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ARTICLE DE SYNTHÈSE / REVIEW ARTICLE
Le modèle transthéorique : description, intérêts et application
dans la motivation à l’activité physique auprès de populations
en surcharge pondérale
The transtheoretical model: description, interests and application in the motivation to physical
activity among population with overweight and obesity
A. J. Romain · G. Chevance · J. Caudroit · P. Bernard
© Lavoisier SAS 2015
Résumé La surcharge pondérale, véritable fléau mondial en
expansion, est souvent associée à une mauvaise alimentation
et à un manque d’activité physique (AP). La modification
thérapeutique de ces deux comportements de santé constitue
alors une pierre angulaire de la gestion de la surcharge pon-
dérale. Cependant, il s’avère extrêmement difficile de cons-
truire des programmes ayant pour but de motiver à l’AP et,
ainsi, d’augmenter le niveau de pratique. Des modèles de
motivation et de changement de comportement ont ainsi
été élaborés afin d’identifier les processus psychologiques
permettant d’aider les individus à changer leur conduite de
santé. Parmi ces modèles, nous avons voulu présenter et
décrire un modèle en particulier le modèle transthéorique,
tout en expliquant comment l’utiliser dans la construction
d’intervention d’éducation thérapeutique ayant pour but de
motiver à la pratique d’AP chez des personnes en surcharge
pondérale.
Mots clés Obésité · Modèle transthéorique · Activité
physique · Education thérapeutique
Abstract Overweight and obesity are a worldwide burden
still in expansion and are often related to an inappropriate
nutrition and a lack of physical activity (PA). The therapeutic
lifestyle change of these behaviours constitutes a corners-
tone in the management of weight problem. However, it
appears difficult to realize programme with the goal to moti-
vate to PA, and consequently, to increase its levels of prac-
tice. Models of motivation and behaviour change have been
elaborated to help people in their lifestyle behaviour change.
Among these models, we wanted to introduce, describe a
model of motivation and behaviour change: the transtheore-
tical model. Furthermore, we explained how to handle it in
order to build therapeutics education interventions to moti-
vate the practice of PA among persons with overweight and
obesity.
Keywords Obesity · Transtheoretical model · Physical
activity · Therapeutic education
Introduction
La question de l’éducation thérapeutique du patient (ETP) à
destination des personnes en surcharge pondérale a fait
l’objet d’un intérêt croissant ces dernières années [1]. Une
interrogation récurrente, dans la modification thérapeutique
du mode de vie, est celle de la pratique d’une activité phy-
sique (AP). En effet, au delà des faibles taux de pratique
observés, la construction de programmes de promotion de
l’AP peut s’avérer compliquée et renvoie à des préoccupa-
tions motivationnelles qu’il n’est pas toujours évident
d’aborder. A ce titre, il nous semblait intéressant de proposer
une approche basée sur l’utilisation d’un modèle théorique
A. J. Romain (*)
Centre de Recherche du CHU de Montréal (CRCHUM),
H2X 0A9 Montréal, Québec, Canada
e-mail : Romain.aj@gmail.com
G. Chevance
EA 4556, Laboratoire Epsylon : dynamique des capacités
humaines et des conduites de santé. Université de Montpellier,
34000 Montpellier, France
J. Caudroit
Laboratoire CRIS, Université Claude Bernard Lyon 1,
69622 Villeurbanne, France
P. Bernard
Centre de recherche du CHU du Québec, G1R 2J6 Québec,
Québec, Canada
Centre de recherche sur le cancer, Université de Laval,
G1R 2J6 Québec, Québec, Canada
École de Psychologie, Université Laval, G1V 0A6 Québec,
Québec, Canada
Obésité
DOI 10.1007/s11690-015-0504-7
lié à la médecine comportementale afin d’aider à la construc-
tion de programmes en AP à destination des personnes en
surcharge pondérale.
