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Abstract and Figures

Introduction: Vascular anomalies, which are erroneously categorized under the term angiomas, are a highly heterogeneous group of lesions that are poorly understood and affect a mean of 5 to 10 % of children. The fortuitous discovery of propranolol's efficacy in one of these entities has made them a topical issue. Objectives: The paper's main objective is to inform family doctors of the various types of vascular anomalies, clarify their classification, and provide a common terminology. Its secondary objective is to provide a decision tree that enables primary care doctors to avoid diagnostic pitfalls, successfully detect cases, and optimize management. Methods: Systematic review. Conclusions: According to a recent study, 71,3 % of publications use the term hemangioma erroneously, regardless of the authors' field. The key for family doctors is to use one international classification only, that of the International Society for the Study of Vascular Anomalies (ISSVA), in order to facilitate management and comprehension between the different healthcare levels. The diagnosis of vascular anomalies is clinical in 90 % of cases, so all family doctors can, whilst using a decision tree, diagnose a vascular anomaly and refer only those that are complex for specialist care. The most common vascular anomaly is infantile hemangioma in infants, which spontaneously regresses around the age of 5-7 years in 90 % of cases. Watchful waiting and regular follow-up suffice, therefore, in such settings.
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Rev Med Brux - 2015
348
P
ATHOLOGIES
VASCULAIRES
Les anomalies vasculaires cutanées chez
l’enfant
Cutaneous vascular anomalies in children
L. Yilmaz1 et N. Kacenelenbogen2
1Médecine nérale, Bruxelles, 2D.M.G.-ULB
RESUME
Introdu ction : Les anom ali es va scula ires,
regroup ées im propr eme nt sou s le ter me
d’ang iome, r eprés enten t un grou pe tr ès
térogèn e de sions m al co nn ues e t qui
affectent en moyenne 5 à 10 % des enfants. La
découverte fortuite en 2008 de l’efficacité du
propranolol sur l’une de ses entités, en a fait un
sujet d’actualité.
Objectifs : L’objectif premier est d’informer les
médec ins génér alist es s ur l exis tence des
différents types d’anomalies vasculaires avec une
clarification de la nosologie et l’apport d’un
langage commun. L’objectif secondaire est de
fournir un outil de type " arbre décisionnel "
permettant, aux médecins de premre ligne,
d’éviter les pièges diagnostiques et d’aboutir à
un dépistage de cas, suivi d’une prise en charge
optimale.
Méthodes : Revue systématique.
Co nclus ions : Sel on un e étude réc ente,
71,3 % des publications utilisent erronément le
terme " hémangiome " et ce, indépendamment
des discipl ines des auteurs. La c pour le
néraliste consiste à n’utiliser qu’une seule
cl assif icati on inter natio nale, celle de
l’International Society for the Study of Vascular
Anomalies (ISSVA), afin de faciliter la prise en
charge et la compréhension entre les différentes
lignes de soins. Le diagnostic des anomalies
vasculaires étant clinique dans 90 % des cas, tout
médecin de famille peut, sur base d’un arbre
cis ionne l, di agnos tique r une ano mal ie
vasculaire et ne r éférer que celles qui so nt
compl ex es. L’a nom alie vascul air e la p lus
fqu ente est l’ man giome inf ant ile du
nourrisson régressant spontanément vers l’âge
de 5-7 ans, dans 90 % des cas. Une abstention
thérapeutique et un suivi régulier sont donc
suffisants dans cette éventualité.
Rev Med Brux 2015 ; 36 : 348-57
ABSTRACT
Introduction : Vascular anomalies, which are
erroneo usly ca tegor ize d und er th e ter m
angiomas, are a highly heterogeneous group of
lesions that are poorly understood and affect a
mean of 5 to 10 % of children. The fortuitous
discovery of propranolol’s efficacy in one of these
entities has made them a topical issue.
Objectives : The paper’s main objective is to
inform family doctors of the various types of
vascular anomalies, clarify their classification,
and provide a common terminology. Its secondary
objective i s to provide a d ecision tree that
enables primary care doctors to avoid diagnostic
pitfalls, successfully detect cases, and optimize
management.
Methods : Systematic review.
Conclusions : Accord in g to a recent study,
71,3 % of publications use the term hemangioma
erroneously, regardless of the authors field. The
key for family doctors is to use one international
classification only, that of the International
Society for the Study of Vascular Anomalies
(ISSVA), in order to facilitate management and
comprehension between the different healthcare
levels. The diagnosis of vascular anomalies is
clinical in 90 % of cases, so all family doctors
can, whilst using a decision tree, diagnose a
vascular anomaly and refer only those that are
complex for specialist care. The most common
vascular anomaly is infantile hemangioma in
infants, which spontaneously regresses around
the age of 5-7 years in 90 % of cases. Watchful
waiting and regular follow-up suffice, therefore,
in such settings.
Rev Med Brux 2015 ; 36 : 348-57
Key words : infantile hemangioma, congenital
hemangioma, venous malformation, lymphatic
malformation, capillary malformation, ar terio-
venous malformation, pyogenic granuloma
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CONTEXTE
Le s an oma lies va sc ula ires, regro ues
improprement sous le terme d’angiomes, représentent
un groupe très hétérogène et complexe de lésions. Elles
constituent une des entités cliniques peu connues
même au XXIe siècle, en raison de l’absence d’un
modèle animal1, de la rareté d’études épidémiologiques
et de l’existence de traitements non dépourvus de
risques ou, pour certains, seulement partiellement
efficaces. Bien que les anomalies vasculaires soient
d’appari ti on fquente chez l es n ourr is sons, une
confusion quant aux différentes terminologies adoptées
persiste, compliquant l’obtention d’un diagnostic correct
et la mise en œuvre d’un suivi adéquat. La découverte
fortuite en 2008 de l’efficacité du propranolol et son
agrément par la Food and Drug Administration (FDA)
sur une de ses entités, l’hémangiome infantile2, a fait
des anomalies vasculaires, un sujet d’actualité3,4. De
pl us, le s couvert es r écentes d e nes mutés
responsables des formes familiales5, n’ont fait que
ravi ve r l’ int ét pour ces patho log ies. Ce t ype
d’anomalies affecte psychologiquement les parents et
l’enfant dès qu’il commence à en prendre conscience.
