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Pensées dysfonctionnelles de l'alcoolo-dépendance (Un test du modèle de Beck : schémas anticipatoire, soulageant et permissif)

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Journal de Thérapie Comportementale et Cognitive 1999, 9, 4, 108-112© Masson, Paris, 1999
PENSÉES DYSFONCTIONNELLES
DE L’ALCOOLO-DÉPENDANCE
Un test du modèle de beck : schémas anticipatoire,
soulageant et permissif
Communication présentée aux 26es Journées de Thérapie Comportementale et Cognitive
Paris, décembre 1998
M. HAUTEKEETE, I. COUSIN, P. GRAZIANI
Université de Lille 3, BP 149, 59653 Villeneuve-d’Ascq Cedex.
E-mail : marc.hautekeete@univ-lille3.fr
Correspondance : M. HAUTEKEETE, à l’adresse ci-dessus.
RÉSUMÉ :
En 1993 Beck et al. ont décrit un modèle cognitif des comportements addictifs qui implique 3 schémas
spécifiques mettant en jeu des pensées automatiques anticipatoires (A), soulageantes (S) et permissives (P).
Cette recherche a pour but de valider ce modèle en ce qui concerne les consommateurs excessifs d’alcool. Nous
avons construit un questionnaire comprenant des items A-S-P présentés sous une orientation positive ou
négative. Les résultats montrent des différences entre alcooliques et non-alcooliques allant dans le sens du
modèle A-S-P. La comparaison entre les formes positives et négatives des items A-S-P atteste de l’existence
réelle de pensées automatiques non conscientes proches des schémas. Un groupe expérimental ayant suivi une
cure avec une thérapie cognitivo-comportementale montre une amélioration significative du score A-S-P.
L’ensemble de ces résultats concorde avec l’hypothèse de Beck et al.
Mots-clés : alcoolisme, schéma, psychologie cognitive, thérapie comportementale et cognitive.
SUMMARY: A test of beck’s dysfunctional beliefs model for alcohol abusers : anticipatory, relief-oriented
and permissive schemas
M. HAUTEKEETE, I. COUSIN, P. GRAZIANI (Journal de Thérapie Comportementale et Cognitive, 1999 ; 9, 4, 108-112).
In 1993, Beck and al. described a cognitive model of substance abuse which implies 3 specific addictive
schemas : anticipatory (A), relief-oriented (S) and permissive (P) automatic thoughts. This research aims to
validate this model for alcohol abusers. We built a A-S-P questionnaire in which items were purposed with positive
and negative orientations. Differences between results of alcoholic and nonalcoholic subjects prove the validity of
the A-S-P model. Comparaison between positive and negative presentations of A-S-P items attests the effectiveness
of non-conscious automatic thoughts (indicators of schemas). An experimental group following a course of
behavioral-cognitive therapy showed a significant improvement of A-S-P score. All results agree with Beck and
al.’s hypothesis.
Key words: alcoholism, schema, cognitive psychology, behavioral-cognitive therapy.
Dès 1985 le modèle de Marlatt et Gordon peut
être considéré en partie comme un modèle mnési-
que des comportements addictifs. D’autres modè-
les mnésiques, tel celui de Goldman (Goldman,
1995 ; Rather et Goldman, 1994) reprenant les
modèles bien connus du réseau associatif de
Bower (1981) et celui de la mémoire associative-
émotionnelle de Hautekèete et Vantomme (1986),
laissent penser que le fonctionnement de la
mémoire pourrait être à l’œuvre dans les conduites
des sujets dépendants à l’alcool. De tels modèles
en réseau décrivent une structure de la Mémoire à
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PENSÉES DYSFONCTIONNELLES DE L’ALCOOLO-DÉPENDANCE 109
Long Terme (MLT) stockant les informations
sémantiques mais aussi les informations épiso-
diques (évènements de vie). Pour ce second type
d’informations la composante émotionnelle de
l’évènement est elle-même stockée en MLT.
Beck a développé son modèle général autour
du concept de schémas inconscients inscrits en
MLT : dans la dépression, dans les troubles
anxieux et dans les troubles de la personnalité.
Les modèles en réseau en MLT sont compatibles
avec les modèles en schémas, Bower lui-même
(Bower et Cohen, 1982) introduisant le concept
de schéma dans sa description de la mémoire
associative-émotionnelle.
Un modèle structuro-fonctionnel se révèle le
plus apte à rendre compte de la complémentarité
de ces deux apports (Hautekèete, 1998). Il per-
met en outre de décrire une hiérarchie des sché-
mas qui ne soit pas strictement stratifiée comme
l’avait proposée Beck et Emery (1985) mais de
décrire la mémoire schématique par des structu-
res propositionnelles dont la prégnance sur le
fonctionnement psychique dépend de facteurs
tels que le nombre de schémas de base inclus
dans les schémas plus généraux, la fréquence
d’activation des liaisons entre les nœuds constitu-
tifs du schéma, l’importance de la sélection de
l’information dans l’environnement en fonction
de l’état d’activation des schémas dysfonctionnels
qui occupent la Mémoire à Court Terme (ou
Mémoire de Travail).
