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Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne

Authors:

Abstract and Figures

From the 25th to 27th of June 2013, on the occasion of its annual field trip, The Natural Heritage Department (Service du Patrimoine naturel, SPN) of the National Natural History Museum of Paris of France conducted a fauna and flora inventory and habitat survey of the “Legs Thénard” Forest (41,500 acres of forest and natural habitats associated), located in the Burgundy region. The inventory focused on the following groups: vascular plants, birds, mammals, amphibians and reptiles, butterfl ies, dragonfl ies, beetles and mollusks. Information on the geology and natural habitats of the “Legs Thenard” were also collected. The site hasn’t been explored in an exhaustive way, but in only three days of exploration, in 335 stations, 777 taxa for 3,170 observations of flora and fauna, 43 heritage species and 90 protected species were identified. From a qualitative point of view, the species observed are those expected from forest environments of the Oak Hornbeam forests of north-central France. Among the heritage species, we can cite: the “Red-backed Shrike”, which is well represented in the outer edge zones, the “Northern-crested Newt” and the “Cut-leaved-Figwort”. Edges exposed to the south and with an area of grassland or shrub transition situated before the cultures were particularly interesting. Saproxylic insects are moderately represented, often in low abundance, in conjunction with the small amount of old trees and dead wood in the forest. Based on the information collected, management guidelines are proposed including traffi c limitation, old-tree preservation and the recognition of the natural heritage of this site.
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ARTICLE
Introduction
Le legs Thénard prend ses racines au château de Chaumot, en région Bourgogne.
Appartenant à Marie Madeleine DELPECH avant 1771, celui-ci fut revendu ladite année à
François-Xavier Louis Auguste Albert DE BENNON, Prince de Saxe, dit Comte de Lusace,
sous Louis XV. En jouissant de ce bien, le prince souhaitait bénéficier d’une considéra-
tion historique auprès de la cour de France (COUTY, 1996). Le legs Thénard sera acheté
Rev. sci. Bourgogne-Nature - 20-2014, 45-81
Inventaire naturaliste de la forêt syndicale
du legs Thénard – Région Bourgogne
Jessica THÉVENOT
1, Jacques COMOLET-TIRMAN
1, Grégoire EGOROFF
2, Olivier ESCUDER
1, Olivier GARGOMINY
1,
Vincent GAUDILLAT
1, Patrick HAFFNER
1, Jean-Christophe DE MASSARY
1, Renaud PUISSAUVE
3, Julien TOUROULT
1,
Claire TUTENUIT
4 & Jean-Philippe SIBLET
1
Résumé
Du 25 au 27 juin 2013, à l’occasion de sa sortie annuelle, le Service du Patrimoine Naturel (SPN) du Muséum National
d’Histoire Naturelle (MNHN) a réalisé un inventaire naturaliste de « la forêt du legs Thénard », site d’une superfi cie
d’environ 415 ha composé de forêts et de milieux associés, situé dans le département de l’Yonne. L’inventaire a
porté principalement sur les groupes suivants : la fl ore vasculaire, les oiseaux, les mammifères, les amphibiens, les
reptiles, les papillons, les libellules, les coléoptères ainsi que les mollusques. Des informations sur la géologie et les
habitats naturels du legs ont également été recueillies. Non exhaustives, les prospections ont permis de recenser, en
trois jours de terrain, 335 stations, 777 taxons, pour 3 170 observations de faune et de fl ore dont 43 espèces jugées
patrimoniales et 90 espèces protégées. D’un point de vue qualitatif, les espèces observées sont celles attendues
des milieux forestiers de chênaies-charmaies du centre-nord de la France. Parmi les espèces patrimoniales, on peut
citer : la Pie-grièche écorcheur qui est bien représentée dans les zones de lisière, le Triton crêté et la Scrofulaire des
chiens. Les lisières exposées au sud, avec une zone de transition prairiale ou arbustive en avant des cultures se sont
avérées particulièrement intéressantes. Les cortèges saproxyliques sont moyennement représentés, souvent en faible
abondance, en lien avec la faible quantité de vieux arbres et de bois morts dans la forêt.
Pour la préservation des milieux naturels et des espèces et sur la base des informations récoltées, des orientations
pour la gestion sont proposées concernant la desserte forestière, la place laissée aux vieux bois et la reconnaissance
du patrimoine naturel de ce site.
Mots-clés : biodiversité, espèces forestières, habitats, Chaumot, Yonne.
Naturalistic inventory of the “Legs Thénard” Forest – Burgundy region
Abstract
From the 25th to 27th of June 2013, on the occasion of its annual fi eld trip, The Natural Heritage Department (Service
du Patrimoine naturel, SPN) of the National Natural History Museum of Paris of France conducted a fauna and fl ora
inventory and habitat survey of the “Legs Thénard” Forest (41,500 acres of forest and natural habitats associated),
located in the Burgundy region. The inventory focused on the following groups: vascular plants, birds, mammals,
amphibians and reptiles, butterfl ies, dragonfl ies, beetles and mollusks. Information on the geology and natural habitats
of the “Legs Thenard” were also collected. The site hasn’t been explored in an exhaustive way, but in only three
days of exploration, in 335 stations, 777 taxa for 3,170 observations of fl ora and fauna, 43 heritage species and
90 protected species were identifi ed. From a qualitative point of view, the species observed are those expected from
forest environments of the Oak Hornbeam forests of north-central France. Among the heritage species, we can cite:
the “Red-backed Shrike”, which is well represented in the outer edge zones, the “Northern-crested Newt” and the
“Cut-leaved-Figwort”. Edges exposed to the south and with an area of grassland or shrub transition situated before
the cultures were particularly interesting. Saproxylic insects are moderately represented, often in low abundance,
in conjunction with the small amount of old trees and dead wood in the forest. Based on the information collected,
management guidelines are proposed including traffi c limitation, old-tree preservation and the recognition of the
natural heritage of this site.
Key words : biodiversity, forest species, habitats, Chaumot, Yonne.
