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LE CONCEPT DE MARQUE-ARTISAN : EXPLORATION DE SES CARACTERISTIQUES ET DES
MOTIVATIONS DES CONSOMMATEURS A SON EGARD
Jonathan Dezecot*
Université du Maine, GAINS-ARGUMans
jonathan.dezecot@univ-lemans.fr
Nathalie Fleck
Université du Maine, GAINS-ARGUMans
nathalie.fleck@univ-lemans.fr
* Université du Maine - Avenue Olivier Messiaen – 72000 Le Mans, 06.45.53.58.99
Résumé : Ce travail propose une nouvelle application du concept de marque humaine au
secteur de l’artisanat pour comprendre les motivations des consommateurs dans l’achat de
produits artisanaux. Une analyse montre que les caractéristiques propres à la marque humaine
s’appliquent à la marque-artisan et confirme le bien-fondé du concept. La marque-artisan
apparait comme un gage d’authenticité, possède la légitimité nécessaire dans son champ
organisationnel et induit un fort attachement entre le consommateur et son artisan. Cependant,
l’analyse de la littérature montre qu’à l’inverse des marques humaines déjà étudiées,
principalement des célébrités, l’artisan ne peut être une source d’identification. Une étude
qualitative exploratoire sous forme d’un focus group auprès de consommateurs fréquentant
des entreprises artisanales permet d’identifier les caractéristiques du concept de marque-
artisan et de mieux comprendre les motivations des consommateurs.
Mots clef : Artisan ; Marque humaine ; Authenticité ; Attachement ; Motivations
THE CONCEPT OF ARTISAN-BRAND: EXPLORATION OF THE CHARACTERISTICS AND
CONSUMERS’ MOTIVATIONS
Abstract: This research proposes a new application of the concept of human brand in
craftsmanship to understand consumers’ motivations in purchasing artisanal products. An
analysis shows that the characteristics of the human brand can be applied to the artisan-brand
and confirms the validity of the concept. The artisan-brand appears as a guarantee of
authenticity, has the necessary legitimacy in its organizational field and induces a strong
attachment between the consumer and the artisan. However, the literature shows that unlike
human brands already studied, mostly celebrities, the artisan can’t be a source of
identification. An exploratory qualitative study in the form of focus group with consumers
attending artisanal shops allows identifying the characteristics of the concept of artisan-brand
and better understanding consumers’ motivations.
Keywords: Artisan ; Human brand ; Authenticity ; Attachment ; Motivations
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LE CONCEPT DE MARQUE-ARTISAN : EXPLORATION DE SES CARACTERISTIQUES ET DES
MOTIVATIONS DES CONSOMMATEURS A SON EGARD
Introduction
L’artisanat représente un poids considérable dans l’environnement économique,
notamment en France avec plus de 300 milliards d’euros de chiffre d’affaires et plus d’un
million d’entreprises artisanales
1
. Malgré cela, l’artisan n’est que rarement étudié en
marketing, dont les recherches sont plus souvent tournées vers les entreprises de grande taille.
Pourtant, les artisans présentent des particularités qui leur permettent de remporter la
préférence des consommateurs. En effet, aux yeux du grand public, les entreprises artisanales
sont souvent associées aux notions d’authenticité, de savoir-faire ou de proximité alors que les
entreprises industrielles sont pour leur part liées à l’idée d’un marketing très développé et
d’une moindre authenticité, basée sur un processus de marchandisation (Camus, 2001). Nous
traitons ici plus précisément de l’artisan indépendant qui exerce une activité de production et
de transformation par exemple dans les commerces de proximité. L’objectif de cette recherche
est de comprendre en quoi l’artisan peut être considéré comme une marque et jusqu’où il peut
développer une approche marketing sans détériorer son image. Cet article s’articule en deux
temps. Une réflexion basée sur la littérature questionne tout d’abord le bien-fondé du concept
de marque dans l’artisanat et confronte certaines caractéristiques propres à la marque humaine
au statut de l’artisan, comme l’identification (Carlson et Donavan, 2013), l’authenticité
(Moulard et al. 2015), la légitimité (Dion et Boissieu, 2013) et l’attachement (Thomson,
2006). Dans un second temps, une étude qualitative exploratoire basée sur un focus groupe a
été menée auprès de consommateurs afin de mieux comprendre leurs motivations à l’égard de
l’artisanat et de poursuivre l’exploration du concept de marque artisan. Les principaux
résultats de cette analyse sont alors présentés et discutés.
