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Les enjeux du développement local en Afrique ou comment repenser la lutte contre la pauvreté

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Abstract

Après la décolonisation, l'Afrique connaît aujourd'hui les mutations économiques, sociales, culturelles et politiques les plus profondes et les plus significatives de son histoire contemporaine, au point que l'on peut, peut être, lui espérer un avenir plus rapidement prometteur que ne le prédisaient les experts les mieux avisés des trente dernières années. Reste qu'il est essentiel de s'entendre sur la signification et le contenu de cette promesse : faire en sorte que la démocratie s'installe durablement, que l'économique rejoigne le social, et que les dynamiques émergentes s'inscrivent dans un développement soucieux de la réduction de la pauvreté encore massivement présente sur le continent. Un des enjeux les plus significatifs de cette exigence, est de miser sur un développement territorialisé, proche des populations et de leurs besoins. Un développement qui fait de la proximité, la préoccupation première des décideurs et des développeurs, pour penser de nouvelles formes de gouvernance et de participation de la société civile, mais aussi, la promotion d'une économie centrée sur la valorisation des ressources et des savoir-faire locaux. Si la coopération internationale doit jouer à ce jour un rôle, c'est donc assurément sur ce point : celui d'accompagner le mouvement de territorialisation ou de re-territorialisation du développement, dans un contexte de mondialisation qui l'a jusqu'ici, trop souvent marginalisé, voire balayé. C'est à ce prix que les politiques de lutte contre la pauvreté pourront enfin bénéficier des leviers adéquats pour reculer de manière significative. Ainsi, cet ouvrage se veut un essai issu de travaux de recherche et d'expertises menés à l'échelle de plusieurs pays d'Afrique, auprès d'administrations centrales et de collectivités locales, mais aussi d'opérateurs internationaux du développement ou d'ONG locales. Il vise à présenter la manière dont la question territoriale est aujourd'hui prise en compte dans les politiques publiques, mais aussi les programmes de la coopération internationale. Il cherche ensuite à montrer que la préoccupation territoriale, s'il semble qu'elle soit progressivement au rendez-vous, ne l'est cependant pas à la hauteur des besoins et des enjeux : en témoigne la faiblesse des moyens accordés à cet objectif et l'inadéquation fréquente des modes d'approche des professionnels du développement à la démarche.

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... Ainsi, pour faire référence aux politiques d'aide mises en oeuvre au cours des cinquante dernières années, force est de constater que l'approche territoriale du développement et la manière de l'intégrer dans les stratégies et les actions de lutte contre la pauvreté a été singulièrement négligée (Matteudi, 2012). Cet oubli, délibéré ou non, explique parfois les principales limites de l'effi cacité des politiques d'aide au développement des pays les plus pauvres. ...
... Dans le droit fi l de la démarche proposée dans Les enjeux du développement local en Afrique (Matteudi, 2012), il est également essentiel d'exploiter une démarche trop peu étudiée et expérimentée, celle de la coconstruction (équipe de recherche et d'expertise, opérateur de développement, mais aussi acteurs locaux) à organiser dès la formulation des termes de référence pour toute étude ou tout projet. Les objectifs, la démarche, la méthodologie et la durée de l'opération d'aide au développement ne vont pas de soi, ils doivent être travaillés et négociés en fonction des exigences et des contraintes de chacun, commanditaires comme chercheurs ou bénéfi ciaires, notamment parce que la recherche appliquée doit envisager le jeu des acteurs, la faisabilité des résultats et les préconisations susceptibles d'être formulées. ...
Thesis
Au Nord du Sénégal, depuis 15 ans, la zone de l’estuaire du fleuve Sénégal est devenue une zone à risques (inondations, submersions marines), suite à son anthropisation. Les inondations d’origine fluviale sont aggravées par le colmatage des embouchures et les incertitudes climatiques. L’eau du fleuve ne retrouve plus son exutoire.Le pouvoir des experts est contesté dans sa légitimité. Il est nécessaire d’investir de nouvelles expériences, pour renforcer la résilience dans un contexte de changement climatique.Des stratégies de lutte contre les inondations fluviales sont portées par une communauté « autochtone » : les Gandiolais. Ces derniers souhaiteraient apporter de nouvelles expériences de lutte contre les inondations, face aux échecs répétés du pouvoir des experts, dans la gestion des inondations. Aujourd’hui, il est nécessaire de renouveler les stratégies de gouvernance pour le bien-être des populations de l’estuaire du Sénégal. Dans ce sillage, les stratégies de lutte portées par les Gandiolais, peuvent réorienter la trajectoire de gouvernance des inondations jusque-là non soutenable. C’est dans ce sens, que l’étude mettra l’accent sur les savoirs endogènes de lutte contre les inondations fluviales. Par exemple : sur la base d’observations lunaires, les communautés autochtones ont la capacité de prévoir la nature d’un risque hydrologique. Ensuite, elles avertissent les populations locales grâce à un système traditionnel d’alerte précoce.Le projet de cette thèse est de montrer qu’en dehors des stratégies portées par le pouvoir des experts, pour lutter contre les inondations fluviales dans l’estuaire du Sénégal, des expériences vernaculaires existent et peuvent donner un nouveau sens aux politiques publiques pour mieux gouverner les risques hydrologiques, dans un contexte de changement climatique.Mots-clés : Gouvernance, Gouvernementalité, Socio-écosystème, Fleuve Sénégal, Savoirs endogènes-vernaculaires, Imaginaires, Gandiolais.
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