1
MNHN - Service du Patrimoine Naturel - 36 rue Geoffroy-Saint-Hilaire - CP41 - 75005 PARIS - jthevenot@mnhn.fr,
comolet@mnhn.fr, escuder@mnhn.fr, gaudillat@mnhn.fr, gargominy@mnhn.fr, haffner@mnhn.fr, massary@mnhn.fr,
touroult@mnhn.fr, siblet@mnhn.fr
2
MNHN - Service du Patrimoine Naturel, UMR 7207, CR2P - 43 rue Buffon - 75005 PARIS - geopatrimoine@mnhn.fr
3
MNHN - Service du Patrimoine Naturel - 4 avenue du Petit Château - 91800 BRUNOY - puissauve@mnhn.fr
4
12 rue des Tourelles - 89500 ROUSSON - claire.tutenuit@wanadoo.fr
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en 1830, lors de la vente de l’ancienne seigneurie du château de
Chaumot des héritiers du prince François-Xavier, par le baron
Louis Jacques THÉNARD, célèbre chimiste français, découvreur
du bleu de cobalt ou bleu de Thénard, de l’eau oxygénée et de
divers métaux. Le baron T
HÉNARD
est également connu pour avoir
inspiré Victor HUGO dans le roman « Les Misérables » par le fait
qu’il se soit opposé à la réduction du temps de travail journalier
des enfants (d’où le nom des tuteurs de la petite Cosette, les
époux Thénardier).
À la fin de la seconde Guerre mondiale, la petite-fille du Baron
THÉNARD, Caroline Marguerite, crée le legs Thénard permettant
d’assurer des revenus aux orphelins des communes concernées,
grâce aux produits de l’exploitation de la forêt (commune de
Marsangy, 2013). Ce legs permettra également d’assurer la
gestion de celle-ci au fil du temps. Les biens légués se situent
aujourd’hui sur les communes de Chaumot, Villeneuve-sur-Yonne,
Bussy-le-Repos, Rousson et Marsangy (Yonne, figure 1). Ils sont
gérés par un syndicat de gestion sous tutelle préfectorale.
Suite à la sollicitation de Mme Claire TUTENUIT, résidente des lieux et soucieuse de la
préservation de ce site, le Service du Patrimoine Naturel (SPN) a réalisé un inventaire de
la biodiversité du legs, à loccasion de sa sortie annuelle de service.
Matériel et méthodes
Présentation du site
Le legs Thénard est avant tout une forêt principalement composée de chênes et de
charmes, divisé en 40 parcelles d’une surface de 409,23 ha (polygones orange, figure 2) et
géré par l’agence « Bourgogne » de l’Office National des Forêts (ONF). D’autres parcelles
cadastrales non forestières, correspondant à des terres arables ou des prairies, en font
également partie (polygones violets, figure 2). Une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique
Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type 1 (Ru de Rousson) couvre une partie du legs
Thénard (polygone jaune, figure 2). Cette ZNIEFF se superpose à une portion du réseau
hydrographique (bleu, figure 2). On note également la présence de mares (données des
réseaux mares de Bourgogne, 2010) au sein et aux alentours du legs (losanges bleus,
figure 2). Celui-ci est à cheval sur quatre mailles de 5 km x 5 km (carrés rouges, figure 2)
et entièrement englobé dans la maille 10 km x 10 km : E071N677 (figure 2). Les contours
des polygones ont été réalisés avec le logiciel Qgis1.8.0-Lisboa 2013.
D’un point de vue géologique, les terrains du legs Thénard sont situés au sud-est du
bassin de Paris, qui est un des deux grands bassins sédimentaires français (avec celui
d’Aquitaine). Des dépôts sédimentaires se sont accumulés dans cette dépression depuis
le Trias, il y a 250 millions d’années, formant un empilement de couches géologiques.
L’action de l’érosion permet aujourd’hui l’observation de ces différents terrains en surface.
On voit sur la figure 3 que la zone d’étude se situe à l’interface de terrains du Crétacé (vert
clair) et du Paléogène (orangé).
Le legs Thénard se trouve dans une région où les couches géologiques sont globale-
ment sub-horizontales, légèrement inclinées vers l’ouest. On constate peu de phénomènes
tectoniques importants ce qui fait que la géographie est plutôt simple : des couches géolo-
giques subhorizontales empilées les unes sur les autres, des plus vieilles aux plus récentes
de bas en haut, formant des pseudo-plateaux entaillés par les vallées des cours d’eau. Les
sommets des plateaux présentent donc des couches géologiques plus jeunes et les terrains
y sont argilo-sableux. Les creux des vallées et coteaux permettent d’accéder aux couches
géologiques plus anciennes. Les terrains des coteaux sont calcaires (craie). Ceci est bien
visible sur l’extrait de la carte géologique à 1/50 000 (figure 3). Les creux des vallées sont
remplis par des alluvions non consolidées. Les altitudes sont modérées, de 120 mètres au
fond du ruisseau au sud-est de la zone d’étude, à 180 mètres sur les zones des plateaux.
L’inventaire a porté principalement sur la forêt du legs Thénard et sur quelques parcelles
cadastrales associées. Cet inventaire, réalisé pendant deux jours, a mobilisé 42 agents du
SPN (équipes organisées par groupe taxonomiques) et d’autres naturalistes partenaires
(LPO, Yonne Nature-environnement et un entomologiste indépendant). L’observation du
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Jessica THÉVENOT et al.
89
58
71
21
0 10 Km
Chaumot
Figure 1. Localisation de Chaumot (89)
en Bourgogne.
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Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne
Figure 2. Polygones délimitant le legs Thénard sur orthophoto. IGN© BD ortho.
