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Qui a peur de la mondialisation? Nouveaux comportements et usages langagiers dans la société roumaine

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Abstract

Résumé: L’ouvrage porte sur les changements de comportements et de langage dans la société roumaine d’après la révolution anticommuniste des années 89. Notre analyse, imbriquant la sémantique du discours, la sémiotique, la pragmatique linguistique et la psycholinguistique, s’est concentrée sur des corpus tirés des discours politiques et médiatiques. Nous avons ainsi constaté que la société roumaine a changé de comportements et a remodelé son langage suite à la liberté de penser et de s’exprimer, récupérée après les interdictions totalitaristes de l’ancien régime communiste, sous l’influence, également, des modèles adoptés à cause de /grâce à la mondialisation, et que ces changements n’ont pourtant pas agi au niveau significatif des mentalités, étant été opérés, en général, d’une manière mimétique, ce qui a engendré des formes dépourvues de contenu, qui exercent, à leur tour, un rôle de formateur. Mots-clé: mondialisation, discours public, sémantique, sémiotique, pragmatique, psycholinguistique, langage, théorie des formes sans fond.
Qui a peur de la mondialisation?
Nouveaux comportements et usages langagiers
dans la société roumaine
Sorina Șerbănescu
Université de l’Ouest de Timișoara-Roumanie,
Faculté d’Économie et de Gestion des Affaires
Ouvrage présenté à la 14
ème
Conférence Internationale de Pragmatique, 26-31 Juin 2015, Anvers, Belgique:
http://ipra.ua.ac.be/download.aspx?c=.CONFERENCE14&n=1476&ct=1476&e=15252
"Croire en quelque chose et ne pas le vivre, c’est malhonnête.
Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde."
(Mahatma Gandhi)
"La mondialisation rend la plupart des hommes plus intelligents et tolérants,
ils ne se limitent plus à leur propre histoire culturelle,
au contraire, il leur est désormais possible de
découvrir les cultures du monde entier."
(Adrien Verschaere, Étudiant, France, 1997)
Résumé:
L’ouvrage porte sur les changements de comportements et de langage dans la société roumaine d’après la
révolution anticommuniste des années 89. Notre analyse, imbriquant la sémantique du discours, la sémiotique, la
pragmatique linguistique et la psycholinguistique, s’est concentrée sur des corpus tirés des discours politiques et
médiatiques. Nous avons ainsi constaté que la société roumaine a changé de comportements et a remodelé son
langage suite à la liberté de penser et de s’exprimer, récupérée après les interdictions totalitaristes de l’ancien
régime communiste, sous l’influence, également, des modèles adoptés à cause de /grâce à la mondialisation, et que
ces changements n’ont pourtant pas agi au niveau significatif des mentalités, étant été opérés, en général, d’une
manière mimétique, ce qui a engendré des formes dépourvues de contenu, qui exercent, à leur tour, un rôle de
formateur.
Mots-clé: mondialisation, discours public, sémantique, sémiotique, pragmatique, psycholinguistique, langage,
théorie des formes sans fond.
Introduction: Le communisme ou "ce qu’on dit ce n’est pas ce qu’on voit, mais il
faut faire semblant d’y croire"
Nous avons "la chance" d’avoir bine connu – faute de la vivre ce que la dissidence (les
intellectuels de l’intérieur et de l’extérieur de la Roumanie) appelait "la schizophrénie
communiste". Il s’agissait du hiatus, visible, entre les "grandes victoires", les "merveilleuses
œuvres" réalisées par "tous les travailleurs" dans le cadre de "la société socialiste
multilatéralement développée" et les résultats concrets, dont les conséquences étaient exactement
le contraire de ce qu’on rapportait, affirmait et glorifiait dans les discours publics-politiques
(contrôlés et censurés par le Parti Communiste et sa police politique, la Securitate): les libertés
citoyennes étaient annulées et constituaient, même, si l’on daignait les invoquer, des prétextes
pour d’horribles punitions qui pouvaient aller jusqu’à l’extermination spirituelle et, très
souvent, physique; le niveau de vie était extrêmement précaire, réduit à la subsistance ( à partir
des années 80, les aliments étaient distribués en portions rationalisés, sur la base de tickets
accordés aux familles en fonction du nombre de leurs membres). Et pourtant, le régime se
pavanait partout, à l’intérieur du pays aussi bien qu’à l’international, avec des succès sociaux,
économiques et politiques fulminants.
Alors que la grande masse souffrait littéralement de faim, "les élites" – communistes , une
appellation qui n’avait rien à faire avec les valeurs intellectuelles ou morales, désignant tout
simplement les dirigeants du Parti communiste tous les niveaux), lesquels bénéficiaient de
restaurants spéciaux ils pouvaient acheter à des prix modiques du caviar et d’autres
délicatesses, se reposaient dans des "maisons d’hôtes" luxueuses et sorties du circuit hôtelier
régulier, avaient accès à l’information et, surtout, pouvaient voyager dans "les pays capitalistes",
interdits aux autres simples "travailleurs". En effet, "les éminents cadres de Parti et d’État", dont
certains se pavanaient de leur ouverture et connaissance de l’"Occident impérialiste" et, même, de
leur notoriété – voire supériorité –dans ce monde qu’il présentaient comme "aliénant" (le nom de
la femme du président de la République Socialiste de Roumanie, Elena Ceaușescu, était toujours
accompagné du syntagme panégyrique, "savant de renommée mondiale"), étaient parfaitement
conscients des dangers auxquels s’exposait l’idéologie communiste si les gens pouvaient faire
comparaison entre les réussites capitalistes les vraies –dans les domaines économique, de la
qualité de vie, etc. et les fausses réalisations du socialisme/communisme. Car, le régime
concentrationnaire communiste craignait, à bon escient, les révoltes qui n’allaient pas tarder et
qui ont réussi, en 1989, à le renverser.
À l’époque communiste, l’éducation enseignait, officiellement, des notions théoriques,
qui étaient contrôlées et épurées avec soin par la censure afin de faire valoir le régime et "la
démocratie" communistes, concentrés – disait-on – "sur de l’homme", sur son bienêtre, dans une
interprétation contorsionnée de la loi de Pareto. D’amples "manifestations de gratitude" étaient
organisées sur la commande du Parti Communiste Roumain (PCR): c’étaient des spectacles
gigantesques, mis en scène dans les rues et les stades, pendant lesquels les travailleurs
"reconnaissants" (s’ils n’étaient pas suffisamment convaincants, ils risquaient de se faire arrêter
et jeter en prison, parfois à perpétuité) exprimaient leur "amour" enthousiaste envers "le plus
aimé fils du peuple", le président du PCR et de l’État.
Ce clivage entre la réalité et la philosophie communiste, la dernière étant, en fait, un
matérialisme déformé par l’idéologie communiste, a engendré de nombreuses formes de
résistance (psychologique et morale) qui s’est manifestée sous différentes formes artistiques,
littéraires, musicales le régime communiste était critiqué d’une manière allusive et/ou
symbolique et non pas au niveau discursif direct, vu que les mesures de sécurité et surtout
d’annihilation de tout ceux qui pouvaient "dénigrer", voire dévoiler, "les quatre vérités" sur la
société roumaine communiste, étaient draconiennes. Pour les gens communs, la forme de
résistance la plus fréquemment utilisée c’était l’humour, les anecdotes: on les appelait tout
simplement, des "cinq sur trois": cinq ans de prison pour ceux qui racontaient des anecdotes
critiquant ou satirisant le régime et ses acolytes, et trois ans pour ceux qui les écoutaient!
La "chance" d’avoir vécu et compris– dans tous ses sens du terme, propre et figuré le
schisme entre le réalité objective et celle subjective, créée par la parole, car cet "exercice", loin de
nous modifier l’angle de perception et d’interprétation, a constitué, au contraire, un atout pour
bien mener nos analyses socio-culturelles et politiques, et nos études psycho – linguistiques. Car
elle nous a permis de reconnaître plus rapidement les manifestations de duplicité et de
manipulation dans l’argumentation publique actuelle.