Ainsi des schémas peuvent se constituer à dif-
férents âges et s’activer en fonction des évène-
ments de vie. Si des schémas mal-adaptés
précoces (Young et Klosko, 1993) peuvent avoir
un rôle dans la construction de schémas de per-
sonnalité plus englobants à l’âge adulte, il n’en
reste pas moins que même l’adulte peut voir
s’installer et évoluer des schémas nouveaux. C’est
dans ce cadre que nous recentrons les proposi-
tions de Beck, Wright, Newman et Liese (1993).
Beck et al. décrivent les schémas mis en jeu dans
les addictions et en particulier dans l’alcoolisa-
tion. Par exemple une certaine situation sociale
peut activer un schéma < consommation d’une
substance être à l’aise en société > et l’accumu-
lation de ce genre de schémas spécifiques produit
une augmentation de la consommation d’alcool.
On peut supposer que les schémas addictifs
reposent sur des Schémas Centraux Dysfonction-
nels — SCD — (Dysfunctional Core Beliefs)
mais que, même s’ils ne sont pas directement pré-
disposants, ils peuvent se construire durant
l’addiction, contribuer à la maintenir et évoluer
jusqu’à être des agents causaux de la rechute.
Deux catégories de SCD peuvent être relevées :
celles concernant la liberté, l’autonomie, la réus-
site personnelle et celles concernant les relations
avec autrui : se croire accepté ou rejeté.
Le principe général serait le suivant :
1. pré-existence de SCD ;
2. création de schémas spécifiques : (ex. : activa-
tion d’une liaison permanente entre la consomma-
tion d’alcool et de nombreuses situations sociales
conduisant à :
a) la mise à l’aise,
b) l’envie de consommer,
c) l’augmentation de la vulnérabilité à l’abus,
d) l’augmentation de la probabilité d’alcoolisa-
tion,
e) l’augmentation de l’anxiété et du « craving »,
hypervigilance à ces sensations.
Nous avons bien affaire à une boucle structuro-
fonctionnelle qui suppose que l’alcoolisation
excessive produit de nouveaux schémas qui
contribuent à l’élaboration des schémas suivants.
Ces schémas addictifs, plus récents que les Sché-
mas Centraux Dysfonctionnels seraient plus
accessibles que ces derniers et l’on peut avancer
l’idée d’une construction séquentielle, c’est-à-dire
d’un enchaînement particulier d’activation des
schémas addictifs :
d’abord apparaîtraient des « schémas antici-
patoires » (A) : caractérisés par le développement
de croyances prédictives de bien-être, d’efficacité
accrue, d’aide dans les relations sociales, etc. :
attentes d’effets positifs de l’alcool ;
ensuite viendraient des « schémas soula-
geants » (S), plus impératifs, menant au craving :
attente de la réduction d’un inconfort. Certaines
personnes selon Beck et al. (1993) attribueraient
leur consommation à l’un ou l’autre ou encore à
ces deux schémas de base ;
enfin s’installeraient des « schémas permissifs »
(P) justifiant la prise d’alcool malgré les diverses dif-
ficultés de vie qui apparaissent : permission de
consommer et organisation de la vie autour de plans
d’action pour trouver et consommer l’alcool. Ils
joueraient un rôle primordial dans la rechute (voir
Marlatt).
Des pensées conflictuelles concernant l’attrait
ou le rejet peuvent coexister momentanément,
mais ce conflit produisant lui-même un sentiment
d’inconfort contribue de manière paradoxale à
consommer pour se soulager.
Dans un travail précédent (Tison et Hau-
tekèete, 1998) mené sur des héroïnomanes nous
avions déjà testé le modèle des schémas A-S-P de
Beck et al., 1993). Non seulement nous avions pu
montrer qu’ils différencient bien les consomma-
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teurs d’héroïne des témoins mais qu’une thérapie
cognitive s’était révélée très efficace. Le modèle
de Beck et al. concerne l’ensemble des addictions
et il est donc prévisible que des résultats identi-
ques soient obtenus avec des sujets alcooliques.
L’hypothèse d’une apparition séquentielle des
schémas addictifs implique que des sujets
alcoolo-dépendants et des sujets témoins non
consommateurs excessifs se différencient pro-
gressivement dans la prégnance de ces schémas
car elle suppose que c’est l’alcoolisation qui fait
évoluer les schémas. Ainsi il est probable que le
schéma addictif d’anticipation ne distingue que
faiblement ces deux types de sujets car même les
sujets non-alcoolo-dépendants peuvent avoir des
croyances anticipatoires « positives » sur, par
exemple, la facilité des relations sociales. En
revanche on peut attendre une différenciation
nette pour les deux autres schémas dont l’appari-
tion est liée à l’alcoolisation elle-même.
