Content uploaded by Hugues Brieux Ekouele Mbaki
Author content
All content in this area was uploaded by Hugues Brieux Ekouele Mbaki on Oct 17, 2018
Content may be subject to copyright.
Prise en charge hospitalière des traumatismes du rachis cervical à Brazzaville Ekouele Mbaki et al
___________________________________________________________________________________________________
Health Sci. Dis: Vol 18 (1) January – February – March 2017
Available at www.hsd-fmsb.org
43
Article Original
Prise en Charge Hospitalière des Traumatismes du Rachis
Cervical à Brazzaville
Hospital Management of Cervical Spine Injuries at Brazzaville
Hugues Brieux Ekouele Mbaki1,2, Léon Boukassa1,2, Olivier Brice Ngackosso2 , Sinclair Brice Kinata
Bambino2, Marie Elombila 1,3, Regis Moyikoua1,4.
RÉSUMÉ
Introduction. Le but de notre étude était d’évaluer la prise en charge hospitalière des
traumatismes du rachis cervical au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Brazzaville.
Méthodologie. Il s’agit d’une étude descriptive, menée de janvier 2014 à décembre 2015,
au CHU de Brazzaville. Nous avons inclus tous les patients hospitalisés pour prise en
charge d’un traumatisme du rachis cervical en dehors de ceux avec données incomplètes et
les patients opérés pour une lésion associée au traumatisme cervical. Les paramètres
évalués étaient anthropométriques, cliniques, radiologiques, thérapeutiques et évolutifs.
Résultats. Nous avons inclus 41 patients dans notre étude. Leur âge moyen était de 37,04 ±
19 ans et le sex ratio H/F était de 3,55. Les traumatismes du rachis cervical étaient liés à un
accident de la voie publique dans 78,04% des cas. À l’examen initial, 31,71% des patients
étaient classés A sur l’échelle de l’American Spinal Injury Association (ASIA). Le scanner
du rachis cervical a été réalisé chez 39 patients (95,12%), et l’IRM chez quatre patients
(9,75%). Les luxations au niveau du rachis cervical inférieur étaient les lésions les plus
fréquentes. Dix neuf patients (46,34%) ont été opérés. Il s’agissait d’un abord antérieur
dans 18 cas. L’évolution a été favorable chez 19 patients (46,34%). Les complications
observées étaient les troubles génito-sphinctériens persistants, les escarres profondes et
l’infection (pulmonaire ou urinaire). Neuf patients (21,95%) sont décédés. Conclusion. Les
traumatismes du rachis cervical sont fréquents et potentiellement graves à Brazzaville. Leur
prévention implique un renforcement de la régulation de la circulation routière. Le scanner
constitue l’examen essentiel à la prise en charge. Le pronostic dépend essentiellement de la
gravité des lésions initiales.
ABSTRACT
Introduction. The aim of this study was to assess the management of traumatic cervical
spine injuries in the University Hospital Center of Brazzaville.
Methods. This was a cross sectional descriptive study, during January 2014 to December
2015, in the University Hospital Center of Brazzaville. We included all patients admitted
for cervical spine trauma, excluding those with surgery associated with another lesion other
than the cervical spinal. The parameters evaluated were anthropometric, clinical,
radiologic, therapeutic and evolutive.
Results. 41 patients met the inclusion criteria. Their mean age was 37.04 ± 19 years and the
sex ratio H/F was 3.55. Cervical spine injuries were due to road accident in 78.04% of
cases. At the initial examination, 31.71% of patients were in the A class of American
Spinal Injury Association (ASIA). CT-scan was obtained for 39 patients (95.12%) and MRI
for four patients (9.75%). Subaxial luxations were the more frequent lesion. Surgery was
performed to 19 patients (46.34%). It consisted mainly of arthrodesis by anterior approach.
Evolution was favorable for 19 patients (46.34%). The most frequent complications were
genito-sphincteral disturbances, severe bedsore and infections. Nine patients (21.95%) died.
Conclusion. Cervical spine injuries are frequent and potentially serious at Brazzaville. The
prevention involves mainly road traffic regulation. CT-scan is essential for the
management. Prognosis depends on initial clinical assessment.
1. Faculté des Sciences de la Santé,
Université Marien Ngouabi, BP
69, Brazzaville, CONGO.
