman Dictionary
2007). Nous sommes conscients des écarts entre les listes anglaise et française, mais nous avons voulu utiliser des listes
disponibles plutôt que les élaborer nous-mêmes.
L’Homme, Marie-Claude & Antonio San Martín. 2016. “Définition terminologique : systématisation de règles de
rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
4.3 Règles établies pour l’anglais
Comme nous l’avons évoqué à quelques reprises, un travail préalable a été réalisé pour
une partie des termes anglais répertoriés dans nos ressources terminologiques (San Martín
et L’Homme 2014). Les termes sélectionnés devaient répondre aux critères suivants :
1. Être morphologiquement apparentés (pollute, pollution, polluted, polluter).
2. La famille morphologique devait contenir au moins un verbe (la définition de ce
verbe étant utilisée comme point de départ pour générer les autres).
3. Le lien lexical devait être réalisé à au moins trois reprises dans nos ressources.
Les liens lexicaux qui avaient alors été retenus sont ceux apparaissant dans le tableau 4.
Les explications de ces liens et des exemples français sont donnés dans le tableau 3.
Tableau 4 : Liens lexicaux retenus pour la production de définitions en anglais
verbe → verbe
verbe → nom
verbe → adjectif
Caus@
warm1a → warm1b
S0
predict1a → prediction1
A19
pollute1 → polluting1
De_nouveau
compile1c → recompile1
S1
program1 → programmer1
A2
compile1 → compiled1
Caus@Conv21
print1a → print1b
Sres
pollute1 → pollution1
Able1
predict1b → predictive1
Anti-2
compile1c → decompile1
Sinstr
incinerate1 → incinerator1
Able2
configure1 → configurable1
L’analyse de ces termes a permis de dégager trois cas de figure par rapport aux
hypothèses formulées dans la section 3. L’objectif, rappelons-le était de vérifier si une
génération automatique était possible.
• Liens lexicaux pour lesquelles une définition peut être produite sans intervention
pour tous les termes partageant ce lien avec un autre terme : De_nouveau, Caus@,
Caus@Conv21, A1 et Able1.
• Liens lexicaux pour lesquels une définition peut être produite avec une intervention
minimale : S0, A2 et Able2
• Liens lexicaux pour lesquels la définition ne peut pas être produite à partir d’un jeu
d’instructions prédéfini : S1, Sres, Sinstr et Anti-210.
4.4 Application aux données françaises
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
9 À noter que lors de l’analyse des données anglaises, aucune distinction n’avait été faite entre les lien A1 et A1Perf (visant à
rendre compte du sens accompli) et entre les liens A2 et A2Perf. Cette distinction est maintenant faite et facilite la production
de règles qui devaient auparavant en tenir compte.
10 Cette notation a changé à la suite d’une révision des liens d’opposition dans les bases de données (Gagné et L’Homme
2016). Ce lien lexical est désormais annoté Rev1 (pour réversif de type installer - désinstaller) (voir le tableau 3).
L’Homme, Marie-Claude & Antonio San Martín. 2016. “Définition terminologique : systématisation de règles de
rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
Dans l’application aux termes français, nous avons d’abord voulu valider les résultats
obtenus à partir des données anglaises et, ensuite, tester nos hypothèses sur des liens
lexicaux de nature différente.
En outre, contrairement au travail effectué sur les données anglaises, nous n’avons
pas limité notre sélection de termes aux paires morphologiquement apparentées. Nous
avons extraits tous les termes associés à un jeu de fonctions lexicales. Une autre différence
par rapport au travail préalable consistait à retenir des paires ne comportant pas toujours un
verbe (les liens lexicaux pouvaient engager des parties du discours différentes, comme deux
noms ou un adjectif et un nom). Le tableau 5 montre quelles sont les parties du discours
reliées par une FL spécifique. Les parties du discours en caractères gras dans la deuxième
colonne sont les cas de figure sur lesquels nous avons travaillé en anglais.
Nous avons retenu les fonctions lexicales apparaissant cinq fois ou plus dans nos
bases de données. Nous avons écarté les fonctions S1, Sres ou Sinstr puisque le travail original a
montré qu’elles ne pouvaient mener à la formulation de règles prédictibles dans tous les cas.