PROBLÉMATIQUE
Les schémas Anticipatoires (A), Soulageants
(S) et Permissifs (P) doivent être beaucoup plus
développés chez des alcoolo-dépendants que
chez des sujets non dépendants. La différencia-
tion doit être moins visible pour les schémas de
type A que pour ceux de type S et P qui sont acti-
vés directement par l’alcoolisation.
Cependant ces schémas ne sont pas directe-
ment accessibles puisqu’ils sont inconscients en
MLT. Par conséquent on ne peut les mettre en
évidence qu’à travers une quantification des pen-
sées automatiques qui leur sont reliées.
Enfin, même si a priori, il semble qu’une trans-
formation profonde des schémas nécessite un
temps assez long, il ne parait pas impossible de
montrer l’efficacité d’une prise en charge en TCC
durant une cure de 21 jours car nous agissons sur
les schémas spécifiques et non sur les SCD (tout
au moins dans un premier temps).
MÉTHODE
Sujets
Il y a 2 groupes de sujets qui ont été appariés
« au mieux » selon les principales variables
signalétiques :
— un groupe de sujets diagnostiqués alcoolo-
dépendants selon les critères du DSM-IV. Nous
avons exclu les personnes dont le déficit cognitif
était trop important. Il reste 45 personnes volon-
taires recrutées durant une cure de 21 et qui ont
passé une fois le questionnaire A-S-P. Elles pro-
viennent de 2 centres (St-Amand et Calais). Il y a
une majorité d’hommes. L’âge moyen de dépen-
dance est estimé à 8,43 ans. La moyenne d’âge est
de 38,41 ans. Parmi ces 45 sujets, 26 ont pu être sui-
vis 21 jours et retestés à la fin de leur cure. Ces
sujets ont suivi une thérapie cognitivo-compor-
tementale basée entre autre sur les stratégies de
prévention de la rechute (Marlatt), l’affirmation
de soi et une restructuration cognitive ;
un groupe non-dépendant, a priori non
consommateur excessif (50 sujets). Ces sujets ont
tous un score à 5 au SMAST ce qui vérifie qu’ils
n’ont pas de problèmes liés à l’alcool. Leur
moyenne d’âge est comparable (36,45 ans, t < 1 ;
NS). Cependant il n’a pas été possible de les égali-
ser parfaitement avec les alcoolo-dépendants sur
les autres variables descriptives : il y a une plus
forte proportion de femmes et un niveau d’étude
plus élevé dans l’ensemble sans que cela soit fran-
chement disproportionné. En revanche la situa-
tion professionnelle est fortement différenciée
comme attendu : le nombre des sans-emplois est
nettement plus important chez les alcoolo-dépen-
dants. L’alcoolo-dépendance a des répercussions
sociales telles qu’il est très difficile d’apparier
exactement les sujets témoins et expérimentaux.
Matériel
Nous avons construit un questionnaire de
30 items à partir d’entretiens semi-directifs basés
sur les schémas A, S et P avec 10 alcoolo-dépen-
dants de façon à obtenir des verbalisations reflé-
tant leurs pensées automatiques, de sélectionner
le vocabulaire, le langage adéquat à une bonne
compréhension des items. Nous avons utilisé éga-
lement comme base le questionnaire « Belief
About Substance Use » de Beck et al. (1993).
Nous avons constaté un très bon recoupement de
ces deux approches et constitué 3 ensembles
d’items A, S et P.
Afin d’éviter les réponses stéréotypées, la moi-
tié des items correspondant à chacun des 3 grou-
pes était présentée de façon positive, l’autre de
façon négative devant servir de situation contrôle
intra-sujet. Les 6 types d’items sont présentés
dans un ordre aléatoire contrôlé.
À chaque item les sujets répondent sur une
échelle en 5 points de « tout à fait faux » à « tout
à fait vrai ». La notation est inversée pour les
items négatifs. Les sujets sont volontaires et assu-
rés de l’anonymat de leurs réponses.
Les sujets expérimentaux passent 2 fois le
questionnaire, au début et à la fin de la cure.
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PENSÉES DYSFONCTIONNELLES DE L’ALCOOLO-DÉPENDANCE 111
RÉSULTATS
a) Le score Total (A-S-P, items positifs + items
négatifs) des sujets contrôles et expérimentaux au
premier test montre (figure 1) une nette densifi-
cation de l’ensemble des 3 schémas chez les
alcoolo-dépendants : la différence avec les
témoins est très significative (F(1,93) = 24,31 :
p < .001).
