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Caché sous les arbres... le site Néolithique de Watermael-Boitsfort

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UNE PUBLICATION DE BRUXELLES DÉVELOPPEMENT URBAIN
N°014
AVRIL 2015
DOSSIER LA FORÊT DE SOIGNES
VARIA
Le Jardin zoologique de Bruxelles
Les parcs de Laeken dans
leur contexte
Le Prix du Paysage
du Conseil de l’Europe
Hêtre déraciné (© Roger Langohr).
DOSSIER
CACHÉ SOUS
LES ARBRES…
LE SITE NÉOLITHIQUE
DE WATERMAEL-
BOITSFORT
BART VANMONTFORT
KU LEUVEN
YANNICK DEVOS
CREA-PATRIMOINE,
UNIVERSITÉ LIBRE DE BRUXELLES
ROGER LANGOHR
UNIVERSITEIT GENT/ASDIS VZW
DE RÉCENTES ÉTUDES ARCHÉOLOGIQUES ET PÉDOLOGIQUES ONT CONFIRMÉ
L’EXCEPTIONNELLE PRÉSERVATION DU SOL D’ORIGINE DU SITE NÉOLITHIQUE DE
BOITSFORTÉTANGS, resté pratiquement le même depuis la dernière glaciation.
Fait rare, des traces d’occupation très bien conservées sont ainsi encore observables
de nos jours. Cet article explique les raisons de cette remarquable conservation
mais dévoile aussi les dangers potentiels qui, sans une gestion adaptée et
responsable, menacent aujourd’hui l’avenir du site.
Le site néolithique de Boitsfort-
Étangs, un des plus anciens sites
archéologiques de la Région de
Bruxelles-Capitale, est tapi sous
l’épais feuillage de la forêt de
Soignes. Pour avoir une bonne vision
du site, il nous faut virtuellement faire
abstraction de la forêt. La chose est
possible grâce à des relevés topogra-
phiques détaillés, avec l’appoint ou
non de la technologie dite du LIDAR.
Nous voyons alors apparaître un
motif de fossés et de levées de terre,
là où, lors d’une promenade domini-
cale, on ne distingue qu’un paysage
forestier vallonné (fi g. 1). Comment
se fait-il que les vestiges de ces fos-
sés et levées de terre soient encore
perceptibles en surface après des
milliers d’années ? La chose est due
à l’histoire singulière de la forêt 1.
SOUS LES ARBRES, LE SOL
La forêt de Soignes est un site hors
du commun. Située au cœur de la
région limoneuse belge, connue pour
son agriculture intensive et abon-
damment travaillée depuis l’âge du
fer et la période romaine, elle est une
des rares forêts dont les sols n’ont
pour ainsi dire jamais été labourés
en vue de leur exploitation agricole
et où le pâturage par le bétail est
resté relativement limité 2. Du fait de
l’absence d’une fertilisation directe
à l’aide de fumier et de chaux pour
les cultures et d’une fertilisation indi-
recte par les excréments et l’urine
du bétail, le mètre supérieur des
sols est resté, depuis plus de 10.000
ans, très acide et pauvre en azote.
Dans un tel environnement, l’acti-
vité des animaux fouisseurs, comme
les grands vers de terre et les tau-
pes, est très limitée. Le sous-sol
compact, qui s’est formé depuis les
ultimes grands froids de la dernière
glaciation, à partir d’une profondeur
de 30 à 40 cm, a par conséquent été
largement préservé 3 (fi g. 2).
Qui plus est, la forêt n’a pas subi
d’érosion depuis 10.000 ans, contrai-
rement à de vastes parties du paysage
rural et agricole de la zone limoneuse,
où les sols des plateaux et des vallons
ont perdu des dizaines de centimè-
tres de terre et où les fonds de vallée
d’origine sont ensevelis sous des
mètres de dépôts. En d’autres ter-
mes, la surface actuelle du sol de la
Fig. 1
Relevé au LIDAR du site de Boitsfort-Étangs. 1 : ligne de chemin de fer Namur-Schaerbeek;
2 : chemin des Deux Montagnes ; 3 : motif de fossés et de levées ; 4 : tumuli (®© UrbIS).
66.50m
75.40m
84.30m
93.20m
102.10m
111.00m
106.55m
97.65m
88.75m
79.85m
70.95m
Hoogte
Hauteur
037
BRUXELLES PATRIMOINES N°014 – AVRIL 2015
CACHÉ SOUS LES ARBRES…
LIDAR
Le LIDAR (light detection and ranging)
est une technique qui permet de res-
tituer avec une extrême précision le
relief d’un lieu 1. Une superfi cie de
terrain est scannée au moyen d’un
laser embarqué à bord d’un avion.
Ce dernier mesure les hauteurs de
20.000 à 100.000 points par seconde.
Cette technique s’avère particulière-
ment intéressante dans les régions
boisées. Elle balaie non seulement
les cimes des arbres, mais donne
aussi une image très précise de la
surface du sol sous-jacente. Son inté-
rêt est qu’elle nous permet d’identi-
er des dénivelés minimes, parfois
diffi ciles à observer à l’œil nu. C’est
donc un outil de premier ordre pour
découvrir d’anciens fossés et renfon-
cements, mais aussi des levées et des
rehaussements.
NOTE
1. CRUTCHLEY, S., CROW, P.,
The Light Fantastic :
Using airborne
laser scanning in archaeological
survey
. Swindon : English Heritage, 2010
(https://www.english-heritage.org.uk/
publications/light-fantastic/
light-fantastic.pdf).
Principe du LIDAR :
l’avion balaie un itinéraire donné (A).