Bien que les effets de l’AP soient largement décrits chez
cette population et ce dans des domaines tels que le maintien
ou la perte de poids, la gestion de l’appétit, ou encore la
qualité de vie [2–5], on estime à 5% le nombre de ces per-
sonnes atteignant 60 minutes d’AP quotidienne [6]. De plus,
il a été rapporté que jusqu’à 70% des personnes en sur-
charge pondérale ne pratiquaient pas et n’avaient pas d’in-
tention immédiate de pratiquer une AP de façon régulière
[7]. Enfin, le taux d’abandon observé au cours d’un pro-
gramme de gestion du poids incluant l’AP oscille entre
10 et 80% [8]. Ces difficultés rapportées dans la littérature
peuvent s’expliquer par la nature complexe de ce compor-
tement. En effet, l’AP se distingue des autres comporte-
ments de santé à cause de certaines de ses caractéristiques.
Comparativement à d’autres conduites de santé, l’AP est
premièrement un comportement d’adoption (à l’inverse
du tabac par exemple qui est un comportement de perte,
d’arrêt). Deuxièmement, c’est un comportement dont on
recherche la présence (à l’inverse des comportements liés
aux addictions) car on veut que les participants fassent de
l’AP régulièrement. Troisièmement, l’AP est un comporte-
ment non nécessaire à la survie (e.g., comparativement à
l’alimentation). Quatrièmement, l’AP requiert de l’organisa-
tion pour être mise en œuvre (e.g., comparativement au
tabac) car elle nécessite des vêtements et chaussures adé-
quats, des plages horaires adaptées à la vie quotidienne,
une connaissance des endroits propices à sa pratique et
souvent une planification au préalable. Enfin, l’AP est un
comportement qui ne se satisfait pas d’une décision unique
car il doit être répété (e.g., à l’inverse des dépistages du
cancer) [9]. Ces cinq caractéristiques décrivent donc à quel
point l’AP est un comportement complexe qu’il est difficile
d’initier et de maintenir sur une base régulière.
Au vu de ces éléments, des modèles en psychologie de la
santé ont été élaborés afin de mieux comprendre les méca-
nismes motivationnels sous-jacents à l’adoption d’une AP.
Ainsi, nous nous sommes focalisés sur un modèle de chan-
gement de comportement en particulier, le modèle transthéo-
rique (TTM) développé par Prochaska & DiClemente [10].
Le TTM bénéficie d’un intérêt croissant dans divers
domaines et populations [11–15]. Cependant, bien que les
interventions basées sur le TTM augmentent le niveau
d’AP [16], peu d’études décrivant ces interventions sont dis-
ponibles et elles ne sont pas ciblées sur les personnes en
surcharge pondérale [16]. Dans le domaine de la surcharge
pondérale, il n’existe qu’une revue systématique (incluant
cinq études) de type Cochrane [17] qui conclue à l’efficacité
de ces interventions pour la gestion pondérale, la modifica-
tion de l’AP et l’alimentation. Toutefois, les effets sur le long
terme divergeaient.
L’objectif principal de cet article est donc de décrire le
TTM et son application dans le domaine de l’AP.
En complément, de nombreux cliniciens ne semblent pas
avoir, connaitre, où ne savent pas utiliser, les outils disponi-
bles pouvant aider au conseil et à la motivation à l’AP
[18,19] ce qui ne facilite pas l’accompagnement ou la mise
en action des individus. Ces observations peuvent expliquer
pourquoi jusqu’à 65% des soignants pensent que les indivi-
dus ne peuvent pas changer [20,21]. Par conséquent, cet arti-
cle a également pour but de montrer l’utilité du TTM aux
professionnels de la santé dans l’élaboration et la réalisation
d’interventions en AP dans le cadre de l’ETP.
Le modèle transthéorique
Le TTM [10] est un modèle intégratif de changement de
comportement conçu en prenant des composantes psycholo-
giques issues de plusieurs théories sociocognitives dans le
but de mieux appréhender les comportements de santé. Un
des fondements attenant à la construction du TTM est qu’au-
cune théorie ne peut expliquer, seule, la complexité du com-
portement humain. De ce fait, le TTM en devient attrayant,
du moins lorsqu’il est utilisé dans son intégralité. En effet, le
TTM se base sur plusieurs composantes dont certaines sont
le plus souvent ignorées, ce qui lui a souvent valu cette
nomination erronée de “modèle des stades de changement”.
Ces composantes sont respectivement au nombre de quatre :
les stades de changement, la balance décisionnelle, le senti-
ment d’efficacité personnelle et surtout les processus de
changement.