2. Service de Chirurgie
Polyvalente, Centre Hospitalier
Universitaire de Brazzaville.
3. Service de Réanimation
Polyvalente, Centre Hospitalier
Universitaire de Brazzaville.
4. Service d’Imagerie Médicale,
Centre Hospitalier Universitaire
de Brazzaville.
Auteur correspondant :
Dr Hugues Brieux Ekouele Mbaki.
Faculté des Sciences de la Santé,
Université Marien Ngouabi, BP 69,
Brazzaville (CONGO).
Tél (242) 04. 415. 35. 35 / Email:
brieux1@gmail.com.
Mots-clés : Rachis cervical,
Traumatismes, Abord antérieur,
Pronostic
Key Words : Cervical spine, Injuries,
Anterior approach, Prognosis
Authors retain copyright and grant the
journal right of first publication with the
work simultaneously licensed under
a Creative Commons Attribution
License that allows others to share the
work with an acknowledgement of the
work's authorship and initial publication in
this journal.
Prise en charge hospitalière des traumatismes du rachis cervical à Brazzaville Ekouele Mbaki et al
___________________________________________________________________________________________________
Health Sci. Dis: Vol 18 (1) January – February – March 2017
Available at www.hsd-fmsb.org
44
INTRODUCTION
Les traumatismes du rachis constituent un problème de
santé publique dans les pays en développement, et ce
d’autant plus qu’ils touchent la population active [1,2].
Ils intéressent la région cervicale dans 60% des cas, ce
qui entraîne une augmentation des cas de tétraplégie. Les
accidents de la voie publique (AVP) en constituent une
circonstance de survenue fréquente [3, 4, 5]. Le but de
notre étude était d’évaluer la prise en charge
neurochirurgicale des traumatismes du rachis cervical au
Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Brazzaville.
MATÉRIELS ET MÉTHODES
Nous avons réalisé une étude transversale descriptive, à
recueil de données rétrospective de janvier à avril 2014
et prospective de mai 2014 à décembre 2015, soit une
période de 24 mois.
L’étude s’est déroulée au Centre Hospitalier
Universitaire de Brazzaville, dans les services des
urgences et de chirurgie polyvalente où exerce l’équipe
de neurochirurgie (cinq praticiens).
Nous avons inclus tous les patients hospitalisés pour
prise en charge d’un traumatisme du rachis cervical, de
la charnière cervico-occipitale à la charnière cervico-
thoracique. Nous avons exclus les cas avec données
incomplètes au cours du recueil rétrospectif (de janvier à
avril 2014), les patients opérés pour une autre lésion
associée au traumatisme cervical.
À l’admission aux urgences, une minerve de type
Philadelphia était prescrite, avant de procéder à la
prescription des examens radiologiques.
Les patients étaient initialement admis aux urgences, où
un examen clinique complet était réalisé. Ils étaient
classés selon le score de l’American Spinal Injury
Association (ASIA).
Classification ASIA [6] :
Score moteur : pour toutes les racines droites et gauches
(maximum 50+50 = 100)
0 : absent
1 : contraction palpable ou visible
2 : mouvement actif sans pesanteur
3 : mouvement actif contre pesanteur
4 : mouvement actif contre résistance
5 : normal
NT : non testable
Score sensitif : idem pour le tact et la piqure
(maximum 56+56 = 112)
0 : absent
1 : anormale
2 : normale
NT : non testable
Échelle d’anomalie ASIA :
A : atteinte complète,
B : atteinte incomplète (sensibilité préservée, aucune motricité)
C : atteinte incomplète (motricité inférieure à 3)
D : atteinte incomplète (motricité supérieure ou égale à 3)
E : normal.
Lorsqu’une lésion était suspectée à la radiographie
standard ou en cas de déficit neurologique, un scanner du
rachis cervical était prescrit en urgence. En cas de
scanner normal, une imagerie par résonance magnétique
(IRM) du rachis cervical était réalisée.
Le traitement médical comprenait des mesures physiques
(patient dévêtu, literie fraiche, prévention des escarres
dès l’admission, mise en place d’une sonde urinaire), un
abord veineux, les antalgiques et antipyrétiques
(paracétamol, nefopam et tramadol), une hydratation
parentérale, les inhibiteurs de la pompe à protons
(prévention de l’ulcère de stress), l’héparine de bas poids
moléculaire à dose iso-coagulante de 0,4 ml en sous-
cutané en attendant un geste chirurgical. En cas de
fièvre, une antibiothérapie probabiliste (Amoxicilline-
acide clavulanique ou Ceftriaxone) était prescrite, en
attendant d’identifier une étiologie.