Les médecins de famille, s’ils sont souvent parmi les
premiers à être consultés, n’ont pourtant le plus souvent
qu’une connaissance insuffisante de ces anomalies en
raison entre autres de la confusion terminologique et
de l’absence d’un algorithme décisionnel simple qui
leur soit spécifique ; ainsi près de la moitié des cas
sont référés sur base d’un diagnostic incorrect6. Ce
travail a comme premier objectif, une clarification de la
nosologie et l’apport d’un langage commun. Il désire
ensuite proposer un outil de type " arbre cisionnel "
per metta nt aux médec ins d e pre mre l igne un
dépistage correct, d’éviter les pièges diagnostiques et
d’effectuer une première classification globale pour une
prise en charge optimale.
METHODES
Afin decolter l’ensemble des articles existants
et d e d on née s proba ntes su r la tma ti que d e
recherche, la base de données Medline via PubMed et
OVID, et d’autres bases de données telles que " The
Cochrane library ", " UpToDate ", " Clinical evidence ",
" Tripdatabase " et " Sumsearch ", ont été consultées,
avec l’introduction des mots clés selon MeSH sui-
va nts : " in fa ntil hem angio ma ", " c ongen ital
hemangioma ", " venous malformation ", " lymphatic
malformation ", " capillar malformation ", " arterio-
venous malfor mation ", " pyogenicgranuloma ".
Les sites de recommandations nationales ont été
visités : " SSMG ", " INAMI ", " CBIP " et " Minerva-
EBM ". Le site de l’organisation mondiale de la santé
(O.M.S. – W.H.O.) a également été pris en compte dans
la recherche documentaire. La littérature grise telle que
" Google scholar " a également été consultée. Les
lit ra tur es ang lopho ne e t f ranco phone ont é
pr ivi lég es, sa ns lim ite de dates. Un tot al de
806 articles a été analysé, 24 articles pertinents ont
été retenus.
ANOMA LIES VASC ULAIR ES ET PROBL EME S
TERMINOLOGIQUES
Le terme " angiome " apparaît en 1862 avec
Virchow7. Depuis d ’autres termes tels qu’angiome
tu bér eux, a ngiom e cavern eux , a ngiom e plan ,
lymphangiome, ou des termes faisant référence à des
produits comestibles (fraise, framboise, tache de vin),
ap parai ssent p our d ésign er de s entit és, par fo is
totalement différentes. Ces imprécisions nosologiques
seront re sponsables d’une confusio n permanente
pendant plus d’un siècle, entraînant des difficultés
diagnostiques, t rapeutiques et statistiq ues. Une
première classification a été publiée par Mulliken et
Glowacki en 19828, classant les différentes anomalies
vasculaires en fonction de leurs potentiels biologiques
et prolifératifs8. L’International Society for the Study of
Vascular Anomalies (ISSVA), s’inspirant de Mulliken, a
publié en 1 996 une cl assification en incluant les
ca rac r is tiq ues c liniq ues, ra dio lo gique s, hi sto-
pathologiques et hémodynamiques, permettant ainsi
une standardisation de la nomenclature. Elle consistait
à diviser les anomalies vasculaires en deux groupes :
les tumeurs vasculaires (comprenant principalement les
hémangiomes infantiles, congénitaux et le granulome
pyog éniqu e) et les malfor mat ions va scu laire s
(comp renan t prin cipal ement le s malfo r matio ns
ca pil la ire s, vei neuse s, l ympha tique s et a r tér io -
veineuses)9.
Malgré l’introduction de ces classifications, force
est de constater que les erreurs te rminologiques
continuent d’exister. L’étude consistant à analyser les
articles incluant le terme " hémangiome " dans le titre
ou le résumé, et publiés dans PubMed depuis 2009,
conclut que le terme est improprement utilisé dans
71,3 % des publications. Et les patients dont les lésions
sont mal étiquetées sont évidemment plus susceptibles
de r ecevoir un t raite men t inad équat ( 20,6 %),
comparativement à ceux dont lessio ns ont é
diagnostiquées correctement suivant la terminologie
d’ISSVA (0,0 % ; P < 0,001). Cette utilisation erronée
du ter me " hémang iome " est in pendante des
disciplines d es auteurs puisque les er re ur s sont
présentes en diatrie (60,0 %), en médecine interne
(61,4 %), aux urgences (68,9 %) et en gynécologie-
obstétrique (70 %) (P = 0,68)10.
EPIDEMIOLOGIE DES ANOMALIES VASCULAIRES.
L’incidence exacte des anomalies vasculaires est
méconnue car très peu d’études épidémiologiques
existent et aucune en Belgique, mais une prévalence
de ± 10 % est es timée selon le Cent re des
Malformations Vasculaires de l’UCL5 en raison de la
fréquence élevée observée pour les hémangiomes
infantiles. Dans un article publié en Allemagne, une
prévalence de 5 % chez les nouveau-nés11 et de 4,5 %
dans les consultations dermato-pédiatr iques a é
rapportée12.
Rev Med Brux - 2015
350
DIAGNOSTIC DES ANOMALIES VASCULAIRES7
Le diagnostic est essentiellement clinique pour
la plupart des anomalies vasculaires de l’enfant. Un
élément capital est l’âge d’apparition de la lésion. Ainsi
le s lés io ns prés en tes à l a na issan ce e t qui n e
grossisse nt pas sont l’hémangio me connit al et
l’hémangioendothéliome. Les lésions présentes à la
naissance et qui grandissent propor tionnellement avec
l’enfant sont des malformations vasculaires (veineuses,
ly mph atiqu es, capil laire s, ar tério -vein euses o u
co mb in ée s) . Enfin les l és io ns a cq ui se s ap s la
na is sa nce et q ui gro ss is se nt s on t l’ mangiome
infantile et le granulome pyogénique. L’autre élément
important pour le diagnostic est l’aspect clinique de la
lésion, tel la couleur, le fait que la lésion soit infiltrante
ou non, la chaleur locale ou la présence d’un souffle.
