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David, Amos (dir). Intelligence économique. Numéro thématique des Cahiers du numérique, vol. 5, n° 4. Paris : Hermès Lavoisier, 2009. 192 p. ISBN 978-2-7462-2916-7

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Compte rendu
Ouvragerecensé :
David, Amos (dir). Intelligence économique. Numéro thématique des Cahiers du numérique, vol. 5,
n° 4. Paris : Hermès Lavoisier, 2009. 192 p. ISBN 978-2-7462-2916-7
par Diane Mercier
Documentation et bibliothèques
, vol. 57, n° 1, 2011, p. 60-62.
Pour citer ce compte rendu, utiliser l'adresse suivante :
URI: http://id.erudit.org/iderudit/1028969ar
DOI: 10.7202/1028969ar
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ANQ,
improbable pendant un certain temps, mais fina-
lement acceptée par les deux institutions, est réalisée
dans le cadre du plan de modernisation des structures
du gouvernement. Le projet de Loi sur Bibliothèque et
Archives nationales du Québec, adopté à l'unanimité
le 10 décembre 2004, entrera finalement en vigueur en
2006.
L'ouvrage se termine avec l'épilogue de Lise Bisson-
nette, rédigé alors que la première directrice de BAnQ
se préparait à tirer sa révérence. On y trouve aussi des
notes,
une liste des acronymes et des sigles et une biblio-
graphie générale étoffée.
Original, excellent, passionnant sont des exem-
ples de qualificatifs que l'on pourrait utiliser, pour
décrire l'ouvrage de Denis Goulet. Matériellement,
l'ouvrage s'apparente à un catalogue d'exposition: le
format permet l'insertion d'illustrations suffisamment
grandes pour permettre d'en apprécier les détails, et le
papier glacé rend la manipulation des pages agréable.
Le contenu de l'ouvrage est très dense, abondamment
illustré et bien documenté; les nombreuses utilisa-
tions et citations des sources historiques et des comptes
rendus d'entrevues avec d'anciens conservateurs et
bibliothécaires en chef en font foi. Au final, une dizaine
de personnes ont collaboré à la rédaction et à la vali-
dation du manuscrit, dont plusieurs personnes ratta-
chées à BAnQ. Alors qu'on pourrait se perdre parfois
dans les nombreuses dates et redondances inévitables,
la richesse du récit repose sur un historique fortement
relié au contexte religieux, politique et social propre au
Québec, ce qui permet d'augmenter la compréhension
et de mesurer l'évolution inédite des institutions cultu-
relles étudiées.
Les bibliothécaires et archivistes ne seront pas peu
fiers, à la lecture de cet ouvrage inspirant, des combats,
contributions, réalisations et victoires de leurs prédé-
cesseurs et collègues, malgré des ressources et une
volonté politique longtemps limitées. Tout amateur ou
passionné d'histoire des institutions culturelles, tout
enseignant ou étudiant en bibliothéconomie ou en
archivistique, ne peut manquer d'avoir dans sa biblio-
thèque personnelle ce
«
siècle d'histoire
»
de quatre
grandes institutions culturelles québécoises qu'on se
délectera de lire, justement, comme une fabuleuse
histoire.
David,
Amos (dir). Intelligence économique.
Numéro thématique des
Cahiers
du numérique,
vol.
5, n° 4. Paris : Hermès Lavoisier,
2009.
192 p. ISBN 978-2-7462-2916-7
Diane
MERCIER
Consultante en transfert
des
connaissances
diane_mercier@consultus.qc.ca
C
e numéro de la revue Les Cahiers du numérique
consacré à l'intelligence économique, sous la direc-
tion de Amos David, rassemble neuf articles. Les
professionnels de l'information et des communications
seront happés par la richesse des textes et la qualité
des synthèses qu'ils proposent. On voit là le produit de
veilleurs expérimentés qui livrent aux lecteurs le fruit
de leurs expériences collectives.
Les débutants en veille stratégique y trouveront
un état de la science selon la perspective holistique et
constructiviste et les écoles européennes et améri-
caines. Les veilleurs plus expérimentés auront un recen-
sement de la documentation actualisé au contexte du
Web contributif en plein essor et du Web sémantique en
émergence
;
Quoniam et Lucien ont choisi de classer ces
deux volets du Web dans la génération 2.0. Les articles
sont regroupés en trois catégories
:
trois articles théo-
riques, quatre articles sur la pratique de veille et deux
réflexions sur de nouvelles avenues. Cette structure
permet aux lecteurs de suivre un fil conducteur d'ap-
prentissage et de réflexion.
