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Actualités pharmaceutiques Ř n° 495 Ř Avril 2010
De plus en plus de consommateurs, inquiets
suite aux nombreuses campagnes médiati-
ques visant à créer un rejet des substances
synthétiques, se tournent vers les cosmétiques bio.
Face à cet engouement, les géants de la cosméti-
que rachètent des entreprises spécialisées dans
la biocosmétique et l’arrivée de grands acteurs du
secteur cosmétique sur le marché bio rend compte
de la progres sion de la demande. Cette évolution est
récente et la croissance de 20 % observée est parti-
culièrement importante en Allemagne et en Italie, pays
où se réalisent 70 % du chiffre d’affaires de ce type
de produits en Europe. En France, la demande s’est
envolée à la suite de plusieurs reportages télévisés
qui mettaient l’accent sur les dangers de substances
synthétiques présentes dans les cosmétiques.
Petit historique
Si l’engouement pour les cosmétiques bio est récent,
tout commence dans les années 1920 quand se
développent en Allemagne, sous l’influence du philo-
sophe Rüdolf Steiner, fondateur de l’anthroposophie,
mélange de techniques méditatives et psychophysio-
logiques, visant à restaurer l’harmonie entre l’homme
et son environnement, l’agriculture biodynamique et
les cosmétiques Weleda.
Pourquoi les cosmétiques bio
ne sont pas meilleurs que les autres ?
Les cosmétiques bio connaissent un grand succès chez des consommateurs de plus
en plus soucieux de préserver leur santé. Cependant, naturel ne rime pas forcément
avec sécurité totale pour la santé humaine.
Céline Couteau,
Laurence Coiffard
MMS EA 2160, LPiC,
Faculté de pharmacie,
Université de Nantes (44)
© Fotolia.com/Imagine
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Actualités pharmaceutiques Ř n° 495 Ř Avril 2010
Les labels
Il faut cependant attendre les années 1990 pour que
soit opérée une véritable structuration de la filière
des cosmétiques bio avec l’apparition des labels de
certification que sont Cosmébio1, Nature & Progrès2,
Ecocert3 et BDIH4 (figure 1).
Le label le plus ancien est le label allemand ou BDIH
(Bundesverband deutscher Industrie - und Handel-
sunternehmen), créé en 1996, développé pour les
médicaments, les produits diététiques et les complé-
ments alimentaires.
L’association Cosmébio a établi, en 2002, un cahier
des charges avec deux labels : “Bio” pour les cosmé-
tiques dits biologiques et “Éco” pour les cosmétiques
dits écologiques.
Nature & Progrès, Fédération internationale d’agricul-
ture biologique, dispose, quant à elle, de son propre
label. Il en est de même pour Ecocert, organisme de
contrôle et de certification.
Le label italien (figure 2) délivré par l’AIAB (Associazone
italiana per l’Agricoltura Biologica) est peu présent en
France5.
Enfin, NaTrue, groupement d’intérêt international
créé par des fabricants de cosmétiques naturels
et biologiques, s’est fixé comme but d’atteindre,
concernant les cosmétiques naturels et biologi-
ques, ainsi que les ingrédients qui les composent,
le niveau de qualité le plus élevé possible. Le label
qui en découle (figure 3) a vu le jour fin 2008. Il cor-
respond à trois niveaux de certification6 : * cosmé-
tique naturel, ** cosmétique naturel – en partie bio
– et *** cosmétique bio.
Quelques définitions
et éléments de législation
C’est en septembre 2000 que le Conseil de l’Europe
a défini un “cosmétique naturel” : tout produit se
compo sant de substances naturelles et élaboré dans
des conditions particulières. En effet, les ingrédients
doivent être obtenus et traités exclusivement au
moyen de méthodes physiques, telles que la centri-
fugation, la filtration, la distillation ou la percolation, et
de méthodes microbiologiques ou enzymatiques7.
Avant tout, ce sont des cosmétiques définis à l’arti-
cle L. 5131-1 du Code de la santé publique, comme
« toute substance ou préparation destinée à être mise
en contact avec les diverses parties superficielles du
corps humain, notamment l’épiderme, les systèmes
pileux et capillaire, les ongles, les lèvres et les organes
génitaux externes, ou avec les dents et les muqueu-
ses buccales, en vue, exclusivement ou principale-
ment, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier
l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état
ou de corriger les odeurs corporelles »8.