Dans 90 % des cas, le diagnostic est clinique et ba
sur l’anamnèse (l’âge d’apparition, l’aspect clinique,
l’évolut ion clinique lors des premie rs mois)7. Une
échographie avec Doppler-couleurs et/ou une IRM
peuvent êtrecessaires pour faire le diagnostic,
apprécier le débit ou explorer la profondeur de la
tumeur surtout si elle est compliquée et/ou grave. En
cas de doute pour le diagnostic, l’écho-Doppler peut
être complétée par une biopsie chirurgicale3.
DESCRIPTION DE LA CLASSIFICATION D’ISSVA9
Bi en q ue les anom alies vascu la ires soie nt
essenti ellement cut anées, ell es peuvent aussi se
développer sur un organe interne tel que le foie, le
poumon et le tube digestif3. Pour ce travail, nous nous
limitons aux lésions cutanées de diagnostic clinique
simpl e, n écess itant u n su ivi rég uli er t out en
me ntion na nt cell es q u’il faut r ére r ra pidemen t
(tableau).
LES TUMEURS VASCULAIRES
L’hémangiome infantile
L’hémangiome infantile (figure 1a) connu sous le
no m d’h émang iome im matur e, c aver neu x ou de
strawberry birthmark est la tumeur vasculaire bénigne
la plus fréquente de l’enfance avec une prévalence de
5 à 10 % chez les nourrissons2-9. Prédominant dans les
populations d’origine européenne et les filles (ratio
3/1), il est d’apparition sporadique, mais quelques rares
cas héréditaires ont été rapportés dans la littérature9.
Iso dans 80 % des cas, et de l ocali sat ion
préférentielle au niveau de la te et du cou (60 %)3, il
connait une évolution tout à fait caractéristique en trois
phases : une phase de prolifération précoce vers 6 à
8 mois (lobulé ou en plaque de couleur rouge vif - s’il
touche seulement le derme papillaire - et bleuté - s’il
touche l’hypoder me - ou rouge au centre et contour
bleuté - s’il est mixte), une phase de latence vers la fin
de la première année de vie et une phase de régression
spontanée en moyenne vers l’âge de 5 et 7 ans (figu-
re 1b). Malgré une régression spontanée dans 90 %
de s cas, cer tains hémangiomes nécessitent u ne
in ter venti on p lus im por tan te e n rais on d es
Figure 1b : Evolution quelques mois plus tard : hémangiome
infantile de la main droite.
complications locales (nécrose, saignement, ulcération)
ou des formes graves, altérant le pronostic fonctionnel
(localisation péri-orificielles), vital (HAI dissémiavec
localisation viscérale) et esthétique (HAI profus du
visage, du cuir chevelu…) qu’il faudrait référer pour un
suivi spécialisé3. D e n ombre ux trai temen ts on t
antérieurement été utilisés dont certains sont toujours
d’actualité tels que les corticostéroïdes, les interférons
a (2a et 2b), la vincristine, l’imiquimod, la bléomycine,
le laser et la chirurgie (excision, cr yothérapie). Le
traitement " gold standard " étant jusque-là à base de
cortico stéroïdes responsables d’effets secondaire s
fréquents et d’une efficacité relative3, un " nouveau "
traitement découvert par hasard, le propranolol, est
rapporté dans la littérature pour la première fois en
20082. D’autres travaux ont étudié l’efficacité et le
mécanisme d’action du propranolol sur les HAI ; nombre
de ces t ravaux ob ser ve nt une e ffici enc e
significativement supérieure aux autres traitements
avec une tolérance globalement bonne3 ; des effets
secon daire s de type bradyc ardie, hypo ten si on,
hypoglycémie, gastroentérite et bronchospasme ont été
décrits avec une prévalence rare et disparaissant sous
diminution des d oses trap eutiques3. Ai nsi, une
autorisation de mise sur le marché a été délivrée en
mars 2014 aux USA et en mai 2014 en Europe.
Figure 1a : Main droite d’un nourrisson atteint d’hémangiome
inf anti le sup erfi ciel, appar u qu elques sem aines après la
naissance.
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Tableau : Diagnostic différentiel des anomalies vasculaires.
Entités Caractéristiques Age Aspect Localisation Examens Evolution Traitement
d’apparition clinique préférentielle complémentaires
HAI Acquis 1-3 semaine Lobulé ou en Tête et cou - Echo-doppler - Régression - Abstention
(superficiel) rouge vif (débit) spontanée vers thérapeutique
3-4 mois (superficiel), - Biopsie chirurgicale 5-7 ans (90 %) - Propranolol/
(sous-cutané) plaque, bleuté (GLUT1 positif) - Complications chirurgie
(sous-cutanée) - Rare : IRM
et les deux (bilan d’extension)
si mixtes
RICH Congénital In utero Tumeur violette Membres, - Echo prénatale Régression Abstention
et chaude périauriculaire - Biopsie chirurgicale spontanée vers thérapeutique
(GLUT1 négatif)
6-18 mois (100 %)
NICH Congénital In utero Tumeur violette, Membres - Echo prénatale/ Pas de Chir urgie
chaude, halo pâle (ar ticulation), postnatale régression
périauriculaire - Biopsie chirurgicale spontanée
(GLUT1 négatif)
Angiome
Acquis < 5 ans Plaque infiltrée Cou, épaules, Biopsie chirurgicale Risque de KM Référer aux
en touffe/
(dure), scléreuse, racine des spécialistes
HEK
chaude membres
couleur normale
ou violette/rouge
GP Acquis 6-10 ans Bourgeonnante Tête et cou Biopsie chirurgicale Pas de - Cautérisation
20-30 ans Saigne au contact (GLUT1 négatif) régression - Chirurgie
spontanée - (Laser
(ou rare) colorant pulsé)
MC Congénital In utero Macule rouge Face (territoire Pas de Laser
unifor me du nerf V) régression colorant pulsé
spontanée sauf
la forme
médio-frontale
et cervicale
MV Congénital In utero Tuméfactions - Echo-doppler - Pas de - Contention
cutanées et/ou (débit) régression élastique
muqueuses - IRM (bilan spontanée - Sclérothérapie
bleutées, froides, d’extension) - Risque de - Chirurgie
molles, - Rx standard thromboses - Traitement
dépressibles, si douleurs + pour (douleurs ++) antithrombotique
gonflent dans exclure phlébolithes
certaines positions
déclives
ML Congénital In utero Tuméfaction Cervico-faciale - Echo (macro- Régression - Abstention
dure et rénitente, microkystes) spontanée thérapeutique
n’augmente pas - IRM (bilan possible - Si volumineuse/
en position déclive d’extension) gênante :
Peau : couleur, t°, sclérothérapie/
aspect normal chirurgie
MA-V Congénital In utero Volumineuse, Cervico-faciale - Echo-doppler Pas de Référer aux
chaude, rouge, (débit) gression spécialistes
battante, thrill
- IRM
spontanée
(bilan d’extension)
L’hémangiome congénital
L’hémangiome congénital (figure 2) a longtemps
été confondu avec l’hémangiome infantile. Bénin mais
beaucoup plus rare, il est souvent diagnostiqué lors
d’une échographie anténatale, et totalement développé
à la naissance. Il existe deux entités, celle qui est
rapidement involutive ou R ICH (Rapidly Involuting
Congénital Hemangioma) (figure 2a-b), régressant
spontanément entre 6 et 18 mois15, et celle qui est non
in vo lu tive, l e N IC H ( No n i nvol uting Congen ital
Hemangioma) (figure 3). Le RICH et le NICH n’ont
jamais l’aspect " fraise-framboise " des hémangiomes
infantiles. Ils présentent l’aspect d’une tumeur sous-
cutanée violette, ferme et chaude, sont localisés le plus
souvent au niveau des membres, à proximité des
articulations, ou au niveau de la région périauriculaire15.