Les données sont transmises à des
satellites qui retransmettent à leur tour
les données à une station de réception.
Le grand avantage du LIDAR, c’est qu’il
ne mesure pas seulement la distance
jusqu’à la cime des arbres, mais aussi
jusqu’à la surface du sol (B et C)
(© GOB/ULB. Figure créée d'après
CRUTCHLEY, S., CROW, P.,
The Light Fantastic, op. cit.).
Fig. 2
Sol limoneux typique de la forêt de Soignes
(© Roger Langohr).
1 : Couche de litière végétale épaisse de
quelques centimètres.
2 : Couche noire épaisse de quelques
centimètres enrichie d’humus. L’épaisseur
limitée de cette couche indique la rareté,
voir l’absence de grands vers de terre
et de taupes qui fouillent le sol.
3 : Une couche meuble de 25-30 cm
d’épaisseur avec une forte concentration
de racines vivantes et mortes.
4 : Une couche très compacte avec une limite
supérieure bien nette et dans laquelle
les racines ne pénètrent dans le sol qu’à
hauteur des stries plus pâles. Cette couche
s’enfonce jusqu’à 100-120 cm de profondeur
et a vu le jour durant une période très froide
de la dernière glaciation, qui s’est achevée
il y a environ 10.000 ans. C’est à hauteur
de cette couche que d’éventuels vestiges
archéologiques tels que des trous de po-
teaux, des fossés ou des silos sont
encore bien conservés.
038
Fig. 3
Exemple d’un forage effectué à l’aide d’une
tarière Edelman. La longueur de la tarière et
de 1,3 m, le diamètre de la tête de carottage
est de 7 cm. Pour l’évaluation, on a réalisé
814 forages répartis sur la superficie du site
(© SPRB).
Fig. 4
Exemple de réalisation d’un puits de fouille
restreinte. 25 puits de ce genre de 1 m2 ont
été aménagés en complément des sondages
(© SPRB).
forêt de Soignes est restée la même
que celle que foulaient les rennes à
la fin de la dernière glaciation. De
ce fait, les traces d’occupation, dis-
parues de longue date ailleurs dans
le paysage, ont été très bien conser-
vées au sein de la forêt de Soignes.
HISTORIQUE DES
RECHERCHES
Le site de Boitsfort-Étangs, tout
comme celui de Chaumont-Gistoux-
Les Bruyères et celui d’Ottenburg/
Grez-Doiceau, est un des trois sites
du néolithique moyen de Belgique
où le relief actuel montre encore des
traces visibles de vestiges archéo-
logiques. L’étude archéologique sur
le site commence par la « redécou-
verte » des levées de terre et des
fossés par Duvivier et Denis en 1888.
De Loë et Rahir y organisent une pre-
mière campagne de fouilles qui doit
montrer que les levées de terre sont
des structures funéraires plutôt que
des aménagements de défense 4. Ils
creusent deux tranchées à travers
un fossé et plus de 80 à travers les
levées. Les objets qu’ils retrouvent
confirment l’origine préhistorique des
structures mais ne permettent pas
de convaincre les archéologues ulté-
rieurs. Il faut ainsi attendre la fin des
années 1960 pour que des travaux
sur le terrain, réalisés par le Service
national des Fouilles, montrent qu’il
s’agissait bien de fossés et de levées
de terre plutôt que de tumuli 5.
Vers le début du XXIe siècle, la Région
de Bruxelles-Capitale prend une
série d’initiatives visant à une ges-
tion responsable du site. Le lieu fai-
sait déjà partie des sites protégés
de la forêt de Soignes et des étangs
de Boitsfort. Le classement du site
archéologique proprement dit suit
le 4 septembre 2002. À la demande
de Bruxelles Environnement et en
attendant le scan au LIDAR, un relevé
détaillé du relief est réalisé par
CReA-Patrimoine (ULB), qui effectue
également une fouille préventive sur
une partie du site menacée par la
mise à quatre voies de la ligne de
chemin de fer Namur-Schaerbeek 6.
En 2011, préalablement à la mise
en application du plan de gestion
du site, une équipe de la KU Leuven
procède à une évaluation archéolo-
gique et pédologique à la demande
de la Direction des Monuments et
des Sites de la Région de Bruxelles-
Capitale (fig. 3 et 4) 7.
LE SITE
On peut observer au total cinq levées
de terre et fossés dans le relief actuel,
à hauteur de l’avenue des Deux
Montagnes, ce qui est confirmé par
la carte topographique détaillée et le
relevé au LIDAR de la zone (fig. 1). La
trace des fossés et des levées de terre
se prolonge sur les pentes nord-ouest
et sud-est, où l’on ne distingue à la
fois que deux levées et fossés. Nous
pouvons également les percevoir
encore à l’est de la ligne de chemin de
fer Namur-Schaerbeek. Au total, l‘en-
ceinte couvre une superficie d’environ
11 ha pour un périmètre de quelque
2,2 km, calculée à partir de l’enceinte
extérieure et du pied de la pente. La
superficie à l’intérieur de la levée inté-
rieure s’élève à 5,6 ha, avec un péri-
mètre de 930 m.
Au départ, les fossés s’enfonçaient à
une profondeur de 2 à 2,5 m sous le
niveau du sol de l’époque et avaient
une largeur de 6 à 7 m. Les levées de
terre sont systématiquement amé-
nagées du côté intérieur et ont été
conservées jusqu’à ce jour sur une
hauteur de 80 cm au-dessus du niveau
du sol de l’époque (fig. 5). À l’origine,
elles avaient vraisemblablement une
hauteur d’au moins 2 m, créant ainsi
et selon toute probabilité entre le
haut de la levée et le fond du fossé un
dénivelé d’environ 4,5 m 8. Au moins la
levée de terre intérieure comportait
jadis une palissade composée d’une
série de poteaux refendus disposés
dans une tranchée de fondation.
