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Influence de la mise en oeuvre des pratiques agricoles de conservation sur le bien-être des ménages ruraux du plateau Adja au bénin

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Actes du 1
er
colloque de l’UAC des Sciences Cultures et Technologies, Agronomie : p 27-37, 2007
Influence de la mise en œuvre des pratiques agricoles de conservation
Influence de la mise en œuvre des pratiques agricoles de conservation Influence de la mise en œuvre des pratiques agricoles de conservation
Influence de la mise en œuvre des pratiques agricoles de conservation
sur le bien
sur le biensur le bien
sur le bien-
--
-être
êtreêtre
être
des ménages ruraux du plateau Adja au Bénin
des ménages ruraux du plateau Adja au Bénin des ménages ruraux du plateau Adja au Bénin
des ménages ruraux du plateau Adja au Bénin
N. E HOUNGBO*, B. SINSIN
**
, A. FLOQUET***,
Y.C. ACHADE.
****
, B FADE****
*Ecole Doctorale Pluridisciplinaire (EDP), Université d’Abomey-Calavi (UAC), 05 BP 774 Cotonou
(République du Bénin), Tél. (229) 95246102, E-mail : enomh2@yahoo.fr
**
Faculté des Sciences Agronomiques, Université d’Abomey-Calavi (République du Bénin)
***
Faculté des Sciences Agronomiques, Université d’Abomey-Calavi (République du Bénin)
****
GRAAP-BENIN
*****
CEDA-ONG
RESUME
RESUMERESUME
RESUME
L’accroissement de la pression foncière sur le plateau Adja (Sud Bénin) et la faible adoption des
pratiques agricoles de conservation (PAC) posent des problèmes environnementaux qui deviennent
de plus en plus inquiétants. On se demande si la mise en œuvre de ces PAC est économiquement
efficace pour les producteurs dans le contexte socioculturel et économique du plateau Adja,
notamment en ce qui concerne l’amélioration de leur bien-être. C’est le centre d’intérêt de la présente
étude dont l’objectif principal est d’apprécier l’effet de la mise en oeuvre des pratiques agricoles de
conservation sur les chances d’entrée et de sortie de la pauvreté des ménages du plateau Adja.
L’échantillon utilisé est composé de 122 ménages tirés de l’échantillon constitué par le MAEP en
1999-2000 lors la réalisation de l’ECVR 2. Les données collectées portent essentiellement sur le
niveau de mise en œuvre des PAC en 2000 et le niveau de bien-être des ménages en 2000 et en 2007.
L’analyse des matrices de transition de la pauvreté entre 2000 et 2007 et le calcul des probabilités
conditionnelles d’entrée et de sortie de la pauvreté selon que le ménage a pratiqué ou non les
techniques agricoles de conservation en 2000, ont permis de conclure que la mise en œuvre des PAC
améliore les chances du ménage pauvre de sortir de la pauvreté et celles du ménage non pauvre de le
rester. On en déduit que la mise en œuvre des PAC au sein des ménages agricoles, qu’ils soient
pauvres ou non pauvres, serait un moyen pertinent pour les mettre à l’abri de la pauvreté. Une
analyse par pratique agricole de conservation permet de dégager que les technologies de jachère
améliorée et les plantations cultivées sont les pratiques les plus efficaces économiquement pour le
ménage pauvre, pendant que les TJA et la jachère plantée sont les pratiques les plus efficaces
économiquement pour le ménage non pauvre.
Mots-clés
: Bien-être, Pratiques/Techniques agricoles de conservation, Pauvreté, Matrice de
transition
.
Influence of the practice of conservation agricultural techniques on the rural
Influence of the practice of conservation agricultural techniques on the rural Influence of the practice of conservation agricultural techniques on the rural
Influence of the practice of conservation agricultural techniques on the rural
households’ welfare in the Adja plateau of Benin
households’ welfare in the Adja plateau of Beninhouseholds’ welfare in the Adja plateau of Benin
households’ welfare in the Adja plateau of Benin
SUMMARY
SUMMARYSUMMARY
SUMMARY
The land pressure increase in the Adja plateau (Southern Benin) and the weak adoption of the
Conservation Agricultural Practices (PAC) are implying serious environmental problems which
become more and more alarming. One wonders if the practice of those Conservation Agricultural
Techniques (TAC) is economically efficient for the farmers in the socio cultural and economic context
of the Adja plateau, especially as far as their well being improvement is concerned. That’s the reason
of this study which main aim is to appreciate the effect of this practice on the chances of the
households’ entry and exit from poverty in the Adja plateau. The sample used is composed of 122
households extracted from that constituted by the Benin Ministry of Agriculture (MAEP) in 1999-
2000 during the Study on Rural Households Life Conditions (ECVR 2). The data collected was
essentially about the level of the practice of Conservation Agricultural Techniques in 2000, and the
households’ welfare level in 2000 and in 2007.
The analysis of the poverty transition matrixes from 2000 to 2007 and the calculation of conditional
probabilities of entry and exit from poverty for the households which have practiced the PAC or not
in 2000, allow to conclude that the practice of Conservation Agricultural Techniques improves the
chances for the poor household to exit from poverty and those of the non poor household to stay non
poor. Then, we deduce that the practice of the TAC by the agricultural households, either poor or non
poor is a pertinent means to protect them from poverty. An analysis per Conservation Agricultural
Practice revealed that the improved fallow technologies (TJA) and the cultivated planting are the
N. E. HOUNGBO, B. SINSIN, A. FLOQUET,
Y.C. ACHADE , B FADE
28
most efficient economically for the poor household, while the TJA and the planted fallow are the
most efficient economically for the non poor household.