Nous avons toutefois retenu tous les liens d’antonymie (puisqu’ils ont été entièrement
révisés). Par ailleurs, nous avons ajouté de nouvelles fonctions lexicales par rapport au
travail original (celles-ci apparaissent en gras dans la première colonne). Cette liste a été
établie quelque peu arbitrairement en fonction de l’intuition que de la productivité anticipée
des règles s’appliquant à elles.
Tableau 5 : Liens lexicaux retenus pour la production de définitions en français
Fonction
lexicale
Parties du discours
Exemple(s)
Nombre
d’occurrences
A1
verbe → adjectif
nom → adjectif
dévaster1 → dévastateur1
émission2.1 → émetteur2
10
A1Perf
verbe → adjectif
nom → adjectif
authentifier1 → authentifié1
extinction1 → éteint1
16
A2
verbe → adjectif
nom → adjectif
menacer1 → menacé1
protection1→ protégé1
5
A2Perf
verbe → adjectif
verbe → nom
cacher1 → caché1
corruption1 → corrompu1
70
Able1
verbe → adjectif
nom → adjectif
brancher1a → branchable1
biodégradation1 →
biodégradable1
12
Able2
verbe → adjectif
nom → adjectif
extraire1 → extractible1
automatisation1 →
automatisable
74
Adv0
adjectif → adverbe
aléatoire1 → aléatoirement1
8
Anti1
adjectif → adjectif
amovible1 → fixe1
31
Caus@
verbe → verbe
nom → nom
réchauffer1a → réchauffer1b
exécution2a → exécution2b
38
Caus@Conv21
verbe → verbe
imprimer1a → imprimer1b
9
Convij
verbe → verbe
nom → nom
déplacer4 → transposter2
envoi2 → réception1
15
L’Homme, Marie-Claude & Antonio San Martín. 2016. “Définition terminologique : systématisation de règles de
rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
Certains liens paradigmatiques ont été écartés délibérément de notre jeu de données,
à savoir les liens décrits avec les fonctions lexicales V0, A0, et Resulti. Ces fonctions lexicales
décrivent les liens opposés à ceux décrits par les FL S0, Adv0 et Caus@. Ce choix s’appuie sur
l’un des principes établis dans la section 3, à savoir que la définition est produite à partir
d’un terme sémantiquement plus simple. Ainsi, le lien S0 (biodégrader → biodégradation)
donnera lieu à une règle, mais pas le lien inverse V0 (biodégradation → biodégrader).
5. Résultats et discussion
La présente section décrit les règles que nous avons créées pour une partie des paires
de termes extraits ainsi que certaines difficultés auxquelles nous avons dû faire face.
Rappelons que les règles sont conçues dans la perspective de minimiser les interventions
requises pour produire les définitions.
5.1 Règles et application de ces règles aux liens étudiés
Le tableau 6 présente une règle s’appliquant à des termes partageant un lien encodé au
moyen de la fonction lexicale Caus@. La première partie du tableau présente les parties du
discours des termes reliés ainsi que les changements sémantique et syntaxique pour passer
de l’UL1 à l’UL2. La seconde partie du tableau énonce les règles qui permettent d’obtenir
une définition pour l’UL2. Un exemple montre l’application de la règle à des termes. Les
autres règles formulées sont données en annexe.
Tableau 6 : Règles pour le lien lexical Caus@
De_nouveau
verbe → verbe
nom → nom
adjectif→ adjectif
valoriser1 → revaloriser1
installation2 →
réinstallation1
programmable1 →
reprogrammable1
40
QSyn
verbe → verbe
nom →nom
adjectif → adjectif
adverbe → adverbe
amorcer1a → démarrer1a
Terre1 → planète1
amovible1 → extractible1
mondialement1→
globalement1
259
Rev1
verbe → verbe
nom → nom
abonner1 → désabonner1
boisement1 → déboisement1
99
Rev2
verbe → verbe
nom → nom
diminuer1 → augmenter1
accélération1→
ralentissement1
30
S0
verbe → nom
adjectif → nom
réchauffer1a →
réchauffement1
compatible1 → compatibilité1
372
S3
verbe → nom
nom → nom
dépolluer1→ polluant2
électrification1 → électricité1
8
L’Homme, Marie-Claude & Antonio San Martín. 2016. “Définition terminologique : systématisation de règles de
rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
Caus@
UL1: Verbe
UL2: Verbe
Changement sémantique: Un participant externe à l’UL1 (qui correspond au premier actant
de l’UL2) cause l’événement exprimé par l’UL1
Changement syntaxique: Le verbe correspondant à l’UL1 est pronominal ou intransitif ; le
verbe correspondant à l’UL2 est transitif. L’UL2 a un actant de plus que l’UL1.