Les stades de changement représentent la partie motiva-
tionnelle la plus populaire, la plus descriptive, et certaine-
ment la plus facile d’utilisation du TTM. Ces stades sont
au nombre de 5 que sont la précontemplation, la contempla-
tion, la préparation, l’action et le maintien. Ils expliquent où
se situe l’individu en termes d’intentions/motivation.
Au stade de précontemplation, les individus n’ont
aucune intention de modifier leur comportement dans les
prochains mois. Ils ne perçoivent aucun bénéfice à modifier
leur comportement et n’ont, souvent, pas conscience des
effets bénéfiques sur leur santé des comportements à adopter
et/ou des effets néfastes des comportements à limiter ou à
arrêter [20]. Ce manque de prise de conscience est souvent
dû, soit à de l’ignorance, soit à un déni, ou encore à un
manque d’envie suite à des échecs répétés. Au stade de
contemplation, les individus ont souvent conscience de leur
problématique de santé, ainsi que de ses conséquences et
déclarent avoir l’intention de modifier leur comportement
mais d’ici les six prochains mois. Ce stade est souvent asso-
cié à la procrastination car ce sont des sujets qui ont souvent
tendance à reporter la mise en place des modifications qu’ils
voudraient effectuer. Le troisième stade est celui de la
2 Obésité
préparation. Dans ce stade, les individus ont formulé une
intention de modifier leur comportement dans les 30 pro-
chains jours. Ces individus sont souvent à la recherche de
conseils appropriés permettant une mise en œuvre des modi-
fications souhaitées. Le quatrième stade est celui d’action et
correspond au moment où le changement a été effectué il y a
moins de 6 mois. Ce stade est le plus sujet aux arrêts parce
que les effets de la modification comportementale sont peu
perceptibles. Enfin, le dernier stade est celui de maintien et
correspond au moment où les individus ont modifié leur
comportement depuis plus de 6 mois.
Si toutefois les stades de changement sont d’un abord
facile, il est bon de rappeler que leur vocation première n’est
pas de guider des interventions car ils sont relativement sta-
tiques et la progression entre ces derniers est surtout associée
aux médiateurs du modèle transthéorique et plus particuliè-
rement, les processus de changement.
Les médiateurs du changement
dans le modèle transthéorique
La balance décisionnelle représente les avantages et incon-
vénients liés au changement de comportement. Les avantages
(e.g., avoir plus d’énergie après la pratique d’AP) sont les
éléments qui permettent la progression du comportement
alors que les inconvénients (e.g., la pratique d’AP prendrait
trop de temps) sont les éléments qui favorisent l’arrêt du
comportement. La balance décisionnelle est souvent associée
àl’absence d’action ou de l’immobilisme dans les premiers
stades de changement. En effet, une perception plus élevée
des inconvénients au prorata des avantages ne permet pas de
modifier un comportement car l’intérêt n’en est pas ressenti
par l’individu ce qui entraine une absence, ou de faibles
intentions de pratique. De même, une balance décisionnelle
àl’équilibre, avec autant d’inconvénients que de bénéfices,
favorise l’immobilisme par manque de perception des béné-
fices supplémentaires qui pourraient être liés au fait de chan-
ger son comportement. A ce titre, il est intéressant de noter
que les individus ne pratiquant pas d’AP perçoivent plus faci-
lement les raisons qui la réfrène que les avantages [22].
Une autre dimension essentielle du TTM est le sentiment
d’efficacité personnelle, qui est défini comme étant la
confiance dans ses capacités à mener à bien une action
[23]. Le sentiment d’efficacité personnelle est un fort prédic-
teur de l’engagement ou de l’arrêt d’un comportement et est
inclus dans le TTM notamment via les attentes d’auto-
efficacité qui renvoient au niveau selon lequel une personne
se pense capable d’effectuer un comportement en présence
de contraintes favorisant l’inaction (e.g., avoir confiance
dans ses capacités à faire de l’AP quand on est fatigué, quand
il fait mauvais temps). Ce sentiment d’efficacité personnelle
se module par quatre sources que sont les expériences de
maitrise (réalisation de l’AP), la vicariance (observer des
actions/séances d’AP réalisées par des pairs), la persuasion
verbale (utilisation du langage pour aider à mobiliser les res-
sources existantes) et le ressenti des états physiologiques et
affectifs [23].