L’artisan, une marque humaine spécifique
Les travaux précurseurs de Thomson (2006), définissent le concept de marque humaine
comme toute personne connue faisant l’objet d’efforts de communication marketing. Les
chercheurs ont étudié des célébrités dans divers domaines comme la télévision (Loroz et
Braig, 2005), le sport (Carlson et Donovan, 2013), le cinéma (Kerrigan, 2010), la cuisine
(Dion et Arnould, 2015) ou l’art (Kerrigan et al. 2011). Si la définition et les contours du
concept de la marque humaine restent flous, la littérature permet d’identifier deux
caractéristiques de ce type de marques, l’authenticité et la légitimité, et deux effets sur le
consommateur, l’identification et l’attachement.
L’artisan, un gage d’authenticité : Les consommateurs recherchent et apprécient les
marques authentiques (Beverland et Farrelly, 2010), enjeu majeur notamment pour les
marques humaines (Thomson, 2006). En tant que telles, les célébrités jugées authentiques par
les fans sont par exemple plus attachantes (Loroz et Braig, 2015). Moulard, Guarrity et Rice
(2015) ont identifié les antécédents de l’authenticité perçue d’une marque : la rareté qui
repose sur le talent, la discrétion et l’originalité, et la stabilité liée à la cohérence, la sincérité
et la moralité. Si l’artisan est connu d’un public moins large que les célébrités, il n’en partage
pas moins cette importance de l’authenticité à travers toutes ses dimensions. En effet, l’artisan
est par définition caractérisé par un savoir-faire qui le conduit à fabriquer des produits faits-
main. Dans l’esprit du consommateur ce type de produits est perçu comme authentique mais
également comme singulier et donc rare (Fuchs, Schreier et van Osselaer, 2015). Le talent
1
http://www.artisanat.fr/Espaceartisanat/Leschiffres/
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correspond aux compétences liées au savoir-faire, la discrétion au fait que l’artisan utilise très
peu les moyens de communication traditionnels pour promouvoir son activité et l’originalité
est liée au caractère créatif de l’artisanat. La rareté des produits artisanaux favorisera donc
l’authenticité perçue de la marque-artisan. Concernant la stabilité, l’artisan fait preuve
de cohérence et de continuité puisqu’il se doit de proposer des produits de qualité sur le long-
terme. Son savoir-faire est un gage de garantie sur ces dimensions. Il fait également preuve de
sincérité à l’égard de ses consommateurs dans la fabrication de ces produits et de moralité du
fait de la dimension éthique que représente l’artisanat. L’artisan possède toutes les
caractéristiques nécessaires pour être jugé comme une marque humaine authentique. Un
parallèle peut être fait entre la marque-artisan et les métiers d’art également liés à
l’authenticité (Moulard et al. 2014). Il faut néanmoins distinguer les artistes célèbres assimilés
à des marques humaines comme Andy Warhol (Kerrigan et al. 2011) et les artisans issus des
métiers de l’artisanat qui ne sont pas célèbres. Bergadaà (2008) met l’accent sur l’importance
de l’expérience de l’authenticité dans ce domaine où les produits ont un fort contenu
expérientiel. Un artisan d’art dont les motivations sont avant tout d’ordre commercial ne
pourra pas être perçu comme authentique (Fine, 2003). L’authenticité dans l’artisanat est
essentielle car elle a un impact positif sur les attitudes des consommateurs et sur leurs
intentions comportementales (Moulard et al. 2014). La marque-artisan doit donc être
authentique mais encore faut-il que l’artisan en ait la légitimité.
La légitimité de l’artisan : Les travaux sur la légitimité basés sur des approches
sociologiques permettent d’en identifier différents types, qu’elle soit traditionnelle,
rationnelle-légale et charismatique (Weber, 1971). Dans leurs travaux sur la légitimité des
chefs de la haute cuisine, Dion et Boissieu (2013) ont montré que ces chefs bénéficiaient, au-
delà d’une légitimité traditionnelle liée à leur savoir-faire, d’une légitimité charismatique très
forte du fait de leur comportement de leader. Ce dernier type de légitimité peut prendre le
dessus sur la légitimité traditionnelle. De la même façon, l’artisan joue un rôle prépondérant
dans la réussite ou non de son entreprise. En effet, il est possible de parler de personnification
de l’entreprise artisanale (Loup 2003) tant l’artisan incarne son entreprise. Il est à la fois le
créateur, le producteur et le vendeur de ses produits.
L’artisan, un pouvoir d’identification faible : dans le domaine du sport, Carlson et
Donovan (2013) ont mis au jour deux antécédents de l’identification à une marque humaine :
le prestige (statut de la personne) et le caractère distinctif (degré de différence avec les
autres). Ils ont montré les effets positifs de la capacité d’un individu à s’identifier à un sportif
en termes d’attachement et d’intention d’achat pour les produits dérivés. Les travaux sur la
personnalité des marques (Aaker, 1997) permettent de mieux comprendre ce phénomène à
travers l’influence que la personnalité des célébrités peut avoir sur l’identification. Une
première distinction peut être faite entre la marque-artisan et les célébrités car l’artisan n’est
pas, à quelques exceptions près, une personnalité connue et médiatique. Sa notoriété dépasse
rarement le cadre local voire régional. De plus, sa réputation se base sur son savoir-faire dans
un champ organisationnel établi (Parmentier, Fischer et Reuber, 2013) et non sur des traits de
sa personnalité qui pourraient conduire à une véritable identification. A ce niveau-là, l’artisan
diffère donc des marques humaines traditionnelles étudiées.