Instructions
Étant donné la définition de l’UL1:
1. Ajouter le premier actant de l’UL2 au début de la définition.
2. Placer « fait en sorte que » après le premier actant.
3. Transformer le(s) verbe(s) conjugué(s) de la définition au subjonctif.
Exemple
(s’)éroder1a : sol1(PATIENT) ~
Définition : Un sol1(PATIENT) se dégrade1a et change quant à sa forme.
éroder1b : phénomène1(CAUSE) ~ sol1(PATIENT)
Définition : Un phénomène1(CAUSE) fait en sorte qu'un sol1(PATIENT) se dégrade1a et change quant à
sa forme.
Comme pour l’analyse des termes anglais, les liens lexicaux retenus se distribuent en trois
groupes selon leur aptitude à donner lieu à des règles définitoires :
1. Règle applicable sans intervention ;
2. Règle applicable avec intervention ;
3. Aucune règle formulée.
Toutefois, puisque nous avons retenu des paires de termes appartenant à des parties
du discours variées, nous devons tenir compte de la partie du discours de l’UL de départ.
Nous verrons plus loin que cette partie du discours est prise en compte afin de déterminer
un ordre d’application des règles. Le tableau 7 rappelle les liens lexicaux pris en compte dans
cette étude et montre si des règles définitoires peuvent être appliquées en fonction de la
partie du discours des termes partageant ces liens.
Tableau 7 : Liens lexicaux retenus et évaluation de la possibilité de production de règles
Fonction
lexicale
Parties du
discours
Application possible de règles définitoires
A1
verbe → adjectif
Applicable sans intervention.
nom → adjectif
Applicable lorsqu’une autre règle n’a pas été appliquée.
L’Homme, Marie-Claude & Antonio San Martín. 2016. “Définition terminologique : systématisation de règles de
rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
Le tableau 7 appelle quelques commentaires. Comme on peut le voir, la plupart des liens ne
Deux cas dans nos données.
A1Perf
verbe → adjectif
Applicable sans intervention.
nom → adjectif
Applicable lorsqu’une autre règle n’a pas été appliquée.
Deux cas dans nos données.
A2
verbe → adjectif
Applicable sans intervention.
nom → adjectif
Applicable lorsqu’une autre règle n’a pas été appliquée.
Aucun cas dans nos données.
A2Perf
verbe → adjectif
Applicable sans intervention.
verbe → nom
Applicable lorsqu’une autre règle n’a pas été appliquée.
Un seul cas dans nos données.
Able1
verbe → adjectif
Applicable sans intervention.
nom → adjectif
Applicable lorsqu’une autre règle n’a pas été appliquée.
Un seul cas dans nos données.
Able2
verbe → adjectif
Applicable sans intervention.
nom → adjectif
Applicable lorsqu’une autre règle n’a pas été appliquée.
Aucun cas dans nos données.
Adv0
adjectif → adverbe
Applicable sans intervention.
Anti1
adjectif → adjectif
Aucune règle formulée.
Caus@
verbe → verbe
Applicable sans intervention.
nom → nom
Applicable lorsqu’une autre règle n’a pas été appliquée.
Aucun cas dans nos données.
Caus@Conv21
verbe → verbe
Applicable sans intervention.
Convij
verbe → verbe
Aucune règle formulée.
nom → nom
Aucune règle formulée.
De_nouveau
verbe → verbe
Applicable sans intervention.
nom → nom
Applicable lorsqu’une autre règle n’a pas été appliquée.
Aucun cas dans nos données.
adjectif→ adjectif
Applicable lorsqu’une autre règle n’a pas été appliquée.
Aucun cas dans nos données.
QSyn
verbe → verbe
Aucune règle formulée.
nom →nom
Aucune règle formulée.
adjectif → adjectif
Aucune règle formulée.
adverbe →
adverbe
Aucune règle formulée.
Rev1
verbe → verbe
Aucune règle formulée.
nom → nom
Aucune règle formulée.
Rev2
verbe → verbe
Aucune règle formulée.
nom → nom
Aucune règle formulée.