De nombreux éléments de poterie
ont été découverts durant les fouilles.
Ils sont typiquement construits au
colombin, assez fins et parachevés
avec un soin relatif. Les formes sont
diverses et comprennent des disques,
des cuillères, des bols de différen-
tes tailles, des gobelets et de grands
pots. La décoration est très rare.
Contrairement à la poterie, les outils
en pierre sont assez peu nombreux 9.
039
Bruxelles Patrimoines n°014 – avril 2015
L’exploitation forestière, qui a pro-
bablement pris toute son ampleur
après la transformation de la forêt en
domaine ducal vers la n du XIIe siècle,
a eu un impact sur les sols de la forêt
de Soignes. L’élimination systéma-
tique de troncs d’arbres et des taillis
pour utilisation directe ou la produc-
tion de charbon de bois a surtout
eu une infl uence sur la biodiversité
(peu de bois mort) ainsi que sur les
horizons superfi ciels des sols, du fait
de l’élimination des matières organi-
ques. De même, les passages inces-
sants des chevaux et des charrettes
et, plus tard, de lourds et puissants
engins d’exploitation forestière ont eu
une infl uence directe sur le compac-
tage du sol. À cela s’est ajouté, au XXe
siècle, l’impact des activités récréati-
ves, en particulier de l’équitation, car
jusqu’à la fi n des années 1970, les
cavaliers pouvaient circuler librement
sur une partie des parcelles boisées.
Suite à cela, le sol est à ce point com-
pacté sur de grandes superfi cies que
les eaux pluviales ne peuvent que dif-
cilement s’y infi ltrer. Ceci se traduit
notamment par la prédominance,
dans ces endroits, de plantes résis-
tantes au piétinement, telles que le
La plupart sont fabriqués au moyen de
silex gris à gris foncé qui étaient peut-
être importés du bassin de la Haine. Il
s’agit principalement de grattoirs, de
lames minières, de pointes de èche
et de quelques fragments de haches
en silex poli. Plusieurs fragments de
grès retrouvés au cours des fouilles
sont sans doute des restes de meules
ou de polissoirs.
D’AUTRES TRACES
D’EXPLOITATION…
Il n’y a d’ailleurs pas que des traces
de l’âge de la pierre que nous pou-
vons retrouver sur ce site. Lorsque
nous regardons attentivement, nous
pouvons également distinguer des
traces d’activités humaines d’autres
périodes.
On y observe par exemple de nom-
breux tertres circulaires d’un
diamètre de 4 à 8 m et d’une hauteur
de quelques décimètres. Il s’agit de
vestiges de charbonnières (égale-
ment appelées « aires de faulde »),
qui témoignent de la production de
charbon de bois (fi g. 6 et 7). Le profi l
du sol se caractérise par une couche
de surface noire, exceptionnellement
épaisse, qui contient une multitude
de petits fragments de charbon de
bois (fi g. 8). Tous les restes de char-
bonnières de la forêt de Soignes
semblent être du même type et n’ont
probablement servi qu’une seule fois.
On observe une concentration de ces
meules au pied des pentes. On préfé-
rait apparemment transporter le bois
lourd en descendant la pente. D’après
la cartographie des traces humaines
(40 % du bois 10 ), on peut s’attendre à
trouver plusieurs milliers de restes
de meules dans l’ensemble de la forêt
de Soignes 11. Les plus anciennes
charbonnières de la forêt de Soignes
remonteraient au IVe siècle après
Jésus-Christ, bien que cela ne soit
pas encore confi rmé par des datations
absolues. Les datations disponibles
ont été obtenues sur des restants de
vestiges liés à des meules de charbon
de bois et de bas-fourneaux destinés
à l’exploitation du fer à Hoeilaert. Ces
datations témoignent d’une activité au
VIIIe et/ou au IXe siècle après Jésus-
Christ 12, ce qui confi rme les datations
d’autres activités semblables ailleurs
dans la forêt 13.
CACHÉ SOUS LES ARBRES…
Fig. 5
L’ondulation de la surface du sol est
provoquée par l’aménagement néolithique
de deux fossés et de trois enceintes à hauteur
de la pente orientée au sud de la vallée du
Vuilbeek. À l’origine, les dénivelés étaient
nettement plus prononcés. 1 : remparts,
2 : fossés. (© Roger Langohr).
Fig. 6
Dessin de reconstruction des meules.
A: entassement du bois. B: recouvrement de
la meule et combustion du charbon de bois.
C: récupération du charbon de bois
(© SPRB/ULB).
040
LE NÉOLITHIQUE MOYEN
Le « néolithique », la période la
plus récente de l’âge de la pierre,
commence avec l’apparition des pre-
miers agriculteurs. Ces premiers
paysans arrivent dans nos régions, il
y a environ 7.200 ans, apportant avec
eux plantes et animaux domestiques.
Ils introduisent également l’usage
d’outils en pierre polie, la poterie
et le mode de vie sédentaire dans
de grandes habitations. Le site de
Boitsfort date de quelque 1.000 ans
plus tard, de ce que l’on appelle le
néolithique moyen. L’ensemble de la
région limoneuse est travaillée pour
la première fois à grande échelle.
D’importantes parties du paysage
sont dégagées et des constructions de
grande ampleur sont édifiées.