Puisque ces résultats proviennent de 2 établis-
sements différents nous avons testé l’équivalence
des deux sous-groupes alcoolo-dépendants. Il n’y
pas de différence statistiquement significative
entre eux (t < 1 ; NS). Ils seront donc mélangés
pour la suite des résultats.
b) Les scores séparés A, S et P (items
positifs + items négatifs) des sujets contrôles et
expérimentaux au premier test dénotent une dif-
férence significative pour les scores S (F(1,93) =
23,94 ; p < .001) et P (F(1,93) = 26,79 ; p < .001)
mais il n’y a qu’une tendance pour le score A
(F(1,93) = 3,28 ; p = .07). Ceci est conforme aux
prévisions en fonction du modèle de Beck. Les
schémas A (anticipatoires) apparaissant les pre-
miers, il est probable qu’ils soient en partie éga-
lement intégrés par les non dépendants. Les
schémas S et P plus tardifs dans la maladie et liés
à l’alcoolisation différencient plus nettement les
2 populations.
c) Analyse séparée des items positifs et
négatifs : comparaison des sujets contrôles et
expérimentaux aux schémas A, S et P.
Pour les items positifs les sujets doivent donner
leur adhésion directe à une proposition correspon-
dant à une « pensée automatique ». Effectivement
avec les items positifs (figure 2) il est prouvé que
pour les 3 schémas les alcooliques ont significative-
ment plus intégré ces schémas dysfonctionnels que
les non-dépendants : A (F(1,93) = 14,73 ; p < .001),
S (F(1,93) = 48,86 ; p < .001), P (F(1,93) = 13,95 ;
p < .001). Pour les items orientés négativement, le
sujet étant confronté à ce qui n’est pas son mode
de pensée automatique (seule l’inversion de la
cotation permettant la comparaison des deux types
d’items) on constate qu’il n’y a, comme attendu,
aucune différence entre les moyennes des scores
Total A-S-P des alcoolo-dépendants (m = 15,29) et
des témoins (m = 15,20) ; F (1,93) < 1 ; NS). Ainsi
que l’on peut le constater avec la figure 3 ces deux
scores sont proches de celui des non-alcooliques
en situation « items positifs ».
L’ensemble de ces résultats montre que l’adhé-
sion aux schémas A, S et P des alcoolo-dépen-
dants est une réalité.
d) Effets de l’intervention cognitivo-comporte-
mentale (26 sujets).
Le score Total (A-S-P) des 2 centres de Saint-
Amand et de Calais était identique au prétest.
Pour les 26 sujets ayant bénéficié durant leur cure
d’une approche T.C.C., on obtient une diminu-
tion de ce score entre le test et le retest très
comparable (-10 à Calais : F(1,10) = 14,98 ; p < .01
et – 11,74 à St-Amand : F(1,14) = 23,11 ; p < .001).
Cette amélioration de 11 points en moyenne pour
les 26 sujets expérimentaux est spectaculaire pour
un traitement de 21 jours. La différence entre le
premier test et le retest en fin de séjour est
FIG. 1. — Scores aux schémas A, S et P pour les alcoolo-dépen-
dants et les non-dépendants. FIG. 2. — Scores aux schémas A, S et P pour les alcoolo-dépen-
dants et les non-dépendants.
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significative : F(1,24) = 39,24 ; p < .001. On remar-
que en outre que le score au retest (28,31) est
devenu très proche (différence NS) du score total
A-S-P du groupe contrôle (29,38).
CONCLUSION
Les résultats obtenus confirment le bien fondé
de l’élaboration théorique de Beck en termes de
schémas impliqués dans l’alcoolo-dépendance. Il
est bien entendu que nous nous sommes limités à
la mesure des effets au niveau des pensées auto-
matiques prises comme indicateurs des schémas
inscrits en MLT. Un point qui nous semble essen-
tiel est que nous sommes assurés que ce sont bien
des pensées automatiques qui sont mesurées
comme l’atteste la différence entre les résultats
aux items orientés positivement et négativement
et non de réponses consciemment élaborées
auquel cas les résultats auraient été identiques
entre les deux types d’items. Il apparaît donc évi-
dent que nous avons mis en évidence des proces-
sus non-conscients très proches des schémas
addictifs et non seulement des contenus de cons-
cience. La différence attendue entre les schémas
A, S et P des alcoolo-dépendants et non-dépen-
dants est ainsi fortement validée par ces résultats
expérimentaux. Cependant il reste un doute sur
la profondeur des modifications obtenues par
l’intervention TCC. Elles peuvent ne concerner
que les pensées automatiques sans que les sché-
mas profonds (SCD) soient fondamentalement
modifiés. Cette restriction provient paradoxale-
ment de l’efficacité très nette de la cure. Il faut
préciser que cette cure mélange une approche
traditionnelle et des apports cognitivo-comporte-
mentaux que nous ne pouvons distinguer. Cepen-
dant le fait d’obtenir des résultats comparables
dans deux centres différents, avec un personnel,
un entourage, un fonctionnement différent et où
seules les pratiques TCC sont identiques nous
renforce dans l’idée qu’il est possible de modifier
les schémas addictifs chez les alcooliques ainsi
que nous l’avions montré avec les héroïnomanes.