À ce titre, ils doivent répondre aux exigences de la
Directive 76/768/CEE modifiée en termes de formula-
tion, de production et de contrôle. En ce qui concerne
la formulation, des matières premières sont prohibées
(aconit, belladone, iode, sélénium…) alors que certai-
nes sont autorisées sous conditions (acide borique,
ammoniaque, hydroquinone…) et que d’autres, enfin,
sont utilisables sans restriction (glycérine, paraffine,
caféine…)9. La fabrication doit, quant à elle, se faire
dans le respect des Bonnes pratiques de fabrication
(BPF) qui font l’objet depuis peu de la norme ISO
22716
10
. Enfin, en matière de contrôle, la tolérance ne
peut plus être évaluée sur l’animal, et ce quel que soit
le produit, depuis l’entrée en vigueur de la Directive
2003/15/CE
11
. La mention « non testée sur animaux »,
très présente sur l’emballage des cosmétiques bio,
n’a donc pas lieu d’être et constitue une sorte de
tromperie vis-à-vis du consommateur. Un logo en
particulier, le leaping bunny ou lapin bondissant
(figure 4), est très souvent retrouvé12.
Selon le label, des listes restrictives de matières
premiè res sont établies. La charte Cosmébio impli-
que, par exemple, l’utilisation minimale de 95 %
d’ingré dients naturels ou d’origine naturelle. Le pro-
duit sera qualifié d’Éco s’il renferme au minimum 5 %
d’ingrédients issus de l’agriculture biologique et de
Bio s’il en contient au minimum 10 %.
Les référentiels interdisent, dans leur ensemble, les
PEG (dorénavant appelés macrogols), les silicones,
les dérivés issus de la pétrochimie tels que paraffine,
vaseline et paraffine liquide, nombre de conserva-
teurs comme les parabens ou le phénoxyéthanol, les
organismes génétiquement modifiés (OGM)…
Que contiennent les produits bio ?
Une analyse critique
Les cosmétiques bio pourraient donc être appelés
des “produits sans, sans, sans…” dont l’attrait est
entretenu par des peurs chez le consommateur vis-
à-vis des autres cosmétiques, en rapport notamment
avec l’utilisation de macrogols. Pourtant, aucune
étude sérieuse ne fait état de risque toxicologique
lié à leur utilisation. Le discrédit a été jeté sur eux à
la suite d’un amalgame fait avec certains éthers de
glycols ayant une toxicité pour la reproduction. Il est à
noter que les macrogols utilisés par l’industrie cosmé-
tique dite “conventionnelle” possèdent pour la plupart
une monographie à la Pharmacopée et qu’aucun ne
présente de risque pour la santé humaine. Il en est
de même pour la vaseline, la paraffine et la paraf-
fine liquide13, 14. Ces matières premières, constituées
d’hydrocarbures saturés, présentent la particularité
d’être totalement inertes et sans aucune pénétration
cutanée. Leur utilisation est donc sans danger.
Figure 1 : Principaux Ř
labels concernant
les cosmétiques bio.
Figure 2 : Ř
Label italien apposé
sur les cosmétiques bio.
Figure 3 : Le label Ř
NaTrue.
Figure 4 : Ř
Logo « Non testé
sur animaux » apposé
sur des cosmétiques bio.
© DR© DR© DR© DR
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Pour ce qui est des conservateurs, la polémique
concernant les parabens est née à la suite de la publi-
cation d’un article qui faisait état de leur présen ce
dans des biopsies de tumeurs mammaires15. Le rac-
courci parabens-cancer du sein était aisé. Tout le
monde s’accorde aujourd’hui à reconnaître de
nombreux biais à cette étude, mais le mal est fait
même si l’Agence française de sécurité sanitaire des
produits de santé (Afssaps) a mis en ligne une mise au
point concernant la sécurité d’emploi de ces conser-
vateurs. Le phénoxyéthanol a été victime, quant à lui,
de la campagne visant les éthers de glycols.