On recense actuellement une dizaine
de ces constructions ou « enceintes »,
généralement dans des lieux stra-
tégiquement situés, dans un paysage
vallonné ou en pente douce. La plu-
part sont plus simples que celles de
Boitsfort et se composent d’un fossé
simple avec levée de terre, sur-
montée ou non d’une palissade, ou
de palissades sans levée de terre ni
fossé comme à Thieusies 1 et à Enines 2.
La superficie de l’espace qu’elles
entourent varie, elle aussi, très forte-
ment. Elle va de 5 à 6 ha à Boitsfort à
vraisemblablement 90 ha à Ottenburg/
Grez-Doiceau. Elles peuvent, en
tout état de cause, être considérées
comme les premières constructions
monumentales dans nos régions et
leur construction a nécessité un grand
déploiement d’énergie. La capacité à
organiser et à exécuter ces travaux
a quelques implications. Sans doute
ces constructions avaient-elles une
importance suprarégionale et virent-
elle le jour avec la collaboration de
toute la communauté.
Les vestiges archéologiques que
nous retrouvons nous apportent de
nombreux renseignements sur l’éco-
nomie alimentaire et confirment
que nous avons affaire à une société
agricole à part entière : elle cultivait
des céréales et possédait un cheptel
composé principalement de cochons
et de bovins, avec parfois quelques
moutons et quelques chèvres. Les
mines de silex, comme les célèbres
minières de Spiennes, datent de la
même période. Elles sont le vestige de
l’extraction spécialisée de silex et de
la production, entre autres, de haches
et de grandes lames (lames minières)
en pierre taillée. Des produits semi-fi-
nis de ces produits ont ensuite été
exportés vers des villages plus éloi-
gnés, parfois à plusieurs centaines de
kilomètres à la ronde.
NOTE
1. VERMEERSCH, P.M., VYNCKIER,
G., WALTER, R.,
Thieusies
,
Ferme de
l'Hosté, site Michelsberg. II. Le matériel
lithique
, 1990, KUL, Leuven (Studia
Praehistorica Belgica, 6).
2. BURNEZ-LANOTTE, L., « Une nouvelle
enceinte à Énines, Chêne-au-Raux
(Brabant, Belgique) », in GUTHERZ, X.,
JOUSSAUME, R. (dir.),
Le Néolithique
du Centre-Ouest de la France. Actes
du 21e colloque inter-régional sur le
Néolithique (Poitiers, 14-16/10/1994)
,
Association des Archéologues de
Poitou-Charentes, s.l., 1998,
p. 417-426.
Fig. 7
Une petite colline (dans l’ombre) composée
de résidus d’une charbonnière. Le sol de
ce genre de monticule se compose de terre
mélangée à de la poudre de charbon de bois.
Bon nombre de ces vestiges se trouvent au
bas de la pente. Apparemment, on préférait
transporter le bois le plus pesant vers le bas.
Dans la forêt de Soignes, on observe encore
des milliers de vestiges d’activité industrielle
de ce genre à l’intérieur des peuplements
d’arbres (restes de la « forêt carbonifère »).
(© Roger Langohr).
041
BRUXELLES PATRIMOINES N°014 – AVRIL 2015
vés jusqu’à la limite supérieure d’un
sous-sol naturellement compacté
et qui résultent d’un doublement de
l’épaisseur de la couche supérieure
facilement labourable, c’est-à-dire le
sol de labour et l’horizon biologique-
ment actif. En même temps, les sil-
lons entres les « ados » assurent un
drainage des eaux de retenue tem-
poraires sur le sous-sol compacté.
L’application d’un tel système d’ados
est bien connue dans le Brabant
belge dès le XVe siècle, mais surtout
aux XVIIe et XVIIIe siècles 16. Ce champ
a sans doute été utilisé pendant
quelques dizaines d’années au maxi-
mum. On peut déduire de la végéta-
tion forestière et du développement
du sol actuel que cette utilisation a
eu lieu il y a au moins un siècle.
Le versant escarpé de la vallée nord-
est dans les environs du Rouge-
Cloître montre de nombreuses et
vastes traces d’extraction de sable
et de grès, apparemment liées aux
diverses phases de construction des
bâtiments et d’aménagement des
chemins et des étangs. Ceci a rendu
le relief très irrégulier et les sols y
présentent une très grande hété-
jonc épars (Juncus effusus), le poivre
d’eau (Polygonum hydropiper) et la
laîche à épis espacés (Carex remota).
Le compactage entraîne également
une moins bonne aération du sol, ce
qui cause localement un dépérisse-
ment du système racinaire des arbres
tout près de la surface. Ceci accroît le
déracinement, en particulier du hêtre,
qui est très sensible à l’aération du sol
(fig. 9) 14.
En regardant attentivement, on dis-
tingue par ailleurs des traces de
chemins creux, empruntés par les
charrettes et les troupeaux pour tra-
verser la forêt. Un tel complexe de
chemins sillonne le plateau entre les
deux tumuli et les levées de terre du
site néolithique (fig. 10). Ce chemin
est référencé sur la carte d’Ignace
Vander Stock (1661) comme une des
liaisons entre Boitsfort et le prieuré
de Groenendael. Il est indiqué moins
clairement sur la carte de Ferraris
(1770). Scollar le décrit et marque une
distinction avec les levées de terre de
l’établissement néolithique 15.