Après l'introduction de Amos David, les trois arti-
cles théoriques offrent une riche synthèse
: «
L'intelli-
gence économique 2.0
? »
(L. Quoniam et A. Lucien),
«
Traçabilité, annotation et historisation
»
(N. Kislin)
et
«
Du "savoir pour agir" au "connaître est agir" »
(N. Moinet). Nous y trouvons des définitions, par
exemple celles de
:
réseaux sociaux, longue chaîne et
développement par la base (en anglais
crowdsourcing).
La confiance (trust et confidence en anglais) est la
valeur fondamentale pour soutenir la coopération et
la collaboration entre les veilleurs et les décideurs. Les
traces des éléments et des comportements information-
nels,
de même que des problèmes et de leur résolution,
seraient la manifestation de cette confiance à travers
quatre processus
: «
Dis ce que tu fais »,
«
Fais ce que tu
dis »,
«
Enregistre ce que tu as fait
»
et
«
Revois tes enre-
gistrements et réagis
».
Nicolas Kislin précise l'impor-
tance d'annoter la collaboration (l'intention, le contexte
et l'enjeu inhérent) pour faciliter le retour de pertinence
et la réutilisation des connaissances.
Avant de discuter de la pratique de veille, Nicolas
Moinet propose une excellente revue sur l'agir qui
rappelle le fameux discours de John Langshaw Austin
«Quand dire c'est faire» (1962, trad. Fr. 1970). Pour
Moinet, « Connaître est agir
».
Il nous rappelle l'ori-
gine du terme
«
Intelligence économique
»
et la matrice
60 JANVIER MARS 201 1 | DOCUMENTATION ET BIBLIOTHÈQUES
de Michael Porter (1986) par rapport aux quatre types
de veille (concurrentielle, commerciale, technologique
et environnementale). Quel plaidoyer pour le dévelop-
pement des compétences individuelles et l'intelligence
collective ainsi que pour la démocratisation des prati-
ques de veille !
Après cette dense entrée en matière, quatre articles
substantiels et orientés vers la pratique sont proposés :
« Le processsus de veille intégré au processus de mana-
gement de projet
»
(S.
Perbal,
L.
Vergnol et
S.
Quazzotti),
« L'intelligence territoriale. Entre structuration de
réseau et dynamique de communication
»
(M. Pelissier,
et I. Pybourdin),
«
Cartographie et processus d'intelli-
gence économique. L'analogie du plateau de jeu comme
aide à la décision stratégique
»
(S. Goria) et
«
Système
d'aide à l'interprétation des besoins. Vers une approche
hybride
»
(S. Boulesnane et L. Bouzidi). Le premier des
quatre articles corrige les lacunes de la discipline de la
gestion de projet et celle des sciences de l'information
et des communications en suggérant aux gestionnaires
de projet de s'approprier les processus de veille. Leurs
usages sont expliqués à travers les. grands processus
de gestion de projet que recommande le prestigieux
PMI
(Project
Management Institute). On assiste alors à
un renforcement mutuel des processus de veille et de
gestion
de.
projet, renforcement illustré par un tableau
significatif
(p.
89-91).
La seconde pratique mise en exergue explicite
l'in-
fluence des réseaux sociaux sur l'intelligence écono-
mique déclinée sur un territoire. Par la compréhen-
sion des comportements des réseaux sociaux, l'intel-
ligence territoriale peut se spécialiser par types de
collectifs: collectif anomique (absence de relations et
de contrainte sociale), collectif réticulaire (relations non
contraignantes), collectif sociétaire (avec une forme de
solidarité et de sentiment d'appartenance) et collectif
communautaire (liens riches et acquis élaborés). Ici
encore, la confiance est une valeur fondamentale pour
la dynamique d'appropriation des connaissances.
Dans l'article sur le plateau de jeu, la cartogra-
phie des connaissances est prise dans son sens le plus
large de représentation de processus permettant de
recenser et de catégoriser les connaissances d'organi-
sations. Avec la métaphore du plateau de jeu, la notion
de territoire est à la base. L'auteur explique six types de
plateau de jeu
:
les Échecs, le Go, Othello, le Stratego,
le Risk et/les «jeux de guerre
»
(war
game).
Un tableau
récapitulatif termine ces descriptions (p. 134). La méta-
phore du plateau de jeu est donc un outil pour faciliter,
entre autres, la prise de décision. Il aurait été intéressant
d'avoir la description d'un plateau de jeu qui favorise-
rait l'obtention de consensus.