De plus, le marqueur GLUT1 (Glucose transporter 1)
est négatif à la biopsie alors qu’il est positif dans
100 % des HAI. Le seul traitement envisageable pour
le NICH est l’excision chirurgicale, parfois précédée
d’une embolisation percutanée.
Le granulome pyogénique
Le granul ome pyo géniq ue (G P) es t c onnu
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Figure 3 : Fille de 8 ans, avec un hémangiome congénital
présent à la naissance et ne présentant pas de régression. Il
s’agit d’un NICH.
Figure 2a : Nourrisson né avec un hémangiome congénital.
Figure 2b : Même nourrisson quelques mois plus tard avec
quasi disparition de l’hémangiome congénital. Il s’agit d’un
RICH.
égale ment sous le no m de botriomy co me17,18
(figure 4) ; c’est une tumeur vasculaire bénigne de la
peau ou des muqueuses. Elle apparaît spontanément
en quelques jours voire en quelques semaines, vers
Figure 4 : Granulome pyogénique bourgeonnant au niveau de
la tempe gauche d’un enfant.
l’âge de 6-10 ans chez l’enfant ou de 20-30 ans chez
l’adulte, à la suite d’une plaie, d’un traumatisme ou
d’une malformation vasculaire sous-jacente. Souvent
solitaire, localisé préférentiellement au niveau de la tête
et du cou (75 %) et n’excédant que rarement l e
centimètre, la caractéristique pathognomonique du
granulome bourgeonnant est qu’il saigne au moindre
contact p hysique. Le diagnost ic est do nc surtout
clinique et pen d de l’ana mnèse. La régression
sp ont ae ét ant exc eptio nnell e, le gra nu lom e
pyonique, s ge de saigne ment et d’ulcératio n,
nécessite un traitement par excision chirurgicale et plus
rarement par électrocautérisation ou laser colorant
pulsé17.
L’hémangioendothéliome kaposiforme et
l’hémangiome en touffes
L’hémangioendothéliome kaposiforme (HEK) et
l’hémangiome en touffes sont des tumeurs vasculaires
rares, parfois associées à des désordres de coagulation
vère (CIVD) évoluant vers une hypoplaquettose
majeure c onnue sous le n om de phénomène d e
Kasabach-Meritt ; elles doivent être référées d’emblée12.
Tumeurs acquises avant l’âge de 5 ans, ell es se
Rev Med Brux - 2015 353
pr ésent ent s ou s fo rme d une pl aq ue infi ltrée e t
scléreuse dure, de coloration cutanée normale pouvant
évoluer vers une plaque violette ou rouge infiltrante.
Pouvant parfois coexister chez un même patient, leurs
localisations préférentielles sont le cou, les épaules et
les racines des membres. Une biopsie chirurgicale est
parfois nécessaire pour confirmer le diagnostic.
LES MALFORMATIONS VASCULAIRES
Les malformations vasculaires, anomalies de la
morphogenèse, sont toutes congénitales et présentes
à la naissance. Si cliniquement, elles n’apparaissent
que difficilement visibles à la naissance, elles grandiront
avec l’enfant. Elles sont subdivisées en fonction de
caractéristiques histologiques et modynamiques, en
trois groupes distincts : les malformations à flux lent de
ty pe capi llair e, vei neux ou l ympha tique e t les
malformations à flux rapide de type artério-veineux avec
fistules15. Une échographie-Doppler pour apprécier le
débit, et une IRM pour apprécier l’extension anatomique
sont indispensables lors de l’évaluation diagnostique.
Les malformations vasculaires à flux lent : les
malformations capillaires
Parmi les malformations vasculaires à flux lent,
les malformations capillaires (MC) sont représentées
majoritairement par l’angiome plan, qui est également
connu sous le nom de tache de vin pour son aspect
maculaire rouge pâle ou violet foncé et froid au toucher
(figure 5). Ces malformations siègent préférentiellement
au niveau de la face (territoire du nerf trijumeau)7 et
recouvrent le plus souvent un dermatome. Bénignes et
le p lus souvent sporadiques19, les m al fo rmations
capillaires sont de diagnostic cliniq ue. Elles sont
présentes dès la naissance, et ne régressent jamais
spontanément sauf les formes médio-frontales (baiser
de l’ange) et cervicales (morsure de cigogne). En
général, elles ne posent qu’un problème esthétique et
le traitement le plus adéquat reste un traitement par
laser colorant pulsé19. La majorité de ces anomalies se
limitent à une atteinte cutanée, mais rarement, elles
peuvent s’associer à d’autres anomalies (hyperplasie
de s tissus mous sous-jacents, g la uc om e en cas
d’atteinte du nerf V)20 et de syndromes complexes
Figure 5 : Garçon de 4 ans avec une malformation capillaire
type angiome plan sur le visage.