Par exemple, en passant, en 2002, six mois aux États-Unis, dans une région située au très
fonds du pays, entre Memphis (Tennessee) et Oxford (Mississippi), nous avons été à même
d’apprécier à quel point les médias et les discours des personnalités politiques américaines de
l’époque manipulaient l’opinion publique pour motiver l’invasion de l’Irak. Nous avons eu, par
exemple, une démonstration de la parfaite réussite de l’endoctrinement pro invasion au niveau
des Américains moyens quand, en exprimant notre réticence concernant la présentation de
preuves palpables du fait que le régime de Saddam Hussein détenait des armes de destruction en
masse, quelqu’un de notre entourage m’avait coupé brusquement la parole en me disant d’un air
vexé et, même, un peu menaçant que, si son "président lui disait que c’était la vérité, alors il
croyait à son président" sans en avoir besoin d’autres preuves (sic !). Il le croyait, donc, sur la
simple parole, en acceptant et girant, ainsi, l’invasion d’un autre pays avec toutes les
conséquences tragiques qu’aurait engendrées la guerre!
La théorie "des formes sans fonds" porte, en conséquence, sur l’analyse des voies de
synchronisation et de modernisation de la société roumaine avec les structures et les formes
de développement des pays occidentaux, notamment européens. Les emprunts sociétaux de
l’extérieur du pays pris en compte se manifestent à tous les paliers de la vie communautaire
roumaine: politique, administration et institutions, économique, juridique, infrastructure, culture.
L’étude, voire la critique, "des formes sans fonds" se réfère, également, à l’examen des
traditions et des traits spécifiques pour la société et la civilisation roumaine, et à la mesure dans
laquelle ils ont été pris en compte, lors de leur adoption, des modèles de civilisation spécifiques
pour les sociétés modernes de type européen, des institutions et des méthodes de gestion de la
société, des modes de productions et des politiques économiques, qu’ils soient d’origine
française, allemande ou anglo-américaine. (Schifirneţ 2002: 122).
Car, cette analyse, au pied de la lettre, de la théorie "des formes sans fonds" ne se veut
nullement une critique de la modernité, mais c’est une étude objective des éventuelles causes du
mal fonctionnement des institutions politiques, administratives, culturelles [roumaines n.n.],
etc. (Schifirneţ 2002: 124).
1. Dix ans de transition vers la démocratie et la mondialisation ou le "pessimisme
optimiste"
Nous avons fait ce préambule, parce que nous nous proposons de radiographier dans "tous
leurs états" certains aspects de la société roumaine d’après la Révolution de 1989 que nous
considérons être, possiblement, liés au phénomène de synchronisation aux modèles globalisés /
globalisants de la société occidentale du XXI
e
siècle.
Après plus de 50 ans de gestion totalitaire de la société pendant laquelle les citoyens
étaient réduits, par la force, au rôle de simples exécutants –, suite à la chute du système
communiste, la Roumanie s’est de nouveau démocratisée , en suivant le modèle démocratique
exercé et développé par les pays occidentaux. Et, encore une fois, comme au XIX
e
siècle (après
1859, quand le nouvel État roumain, formé par l’union des principautés de la Valachie et de la
Moldavie, avait modernisé le système de gouvernement de type féodal selon le modèle français),
la réforme a été faite du jour au lendemain, sous l’emprise de la nécessité historique, sans aucune
préparation et transformation au niveau des conduites, des mentalités, de la sphère politique et de
la politique économique ... .
La nouvelle Constitution de 1991 avait été, ainsi, adoptée en instaurant un nouveau mode
de management gouvernemental selon des principes inspirés de la législation des démocraties
occidentales, des prémisses qui, comme autrefois, allaient engendrer de nouvelles "formes sans
fond". C’est ainsi qu’a été créé le cadre mocratique qui allait assurer le fonctionnement de la
société roumaine réformée, censé d’instaurer la séparation des pouvoirs, les libertés citoyennes, la
transparence décisionnelle et l’économie de marché –obligatoires pour le développement
ultérieur du pays. Cependant, les personnes/personnalités élues et/ou désignées pour faire
fonctionner le nouvel appareil démocratique et appliquer les lois récemment adoptées étaient,
pour la plupart, des "anciens" (cadres de parti communiste), formés selon les principes
communistes, dans l’esprit de l’économie centralisée, contrôlée par l’État. Ceux-ci ont perpétué,
à leur tour, auprès de la nouvelle génération de politiciens, ce type d’éducation politique et
économique, en y rajoutant certains traits anarchiques par exemple, le combat sans scrupules
afin de s’emparer du pouvoir – résultés d’une fausse interprétation de la "liberté d’expression et
d’agir" conquise grâce à la Révolution de 1989.
L’on peut parler, donc, d’un néo-communisme, doublé d’un "capitalisme sauvage", notion
développée par des sociologues français dont le sens a évolué, après les années 1990, vers la
désignation d’une économie capitaliste dont les règles ne sont bien précisées et dont les effets
positifs ne sont pas eux non plus garantis. Pour les sociaux-démocrates, il s'agira d'une régulation
insuffisante du capitalisme, pour les libéraux, de l'absence d'un État de droit suffisamment
consolidé pour garantir le cadre institutionnel nécessaire à une économie de marché avec le
respect des libertés individuelles, du droit de propriété et de l'exécution des contrats par une
justice indépendante (Wikipedia s.a: Capitalisme sauvage), deux idéologies qui se sont
manifestées, selon les analystes, au niveau des comportements et des mentalités de ceux qui ont
fait la privatisation roumaine de type capitaliste et qui sont devenus, pendant la nuit, des hommes
d’affaires, des propriétaires, des patrons et, pire que ça, des politiciens, voire des législateurs et
des décideurs dans les problèmes de politique publique.
Ces comportements – hybrides – ont mis leur empreinte sur les relations sociales (entre le
salarié et son employeur, entre les politiciens et les citoyens, entre les individus entre eux, etc.)
qui ont tourné, vite et irrévocablement, vers l’agressivité et la dominance. Les droits citoyens
et la liberté d’expression se manifestent dorénavant soit par le droit d’injurier et de calomnier,
soit par la transgression de la loi, à travers toutes sortes de subterfuges.
C’est un nouveau monde qui vient de naître en reprenant les aspects les plus durs de ce
qu’on appelle "compétitivité" dans les sociétés démocratiques capitalistes. Cette concurrence
permanente, manifestée suite à la relaxation du pouvoir totalitaire entraînée par la chute du
système communiste, n’a maintenant qu’un seul objectif, celui d’accaparer une position de force.
Cependant, la compétition ne concerne pas, pour autant, la loi de l’offre et la demande, la
nécessité satisfaite par le choix de la meilleure solution possible (selon Pareto), mais "la loi de la
jungle" et "la loi du talion", c’est-à-dire la lutte à tout prix pour avoir accès à une position
dominante, conquise en complicité avec les (anciens) copinages de parti, "modernisés" (ou
maquillés ?) sous la forme de groupes d’intérêts politiques. C’est une lutte, esotérique et
souterraine, menée pour gagner, le plus rapidement, en même temps que le pouvoir et la richesse,
les instruments de protéger les nouvelles acquisitions. Il s’agit de nouveaux outils législatifs,
adoptés justement pour favoriser et, plus que cela, garantir à la partie se trouvant au pouvoir le
succès aux prochaines élections. C’est pourquoi les rivaux (l’opposition politique) doivent être
anéantis à tout prix. Par conséquent, chaque parti ou coalition qui accèdera au pouvoir changera,
automatiquement, tous les chefs de l’administration publique – centrale et locale. Par surcroît, les
opposants sont accusés publiquement de malversations, ils sont souvent arrêtés, et, parfois,
même, condamnés. Car il faut, sans doute, conformément à la démocratie, contrecarrer et
annihiler la corruption, comme il est obligatoire, dans un État de droit, d’assurer la séparation des
pouvoirs et l’indépendance de la justice. Toutefois, si les abus étaient moins fréquents et que les
accusés pris en collimateur par la justice n’étaient pas, dans une proportion prépondérante, du
côté de l’opposition, on pourrait, finalement, faire pleine confiance au système qui s’avérerait,
dans ce cas, réellement démocratique et impartial.