Face aux restrictions imposées par les chartes des
labels, les formulateurs de cosmétiques bio doivent
trouver des parades. Pour assurer la conservation des
produits, plusieurs stratégies peu satisfaisantes sont
utilisées. Un système enzymatique composé de lacto-
peroxydase et de glucose oxydase a tout d’abord été
proposé par extrapolation de l’usage qui en est fait
dans l’industrie agro-alimentaire16. Il n’existe, sur ce
point, aucun recul ni en matière d’efficacité dans les
milieux complexes que sont les cosmétiques ni en
matière de tolérance cutanéo muqueuse. On ne peut
que se féliciter du peu de succès qu’a rencontré cette
solution.
En revanche, l’usage de l’alcool éthylique et/ou d’huiles
essentielles est très prisé actuellement. Nombre
de produits bio renferment ainsi des quantités très
importantes d’éthanol comme le prouve la lecture de
la liste des ingrédients. Cependant, la question de la
sécurité d’emploi de l’éthanol utilisé quotidiennement
dans des formules topiques peut être posée. Il paraît
d’autant plus aberrant d’en retrouver dans un produit
solaire. Il est, en effet, avéré que l’éthanol potentialise
la pénétration transcutanée d’autres substances17, 18,
19, ce qui n’est pas souhaitable lorsqu’il est question
de protection solaire. Par ailleurs, son effet asséchant
n’est plus à démontrer20.
En ce qui concerne les huiles essentielles, leur poten-
tiel allergisant est bien connu21, 22, 23, 24, d’où les réser-
ves qu’il est possible d’avoir à leur sujet. Le légis-
lateur a d’ailleurs établi une liste de 26 allergènes
dont le nom doit figurer sur l’emballage (tableau 1)
si leur concentration est supérieure à 0,001 % dans
les produits non rincés et à 0,01 % dans les produits
rincés (Directive 2003/15/CE). Il est à noter que les
huiles essentielles de Citrus, très employées dans les
produits bio, contiennent divers allergènes de cette
liste, à savoir le limonène, le citral et le linalol25.
Les huiles essentielles peuvent, par ailleurs, être
respon sa bles de réactions de photosensibilisation.
Il est ainsi possible de citer le cas fort connu des
psora lènes contenus dans l’huile essentielle de ber-
gamote (Citrus aurantium ssp bergamia)26. Les cou-
marines présentes dans ces huiles essentielles font
d’ailleurs partie de la liste des substances interdites
par la législation cosmétique. L’hypéricine, compo-
sant retrouvé dans l’huile essentielle de diverses
espèces de millepertuis (Hypericum perforatum,
H. tomentosum)27, a fait l’objet de nombreuses
publications faisant état de son caractère phototoxi-
que
28, 29
. L’application topique d’une crème contenant
un composé photosensibilisant de façon concomit-
tante couplée à une exposition solaire se traduit par
l’apparition d’une brûlure intense30.
Par ailleurs, il convient d’être vigilant quant à l’utilisa-
tion de produits à base d’huiles essentielles chez la
femme enceinte ou allaitante, ainsi que chez le jeune
Tableau 1 : Liste des 26 allergènes devant figurer sur l’emballage
(Directive 2003/15/CE)
Nom français Nom INCI Nom français Nom INCI
Alcool amylcinnamique Amylcinnamyl alcohol Géraniol Geraniol
Alcool anisique Anise Alcohol Hydroxycitronellal Hydroxycitronellal
Alcool benzylique Benzyl Alcohol Isoeugénol Isoeugenol
Alcool cinnamique Cinnamyl Alcohol Isométhyl ionone Alpha Isomethyl Ionone
Aldéhyde amylcinnamique Amyl Cinnamal Lilial®Butylphenyl Methylpropional
Aldéhyde cinnamique Cinnamal Limonène Limonene
Aldéhyde hexylcinnamique Hexyl Cinnamal Linalol Linalool
Benzoate de benzyle Benzyl benzoate Lyral®Hydroxymethylpentylcyclohexe-
necarboxaldehyde
Cinnamate de benzyle Benzyl Cinnamate
Citral Citral Mousse de chêne Evernia Prunastri
Citronellol Citronellol Mousse d’arbre Evernia Furfuracea
Coumarine Coumarin Méthyl heptine carbonate Methyl 2-octynoate
Eugénol Eugenol Salicylate de benzyle Benzyl salicylate
Farnésol Farnesol
INCI : International Nomenclature of Cosmetic Ingredients.
© Fotolia.com/Mykhailo Orlov
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enfant au vu des restrictions émises en phytothérapie
(tableau 2).