S0
verbe → nom
Application avec intervention.
adjectif→ nom
Applicable sans intervention.
S3
verbe → verbe
Aucune règle formulée.
nom → nom
Aucune règle formulée.
L’Homme, Marie-Claude & Antonio San Martín. 2016. “Définition terminologique : systématisation de règles de
rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
permettant pas de produire des définitions à partir d’un jeu d’instructions fixes sont les liens
d’antonymie (Anti1, Convij, Rev1 et Rev2) et le lien de quasi-synonymie (QSyn). Même si on
peut supposer que les termes partageant ces liens auront de nombreuses composantes
sémantiques communes, une des difficultés réside dans le fait que ces liens sont symétriques
ou réciproques. Il n’est donc pas possible d’établir un terme de départ à partir du lien seul.
Par ailleurs, il n’est pas possible de prévoir quelles seront les composantes sémantiques
communes dans tous les cas. De même, le lien encodé au moyen de la FL S3 n’a pas permis
de formuler des règles en raison d’une trop grande variété de cas de figure (l’UL2 peut
correspondre à un instrument, un moyen, un matériau, etc.).
Par ailleurs, on remarque que de très nombreux liens adjectivaux sont encodés à
partir d’un verbe et de la nominalisation correspondante. Dans ces cas, la définition de
l’adjectif pourra être produite à partir du verbe (voir la section 5.2). Nous avons remarqué
quelques liens adjectivaux qui n’avaient été encodés qu’à partir du nom. Comme nous
n’avions que peu de cas semblables dans nos données, nous n’avons pas préparé de règles
spécifiques, mais nous pensons qu’elles pourraient être produites sans difficulté.
Enfin, l’un des liens permet la création de règles définitoires, mais requiert une
intervention minimale (ce constat avait été fait lors de l’étude des termes anglais). Lorsque
l’UL de départ d’un lien S0 est un verbe, le choix du genre prochain pour la définition du
nom dépend du type d’événement dénoté par ce verbe (événement ponctuel, état,
événement avec durée, etc.). Nous avons eu recours aux distinctions de Vendler (1967) que
nous avons adaptées pour guider le choix du genre prochain. Le tableau 8 montre comment
les définitions sont produites à partir du lien S0.
Tableau 8 : Règles pour le lien lexical S0
S0
UL1: Verbe
UL2: Nom
Changement sémantique: Aucun.
Changement syntaxique : De verbe à nom.
Instructions
Étant donné la définition de l’UL1 :
1. Choisir un genre prochain (GP) en fonction de l’événement dénoté par le
verbe. Se reporter à la figure 4
2. Pour un GP « action » ou « activité », ajouter « réalisée par » devant le premier
actant et transformer le reste de la définition en proposition relative.
3. Pour un GP « événement », ajouter « où » devant le premier actant.
4. Pour un GP « fait », ajouter « pour » devant le premier actant.
5. Pour un GP « processus », ajouter « pendant lequel » devant le premier actant.
Exemples
L’Homme, Marie-Claude & Antonio San Martín. 2016. “Définition terminologique : systématisation de règles de
rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
(s’)éroder1a : sol1(PATIENT) ~
Définition : Un sol1(PATIENT) se dégrade1a et change quant à sa forme.
érosion1 : sol1(PATIENT) ~
Processus pendant lequel un sol1(PATIENT) se dégrade1a et change quant à sa forme.
incrémenter1a: valeur(PATIENT) ~ de incrément(VALEUR)
Définition : Une valeur(PATIENT) dans une variable augmente d'un incrément(VALEUR).
incrémentation1a : ~ de valeur(PATIENT) de incrément(VALEUR)
Définition : Événement où une valeur(PATIENT) dans une variable augmente d'un incrément(VALEUR).
valider1 : utilisateur1(AGENT) ~ commande1(PATIENT)
Définition : Un utilisateur1(AGENT) transmet1 une commande1(PATIENT) qui a été entrée2 pour qu'un
ordinateur1 ou un logiciel1 traite1 cette commande1(PATIENT).
validation1 : ~ de commande1(PATIENT) par utilisateur1(AGENT)
Définition : Action réalisée par un utilisateur1(AGENT) qui transmet1 une commande1(PATIENT) qui a
été entrée2 pour qu'un ordinateur1 ou un logiciel1 traite1 cette commande1 (PATIENT).
recycler1 : entreprise1 (AGENT) ~ matières1(PATIENT)
Définition : Une entreprise1 (AGENT) réutilise1 ou remet en circulation pour une nouvelle
utilisation des matières1(PATIENT) ayant déjà été utilisées après avoir été transformées1 ou non.
recyclage1 : entreprise1 (AGENT) ~ matières1(PATIENT)
Définition : Activité réalisée par une entreprise1(AGENT) qui réutilise1 ou remet en circulation pour
une nouvelle utilisation des matières1(PATIENT) ayant déjà été utilisées après avoir été transformées1
ou non.