Keywords
KeywordsKeywords
Keywords:
Welfare, Conservation Agricultural Practices/Techniques, Poverty, Transition Matrix.
INTRODUCTION
Le plateau Adja est l’une des principales zones de production agricole du Sud Bénin
et dont la caractéristique est la concentration de plus de 90% de sa population dans
l’agriculture (Houngbo, 2005). D’une superficie de 944 km², le plateau Adja, situé
dans le département du Couffo au Sud-Ouest du Bénin, est aussi caractérisé par
une forte pression foncière et une dégradation prononcée de l’environnement
cultural.
Cet état de choses est contraire à la théorie de Boserup (1970) qui stipule que la
densité de la population est un facteur positif pour l’accroissement de la production
agricole. En d’autres termes, la pression démographique que connaît cette zone
devrait favoriser l’intensification du système de production, l’augmentation de la
productivité de la terre ; c’est-à-dire le changement technique vers des pratiques
agricoles de conservation et d’amélioration des rendements. Ce qui n’est pas le cas.
A cet effet, Pol et Geest (1992) estiment que les agriculteurs du Sud Bénin extraient
en moyenne 25 à 35% de leur revenu agricole des pratiques minières d’exploitation
des terres. Or, de telles pratiques sont susceptibles de contribuer au phénomène de
réchauffement climatique par défaut de constitution du stock de matière organique
dans le sol ou par l’accélération du processus de minéralisation de la matière
organique du sol qui favorise l’émission vers l’atmosphère du dioxyde de carbone
(CO
2
), gaz à effet de serre. A cet effet, la gestion des sols et des cultures peut
considérablement améliorer le temps de résidence et un nouveau stockage de
carbone dans le sol, ce qui vaut la peine d’être considéré conformément au Protocole
de Kyoto sur les gaz à effet de serre (Buyanovshi et Wagner, 1998).
En réalité, de nombreuses voies peuvent être développées en agriculture pour
limiter les émissions des trois principaux gaz à effet de serre : dioxyde de carbone
(CO
2
), méthane (CH
4
) et protoxyde d’azote (N
2
O). C’est le cas par exemple de la
réelle prise en compte de la conservation de la matière organique dans les sols
cultivés. C’est le but de l’agriculture dite « de conservation » qui selon Chevrier et
Barbier (2002) a des impacts sur l’environnement, sur l’agronomie et sur l’économie.
L’agriculture de conservation contribue à la conservation de l’environnement et à la
durabilité de la production agricole. L’agroforesterie dont les principes de base
reposent essentiellement sur la lutte contre la dégradation des sols, de la végétation
et de la déperdition de l’eau en milieu rural (Sinsin, 1994) est une forme
d’agriculture de conservation. Car, l’agroforesterie, avec la plantation de palmiers à
huile, de caoutchouc, de café sur les terres déforestées, peut constituer une solution
à la préservation ou à la reconstitution du carbone des sols (FAO, 2002).
Au regard de ce qui précède, il est évident que la mise en œuvre insuffisante des
pratiques agricoles de conservation des terres (PAC) par les paysans du plateau
Adja influence négativement la limitation de l’érosion des sols d’une part et celle de
l’émission des gaz à effet de serre d’autre part. En effet, malgré cette pression
foncière, les pratiques agricoles des paysans du plateau Adja demeurent
essentiellement extractives ; une agriculture sans capacité suffisante de
reconstitution du potentiel de fertilité des sols, c’est-à-dire une agriculture minière,
alors même que les paysans sont bien conscients de la dégradation de leur espace
cultural. Pire, les PAC, y compris les technologies de jachère améliorée telles que le
Pratiques agricoles et ménages ruraux adjas
29
Mucuna
et l’
Acacia
, sont faiblement adoptées dans la zone. On se demande alors si
la mise en œuvre de ces PAC est économiquement efficace pour les producteurs
dans le contexte socioculturel et économique du plateau Adja, notamment en ce qui
concerne l’amélioration de leur bien-être.
L’objectif principal de cette étude est en effet d’apprécier l’effet de la mise en oeuvre
des PAC sur les chances d’entrée et de sortie de la pauvreté des ménages du plateau
Adja. L’hypothèse de base est que la mise en œuvre des PAC améliore les chances
du ménage pauvre de sortir de la pauvreté et celles du ménage non pauvre de le
rester.
MATERIEL ET METHODES
Constitution de l’échantillon d’enquête
Compte tenu de la nécessité pour cette étude d’appréhender la dimension
temporelle de la pauvreté et des pratiques agricoles de conservation, nous avons été
obligé de nous référer aux données brutes des questionnaires d’enquête de l’Etude
sur les Conditions de Vie des Ménages Ruraux réalisée en 1999-2000 (ECVR2) par
le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) du Bénin. Le
recensement des questionnaires de l’ECVR 2 nous a permis de repérer et de retenir
les ménages à enquêter à nouveau en cette année 2007 pour l’obtention des données
longitudinales nécessaires aux analyses. Ainsi, pour la collecte de données
primaires, toutes les six Communes que couvre le plateau Adja ont été parcourues.