Conclusion
Nature ne rime pas avec sécurité totale pour la santé
humaine, contrairement à ce que pense un certain nom-
bre de nos concitoyens. La littérature fourmille, en effet,
d’exemples démontrant qu’elle est loin d’être inoffensive
et que si elle permet l’élaboration de médicaments, elle
est également source de nombreux poisons. Socrate, en
son temps, en a subi les conséquences en absorbant de
la ciguë. Aujourd’hui, 5 % des intoxications recensées par
les centres anti poisons sont dues aux végétaux supé-
rieurs
31
. Ces derniers peuvent être consommés par erreur
(confusion entre la carotte sauvage et la ciguë, par exem-
ple)31 ou sciemment par un jeune enfant attiré par des
fruits appétissants (le nombre d’intoxications augmente
pendant la période de fructification automnale)32. Il faut
aussi se rappeler que les curares, les venins, l’amanitine
et molécules analogues n’ont pas attendu la chimie de
synthèse pour être nuisibles à l’homme. Ne nous laissons
donc pas endormir par le qualificatif de “naturel” attribué
à un cosmétique et n’opposons pas systématiquement
molécule naturelle et molécule de synthèse en termes de
tolérance et/ou d’efficacité.
Céline Couteau, Laurence Coiffard
MMS EA 2160, LPiC, Faculté de pharmacie, Université de Nantes (44)
laurence.coiffard@univ-nantes.fr
Tableau 2 : Quelques exemples de limitation d’emploi
des huiles essentielles
Huiles essentielles Contre-indications
Allium sativum Allaitement
Anethum graveolens Femme enceinte, jeune enfant
Angelica archangelica Femme enceinte
Ocimum basilicum Femme enceinte, allaitement
Anthemis nobilis Femme enceinte
Cinnamomum zelanicum Femme enceinte, allaitement
Cimicifuga racemosa Femme enceinte, allaitement
Curcuma longa Femme enceinte
Eucalyptus globulus Femme enceinte, allaitement, nourrisson, jeune enfant
Garcinia cambodgia Femme enceinte, allaitement
Juniperus communis Femme enceinte, allaitement
Humulus lupulus Femme enceinte
Lavandula angustifolia Femme enceinte
Mentha piperata Femme enceinte, jeune enfant
Achillea millefolium Femme enceinte
Melaleuca quinquenervia Femme enceinte, jeune enfant
Vinca minor Femme enceinte
Pinus sylvestris Femme enceinte, jeune enfant
Cinchona succirubra Femme enceinte
Rosmarinus officinalis Femme enceinte
Salvia officinalis Femme enceinte, allaitement
Thymus vulgaris Enfant
Source : Raynaud J. Prescription et conseil en Aromathérapie. Ed Tech & Doc, 2006.
Références bibliographiques
1. www.cosmebio.org/
2. www.natureetprogres.org
3. www.ecocert.fr
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6. www.natrue.fr/
7. www.coe.int
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9. Directive 76/768/CEE du Conseil, du 27 juillet 1976, concernant
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cosmétiques.
10. Norme NF EN ISO 22716. Bonnes pratiques de fabrication (BPF), janvier 2008.
11. Directive 2003/15/CE du Parlement européen et du Conseil du 27 février 2003
modifiant la Directive 76/768/CEE concernant le rapprochement des législations
des États membres relatives aux produits cosmétiques.
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Article
Study aims and methods A study was carried out in 2009 at the maternity unit of Nantes University Teaching Hospital on 550 mothers in order to gauge the opinion they had about personal hygiene and care products regularly used by pregnant women and on newborns. Results Among the women questioned, 81.1% questioned are worried about their environment and 76.7% feel they do not have enough information about the toxic substances that can be contained in cosmetics. Among the women, 93.8% want precaution to be used and that cosmetic product which contain ingredients that have not yet been proved to be totally harmless should be withdrawn from the market. Among the mothers, 65.3% would like to have information from health professionals during their stay at the maternity unit. Conclusion We have shown that there is no link between the age, the parity, the profession, the chosen method of feeding the newborn, taking part in birth preparation meetings, the type of medical monitoring during pregnancy and the perception of the level of information.