La voie tracée par Beck et al. est ainsi confortée
mais il reste à prouver l’efficacité à long terme du
traitement TCC, où nous avons inclus la préven-
tion de la rechute, ce qui nécessiterait sans doute
un travail plus approfondi sur les SCD.
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FIG. 3. — Score Total A-S-P aux items orientés positivement
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dépendants.
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... That is, a tendency to hold permissive beliefs may facilitate the formation of self-licensing reasons in specific situations. Permissive beliefs have been investigated in the context of alcohol-use disorder (AUD), cannabis consumption, and general drug use [e.g., 9,19,20,21], as well as in non-substance behaviors including videogaming [22], problematic use of social networking sites (SNS) [23], and problematic internet use [24,25]. Consequently, permissive beliefs may exist for various kinds of tempting behaviors and since not being inherently dysfunctional, they do not necessarily imply negative health consequences. ...
... Notion that the very opportunity for indulgence is reason enough [38] ASP [19] Since alcohol is freely available, it's okay to drink it. (ASP) Boredom ...
... Building the motivation to come up for the present indulgence with compensatory behaviors in the future [13,25,38,40,41] ASP [19]; CEMQ [42]; CHBS [26]; CUES [39] Today you can drink a little too much, next time you will limit yourself. (ASP) ...
... Ils sont composés d'éléments organisés, provenant de réactions et d'expériences passées, qui forment un corpus de connaissance relativement cohérent et stable, capable de guider les perceptions et les évaluations subséquentes (Segal, 1988). De plus, ces schémas acquis précocement par interaction entre les structures neuronales et l'expérience peuvent s'activer et s'enrichir de façon significative tout au long de la vie du sujet, en fonction des événements de vie (Hautekeete et al., 1999 ;James et al., 2004 ;Obeid et al., 2015). En effet, l'activation des schémas cognitifs correspond à une tendance d'un sujet à interpréter une information (représentée par l'événement activateur) via des distorsions cognitives (par exemple : la généralisation, la maximalisation ou encore l'inférence arbitraire…). ...
... Ces croyances reflétant les schémas, elles sont profondément ancrées en mémoire et correspondent à des règles de fonctionnement personnel qu'utilise l'individu afin d'interpréter une situation et activer ou inhiber un comportement. Plus spécifiquement, dans le domaine des conduites addictives, l'approche cognitive (Beck et al., 1993 ;Hautekeete et al., 1999) stipule que des schémas centraux dysfonctionnels peuvent contribuer au développement et au maintien des conduites addictives. En effet, l'interaction de ces schémas centraux dysfonctionnels avec certains événements de vie ou situations à risque influence la perception, l'interprétation des événements par les individus et active différentes croyances addictives. ...
... Ces schémas cognitifs dysfonctionnels sont déterminants dans l'apparition, le développement et le maintien des conduites addictives (Varescon, 2017 ;Newman, 2001). En effet, ce modèle sur les croyances addictives a été validé auprès des individus présentant une dépendance à l'héroïne (Tison et Hautekeete, 1998), à l'alcool (Hautekeete et al., 1999), au cannabis (Chabrol et al., 2001 ;Grebot et al., 2016) et également auprès de sujets présentant une addiction aux jeux vidéo (Taquet, 2014). ...
Article
La littérature scientifique suggère le rôle des vulnérabilités cognitivo-émotionnelles et des systèmes de croyances dans les conduites addictives en général. Cependant, aucune étude, à notre connaissance, n’a pris en compte le rôle des croyances dysfonctionnelles particulières à l’addiction sexuelle. De plus, l’exposition précoce à la sexualité (qu’il s’agisse de la confrontation précoce aux contenus sexuels explicites ou d’abus sexuels dans l’enfance) semble jouer un rôle non négligeable dans le développement de cette addiction. L’objectif de la présente étude est d’explorer cette thématique. Sept sujets, issus d’un échantillon principal de 398 participants recrutés en ligne, ont participé à un entretien de recherche. Tous les entretiens ont été enregistrés et entièrement retranscrits. Une analyse lexicale quantitative a été réalisée à l’aide du logiciel Iramuteq. Quatre classes de mots ont été mises en évidence, englobant 76,61 % de l’ensemble du corpus. Les principaux thèmes abordés sont l’exposition précoce à la sexualité, les croyances anticipatoires, soulageantes et permissives, ainsi que le vécu de l’addiction sexuelle. Nos résultats montrent la présence de ces croyances addictives chez nos sujets et la place de la confrontation précoce avec la sexualité dans le développement de leur addiction. En dépit de la taille faible de notre groupe de sujets, cette étude exploratoire permet une meilleure compréhension de l’addiction sexuelle et ouvre de nombreuses perspectives cliniques et de recherche.