Figure 3. Extrait de la feuille Chéroy (n° 330), carte géologique au 1/50 000. © BRGM. En vert : des terrains crayeux, datés de l’ère secondaire
(période Crétacé), plus précisément du Coniacien (vert clair, plus vieux : entre – 89 millions d’années et – 86 millions d’années) et du
Santonien (vert foncé, plus récent : entre – 86 millions d’années et – 83 millions d’années). En orangé : des terrains sablo-argileux, datés de
l’ère tertiaire (période Paléogène), plus précisément de l’Yprésien (entre – 56 et – 49 millions d’années). Les couleurs bleue, rose, grise : sont
celles de terrains récents (inférieurs à 1 million d’années), en général des formations résiduelles ou remaniées des roches « mères » situées
en dessous. On les trouve sur les sommets des plateaux. Les terrains gris notés Fz sont des alluvions et forment les formations géologiques
les plus récentes de la feuille : déposées par les cours d’eau dans les vallons depuis 10 000 ans. Composition : limons, argiles et sables fi ns.
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cadre géologique du terrain ainsi qu’une analyse phytosociologique des habitats forestiers
ont permis de donner un aperçu d’ensemble de la zone d’inventaire. Les principaux groupes
taxonomiques étudiés sont la flore vasculaire, les mollusques, les odonates, les lépidoptères,
les coléoptères, les amphibiens, les reptiles, les oiseaux, les mammifères. Au sein de ces
groupes, les espèces remarquables (menacée, rares, patrimoniales, réglementées pour
certaines espèces) ont été notées. D’autres espèces observées de manière opportuniste
ont également été consignées. Le rapport de cet inventaire est disponible sur le site du
SPN (Service du Patrimoine Naturel, 2014, http://spn.mnhn.fr/servicepatrimoinenaturel/).
Stratégie de prospection, méthodes et techniques d’observation
Géologie : l’objectif était d’observer des petites carrières ou des affleurements, de
prélever des fossiles ou des microfossiles, de cartographier les formations des blocs de
grès et les zones anciennes d’extraction d’argiles. Les affleurements de blocs de grès (deux
sont indiqués clairement sur la carte géologique) sont d’origine naturelle, et peuvent servir
de source de matériel pour une utilisation locale (moellon, remblais), les sables associés
peuvent également être utilisés. Leur bon positionnement peut donc être utile aux proprié-
taires, pour leur conservation ou leur utilisation.
Habitats : l’objectif était d’identifier les principaux groupements forestiers. La carte
des stations forestières de l’aménagement forestier du legs (Office National des Forêts,
2011) a été utilisée pour déterminer les parcelles à prospecter. L’inventaire s’est porté sur
les parcelles forestières situées à l’est de Chaumot (parcelles 14, 19, 25, 27, 31, 32, 33)
et plus ponctuellement sur deux parcelles (5 et 8) au nord-ouest de Chaumot. Chaque
point d’inventaire a fait l’objet d’un relevé phytosociologique suivant les principes de la
phytosociologie
1 sigmatiste. Pour ce faire, on identifie une zone homogène sur le plan
floristique et des conditions stationnelles. Au sein de cette zone, pour chaque strate de
végétation présente (arborée, arbustive, herbacée), toutes les espèces végétales vasculaires
présentes ont été relevées en attribuant un coefficient d’abondance / dominance selon
l’échelle de Braun-Blanquet. Chaque relevé a ensuite été replacé, si possible, au sein de
la classification phytosociologique.
Flore : des relevés ponctuels ont été réalisés et constituent un échantillonnage de sta-
tions dans différents grands types de milieux naturels ou modifiés (forêt, pâturage, bord
de rivière, champ cultivé, prairie, etc.). Chaque station a fait l’objet d’un inventaire dit de
« présence / absence » et l’état phénologique a été noté si nécessaire. Lorsqu’un taxon
patrimonial a été repéré, un décompte des effectifs ainsi qu’une appréciation de l’état
des populations et de leur dynamique, et dans certains cas une analyse des menaces,
ont été entrepris. Chaque station retenue a été définie en fonction de l’homogénéité de sa
composition floristique, selon les principes des inventaires phytosociologiques sigmatistes.
Herpétofaune : pour les reptiles, les lisières forestières, plutôt orientées au sud, et les
zones de trouées forestières (zones de coupes récentes, de dégagement pour le passage
des lignes à haute tension) ou encore les pentes bien exposées et faiblement arborées
(présence d’arbustes éparses) ont été prospectées. Pour les amphibiens, quelques mares
bien éclairées ont été visitées. Les reptiles et les amphibiens en phase terrestre ont été
recherchés de jour à vue et à l’ouïe lors des déplacements. Des objets jonchant le sol, en
général des cailloux et morceaux de bois, mais aussi parfois des déchets (pneus, bâches,
tôles abandonnés), ont également été soulevés puis remis en place. Les amphibiens en
phase aquatique ont été recherchés de nuit, à la lampe, en parcourant doucement les berges
des pièces d’eau, et en réalisant quelques sondages à l’aide d’une épuisette.
Avifaune : le site a été parcouru lentement dans l’ensemble des parcelles. Les contacts
(visuels et auditifs) ont été reportés, en prenant soin d’indiquer les indices de nidification
selon les critères de l’atlas des oiseaux nicheurs de France (nicheurs possibles / probables
/ certains). Une prospection nocturne a été réalisée compte-tenu de la météo favorable,
en plus des prospections ayant eu lieu au lever du jour et jusqu’au crépuscule.
Mammifères : la plupart des prospections s’est faite sur les chemins (repérage d’em-
preintes), en limite des parcelles. Un passage a été programmé dans chaque grand ensemble
de parcelles. Hormis les observations aléatoires d’animaux effectuées en cours de journée,
deux sorties crépusculaires et une sortie matinale ont été organisées pour essayer de
1 Science ayant pour objet l’étude synthétique des communautés de végétaux spontanés, afin de les définir et de les classer
selon des critères floristiques et statistiques, de caractériser leur structure et leur organisation, leur origine, leur déterminisme
écologique et leur évolution (CATTEAU et al., 2010).
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Jessica THÉVENOT et al.
