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Centralité et attractivité
dans les territoires peu
denses : faire la vi(ll)e
autrement ?
Benjamin Pradel, sociologue-urbaniste
La centralité, un principe d’organisation spatiale
•Un principe d’organisation spatiale multiscalaire
•Un contenu = fonctions/emploi
•Une accessibilité = distances/infrastructures
•Une dynamique = attraction/distribution gravitaires
•Une base pour des modèles de ville
•Des centres = multifonctionnels /activités +++
•Des centres secondaires = spécialisés /activités ++
•Des périphéries = habitat / activité +
•« Ce qui a fondé les centres est aujourd’hui grandement effacé
(…) le centre géométrique n’est plus forcément le plus accessible
des lieux urbains» (F. Ascher)
Théorie des lieux centraux
Christaller, 1970
Le principe radioconcentrique
Un modèle d’attractivité spatiale
questionné
•Le développement des réseaux
•De la proximité à la connexité
•Des biens, informations et personnes plus mobiles
•De l’ancrage au mouvement
•Les mutations de l’économie
•De la production à la consommation
•Une réorganisation de la relation centre-périphérie
•Desserrement des activités & des emplois
•Centres & pôles spécialisés
•Monoconcentrique → multipolaire, polycentrique, etc.
Les périurbains qui nous échappent
•La périurbanisation, un mode de vie
•Habitat : surface/prix du foncier
•Accessibilité : emplois/services
•Valeurs : nature/proximité/propriété
•Arbitrage : budget-temps/déplacement
•L’étalement urbain, différentes réalités
•Dominante urbaine, dominante rurale, multipolarisé
•Nappes, linéaments et corridors, taches autour des pôles
•Absorption, ville nouvelle, extension
•Pas un périurbains, mais des périurbains
•Nouveaux arrivants/anciens habitants
•Localisation subie/choisie
•Entretenir, vieillir, bouger : des périurbains fragiles ?
•Remise en cause les principes de la centralité traditionnelle
•Une plus grande possibilité de choix individuels dans la pratique du territoire
•Des activités non productives à l’implantation assise sur des réseaux
•Une mobilité accrue, chainée, zigzagante, instantanée…
•La centralité joue sur de nouveaux registres et des échelles plus fines
•Distinguer la centralité abstraite/urbanistique (Roncayolo)
•Concentrations d’équipements, d’activités, d’emplois = centralités aux fonctions
structurellement fixes dans le temps = centre géométrique
•«La fonction n’implique pas la fréquentation. La centralité n’est pas le résultat de
gestes purement utilitaires. Sentiment et symbolisme s’y allient. »= centre dynamique
La dimension sociale de la centralité
•Il « ne peut y avoir d’activité sans individus, et pas de
centralité sans concentration d’individus dans un espace
précis » (CERTU, 1999)
•Agrégation d’individus
•Socialisation et intégration sociale
•Animation sociale et coprésence
•De nouvelles variables de centralité :
•Expérience sensible, vivre-ensemble, cadre de vie,
événements, rencontre, etc.
•Un cercle de causalité = animation → urbanité → cadre de vie
→ attractivité habitante
•Importance des espaces publics
La dimension temporelle de la centralité
•L’espace compte autant que le temps
•Accessibilité temporelle : déplacement + activités
•Connexité/proximité
•Faire lieu autant que faire moment
•Vie nocturne, horaires commerces, services, transports
•Marché, fêtes, dimanche, école, messe, agriculture etc.
•Ralentir, Slow City et valeur de la lenteur…
•«Que n’importe quel point puisse devenir central,
c’est le sens de l’espace-temps urbain. » (Lefebvre, 1970)
•La centralité c’est aussi la densité présentielle
La dimension symbolique de la centralité
•Lieu du pouvoir et de la représentation
•Politique (mairie, place, hôtel de région)
•Religieuse (clocher de l’église)
•Etatique (services publiques, armée, représentants)
•Economique (banque, quartier d’affaire, maisons de maître, etc.)
•Lieu de l’histoire et de la mémoire collective
•Un centre ancien : ruelles, place, bâti
•Des symboles : monument au mort, statues, horloge, école
•Un patrimoine : bâti historique, lieux mémoriels
•Lieu de représentations mentales
•Le centre de référence dans les cartes mentales
•La centralité affective (P. Gerber)
•L’importance des espaces publics
Une autre dimension économique
de la centralité
•La fin du modèle fordiste (post-fordiste)
•Activité productive
•Consommation de masse
•Redistribution et services de l’état
•Une économie plus servicielle
•La mobilité : économie résidentielle et présentielle
•L’immatériel : économie symbolique, culturelle, créative
•Le collaboratif : économie de la fonctionnalité, ESS
•Un tissu social source de richesse non productive
•Association, engagement citoyen
•Solidarité, échange, covoiturage, prêt
Accessibilité
Agglomération
Interaction
Domination
Attraction/
dispersion
multifonction
nalité
Rhétorique de la
centralité
Symbolisme &
représentations
Une centralité :
-qui ne s’aménage pas
que spatialement.