essentiels à détecter pour un suivi appropr : le
syndr ome n eur o- ocu lo-cu tané, le s ynd ro me de
Klippel-Trenaunay l’angiome plan est associé à un
gigantisme progressif du membre atteint, le syndrome
de Par ke rs-We be r (a sso ciati on d e pl usieu rs
malformations à flux lent et rapide) et le syndrome de
Se r ve ll-Ma r torel l (assoc iat io n de m alfor mat io n
veineuse, angiome plan causan t une hypotrophie
osseuse et des déformations squelettiques)7-1 9. Citons
également d’autres malformations capillaires telles les
télangiectasies, les angiokératomes et la phacomatose
pigmento-vasculaire associant malformation capillaire,
naevi verruqueux, pigmentaires, ches mongoloïdes
diffuses et atteintes viscérales7.
Les malformations veineuses
Les malformations veineuses (MV) (figure 6) sont
cl ini queme nt d es t ufa ction s cu tan ées et/ou
muqueuses bleutées, froides, molles et dépressibles.
Présentes s la naissance, elles grossissent au fil
des années. Le plus souvent isolées, elles peuvent être
héréditaires dans 1 % des cas. Elles ont la particularité
de gonfler dans certaines positions déclives (figure 6a-
b) ainsi que lors de cris et de pleurs. Bénignes, ces
ma lformati ons peu ve nt parfoi s être re ndu es
do ulo ureus es par l’app ari tion d’ une c oagul ation
intravasculaire localisée (CIVL) due à la stase sanguine
pouvant se compliquer d’une coagulation intravasculaire
disséminée ( CIVD) à risque létal7. Le por t d’une
co ntent io n éla st ique do it ê tre sys tématiq uement
proposé. En cas de douleur, un bilan sanguin sera
néces saire af in de dét ecter un e éventu elle
augmentation des D-dires, et une radiographie
standard pour les phlébolithes7. Il est alors recommandé
d’administrer un traitement préventif par petites doses
d’aspirine ou d’héparines de bas poids moléculaires7 ;
un suivi régulier sera suffisant. Les malformations
Figure 6a : Malformation veineuse en position déclive du
membre supérieur gauch e.
Rev Med Brux - 2015
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Figure 6b : Malformation veineuse en position anclive du
membre supérieur gauch e.
symptomatiques se rontrées p our une scro-
thérapie ou une exérèse chirurgicale7 -12.
Les malformations lymphatiques
Le s mal formation s lymph atiques ( ML ) son t
également à flux lent et sont aussi connues sous les
termes de lymphangiome acquis progressif ou de
lymphangioendothéliome bénin (figure 7). Cette mal-
formation kystique (macro ou micro) est préférentielle-
ment localisée au niveau cervico-facial15 et se présente
sous forme d’une tuméfaction dure et rénitente. La peau
est de température et d’aspect normaux15. L’évolution
classique consiste en une augmentation de volume
jusqu’à l’adolescence, suivie d’une stabilisation de la
lésion. Des complications infectieuses ou traumatiques
peuvent néanmoins survenir et majorer la malformation
(douleurs, érythème, surinfection) cessitant alors un
traitement adapté7-12. Les malformations lymphatiques
régressent spontanément sans traitement. Toutefois, les
formes volumineuses ou gênantes seront référées pour
une thérapeutique adaptée telle une sclérothérapie pour
les formes macrokystiques ou une excision chirurgicale
pour les for mes curre ntes et les for m es
microkystiques7.
Figure 7 : Malformation lymphatique de la joue droite chez un
enfant.
Les malformations vasculaires à flux rapide
Nous trouvon s l es ma lfor m ation s a r tério -
veineuses (MAV) complexes (figure 8). Elles sont rares,
formées de multiples shunts artério-veineux composant
le nidus et se drainant par une ou plusieurs veines. La
taille du nidus, le nombre de shunts, l’apparition de
nécrose et d’ulcération, ainsi que la localisation de la
malfor mation conditionnent sa gravité. En effet, la
localisation préférent iellement cerv ico-faciale p eut
en tra îner un e d éfor m ation osse use15. E lles se
présentent sous for me d’une tache rouge pouvant
simuler une malformation capillaire. Des poussées
aiguës peuvent être déclenchées par des facteurs
hormonaux (puberté, grossesse, contraceptifs), des
tr au matismes locaux ou une chir urgie d’ex ér èse
in co mp te 15 donnan t lieu à d es u lrations, des
Figure 8 : Malformation artério-veineuse chaude et battante
du pavillon auriculaire gauche d’un enfant.
Rev Med Brux - 2015 355
saignements et des douleurs. Evoluant par poussées,
la malformation est alors plus volumineuse, chaude et
pulsatile thrill) à l’adolescence6. En cas de suspicion
de malformation artério-veineuse, le patient sera référé
en raison du risque d’ulcération, de saignement ou
d’insuffisance cardiaque notamment7. La contraception
hormonale et la grossesse sont des facteurs de risque
de ces complications. Pour les MAV de petite taille, il
est déconseillé d’intervenir car une ablation incomplète
ri sq ue rait de majorer l a sion7-1 2. Po ur les MAV
compliquées, une embolisation par voie générale ou
une ablation chirurgicale peuvent être envisagées
en fonction de l’étendue et de la localisation de la
lésion7-12.
DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS PRATIQUES
Le diagnostic des anomalies vasculaires étant
clinique dans 90 % des cas3 -7, tout médecin généraliste
peut, sur base d’un outil diagnostique et d’un arbre
décisionnel, diagnostiquer une anomalie vasculaire
si mple et r ére r à bon esc ient cell es q ui sont
complexes (ulcérations, surinfections, hémorragies,
localisations péri-orificielles, problème d’esthétique)3 ou
associées à de rares sordres de coagulation ou de
syndromes complexes7- 19. L’analyse de la littérature
nous montre qu’il persiste, parmi les cliniciens toutes
spécialités confondues, une confusion tant d’un point
de vue terminologique que diagnostique10 et incite de
s’assurer de l’expérience du service référent dans ce
domaine particulier. La prévalence de ces lésions est
non négligeable et est estimée à 5-10 %11,12. Le rôle du
médecin généraliste est de reconnaître les lésions les
plus fréquentes dont il peut assurer seul le suivi et de
détecter les lésions plus rares afin de les orienter
corre cteme nt. Ainsi , en te nant c ompte des
re com manda tions pu bliée s e n B elgiq ue1 -9, no us
proposons un arbre décisionnel comme outil d’aide à
la détection et à l ’accompagnement a dapté à l a
première ligne de soin (figure 9).
Nous retiendrons les éléments suivants. Les
anoma lies vascu laire s connue s sous le no m
d’" angiomes " sont toutes bénignes, non douloureuses
au t ouc he r, n e néc essit ant a ucune a ct ion d ans
l’urgence hormis dans certains cas détaillés ci-dessous.
Pour éviter toute confusion, le suffixe " -ome " ne devrait
être utilisé que pour les sions caractérisées par une
pr oli férat ion cellu laire. L a gran de m ajorité des
anomalies vasculaires sont des hémangiomes infantiles
pouvant être facilement diagnostiqués sur base de
l’ anamnèse et d e l’aspec t cl in ique3 ; 90 % des
hémangiomes infantiles régressant spontanément vers
l’âge de 5-7 ans3, un suivi simple et régulier par le
médec in t raita nt e st s uffis ant. Les rares cas
d’mangiomes infanti les c ompliqués, c’est-dire
périorificiels, volumineux, disséminés, inesthétiques, ou
présentant des zones de nécrose, d’ulcération ou de
Figure 9 : Les anomalies vasculaires cutanées chez l’enfant : arbre décisionnel.
Rev Med Brux - 2015
356
saignement, doivent être orientés vers un dermato-
diatre sciali3 dans la pr is e en charge d es
anomalies vasculaires ou vers un centre spécialisé
d’ anoma lie s va scula ires. Le s aut res t um eur s
va scula ires, t rès rares , sont les mangi omes
co n nitau x, q ui se ron t pr obabl ement déj à
diagnostiqués lors d’une échographie anténatale ou à
la naissance15. Celle s qui dispartront vers 6 et
18 mois représenteront un RICH, les autres un NICH,
ritan t al or s une excisio n ch irurgic al e si elles
apparaissent inesthétiques15. Le granulome pyogénique
es t facilem en t reconnaissabl e par l’anamse et
l’ exam en c li nique17- 18. Il a pparaît p lus tar d da ns
l’ en fance et p se nt e une caracri st iq ue p at ho -
gnomonique : un saignement par simple contact17. Les
malformations vasculaires sont toutes congénitales
mais non visibles à l’échographie anténatale car elles
ne forment pas de masse mise à part la malformation
lymphatique formée de kystes (macro ou micro)7-9.
Parfois peu visibles à la naissance, elles grandiront
avec l’e nfant et s eront rec onnai ssa bl es à leu r
couleur ; la malformation capillaire sera de couleur
rouge, tandis que la malformation veineuse sera bleue.
Par contre, les téguments seront de couleur normale
ou chamoise en cas de malformation lymphatique. La
malformation artério-veineuse, sera chaude et pulsatile
avec parfois la présence d’un thrill. Pour la malformation
capillaire, il sera recommandé de férer d’emblée le
patient si la lésion est inesthétique afin qu’un traitement
par laser puisse être éventuellement appliqué. Le plus
souvent isolée et sporadique, la malformation capillaire
est parfois un marqueur prémonitoire d’un syndrome
complexe19. Un examen clinique approfondi recherchera
un glaucome si l’atteinte concerne le trajet du nerf
trijumeau (V), une hyper trophie d’un membre pour
exclure un syndrome de Klippel Trenaunay, d’autres
anomalies vasculaires associées rentrant dans le cadre
d’un syndrome complexe, une différence de chaleur au
niveau de la lésion et/ou d’un battement faisant penser
à une m alfo rma tion arri o-veine us e7-1 9. Pou r la
ma lformati on ve ineus e, il se ra recom man de
proposer une contention élastique pour éviter les stases
sa ngu in es, resp ons ab les de thro mbose s7. Le s
thromboses étant superficielles, il n’y a pas de risque
d’embolie pulmonaire7. Elles nécessiteront néanmoins
un bilan sanguin avec dosage de D-dimères et une
radiographie standard en cas de douleur importante
afin de mettre en évidence une phlébolithe à traiter
impérativement par de faibles doses d’aspirine ou
d’ hép arine de bas po ids mocu lai re 7. Pour la
malformation lymphatique, la seule urgence consiste à
éviter une surinfection dans la région adjacente à la
lésion, pouvant induire rapidement une septicémie. Si
la malformation est localisée au niveau cervico-facial
et que le patient développe par exemple un abcès
dentaire, il conviendra d’instaurer rapidement une
antibiothérapie et de référer le patient en urgence. Pour
la malformat ion artér io-veineus e, no us proposons
d’adresser le patient directement à un centre spécialisé.
En effet, cette lésion en partie artérielle, peut entraîner
des saignements impor tants, en cas de traumatisme.
Les lésions ne doivent pas être protégées du soleil.
Sous l’effet de la chaleur, les vaisseaux peuvent se
dilater et les lésions peuvent paraître plus volumineuses
et de couleurs plus intenses. Le même phénomène
apparaît quand l’enfant prend un bain, joue, s’énerve,
ou pleure, ce pourquoi il sera utile de rassurer les
pa rents. Nous po uvons ég al ement pro po ser aux
parents de photographier la lésion chaque mois afin
d’en évaluer l’évolution.