En réalité, les intérêts de groupe de type mafia ont coordonné la société roumaine pendant
un intervalle "de transition" qui a duré plus de 20 ans, compte tenu des nombreux cas de
corruption, signalés de plus en plus abondamment depuis 2015. On apprend avec stupeur et une
anxiété croissante, que les trop nombreuses situations de corruption ont atteint tous les paliers
centraux aussi bien que locaux – dans le domaine législatif, exécutif, de la justice même, etc.
Cette étape d’adaptation, appelée par les analystes roumains comme "période de
transition" de la société roumaine aux nouvelles formes, méthodes et instruments
démocratiques, a déjà dépassé les prévisions de l’idéologue ex-communiste Silviu Brucan (ancien
dissident, analyste et stratège de Front du Salut National – FSN, le premier parti de "la Roumanie
libre", d’après 1989), lequel considérait, en 1990, que la Roumanie allait avoir besoin de 20 ans
pour "apprendre la démocratie" (Betea 2011). En se référant à l’enthousiasme révolutionnaire de
la "liberté" récemment acquise, Silviu Brucan avait traité, à l’époque, le public roumain de
"stupid people" un syntagme resté célèbre par lequel l’analyste voulait éveiller l’opinion
publique et l’attentionner sur les challenges et les dangers que courait la jeune démocratie
roumaine. Les Roumains avaient protesté et accusé "le prophète" de pessimisme et même de
mauvaise foi.
En effet, Brucan avait averti maintes fois la société roumaine, notamment dans le cadre
des émissions télévisées dont il était l’invité spécial, "Prophéties sur la Roumanie en dérive"
("Profeții despre ... România în derivă" – 2000) et "Prophéties sur le passé et le futur" ("Profeții
despre trecut și despre viitor" –2004), contre la superficialité et la fragilité de la démocratie
roumaine:
"Tant que la société roumaine connaîtra des périodes de transition à de courts laps de
temps, comme il lui est arrivé pendant les deux derniers siècles, les formes sans fond
resteront un élément pérenne de notre évolution sociale et culturelle." (Schifirneţ 2002:
137).
Or, la sortie effective de la Roumanie de cette "période de transition" vers une société
démocratique et une économie de marché réelle et moderne ne fut jamais été annoncée
officiellement jusqu’à présent, par aucun Gouvernement ou Président roumain. Nous n’en avons
trouvé qu’une annonce passée, en 2013, dans les médias, par Mugur Isărescu, le gouverneur de la
Banque Nationale (lui-même ancien premier ministre), qui considérait que la Roumanie "venait
de sortir de la période de transition commencée il y avait 20 ans"
parce qu'à ce moment-là, la
monnaie euro avait enregistré une baisse historique par rapport à la monnaie roumaine.(sic !)
(PRO TV 2013).
Cependant, le niveau de vie reste toujours précaire pour la majorité des Roumains, le pays
demeurant l’un des plus pauvres de l’Europe, à côté de la République de Moldavie, de l’Albanie,
l’Ukraine, la Serbie et la Bulgarie. (Jurnalul24 2014).
2. La mondialisation en Roumanie expliquée "pas à pas"
[paraphrase du titre éponyme du premier livre écrit par le président Klaus Iohannis, juste
après son investissement suite aux élections présidentielles de 2014 – n.n.]
2.1. Explication des termes: "internationalisation", "mondialisation",
"globalisation"
En général, les spécialistes de langue française préfèrent le terme de "mondialisation" à
celui de "globalisation", le dernier étant, du point de vue étymologique, d’origine anglaise. Bien
que le dernier jouisse d’un usage plus répandu, par le biais de l’anglo-américain, les différents
théoriciens considèrent les deux termes presqu’équivalents, sans, pour autant, les considérer
parfaitement synonymes. Une certaine différenciation est, donc, faite entre les deux termes au
niveau sémantique, même s’ils désignent, en fait, le même phénomène complexe qui se manifeste
à l’échelle mondiale et se trouve encore en pleine expansion.
Selon certains spécialistes, il s’agit seulement de la chronologie et de l’étendue du
phénomène, vu qu’il touche tous les domaines de l’activité humaine. Ainsi, la "mondialisation"
serait-elle considérée comme une phase antérieure à la "globalisation", étant précédée, à son tour,
par l’"internalisation". Les notions d’"international" ou de "multinational" ont été utilisées dans
la littérature de spécialité avant les années 1990, pour désigner les activités déroulées par des
collectivités organisées au sein des États-nations, sur le territoire de plusieurs pays. Ces activités
visaient, par la création d’organismes transnationaux, le rapprochement mutuel entre les
différentes parties du monde à travers l’ouverture opérée par la libéralisation des échanges
économiques, tout en préservant et en respectant les différences des milieux économiques et
politiques, des cultures, mentalités ou environnements naturels, en vue de la mise en place d’une
civilisation globale.
La "mondialisation", phénomène dont les origines remontent à l’époque de la
Renaissance, mais dont les effets commencent à avoir un impact plus prégnant lors de
l’apparition des États modernes et de l’expansion de la société humaine à l’échelle internationale,
est un terme utilisé généralement pour décrire les changements géopolitiques des années 1990.
Invitant à l’idée d’une unification dans le temps et dans l’espace, le concept désigne
l’évolution de la société internationale basée sur la motivation économique et porte sur une
période historique caractérisée par "/…/ le progrès scientifique et technologique ainsi que par la
libre circulation des hommes, des marchandises, des idées, des capitaux. Elle participe en
quelque sorte de ce que certains ont appelé «l’accélération de l’histoire» pour qualifier
l’évolution rapide de la société internationale". (Duțu 2010: 12)
Cette nouvelle étape de l’humanité est marquée par l’accélération du développement de la
société internationale et de l’histoire (Garda 2003), opéré sur le modèle d’organisation et
d’agir occidental, notamment anglo-américain, ce qui a fait de la langue anglo-américaine un
instrument universel de communication et d’échanges.
Il y a des théoriciens qui considèrent la "mondialisation" comme la simple transposition
en français du terme anglais 'globalization' et il y en a d’autres qui voient dans la "globalisation"
une simple étape qui suit à la "mondialisation" et la dépasse par la tendance de dissoudre les
identités nationales et d’abolir les frontières, en créant des réseaux d’échanges économiques
à l’échelle planétaire. Ces nouvelles relations économiques son fondées sur les échanges
mondiaux aux niveaux culturel, politique, militaire, éducationnel, environnemental, etc.:
"La globalisation est un processus complexe et controversé de construction du monde
entier par la création de structures institutionnelles mondiales /…/ et de formes
culturelles globales, par exemple les formes qui ont été produites ou transformées par
des objets disponibles à l’échelle mondiale. Elle se déclare comme: a) unification du
libre marché économique mondial selon des modèles uniformes de production et de
consommation; b) l'intégration démocratique du monde basée sur des intérêts communs
de l'humanité tels l'équité, la protection des droits de l'homme, la primauté du droit, le
pluralisme, la paix et la sécurité; c) l'intégration morale du monde concernant certaines
valeurs humanistes essentielles, importantes pour le développement durable de
l'humanité." (Spajić-Vrkaš, Kukoč, Bašić 2001: 178-179).
Terme utilisé en 1983 (selon Webster’s Dictionary, édition de 1961, p.965) par
l’économiste américain Theodore Levitt et popularisé par le consultant japonais Kenechi Ohmae
dans des ouvrages sur les stratégies des compagnies multinationales, la "globalisation" est une
"/…/ mondialisation en voie d’accomplissement /…/ car elle suppose que les différentes forces
et dynamiques s’appliquent d’emblée à l’ensemble de la planète, ce qui est évidemment réservé à
certains domaines, mais est en voie d’expansion rapide. " (Goulet, Restrepo, Martin 2000: 20).
