Le nord-ouest du Togo, est caractérisé par une forte pression sur les sols, entrainant une régression de parcs agroforestiers et une diminution rendements agricoles. Dans un tel milieu, l’appréciation des producteurs de ces changements ainsi que les méthodes qu’ils adoptent pour y faire face restent moins connus. C’est pour cet objectif qu’une enquête socio-économique a été menée auprès des producteurs pour évaluer leurs perceptions sur la dégradation des sols et les changements climatiques afin d’identifier puis retenir les pratiques originales d’adaptation pouvant faire objet de diffusion. L’enquête menée sur un échantillon raisonné de 216 producteurs des deux sexes a montré que : 98,10% des enquêtés sont conscients de la dégradation de leurs sols tandis que 99,50% ressentent les effets des changements climatiques qui se manifestent en termes de longues sécheresses, de retards de pluies, de pluies violentes, abondantes et variable et d’augmentation de température. Les causes des changements évoquées par les producteurs sont : les pluies diluviennes (26,85%), les mauvaises pratiques culturales (62,50%), l’intensification agricole (46,76%), le surpâturage (2,78%), l’usage abusif de pesticides (20,37%), l’augmentation de la population (12,96%), la déforestation (21,76%) et les feux de brousse (6,48%). Globalement, les 98,6% des enquêtés ont abandonné 63 ha de sol devenus irrécupérables. Les producteurs adoptent des mesures d’adaptation telles que l’apport de fumure organique, les rotations et associations culturales, la construction de bandes enherbées, de cordons pierreux et de diguettes, et le reboisement pour protéger et restaurer leurs champs. Plusieurs espèces de plantes désirées par les producteurs pour leur vertu sont en voie de disparition. La perception par les paysans des cas de longue sécheresse sont expliqués par les variables « âge du paysan », « la pratique de l’élevage », « l’accès aux services de vulgarisation » et « la pratique de l’agriculture ». Il est nécessaire de prendre ces variables en compte dans les projets et programmes de luttes contre la sécheresse dans le milieu. Les variables « âge du paysan », « mauvaises pratiques culturales », et « déforestation » influençant également la perception des paysans de dégradation des sols, doivent être également considérés dans les programmes et projets de restauration des sols dégradés dans le milieu. Il est important d’étudier les effets The north-west of Togo is characterized by strong pressure on the soil, leading to a decline in agroforestry parks and a reduction in agricultural yields. In such an environment, producers' appreciation of these changes and the methods they adopt to deal with them remain less well known. It is for this purpose that a socioeconomic survey was conducted among producers to assess their perceptions of soil degradation and climate change to identify and then retain original adaptation practices that can be disseminated. The survey carried out on a purposely selected sample of 216 producers from both sexes. The results showed that: 98, 10% of respondents are aware of the degradation of their soils while 99,50% feel the effects of climate change which are manifested as long droughts, delayed rains, heavy rains and temperature rise. The causes of the changes mentioned by the producers are: torrential rains (26,85%), bad cultivation practices (62,50%), agricultural intensification (46,76%), overgrazing (2,78%) , the abusive use of pesticides (20,37%), the increase in population (12,96%), deforestation (21,76%) and bush fires (6,48%). Globally, 98,6% of those surveyed abandoned 63 ha of land that had become irrecoverable. Producers adopt resilience measures such as providing organic manure, crop rotations and associations, the establishment of grass strips and stone bunds, bunds and reforestation to protect and restore their plots. Producers adopt adaptation measures such as adding organic manure, crop rotations and associations, construction of grass strips, stone bunds, bunds, and reforestation to protect and restore their fields. Several species of plants desired by producers for their virtue are endangered. The farmers' perception of cases of long drought are explained by the variables "age of the farmer", "the practice of animal husbandry", "access to extension services" and "the practice of agriculture". It is necessary to take these variables into account in projects and programs to fight against drought in the area. The variables "farmer's age «,» bad cultivation practices” and "deforestation" also influencing farmers' perception of soil degradation, must also be considered in programs and projects for the restoration of degraded soils in the area. It is important to study the effects of these practices on soil restoration and crop yields.