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(King, Lenox, & Barnett, 2002)
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The question whether one generation of men has a right to bind
another, seems never to have been started either on this or our side of
the water. Yet it is a question of such consequences as not only to merit
decision, but place also, among the fundamental principles of every
government. The course of reflection in which we are immersed here
on the elementary principles of society has presented this question to
my mind; and that no such obligation can be so transmitted I think
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very capable of proof.—I set out on this ground, which I suppose to
be self evident, “that the earth belongs in usufruct to the living”: that
the dead have neither powers nor rights over it […] Then no man can,
by natural right, oblige the lands he occupied, or the persons who
succeed him in that occupation, to the paiment of debts contracted by
him. For if he could, he might, during his own life, eat up the usufruct
of the lands for several generations to come, and then the lands would
belong to the dead, and not to the living, which would be the reverse
of our principle. (Lettre de Thomas Jefferson à James Madison, 6
Sept. 1789 Jefferson, 1958, p. 392)
Ce texte est parfois interprété comme tourné vers le passé : la génération ac-
tuelle ne doit pas être gouvernée par les morts des générations qui l’ont précédée, et
c’est une dimension essentielle dans la constitution des Etats-Unis que de chercher
à rompre avec le passé. Mais, il nous semble au contraire que le texte est tourné vers
le futur : les vivants d’aujourd’hui n’ont pas le droit de peser sur le futur des géné-
rations qui vivront sur la Terre quand eux auront disparu. En particulier, et c’est un
point prégnant dans l’histoire du développement du capitalisme, ils n’ont pas le droit
de contracter des dettes, de quelque nature qu’elles soient, financières ou autres, en
vivant au-dessus de leurs moyens, économiques, financiers ou technologiques,
dettes qui pèseront sur les générations futures qui ne pourront pas refuser l’héritage
qui leur sera légué.
Ce principe, selon lequel la Terre n’appartient à la génération actuelle qu’en
usufruit, ce qui veut dire que cette génération ne peut en consommer que les fruits
du temps où elle y réside, mais non pas menacer son capital, ce qui mettrait en dif-
ficulté les générations suivantes, est présenté par Jefferson, comme « self evident ».
L’expression fait évidemment écho à la déclaration d’indépendance, rédigée en
1776 par le même Jefferson :
Mais le développement durable est aussi et peut-être avant tout un problème
technico-avaux du Club de Rome (Mea-
dows, Meadows, & Randers, 1992; Meadows, Meadows, Randers, & Behrens III,
1972). Même si ses origines sont plus anciennes (Warde, 2011), le mot « dura-
bilité » apparaît quant à lui, il y a trois cents ans, en 1713, dans la Sylvicultura
Oeconomica, oder Haußwirthliche Nachricht und Naturgemäße Anweisung zur
Wilden Baum-Zucht, de Carl von Carlowitz (Schmithüsen, 2013)
une forme germanique que le vocable Nachhaltigkeit est pour la première fois
ation durable » (« nachhaltige Nut-
zung »).
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Auguste le Fort. Le roi entend accroître la richesse du pays par une exploitation
lowitz est donc particulièrement cruciale. Or ce dernier est frappé par la surex-
Les forêts disparaissent et il faut faire venir le bois, souvent par flottage, depuis
des sites plus en plus lointains. Ce que von Carlowitz préconise est en réalité,
comme il le dit lui-
place au moment même où Colbert travaillait sur son texte.
ement et donc du maintien sur longue durée
-à-dire de ceux qui seront sur terre quand nous
-Ludwig Har-
tig, en 1795, dans son Anweisung zur Taxation der Forste oder zur Bestimmung
des Holzertrags der Wälder :
ion forestière
des taxes (en fixant une base de valeur) aussi élevée que possible sur
les forêts, en visant toutefois à utiliser ces dernières de sorte que les
tages que les présentes. (cité in Schmithüsen, 2013, p. 6)
Quant aux mots « soutenable » ou « soutenabilité », qui semblent être une
sustainability dérive. La première or-
nance de Brunoy et édictée par Philippe VI de Valois, stipule en effet :
Les Maîtres des forêts enquerreront et visiteront toutes les fo-
rêts et bois qui y sont et feront les ventes qui y sont à faire, eu regard
à ce que les-dîtes forêts et bois se puissent perpétuellement souste-
nir en bon état. (cité in Schmithüsen, 2013, p. 4)
RIVALITÉ
Nulle ou faible Elevée
Difficile
E
XCLUABILITÉ
Facile
Biens publics
Disponibles/fabriqués
Ressources communes
(CPR: common pool
resources)
Biens à péage
(toll goods) Biens privés