La dernière composante du TTM est représentée par les
processus de changement qui sont les stratégies utilisées
(ou à utiliser) pour modifier le comportement. Ils sont, en
théorie, la base de toute intervention utilisant le TTM et sont
postulés comme étant les principaux mécanismes explicatifs
de la transition à travers les stades de changement. Les pro-
cessus de changement sont, historiquement, au nombre de
10 séparés en 2 catégories que sont les processus expérien-
tiels et les processus comportementaux (Tableau 1) [10].
Les processus expérientiels sont définis comme étant les per-
ceptions et expériences qu’al’individu de lui et de son envi-
ronnement en lien avec le comportement. Les processus
comportementaux sont les stratégies utilisées afin de modi-
fier l’environnement pour aider à changer le comportement.
De nombreuses études ont montré que ces deux types de pro-
cessus étaient nécessaires afin d’aider à modifier le compor-
tement [24–26]. La description des processus de changement
ainsi que les stratégies pouvant être utilisées pour les activer
ont été décrites précédemment [27] et sont reprises dans le
tableau 1.
Les stades de changement : que peut-on
attendre d’eux ?
Une des particularités du TTM, et plus particulièrement
celle des stades de changement, est de « catégoriser » les
individus en divers stades en fonction de leurs liens avec le
comportement. C’est d’ailleurs cette classification qui lui a
valu de nombreuses critiques [28], notamment celle d’être
un modèle strictement descriptif. Toutefois, ces stades peu-
vent avoir une utilité en clinique ainsi que dans le domaine
de la recherche.
Concernant la répartition entre les stades de changement à
l’AP (30 minutes par session et au moins 4 jours par
semaine), en population générale (cliniques et non clini-
ques), Nigg et al. [29] (2005) ont montré que 5% des indi-
vidus se situent en précontemplation, 10% en contemplation,
40% en préparation, 10% en action et 35% en maintien.
Néanmoins, Kearney et al. [30] (1999) soulignent que 46%
et 9% des personnes en surpoids, puis 52% et 10% des per-
sonnes en situation d’obésité sont respectivement en précon-
templation/contemplation et préparation.
De plus, les stades de changement ont permis de mettre en
exergue qu’il existe des personnes qui consultent des profes-
sionnels de santé sans motivation immédiate à modifier leur
comportement d’AP. Il s’agit typiquement des personnes qui
sont dans le stade de précontemplation et elles représentent
Obésité 3
entre 3 à 6% de celles consultant pour des problématiques
pondérales en centres spécialisés [31,32]. Ces résultats sou-
lignent la nécessité d’une adaptation des interventions.
Une autre application des stades de changement concerne
la mesure de l’AP. En effet, les stades de changement ne
servent pas uniquement à observer une évolution des diffé-
rents médiateurs. Du fait des corrélations avec l’AP auto-
rapportée (questionnaire) ou objective (accéléromètre) [33–
35], les stades de changement permettent également de ren-
seigner sur le niveau d’AP pratiquée puisque l’on trouve les
niveaux les plus élevés d’AP chez les individus dans les
stades d’action et de maintien. Cette seconde application
permettrait aux professionnels ayant des difficultés dans
l’évaluation de l’AP d’utiliser la mesure des stades de chan-
gement sans mesure directe du comportement.
A ce jour, les stades de changement restent le construit sur
lequel la majorité des interventions fondées sur le TTM sont
élaborées. Or, il apparaît que cette stratégie de construction
d’interventions ne majore pas l’efficacité de celles-ci (résul-
tats personnels) d’où la nécessité d’avoir un recours aux pro-
cessus de changement et leurs capacités explicatives.
Les processus de changement : cette partie
oubliée du modèle transthéorique pourtant
utile en éducation thérapeutique
Initialement conceptualisés comme en interaction avec
les stades de changement, les processus de changement
(tableau 1) évoluent positivement (en taille d’effets) avec
Tableau 1 Processus de changement, leurs descriptions et les stratégies pour les activer.