Pour l’ensemble des Communes, sur les 166 ménages agricoles recensés, 122 ont été
enquêtés en fonction du poids de chacune des Communes dans le plateau Adja,
d’après INSAE (2004). Les facteurs nous ayant obligé à cette réduction sont
notamment les décès de chefs de ménage (CM), l’émigration définitive et
l’émigration temporaire de ménages comme le présente le tableau I:
Tableau 1. Effectif des ménages recensés et échantillon final enquêté
Effectif des ménages
Commu
nes Recensés Prévus CM
décédés
CM
décédés
remplacés
Partis en
émigration
définitive
Partis en
émigration
temporaire
Enquêtés
Klouék
anmè
28
28
5
4
5
1
21
Djakoto
30
28
8
7
2
3
24
Aplaho
30
27
4
4
1
12
17
Dogbo 30
25
3
3
0
7
23
Lalo 29
24
7
6
0
5
23
Tovikli
n
19
19
0
0
2
3
14
Plateau
Plateau Plateau
Plateau
Adja
AdjaAdja
Adja
166
166166
166
151
151151
151
27
2727
27
24
2424
24
10
1010
10
31
3131
31
122
122122
122
Variables mesurées
Avant de présenter les variables mesurées, il nous paraît opportun
d’opérationnaliser les concepts de « pratiques agricoles de conservation (PAC) » et
de « bien-être » utilisés dans ce document. En effet, dans cette étude, les PAC
N. E. HOUNGBO, B. SINSIN, A. FLOQUET,
Y.C. ACHADE , B FADE
30
désignent les pratiques agricoles censées limiter l’érosion physique du sol et
conserver ou améliorer la matière organique du sol. En plus, nous avons dû réduire
les PAC à trois pratiques essentielles, observables et mesurables sans ambiguïté
sur le plateau Adja. Il s’agit de la jachère naturelle, des technologies de jachère
améliorée (TJA), comme le
Mucuna pruriens
et l’
Acacia auriculiformis
,
et les
plantations (palmeraie, teckeraie, bananeraie, orangeraie, …). L’apport actif de
matière organique au sol et le recyclage des résidus de récolte par exemple n’ont pas
été pris en compte du fait de la difficulté pratique de leur quantification sur le
terrain.
Par ailleurs, tout en étant conscient de la nature pluridimensionnelle du bien-être,
nous avons retenu l’approche quantitative de sa mesure pour que des comparaisons
et des extrapolations soient plus fiables à une échelle différente ou plus grande que
notre zone d’étude. Nous avons procédé à la mesure monétaire du bien-être au
moyen de la quantification des dépenses de consommation du ménage.
La période allant de la collecte des données historiques au niveau du Service de la
Statistique du MAEP à l’enquête de terrain réalisée dans les six communes du
plateau Adja a duré de septembre 2006 à mars 2007. En plus des données
caractéristiques des ménages, telles que l’âge du chef de ménage, le sexe du chef de
ménage, le nombre d’activités exercées, le niveau d’instruction du chef de ménage,
la taille et la composition du ménage, collectées sur chacun des ménages, trois
variables importantes ont été mesurées. Il s’agit des dépenses de consommation de
2000 et des dépenses de consommation de 2007 et du niveau de mise en œuvre des
PAC en 2000 (soit la campagne agricole 1999-2000).
En ce qui concerne les dépenses de consommation, nous y avons inclus les dépenses
alimentaires, les dépenses non alimentaires, l’autoconsommation et les transferts
donnés. Ces dépenses de consommation ont été converties en dépenses de
consommation par équivalent-adulte pour tenir compte de la taille et de la
composition des ménages et donc pour les ramener au même niveau de
comparaison. Dans ce cadre, nous avons utilisé l’échelle d’équivalence utilisée par
Bazika
et al.
(2005) dans le cadre de l’étude de l’impact des politiques publiques sur
la pauvreté au Congo. Nous avons préféré cette échelle d’équivalence à celle utilisée
par exemple par Clément (2003) pour l’étude de la dynamique de pauvreté en
Russie, du fait qu’elle a été appliquée au Congo, un pays africain comme le Bénin.
La formule d’équivalence utilisée pour déterminer le nombre d’équivalent-adulte à
la consommation,
n
EQ
, est la suivante :
n
EQ
= (n
a
+ α.n
e
)
β
Avec
n
e
le nombre d’enfants dans le ménage,
n
a
le nombre d’adultes dans le ménage
(y compris le chef de ménage),
α
le paramètre qui permet de différencier le coût d’un
enfant de celui d’un adulte et
β
le paramètre de prise en compte des économies
d’échelle dans le ménage (Madkissi
et al
, 2003). Bazika
et al.
(Op. cit.) ont estimé
les paramètres
α
et
β
respectivement à 0,66 et 0,7. C’est ce que nous avons aussi
utilisé dans cette étude.