"La globalisation quant à elle suggère l’universalisation des enjeux" (Garda 2003) par
l’interdépendance des sphères économique, politique et sociale qui sont appelées à offrir des
solutions à des problèmes planétaires. En effet, quand O. Reiser et B. Davies utilisaient, en 1944,
des termes tels "globaliser" (‘globalize’) et "globalisme" (‘globalism’) (Reiser & Davies 1944:
212, 219), ils envisageaient une prochaine "universalisation", "une unité du monde" ('World
Unity'). Selon Reiser, cette "nouvelle humanité", cet "humanisme cosmique" ('Cosmic
Humanism') représente une "synthèse" et une "intégration du savoir" qui vont "réunir la planète
du point de vue spirituel et social pour donner un sens et une raison à l’existence humaine."
(Reiser 1973).
"La globalisation" serait, donc, plus avancée, tant chronologiquement que du point de vue
de l’étendue, des enjeux et des effets, que la période de "mondialisation", par l’envisagement des
processus économiques, sociaux et politiques à un niveau planétaire, la tendance de créer un État
global, avec des citoyens à citoyenneté multiple (par exemple, dans le cas des pays européens: la
citoyenneté nationale, européenne et mondiale). Elle se caractérise par l’émergence et le
développement d’un nouveau concept, celui de la responsabilité de la communauté
internationale. Par conséquent, la "globalisation" amènera à la construction d’une économie
globale, d’une gouvernance internationale transfrontalière, à la formation d’institutions
politiques, d’une communauté et d’une opinion publique globales. (Duțu 2010: 16).
La "mondialisation" et la "globalisation" sont des phénomènes complexes,
pluridimensionnels, inévitables et irréversibles, qui touchent, en principal, les domaines financier,
économique, politique, social, culturel, éducationnel, militaire, de l’environnement et de
l’information... . Leurs conséquences sont loin d’être prévisibles avec précision et leur gestion
doit être correctement apprise par les États, qui doivent également prêter une attention
particulière à sa dimension d’équité. (Goulet, Restrepo 2000: 19). Les États du monde entier
doivent, en effet, adapter leurs activités, à tous les niveaux, en fonction des changements
engendrés par ces phénomènes mondiaux, s’ils veulent continuer à exister en tant que forme
d’organisation qui sert, d’une manière inconditionnée et efficace, les intérêts de ses citoyens.
(Duțu 2010: 9).
En conclusion, bien que les termes de "mondialisation" et de "globalisation" se réfèrent,
tous les deux, à une métamorphose, se trouvant en plein déroulement à présent, de la société
internationale, et que les deux soulèvent des problèmes liés à la souveraineté nationale, par
rapport à la puissance voire domination et au droit international, à l’identité, à
l’interdépendance et la coopération, à la démocratie, aux droits de l’homme, à l’économie de
marché, à l’accès à l’information, au développement durable, etc., nous avons, pourtant, retenu
pour cette étude le terme de "mondialisation". Car, si l’on prend en considération, d’un côté, les
inégalités et les tensions, sinon les conflits ou les menaces de guerre, avec lesquels se confronte
la société mondiale, et, d’autre té, les efforts de reconfiguration géopolitique et de mise en
place de nouvelles alliances transfrontalières avec, en même temps, la préservation ou même le
renforcement des identités nationales, le terme de "mondialisation" nous paraît plus approprié
pour la situation roumaine actuelle.
2.2. Conséquences de la mondialisation pour la Roumanie
Si l’on parle des conséquences positives de la mondialisation, il faut tout d’abord
observer que la Roumanie est à présent ouverte aux structures économiques et administratives
continentales et internationales et est sur la bonne voie en ce qui concerne la réforme et le
développement de ses institutions démocratiques.
Quant aux conséquences négatives de la mondialisation, il faut prendre en compte les
risques économiques courus par les pays qui ne se situent pas aux rangs des pays développés,
parmi lesquels se trouve également la Roumanie. Les États évoluent, à présent, dans un monde
guidé, apparemment, par la philosophie du vainqueur, qui s’empare, par sa force économique,
militaire, etc. des richesses et des ressources naturelles des pays moins développés.
3. Le "langage de bois" de la démocratie et son appauvrissement sémantique
L’une des conséquences de la mondialisation et de l’adoption, en Roumanie, sous son
impératif, des "formes sans fond" est "le langage de bois".
Le syntagme a été imposé par le livre éponyme de Françoise Thom, publié en 1987, et est
présent dans de nombreuses autres langues européennes: en russe "dubovyi" = "langue de
chêne"), en polonais "jèzyk popagandy" = "langue de propagande" et "jèzyk drzewny" =
"langue d’arbre/ de bois", en tchèque "mrtvy jazyc" = "langue morte", en hongrois
"bukkfanyelv" = "langue de hêtre", en roumain – "limbă de lemn" = "langue de bois"), en italien
– "lingua di legno" = "langue de bois". (Dinu 2012: 3).
Tous les syntagmes présentés ci-dessus renvoient au caractère immobile, inerte, de la
langue, voire à une manière de parler en utilisant des clichés verbaux, des paroles (signifiants)
vidées de contenu (signifiés):
"La langue de bois est une langue figée. Elle ne fait pas l’homme à vibrer en entendant
les paroles. Être de bois signifie à ne rien sentir, être insensible." (Pleșu,Wikipedia s.a.).
Ce type de discours provient des slogans "prolécultistes",
"/…/ terme qui vient du russe et signifie « la culture du prolétariat ». Il suppose
l’annulation de l’ancienne culture, et la production d’une nouvelle culture qui représente
seulement les réalisations des paysans et des ouvriers" (Stan 2010: 247),
qui étaient censés sensibiliser la population, la convaincre des bonnes intentions des communistes
et la déterminer de les joindre. Il s’agit des expressions des dirigeants communistes, prononcées
lors de leurs discours politiques enflammés, qui ont été imposés bon gré mal gré aux cadres de
parti des autres pays de l’ex-bloc communiste. Le long des années, au fur et à mesure que l’échec
du communisme devenait de plus en plus évident et que le désenchantement des populations
incarcérées dans le système totalitaire devenait de plus en plus aigu, ces expressions ont perdu
leur sens mobilisateur et porteur de bien-être et de libertés citoyennes, et ont acquis la valeur
d’un instrument de soumission et de contrôle politique, manœuvré dans le but unique de
fausser une réalité malsaine. Ce fut l’acte de naissance de la "langue de bois".
L’appauvrissement sémantique du "langage de bois" s’opère à travers certains procédés
lexicaux parmi lesquels:
a) la désémantisation: les signifiés sont annulés par l’utilisation de signifiants dans des
contextes vagues et d’une manière répétitive, ce qui leur enlève la pertinence conversationnelle:
des mots, tels démocratie, élection, égalité devant la loi deviennent dérisoires par la réitération
exagérée.
Le corpus suivant, extrait d’un discours politique, devenu célèbre, de Ion Iliescu, le
premier président de la Roumanie après la révolution de 1989, exprime le mieux le vide de sens,
non seulement d’une expression, mais d’une phrase entière:
Corpus 1:
"Ainsi mis en lumière, ancré dans la synergie des faits, le recours à l’universalité
n’élude pas les méandres du concret." (Wikicitat s.a.).
b) la résémantisation: les signifiants acquièrent de nouveaux signifiés, lors de leurs
utilisations à effets perlocutoires.
Exemples:
le dialogue (social), la transparence (décisionnelle), l’intérêt général, la sécurité
nationale, l’intérêt national...,
Ce sont des syntagmes prononcés pour transmettre publiquement, d’une manière plus ou
moins subliminale, l’affiliation politique de leurs émetteurs envers leurs partenaires, afin de les
persuader de leurs fidélité et soutien.
c) l’emploi des mots – clichés: les signifiants ont des signifiés figés, ce qui conduit à un
vide sémantique et à l’impersonnalité.