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contacter des espèces dont les indices de présences
sont difficiles à trouver ou à interpréter au niveau
spécifique. Les recherches d’indices de présence
(photographie 1) se sont faites essentiellement à
vue en parcourant à pied les chemins à vitesse
modérée. Des incursions dans les parcelles ont
été effectuées pour valider les indices de présence
détectés par d’autres prospecteurs. Cela concerne
essentiellement des terriers. Les tentatives d’obser-
vations par corps en soirée se sont faites selon les
règles habituelles : déplacements silencieux en tout
petit groupe, éclairage minimum, stationnements
de quelques dizaines de minutes dans un endroit
sombre mais avec une vue dégagée, particulière-
ment sur des lisières, interfaces très fréquentées par
les mammifères. Enfin, il est possible de prospecter
avec une technique d’écoute, mais celle-ci est peu
employée pour les mammifères. Toutefois, quelques
contacts auditifs ont été obtenus occasionnellement
(alarmes de chevreuils).
Pour les chauves-souris, une session supplé-
mentaire d’inventaire a été menée entre le 15 et le
17 août 2013. Une entrée de canal souterrain en
forêt et une entrée de cave dans une zone anthropi-
sée ont été sélectionnées pour les enregistrements
(du coucher au lever du soleil) via un Song Meter
SM2BAT (Wildlife Acoustics Ltd.) (photogra-
phie 2). Une première analyse automatique des
enregistrements a été effectuée à l’aide du logiciel
SonoChiro 3.0 (Biotope) par le Centre d’Ecologie et
de Sciences de la Conservation (CESCO) du MNHN
pour identifier les espèces. Afin de valider ces iden-
tifications, certaines de ces séquences ont ensuite
été analysées manuellement à l’aide d’applications
(Adobe Audition 3.0 et BatScan 9) permettant de
les visualiser sous forme de sonagrammes et de
les écouter à des fréquences audibles.
Rhopalocères et Odonates : Méthode de
prospection active : les habitats présents dans la
parcelle, ont été parcourus, en s’attachant aussi
bien aux zones ouvertes qu’aux zones écotonales,
en liaison avec une strate arbustive ou arborée. Les
zones de lisière, en liaison avec une culture, une
haie ou autre ont aussi été parcourues. La plupart
des espèces ont pu être déterminées sur place « à
vue », ou avec l’aide de guides naturalistes. A l’aide
d’un filet à papillon, des espèces farouches ont été
capturées (photographie 3) et l’observation des
critères d’identification s’est effectuée à l’aide d’une
boîte ou d’un sachet plastique transparent si néces-
saire. La date, le lieu de l’observation et les infor-
mations associées ont été inscrites sur papier, les
observations étant complétées via l’utilisation d’un
appareil photo pour les identifications a posteriori.
Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne
Photographie 1. Exemple d’indices : le Renard Vulpes vulpes
(Linnaeus, 1758) (haut) ; le Chevreuil Capreolus capreolus (Linnaeus,
1758) (bas).
Photographie 2. Enregistreur Song Meter SM2BAT (Wildlife Acoustics Ltd.).
Patrick H
AFFNER
Philippe G
OURDAIN
Photographie 3.
Chasse à vue des Lépidoptères.
Fanny L
EPAREUR
50
Hétérocères : dispositifs attractifs, le piège lumineux : le
principe a consisté à placer une source lumineuse au centre
d’une zone dégagée (photographie 4). Une source de lumière
UV (160 W mixte) qui éclaire une surface blanche a été uti-
lisée, permettant d’attirer plus efficacement les insectes. Ce
mode de piégeage se pratique à partir du crépuscule et peut
se terminer aux petites heures du matin. Pour cet inventaire,
l’identification s’est faite sur place ou sur photo, et aucun
individu n’a été prélevé.
Coléoptères : seules des techniques de recherche active
ont été pratiquées. Il n’y a pas eu de piégeage, ce qui limite
l’exhaustivité des collectes, notamment pour les espèces dif-
ficiles à détecter. Les lisières sont des milieux favorables pour
observer les coléoptères saproxyliques au stade adulte, car la
majorité est héliophile, parfois floricole. Les prospections se
sont faites en parcourant les chemins forestiers et lisières, à la
recherche d’habitats favorables à prospecter, avec des arrêts
plus longs dans les zones favorables : les chablis, chandelles,
champignons lignicoles, coupes de bois récentes, lisières
fleuries (ronces, ombellifères).
Battage des branches mortes ou
dépérissantes
La technique a consisté à placer
un parapluie japonais (photogra-
phie 5) ou toile de battage sous
des structures végétales et à frap-
per celles-ci à l’aide d’un bâton.
L’examen minutieux de la toile per-
met de retrouver les spécimens dont
le comportement varie de la fuite
rapide à l’immobilisme total. Pour
collecter des coléoptères saproxy-
liques, l’effort s’est concentré sur les
branches mortes ou dépérissantes.
Fauchage des zones herbeuses
Les plantes (souvent des plantes basses
en formation dense comme des graminées)
ont été balayées par un filet renforcé ou
fauchoir (photographie 6) avec de rapides
mouvements d’allers et retours. Les insectes
« tombent » dans ce filet fauchoir et au bout
d’une dizaine de mouvements de « fauche »,
il suffit d’examiner le contenu et de prélever.
Cette technique est moyennement perti-
nente pour les coléoptères saproxyliques,
mais permet d’échantillonner les phyto-
phages sur les plantes basses.
Rev. sci. Bourgogne-Nature - 20-2014, 45-81
Jessica THÉVENOT et al.
Photographie 4.
Piège lumineux.
Renaud P
UISSAUVE
Photographie 5.
Battage de branches mortes ou dépérissantes.
Fanny L
EPAREUR
Photographie 6.
Exemple de fi let fauchoir.
Fanny L
EPAREUR
51
Examen des fleurs, sous les écorces, recherche
dans les cavités d’arbres et sur les polypores
Contrairement aux deux méthodes pré-
cédentes, il s’agit d’une recherche orientée
(photographie 7) pour détecter visuellement
les coléoptères, dans leur habitat. Un piochon
a été utilisé pour soulever les écorces et déli-
ter les substrats (carpophore de champignon
lignivore notamment). Les espèces facilement
déterminables sur le terrain (25 % des espèces
citées, 50 % des données) ont été notées dans
un carnet et parfois prélevées vivantes pour
être ultérieurement photographiées. Tous les
autres coléoptères ont été collectés, placés dans un flacon contenant de l’acétate d’éthyle
(1 flacon par parcelle) pour être déterminés en laboratoire.