De plus, afin d’éliminer les effets des changements de prix généraux entre 2000 et
2007 et d’utiliser un seuil de pauvreté unique, en l’occurrence celui de 2000 qui a
été estimé lors de l’ECVR 2 à 85.162 FCFA/équivalent-adulte et par an pour le
département du Couffo, nous avons dû convertir les dépenses de consommation de
2007 en francs constants de 2000. Le déflateur utilisé est le ratio de l’indice des prix
à la consommation (IPC) de 2000 par rapport à celui de 2006 ; l’IPC de 2007 n’étant
Pratiques agricoles et ménages ruraux adjas
31
pas encore disponible à l’INSAE (Institut National de la Statistique et de l’Analyse
Economique) au premier trimestre de 2007 l’information a été recueillie et les
dépouillements et analyses entamés. Ce ratio est de 114,3/136,5 = 0,8374
Pour ce qui concerne la mise en œuvre des PAC, les variables suivantes ont été
mesurées :
i) La superficie totale de terres occupées par le ménage (SD).
ii) L’incidence de la mise en œuvre des pratiques agricoles de conservation
par le ménage, traduite par la superficie des terres sous pratiques
agricoles de conservation (SAC)
iii) L’intensité de la mise en œuvre des pratiques agricoles de conservation
par le ménage (IAC) au niveau de l’exploitation. Cette intensité a été
appréciée au moyen du ratio
SD
SAC , et 0 ≤ IAC ≤ 1.
Analyse des données
Principalement, les analyses effectuées dans le cadre de cette étude ont porté sur
trois indicateurs essentiels :
i) Elaboration de la matrice de transition de la pauvreté pour tous les
ménages, sans distinction,
ii) Elaboration de la matrice de transition de la pauvreté pour les ménages
n’ayant pas du tout pratiqué l’agriculture de conservation en 2000
(IAC=0) et de celle des ménages l’ayant pratiquée cette même année
(IAC>0),
iii) Elaboration du tableau des probabilités conditionnelles d’entrée et de
sortie de la pauvreté à partir des matrices de transition ci-dessus. Ceci a
permis de faire une appréciation générale de l’évolution du bien-être sur le
plateau Adja entre 2000 et 2007 et de comparer les probabilités
conditionnelles de sortie de la pauvreté et de maintien dans la non
pauvreté des ménages n’ayant pas pratiqué les techniques agricoles de
conservation en 2000 à celles des ménages les ayant pratiquées cette
même année.
RESULTATS ET DISCUSSION
Mouvements des ménages à travers le seuil de pauvreté
Transition de la pauvreté
L’étude des mouvements des ménages a été effectuée à partir d’abord de la lecture
de la matrice de transition de la pauvreté élaborée puis du calcul des probabilités
conditionnelles d’entrée et de sortie de la pauvreté. La matrice de transition de la
pauvreté est présentée dans le Tableau 2.
Tableau 2. Matrice de transition de la pauvreté des ménages dont IAC = 0 en 2000
2007
20072007
2007
2000
20002000
2000
Non pauvres
Non pauvresNon pauvres
Non pauvres
Pauvres
PauvresPauvres
Pauvres
Total
TotalTotal
Total
Non pauvres
Non pauvresNon pauvres
Non pauvres
42 23 65
Pauvres
PauvresPauvres
Pauvres
40 17 57
Total
TotalTotal
Total
82 40 122
N. E. HOUNGBO, B. SINSIN, A. FLOQUET,
Y.C. ACHADE , B FADE
32
De ce tableau, on déduit les probabilités conditionnelles d’entrée et de sortie de la
pauvreté, calculées à la manière de Baulch & McCulloch (1998), comme utilisée déjà
par Ben Hadj Kacem (2002). Ainsi, selon la démarche de ces auteurs, les
probabilités Aij de passer de l’état i à l’état j est fonction du nombre de ménages
observés par catégorie à l’état i et du nombre de ménages observés par catégorie à
l’état j. Les résultats de cet exercice sont contenus dans le Tableau 3.
Tableau 3. Probabilités conditionnelles d’entrée et de sortie de la pauvreté des ménages
Non pauvres
Non pauvresNon pauvres
Non pauvres
Pauvres
PauvresPauvres
Pauvres
Non pauvres
Non pauvresNon pauvres
Non pauvres
42/65 = 0,65 23/65 = 0,35
Pauvres
PauvresPauvres
Pauvres
40/57 = 0,70 17/57 = 0,30
A l’analyse de ces Tableaux 2 et 3, il s’ensuit que les conditions de vie des ménages
se sont globalement améliorées entre 2000 et 2007 sur le plateau Adja, en l’absence
de toute considération de pratique ou non des techniques agricoles de conservation
(TAC). Car, un ménage non pauvre a plus de chance de le rester que de tomber dans
la pauvreté (0,65 > 0,35). Aussi, le ménage pauvre a-t-il plus de chance de sortir de
la pauvreté que de le rester (0,70 > 0,30). Cette situation heureuse résulte
certainement des initiatives autonomes des populations, des interventions des ONG
et des politiques socio-économiques entreprises par l’Etat dans la zone avant 2007.
Ce constat pourrait être le prélude à l’identification des actions précises qui ont
induit une telle incidence positive, surtout que le même résultat d’amélioration des
conditions de vie a été obtenu par DPS/MCPD (2005) dans le rapport sur la gestion
du développement national. Ce rapport révèle que l’incidence de la pauvreté est
passée de 31,3% en 1999 à 26,5% en 2003.