Figure 4 : Sélection du genre prochain pour des définitions associées au lien S0
5.2 Ordre d’application des règles
Les choix méthodologiques expliqués à la section 4.4, notamment le fait de retenir
des paires de termes dans lesquelles pouvaient apparaître des parties du discours autres que
le verbe, ont un certain nombre de répercussions sur la formulation des règles qui ne se
présentaient pas lorsque nous nous sommes penchés sur les données anglaises.
L’Homme, Marie-Claude & Antonio San Martín. 2016. “Définition terminologique : systématisation de règles de
rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
1. Un terme peut partager le même lien avec deux termes différents. Par exemple,
l’adjectif dévastateur est lié à dévaster et à dévastation au moyen de la FL A1. Dans
l’application des règles, il fallait décider à partir de quel terme de départ la définition
de l’adjectif devait être générée.
2. Certains liens ne se distinguent que quant à l’actant sur lequel il pointe dans la
structure actancielle du terme de départ. Par exemple, érodé1 est relié à l’acception
pronominale de éroder1a par une FL A1Perf et à l’acception transitive éroder1b, par la
FL A2Perf.
3. Un terme peut partager des liens de nature différente avec deux termes différents.
Par exemple, incompatibilité est lié à compatibilité par la FL Anti1 et à incompatible
au moyen de la FL S0. Même si théoriquement la définition générée pour
incompatibilité devrait être la même, nous risquons de faire appel à deux règles
distinctes pour un même cas de figure quelque soit le chemin emprunté.
Pour ces raisons, nous avons dû établir un ordre d’application des règles afin d’éviter
la mise en oeuvre de plus d’un jeu de règles pour un même terme. Rappelons que les règles
sont formulées afin de générer une définition à partir d’un terme sémantiquement plus
simple. Autrement dit, elles sont conçues pour ajouter des éléments définitoires à une
définition existante et non pour retrancher des éléments.
L’ordre d’application est décrit ci-dessous. (Les règles ne s’appliquent que lorsqu’une
définition n’a pas déjà été produite par une autre règle.) Selon la séquence envisagée, les
premières règles à faire tourner sont celles qui portent sur le verbe. Ensuite, viennent celles
s’appliquant aux adjectifs. La séquence se termine par les règles s’appliquant aux noms.
I. Règles s’appliquant à des UL de départ verbales
1. Caus@
2. Caus@Convij
3. A1
4. A1Perf
5. Able1
6. A2
7. A2Perf
8. Able2
9. De_nouveau
10. S0
II. Règles s’appliquant à des UL de départ adjectivales
11. Adv0
12. S0
13. De_nouveau
III. Règles s’appliquant à des UL de départ nominales
14. A1
L’Homme, Marie-Claude & Antonio San Martín. 2016. “Définition terminologique : systématisation de règles de
rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
15. A1Perf
16. Able1
17. A2
18. A2Perf
19. Able2
20. De_nouveau
Nous illustrons cet ordre au moyen des termes reliés au verbe (s’)éroder (figure 5).
Dans ce cas, seules les règles dont l’UL de départ est un verbe sont nécessaires.
Figure 5 : Application des règles à partir de (s’)éroder1a dans le DiCoEnviro
6. Conclusion
Cette étude visait à évaluer la possibilité de produire des définitions à partir d’un jeu
de règles fixe pour des termes sémantiquement apparentés. Rappelons que les règles
prennent en entrée la définition d’un terme sémantiquement plus simple et la nature du lien
lexical qu’il partage avec un second terme. Nous avons montré qu’il est possible de le faire
pour une partie des liens lexicaux retenus. Toutefois, les règles doivent tenir compte de la
partie du discours du terme de départ (puisque ceci a des conséquences sur la formulation
de la règle elle-même, mais également sur l’ordre dans lequel ces règles sont appliquées).