Les résultats d'une recherche sur le développement
d'un système d'aide à l'interprétation des besoins en
contexte d'audit et de conseil en système d'information
sont présentés dans le quatrième article. Cette recherche
a été menée selon une méthode qualitative d'approche
dite
«
tridimensionnelle
»
qui conjugué la dimension de
l'activité, la dimension humaine et la dimension tech-
nologique. Le schéma global de fonctionnement débute
par une analyse structurée par blocs d'information
des documents sources (énoncé d'intention, recense-
ment des besoins, etc.). Des bases de données lexicales
et de profils sont constituées, puis annotées, discutées
et interprétées. Les besoins sont validés par l'ensemble
des acteurs.
Les deux derniers articles du numéro théma-
tique nous invitent à la réflexion
: «
Vers des heuris-
tiques communes à l'intelligence économique et
aux SIC» (A. Delaforge) et «Apport de l'intelli-
gence économique dans le processus de prise de déci-
sion. Cadre d'une entreprise virtuelle
»
(N. Bouaka).
Devant les constantes arrivées de nouvelles technolo-
gies
(iPody
iTunes, Podcast, etc.), l'intelligence écono-
mique est discutée dans la perspective de la stratégie,
avec la matrice SWOT, et du marketing par rapport aux
quatre piliers de l'intelligence économique (gestion des
connaissances, influence, veille et valorisation). André
Delaforge nous propose une grille de lecture de l'envi-
ronnement sur un même objet
:
l'intelligence décision-
nelle et l'intelligence informationnelle. Cette lecture
duale, empruntée des sciences de l'information et des
communications, est structurante et éclairante, mais
nouvelle pour les habitués de l'intelligence économique
plutôt enclins à une lecture stratégique. L'article sur la
notion d'entreprise virtuelle est, comme le souligne son
auteur, une invitation à poursuivre dans la foulée des
prédécesseurs qui ont su convaincre de la pertinence de
l'interopérabilité et de la protection du savoir-faire.
En conclusion, ce numéro thématique est une réfé-
rence incontournable en la matière. Il plaide pour
l'in-
terdisciplinarité entre l'intelligence économique et les
sciences de l'information et des communications. Par
ailleurs, j'aurais souhaité lire sur le maintien de l'effet
de silos, malgré la prolifération des outils de veille, et
sur l'infobésité qui poursuit son progrès, car un volume
croissant d'informations n'est repérable qu'avec des
outils particuliers.
Note
:
Dans la version imprimée, seuls les titres
de la table des matières sont traduits en anglais, mais
ces titres traduits ne peuvent être repérés dans le site
Internet ou dans d'autres moteurs de recherche.
Deux bémols
Ma lecture a été distraite par les nombreuses utili-
sations de caractères gras appliqués sur des phrases
complètes dans le premier article (Quoniam et Lucien).
Je n'ai pas vu de référence aux réalités québécoises
outre une citation à Henry Mintzberg (1993) et une autre
à A. Dupuis (2002) dans le texte de Keslin et à
S.
Proulx
(2000 et 2004) dans celui de Quoniam et Lucien...
Je me permets ainsi de référer le lecteur québécois à
l'ouvrage Veille stratégique et PME. Comparaison des
DOCUMENTATION ET BIBLIOTHÈQUES | JANVIER MARS 201 1 | 6 1
politiques gouvernementales de soutien, de Pierrette
Bergeron, publié en 2000 aux Presses de l'Université du
Québec.
Boisvert, Danielle (din)
Le développement
de [Intelligence informationnelle : les
acteurs, les
défis,
la quête de
sens.
Montréal,
A5ÏED, 2010. 219
p. ISBN-978-2-923563-18-3
Catherine
SÉGUIN
Bibliothécaire, Université du Québec en Outaouais
catherine.seguin@uqo.ca
Contexte
E
n 2010, les Éditions ASTED nous offrent un recueil
d essais sur la formation à la compétence informa-
tionnelle au Québec. Alors que depuis dix ans la compé-
tence informationnelle est d'actualité1, où en sommes-
nous ici
?
Est-ce que le mouvement s'essouffle
?
Onze
spécialistes infirment cette idée.