Evolution de la vulnérabilité
L’analyse de la transition de la pauvreté pourrait être renforcée par une analyse de
l’évolution de la vulnérabilité. Après avoir qualifié les ménages ayant franchi le
seuil de pauvreté de non pauvre, la question est de savoir quelle est la part de ces
ménages qui n’ont pas pu franchir le seuil des 150% du seuil de pauvreté global
retenu, soit 1,5x85.162 FCFA = 127.743 FCFA. Il s’agit des ménages exposés au
risque de pauvreté à court terme. Cette appréciation est nécessaire pour connaître
les ménages qui, malgré qu’ils aient franchi le seuil des 85.162 FCFA, ne sont pas à
l’abri de subir une détérioration du bien-être et qui ne saurait se sentir en sécurité
et « autonomisés » pour utiliser les termes de Duclos (2002). D’après cet auteur, la
vulnérabilité revêt une importance particulière quand il s’agit d’observer le bien-
être des pauvres. Elle convient aussi quand il s’agit de concevoir des politiques de
soulagement de la pauvreté.
Sur la période considérée, le taux de vulnérabilité, quoique globalement faible, a
augmenté. Cette augmentation est certainement due au fait que certains ménages
ayant franchi le seuil de pauvreté défini à 85.162 FCFA, n’ont pas pu atteindre
127.743 FCFA par équivalent-adulte et par an. Le taux de vulnérabilité est passé de
18,03% % en 2000 à 29,50% en 2007. Cette variation impose d’atténuer la
perception à avoir de l’amélioration globale constatée en ce qui concerne le bien-être
des ménages. Parmi les ménages qui ont franchi le seuil de pauvreté, un certain
nombre court toutefois le risque de basculer dans la pauvreté en cas de chocs socio-
économiques ou environnementaux (sécheresse, maladie, chômage, baisse des prix,
…).
Pratiques agricoles et ménages ruraux adjas
33
Influence des pratiques agricoles de conservation sur le bien-être des ménages :
Approche globale
Transition de la pauvreté
A ce niveau, il est recherché une différence éventuelle dans les mouvements des
ménages à travers le seuil de pauvreté selon qu’ils ont pratiqué ou non les
techniques agricoles de conservation en 2000. A cet effet, il s’est agi d’apprécier les
différences de chances de sortie de la pauvreté des ménages pauvres et de maintien
dans la non pauvreté des ménages non pauvres. Ainsi, les chances ont été mesurées
au moyen de probabilités conditionnelles déduites des matrices de transition de la
pauvreté établies séparément pour les ménages n’ayant pas pratiqué les TAC en
2000 et pour les ménages ayant pratiqué les TAC en cette même année.
L’établissement des matrices de transition a donné ce qui suit :
Tableau 4. Matrice de transition de la pauvreté des ménages dont IAC = 0 en 2000
2007
20072007
2007
2000
20002000
2000
Non pauvres
Non pauvresNon pauvres
Non pauvres
Pauvres
PauvresPauvres
Pauvres
Total
TotalTotal
Total
Non
NonNon
Non pauvres
pauvres pauvres
pauvres
13 8 21
Pauvres
PauvresPauvres
Pauvres
13 8 21
Total
TotalTotal
Total
26 16 42
Tableau 5. Matrice de transition de la pauvreté des ménages dont IAC > 0 en 2000
2007
20072007
2007
2000
20002000
2000
Non pauvres
Non pauvresNon pauvres
Non pauvres
Pauvres
PauvresPauvres
Pauvres
Total
TotalTotal
Total
Non pauvres
Non pauvresNon pauvres
Non pauvres
29 15 44
Pauvres
PauvresPauvres
Pauvres
27 9 36
Total
TotalTotal
Total
56 24 80
Les probabilités d’entrée et de sortie de la pauvreté calculées pour les ménages
n’ayant pas pratiqué les TAC sont présentées dans le tableau VI.
Tableau 6. Probabilités conditionnelles d’entrée et de sortie de la pauvreté des ménages
dont IAC = 0 en 2000
Non pauvres
Non pauvresNon pauvres
Non pauvres
Pauvres
PauvresPauvres
Pauvres
Non pauvres
Non pauvresNon pauvres
Non pauvres
13/21 = 0,62
8/21 = 0,38
Pauvres
PauvresPauvres
Pauvres
13/21 = 0,62
8/21 = 0,38
Suivant la même démarche, on obtient le tableau VII des probabilités
conditionnelles d’entrée et de sortie de la pauvreté des ménages ayant pratiqué les
TAC en 2000.
Tableau 7.Probabilités conditionnelles d’entrée et de sortie de la pauvreté des ménages
dont IAC > 0 en 2000
Non pauvres
Non pauvresNon pauvres
Non pauvres
Pauvres
PauvresPauvres
Pauvres
Non pauvres
Non pauvresNon pauvres
Non pauvres
29/44 = 0,66 15/44 = 0,34
Pauvres
PauvresPauvres
Pauvres
27/36 = 0,75 9/36 = 0,25
N. E. HOUNGBO, B. SINSIN, A. FLOQUET,
Y.C. ACHADE , B FADE
34
A partir de ces Tableaux 6 et 7, on conclut que la non pratique des TAC a réduit la
chance du ménage non pauvre de rester non pauvre (0,62<0,65), même si cette
chance reste plus élevée que celle d’entrer dans la pauvreté (0,62>0,38). Il en est de
même du ménage pauvre qui voit leurs chances se réduire suite à la non pratique
des techniques agricoles de conservation (0,62<0,70).