De l’attachement pour son artisan : L’attachement est une notion récurrente dans les
travaux sur la marque humaine. Le consommateur s’attache à ce type de marque car il est
simultanément face à une marque et une personne. D’ailleurs, ce concept est un bon
indicateur de la force de la relation marque-consommateur. Thomson (2006) a étudié les
antécédents de l’attachement envers une marque humaine en s’inspirant de la théorie de la
self-determination (Hazan et Shaver, 1994) qui identifie trois besoins psychologiques :
l’autonomie, la proximité et la compétence. Il montre que les besoins d’autonomie et de
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proximité sont bien des antécédents de l’attachement envers une marque humaine et que celle-
ci ne doit pas dégrader le besoin de compétence. Qu’en est-il de l’artisan ? En tant que
marque humaine professionnelle non célèbre, permet-il de répondre à ses différents besoins ?
L’étude qualitative menée sur la marque-artisan permet de donner un éclairage sur ces
questions.
Méthodologie
L’artisanat étant peu abordé en marketing, l’objet de cette étude exploratoire est de
comprendre en profondeur les motivations dans le choix d’un artisan. Pour cela, nous avons
mené une étude qualitative sous forme de focus groupe auprès d’acheteurs réguliers chez des
artisans. Cette méthodologie permet de recueillir l’opinion des répondants selon leur
expérience personnelle et de façon approfondie, en allant plus loin dans l’exploration du sujet
que ce que permettraient des entretiens individuels du fait de la dynamique du groupe (Gibbs
1997). Un échantillon de convenance de six consommateurs a été sélectionné sur le critère
d’une fréquentation régulière d’entreprises artisanales du domaine alimentaire. Pour cette
étude, nous nous sommes limités à ce domaine car il est très réaliste, quotidien, et qu’il offre
une comparaison facile entre entreprise artisanale et grande entreprise. L’entretien a duré
1h30 à partir d’un guide autour de trois thèmes : (1) l’expérience d’achat chez des artisans et
les raisons de ce choix, (2) le rôle de l’artisan dans ce choix et (3) les réactions face à des
stratégies de développement de l’artisan. Le contenu des discours des participants a ensuite
fait l’objet d’une retranscription manuelle donnant lieu à une analyse thématique.
Résultats
La marque-artisan partage les bénéfices des marques traditionnelles. Le discours des
participants laisse émerger les différents bénéfices des marques, qu’ils soient fonctionnels,
expérientiels ou symboliques (Keller 1993). Les bénéfices fonctionnels de la marque-artisan
correspondent aux valeurs intrinsèques des produits fabriqués par l’artisan et sont fortement
liées à sa situation géographique locale. Les deux éléments qui justifient le choix de l’artisan
pour ses achats alimentaires sont la qualité des produits et la praticité liée à la proximité
géographique.
« J’étais sûr de la qualité des produits de mon artisan ». (Emmanuel) ; « l’artisan est un gage de qualité
des produits » (Florent). « Le côté pratique est très important, j’alterne entre les différents artisans de
ma commune de résidence et ceux près de mon travail » (Brice)
Les bénéfices expérientiels de la marque artisan sont liés à la consommation des
produits et au plaisir procuré lors de leur achat. Le plaisir lié à la qualité des produits
artisanaux est reconnu et les consommateurs opposent clairement produit industriel et produit
artisanal :
« Moi je vais dans les grandes surfaces pour pas mal de produits mais pour le pain en règle générale
chez le boulanger car le pain en boulangerie est meilleur que le pain de grande surface » (Emmanuel)
Par ailleurs, la fréquentation d’une « boutique » artisanale permet au consommateur de
participer à une expérience (Bergadaà, 2008) avec le plaisir de pouvoir discuter avec celui
fabrique les produits et de le voir en plein travail :
« C’est toujours un plaisir de voir son artisan fabriquer en direct le pain que l’on va manger le midi »
(Sylvie) ; « Dans la boulangerie il y a des odeurs qui donnent envie d’acheter les produits. Parfois, le
boulanger fait goûter aux clients ses nouveautés » (Brice).