Les données ont été traitées dans un fichier Excel 2011
pour MacIntosh.
Les paramètres évalués étaient anthropométriques,
cliniques, radiologiques, thérapeutiques et évolutifs.
RÉSULTATS
Population étudiée
Durant la période d’étude, nous avons enregistré 70 cas
de traumatismes rachidiens, dont 45 (64.28%)
traumatismes du rachis cervical et 41(58.57%) cas inclus
dans notre série.
Caractéristiques anthropométriques
L’âge moyen des patients était de 37,04 ± 19 ans, avec
des extrêmes allant de 9 à 83 ans. Notre série était
constituée de 32 hommes et 9 femmes, soit un sex ratio
de 3,55.
Aspects cliniques et radiologiques
Les traumatismes du rachis cervical étaient consécutifs à
un accident de la voie publique dans 32 cas (78,04%) ;
les autres circonstances traumatiques étaient un accident
de travail par chute d’une hauteur de plus de deux mètres
dans quatre cas, une chute du haut d’un arbre dans trois
cas, un accident ludique (acrobatie) dans un cas, une
agression physique dans un cas.
Le tableau I représente la répartition des patients selon
l’échelle d’anomalie de l’ASIA.
Tableau I : Répartition des patients selon l’échelle d’anomalie
ASIA
Échelle
N
%
A
13
31,71
B
06
14,63
C
08
19,51
D
05
12,20
E
09
21,95
Total
41
100
Prise en charge hospitalière des traumatismes du rachis cervical à Brazzaville Ekouele Mbaki et al
___________________________________________________________________________________________________
Health Sci. Dis: Vol 18 (1) January – February – March 2017
Available at www.hsd-fmsb.org
45
Le priapisme a été identifié chez huit patients, dont six à
l’échelle A de l’ASIA et deux à l’échelle B de l’ASIA.
Le scanner du rachis cervical a été réalisé chez 39
patients (95,12%), et l’IRM chez quatre patients
(9,75%). Deux patients de la série n’ont pas réalisé de
scanner ni d’IRM, par manque de moyens financiers ; ils
sont décédés en phase aiguë, avant l’obtention de la
gratuité du scanner. Le délai moyen de réalisation du
scanner était de cinq jours.
Le tableau II représente les types de lésions identifiés par
le bilan neuroradiologique.
Tableau II : Caractéristiques radiologiques des patients de la
série
Lésion
Effectif
Luxation C5-C6
8
Luxation C4-C5
7
Aucune lésion identifiée
7
Luxation C6-C7
4
Fracture de C4
3
Luxation C2-C3
2
Fracture du corps de C2
2
Fracture du processus épineux de C2
1
Luxation C3-C4
1
Hernie discale C5-C6
1
Hernie discale C3-C4
Contusion médullaire
1
Myélopathie cervicarthrosique décompensée
1
Luxation C7 – T1
1
Cervicarthrose isolée
1
Aspects thérapeutiques et évolutifs
Une intervention chirurgicale a été réalisée chez 19
patients (46,34%). Il s’est agi d’un abord antérieur dans
18 cas. L’abord chirurgical a été combiné chez un patient
présentant une luxation avec accrochage des processus
articulaires persistant malgré une traction trans-
crânienne ; l’abord postérieur a permis de réaliser une
levée de l’accrochage. L’intervention impliquait
systématiquement une arthrodèse par ostéosynthèse
antérieure (figure 2). Une scopie peropératoire était
réalisée pour le repérage du niveau lésionnel et le
contrôle de l’ostéosynthèse.
Une immobilisation par minerve était systématique pour
une durée minimale de 30 jours.
Le délai moyen entre l’admission et la réalisation du
geste chirurgical était de 10 jours.
Le traitement était orthopédique chez un enfant
présentant une fracture stable de l’atlas ; nous avons
utilisé une immobilisation plâtrée.
La durée moyenne d’hospitalisation dans notre étude
était de 15,70 jours (avec des extrêmes allant de deux à
90 jours).