Exemples:
économie de marché, privatisation, réforme, décentralisation, consensus, sphère
politique, consultation publique, séparation des pouvoirs, civisme, développement durable, État
de droit.
3.1."La langue de bois" comme instrument de manifestation du pouvoir et de
manipulation
Après la chute du communisme, suite à la révolte sanglante qui a culminé avec
l’exécution du couple présidentiel, "la langue de bois" communiste a été notamment "pratiquée"
par le premier président de la Roumanie libre, Ion Iliescu. Celui-ci a été constamment accusé de
"néo communisme" par ses adversaires politiques à cause des slogans scandés lors de ses
apparitions publiques, dans les premières années qui ont suivi la Révolution de 1989, parce qu’ils
rappelaient les discours stéréotypes d’autrefois exaltant d’une manière hyperbolique la
personnalité des cadres communistes.
Son ascendant totalitaire s’est manifesté à maintes occasions par des explosions
discursives d’autorité:
Corpus 2:
"C’est moi le président du pays et je fais ce que je veux je vais où je veux – et personne ne
peut m’arrêter /…/." (Wikicitat s.a.).
Les manifestations autoritaires de Ion Iliescu allaient être rencontrées également chez les
adversaires politiques du Parti Social Démocrate (PSD dont Ion Iliescu est le président
honoraire ad perpetuum), notamment chez Traian Băsescu, président de la Roumanie entre 2000-
2014. Ses apparitions fortement médiatisées lui ont valu, d’ailleurs, le surnom de "président
joueur", voire un président qui intervient dans la vie publique et assume plus de risques que
suppose sa fonction
"Le culte de la personnalité", de souche communiste, a été transmis, à travers l’école de
Ion Iliescu, aux membres plus jeunes de PSD tels Victor Ponta, actuel premier ministre de la
Roumanie. Également président du PSD, celui-ci et son équipe de campagne électorale ont mis
en œuvre un lancement, appelé par stade à coûté au PSD la somme énorme de 219.132,30 Ron
(environ 49.562 Euro) et, avant l’événement, un nombre de 70.000 personnes étaient attendues
pour participer à l’événement. Bien concertées, la mobilisation et la grande participation ont été
très efficaces, car elles devaient soutenir le message de cette manifestation d’une envergure
démesurée: démontrer (effet illocutoire) à l’électorat roumain la grande popularité du candidat
ainsi que le soutien dont il jouissait de la part de ses très nombreux adeptes, et le persuader (effet
perlocutoire) de le voter.
Les discours fulminants des supporteurs du candidat Victor Ponta rappelaient les
ambitions et les visions grandioses des parades communistes d’autrefois:
Corpus 3:
"Le porte parleur du candidat PSD, Gabriela Firea, annonçait en ce moment que le
lancement de la candidature de Victor Ponta était "une première pour la Roumanie",
l’événement étant "une combinaison parfaite entre le passé, le présent et le futur, et une
expression de la fierté d’être roumain. /…/ Notre message, du PSD, de Victor Ponta et de
ce ces 70.000 hommes qui viendront sur l’Arène Nationale est que la Roumanie doit être
de nouveau réunie." (Constantinescu 2014).
Si l’on tient compte du fait qu’au moment des élections présidentielles le PSD détenait le
pouvoir législatif (majorité parlementaire), le pouvoir exécutif (Victor Ponta, était déjà premier
ministre, chef d’un gouvernement de coalition, coagulée autour de PSD), et que plus de la moitié
des juges de la Cour Constitutionnelle étaient sympathisants du PSD, si le candidat Victor Ponta
avait accédait au pouvoir présidentiel, la Roumanie aurait risqué d’être, de nouveau, gouvernée
par un parti unique, comme au temps de l’époque communiste. L’acte illocutoire de l’énoncé des
discours publics prononcés lors du lancement de la candidature de Ponta engageait le candidat et
le PSD à la réunification de la société roumaine, en inférant sur la division et les tensions sociales
et politiques créées par l’ancien régime, celui du président Băsescu. Cependant, le fait que le PSD
détenait presque tous les pouvoirs censés être parés dans un État démocratique, l’implicature
non conversationnelle de l’énoncé était que le PSD visait, en réalité, de concentrer dans ses
propres mains les trois pouvoirs législatif, exécutif et la justice , comme autrefois, au temps
des communistes. Finalement, par un effet perlocutoire, les discours essayaient de convaincre
l’électorat roumain que tous ceux qui voulaient une société roumaine calme, qui ne fût, donc,
plus divisée entre les différents représentants des trois pouvoirs (allusion aux nombreuses
dissensions qui avaient eu lieu entre le président Băsescu, le Gouvernement et le Parlement),
devaient voter Victor Ponta, ce qui était une manipulation et une grave duperie, vu les risques
évidents de revenir vers le pouvoir centralisé d’avant 1989.
3.2. Expressions stéréotypes utilisées par l’autorité comme instruments de
manipulation
C’est toujours aux membres du FSN qu’on doit des expressions telles oameni de bine ou
oameni de nădejde ("hommes de bien", "hommes de confiance", personnes sur lesquelles l’on
peut compter). Le syntagme avait été utilisé pendant la révolte de décembre 1989, quand
l’ennemi (la Securitate – police politique et armée – qui voulait défendre le régime communiste
défaillant) s’infiltrait parmi les révolutionnaires en criant "aux terroristes" et dont les tireurs
cachés dans des immeubles visaient et fusillaient non seulement les révolutionnaires mais aussi,
pour semer la terreur, les citoyens qui passaient dans les rues.
Par l’expression oameni de bine étaient, donc, désignés les révoltés authentiques, en les
différenciant des agents déguisés en révolutionnaires. Ce syntagme a é ensuite repris, sinon,
confisqué, par le nouveau pouvoir démocratique installé (le Front de la Salvation Nationale
FSN), réorganisé plus tard sous le nom de Parti de la Démocratie Sociale de Roumanie – PDSR,
devenu le Parti Social Démocrate – PSD d’aujourd’hui.
Mais, après la Révolution anti communiste de 1989, le manichéisme moderne (une "/ …/
conception qui divise toute chose en deux parties, dont l'une est considérée tout entière avec
faveur et l'autre rejetée sans nuance" – Dictionnaires de français Larousse), n’oppose plus le bien
et le mal mais le nouveau (=le bien) et l’ancien (=le mal). (Crețu 2010: 3). Cette dualité est
invoquée soit de la perspective des nouvelles forces démocratiques (le bien) par rapport à
l’ancien régime communiste (le mal) soit par les partis/coalitions qui ont obtenu le pouvoir (le
bien) devant remédier les maux causés par leurs prédécesseurs (le mal) soit par l’opposition (le
bien) contre les forces politiques détenant le pouvoir (le mal):
Corpus 4:
Je vous remercie pour ce que vous avez démontré encore une fois pendant ces journées, le
fait que vos êtes une force puissante, avec une haute discipline civique, des hommes de
confiance, sur lesquels l’on peut compter pour le meilleur et, surtout, pour le pire.
(Bucarest, juin 1990, discours de Ion Iliescu pour remercier les mineurs en juin 1990.)
(Wikicitat s.a.).
Certaines parties ou expressions qui glissent dans les discours publics et, même si neutres
au niveau de l’énoncé (locutoire), reçoivent une connotation négative et acquièrent, par la suite,
une valeur métaphorique insinuante et accusatrice chaque fois qu’elles seront réutilisées.
Corpus 5:
"Vous avez vu Felix, Felix le matou, quelle approche agressive, accusant les services
roumains de renseignement, et prétendant que le président vienne lui dire, à lui, Felix,
comment nous avons envoyé des espions dans les bases américaines /…/." (Leca 2011).