Mollusques : seule des techniques de recherche active ont été pratiquées. Il n’y a pas
eu de tamisage, ce qui empêche l’exhaustivité des collectes, notamment pour les espèces
minuscules.
Gestion des données et définition des espèces à enjeux
L’ensemble des données d’observation a été saisie dans le logiciel de gestion de
données naturalistes CardObs (cardobs.mnhn.fr). Après détermination ou vérification
par les spécialistes de chaque groupe, les données ont été mises en ligne sur le site de
l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (MNHN, en ligne). Elles seront publiquement
téléchargeables dans le cadre de la plate-forme nationale du Système d’Information sur
la Nature et les Paysages (SINP).
Les espèces patrimoniales font l’objet d’une analyse plus approfondies dans la partie
résultat. On entend par taxon patrimonial, tout taxon jugé remarquable par sa rareté (géogra-
phique, démographique ou écologique), sa situation en limite d’aire, son caractère indicateur
de qualité des milieux. Pour ce statut patrimonial, nous utilisons notamment comme référence
la liste des espèces déterminantes de ZNIEFF de la région Bourgogne, les listes rouges, la
listes des coléoptères saproxyliques bioindicateurs (BRUSTEL, 2004) ou encore le degré de
rareté mentionné dans des atlas nationaux ou régionaux. La nomenclature utilisée dans cet
article suit le référentiel taxonomique national TAXREF, version 6 (GARGOMINY et al., 2013).
Méthode d’analyse du niveau de complétude
Pour les espèces de faune et de flore, le niveau de
complétude des inventaires a été visualisé à l’aide des
courbes d’accumulation construites selon la méthode
Mao-Tau (COLWELL et al., 2004). Ces courbes illustrent
le nombre de taxons observés en fonction du nombre
de stations prospectées par groupe taxonomique. La
fonction associée recalcule la richesse spécifique à partir
d’un tirage aléatoire répété de « n » stations, permettant
d’obtenir une courbe moyenne lissée. Sur l’exemple
ci-contre (figure 4), la courbe rouge correspond à la
moyenne des données, les courbes bleues illustrent
l’intervalle de confiance à 95 % (méthode de Bootstrap).
Interprétation générale : une courbe aplatie en plateau
signifie que pratiquement toutes les espèces visibles à
cette période ont été observées ; à l’inverse, une courbe
en croissance régulière signifie que l’inventaire est net-
tement incomplet et que d’autres espèces auraient été
observées si plus de stations avaient été inventoriées.
Un calcul du niveau de complétude a également
été effectué en extrapolant le nombre total d’espèces présentes à l’aide d’un indice non
paramétrique Chao 1 (COLWELL & CODDINGTON, 1994).
Les courbes et l’indice d’exhaustivité ont été élaborées à l’aide du logiciel PAST
(HAMMER et al., 2013).
Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne
Photographie 7.
Recherche de coléoptère sur un champignon lignivore
(chandelle).
Fanny L
EPAREUR
400
350
300
250
200
150
100
50
0
20 40 60 80
Nombre de stations prospectées
Richesse spécifique observée
Figure 4. Exemple de courbe d’accumulation du nombre de
taxons observés en fonction du nombre de stations prospectées.
52
Résultats
Eléments généraux
Effort de prospection réalisé
Pendant les 3 jours de terrain, les prospections de 335 stations ont permis de réaliser
3 170 observations sur le site d’étude. Le rattachement de 1 819 observations de taxons
aux 77 parcelles sous Système d’Information Géographique montre que les parcelles 2 et
19 sont celles qui ont fait l’objet du plus grand nombre d’observations (figure 5).
Au moins 777 taxons ont été identifiés ; le détail figure dans le tableau I.
Rev. sci. Bourgogne-Nature - 20-2014, 45-81
Jessica THÉVENOT et al.
Figure 5.
Intensité de prospection des parcelles de la forêt syndicale du legs Thénard et des parcelles cadastrales représentée par un
gradient de couleur (bleu). Plus la couleur est foncée, plus la parcelle a fait l’objet d’observations. Les points bleus représentent les données
d’observation au cours des trois journées de terrain. IGN©BD ortho.
Tableau I. Résultats généraux par groupes taxonomiques.
Groupe taxonomique Nb de stations
prospectées Nb total
d’observations Nb d’espèces
observées
Nombre espèces
« patrimoniales »
observées*
Nombre d’espèces
protégées observées
ore 96 2024 343 trachéophytes 7 0 (national)
1 (régional)
lépidoptères 65 195 78 1 0
odonates 15 35 14 0 0
oiseaux 76 239 77 8 63 (national)
amphibiens 25 29 8 4 8 (national)
reptiles 28 28 5 0 5 (national)
coléoptères 41 350 148 13 0
mollusques 25 112 36 0 0
mammifères 83 108 18 7 10 (national)
*(dont déterminantes ZNIEFF, espèces menacées, rares) (cf. détail par groupe)
53
Analyse par groupe
L’inventaire réalisé n’est pas complet pour trois
raisons : 1) seuls certains groupes taxonomiques
ont été étudiés lors de cette sortie ; 2) des espèces
présentes à cette période n’ont pas été observées
pour des raisons de détectabilité (cf. courbes de la
figure 4) ; 3) la phénologie des espèces fait que cer-
taines espèces n’étaient pas à un stade observable
lors de notre passage. D’une manière générale, pour
obtenir un inventaire proche de l’exhaustivité, il est
nécessaire d’effectuer des prospections plusieurs fois
dans l’année, voire sur plusieurs années. L’inventaire
du legs Thénard réalisé par le SPN n’a donc pas la
prétention d’être exhaustif mais il donne déjà une
idée assez précise des cortèges d’espèces présentes,
et pour plusieurs groupes, complète les informations
naturalistes déjà disponibles par ailleurs.