CONCLUSIONS
Les lésions appelées angiomes représentent un
groupe tr ès hétérogè ne et c omplexe d’an omalies
va scula ires pouvant parfoi s ê tr e d iffic iles à
diagn ostiq uer et à trai ter. A fin d’ ali orer l a
co mpréhen si on de c es l ésions et d e limit er l es
confusions terminologi ques, nous retiendrons qu e
les termes " angiome ", " strawberry birthmark ",
" mangiome immature ", " hémangiome capillaire ",
" angiome tubéreux et caverneux " ne devraient plus
être utilisés. Les diagnostics et publications d’articles
devraient prendre pour seule référence, la classification
internat ionale de l ’ISSVA a fin de bénéfi ci er d’un
langage commun et de faciliter la communication entre
les différents cliniciens. Le but de cet article est de
fou rnir un premie r out il diagnostique e t un arbre
décisionnel facilitant la prise en charge de ces lésions,
notamment par le médecin généraliste. Des travaux
ultérieurs pourraient être mis en œuvre dans le but
d’évaluer l’applicabilité de cet outil. D’autre part, des
études devraient être envisagées afin de connaître
l’ inc idenc e et la préval ence de ce s an omali es
vasculaires notamment en Belgique.
Remerciements
L’auteur remercie le Pr Boon, Cliniques Universi-
taires Saint-Luc, qui a aimablement mis à sa disposi-
tion les photographies des figures 1 à 6 et 8 afin d’il-
lustrer l’article.
Conflits d’intérêt : néant.
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Correspondance et tirés à part :
L. YILMAZ
Boulevard Léopold II 157
1080 Bruxelles
E-mail : leyla.yilmaz@ulb.ac.be
Travail reçu le 15 mai 2015 ; accep dans sa version définitive
le 5 juin 2015.
... Hemangioma, a benign tumor of the blood vessels, 1 is the most common tumor found in infants. 2 It occurs in 60% of cases in the head and neck regions. 3 The most common sites of hemangiomas in the oral cavity are the lips, tongue, buccal mucosa, and palate, 4 although tonsillar involvement is rarely reported in the literature. An imaging plan is essential to assess the lesion, surrounding tissues, and potential complications. ...
Article
Full-text available
Hemangiomas are benign tumors of the blood vessels. Although most commonly associated with the skin, it can also occasionally be found in mucous membranes, the brain, and the viscera. The tonsillar localization is uncommon and rarely reported in the literature. The risk of bleeding complications and its impact on the upper airway can make the management of these tumors more complicated. We report the case of a 28-year-old patient, with no pathological history, who was referred to us to manage a formation in the left tonsillar region. The patient was completely asymptomatic. Physical examination showed a tumor originating from the upper pole of the left tonsil. The cervical computed tomography scan showed an iso-dense tissue formation at the expense of the left tonsillar region. The patient was operated on under general anesthesia and a resection of the tumor mass was performed without a hemorrhagic incident. The histopathological examination confirmed the diagnosis of mixed capillary and venous hemangioma and the resection was complete. The outcome was favorable after a 12-month follow-up. Tonsilla hemangiomas are a rare clinical entity that all ENT surgeons should be familiar with to better choose the treatment course to avoid bleeding complications and recurrences.
Article
Background. Hemangiomas of the skin and mucous membranes, which belong to the group of vascular abnormalities, make up about 50% among other soft tissue tumors in children. Laser coagulation is one of the treatment methods that can provide both a radical removal of superficial hemangiomas and leaving an imperceptible trace. The goal is to increase the effectiveness of treatment of children with superficial infant hemangiomas of the head and neck by substantiating the differentiated selection of a high-energy laser. Methodology. A total of 512 children were included in the study. In accordance with the tasks of the study, the total body of material was divided into four parts: evaluation of the long-term results of the treatment of infant hemangiomas; a comparative study of the effectiveness of two laser systems in the treatment of infantile hemangiomas with varying degrees of elevation over the surrounding skin; assessment of the aesthetic efficiency of using laser technologies against the background of the modernization of the cooling method in the treatment of infantile hemangiomas of the face and neck in children; the study of the social effectiveness of the protocol for choosing a method of treatment of infantile hemangiomas of the head and neck in children. Results. The obtained statistically significant difference in changes on all scales between the two groups mathematically confirmed that the modernized approach makes it possible to obtain higher social effectiveness of the treatment, apparently due to the greater aesthetics of the remaining scars after treatment. Conclusions. A pronounced difference was found in the response of hemangiomas to various types of lasers, the combination of laser-coagulation with constant water cooling has a greater aesthetic effectiveness than the use of periodic ice applications, the social effectiveness of the approach using the protocol for choosing treatment tactics is higher than with standard approaches.
Article
Full-text available
Infantile hemangioma (IH) is the most common benign vascular tumour affecting children. Most infantile hemangiomas are self-limiting, but some require specific treatment. Propranolol has been proposed for the treatment of infantile hemangiomas. The aim of this study is to explore the mechanism of action of propranolol for the treatment of infantile hemangiomas and to demonstrate its safety and efficacy through a review of the literature. The non cardioselective bêta-blocker propranolol has been used in a pediatric setting for 40 years and, since 2008, has a new indication. A clearly significant improvement has been observed in the condition of children with complicated IH (10%) treated with propranolol. This new indication has been widely described in the international literature. Various explanations have been put forward for the mechanism of action including a vasoconstrictor, antiangiogenic and apoptotic effect of propranolol on the different cells making up an IH. Overall tolerance is good and the efficacy markedly superior to that of any other treatments used for this purpose. In conclusion, with its good tolerance profile and superior efficacy versus all the other available therapies, propranolol can be considered to be a first-line treatment for complicated IH.
Article
Full-text available
The interdisciplinary model for the management of vascular anomalies relies essentially on effective collaboration and communication between various medical disciplines. In this paper, we discuss the various facets of an organized institutional collaborative model for managing these patients. The case for interdisciplinary collaboration, use of proper terminology, the vascular anomalies center (structure and work flow), referral bases, and collaboration with support group are briefly illuminated. The role of the interventionalists as primary members and leaders in this field is buttressed by the clinical knowledge and competent use of imaging modalities and minimally invasive interventions.
Article
La decouverte d’une anomalie vasculaire est un motif frequent de consultation en medecine infantile. Il faut differencier les tumeurs vasculaires des malformations vasculaires. Les tumeurs les plus frequentes sont les hemangiomes infantiles. Les malformations vasculaires peuvent etre a predominance veineuse, lymphatique, capillaire ou arterioveineuse. Des malformations combinees, souvent syndromiques, doivent etre recherchees. Le diagnostic est parfois difficile et prend en compte l’histoire clinique, l’aspect, l’evolution et les examens complementaires (echo-doppler, IRM). Le traitement est souvent medico-chirurgical et necessite une approche multidisciplinaire.