En ce qui concerne les ménages non pauvres ayant pratiqué les TAC en 2000, leur
chance a été améliorée (0,66>0,65). Cette tendance est aussi conservée au niveau
des ménages pauvres dont les chances ont été aussi améliorées (0,75>0,70). Mais, il
faut tout de même remarquer que la pratique des TAC améliore plus les chances du
ménage pauvre de s’en sortir que celles du ménage non pauvre de le rester
(0,75>0,66).
Par ailleurs, on remarque aussi que le risque qu’un ménage pauvre le reste est plus
grand pour les ménages n’ayant pas pratiqué les TAC que pour ceux les ayant
pratiquées (0,38>0,25). Il en est de même pour l’entrée des ménages non pauvres
dans la pauvreté (0,38>0,34).
La pratique des TAC serait donc un moyen pertinent pour préserver le ménage
agricole d’entrer ou de sortir de la pauvreté sur le plateau Adja. Ceci est bien
plausible au regard de l’importance sociale accordée par les communautés de cette
zone aux plantations (palmeraies et teckeraies surtout). Plusieurs auteurs avaient
d’ailleurs identifié les palmiers comme une source très importante pour
l’accumulation et la différenciation sociale en milieu Adja (Fanou, 1992, Biaou,
1995, Daane
et al.
, 1997). Comme nous le verrons plus loin, la jachère telle qu’elle
est pratiquée sur le plateau porte presque toujours des palmiers au point qu’il
convient de parler de jachère-palmiers. Les pratiques agricoles ciblées dans cette
étude sont donc pertinentes en termes non seulement de conservation de la
structure physique du sol et de conservation ou amélioration de la matière
organique du sol, mais aussi de moyen pour renforcer le niveau économique du
ménage. Il s’agit alors, à l’exception des technologies de jachère améliorée, de
pratiques agricoles endogènes efficaces aux plans environnemental et économique.
Evolution de la vulnérabilité
Si nous prenons en considération la pratique ou non des TAC par les ménages en
2000, nous nous rendons compte que le taux de vulnérabilité est resté globalement
plus bas chez les ménages les ayant pratiquées que chez ceux qui ne les ont pas
pratiquées. Mais, le taux de variation sur la période 2000-2007 a été plus élevée
chez les premiers que chez les seconds. En effet, le taux de vulnérabilité est passé
de 13,75% à 27,50% pour les ménages qui ont pratiqué les TAC pendant qu’il est
passé de 26,19% à 33,33% pour les ménages ne les ayant pas pratiquées. En réalité,
au regard de la manière dont les ménages vulnérables ont été déterminés ici, la
vulnérabilité est à préférer à la pauvreté. De ce point de vue, le nombre élevé de
ménages entrés dans la vulnérabilité au niveau des ménages ayant pratiqué les
TAC est à la fois un indicateur de transition légère d’un nombre relativement grand
de ménages de la pauvreté et un indicateur de la nécessité de réserve et de prise en
compte de la probabilité que ceux-ci basculent dans la pauvreté.
Influence par composante des pratiques agricoles de conservation sur le bien-être
des ménages
Il s’agit dans cette rubrique d’apprécier la contribution de chacune des trois PAC
retenues dans cette étude à l’amélioration du bien-être des ménages. Cette
Pratiques agricoles et ménages ruraux adjas
35
appréciation est faite à partir de l’établissement de la matrice de transition de la
pauvreté et du tableau de probabilités conditionnelles d’entrée et de sortie de la
pauvreté. Le travail est donc fait séparément suivant que le ménage a pratiqué ou
non les technologies de jachère améliorée (TJA), les plantations (SPL) ou la jachère
naturelle (SJACH) en 2000. L’idée est de faire la distinction entre la capacité
relative et absolue de sortir le ménage pauvre de la pauvreté et celui de maintenir
le ménage non pauvre dans la non pauvreté au niveau de chacune des PAC.
En substance, comme il sera décrit ci-après, l’analyse par composante des PAC
permet de dégager que la meilleure pratique qui permet de sortir de la pauvreté est
représentée par les TJA. Celles-ci sont suivies de la jachère naturelle. Quant à la
mise en œuvre des plantations (pures), elle n’est pas avantageuse pour le ménage
pauvre. Ce qui renseigne que les ménages pauvres auront plus intérêt à pratiquer
les plantations cultivées qu’à pratiquer les plantations pures.
La meilleure PAC pour maintenir les ménages non pauvres dans la non pauvreté
est représentée au même degré par les TJA et les plantations, en terme absolu (ceux
qui ont pratiqué la TAC considérée comparativement à ceux qui ont pratiqué les
autres TAC). Cependant, en terme relatif (ceux qui ont pratiqué la TAC considérée
comparativement à ceux qui ne l’ont pas pratiquée), les plantations contribueraient
un peu mieux au maintien dans la non pauvreté que les TJA (13,11% > 09,52%). La
jachère naturelle est la moins efficace des pratiques tant en terme absolu qu’en
terme relatif. Ce qui renseigne que les ménages non pauvres auront plus intérêt à
pratiquer la jachère plantée que la jachère non plantée.