Juste à l’ouest de la ligne de chemin
de fer Namur-Schaerbeek, on trouve
une zone d’environ 1 ha présentant
un microrelief composé de micro-
dépressions et de micro-épaulements
linéaires parallèles, orientés nord-
sud, avec des dénivelés de quelques
centimètres. La pente nord adjacente
est étonnamment plane et ne montre
aucun restant de levées ou de fos-
sés. Les 30 à 35 cm supérieurs se
composent de limon homogène gris
présentant des particules de char-
bon de bois et de petits fragments de
brique (fig. 11). Il s’agit probablement
ici d’un ancien horizon de labour. Une
étude micromorphologique a été réa-
lisée pour confirmer l’hypothèse de
l’ancienne terre cultivée. Elle étudie
le sol à une échelle microscopique et
permet d’observer la distribution de
certains restes microscopiques. Elle
a notamment mis au jour des traces
suggérant le labourage du sol ainsi
que son enrichissement. Les résul-
tats de l’étude des phytolithes (l’étude
des restes minéraux microscopiques
de plantes) révèlent la culture de
céréales (fig. 12 et 13). Son épaisseur
d’environ 30 cm, exceptionnelle pour
l’agriculture ancienne, est sans doute
imputable à l’aménagement d’«ados
étroits» qui ont peut-être été exca-
CACHÉ SOUS LES ARBRES…
Fig. 8
Profil du sol sur le site d’une charbonnière,
avec une couche noire caractéristique épaisse
de 30-40 cm, enrichie de poudre de charbon
de bois et de petits fragments de charbon
de bois. Comparez avec la couche 2, épaisse
de quelques centimètres, du sol limoneux
typique (voir Fig. 2) (© Roger Langohr).
042
Fig. 11
Photo de coupe d’une ancienne parcelle
de labour. On notera ici la couche grise
homogène d’environ 2-5 cm à 30-35 cm de
profondeur, avec une limite inférieure bien
nette et la présence de petits fragments de
brique et de charbon de bois. Ce sont là des
caractéristiques d’un sol qui a été travaillé
certainement pendant quelques dizaines
d’années, probablement au moyen d’une
charrue. La couche superficielle noire épaisse
de quelques centimètres, enrichie d’humus,
indique que le travail du sol a eu lieu il y a
plus d’un siècle. La cavité dans la couche
grise est la conséquence de l’enlèvement
d’une racine d’arbre. (© Roger Langohr).
Fig. 9
Hêtre déraciné. Ce hêtre appartient à une
plantation datant de 1806 et se trouve sur le
plateau à l’intérieur du site néolithique.
Cette perturbation couvre une superficie
d’environ 25 m2 et s’enfonce localement dans
le sol jusqu’à une profondeur de 70 cm.
Ce processus constitue l’une des principa-
les menaces naturelles pour le patrimoine
archéologique présent dans le sol du site.
(© Roger Langohr).
Fig. 10
Complexe de chemins creux. À hauteur de
la pente orientée au nord du Vuilbeek. Cet
ensemble fait partie d’une importante voie
qui reliait jadis Watermael au prieuré de
Groenendael. Cette voie est aujourd’hui
totalement délaissée.
1 : incision large, plane et en pente douce,
spécialement aménagée pour le transport
de charrettes sur la pente.
2 : une série de chemins creux en forme de
V se forment en raison du passage fréquent
d’animaux (chevaux, bétail…). Lorsque le fond
du chemin était trop boueux, on marchait sur
le côté, sur un endroit plus sec. Cela a donné
naissance à une série d’incisions en éventail
qui divergent depuis le fond de la vallée et se
rejoignent à nouveau à hauteur du plateau.
(© Roger Langohr).
043
BRUXELLES PATRIMOINES N°014 – AVRIL 2015
Les grandes machines utilisées pour
l’exploitation forestière peuvent per-
turber le sol en profondeur, surtout
lorsqu’elles sont utilisées sur sol
mouillé. Les traces de roues peu-
vent atteindre des profondeurs de
40-50 cm (fig. 15). Une telle gestion
forestière a fort heureusement été
arrêtée à Boitsfort-Étangs au début
des années 2000 18.
L’accès au site archéologique par les
pratiquants d’activités récréatives en
dehors des chemins spécialement
aménagés peut également consti-
tuer une menace. Pour limiter celui-
ci, la plaine de jeu située au milieu
du site sera prochainement déman-
telée. Pour l’entretien des chemins,
il est conseillé de ne pas utiliser de
sable calcaire ou dolomitique, ni de
gravier, étant donné qu’ils entraî-
nent un enrichissement du sol et
la prolifération de grands vers de
terre et de taupes dans les sols envi-
ronnants, ce qui conduit par ricochet
à une perturbation plus importante
du sous-sol. D’un autre côté, les
activités récréatives encadrées par
des panneaux d’information offrent
également la possibilité de présenter
ce site d’exception au grand public.
Le site néolithique de Watermael-
Boitsfort peut permettre ainsi, grâce
aux traces encore visibles des levées
de terre et des fossés, d’instaurer un
lien entre scientifiques, gestionnai-
res et grand public.
Traduit du Néerlandais
rogénéité, allant du sable au limon
et de très acide à calcaire. Tout ceci
influence la végétation herbeuse
qui est spécialement protégée à cet
endroit en raison de sa grande bio-
diversité. Le plateau présente, par
ailleurs, une dépression de 100 m de
largeur et d’une profondeur d’environ
3 m. Celle-ci témoigne d’une extrac-
tion de limon, sans doute à mettre en
relation avec les activités de construc-
tion sur le site de l’abbaye (fig. 14).