Article
Management of cystic lymphangioma necessitate for optimal diagnosis and treatment the expertise of a trained multidisciplinary team including dermatologists, radiologists, plastic and vascular surgeons. An initial imaging work-up of these lesions by ultrasound Doppler examination and MR imaging are necessary before treatment planning. Depending of the size, the location, the risk for the adjacent organs, a therapeutic decision may be mandatory. Percutaneous sclerotherapy is a safe and efficient treatment. It is the treatment of choice that must be proposed in first intention.
Article
Venous malformations (VM) are localized defects of blood vessels that are due to vascular dysmorphogenesis. These slow-flow lesions can affect any tissue or organ. Clinically, a cutaneous VM is characterized by a bluish mass that is compressible on palpation. Phleboliths are commonly present. Symptoms depend on location and size. VM are often sporadic and isolated, however, they can be associated with other malformations and be part of a syndrome; Klippel-Trenaunay (capillary-lymphatico-venous malformation with limb hypertrophy) is the most common. Glomuvenous malformation (GVM) is another type of venous anomaly. In contrast to VM, GVM is often painful on palpation and not compressible. Clinical diagnosis of VM is often made in the presence of a bluish cutaneous lesion: however, other lesions can mimick VM. The most frequent anomalies are a blue naevus, a hemorrhagic lymphatic malformation, a sub-cutaneous hemangioma or even the presence of dilated superficial normal veins due to underlying venous stenoses. This chapter will detail the clinical characteristics of venous anomalies and their differential diagnosis.
Article
Infantile hemangiomas are frequent benign vascular tumors that are often easily recognized. However, the diagnosis between infantile hemangiomas and other vascular tumors, whether benign or malignant, may be difficult. This chapter describes the different clinical presentations of hemangiomas and details the investigations that are needed to confirm the nature of the lesion and to diagnose the potentially associated anomalies. Knowledge on differential diagnosis enables clinicians to detect hemangiomas that can lead to complications and that necessitate a multidisciplinary approach.
Article
Vascular anomalies are common clinical problems (around 4.5% of all patients) in pediatric dermatology. A correct diagnosis is possible on clinical grounds in around 90% of cases; the remaining patients may require radiologic evaluations (duplex ultrasonography, MRI scan) and, rarely, histology. Vascular anomalies are divided into tumors and vascular malformations. This clear division reflects the different biological behaviors of these two groups. The infantile hemangioma represents by far the most common vascular tumor and is characterized by a typical growth cycle consisting of rapid proliferation, plateau phase, and finally slow regression. The discovery in 2008 of the efficacy of beta blockers in this disease is a therapeutic milestone. Vascular malformations can affect all types of vessels (capillaries, veins, arteries and lymphatic vessels). They usually manifest at birth and grow proportionally with the affected child. Some show marked progression especially during puberty. Considerable progress has been made with innovative interventional therapies in recent years, but surgery remains an important option. Basic knowledge of these diseases is important to every dermatologist in order to be able to counsel and manage affected patients correctly.
Article
To characterize referrals to a vascular anomalies center to determine which lesions should be treated by specialists. Patients sent to our center between 1999 and 2010 were reviewed. Type of anomaly, anatomical location, sex, accuracy of referral diagnosis, and the geographic origin of the referred patient were analyzed. Five thousand six hundred twenty-one patients had a confirmed diagnosis: 35.2% had a tumor and 64.8% had a malformation. Types of tumors included infantile hemangioma (85.9%), hemangioendothelioma (7.8%), congenital hemangioma (5.4%), and pyogenic granuloma (0.9%). Malformations consisted of venous (36.8%), lymphatic (28.3%), arteriovenous (14.3%), capillary (11.0%), and combined slow-flow (9.6%) lesions. Forty-three percent of the cohort resided outside of our region; these patients were most likely to have a malformation (51.9%) or rare vascular tumor (74.5%). Only 53.0% of patients had a correct referral diagnosis: 77.8% for infantile hemangioma and pyogenic granuloma, compared with 45.6% and 34.7% for malformations and rare tumors, respectively. Two thirds of lesions sent to a vascular anomalies center are vascular malformations. Malformations and rare tumors are most likely to be misdiagnosed and referred from outside of the region. Vascular malformations (except for simple capillary lesions), rare tumors, and problematic infantile hemangiomas should be managed by specialists in this field.
Article
A binary classification of vascular anomalies was approved 14 years ago by the International Society for the Study of Vascular Anomalies. The purpose of this study was to determine whether the International Society for the Study of Vascular Anomalies system is being used to categorize anomalies, and whether incorrect nomenclature affects patient care. The PubMed database was searched for English language publications with the term "hemangioma" in the title/abstract during 2009. Outcome variables were (1) whether accepted nomenclature was used to describe the vascular anomaly and (2) whether or not patients received incorrect treatment. Predictive variables for terminological accuracy were patient age, location of the anomaly, and the primary author's medical specialty. "Hemangioma" was used incorrectly in 71.3 percent (228 of 320) of publications. Patients whose lesions were mislabeled were more likely to receive improper treatment (20.6 percent) compared with subjects whose lesions were designated using International Society for the Study of Vascular Anomalies terminology (0.0 percent) (p = 0.001). The patients were younger in articles that properly identified hemangioma (4.1 months) compared with articles that used hemangioma to describe another anomaly (36.1 years) (p < 0.0001). Publications focused on integument/soft-tissue lesions were more accurate (57.4 percent) than those in other anatomical areas (86.3 percent) (p < 0.0001). The erroneous use of hemangioma was independent of the authors' discipline: pediatrics (60.0 percent), internal medicine (61.4 percent), surgery (68.9 percent), and obstetrics/gynecology (70.0 percent) (p = 0.68). Hemangioma continues to be commonly misused to describe any type of vascular anomaly, and terminological imprecision is prevalent among both medical and surgical fields. Inaccurate designation of the vascular anomaly is associated with an increased risk of erroneous management.