Les paragraphes suivants présentent au sein
de chaque groupe le niveau de complétude de
l’inventaire et l’effort de prospection ( A/), des
commentaires généraux sur les milieux échantillon-
nés et sur les cortèges d’espèces ( B/) et enfin
les habitats et espèces « remarquables » ( C/).
Géologie
A/ Le legs Thénard est marqué par une cou-
verture végétale dense. De ce fait, peu d’affleure-
ments de roches sont accessibles. Ceux rencontrés
concordent bien avec les documents disponibles
(carte géologique). Les parcelles visitées présentant
un affleurement sont les suivantes : 3, 4, 7, 30,
31, 32, 33. Une ancienne carrière est également
visible au lieu-dit les Vinées (au sud de Chaumot),
au niveau des caves, dans le virage menant à
Tourne-Bride. Ces affleurements n’ont pas permis
de récolter du matériel fossile lors de la visite. La
parcelle 7 présente de beaux blocs de grès datés
de l’étage géologique Yprésien (photographie 8).
Ce type de formation est également indiqué sur
la feuille géologique pour la parcelle 40, mais elle
n’a pas été visitée.
Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne
Photographie 8. De haut en bas : bloc ferruginisé ; blocs de grès ; grès dans le mur de ferme ; silex dans un bloc de grès.
Et en bas à droite : table de grès.
Grégoire E
GOROFF
54
Habitat
A/ Seuls les milieux forestiers ont été étudiés et une dizaine de relevés phytosociolo-
giques a été effectuée. Un quart des parcelles forestières a été visité, l’inventaire mériterait
donc d’être complété, notamment pour les parcelles situées à l’est de la Guetterie et au
sud des Garrières.
B/ Les parcelles du legs Thénard sont essentiellement forestières. Elles se trouvent
à l’est dans la petite région naturelle du Gâtinais dont le taux de boisement est proche
de 25 %. Les forêts correspondent généralement à des chênaies à Chêne sessile, sous
forme de futaies ou de taillis sous futaies. Sur le terrain, on observe parfois des mélanges
d’espèces acidiclines (des sols légèrement acides), avec des espèces calciclines (des
sols légèrement calcaires) voire calcicoles, sans doute liés à la présence de matériaux
siliceux et de matériaux carbonatés au niveau du sol. Si on regarde la carte géologique,
les roches mères sont assez variées (avec deux extrêmes : calcaire et siliceux) ce qui
favorise la diversité des habitats. Il est intéressant de noter que la plupart des parcelles
forestières du legs recoupent au moins deux roches mères. On aura donc des sols dif-
férents par parcelle et donc des peuplements différents. Le sous-bois est parfois envahi
par les Ronces (Rubus spp., cf. par exemple relevé 4) ou recouvert de Petite pervenche
(Vinca minor L., cf. relevé 10), avec un cortège végétal peu voire très peu diversifié. Ces
situations sont généralement liées aux activités humaines (mode de gestion forestière,
occupation anthropique ancienne…), et le cortège végétal « typique » n’est plus présent
ou s’avère mal représenté. Ces éléments, associés à une période de prospection tardive
et à la complexité de ce territoire où les conditions climatiques sont limites pour le Hêtre,
expliquent qu’il n’a guère été possible de rattacher les groupements observés à des unités
de la classification phytosociologique. On peut toutefois présenter les grands types forestiers
rencontrés, qui sont typiques des forêts de plaine, avec une gradation des plateaux aux
fonds de vallons, en s’appuyant sur le catalogue des stations forestières (M
ILARD
, 2005) et
l’aménagement forestier du legs (Office National des Forêts, 2011). Au niveau des plateaux
ou sur les versants, on observe des forêts acidiclines, voire acidiphiles, dominées par le
Chêne sessile (chênaies-charmaies, chênaies-châtaigneraies) au sous-bois ouvert, pauvre
en espèces, développées notamment sur limon des plateaux (photographie 9). Concernant
la géologie, le plateau est ici principalement marqué par deux types de sous-sols : limon
Rev. sci. Bourgogne-Nature - 20-2014, 45-81
Jessica THÉVENOT et al.
Photographie 9. Exemple de forêt acidiclines, chênaies-charmaies ; chênaies-châtaigneraies (gauche) et de frênaie-tillaie du relevé 5 (droite).
Vincent G
AUDILLAT
55
des plateaux (+ argileux) et en dessous une formation (noté R sur la carte géologique)
qui est une altérite des formations continentales sous-jacente (argile + quartz). Parmi la
strate herbacée, on peut citer la Canche flexueuse Deschampsia flexuosa (L.) Trin., la
Germandrée scorodoine Teucrium scorodonia L., la Laîche à pilules Carex pilulifera L., le
Millepertuis élégant Hypericum pulchrum L., la Fougère aigle Pteridium aquilinum (L.)
Kuhn… Ce type de forêt peut également s’observer sur les versants et constitue le grou-
pement forestier majoritaire du legs puisqu’il occupe près des trois quarts de la surface
des parcelles forestières. Sur les versants, on trouve également des chênaies sur substrat
plus carbonaté (la craie affleurant sur les versants). Les strates arbustive et herbacée
sont marquées par des espèces calciclines ou calcicoles telles que l’Érable champêtre
Acer campestre L., le Troène Ligustrum vulgare L., le Cornouiller mâle Cornus mas L., la
Viorne lantane Viburnum lantana L., le Brachypode des bois Brachypodium sylvaticum
(Hudson) Beauv.... Ce type forestier occupe un peu moins de 20 % de la surface fores-
tière. Sur le terrain, ce groupement s’est avéré souvent marqué par un mélange d’espèces
calciclines et acidiclines, sans doute en raison du mélange de matériaux de différentes
sortes au niveau du sol (carbonatés et siliceux). En fond de vallon, sur des sols à bonne
réserve en eau, on observe la présence de chênaies à Chêne pédonculé Quercus robur
L. Sur le plan géologique, la roche mère est constituée d’alluvions récentes, il scelle donc
une roche non consolidée. Elle est très poreuse et riche en eau. Dans les variantes plus
riches de ces forêts, la végétation herbacée peut être assez luxuriante. C’est par exemple
le cas de la frênaie-tillaie du relevé 5 (parcelle 31, photographie 9), marquée par un cor-
tège d’espèces nettement neutronitrophiles (pH=7, concentration forte d’azote), avec par
exemple le Gaillet gratteron Galium aparine L., le Lierre terrestre Glechoma hederacea
L., l’Ortie dioïque Urtica dioica L., l’Herbe à Robert Geranium robertianum L., l’Épiaire
des bois Stachys sylvatica L., la Benoîte des villes Geum urbanum L.... Ce type forestier
occupe 5 % de la surface forestière.