Processus
de changement
Description Stratégies
Expérientiels
Prise de conscience Efforts réalisés par l’individu pour rechercher
des informations sur le comportement
Fournir des informations au sujet de l’AP,
ses bénéfices ainsi que les risques liés à l’inactivité
Réaction émotionnelle Aspects affectifs liés au changement
de comportement
Feed-back en ce qui concerne les conséquences
de l’inactivité physique, jeu de rôle
Auto-réévaluation Réévaluation cognitive et affective des valeurs que
l’individu a de lui par rapport au comportement
Clarification des valeurs de l’individu au regard
de l’inactivité physique
Réévaluation
environnementale
Évaluation par l’individu de son comportement
et des conséquences de son comportement
sur son environnement physique et social
Encourager les réflexions au sujet
du comportement d’inactivité physique, comment
il affecte la vie de l’individu et comment il pourrait
être modifié
Libération sociale Reconnaissance du fait que les normes sociales
actuelles encouragent les individus à aller vers
des modes de vie plus actifs
Permettre aux individus de constater
des campagnes de santé publique. Discuter de ces
campagnes.
Montrer des alternatives et opportunités existantes
par rapport au comportement problématique
Comportementaux
Auto-libération S’engager à modifier son comportement et croire
en ses capacités à pouvoir effectuer cet engagement
Stratégies de fixation de but
Créer des plans d’AP
Relations d’aide Utiliser le support d’autrui significatif (famille, ami
(e)s, docteurs) pour modifier le comportement
Lister les personnes qui peuvent les encourager,
et être sources de support dans la pratique d’AP
Contre-conditionnement Substitution du comportement problématique
par un autre comportement plus sain
Identifier les situations menant à des moments
de sédentarité.
Établir différents scénarios qui pourront permettre
l’intégration de l’AP
Gestion
des renforcements
User du renforcement et de systèmes de récompense
pour renforcer le comportement positif
Établir une liste de récompenses associées
àl’atteinte de buts liée à l’AP
Contrôle des stimuli Modifier l’environnement pour encourager
le comportement positif
Montrer, afficher, coller des images, des messages,
des notes encourageant à la pratique d’AP
AP : activité physique.
4 Obésité
l’avancée des stades (Fig. 1). Les études transversales rap-
portent que les individus dans les stades de changement de
pré-action (précontemplation, contemplation, préparation)
ont une plus faible utilisation de tous les processus de chan-
gement (expérientiels et comportementaux) comparative-
ment aux individus situés dans les stades de changement
de post-action (action, maintien) [24,36,37] (Fig. 1). Plus
récemment, une augmentation de l’utilisation des processus
de changement a été associée à l’augmentation de l’AP à
long terme en population générale [38] et clinique [25,39].
Dans le domaine de la surcharge pondérale, plusieurs
études ont examiné le rôle des processus de changement
dans le maintien d’un niveau d’AP suffisant et la stabilisa-
tion de la perte de poids. Gallagher et al. [40] ont montré, à la
suite d’une prise en charge multidisciplinaire de 6 mois chez
des femmes en surpoids, qu’une perte de poids supérieure ou
égale à 10% était associée aux scores les plus élevés de pro-
cessus de changement comportementaux. Dans la continuité,
celles ayant une pratique d’AP supérieure à 200 minutes
hebdomadaires avaient une plus importante utilisation des
processus de changement comportementaux que celles pra-
tiquant moins de 200 minutes.
Une étude ciblant un programme d’ETP corrobore les
résultats de la recherche précédente en montrant que la perte
de poids observée (-5 kg) était prédite par des processus de
changement comportementaux et que la transition entre les
stades de changement (par rapport à l’AP) était plus forte-
ment liée aux processus comportementaux [42].
Dans la continuité, en utilisant des consultations d’AP de
30 minutes basées sur le TTM, Kirk et al. [26,42] ont décrit,
auprès de sujets en surcharge pondérale avec un diabète de
type 2, une augmentation de 28% du niveau d’AP (contre
une diminution de 12% pour le groupe contrôle). Cette aug-
mentation était parallèlement associée à une plus grande uti-
lisation des deux catégories de processus de changement
(expérientiels et comportementaux) par rapport au groupe
contrôle chez qui une baisse de ces processus a été notée.