CONCLUSION
En somme, pendant la période 2000-2007 sur le plateau Adja, les chances des
ménages pauvres de sortir de la pauvreté ont été globalement améliorées tout
comme celles des non pauvres de demeurer non pauvres. Ces chances sont
renforcées au niveau des ménages qui mettent en œuvre les TAC comparativement
à ceux qui ne les pratiquent pas. Les pratiques de jachère naturelle, de jachère
améliorée et de plantation, outre l’amélioration de la qualité environnementale,
améliorent les chances du ménage pauvre de sortir de la pauvreté et celles du
ménage non pauvre de le rester.
Une analyse par TAC permet de dégager que les TJA et les plantations cultivées
sont les pratiques les plus efficaces économiquement pour les pauvres, pendant que
les TJA et la jachère plantée sont les pratiques les plus efficaces économiquement
pour les non pauvres.
En ce qui concerne la vulnérabilité, il a été aussi remarqué que le taux de
vulnérabilité a évolué sur la période, témoignant qu’un certain nombre des ménages
sortis de la pauvreté se retrouvent encore dans la zone de vulnérabilité. Ce taux de
vulnérabilité a plus augmenté chez les ménages ayant pratiqué des TAC que ceux
ne l’ayant pas pratiquées, passant de 13,75% à 27,50% chez les premiers et de
26,19% à 33,33% chez les seconds.
On en déduit que le bas niveau de pratique des TAC n’est pas lié à leur inefficacité
économique pour l’amélioration du bien-être des producteurs du plateau Adja. Il
serait certainement lié à des contraintes socioculturelles et économiques telles que
la pauvreté, l’accès à l’information, la perception sociale des technologies, le manque
de compétence, etc. qui constitueraient des blocages à leur mise en œuvre.
Ainsi, pour vérifier par exemple si la pauvreté est effectivement l’une des
contraintes à la mise en œuvre suffisantes des TAC sur le plateau Adja, il importe
N. E. HOUNGBO, B. SINSIN, A. FLOQUET,
Y.C. ACHADE , B FADE
36
d’apprécier le niveau actuel de mise en œuvre de ces TAC selon le niveau de bien-
être des ménages. La question étant de savoir s’il y a une différence significative
entre le niveau de mise en œuvre des TAC des non pauvres et celui des pauvres,
auquel cas la lutte contre la pauvreté serait aussi un moyen pertinent pour la
promotion d’une agriculture intégrant les TAC et donc une agriculture respectueuse
de l’environnement sur le plateau Adja.
REMERCIEMENTS
Cette étude a été possible grâce à l’appui hautement utile de messieurs Yves
Ajavon, Georges Madja et Théodore Houngbédji du Service de la Statistique du
MAEP que nous remercions vivement. Sans leur concours qui nous a permis
d’accéder aux questionnaires d’enquête de l’ECVR 2 réalisée en 1999-2000, nous ne
serions pas en mesure d’analyser la transition de la pauvreté au niveau des
ménages. Nos remerciements vont également à l’endroit de messieurs Sylvestre
Dansou, Lazare Kinnouézan et Damien Mèdédji de l’INSAE qui nous ont fourni les
indices de prix à la consommation et autres documents utiles pour l’analyse de la
pauvreté.
LISTE DES ABREVIATIONS
CERAPE : Centre d’Etudes et de Recherches sur les Analyses et Politiques Economiques
CIRES : Centre Ivoirien de Recherches Economiques et Sociales
CM : Chef de ménage
DPS/MCPD : Direction de la Planification Stratégique du Ministère Chargé de la Planification et
du Développement
ECVR 2 : Etude sur les Conditions de Vie en milieu Rural de 1999-2000
FAO : Food and Agriculture Organization of the United Nations (Organisation des
Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture)
FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines
IAC : Intensité de mise en œuvre des Pratiques Agricoles de Conservation des terres
INRA : Institut National de Recherche Agronomique
INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique
IPAO : Institut Panos Afrique de l’Ouest
IPC : Indice des Prix à la Consommation
ISFFS : Institut Supérieur de Finance et de Fiscalité de Sousse
MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PAC : Pratique Agricole de Conservation
SAC : Superficie de terres sous Pratiques Agricoles de Conservation
SD : Superficie totale de terres occupées
TAC : Techniques Agricoles de Conservation
TJA : Technologies de jachère améliorée
UAC : Université d’Abomey-Calavi
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Conference Paper
Full-text available
Plusieurs études sur l’analyse de la pauvreté ont été faites en Tunisie. Toutes ces études ont été basées sur des données transversales permettant une étude statique de la pauvreté. Sachant la fragilité de ses approches dans l’orientation d’une politique efficace de lutte contre la pauvreté à long terme, notre but est de présenter et d’appliquer les différentes méthodes d’analyse de la dynamique de la pauvreté pour le cas de la Tunisie. En exploitant un panel de données formé par des ménages bénéficiant du Programme Nationale d’Aide aux Familles Nécessiteuses observés en 1993 et 2001, notre travail consiste dans une première étape à une analyse par les approches descriptives. La construction d’une matrice de transition de la pauvreté a permis la classification des ménages observés en pauvres chroniques, pauvres transitoires et non pauvres ; et le calcul des probabilités d’entrer et de sortie de la pauvreté. La deuxième partie de notre travail présente une analyse analytique de la dynamique de la pauvreté. Cette analyse consiste à l’application d’une méthodologie pour la décomposition de l’indice de pauvreté en deux composantes appelées chronique et transitoire à la manière de Ravallion (1988). Notre but est de montrer, par les méthodes économétriques, leurs caractéristiques spécifiques. Pour assurer la convergence des estimateurs, cette application a nécessité l’utilisation d’une technique d’estimation semi-paramétrique connue sur le nom de Censored Quantil Regression (CQR) présentée par Powell (1986).