Dans une émission télévisée, le président Traian Băsescu avait utilisé ad hoc un sobriquet,
Felix motanul ("Felix le matou "), en se référant à Dan Voiculescu, un magnat des médias
(Realitatea.net 2011), expression qui renvoyait au passé d’indic de la Securitate communiste de
celui-ci. Son nom de code était "Felix", et l’association de cet ancien délateur et collaborateur de
la Securitate au personnage éponyme des dessins animés infère sur le caractère rusé et
malhonnête du mogul ("magnat") – autre appellatif argotique, issu du monde de la mafia, attribué
par Traian Băsescu à Dan Voiculescu. Ce dernier était le propriétaire du trust Media et de la
chaîne de télévision Antena 3 qui avait passé de nombreuses émissions et débats télévisés
pendant lesquels étaient analysées et dévoilées des informations contre le régime de Băsescu.
Dès lors, le sobriquet "Felix le matou" a été longuement utilisé dans l’espace public pour
désigner des personnes publiques incorrectes, tricheuses ou corrompues.
Corpus 6:
/…/ Celui, qui croit que je sois une "petit matou obéissant" /…/ qui se retire de Cotroceni,
se trompe ! (Galantonu, Mihai 2007) :
Dans ce corpus, nous avons affaire à plusieurs euphémismes:
- Cotroceni = le palais de Cotroceni, siège de la présidence roumaine = le pouvoir
présidentiel
- petit matou obéissant ("motănaș ascultător") = allusion à Felix le matou/Dan Voiculescu
= personne caractérisée par la duplicité, traîtresse, recourant à des manœuvres de coulisses
dans son intérêt personnel = asservie à des intérêts de groupe de type mafioso.
Ces procédés de stéréotypisation à connotations métaphoriques négativo-accusatrices ont
été, par la suite, détournés de leur utilisation initiale, ponctuelle (une seule personne en était
directement visée, donc, un seul signifié) étant adoptés par les hommes politiques et les médias
dans leurs pratiques de manipuler et influencer l’opinion publique (les personnes désignées par
les expressions devenues stéréotypes plusieurs signifiés devenaient, implicitement,
susceptibles d’actes illégaux ou immoraux).
.
3.2.1.Les stéréotypes ironiques
Les écussons linguistiques arborés pendant les premières années d’après la Révolution de
1989, quand les nouveaux aspirants au pouvoir s’efforçaient de jeter le soupçon sur leurs rivaux,
se remarquaient par l’ingéniosité des constructions lexicales tant aux niveaux des signifiants que,
notamment, à ceux des signifiés auxquels ils renvoyaient:
Corpus 7:
"Cependant, les protestataires ont démontré qu’ils étaient doués d’un sens aigu
d’humour, en s’assumant une épithète, celle de «golan» offensante, diffamatoire et
injurieuse, en la transformant en un titre de fierté."(Gorun 2013).
Exemples
golan de bine ("fripouille de bien")
golan de bună credinţă ("fripouille de bonne foi")
Il s’agit de constructions doublement ironiques, parce qu’elles parodiaient l’épithète de
golan utilisée par Ion Iliescu pour désigner les manifestants de la Place de l’Université de
Bucarest, qui protestaient, en 1990, contre son régime néo communiste, par lequel il voulait
instaurer un "communisme à face humaine" selon le modèle de Gorbatchev. En l’ironisant, les
manifestants avaient, donc, adopté l’épithète injurieuse dont Ion Iliescu les avait traités comme
un symbole de leur volonté de continuer sans aucun compromis et en repoussant, donc, les
stratagèmes du régime de Ion Iliescu, le chemin vers la démocratie et la réforme commencées par
la Révolution de 1989; le deuxième syntagme, oameni de bine ("hommes de bien") avait été
détourné de son sens initial d’ "insurgent contre le communisme", de "révolutionnaire" – véhiculé
pendant la Révolution de décembre 1989 et était utilisé par les adeptes du néo communisme de
Iliescu.
golan șef de agentură străină ("voyou, chef d’agence étrangère [de renseignement
n.n.]
Nous avons affaire à une double ironie ayant comme effet perlocutoire le rejet du régime
de Iliescu qui voulait, après 1989, réinstaurer le communisme; l’expression renvoie à l’épithète
de golan utilisée par Iliescu mais aussi à l’expression employée par Nicolae Ceaușescu lui-même,
en décembre 1989, pour accuser les agences étrangères de renseignements d’avoir organisé un
coup d’État contre le régime communiste de Roumanie; le rappel à l’ancien syntagme de
Ceaușescu infère sur le rapprochent idéologique entre les deux régimes affiliés au communisme :
celui d’avant 1989 (de Ceaușescu ) et celui d’après la Révolution (de Iliescu);
golan de lux ("fripouille de luxe")
L’expression fait allusion à la rancœur du régime communiste contre les intellectuels,
qu’il considérait comme des oisifs, vivant dans le luxe et le mépris des classes ouvrières qui
travaillaient dur pour gagner leur vie; le régime communiste avaient mis en prison et torturé
l’élite intellectuelle roumaine pendant la période d’après son arrivée au pouvoir à l’aide de
l’armée et des idéologues soviétiques en traitant les intellectuels d’ennemis du peuple"; les
manifestants de la Place de l’Université de Bucarest (1990) qui étaient notamment étudiants et
intellectuels ont été, eux aussi, grièvement molestés en particulier leur leader, Marian
Munteanu, également étudiant – par les mineurs appelés par le président Ion Iliescu pour secourir
son régime; en renvoyant à la haine communiste contre les intellectuels, le syntagme golan de
luxe infère sur l’affiliation du nouveau régime de Iliescu à l’idéologie communiste; Alexandru
Paleologu, ancien dissident, incarcéré lui-même par le régime communiste de Ceaușescu avec
d’autres intellectuels de marque de l’époque, nommé ambassadeur à Paris après 1989, s’était
aussi auto-intitulé ambasadorul golanilor ("ambassadeur des voyous"), pour exprimer sa
solidarité et son soutien avec les manifestants de Place de l’Université.
golan cumpărat pe dolari ("fripouille achetée contre des dollars")
Ce syntagme renvoie aux accusations, adressées par Ceaușescu aux agences occidentales
de renseignement, de mixtion dans l’organisation de la Révolution de 1989, et, par association,
rappelle la formation moscovite de Ion Iliescu et la continuation, qu’il voulait mettre en œuvre
par son régime, de l’idéologie communiste; par un inversement au niveau des signifiés, l’allusion
à la monnaie américaine infère sur la démocratie de type américain (les États-Unis offrant l’un
des plus performants modèles démocratiques du monde) qu’on voulait instaurer en Roumanie
exprimant, donc, une forme d’opposition contre le régime néo communiste de Ion Iliescu.
3.2.2. L’ironie qui tourne à la moquerie, à la calomnie, à la grossièreté, aux insultes,
et à la menace
Après les années 2010, les confrontations politiques se sont intensifiées suite à l’adhésion
de la Roumanie aux organismes internationaux (OTAN) et européens (UE), ce qui conférait aux
détenteurs de la capacité décisionnelle plus de pouvoir et de liberté d’agir, à l’abri des
programmes et des aides financières de cohésion européennes. Ces nouveaux investissements de
pouvoir, inconnus pour la grande partie de la population, sont devenus des couvertures pour des
copinages et des réseaux d’intérêts souterrains, qui se sont tissés pour rapporter une richesse
rapide et substantielle à leurs membres, au détriment du bénéfice public.
Les différents partis et coalitions politiques mènent, s lors, une lutte fratricide pour
l’accès au pouvoir, ce qui a aiguisé le ton des débats et des confrontations publics, aussi bien que
le registre lexical et sémantique des discours.
Corpus 8:
Débat télévisé pendant les élections présidentielles de 2014, entre les deux candidats
restés après le premier tour de scrutin:
"Victor Ponta: J’ai vu Traian Băsescu. La même confiance qui trompe encore une fois les
Roumains."
"Klaus Iohannis: Monsieur Ponta, est-ce que, Băsescu a trompé les Roumains quand il
vous a nommé premier ministre ? C’est vous qu’il a choisi, moi, il m’a refusé."