Filser (1998) a développé le statut théorique de la notion de taille critique pour les
distributeurs qui stipule qu’en dessous d’une certaine taille, un distributeur ne peut survivre
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sur le marché. Pour l’artisan, cela semblerait être le cas inverse à savoir qu’un artisan doit
proposer ses produits dans une petite boutique afin de garantir le caractère hédonique de la
fréquentation d’une boutique artisanale.
« L’image que l’on se fait de l’artisan est qu’il doit être dans une petite boutique accueillante où la
vendeuse est souriante, où le produit est bon » (Emmanuel).
Les bénéfices symboliques de la marque artisan correspondent à des besoins
d’expression personnelle, d’approbation sociale, ou plus généralement des besoins liés au
regard des autres (Keller 1993). Les produits artisanaux sont synonymes de produits de
qualité, faits-maison ou de terroir et authentiques. Le choix de ces produits peut être plus
occasionnel pour faire plaisir à des invités que l’on reçoit chez soi par exemple. Fuchs,
Schreier et van Osselaer (2015) ont montré que les produits faits-main généraient une
dimension affective dans la relation producteur/consommateur et que cet affect se transmettait
si le produit fait-main était offert à un proche par exemple.
L’artisan partage donc bien les bénéfices d’une marque. Notre étude a permis également
d’observer s’il possède les mêmes antécédents à l’attachement des marques humaines
identifiées dans la littérature.
Les besoins satisfaits par la marque-artisan. Les résultats montrent que les antécédents
de l’attachement envers une marque humaine étudiés par Thomson (2006) se retrouvent chez
l’artisan. En effet, les consommateurs ont une totale autonomie dans le choix de leur artisan,
qui peut être revendiqué, jusqu’à une forme de militantisme. Ils peuvent parfois le défendre et
le considérer comme le meilleur. Une fois qu’il est satisfait, le consommateur a beaucoup de
difficultés à changer d’artisan. Il développe un sentiment d’appropriation et se sent
responsable de la réussite de son artisan.
« J’ai choisi ce pâtissier car il fait les meilleurs gâteaux, les plus beaux aussi » (Emmanuel) ; « Je
préfère faire travailler et faire vivre mon boucher plutôt que Carrefour ou Auchan » (Pascale)
Plus que toute autre marque humaine, le consommateur connait son artisan, a une
relation courtoise voire amicale avec lui. Il recherche ce type de relation qu’il ne peut avoir
avec une marque traditionnelle et cela peut être assimilé à un lien de proximité entre les deux
parties.
« On a développé une relation de courtoisie » (Florent), « Je connais mon boucher je parle avec lui car
je vais toujours chez le même » (Pascale), « Y’a un lien amical qui se crée surtout avec les serveurs »
(Emmanuel), « Oui je connais ma boulangère qui est une femme artisan dans une que je fréquente…Il y
a de la qualité et les serveuses sont sympas », « Qualité du relationnel avec mon artisan » (Sylvie)
L’artisan répond au besoin de compétence de l’individu grâce à la transmission de son
savoir-faire. La rencontre entre l’artisan et le consommateur permet à ce dernier de vivre une
véritable expérience d’authenticité dans les boutiques, les ateliers ou des salons spécialisés
(Bergadaà, 2008) où les artisans peuvent transmettre et communiquer sur leur métier.
« Le fait de voir mon boulanger fabriquer son pain me rassure et je vois comment il travaille »
(Florent) ; « Mon boucher m’explique les recettes adaptées aux produits, il m’apprend des choses alors
que je suis bonne cuisinière » (Marion)
Conclusion et voies de recherche
Cette recherche exploratoire permet de confirmer le bien-fondé du concept de marque-artisan
et de mieux comprendre les motivations des consommateurs à son égard. La marque-artisan
possède de nombreuses similarités avec les marques humaines, concept récent dans la
littérature : elle bénéficie d’une forte authenticité perçue, de légitimité dans son champ et d’un
attachement important de la part des consommateurs. Cependant, l’artisan n’induit pas
d’identification car il ne possède pas la même attractivité que les célébrités. De plus, comme
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les marques classiques, la marque-artisan propose des bénéfices (Keller, 1993) et répond aux
besoins des consommateurs (Hazan et Shaver, 1994) en termes d’autonomie, de proximité et
de compétence. Quant aux motivations des consommateurs, elles s’articulent autour de la
qualité des produits, du savoir-faire de l’artisan et de leur besoin d’authenticité voire d’un
certain militantisme. Cette recherche reste exploratoire. Les premiers résultats suggèrent une
réflexion plus poussée sur les motivations du consommateur à l’égard de la marque-artisan à
la lumière des théories sur l’empowerment. Le choix de l’artisanat semble en effet être parfois
un acte impliquant qui permet de responsabiliser les consommateurs quant à la survie des
petits commerces face aux grandes enseignes et aux marques industrielles.
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