Article
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This paper contrasts the results of conventional poverty status regressions with an alternative approach, the analysis of poverty transitions, using a five-year longitudinal household survey from rural Pakistan. The results show that while the incidence of income poverty in the sample villages was high, turnover among the poor was rapid. Almost 60 percent of households experienced poverty during the five years of the panel but only 35 percent stayed in poverty for two or more years. Only 3 percent of households were poor in all five years of the panel. Furthermore, the correlates of entries and exits from poverty are found to differ in important but unexpected ways from those of poverty status. The policy implications of these findings, if confirmed elsewhere, indicate that targeting antipoverty policies using the characteristics of the currently poor is highly problematic.
Article
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Résumé Dans cet article, nous analysons l’impact des politiques de transferts publics sur la pauvreté au Canada et aux États-Unis à l’aide de la base de données du Luxembourg Income Study . Pour ce faire, nous utilisons une méthode basée sur la valeur de Shapley afin de pouvoir attribuer à chaque politique un impact sur la pauvreté qui est indépendant de l’ordre arbitraire dans laquelle on aurait pu la considérer. Nous constatons que la pauvreté est plus élevée aux États-Unis qu’au Canada. Ceci est principalement dû au fait que les politiques de transferts au Canada sont plus généreuses qu’aux États-Unis. Nous montrons aussi que la principale source de réduction de la pauvreté dans les deux pays provient des transferts vers les personnes âgées.
Article
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L’objectif de cet article est de décrire et expliquer les dynamiques de la pauvreté monétaire en Russie entre 1994 et 2000, à partir des enquêtes Russia Longitudinal Monitoring Survey. Dans un premier temps, l’utilisation des outils classiques de l’analyse des dynamiques de pauvreté – indices FGT, dominance stochastique, etc. – révèle que les évolutions de la pauvreté ont suivi les fluctuations macroéconomiques. L’incidence de la pauvreté atteint un maximum de 27,5 % en 1998, quelques mois après la crise financière. Dans un second temps, le recours aux données de panel permet, selon trois approches différentes, d’évaluer l’importance relative de la pauvreté chronique et de la pauvreté transitoire. Les résultats montrent qu’en Russie, la pauvreté est essentiellement un phénomène transitoire. Enfin, l’étude économétrique des déterminants des formes dynamiques de pauvreté, à partir de modèles Tobit, révèle que la pauvreté chronique s’explique par des facteurs structurels et plus particulièrement par les dotations en actifs des ménages, alors que les causes de la pauvreté transitoire sont avant tout conjoncturelles et étroitement liées à la situation sur le marché du travail. This article describes and explains the dynamics of poverty in Russia between 1994 and 2000. In the first place, the use of classical tools of poverty dynamics analysis – FGT indices, stochastic dominance, etc. – reveals that poverty evolutions are parallel to macroeconomic fluctuations. The poverty headcount index reaches a maximum of 27,5 % in 1998, just after the financial crisis. In the second place, the recourse to panel data helps to measure chronic and transitory poverty, according to three different methodologies. The results show that, in Russia, poverty is chiefly a short term phenomenon. Finally, the econometric study of chronic and transitory poverty determinants, with Tobit models, shows that long term poverty is mainly
Article
 The carbon balance is ill defined for agricultural lands so that their role in global C balance cannot be accurately estimated. Changes in agriculture in the last 50 years have resulted in a general increase in grain yields, total net annual production (TNAP), and C input to the soil. Amounts of C returned annually with crop residues on Sanborn Field, one of the oldest experimental fields in the United States, increased after 1950, and this was accompanied by C accumulation in soils. Under wheat monocrop (with mineral fertilizer), C accumulated at a rate of 50 g m–2 year–1. A 3-year rotation (corn/wheat/clover) with manure and nitrogen applications sequestered 150 g m–2 year–1 of C. Total C balance for the wheat and corn production area in the United States, approximated on the basis of these rates, indicates that at least 32 Tg C was sequestered annually during the last 40–50 years.
Etude sur les Conditions de Vie des Ménages Ruraux (ECVR 2)
MAEP (2001). Etude sur les Conditions de Vie des Ménages Ruraux (ECVR 2). Edition 1999-2000. Profil de pauvreté rurale et caractéristiques socio-économiques des ménages ruraux du Département du Couffo. Cotonou : MAEP, 47p.
Perspectives offertes par l'agroforesterie en Afrique Tropicale
  • B Sinsin
SINSIN, B. (1994). Perspectives offertes par l'agroforesterie en Afrique Tropicale, Ann. Fac. Sc., Kinsangani, N° spéc., pp 9-22.
Cahier des villages et quartiers de ville. Département du Couffo
INSAE (2004). Cahier des villages et quartiers de ville. Département du Couffo. Cotonou : INSAE, 26p.
Vulnérabilité et la pauvreté. Quelques distinctions
  • J-Y Duclos
Duclos, J-Y. (2002). Vulnérabilité et la pauvreté. Quelques distinctions. 5p.