L’évolution a été favorable chez 19 patients (46,34%),
avec un statut clinique marqué par l’absence de déficit
ou la récupération complète du déficit neurologique
initial.
Le déficit neurologique était persistant chez 10 patients,
dont trois classés A à l’échelle de l’ASIA, quatre classés
B et trois classés C. Les patients classés D ont tous
récupéré de leur déficit neurologique.
Les complications identifiées dans notre série étaient :
les troubles génito-sphinctériens persistants dans six cas
(incontinence urinaire dans deux cas, rétention dans
quatre cas), des escarres profondes dans six cas, une
infection (pulmonaire ou urinaire) dans six cas.
Neuf patients (21,95%) sont décédés dans notre série.
Parmi ces patients, huit étaient classés A à l’échelle de
l’ASIA, un patient classé B ; deux patients étaient
opérés.
Figure 2 : Radiographie standard du rachis cervical de profil,
montrant une image post-opératoire de réduction, mise en
place de greffon puis ostéosynthèse par plaque-vis en
approche antérieure, pour une luxation C5-C6.
Figure 1 : Scanner du rachis cervical en coupe sagittal et
en fenêtre osseuse, montrant une luxation du rachis
cervical en C5-C6
Prise en charge hospitalière des traumatismes du rachis cervical à Brazzaville Ekouele Mbaki et al
___________________________________________________________________________________________________
Health Sci. Dis: Vol 18 (1) January – February – March 2017
Available at www.hsd-fmsb.org
46
DISCUSSION
Fréquence des traumatismes du rachis cervical et
aspects anthropométriques
Les traumatismes du rachis cervical ont représenté
64,28% des blessés vertébro-médullaires durant la
période d’étude. Cette prédominance des lésions
cervicales sur celles thoraco-lombaires est confirmée
dans la littérature et expliquée par le fait qu’il s’agit du
segment rachidien le plus mobile, donc exposé aux
traumatismes [7, 8, 9].
L’âge moyen dans notre série est de 37,04 ± 19 ans.
Kpelao et al. [10] au Sénégal avaient trouvé une
moyenne de 36,1 ans. Motah et al. [11] dans une série
globale des traumatismes vertébro-médullaires trouvaient
une moyenne de 37 ± 17 ans. Cette tendance est
rapportée de manière générale, faisant des traumatismes
du rachis un problème de santé publique dans les pays en
développement [12]. La prédominance masculine dans
notre série (sex ratio de 3,55) est également retrouvée
chez Kpelao et al [10], mais avec une plus forte
proportion de 9/1. Loembe et al. [13] au Gabon
trouvaient une prédominance masculine à 84% sur les
données d’une étude menée sur la période de 1981 à
1994.
Aspects diagnostiques
Les accidents de la voie publique constituent la
circonstance la plus fréquente de survenue d’un
traumatisme du rachis cervical. Dans notre série, ils
étaient retrouvés dans 78,04% des cas. Loembe et al.
[13] trouvaient une fréquence de 67,5%. Kpelao et al.
[10] trouvaient 73,7%. Cette fréquence amène à suggérer
qu’un renforcement des conditions de régulation routière
pourrait permettre de réduire la fréquence globale des
traumatismes du rachis.
Les patients classés A sur l’échelle de l’ASIA étaient les
plus nombreux (31,71%). Ils correspondent aux patients
au score A de Frankel. Kpelao et al. [10] rapportaient
une prédominance du score C de Frankel (38,4%) suivi
du score A (36,4%). Dans une série portant sur
l’ensemble des traumatismes vertébro-médullaires,
Motah et al. [11] trouvaient une prédominance du score
A de Frankel (58,1%). Cette tendance illustre la gravité
du tableau clinique initial des blessés du rachis dans un
contexte subsaharienne dominé par la violence des
accidents de la route.
Les lésions radiologiques concernaient le rachis cervical
inférieur (du disque C1-C2 au disque C7-T1) chez 37
patients (90,24% des cas). Dans notre série, les luxations
étaient les lésions les plus fréquentes. Elles concernaient
les niveaux vertébraux C4-C5 et C5-C6 dans la majorité
des cas. Ces constats sont identiques à ceux de Kpelao et
al. [10].