Ces résultats ont été confirmés par Riebe et al. qui soulignent
un maintien de l’AP 18 mois post-intervention associé à des
niveaux élevés de processus de changement comportemen-
taux et expérientiels [43].
Néanmoins, et a contrario des précédents résultats, les
processus de changement expérientiels ont été associés, à
une occasion, au maintien de la perte de poids 6 mois post-
intervention [44]. Toutefois, c’est une baisse des processus
de changement expérientiels qui a été observée. Donc moins
les sujets réfléchissaient à l’AP et à son rôle, plus ils aug-
mentaient leur AP et maximisaient leur perte de poids. Cet
effet suppresseur pourrait s’expliquer par le fait qu’il ne soit
donc pas strictement nécessaire d’intérioriser l’intérêt de
l’AP pour la pratiquer.
En conclusion, alors que les processus de changement
sont très importants dans le TTM, ils demeurent largement
sous-utilisés. Il conviendrait donc dans le futur d’avoir un
recours plus fréquents aux processus de changement, plus
spécifiquement les processus comportementaux mais sans
négliger les processus expérientiels, lors de la construction
de programme d’AP afin de mieux diriger les interventions
visant à modifier le comportement.
Conseils pour motiver à l’activité physique
Prérequis à la construction de programme en activité
physique
Le simple fait d’informer un individu sur les risques qu’il
encourt à rester inactif, notamment en lui expliquant que
son inactivité pourrait augmenter la probabilité de dévelop-
per une pathologie, est rarement suffisant pour déclencher
des intentions de changer de comportement [45,46]. Cette
stratégie visant à argumenter sur les répercussions sur la
santé de l’inactivité peut avoir pour conséquence une dimi-
nution des intentions de changer ainsi que sur la pratique
d’AP [46,47]. Le résultat est par ailleurs le même sur les
autres comportements (e.g., alimentation, tabac) [46,48].
De même, remettre exclusivement des brochures sans autre
accompagnement, ou intervention motivationnelle, ne favo-
rise pas la modification significative du comportement [49].
Puis, rester au stade de la simple formulation d’intentions
(e.g., oui docteur, je ferai de l’AP la semaine prochaine)
n’assure guère plus une modification du comportement [50].
De plus, il apparaît primordial de souligner que la forma-
tion d’habitude, notamment en termes d’AP, demeure une
entreprise compliquée. Ainsi, quand le fait de boire un verre
d’eau devient une « habitude » en moins de 20 jours, mar-
cher 10 minutes après la prise du petit-déjeuner le devient en
60 jours, et effectuer 15 minutes d’AP avant le diner n’est
toujours pas une habitude au bout de 85 jours [51]. De ce
fait, les requêtes ou les discours alarmistes, pouvant être faits
par un professionnel de santé, mènent le plus souvent à des
impasses envers la personne en surcharge pondérale qui se
Fig. 1 Relations schématisées entre stades de changement et pro-
cessus de changement dans le domaine du tabac (figure de gau-
che) et dans le domaine de l’AP (figure de droite) ; PC : Précon-
templation ; C : Contemplation ; P : Preparation ; A : Action ;
M : Maintien
Obésité 5
considère victime d’incompréhension amenant une diminu-
tion de son sentiment d’efficacité personnelle à s’engager
dans une AP. Cette incompréhension, bien que réciproque,
est souvent exacerbée parce que les professionnels de santé
éprouvent des difficultés dans la gestion de l’AP notamment
dans le domaine de la surcharge pondérale [18,19,21].
Il peut s’avérer utile de souligner que, dans un contexte de
changement de comportement, c’est bien le patient qui sait
ce qu’il veut, et peut, changer et que le professionnel est là
pour fournir les outils pouvant mener au résultat escompté.
Un objectif de motivation à l’AP devrait commencer par
définir les attentes de la personne impliquée. Il convient
donc que le professionnel s’adapte à la demande de la per-
sonne qu’il a en face de lui en employant, comme souvent
mentionné, un questionnement servant à guider un entretien
plutôt qu’à le diriger [45] afin de favoriser le sentiment d’au-
tonomie (e.g., avoir l’impression d’être à l’initiative de ses
actions).