Pour certaines familles de termes sémantiquement apparentés, nos règles permettent
la génération de multiples définitions à partir d’une seule. Nous avons illustré cette grande
productivité à partir de la définition du verbe (s’)éroder (à partir de laquelle nous avons pu
produire les définitions de l’acception transitive du même verbe, des adjectifs érodé, érodable
et érosif et du nom érosion), mais elle s’observe également pour d’autres familles de termes.
La production de règles aussi régulières a eu des effets que nous n’avions pas
anticipés. D’abord, certains liens lexicaux avaient été encodés de manière peu rigoureuse et
la production d’une définition à partir de nos règles a permis de les détecter et de les
corriger. Par ailleurs, ce travail a fait ressortir le fait que certaines formulations des
définitions de départ se prêtaient mal à l’application des règles. Nous avons ajusté une partie
de ces formulations, mais un travail ultérieur devrait se pencher sur cette question. Une piste
à envisager dans ce sens serait l’élaboration de nouvelles règles de rédaction s’ajoutant à
celles qui ont été formulées à la section 4.2 qui tiennent compte des règles de production.
L’Homme, Marie-Claude & Antonio San Martín. 2016. “Définition terminologique : systématisation de règles de
rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
Quelques règles préliminaires ont été proposées pour l’anglais dans San Martín et L’Homme
(2014).
Enfin, certains liens lexicaux mis de côté pourraient donner lieu à des règles moins
fixes, mais dont une partie serait tout de même prévisible. Ces règles pourraient produire les
éléments non variables et les proposer au terminologue qui n’aurait alors qu’à remplir les
parties manquantes. Cette extension fera également l’objet d’un travail à venir.
Remerciements
Les travaux présentés dans cet article sont financés par le Conseil de recherches en
sciences humaines (CRSH) du Canada, le Fonds de recherche du Québec – Société et culture
(FRQ-SC) et le Ministère de l’Économie et de la Compétitivité de l’Espagne (projet FF2014-
52740-P). Les auteurs tiennent à remercier Benoît Robichaud pour l’assistance technique
apportée pour l’analyse des données ainsi que Dorota Sikora et Alain Polguère pour leurs
commentaires éclairés et éclairants sur une première version de l’article.
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rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
Annexe : Règles de production de définitions à partir de liens lexicaux11
A1 et A1Perf
UL1: Verbe
UL2: Adjectif
Changement sémantique : L’UL2 exprime l’attribut typique du premier actant de l’UL1.
Changement syntaxique : De verbe à adjectif.
Instructions
A1
Étant donné la définition de l’UL1:
1. Transformer le groupe succédant au premier actant en proposition relative.
A1Perf
Étant donné la définition de l’UL1 :
1. Transformer le(s) verbes(s) conjugué(s) au passé composé.
2. Transformer le groupe succédant au premier actant en proposition relative.
Exemples
résider1 : données(PATIENT), programme(PATIENT) ~ en mémoire(LIEU)
Définition : Des données(PATIENT) ou un programme(PATIENT) sont en mémoire(LIEU), notamment
lorsque d'autres programmes sont exécutés.
résident1 : [données(PATIENT), programme(PATIENT) est] ~ en mémoire(LIEU)
Définition : [Des données(PATIENT) ou un programme(PATIENT)] qui sont en mémoire(LIEU), notamment
lorsque d'autres programmes sont exécutés.
connecter1 : utilisateur1(AGENT), ordinateur1(AGENT) ~ à réseau1(DESTINATION)
Définition : Un utilisateur1(AGENT) ou un ordinateur1(AGENT) établit une communication1 avec un
réseau1(DESTINATION) afin de pouvoir utiliser ce réseau1(DESTINATION).
connecté1 : [utilisateur1(AGENT), ordinateur1(AGENT)] ~ à réseau1(DESTINATION)
Définition : [Un utilisateur1(AGENT) ou un ordinateur1(AGENT)] qui a établi une communication1 avec
un réseau1(DESTINATION) afin de pouvoir utiliser ce réseau1(DESTINATION).
A2 et A2Perf
UL1: Verbe
UL2 : Adjectif
Changement sémantique : L’UL2 exprime l’attribut typique du second actant de l’UL1.