... Les consommations seraient donc précédées systématiquement par des pensées ou croyances dites « irrationnelles » ou « erronées » qui mènent à la consommation. Différents types de cognitions ou pensées irrationnelles particulièrement fréquentes chez les personnes présentant une addiction ont pu être identifiées (Graziani, 2010;Hautekeete, Cousin, & Graziani, 1999;Wright, Beck, Newman, & Liese, 1993) ;Parmi elles, on retrouve les pensées « anticipatoires », définies comme les attentes positives vis-à-vis de l'effet du produit, tel que « je vais être stressé(e) lors de ce diner si je ne bois pas » souvent génératrice de l'envie irrépressible de consommer, le « craving ». On retrouve aussi les pensées permissives, qui vont autoriser l'accès au produit tel que « cela fait une semaine que je n'ai pas bu, je peux m'autoriser un verre » et les pensées soulageantes qui sont des attentes de soulagement de la détresse que génère l'envie tel que « là je ne peux vraiment plus faire autrement, je dois boire ». ...
Thesis
L’objectif de ce travail de thèse était d’évaluer la faisabilité, l’acceptabilité et de fournir des résultats préliminaires du programme MBRP (Mindfulness Based relapse prevention) pour le traitement des addictions. Dans un premier lieu ce travail nous a permis de démontrer que ce programme représentait un type de prise en charge thérapeutique acceptable et faisable pour le traitement du trouble de l’usage de l’alcool. La participation au programme augmentait le niveau de pleine conscience et de flexibilité psychologique et réduisait le craving. Ensuite, nous avons pu identifier que la pratique à domicile, occupant une place centrale dans les traitements basés sur la pleine conscience, était facilitée par la motivation initiale des participants et de leur sentiment d’auto-efficacité quant à la capacité de mettre en place une pratique, à l’inverse, l’impression de « mal faire » ou l’absence d’effets immédiats de la pratique présentait un frein à la pratique autonome. Nous avons également pu rendre compte de l’intérêt de ce programme pour le traitement du trouble lié à la pratique de jeu d’argent et de hasard. A travers nos résultats descriptifs, nous avons pu montrer que la méditation de pleine conscience était un outil dont la majorité des patients joueurs se saisissaient volontiers pour gérer les envies de jeu et l’impulsivité. Nous avons trouvé que la participation au programme a permis de réduire la pratique de jeu, les symptômes de jeu, le craving, ainsi que les symptômes dépressifs et anxieux et augmenter le niveau de pleine conscience. Par ailleurs nous avons pu montrer à travers un cas clinique, que l’association de la pratique de pleine conscience et de training cognitif, pouvait représenter une prise en charge complémentaire et augmenter le contrôle de soi, chez une patiente résistante aux TCC classiques. Nous avons également montré que l’initiation à la pleine conscience chez des soignants travaillant dans le domaine de l’addictologie a été très bien accueillie, qu’en moyenne ils ont participés à 4 séances sur 5 et qu’ils ont tous mis en place une pratique autonome après l’initiation en groupe. Pour finir nous avons validé le Transdiagnostic Craving Trigger Questionnaire (TCTQ) visant à évaluer les déclencheurs de craving, dans une population présentant un trouble de l’usage de l’alcool. Nos analyses ont montré une solution à trois facteurs, les émotions désagréables, les émotions agréables et les déclencheurs externes et pensées associées aux consommations. Finalement ce travail de thèse nous a permis de conclure que le programme MBRP est un programme qui a tout son intérêt pour le traitement des addictions avec ou sans substances. Nous avons pu montrer qu’il agissait sur des processus sous-jacents de cette pathologie tels que les affectes dépressifs et l’anxiété, qu’il permettait de réduire le craving et qu’il mobilisait des ressources telles que la flexibilité psychologique. Nous avons l’objectif de conduire des travaux supplémentaires afin de pouvoir statuer sur son efficacité en comparaison à une condition contrôle.
... Empirical studies focused on treating cognitions and expectancies related to PIU (Lee et al., 2015;Lin et al., 2008Lin et al., , 2018, and past literature on substance-related addictions highlighted that cognitions contribute to maintaining addictions (Beck et al., 1993;Chabrol et al., 2001;Hautekeete et al., 1999). Although literature highlights how instant Content courtesy of Springer Nature, terms of use apply. ...