(ProTv
2014).
Le verbe a prosti, utilisé par Victor Ponta signifie, en roumain, "profiter de l’ignorance/de
la bêtise, de quelqu’un"; le candidat Ponta infère sur le fait que les électeurs seraient les victimes
d’une duperie si ceux-ci votaient pour Iohannis, un candidat soutenu par le controversé président
Băsescu, encore en exercice; en reprenant la balle que lui avait jetée son contre candidat, Iohannis
lui rétorque que Ponta lui-même avait été jadis soutenu par le président Băsescu, qui l’avait
nommé premier ministre en refusant sa propre candidature; par un tour d’ironie inspirée, l’énoncé
du candidat Iohannis a un fin effet perlocutoire, censé convaincre les Roumains de l’objectivité
de ses souteneurs, et implicitement, de la reconnaissance de ses mérites, de son élégance
discursive, de son intelligence et de sa vivacité dans l’échange des répliques – vu que pendant la
campagne électorale il était accusé par les médias et ses contre candidats de timidité et de
réticence dans ses discours publics et, en fin de compte, de le voter pour la fonction de
président.
3.2.2.1. L’ironie insinuante, intimidante et menaçante
Le jeu de mots acquiert une valeur d’ironie euphémistique en paraphrasant, par exemple,
d’une manière insinuante, une exhortation publicitaire devenue célèbre lors d’une affaire qui
avait mal tourné pour les publics bénéficiaires des services promus par le slogan respectif:
Corpus 9:
"Vântu dort tranquillement: la justice joue, mais l’État travaille encore pour lui."
(Negoita 2011).
La phrase reprend le slogan du Fond National d’Investissements FNI ("Dors
tranquillement, FNI veille pour toi !") (Pro Tv 2010), rendu célèbre à la fin des années 90, quand
le Fond c’était avéré un jeu pyramidal qui avait fraudé environ 300 mille déposants. Sorin Ovidiu
Vântu, un controversé homme d’affaires et propriétaire d’un trust média, avait vendu à une de ses
collaboratrices la compagnie (Gelsor) qui administrait le FNI, dont il était le patron, après en
avoir retiré de grosses sommes d’argent. Suite au crash du Fond, la collaboratrice avait é
condamnée à 20 de prison pour avoir mis en faillite le FNI, mais elle a été libérée après 10 ans,
en 2010. Sorin Ovidiu Vântu, dont l’implication dans le crash de FNI n’a pas pu être démontrée,
a été pourtant condamné pour chantage et autres malversations; c’est à peine en 2015 que la Cour
de Justice de Bucarest l’ait condamné à 6 ans et 4 mois de prison dans le dossier de la
dévalidation du FNI, la décision n’étant pas, pourtant, définitive. Dès lors, l’expression "dors
tranquillement" est utilisée comme un avertissement et une exhortation à la vigilance face à la
corruption. Dans l’article cité, l’auteur inférait (niveau illocutoire), en 2010 (après 10 ans du
crash) sur l’incapacité du Gouvernement de récupérer le préjudice causé par l’homme d’affaires,
encore en liberté, et de dédommager les 318 000 victimes (investisseurs dans le FNI) de cette
affaire onéreuse.
L’énoncé d’un discours ironique peut tourner vers la menace, se proposant comme effet
perlocutoire l’abandon de la recherche de la vérité et de l’honnêteté d’une affaire déclarée comme
douteuse:
Corpus 10:
"Băsescu vers Gabriela Firea : Il est fort possible que tu ne retrouves plus ton mari à la
maison si tu ne restes pas à ta place." (Pavel 2014).
Gabriela Firea, membre du PSD, sénateur, avait été nommée à la présidence d’une
commission qui devait vérifier la légalité d’un emprunt bancaire et de l’achat d’un vaste territoire
agricole faits par l’une des filles du président Băsescu; le président en exercice prévient Gabriela
Firea – niveau illocutoire– qu’il était fort possible que son mari, maire d’une ville satellite de la
capitale, soit vérifié, à son tour, en contrepartie, quant à la légalité de ses décisions publiques et
propres affaires; le message (effet perlocutoire) visait l’intimidation de Gabriela Firea et, donc, la
dissuasion de la commission et l’arrêt des recherches sur les affaires de sa fille.
3.2.2.2. L’ironie poussée jusqu’à l’injure.
Corpus 11:
"Nous avons un premier qui se cache en catimini à Istanbul. Boiteux, il a pris la décision
avec la mosquée, ce qui nous fait à penser qu’il s’est fait opérer à la tête et non pas au
pied."(Lazar, Mardale 2015). Ne USULMANII la UȘĂ
Corpus 12:
C’est pour la première fois que l’Institut Culturel Roumain ait été soustrait à la
coordination du président de la Roumanie, qu’il soit passé sous celle du Sénat, et que,
d’autre côté, l’on vienne de dire: «Je veux avoir une bonne relation avec le président et,
notamment, une relation de respect.» Quand on est docteur en Droit, on est fort,
Dottore!" (Lumezeanu 2012).
Entre le président Traian Băsescu (ayant gagné les élections avec le soutien du PD) et le
premier ministre Victor Ponta (président du parti de gouvernement, PSD) il y a eu de nombreuses
dissensions quant à la représentativité de la Roumanie dans les organismes et les sommets
internationaux; irrité par les fréquentes transgressions du protocole faites par Victor Ponta alors
qu’il avait antérieurement conclu avec le président un "pacte de cohabitation", le président
Băsescu utilise, ironiquement, l’appellatif italien pour le titre académique dottore (" docteur") de
Victor Ponta, ce qui infère (niveau illocutoire) sur le caractère perfide et, en fin de compte
malhonnête, du premier ministre par l’allusion à l’accusation qui avait été portée à Victor Ponta
de plagiat dans la cas de sa thèse de doctorat en droit (accusation non confirmée par l’Université
de Bucarest dont le recteur était Ecaterina Andronescu, membre de marque du PSD) aussi bien
qu’à la mention glissée également dans la biographie de Vcitor Ponta concernant un master en
Italie, référence qui avait été infirmée par l’institution italienne respective.
Corpus 13:
"Dottore Ponta a copié! (Pro TV 2014).
La fill
e du président, Elena Băsescu, ex
élections présidentielles,
cette appellation
copié le slogan électoral
2010
par Dorin Chirtoacă, maire de Chi
CONCLUSION
L
e hiatus entre la société civile et les institutions publiques,
dans la synchronisation entre les formes et le fond
les comportements et les ment
mêmes,
ont favorisé l’apparition et lamplification du
Après l’adhésion
de la Roumanie
roumaine a été
valeurs démocratiques
et à mesurer la corruption
OECD, World Bank etc.
Ainsi, en 2014,
dans le Rapport
corruption la Roumanie se situait au 69
enregistré au niveau
planétaire
Au niveau de l’Union Européenne, la Roumanie détenait en 2013 la 26
suivie par la Grèce et la Bulgarie), avec un Indice de perception de la corruption de 43%
(
Transparency International 2014):
En 2013, 42% des personnes interviewées déclaraient quelles avaient été affectées
personnellement par la corruption dans leur vie quotidienne (la moyenne UE: 26%), 82%
considéraient que le pot-
de
moyen le plus simple pour obtenir certains services publics (la moyenne UE: 73 %), et
répondeurs reconnaissaient quau cours de lannée 2013 on leur avait sollicité ou suggérer
d’offrir des pots-de-
vin en contrepartie des services deman
institutions et les catégories de personnes les plus atteintes par la corruption en Roumanie étaient:
la Santé et la Police (67%), les politiciens (52%) et les partis politiques (46%), les cours de
justice (42%), les
fonctionnaires publics (40%), les autorités fiscales (37%), léducation
(33%)(European Commission 2013).
Le secteur public roumain était le plus affecté par la corruption en 2013.
(Transparency International 2013).