Changement syntaxique : De verbe à adjectif. Le second actant du verbe devient l’unique actant
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
11 Les règles reproduites dans le présent article sont des règles par défaut. D’autres jeux de règles doivent tenir compte de
variations comme les suivantes : présence de deux verbes coordonnés dans la définition de départ, rôles des actants pouvant
entraîner des reformulations, etc.
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rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
de l’adjectif.
Instructions
A2
Étant donné la définition de l’UL1 :
1. Placer le second actant de l’UL1 (qui correspond au premier actant de l’UL2)
au début de la définition.
2. Transformer le groupe succédant au second actant de l’UL1 en proposition
relative.
A2Perf
Étant donné la définition de l’UL1 :
1. Placer le second actant de l’UL1 (qui correspond au premier actant de l’UL2) au
début de la définition de l’UL2.
2. Transformer le groupe succédant au second actant de l’UL1 en proposition relative
3. Transformer le(s) verbes(s) conjugué(s) au passé composé.
Exemples
menacer1 : activité1(CAUSE), changement1a(CAUSE) ~ écosystème1(PATIENT), espèce1(PATIENT)
Définition : Une activité1(CAUSE) ou un changement1a(CAUSE) risque d’endommager un
écosystème1(PATIENT) ou une espèce1(PATIENT).
menacé1: [écosystème1(PATIENT), espèce1(PATIENT)] est ~ par activité1(CAUSE), changement1a(CAUSE)
Définition : [Un écosystème1(PATIENT) ou une espèce1(PATIENT)] qu’une activité1(CAUSE) ou un
changement1a(CAUSE) risque d’endommager.
cacher1 : utilisateur1(AGENT) ~ fichier1(PATIENT) d’écran2(SOURCE)
Définition : Un utilisateur1(AGENT) fait disparaître un fichier1(PATIENT) de l'écran2(SOURCE) sans
supprimer1 ce fichier1(PATIENT).
caché1 : [fichier1(PATIENT) est] ~
[Un fichier1(PATIENT)] qu’un utilisateur1(AGENT) a fait disparaître de l'écran2(SOURCE) sans supprimer1 ce
fichier1(PATIENT).
Able1
UL1: Verbe
UL2: Adjectif
Changement sémantique: L’UL2 exprime l’attribut typique potentiel s’appliquant au premier
actant de l’UL.
Changement syntaxique : De verbe à adjectif. Le second actant de l’UL1 devient le seul actant de
l’UL2.
L’Homme, Marie-Claude & Antonio San Martín. 2016. “Définition terminologique : systématisation de règles de
rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
Instructions
Étant donné la définition de l’UL1 :
1. Mettre le verbe conjugué à l’infinitif.
2. Faire précéder le verbe de « qui peut ».
Exemple
biodégrader1a : matières1(PATIENT) ~
Définition : Des matières1(PATIENT) se décomposent1a naturellement sous l'action de processus
biologiques1.
biodégradable1 : [matières1(PATIENT)] ~
Définition : [Des matières1(PATIENT)] qui peuvent se décomposer1a naturellement sous l'action de
processus biologiques1.
Able2
UL1: Verbe ou nom
UL2: Adjectif
Changement sémantique: L’UL2 exprime l’attribut typique potentiel s’appliquant au second
actant de l’UL1.
Changement syntaxique : De verbe à adjectif ; de nom à adjectif.
Instructions
Étant donné la définition de l’UL1 :
1. Placer le second actant de l’UL1 (qui correspond au premier actant de l’UL2) au
début de la définition.
2. Transformer le groupe succédant au second actant de l’UL1 en proposition relative.
3. Mettre le verbe conjugué de la proposition relative à l’infinitif.
Exemple
afficher1b : Utilisateur1(AGENT) ou logiciel1(AGENT) ~ fichier1(PATIENT) ou icône1(PATIENT) dans écran2(DESTINATION)
Définition : Un utilisateur1(AGENT) ou un logiciel1(AGENT) fait apparaître un fichier1(PATIENT) ou un
icône1(PATIENT) dans un écran2(DESTINATION)
affichable1 : [Fichier1(PATIENT) ou icône1(PATIENT)] ~
Définition : [Un fichier1(PATIENT) ou un icône1(PATIENT)] qu’un utilisateur1(AGENT) ou un logiciel1(AGENT)
peut faire apparaître dans un écran2(DESTINATION)
Adv0
UL1 : Adjectif
UL2 : Adverbe
Changement sémantique : L’UL2 ajoute le sens « d’une manière au sens de l’UL1 ».