Aspects chirurgicaux
La chirurgie a été réalisée dans 46,34% des cas. Elle était
indiquée dans le but d’obtenir une stabilisation des
lésions. Kpeao et al. [10] avaient publié 83,8% de cas
opérés, justifiés par la fréquence des cas d’instabilité. Le
délai moyen d’attente de la chirurgie dans notre série
était de l’ordre de 10 jours, contre 10 à 14 jours pour
Loembe et al. [13] et 5,37 jours pour Kpelao et al. [10].
Ces délais d’attente prolongés sont dus aux facteurs que
sont le manque de moyens financiers, l’insuffisance
d’infrastructure et de ressources humaines permettant de
dynamiser le rythme de travail aux urgences, de manière
à répondre de manière adéquate aux nombreux
problèmes de prise en charge en urgence.
La traction trans-crânienne a été utilisée dans 15% des
cas chez Kpelao et al. [10]. Dans notre série, cette
traction n’a été utilisée qu’en peropératoire, à défaut de
ne disposer que d’un seul appareil ; les délais d’attente
pour la chirurgie exposaient les patients aux risques
infectieux liés au maintien d’une traction trans-crânienne
à demeure, et de manquer de cet outil pour d’autres
patients qui pourraient être admis à la chirurgie dans la
même période.
La voie antérieure a été systématiquement employée,
avec mise en place d’un matériel d’ostéosynthèse par
plaque et vis. Kasimatis et al. [14] dans une cohorte de
74 patients traités par abord antérieur ont identifié un
taux de fusion de 90%, trois révisions chirurgicales et
quatre décès. L’abord postérieur est préféré par certains
auteurs par le fait d’un confort pour le patient en termes
de position opératoire (décubitus dorsal), l’accès au foyer
lésionnel est rapide et moins délabrant que la
désinsertion des muscles paravertébraux ; l’accès au
disque intervertébral et aux corps vertébraux est aisé,
ainsi que la décompression antérieure de la moelle
spinale [15]. Néanmoins, Lambiris et al. [16] dans une
étude de cohorte ont comparé les approches antérieure et
postérieure ; ils n’ont trouvé aucune différence en termes
de complications entre les deux techniques.
Aspects évolutifs
Sept patients sur les dix patients ayant un déficit
persistant, étaient classés A et B de l’ASIA. Les patients
classés D ont tous récupéré de leur déficit. Kpelao et al.
[10], en utilisant la classification de Frankel, rapportent
sur 90 cas, 36 patients classés A à l’admission et 33
patients classés A en post-thérapeutique ; 21 patients
classés B à l’admission contre 11 patients en post-
thérapeutique ; aucun patient classé E à l’admission
contre 20 patients en post-thérapeutique. Ces données
montrent l’intérêt pronostique du degré de gravité
neurologique initial des patients.
L’essentiel des complications se rattache au décubitus.
Ainsi, les complications pulmonaires (infectieuses et non
infectieuses), les escarres sont rapportées autant dans les
pays développés que subsahariens [17]. La mortalité
hospitalière et à distance est également rattachée à ces
types de complications. Ainsi, cette mortalité se situerait
entre 7 et 35% en Afrique subsaharienne (21,95% dans
notre série) et 5,6% dans les pays occidentaux [12,18].
Prise en charge hospitalière des traumatismes du rachis cervical à Brazzaville Ekouele Mbaki et al
___________________________________________________________________________________________________
Health Sci. Dis: Vol 18 (1) January – February – March 2017
Available at www.hsd-fmsb.org
47
CONCLUSION
Les traumatismes du rachis cervical sont les plus
fréquentes lésions occasionnées par les blessures
vertébro-médullaires. Ils affectent la population active
dans les pays en développement. Les accidents de la voie
publique en constituent la première cause. La majorité
des patients présentaient des signes de gravité
neurologique (A de l’ASIA). Le scanner constitue
l’examen de référence pour le diagnostic. Les luxations
constituent les lésions les plus fréquentes. Tous les
patients opérés bénéficient le plus souvent d’un abord
antérieur avec ostéosynthèse. L’évolution reste marquée
par la nécessité de prévenir les complications de
décubitus, dans un cadre subsaharien caractérisé par le
manque d’infrastructure adaptée.
RÉFÉRENCES
1. Kawu K, Adebule GT, Gbadegesin AA, Alimi MF, Salami AO. Outcome of conservative treatment of spinal cord injuries in Lagos,
Nigeria. Niger J Orthop Trauma 2010 ; 9 (1) : 21-3.