MENACES ET
PROBLÉMATIQUES DE
PROTECTION
Comme indiqué plus haut, les sols
de la forêt de Soignes ont été extrê-
mement peu perturbés, tant par
l’homme (pas d’agriculture et peu
de pâturage) que par des processus
naturels tels que l’érosion et les ani-
maux fouisseurs. Le potentiel pour
une bonne conservation des possibles
vestiges d’habitation enfouis, comme
des trous de poteaux, des fossés ou
des silos y est donc particulièrement
grand. Cette quasi-absence de per-
turbations est confirmée par l’étude
d’évaluation 17 de la partie du site
néolithique à l’ouest du chemin de
fer. Cette zone, située dans la par-
tie historique de la forêt de Soignes,
est classée depuis 2002 comme
site archéologique par la Région.
Il importe toutefois d’adopter des
méthodes de gestion qui garantissent
un minimum de perturbations du sol
dans les années à venir. Les princi-
pales menaces concernent en l’oc-
currence la végétation, l’exploitation
forestière et les activités récréatives.
Parmi la végétation forestière
actuelle, les principales perturba-
tions naturelles sont le dévelop-
pement des racines et des arbres
déracinés. La croissance et le dépé-
rissement des racines peuvent être
considérés comme un processus
à long terme (des siècles voire des
millénaires) présents de manière
latente sur les sites archéologique
sous bois. Le déracinement d’ar-
bres, en revanche, a un impact bien
plus grand et plus brutal sur le patri-
moine archéologique. En raison de
la présence d’un sous-sol compact
qui entrave l’aération du sol, le dépé-
rissement de grandes racines pro-
fondes est un phénomène fréquent.
C’est surtout le hêtre, à partir d’un
âge de 80 à 100 ans, qui y est parti-
culièrement sensible parmi toutes
les autres espèces d’arbres. Il est par
conséquent recommandé d’élimi-
ner progressivement tous les grands
arbres et de passer à une végétation
à base de taillis, dont les arbres n’at-
teignent jamais un diamètre ni une
hauteur très importants. Sur les ver-
sants sud, on peut orienter la gestion
vers l’implantation d’une végétation
de type lande.
CACHÉ SOUS LES ARBRES…
044
Fig. 12
Sur ce scan d’une lame, nous pouvons
observer correctement la limite bien nette
entre l’horizon de labour et le sous-sol
naturellement compacté. On remarque ici
aussi de nombreuses traces de charbon
de bois indiquées par de petites fl èches
(taille de la lame : 5 x 8 cm)
(photo Yannick Devos © SPRB/ULB).
Fig. 13
Photo d’un phytolithe, typique des céréales
(photo L. Vrydaghs © SPRB/ULB).
Fig. 14
Activités d’extraction à hauteur du Rouge-
Cloître. Le versant escarpé orienté au sud-
ouest à hauteur du Rouge-Cloître présente
un relief très irrégulier, avec des parties
plates et des creux profonds consécutifs à
l’extraction de sable et de grès. Les bâtiments
du Rouge-Cloître se trouvent à l’arrière-plan
(© Roger Langohr).
Fig. 15
Traces de roues lors de travaux d’exploitation
forestière. L’espacement des arbres permet
de circuler partout, ce qui accentue encore la
perturbation (© Roger Langohr).
13
12
14
15
045
BRUXELLES PATRIMOINES N°014 – AVRIL 2015
NOTES
1. Les auteurs souhaitent remercier la
Direction des Monuments et des Sites
de la Région de Bruxelles-Capitale
(et en particulier Sylvianne Modrie
et Ann Degraeve) et Bruxelles
Environnement. Nos remerciements
vont également à l’Institut d’encoura-
gement de la Recherche Scientifique
et de l’Innovation de Bruxelles (IRSIB)
et en particulier à Claude Hannecart
pour la mise à disposition des relevés
au LIDAR.
2. Pour l’historique de la forêt, nous
renvoyons notamment à : MAZIERS,
M., « Histoire générale de la forêt de
Soignes », in DE MULDER, K. (éd.),
La forêt de Soignes, Art et Histoire des
origines au XVIIIe siècle, Royale Belge,
Bruxelles, 1987, p. 1-7 ; Collectif,
La Forêt de Soignes. Connaissances
nouvelles pour un patrimoine d'avenir,
Éditions Mardaga, Wavre, 2009.
3. LANGOHR, R., « Quelques facteurs
édaphiques dans l’écosystème Forêt de
Soignes », in Forêt wallonne, 105, 2010,
p. 3-14.
4. DE LOË, A., RAHIR, E., « Ottenbourg et
Boitsfort, deux stations néolithiques
du Brabant avec nécropole à incinéra-
tion », Bulletin de la Société d'Anthropo-
logie de Bruxelles, 17, 1924, p. 142-166.
5. HUBERT, F., « La fortification
Michelsberg de Boitsfort à Bruxelles
(Belgique) », in Le Néolithique dans le
Nord et le Bassin parisien, 9e col-
loque interrégional sur le Néolithique
(Compiègne 1984), RAP, Senlis, 1984,
p. 147-148. (Revue Archéologique de
Picardie, 1 - 2)
6. STEWART, B., DECART, V., Relevé
topographique du site néolithique et
tumulien de la Forêt de Soignes. Rapport
final complet 31 janvier 2005, Centre
des Recherches Archéologiques,
Université libre de Bruxelles, 2005;
BYL, S., DEVOS, Y., FOURNY, M.,
MARTIN, F., PHILLIPART, V., « Fouille
préventive à l'intérieur de la fortifica-
tion Michelsberg de Boitsfort-Étangs.
Résultats préliminaires », Notae
Praehistoricae, 30, 2010, p. 49-56.