L’Homme, Marie-Claude & Antonio San Martín. 2016. “Définition terminologique : systématisation de règles de
rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
Changement syntaxique : De l’adjectif à l’adverbe ; la partie du discours du premier actant (un
nom) devient un verbe pour l’UL2.
Instructions
Étant donné la définition de l’UL1 :
1. Supprimer le verbe conjugué et le pronom relatif de la définition de l’UL1
(puisque ce verbe sera remplacé par le premier actant de l’UL2).
Exemple
automatique1 : [Une tâche2(PATIENT)] ~
Définition : [Une tâche2(PATIENT)] qui est réalisée sans intervention humaine.
automatiquement1 : [Traiter1(À_DÉFINIR)] ~
Définition : [Traiter1(À_DÉFINIR)]sans intervention humaine.
Caus@Conv21
UL1: Verbe
UL2: Verbe
Changement sémantique: Un participant externe à l’UL1 (qui correspond au premier actant de
l’UL2) cause que l’événement exprimé par l’UL1 ait lieu.
Changement syntaxique: L’UL2 a un actant de plus que l’UL1 ; de plus, le premier actant de
l’UL1 devient le troisième actant de l’UL2.
Instructions
Étant donné la définition de l’UL1 :
1. Ajouter le premier actant de l’UL2 et placer au début.
2. Déplacer le premier actant de l’UL1 à la fin de la définition en ajoutant une
préposition. Si l’actant est un instrument, une méthode, un substitut ou un moyen,
utiliser la préposition avec. Si l’actant est un but, utiliser la préposition pour.
Exemple
imprimer1a : imprimante1(INSTRUMENT) ~ données1(PATIENT)
Définition : Une imprimante1(INSTRUM ENT) reproduit des données1(PATIENT) sur un matériau, en général
du papier.
imprimer1b : utilisateur1(AGENT) ~ données1(PATIENT) avec imprimante1(INSTRUMENT)
Définition : Un utilisateur1(AGENT) reproduit des données1(PATIENT) sur un matériau, en général du
papier, avec une imprimante1(INSTRUMENT).
De_nouveau
UL1 : Verbe, nom ou adjectif
L’Homme, Marie-Claude & Antonio San Martín. 2016. “Définition terminologique : systématisation de règles de
rédaction dans les domaines de l’informatique et de l’environnement”, Cahiers de lexicologie 109 (2) : 147-174.
UL2 : Verbe, nom ou adjectif
Changement sémantique : L’UL2 comprend une composante « répétition » ajoutée au sens de
l’UL1.
Changement syntaxique: Aucun.
Instructions
Étant donné la définition de l’UL1 :
1. Ajouter « de nouveau » après le verbe principal.
Exemple
installer2 : utilisateur1(AGENT) ~ logiciel1(PATIENT) sur ordinateur1(DESTINATION)
Définition : Un utilisateur1(AGENT) place un logiciel1(PATIENT) sur un ordinateur1(DESTINATION) et définit1
des paramètres1 pour que le logiciel1(PATIENT) puisse bien fonctionner.
réinstaller1 : utilisateur1(AGENT) ~ logiciel1(PATIENT) sur ordinateur1(DESTINATION)
Définition : Un utilisateur1(AGENT) place de nouveau un logiciel1(PATIENT) sur un ordinateur1(DESTINATION)
et définit1 des paramètres1 pour que le logiciel1(PATIENT) puisse bien fonctionner.
S0
UL1: Adjectif
UL2: Nom
Changement sémantique: Aucun.
Changement syntaxique : De verbe à nom.
Instructions
Lorsque l’UL de départ est un adjectif, étant donné la définition de l’UL1 :
1. Ajouter « propriété de » devant la définition.
Exemple
convivial1 : [site1(DESTINATION), logiciel1(DESTINATION)] est ~
Définition : [Un site1(DESTINATION) ou un logiciel1(DESTINATION)] qui est facile et agréable à utiliser.
convivialité1 : ~ de site1(DESTINATION), logiciel1(DESTINATION)
Définition : Propriété d'un site1(DESTINATION) ou d’un logiciel1(DESTINATION) qui est facile et agréable à
utiliser.