Quels processus de changement pour motiver
à la pratique d’activité physique ?
S’il a été montré que les processus de changement (tableau 1)
aident à la modification du comportement, le choix des pro-
cessus à utiliser au cours d’une intervention pose question.
Toutefois, à l’heure actuelle, il demeure encore compliqué
d’aider à la sélection des processus de changement les plus
appropriés bien qu’il existe des éléments pouvant concourir
à la réponse.
Dans un premier temps, si les deux natures de processus
semblent associées au changement de comportement, il
apparait que les processus comportementaux ont une asso-
ciation plus consistante avec l’AP de façon générale avec des
tailles d’effets souvent plus élevées (Fig. 1). Cette observa-
tion est corroborée par une revue de littérature systématique
montrant que les processus comportementaux sont, indépen-
damment de toute intervention, beaucoup plus associés à
l’adoption d’une AP [38], ainsi que par une étude interven-
tionnelle montrant que ces derniers sont des mécanismes
explicatifs constants de l’adhésion à des programmes d’AP
[52]. Ces associations peuvent notamment s’expliquer par le
fait que s’il est important de comprendre l’intérêt de l’AP
vis-à-vis de soi (processus expérientiels), il demeure surtout
essentiel de comprendre comment modifier son environne-
ment (processus comportementaux) afin de favoriser la pra-
tique d’AP. Une première stratégie serait donc de préféren-
tiellement commencer par axer les interventions sur les
stratégies comportementales sans pour autant négliger les
expérientielles.
Puis, un second aspect d’importance concerne le nombre
de processus de changement que l’on peut chercher à activer
pour aider à la modification de comportement. A notre
connaissance, deux études traitent du sujet et arrivent à des
conclusions similaires avec d’un côté des sujets ayant un
diabète suivi dans un réseau de santé, et de l’autre, des sujets
nouvellement diagnostiqués comme ayant un diabète de type
2. Les résultats montrent que les personnes qui répondent le
mieux au programme d’AP, ainsi que celles qui perdent le
plus de poids sont celles qui ont activé un plus grand nombre
de stratégies de changement [53,54]. L’analyse statistique
des tailles d’effets a également permis de montrer qu’elles
étaient similaires que ce soit pour la nature (expérientielles/
comportementales) ou le nombre de stratégies utilisées (le
maximum pouvant être dix) [54].
En conclusion, en termes d’intervention, il semble donc
important de favoriser tant le nombre de stratégies que leur
nature en privilégiant les processus comportementaux.
Le modèle transthéorique dans l’activité physique :
ateliers de groupe ou sessions individuelles ?
Dans le cadre de la motivation à l’AP, l’atelier peut s’effec-
tuer en groupe afin de favoriser le sentiment d’efficacité per-
sonnelle de par la persuasion verbale provenant des pairs ou
de façon individuelle de par le jugement des états affectifs et
psychologiques et la persuasion verbale en interaction avec
l’intervenant. Les interventions seront donc distinguées en
conséquence.
C’est lors d’ateliers de groupe que l’on se rend compte de
la limite d’application des stades de changement car il est
irréalisable de cibler une intervention par participant en fonc-
tion de son appartenance à un stade. Le cadre fourni par le
TTM permet d’en intégrer ses différentes composantes
lorsque l’atelier est dispensé. Outre fournir des informations,
l’objectif d’un atelier de motivation à l’AP sera de jouer
habilement sur ces composantes. Ainsi la balance décision-
nelle peut être intégrée en demandant aux participants de
décliner les avantages ou les inconvénients qu’ils ont à la
pratique d’AP avec pour objectif de favoriser les relations
entre participants et professionnels de santé (sentiment d’ef-
ficacité personnelle) tout en laissant la possibilité d’émer-
gence de résolution de problèmes (processus de change-
ment). Les processus de changement seront également
intégrés au fur et à mesure de l’avancement de l’atelier
pour montrer aux participants qu’il existe différentes façons
d’arriver à un objectif final qu’est l’AP.