- complexe qui ne
s’impose plus par des
fonctions
- plus fine et
dépendant des
modes de vie
- Encore active mais à
réinventer par le bas
Les territoires peu denses où
l’invention des nouveaux
modes de vie ?
Assumer l’héritage, identifier les
ressources et soutenir les initiatives pour
faire autrement la ville de demain
Le travail autrement
•Le fantasme du travail à domicile et du
télétravail : la fin des bureaux ?
•Les Ateliers communs à Saint-Jacques de la
Lande
•Tiers lieu dans la communauté de commune de
Morez
•Vers des espaces multifonctionnels : épicerie
locale, circuit court/paniers de légume, haut
débit, salle associative, etc.
L’habitat autrement
•De nouvelles manières d’habiter
•La colocation intergénérationnelle
•L’habitat participatif/collectif
•L’habitat partagé autogéré
•Le foncier à 1€/m² à dans le Calvados
•Champ-du-Boult : 500 habitants
•Lotissement communal à 12 € le m² depuis 2007, zones
viabilisées vides
•Vire, en 2012, 40 lots à bâtir, + de la moitié des parcelles
ont été vendues
L’activité autrement
•L’association Rue du Développement durable
•Installe des activités dans les locaux vacants du Crêt de Roch.
•Un lieu mutualisé + société d’investissement solidaire
•Le commerce de proximité à soutenir (Bretagne)
•Adaptation des loyers à la rentabilité de l’entreprise
•PLU et droit de préemption commerciale
•SCOT et aménagement des implantations commerciales
•Le commerce ambulant à réinventer ?
•En ville, la mode des Food Truck
•Les enseignes pop-up en milieu peu dense ?
La mobilité autrement
•Le phantasme des tic remplaçant les déplacements
•La ville des courtes distances :
•Périurbain & rural, 1/2 déplacement fait moins de 5km
•Aménagement des centres et planification des extensions
•Les autoroutes à vélo / le VAE
•Les transports en communs
•Le Transport Rural à la Demande : Le Plouguibus
•L’autostop organisé : Rézo-pouce
•Le covoiturage de proximité
•Les petites gares comme centralité de service ?
Le tourisme autrement
•Le tourisme détruit les territoires : éco-tourisme,
tourisme durable, etc.
•Une dynamique touristique propice
•Tourisme de proximité et courts séjours : excursionnistes
•Valeurs : authentique, responsable, patrimoniale
•Tourisme culturel : une vision élargie de la culture
•La « culture » fuit les campagnes : festivals ruraux ?
•Une offre existante à conforter
•L’hébergement hybride (R’BnB, gites de Frances, B&B)
•Le patrimoine rural immatériel et les savoir-faire
•Les tiers espaces naturels
•L’articulation habitants/touristes
Le numérique autrement
•Un déficit d’usage du numérique = la campagne
intelligente (agriculture/bigData, innovation, etc.)
•FabLab : partage, coopération et mutualisation, pour
mener à bien des projets répondant à des besoins
locaux.
•Le Rural LAB de Néon sur Creuses : apprendre des échecs
•Penser un réseau de petits structures : FabLab itinérants
•Innovation, conception, aide, rencontre
•Le haut débit et la 3G
•Rester connecter, un enjeu de territoire
•Le contrepied : les Zones Blanches, nouveau refuge ?
L’aménagement autrement
•La maîtrise des extensions et la densification : le
BIMBY
•La co-production à l’échelle locale
•La bonne échelle et la petite échelle
•Urbanisme participatif et incrémental
•Le design de service participatif
•L’importance des espaces publics
•Le tout auto, tout platane, tout goudron…
•Le maillage communal et l’accessibilité
•Un projet pour les espaces peu dense (et pas en creux de la ville)
•Hybrider les aménités et les bien dont cette position interterritoriale
est porteuse « ville à la campagne » (individuel et collectif, nature et
services, environnements et emplois…)
•Hybrider l’espace public de nature (trame verte et bleue,
infrastructure de nature, espace ouvert), même rôle urbanistique que
celui des rues et des places de la « vraie ville ».
•Une économie transactionnelle, échanges d’intérêt collectif à travers
lesquels ce serait toute la métropole qui construirait le bénéfice de
ses densités différenciées.
•Accompagner les modes de vie qui eux, n’attendent pas, mais
bricolent et se débrouillent et trouvent dans ces espaces des
aménités nouvelles.
La mobilité
sans
l’automobile
Le foncier
comme
levier
Le
numérique
spatialisé
Initiatives &
bottom-up
Solidarité
territoriale
Design de
service &
urbanisme
participatif
Une autre
économie
De la
possession
à l’usage
Identité
territoriale
Entraide &
proximité
La mutua-
lisation
Les territoires peu denses, les territoires de demain !
Accompagner les initiatives par le bas plus qu’imposer…