Article
Plants are responsible for 5% of the intoxications listed by Poison Centres. Among all plants considered to be toxic, some are really dangerous whereas others cause only minor troubles, mostly in the digestive sphere. In this contribution, we review the main symptoms possibly induced by plant ingestion and the possible therapeutic alternatives. We analyse about thirty plants selected because of their significant toxicity or because of the frequency of calls received in Poison Centres. The aim of this review is not to draw up an inventory of all toxic plants but to allow the practitioner to know the neurological or cardiac risks possibly related to the ingestion of plants.
Article
Article
Apiaceae family (formerly Umbelliferae) contains several highly toxic species, including Poison Hemlock (Conium maculatum), Water Hemlock (Cicuta virosa) and Hemlock Water Dropwort (Œnanthe crocata) which are the three main poisonous Apiaceae species growing in France. Thinking he was identifying wild carrots, an 11-year-old boy without previous history ingested the root from a wild Apiaceae. One hour later, he was confused, had drowsiness, headache as well as abdominal pain, vomiting and diarrhoea. Upon hospital admission, myosis, ophtalmoplegia and a moderate rhabdomyolysis were noted. The patient recovered after 24 h of symptomatic treatments. In this case, the description of the ingested plant allowed to identify the Apiaceae family but not the species involved. The geographical location (Southern France in a humid area), the clinical features and the aspect of the ingested root, with an orange secretion led to implicate Œnanthe crocata as the origin of this unusual poisoning.
Article
The essential oils obtained by hydrodistillation from the aerial parts of Tunisian native Hypericum perfoliatum L. (sect. Drosocarpium Spach.) and Hypericum tomentosum (sect. Adenosepalum Spach.) were analyzed by GC and GC–MS. Thirty-two compounds were identified in the essential oils of H. perfoliatum with α-pinene (13.1%), allo-aromadendrene (11.4%), germacrene-D (10.6%), n-octane (7.3%), α-selinene (6.5%) and β-selinene (5.5%) as main constituents. Sixty-seven components were identified in the oil of H. tomentosum with menthone (17.0%), n-octane (9.9%), β-caryophyllene (5.3%), α-pinene (5.2%), lauric acid (4.1%) and β-pinene (3.7%) as the most abundant components. Both oils were characterized by the presence of many components which could have numerous applications in food, pharmaceutical and perfume industries.
Article
The antimicrobial properties of essential oils (EOs) have been recognised for centuries and, with growing demand from changes in legislation, consumer trends and increasing isolation of antibiotic resistant pathogens, alternatives to chemical-based bactericides need to be found. Citrus oils not only lend themselves to use in food but also are generally recognised as safe (GRAS) and have been found to be inhibitory both in direct oil and vapour form against a range of both Gram-positive and Gram-negative bacteria. This group of oils may provide the natural antimicrobials that the food industry requires to fulfil both its requirements and those of the consumer.
Article
Skin permeation of drugs from ethanol-water mixed systems was evaluated by the hydrodynamic pore theory. Two model drugs of similar molecule size and different polarities, isosorbide dinitrate (ISDN) and antipyrine (ANP) were used, and the relationship between drug clearance and solvent flux through excised hairless rat skin was investigated with a variety of ethanol concentrations (20–100%) in water to calculate the reflection coefficient (δ) of the drugs to the skin. The ISDN clearance was independent of the solvent flux at 20% ethanol, but was dependent on the flux at more than 40% ethanol. Linear relationships were obtained between the ANP clearance and the solvent flux at all ethanol concentrations. These results suggest high contribution of convective flow with the solvent to the total skin permeability of both drugs. Skin must be delipidized by a high concentration of ethanol in water, thus the barrier function of the stratum corneum to overall permeation of the drugs was reduced. The apparent pore radius of skin estimated from the δ value of ANP differed according to the ratio of ethanol and water in the systems: 100% ethanol was maximum (1.89 ± 1.24 nm) followed by 0% ethanol (0.98 ± 0.60 nm) and the mixed solutions had a mean value of 0.42-0.50 nm.
Article
A bartender with hand dermatitis had allergic contact sensitivity to the skin of lemon, lime, and orange but not to their juices. Although most reported cases of citrus peel allergy are due to d-limonene, for our patient, reactions to patch tests for geraniol and citral, two minor components of citrus peel oil, were positive, whereas those for d-limonene were negative. Contact allergy to citrus peel oil should be considered in patients with hand dermatitis who are occupationally exposed to citrus fruits.