Danielle Boisvert, bibliothécaire de liaison à l'Uni-
versité du Québec en Outaouais, a une expérience
de 25 ans en formation des adultes et en formation
à la compétence informationnelle. Son vécu profes-
sionnel, ses études supérieures en andragogie et son
expérimentation de multiples méthodes d'apprentis-
sage lui ont donné au fil des ans une vision globale de
sa pratique. Elle nous livre dans cet ouvrage quelques-
unes de ses réflexions. Ses collaborateurs proposent
aussi des éléments de réponses. Chacun des chapitres de
ce collectif est rédigé par un ou des spécialistes issus de
différents milieux et chacun y révèle certains enjeux de
son milieu.
Déjà, le judicieux choix des mots du titre,
«
l'in-
telligence informationnelle
»,
est éloquent sur la vision
de Danielle Boisvert sur la compétence information-
nelle. Dans un premier temps, le titre attire l'attention
sur la nature même de la compétence information-
nelle. Il élève cette compétence au dessus des techni-
ques qui en permettent l'expression ou l'exploitation.
Dans un second temps, il met à l'avant-plan l'aspect
cognitif d'une pratique qui fait appel à la planification,
à la réflexion, à l'esprit d'analyse et de synthèse. Dans
1.
Rappelons que depuis plus ou moins l'an 2000, l'importance de la compé-
tence informationnelle et le rôle de la bibliothèque dans sa transmission
font plutôt l'unanimité. Au cours de la première moitié de cette dernière
décennie, la littérature professionnelle au Québec a principalement relaté
les lacunes de l'usager (Mittermeyer, 2005). À la suite de ce constat, diffé-
rentes initiatives ont fait l'objet de communications (le Programme de
développement des compétences informationnelles de l'Université du
Québec (2006) et le Défi Net Plus ultra de l'Université de Sherbrooke
(2007)), ainsi que de politiques institutionnelles (Laval, 2009 ; Université
de Montréal, 2002). Ainsi, la question est posée : En 2010, où en sont les
pratiques de formation à la compétence informationnelle dans les diffé-
rents milieux documentaires
?
un troisième temps, le jeu de mots du titre, proche de
la célèbre expression
: «
L'intelligence émotionnelle
»
(Goleman, 1997) fait référence à la nature d'une compé-
tence qui exige une gestion des émotions. Deux aspects
relationnels ressortent dans l'acquisition de la compé-
tence informationnelle. D'abord, l'autogestion émotion-
nelle de l'usager lors de ses quêtes d'information.
Ensuite, la perception que doit avoir le formateur de
cette émotivité et son interaction avec l'apprenant pour
en tirer une certaine synergie. Ainsi, dans ce simple
titre
:
Le développement de Vintelligence information-
nelle, on saisit déjà la complexité de la tâche de forma-
tion à la compétence informationnelle dans le contexte
bibliothéconomique.
L'ouvrage est centré sur deux convictions que
partagent les
11
auteurs :
la compétence informationnelle constitue un
savoir quasi essentiel, du moins stratégique dans
notre société ;
les professionnels de la bibliothèque sont adé-
quatement formés pour la transmission de cette
compétence et doivent appuyer cet apprentissage.
Contenu
Ainsi, en 200 pages, le lecteur peut prendre
connaissance des courants de pensée actuels dans ce
secteur des sciences de l'information au Québec.s
lors,
c'est une richesse, car peu de portraits de la situa-
tion ont jusqu'ici permis de mettre le Québec en pers-
pective. Ceux qui se sont attardés à la question ont prin-
cipalement étudié le rendement des apprenants. Dans ce
cas-ci, on s'intéresse plutôt au rôle du formateur et à la
formation elle-même. Les divers milieux ici identifiés
sont :
Les niveaux d'enseignement en présentiel
:
pri-
maire, secondaire, collégial, universitaire de pre-
mier cycle (dont la formation des futurs ensei-
gnants) ainsi que des cycles supérieurs ;
La formation à distance de niveau universitaire ;
La formation du citoyen en bibliothèque
publique.
Sont parcourus deux principaux thèmes :
Énoncer la compétence informationnelle et son
utilité dans divers contextes
:
la bibliothèque
publique (Cécile Lointier), la bibliothèque
en appui à l'enseignement de niveau secon-
daire (Viviane Paiement) et collégial (Daniel
Marquis), ainsi que dans l'enseignement à dis-
tance (François Pettigrew) ;
Aborder la pratique de la formation auprès de la
clientèle des jeunes adultes en milieu universi-
taire (Diane St-Aubin, Danielle Boisvert, Hélène
Larouche, Edith Leclerc et Nathalie McSween).
62 JANVIER MARS 201 1 | DOCUMENTATION ET BIBLIOTHÈQUES
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