Il n’a pas été possible
de réaliser une carte phy-
tosociologique du legs. On
peut toutefois remarquer
que cette carte, basée sur
la végétation, ne serait pas
calquée sur la carte des
stations forestières, fondée
en premier lieu sur les
caractéristiques abiotiques
(notamment celles du sol).
Par exemple, les unités
US 2 « Chênaie-charmaie ou
hêtraie-chênaie-charmaie
sur limons acides à peu
acides et bien drainés » et
US 7 « Chênaie-charmaie ou
hêtraie-chênaie sur sables
acides à peu acides » obser-
vées sur la parcelle 33 ne
présentaient pas de différences notables en termes de végétations et relevaient d’une
même unité phytosociologique.
C/ Compte tenu des difficultés de caractérisation des milieux, il n’a pas été pos-
sible de préciser leur rattachement aux habitats d’intérêt communautaire de la directive
« Habitats ». Le guide des stations forestières (MILARD, 2005) propose toutefois les cor-
respondances suivantes :
US 2 : habitat UE 9120 « Hêtraies acidophiles atlantiques à sous-bois à Ilex et par-
fois à Taxus (Quercion robori-petraeae ou Ilici-Fagenion) » ou UE 9130 « Hêtraies de
l’Asperulo-Fagetum » ;
US 11 : habitat UE 9130 « Hêtraies de l’Asperulo-Fagetum » ;
US 13 : habitat UE 9160 « Chênaies pédonculées ou chênaies-charmaies subatlantiques
et médio-européennes du Carpinion betuli ».
Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne
Tableau II. Principaux types d’habitats forestiers rencontrés sur le legs Thénard.
Situation Type de station forestière
(MILARD, 2005)
Groupement
selon la typologie
phytosociologique
Relevés
phytosociologique
Plateaux et
versants
US 2 « Chênaie-charmaie ou
hêtraie-chênaie-charmaie sur
limons acides à peu acides et
bien drainés »
ou, ponctuellement, US 7
« Chênaie-charmaie ou hêtraie-
chênaie sur sables acides à peu
acides »
À défi nir (Carpino
betuli – Fagion
sylvaticae ? Quercion
robori-sessilifl orae ?).
11
3
Versants
US 11 « Chênaie ou hêtraie-
chênaie sur argiles carbonatées
et moyennement épaisses »
ou, très ponctuellement, US 10
« Chênaie-charmaie ou hêtraie-
chênaie-charmaie sur argiles
carbonatées à faible profondeur »
À défi nir (Carpino
betuli – Fagion
sylvaticae ?).
2
8
Fonds de vallons US 13 « Chênaie-charmaie de
bas de versant ou de fond de
vallon assez acide à neutre »
Fraxino excelsioris –
Quercion roboris 5, 9
56
Flore
A/ 96 relevés contiennent au moins une donnée
floristique, représentant près de 2 000 données flore
(63 % des données). Ces relevés signalent la présence
d’au moins 343 taxons de trachéophytes différents
(tableau I et figure 6). Sur ces 96 relevés, 69 concernent
directement la forêt syndicale du legs Thénard et 30 sont
situés en dehors de ces parcelles. Sur les 40 parcelles
de la forêt syndicale, seules neuf parcelles (numérotées
10, 11, 13, 15, 26, 34, 38, 39 et 40) n’ont pas pu être
prospectées (figure 7). Ainsi, avec 31 parcelles étudiées
sur les 40 que compte la forêt syndicale du legs Thénard,
on peut considérer que l’inventaire couvre globalement
la diversité des végétaux qui y sont visibles à cette
période de l’année.
B/ Les inventaires floristiques
s’étant focalisés sur les parcelles de la
forêt syndicale du legs Thénard, c’est
la raison pour laquelle la très grande
majorité des 96 relevés correspondent
à des milieux forestiers ou assimilés
(bosquets, lisières forestières, orées,
manteaux, sous-bois, chemins intra-
forestiers, etc.). D’autres milieux,
plus ou moins anthropisés, hors des
parcelles du legs Thénard, ont aussi
été étudiés : des fossés, des bords
de route, une pelouse calcicole, une
pelouse rudérale, des champs de
colza et les eaux d’un petit étang
(photographie 10).
Rev. sci. Bourgogne-Nature - 20-2014, 45-81
Jessica THÉVENOT et al.
400
350
300
250
200
150
100
50
0
20 40 60 80
Nombre de stations prospectées
Richesse spécifique observée
78 % de la richesse estimée
Figure 6. Courbe d’accumulation du nombre de taxons
de végétaux observés en fonction du nombre de stations
prospectées.
Figure 7.
Localisation des parcelles (en vert) du legs Thénard ayant fait l’objet d’un
relevé relatif à un taxon végétal et des relevés d’inventaire possédant au moins une
donnée d’un végétal (points rouges). En gris, les parcelles non prospectées ou n’ayant
pas fait l’objet d’une observation. IGN© BD ortho.
Photographie 10. Le sous-bois forestier de la parcelle 35 (photo gauche) ; bordure d’un champ de colza (photo droite).
Olivier E
SCUDER
Jean-Philippe S
IBLET
57
C/ Les végétaux remarquables sont habituellement déclinés en deux catégories :
les taxons réglementés (c’est-à-dire figurants sur des textes réglementaires internatio-
naux, nationaux et infranationaux) et les taxons non réglementés mais dont la rareté, sur
la zone d’étude, est suffisamment importante pour qu’ils soient mentionnés (appelés ici
« espèces patrimoniales »).