Quand la motivation à l’AP s’effectue de façon indivi-
duelle, le TTM se révèle plus facile d’application. Dans cette
configuration, au-delà du fait de repérer dans quel stade de
changement se situe le patient, l’objectif de l’entretien est
d’identifier les éléments liés au TTM qui ne sont pas effectifs
chez le participant afin d’axer l’intervention dessus. Pour les
processus de changement, l’utilisation de questionnaires
validés en français [32,55] permet de savoir quels sont ceux
qui sont activés (ceux ayant les plus grands scores) et ceux
qui ne le sont pas.
6 Obésité
Sur une durée équivalente à 30 minutes, il est possible de
couvrir les différents éléments qui font traits au TTM afin
d’orienter la discussion en conséquence [56]. La balance
décisionnelle servira à rechercher la présence d’immobi-
lisme, le sentiment d’efficacité personnelle permettra d’aider
à résoudre la présence des barrières à la pratique d’AP et les
processus de changement serviront à orienter les stratégies à
mettre en place pour aider à débuter une AP (ou éviter son
arrêt). Le choix des stratégies à appliquer sera essentielle-
ment dépendant du participant, de ses besoins et de sa moti-
vation. En fonction du « niveau » motivationnel, l’objectif
sera alors de favoriser la création d’intentions spécifiques,
d’accompagner dans la création d’un plan de mise en place
de l’AP ou de prévenir l’arrêt de l’AP.
En d’autres termes, chez une personne en précontempla-
tion, la priorité ne sera pas de lui proposer des plans d’AP
mais de favoriser la création d’intentions. Pour une personne
en préparation, l’objectif principal sera moins de la convain-
cre des bienfaits de l’AP que de l’aider à monter un plan
d’AP. Pour les personnes en action et maintien, il faudra
surtout favoriser les modifications de l’environnement afin
de pérenniser le comportement et prévenir la rechute.
Conclusion
L’objectif du présent article était de décrire le TTM, son
fonctionnement, ainsi que ses applications dans le domaine
de l’AP auprès de personnes en surcharge pondérale. Nous
avons souligné que le TTM était prometteur si celui-ci était
utilisé dans son intégralité donc avec toutes ses dimen-
sions et non pas uniquement les stades de changement. Plus
particulièrement, nous avons abordé le rôle des processus de
changement dans la modification comportementale ou
encore lors de consultations d’AP. Ces derniers ont été inté-
grés afin d’orienter des stratégies d’intervention et sont donc
des outils pratiques et essentiels dans la construction de pro-
grammes d’ETP destinés à l’AP.
Cette perspective est d’autant plus intéressante, dans le
domaine de la surcharge pondérale, que l’on sait que la
modification d’un comportement (e.g., AP), peut entrainer,
par un phénomène de co-action, la modification d’un autre
comportement (e.g., alimentation) [57].
Ainsi, une implémentation basée sur les éléments du
TTM (balance décisionnelle, sentiment d’efficacité person-
nelle, processus de changement) avec un intervenant capable
de décrire les concepts qu’il a volontairement voulu acti-
ver représente un certain enjeu dans la construction de pro-
grammes afin de favoriser la réplication des programmes
fructueux.
Ces observations soulèvent indubitablement la question
de la formation. En effet, quel corps de métier peut être
légitime dans le conseil à l’AP ainsi que l’utilisation des
modèles théoriques ? Quel niveau de formation est néces-
saire pour s’avérer spécialiste du changement de comporte-
ment ? Comment peut-on s’assurer que les interventions
soient bien ancrées théoriquement? Dans d’autres systè-
mes de fonctionnement, le conseil à l’AP est dispensé
par de multiples corps de métiers après formation sur ces
théories motivationnelles, et leur implémentation de façon
concrète [58].
Le changement de comportement étant une discipline à
part ayant fait ses preuves, un recours plus systématique à
la médecine comportementale serait un plus pour mieux
orienter nos futures interventions notamment dans le cadre
des maladies chroniques.
Remerciements AJR et PB sont récipiendaires d’une bourse
post-doctorale du Fonds de Recherche du Québec en Santé
(FRQS). PB est également récipiendaire d’une bourse post-
doctorale du Programme Psychosocial Oncology Research
Training. GC est récipiendaire d’une bourse CIFRE.
Liens d’intérêts : les auteurs declarent ne pas avoir de liens
d’intérêts
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