Article
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Literature highlighted how beliefs and a lack of meaning in life may act as a motive for developing addictions. This present study investigated the relationship between addictive beliefs, core beliefs, meaning in life, generalized problematic Internet use (PIU), problematic Facebook use (PFU), and problematic Instagram use (PIgU). A sample of 573 French participants aged between 18 and 78 years old (M = 31.8, SD = 12.3), with 471 female participants (82%), responded to an online survey that assessed PIU, PFU, PIgU, addictive beliefs about Internet use, core beliefs about behavioral addictions and Internet addiction (IA), and meaning in life dimensions. Overall, Pearson’s correlations indicated that PIU, PFU, and PIgU were correlated with scores of meaning anxiety, meaning confusion, and three dimensions of core beliefs about behavioral addictions and Internet addiction. Multiple linear regressions indicated that PIU, PFU, and PIgU were positively impacted by scores of positive addictive beliefs about Internet use (believing Internet use brings gratification), and PIU was significantly impacted by scores of meaning confusion. This study found associations between addictive beliefs and PIU, PFU, and PIgU. Thus, it is important to investigate those beliefs in therapeutical settings. Results of this research may guide future studies aiming to investigate gratification and expectations towards Internet use. With certain meaning in life subscores correlating with PIU, PFU, and PIgU, further research should be dedicated to investigating other variables that may be involved in the relationship between meaning in life and Internet use. Implications for further research were discussed.
... Suicidal Ambivalence Scale (SAS) (Hautekeete et al., 1999) A 30-item self-reported scale to measure suicidal ambivalence, characterized by contradictory thoughts about suicide. There are two scores: thoughts that increase the risk of SA and thoughts that decrease that risk. ...
Article
Impaired decision-making (DM) is well-known in suicidal behavior (SB). We aimed to review the evidence on DM and its mediating factors in SB and perform a meta-analysis on DM assessed using the Iowa Gambling Task (IGT). We conducted a search on databases of papers published on DM and SB up to 2020: 46 studies were included in the systematic review, and 18 in the meta-analysis. For meta-analysis, we compared DM performance between suicide attempters (SAs) and patients (PCs) or healthy controls (HCs). The systematic review showed that SAs have greater difficulties in all DM domains. The meta-analysis found worse IGT performance among SAs in comparison with PCs and HCs. A meta-regression did not find differences for age, gender, psychiatric disorder, and clinical status. Our findings indicate that SAs exhibited deficits in DM under conditions of risk though not ambiguity. Worse DM was independent of age, gender, psychiatric disorder, and suggested that DM impairment could be considered a cognitive trait of suicidal vulnerability, a risk factor and an attribute of SAs.
... Literature in the addiction field outlined the involvement of cognitions and metacognitions in addictive behavior (Beck, Wright, Newman, & Liese, 1993;Spada, Caselli, Ni čević, ells, 5 . Indeed, thought patterns were shown to contribute to maintaining addictions and trigger cravings (Chabrol, Massot, Chouicha, Montovany, & Rogé, 2001;Hautekeete, Cousin, & Graziani, 1999;Tison & Hautekeete, 1998), as metacognitions were involved in self-regulation processes (Spada, aselli, Ni čević, ells, 5;Spada & Wells, 2009). Indeed, activation of metacognitions implies evaluation, judgment, and J o u r n a l P r e -p r o o f influence over one's own thought processes, which is automatic and involuntary most of the time (Norman et al., 2019). ...
Article
Social Media Burnout (SMB) is a relatively new Internet-related issue, and has garnered interest in research this past decade. Prior studies found significant associations between perfectionism and metacognitions with anxiety, stress-related disorders, and Internet-related disorders. This present study explored connections between problematic social media use (PSM), perfectionism, metacognitions, online cognitions, and SMB to identify factors that might contribute to SMB. A sample of 825 participants, aged from 18 to 75 years old (M = 30, SD = 11.9), with 700 (85%) female participants, completed an online survey measuring problematic Instagram use (PIgU), problematic Facebook use (PFU), perfectionism, metacognitions, online cognitions, and SMB. Overall, Pearson's Correlations indicated that both PIgU and PFU were each associated to four out of five metacognition dimensions, and were associated to dimensions of perfectionism. A Multiple linear regression analysis indicated that SMB was significantly impacted by age, PIgU, all online cognition subscales, socially prescribed positive perfectionism, self-oriented negative perfectionism, and metacognitive beliefs about uncontrollability of thoughts and danger. Considering that SMB is a new topic, findings of this study provide new information about factors that are potentially implicated in SMB (PSM, perfectionism, metacognitions, online cognitions). Implications for further research were discussed.