Du point de vue des actions menées pour c
autorités publiques, la Roumanie s
International 2014):
e du président, Elena Băsescu, ex
-europarlement
aire, a repris
cette appellation
ironique et insinuante,
en accusant Victor Ponta davoir
Schimbare până la capăt
("Changement jusquau bout")
par Dorin Chirtoacă, maire de Chi
șinău, pendant les élections prés
identielles de Moldavie
e hiatus entre la société civile et les institutions publiques,
dans la synchronisation entre les formes et le fond
, voire entre les structures démocratiques et
les comportements et les ment
alités des décideurs publics,
des politiciens
ont favorisé lapparition et l’amplification du
phénomène de corruption
de la Roumanie
aux organismes internationaux, lévolutio
surveillée
par les institutions
habilitées à surveiller et analyser le respect des
et à mesurer la corruption
dans le pays
: Transparency International,
dans le Rapport
mondial
concernant l’Indice de perception de la
corruption la Roumanie se situait au 69
e
rang, le score obtenu étant identique à li
planétaire
(Transparency International 2014).
Au niveau de lUnion Européenne, la Roumanie détenait en 2013 la 26
suivie par la Grèce et la Bulgarie), avec un Indice de perception de la corruption de 43%
Transparency International 2014):
En 2013, 42% des personnes interviewées déclaraient qu’elles avaient été affectées
personnellement par la corruption dans leur vie quotidienne (la moyenne UE: 26%), 82%
de
-
vin et le recours aux relations personnelles représentaient
moyen le plus simple pour obtenir certains services publics (la moyenne UE: 73 %), et
répondeurs reconnaissaient qu’au cours de l’année 2013 on leur avait sollicité ou suggérer
vin en contrepartie des services deman
dés
(la moyenne UE:
institutions et les catégories de personnes les plus atteintes par la corruption en Roumanie étaient:
la Santé et la Police (67%), les politiciens (52%) et les partis politiques (46%), les cours de
fonctionnaires publics (40%), les autorités fiscales (37%), léducation
(33%)(European Commission 2013).
Le secteur public roumain était le plus affecté par la corruption en 2013.
(Transparency International 2013).
Du point de vue des actions menées pour c
ombattre la corruption et
autorités publiques, la Roumanie s’
est classée au dernier
rang en 201
aire, a repris
, en 2014, lors des
en accusant Victor Ponta d’avoir
("Changement jusqu’au bout")
utilisé en
identielles de Moldavie
:
e hiatus entre la société civile et les institutions publiques,
aussi bien que le retard
, voire entre les structures démocratiques et
des politiciens
et des citoyens eux-
phénomène de corruption
.
aux organismes internationaux, l’évolutio
n de la société
habilitées à surveiller et analyser le respect des
: Transparency International,
concernant lIndice de perception de la
rang, le score obtenu étant identique à l’i
ndice moyen
Au niveau de lUnion Européenne, la Roumanie détenait en 2013 la 26
e
place (étant
suivie par la Grèce et la Bulgarie), avec un Indice de perception de la corruption de 43%
En 2013, 42% des personnes interviewées déclaraient quelles avaient été affectées
personnellement par la corruption dans leur vie quotidienne (la moyenne UE: 26%), 82%
vin et le recours aux relations personnelles représentaient
souvent le
moyen le plus simple pour obtenir certains services publics (la moyenne UE: 73 %), et
25% des
répondeurs reconnaissaient quau cours de lannée 2013 on leur avait sollicité ou suggérer
(la moyenne UE:
4 %). Les
institutions et les catégories de personnes les plus atteintes par la corruption en Roumanie étaient:
la Santé et la Police (67%), les politiciens (52%) et les partis politiques (46%), les cours de
fonctionnaires publics (40%), les autorités fiscales (37%), l’éducation
Le secteur public roumain était le plus affecté par la corruption en 2013.
ombattre la corruption et
de l’efficacité des
rang en 201
2 (Transparency
Dans l’Annexe, consacrée à la Roumanie, au Rapport anticorruption publié par la
Commission Européenne en 2014, 93% des répondeurs roumains considéraient que la corruption
était largement répandue dans l’Union (la moyenne UE: 76%) (European Commision 2014).
Après tous les tourments historiques traversés le long des siècles et les diverses
oppressions – politiques, sociales et économiques subies à cause de son emplacement au cœur
des confrontations historiques et au croisement des civilisations, la nation roumaine a conservé
l’homogénéité de ses ethnies, l’unité de sa langue, une forte conscience nationale, ses traditions
spécifiques, son esprit créateur, son optimisme et son envie d’agir pour le progrès sociétal.
Et il convient de rappeler dans ce sens que, même contrôlée, parfois démantelée, par ses
puissants voisins, la Roumanie a accompli la réunification de ses provinces historiques en un État
unitaire et indépendant et s’est forgée une culture propre, qui a donné au patrimoine universel des
innovateurs et des créateurs dans tous les domaines – scientifiques, philosophiques, artistiques et
littéraires: le sculpteur Constantin Brancusi, le musicien George Enescu, des scientifiques tels
Henri Coanda, Traian Vuia, Mircea Eliade (écrivain et historien des religions), le philosophe
Emil Cioran, la psychanaliste Elisabeth Rudinesco, le sociologue Serge Moscovici, des écrivains
tels Panait Istrati, Tristan Tzara, Benjamin Fondane (Barbu Fundoianu), Gherasim Luca, Paul
Celan, Paul Goma, Monica Lovinescu, Dumitru Tepeneag, Virgil Tanase, Ana Novac, Bujor
Nedelcovici, Matei Visniec, George Banu, Vintila Corbul, Virgil Gheorghiu, des peintres tels
Nicoale Grigorescu Victor Brauner, la styliste Sonia Rikyel, les chanteurs d’opéra Haricléa
Darclée, Viorica Cortez, Ileana Cotrubaș, Angela Gheroghiu, Leontina Ciobanu Vaduva, Mariana
Nicolesco, Nicolae Herlea, Ludovic Spiess, Dan Iordăchescu, et alii …, les cinéastes Liviu
Ciulei, Michel Drucker, Henry Chapier, Marin Karmitz, Ilie Pintilie, des sportifs tels Ilie Năstase,
Nadia Comăneci, Gică Hagi, Simona Halep, et la liste ne s’arrête pas ici.
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Article
Bilingualism is one of the most important problems of linguistics; yet it is also one of the most neglected. More than a quarter of a century ago certain linguists agreed that of all the problems with which linguistics was faced at the time none had more significance than those of bilingualism. Yet linguists have not yet given these problems the attention they deserve. As a result, the work done in bilingualism in related fields such as education has lacked the necessary linguistic foundation and guidance and has consequently led to conclusions which are often meaningless.
Article
P. Charaudeau Any method of analysis depends on a theoretical framework on which is based the empirical phenomenon observed and which cosntructs the object under study. What is proposed here is to define such a framework, stating that it is a question of semiolinguistic problematics of discourse and the components of the resulting socio-language structuration. There follows the presentation of the methodological framework which the Centre d'Analyse du Discours uses in its analysis of monological and dialogical texts.
Article
Né de l'effort pour présenter le bilan d'un ensemble de recherches sur le symbolisme dans une situation scolaire d'un type particulier, celle de la conférence dans une université étrangère (Chicago, avril 1973), ce texte ne doit pas être lu comme une histoire, même scolaire, des théories du symbolisme, ni surtout comme une sorte de reconstruction pseudo-hégélienne de la démarche qui aurait conduit, par dépassements successifs, vers la « théorie finale ». Si « l'immigration des idées », comme dit Marx, se fait rarement sans dommage, c'est qu'elle sépare les productions culturelles du système de repères théoriques par rapport auxquels elles se sont définies, consciemment ou inconsciemment, c'est-à-dire du champ de production balisé par des noms propres ou des concepts en -isme qu'elles contribuent toujours moins à définir qu'il ne les définit.
Bucureştii de altădată, III (1885-1888)
  • Bacalbașa Bibliographie
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Noua limbă de lemn a discursului politic
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