2. Frielingsdorf K, Dunn RN. Cervical sfepine injury outcome – a review of 101 cases treated in a tertiary refferal unit. S Afr Med J
2007 ; 97 (2) : 203-7.
3. Jackson AB, Djikers M, Devivo MJ, Poczatek RB. A demographic profile of new traumatic spinal cord injuries : change and
stability over 30 years. Arch Phys Med Rehabil 2004 ; 85 : 1740-8.
4. Ravaud JF, Delcey M, Desert JF. The Tetrafigap Survey on the long-term outcome of tetraplegic spinal cord injured persons, part
II : Demographic characteristics and initial cause of injury. Spinal Cord 2000 ; 38 : 164-172.
5. DeVivo MJ, Rutt RD, Black KJ, Go BK, Stover SL. Trends in spinal cord injury demographics and treatment outcomes between
1973 and 1986. Arch Phys Med Rehabil 1992 ; 73 : 424-30.
6. Conférence d’experts de la SFAR. Prise en charge d’un blessé adulte présentant un traumatisme vertébro-médullaire. Ann Fr
Anesth Reanim 2004 ; 23 : 930-45.
7. Jackson AB, Dijkers M, Devivo MJ, Poczatek RB. A demographic profile of new traumatic spinal cord injuries: change and
stability over 30 years. Arch Phys Med Rehabil 2004 ; 85 : 1740-8.
8. DeVivo MJ, Rutt RD, Black KJ, Go BK, Stover SL. Trends in spinal cord injury demographics and treatment outcomes between
1973 and 1986. Arch Phys Med Rehabil 1992 ; 73 : 424-30.
9. Haberer JP. Traumatisme du rachis et des membres. In Anesthésie Réanimation Chirurgicale (Samii K Ed., Flammarion Médecine
Sciences), 1990.
10. Kpelao E, Diop A, Beketi K, Tine I, Thioub M, Thiam AB, Ba MC. Problématique de la prise en charge des traumatismes graves du
rachis cervical en pays sous-développés. Neurochirurgie, 2013 ; 59 : 111-14.
11. Motah M, Ndoumbe A, Kuate C, Tchakounte Youngui B, Sende Ngonde C, Djientcheu VDP, Beyiha G, Mouelle Sone A. Prise en
charge pré-hospitalière des patients victimes de traumatisme vertébro-médullaire en milieu africain. Health Sci. Dis, 2014 ; 15(2) :
1-6.
12. Kawu K, Adebule GT, Gbadegesin AA, Alimi MF, Salami AO. Outcome of conservative treatment of spinal cord injuries in Lagos,
Nigeria. Niger J Orthop Trauma, 2010 ; 9(1) : 21-3.
13. Loembe PM, Akoure-Davin S, Mwanyombet-Ompounga L, Koumba J, Assengone-Zeh Y, Kouna P, Moubeka-Mounguengui M.
Fractures et luxations du rachis cervical inférieur (C3-C7). Attitudes thérapeutiques au Gabon. Med Afr Noire, 1998 ; 45(11) : 630-
2.
14. Kasimatis GB, Panagiotopoulos E, Gliatis J, Tyllianakis M, Zouboulis P, Lambiris E. Complications of anterior surgery in cervical
spine trauma: an overview. Clin Neurol Neurosurg. 2009; 111(1):18-27.
15. Gelb DE, Aarabi B, Dhall SS, Hurlbert RJ, Rozzelle CJ, Ryken TC, Theodore N, Walters BC, Hadley MN. Treatment of subaxial
cervical spinal injuries. Neurosurg. 2013 ; 72 : 187-194.
16. Lambiris E, Kasimatis GB, Tyllianakis M, Zouboulis P, Panagiotopoulos E. Treatment of unstable lower cervical spine injuries by
anterior instrumented fusion alone. J Spinal Disord Tech. 2008; 21(7): 500-507.
17. Babatunde AS. Spinal cord injuries in Ilorin, Nigeria. West Afr J Med 2002 ; 21(3) : 230-232.
18. Igun GO, Obekpa OP, Ugwu BT, Nwadiaro HC. Spinal injuries in the Plateau State, Nigeria. East Afr Med J 1999 ; 76 : 75-79.