... Assessing core beliefs about PIU will allow healthcare professionals to better understand the social narratives and beliefs associated to Internet addiction. This is important, as former studies have underlined the implication of cognitive mechanisms in the upkeep of addictive behaviors to products and behaviors (Tison & Hautekeete, 1998;Chabrol, Massot, Chouicha, Montovany, & Rogé, 2001;Hautekeete, Cousin, & Graziani, 1999;Beck, Wright, Newman, & Liese, 1993), and in PIU (Davis, 2001;Caplan, 2010;Brand et al., 2019 ;Young, 2013 ;Szász-Janocha et al., 2021). The term Internet addiction (IA) was used as much as PIU because IA is a commonly used term in the general population. ...
Article
The present study involves the construct and validation of the Core Beliefs about Behavioral Addictions and Internet Addiction Questionnaire (CBBAIAQ), on a French non-specific population. Development of the questionnaire was divided into three steps: creation of items based on semi-structured interviews, conduction of an Exploratory Factor Analysis (EFA) to elaborate the structure of the questionnaire on a first sample of 458 participants, and assessment of internal structure by performing a Confirmatory Factor Analysis (CFA) on a second sample of 544 participants. Data was collected through online surveys. Both samples were evaluated for problematic Internet use (PIU) (IAT; Young, 1998) and problematic Facebook use (PFU) (BFAS; Andreassen, Torsheim, Brunborg, & Pallesen, 2012) for testing correlations with CBBAIAQ factors. EFA, performed on the 91 created items, identified a 3-factor solution composed of 41 items. CFA, performed on the 41 remaining items, revealed a more significant 6-factor model of 23 items. Factor 2, 4, and 6 were significantly negatively correlated with PIU (r = −0.09, r = −0.11, r = −0.09). Psychometric properties of the CBBAIAQ (X² = 406; p < .001; CFI = 0.94; TLI = 0.93; SRMR = 0.05; RMSEA = 0.04) and internal coherence (from α = 0.67 to α = 0.85) were good. The CBBAIAQ can be exploited in future research to explore relations between core beliefs and other variables.
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Alcoholics' successful recovery depends on their regaining cognitive functioning. Although their cognitive deficits often are subtle and improve with a period of abstinence from alcohol, they can hamper the effectiveness of treatment programs. If patients cannot comprehend the information imparted during therapy, they may not be able to use treatment strategies successfully in "real world" challenges. Cognitive recovery can be enhanced using strategies such as repeated mental exercises. Adding such practice to treatment regimens could improve some alcoholics' chances of recovering successfully.
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In this chapter, the authors assert that drug-related beliefs are an important factor in drug abuse and its treatment. Three types of acute drug-related beliefs have been described that contribute to urges, cravings, and ultimate use of drugs: anticipatory beliefs, relief-oriented beliefs, and permissive beliefs, and various ways have been described to assess more general, long-term beliefs pertinent to drug use. The role of the cognitive therapist is to assess, examine, and test these beliefs with the patient in order to ultimately develop more adaptive beliefs. The active application of skills and homework that tap into the patient's adaptive beliefs helps the patient to become and remain drug-free.
Article
Increased understanding of how risk-related variables influence later alcohol use and alcoholism requires a shift from identifying correlated variables to developing models of mediational processes. Memory operation, with alcohol expectancies as critical content, is one such model. To explicate this model, similarity judgment, which is well established for discerning memory organization, was used. Euclidean distance-based algorithms, including multidimensional scaling and hierarchical clustering, were then used to empirically specify memory structures and processes as a function of individual differences in drinking. The resulting semantic networks support previous findings and show for the first time that heavy drinkers' networks may be more tightly configured than light drinkers'. These findings bring researchers closer to a computational model of the psychopharmacological process that governs drinking.
Anxiety disorders and phobias. A cognitive perspective
  • Beck At
  • Wright Beck At
  • Fd
  • Liese Newman Cf
  • Bs
BECK AT, EMERY G, Anxiety disorders and phobias. A cognitive perspective. Basic Books, New-York, 1985. BECK AT, WRIGHT FD, NEWMAN CF, LIESE BS. Cognitive therapy of substance abuse. The Guilford Press ;
Principes généraux des thérapies cognitives
  • Hautekeete M
  • Samuel-Lajeunesse
HAUTEKEETE M. Principes généraux des thérapies cognitives, In, Samuel-Lajeunesse et al. (Éd.). Manuel de thérapie comportementale et cognitive. Dunod, Paris, 1998 ; 29-65.
Traitement de la dépression par une intervention basée sur l'association verbale
  • Hautekeete M
  • B Vantomme
HAUTEKEETE M, VANTOMME B., Traitement de la dépression par une intervention basée sur l'association verbale. Psychologie Médicale 1986 ; 18 : 733-739.
Je réinvente ma vie. Les Éditions de l'Homme
  • Young Je
  • Klosko Js
YOUNG JE, KLOSKO JS. Je réinvente ma vie. Les Éditions de l'Homme, Montréal, 1995.