7. VANMONTFORT, B., MEIRSMAN,
E., LANGOHR, R., «Archeologische
en pedologische evaluatie van de
Neolithische site Tweebergenlaan
in Watermaal-Bosvoorde», rapport
scientifique des fouilles à paraître dans
la collection Archéologie à Bruxelles,
n° 010/04, publication digitale de la
Direction des Monuments et des Sites,
Région de Bruxelles-Capitale. http://
www.monument.irisnet.be/fr/sensibi/
pubarch.htm.
8. VANMONTFORT, B., Converging
Worlds, The Neolithisation of the Scheldt
basin during the late fifth and early
fourth millennium cal BC. (PhD thesis),
KU Leuven, 2004.
9. DEGRÉ, S., « Le site de Boitsfort-
Étangs. Les fouilles de A. De Loë et
E. Rahir », Bulletin de la Société Royale
Belge d'Anthropologie et de Préhistoire,
103, 1992, p. 57- 70; VANMONTFORT,
B., op. cit., 2004.
10. VERBOOM, M. et LANGOHR, R.
« Cartographie des traces de l'homme
en Forêt de Soignes », in La cartogra-
phie de Soignes, Vol. 2, Ed. Conseil de
Trois Fontaines, Bruxelles, 1982,
p. 29-35.
11. LANGOHR, R. « La forêt de Soignes,
témoin unique des traces de
l'homme », in Traces de l'homme en
Soignes, Vol. 2, Ed. Conseil de Trois
Fontaines, Bruxelles, 1983, p. 9-14.
12. METALIDIS, I., DECKERS, P.-J.,
VANMONTFORT, B., LANGOHR, R.,
Archeologisch onderzoek op GEN Lijn
161, TR 101311 (Groenendaal, Hoeilaart)
3, KU Leuven, 2008.
13. LANGOHR, R., PIETERS, M., « De
ijzerindustrie in het Zoniënbos »,
in GULLENTOPS, F. et WOUTERS,
L. (dir.), Delfstoffen in Vlaanderen,
Ministerie van de Vlaamse
Gemeenschap, Bruxelles, 1996,
p. 160-162.
14. LANGOHR, R., op. cit., 2010.
15. SCOLLAR, I., « Hollow ways at
Boitsfort, near Brussels », Antiquity,
31, 1957, p. 100- 103.
16. BUIKS, C., Laatmiddeleeuws landschap
en veldnamen in de Baronie van Breda,
Van Gorcum & Comp, Assen, 1997.
17. VANMONTFORT, B. et al., op. cit., 2011.
18. VANWIJNSBERGHE, S., PRIGNON,
J.-C.,
Plan de gestion du site archéo-
logique du camp fortifié néolithique
de « Boitsfort-Étangs »
, Bruxelles-
Environnement/IBGE, s.d.
CACHÉ SOUS LES ARBRES…
046
Hidden beneath the trees...
the Watermaal-Bosvoorde
stone age site
Hidden beneath the foliage of the
Sonian Forest lies the Bosvoorde
Vijvers stone age site. Even
after thousands of years the
embankments and ditches of this
site can still be traced.
A series of recent archaeological
and pedological studies of the
site’s entire surface area and its
immediate vicinity show that the
original soil, with the exception
of that around the series of
embankments and ditches, has
been exceptionally well-preserved.
This observation significantly
increases the heritage value of
this site, given that the soil in
the Sonian Forest is already well
known for having been relatively
undisturbed, both on the surface
(lack of erosion/sedimentation)
and underground (limited
presence of burrowing fauna).
A number of more recent signs
of human activity in the forest,
such as remains of charcoal kiln
sites, sunken cuttings, loam and
sandstone extraction sites, as well
as cultivated plots, can still be
easily observed.
A recent evaluation study,
however, has shown that there
are a number of potential threats.
The biggest threats can be
attributed to vegetation, wood
exploitation and recreation. Forest
management must therefore be
adjusted in order to maintain
the exceptionally well-preserved
anthropogenic relics, the oldest
of which date back more than
5,000 years.
047
Bruxelles Patrimoines n°014 – avril 2015
COLOPHON
COMITÉ DE RÉDACTION
Jean-Marc Basyn, Stéphane Demeter,
Paula Dumont, Murielle Lesecque,
Cecilia Paredes, Brigitte Vander Brugghen
et Anne-Sophie Walazyc.
RÉDACTION FINALE EN FR ANÇAIS
Stéphane Demeter
RÉDACTION FINALE EN NÉERLANDAIS
Paula Dumont
SECRÉTARIAT DE RÉDACTION
Murielle Lesecque
COORDINATION DE L’ICONOGRAPHIE
Cecilia Paredes
COORDINATION DU DOSSIER
Murielle Lesecque
AUTEURS / COLLABORATION
RÉDACTIONNELLE
Paulo Charruadas, Br uno Campanella,
Mimi Debruyn, Yannick Devos,
Paula Dumont, Patrick Huvenne,
Wim Lambrechts, Roger Langohr,
Catherine Leclercq, Harry Lelièvre,
Isabelle Leroy, Marc Meganck,
Jean-François Plumier,
Grégory Reinbold, Karim Sarton,
Blanche Tirtiaux, Bart Vanmontfort,
Brigitte Vander Brugghen,
Stéphane Vanwijnsberghe,
Anne-Sophie Walazyc.
TRADUCTION
Gitracom, Data Translations Int.
RELECTURE
Martine Maill ard et le comité de rédaction.
GRAPHISME
The Crew Communication
IMPRESSION
Dereume Printing
DIFFUSION ET GESTION
DES ABONNEMEN TS
Cindy De Brandt,
Brigitte Vander Brugghen.
bpeb@sprb.irisnet.be
REMERCIEMENTS
L’équipe du Centre urbain, Olivia Bassem,
Ann Degraeve, Sylvianne Modrie.
ÉDITEUR RESPONSABLE
Arlette Verkruyssen, directeur général
de Bruxelles Développement urbain de la
Région de Bruxelles-Capitale, CCN
– rue du Progrès 80, 1035 Bruxelles.
Les ar ticles sont publiés sous la
responsabilité de leur auteur. Tout droit
de reproduction, traduction et adaptation
réservé.
CON TACT
Direction des Monuments et des Sites-
Cellule Sensibilisation
CCN – rue du Progrès 80, 1035 Bruxelles.
http://ww w.monument.irisnet.be
aatl.monuments@sprb.irisnet.be
CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES
Malgré tout le soin apporté à la
recherche des ayants droit, les éventuels
bénéficiaires n’ayant pas été contactés
sont priés de se manifester auprès de la
Direction des Monuments et des Sites
de la Région de Bruxelles-Capitale.
LISTE DES ABRÉVIATIONS
AAM – Archives d’Architecture Moderne
AGR – Archives générales du Royaume
APR – Archives du Palais royal
ARB – Académie royale de Belgique
ARP – Archives René Pechère
AVB – Archives de la Ville de Bruxelles
CEBE – Commission de l’Environnement
de Bruxelles et Environs asbl
CDBDU – Centre de Documentation
de Bruxelles Développement urbain
DMS – Direction des Monuments et
des Sites
IRSN – Institut royal des Sciences
naturelles de Belgique
KBR – Bibliothèque royale de Belgique
KIK-IRPA – Koninklijk Instituut voor
het Kunstpatrimonium / Institut royal
du Patrimoine artistique
MRAH – Musées Royaux d’Art et d’Histoire
MRBAB – Musées royaux des beaux-arts
de Belgique
ONF – Office National des Forêts
SPRB – Service public régional
de Bruxelles
ULB – Université libre de Bruxelles
ISSN
2034-578X
DÉPÔT LÉGAL
D/2015/6860/004
Dit tijdschrift verschijnt ook
in het Nederlands onder de titel
« Erfgoed Brussel ».
... In 2011, the Brussels Capital Region ordered a study to analyse the soil preservation state at the site and its immediate surroundings (Vanmontfort, et al., 2011;Vanmontfort, et al., 2015). ...
... A first area (Zone A), where traces of the ditches and walls disappeared, has been affected by post-medieval agriculture. The soil profile shows the presence of a c. 30 cm (Vanmontfort, et al., 2015). This observation is confirmed by micromorphological observations (Devos, 2014). ...
Article
Full-text available
Ten years ago, an extensive literature study on the conservation and degradation of soil features in Flanders was conducted. The outcome was a report discussing the state of preservation. The present contribution intends to synthesize the chief outcomes of that research and to present a case study where the theoretical knowledge and recommendations then put forward have been applied.
Plan de gestion du site archéologique du camp fortifié néolithique de « Boitsfort-Étangs
  • J Prignon
18. vanWiJnsberghe, s., Prignon, J.-c., Plan de gestion du site archéologique du camp fortifié néolithique de « Boitsfort-Étangs », bruxellesenvironnement/ibge, s.d.
verboom, m. et Langohr, r. « cartographie des traces de l'homme en forêt de soignes
  • S Degré
degré, s., « Le site de boitsfortétangs. Les fouilles de a. de Loë et e. rahir », Bulletin de la Société Royale Belge d'Anthropologie et de Préhistoire, 103, 1992, p. 57-70; vanmontfort, b., op. cit., 2004. 10. verboom, m. et Langohr, r. « cartographie des traces de l'homme en forêt de soignes », in La cartographie de Soignes, vol. 2, ed. conseil de trois fontaines, bruxelles, 1982, p. 29-35.
« La forêt de soignes, témoin unique des traces de l'homme
  • R Langohr
Langohr, r. « La forêt de soignes, témoin unique des traces de l'homme », in Traces de l'homme en Soignes, Vol. 2, ed. conseil de trois fontaines, bruxelles, 1983, p. 9-14.
Archeologisch onderzoek op GEN Lijn 161
  • I Metalidis
  • P.-J Deckers
  • Langohr
metaLidis, i., decKers, P.-J., vanmontfort, b., Langohr, r., Archeologisch onderzoek op GEN Lijn 161, TR 101311 (Groenendaal, Hoeilaart) 3, Ku Leuven, 2008.
« de ijzerindustrie in het Zoniënbos
  • R Langohr
  • Pieters
Langohr, r., Pieters, m., « de ijzerindustrie in het Zoniënbos », in guLLentoPs, f. et Wouters, L. (dir.), Delfstoffen in Vlaanderen, ministerie van de vlaamse gemeenschap, bruxelles, 1996, p. 160-162.
15. scoLLar, i., « hollow ways at boitsfort, near brussels
  • R Langohr
  • Op
Langohr, r., op. cit., 2010. 15. scoLLar, i., « hollow ways at boitsfort, near brussels », Antiquity, 31, 1957, p. 100-103.
Laatmiddeleeuws landschap en veldnamen in de Baronie van Breda, van gorcum & comp, assen
  • C Buiks
buiKs, c., Laatmiddeleeuws landschap en veldnamen in de Baronie van Breda, van gorcum & comp, assen, 1997.
18. vanWiJnsberghe, s., Prignon
  • B Vanmontfort
vanmontfort, b. et al., op. cit., 2011. 18. vanWiJnsberghe, s., Prignon, J.-c., Plan de gestion du site archéologique du camp fortifié néolithique de « Boitsfort-Étangs », bruxellesenvironnement/ibge, s.d.