Textes réglementaires de portée internationale
L’Orchis pyramidal Anacamptis pyramidalis (L.) Rich., l’Orchis bouc Himantoglossum
hircinum (L.) Spreng., l’Ophrys abeille Ophrys apifera L. et l’Orchis pourpre Orchis pur-
purea L. (photographie 11) bien que peu représentées dans les zones prospectées, sont
communes, aussi bien dans le département de l’Yonne que dans la petite région naturelle
du Gâtinais. En France métropolitaine, elles ne sont pas menacées et ont toutes été
cotées « Least concerned » par l’UICN dans la Liste rouge des espèces menacées de France
(UICN France, MNHN, FCBN & SFO 2010). Une trentaine de pieds d’Orchis pyramidal,
une vingtaine de pieds d’Orchis bouc et un seul pied d’Ophrys abeille, tous en fleur, ont
été observés sur la prairie calcicole qui surplombe l’emplacement de l’ancien château,
en contrebas du village de Chaumot. L’Orchis pourpre, qui est une espèce sylvatique et
de lisière, a été vu à Piffonds, dans le bois des Haies (hors forêt syndicale), à raison de
quatre pieds.
Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne
Jessica T
HÉVENOT
Photographie 11. Pieds fl euris d’Orchis pyramidal Anacamptis pyramidalis (photo haut gauche) ; pieds fl euris d’Orchis bouc
Himantoglossum hircinum (photo haut droite) ; infl orescence d’Orchis pourpre Orchis purpurea, en début de fl oraison (photo bas gauche) ;
gros plan d’une fl eur d’Ophrys abeille Ophrys apifera (photo bas droit).
Olivier E
SCUDER
Arnaud T
ANGUY
Olivier E
SCUDER
58
Textes réglementaires de portée communautaire
Le Fragon Petit-Houx (Ruscus aculeatus L.) est inscrit à l’annexe V de la Directive
Habitats-Faune-Flore. Cette espèce n’est pas considérée comme menacée en France
métropolitaine (non cotée par la liste rouge nationale). Elle est peu commune, aussi bien
dans le département de l’Yonne, que dans la petite région naturelle du Gâtinais. Le Fragon
Petit-Houx a été observé à Bussy-le-Repos (parcelles 28 et 32), Chaumot (parcelles 6,
35, 36 et 37) et à Piffonds, dans le bois des Haies (hors forêt syndicale).
Textes réglementaires nationaux de portée nationale : aucun taxon relevant d’une
protection nationale n’a été observé.
Textes réglementaires nationaux de portée régionale : la Bruyère cendrée Erica cinerea
L. est protégée en région Bourgogne et complète la liste nationale. Même si cette espèce
n’est pas menacée en France métropolitaine (non coté par la liste rouge nationale), elle
est considérée comme très rare dans les quatre départements formant la région Bourgogne
(cotation « RR » dans le document La flore de Bourgogne protégée réglementairement2)
(DREAL Bourgogne, 2012). Cette espèce a été observée à Bussy-le-Repos (parcelle 33).
Textes réglementaires nationaux de portée départementale : la flore du département de
l’Yonne ne bénéficie d’aucun texte réglementaire de portée départementale.
Taxons patrimoniaux : toutes les indications de localisation, pour la région Bourgogne,
des taxons de ce paragraphe sont issues de la base de données Flora du Conservatoire
botanique national du Bassin parisien (CBNBP). Seules les observations postérieures à
1999 ont été considérées, sauf indication contraire. Les indications de rareté sont élaborées
en fonction du nombre de communes du département de l’Yonne sur lesquelles le taxon
a été observé depuis l’année 2000.
- La Scrofulaire des chiens Scrophularia canina L. : si, pour la région Bourgogne,
cette espèce est commune sur les grèves du bord de Loire, elle reste excessivement rare
ailleurs. Elle a été trouvée à Bussy-le-Repos (parcelle 18). Pour le département de l’Yonne,
elle n’était connue que sur deux communes (Marchais-Beton et Rogny-les-Sept-Écluses)
et n’avait pas été revue depuis 1900. Cette observation à Bussy-le-Repos est, de ce fait,
particulièrement remarquable.
- L’Aconit napel Aconitum napellus L. (photogra-
phie 12) : une station de cinq tiges (en boutons lors
des inventaires) a été découverte à Chaumot, au lieu-
dit Tourne-Bride (hors forêt syndicale), le long d’un
ruisseau parallèle au ru de Bourrienne. Cette espèce,
d’affinité montagnarde, est très rare en plaine. En région
Bourgogne, elle n’est présente que dans le Morvan et dans
les zones froides des alentours du plateau de Langres.
Dans le département de l’Yonne, on ne la trouve plus,
aujourd’hui, que sur la commune de Quarré-les-Tombes
(dernière observation en 2010). À Chaumot, la confor-
mation topographique de la station (un étroit val frais
orienté nord-sud) couplée à la présence d’un ruisseau
pourrait expliquer la présence de l’Aconit napel, via la
création d’une micro-zone à affinité climatique froide et
humide, rappelant ce que l’espèce apprécie en altitude.
Cependant, les environs immédiats de la station sont
constitués de très vieux jardins peu entretenus et on peut
donc aussi envisager la possibilité de pieds échappés de
ceux-ci et localement naturalisés. Ces deux scénarios
étant tout autant probables l’un comme l’autre, il n’est
pas possible de trancher et l’indigénat de cette station
d’Aconit napel reste incertain.
2 Ce document a été réalisé par la Direction régionale de l’Environnement,
de l’Aménagement et du Logement de Bourgogne en décembre 2012
et non publié mais téléchargeable (cf. chapitre références citées).
Rev. sci. Bourgogne-Nature - 20-2014, 45-81
Jessica THÉVENOT et al.
Photographie 12. Une des cinq tiges en boutons
d’Aconit napel Aconitum napellus observées à Tourne-Bride.
Jessica T
HÉVENOT
59
- Le Doronic panthère Doronicum pardalianches L. (photographie 13) : une station,
présentant sept pieds (en fin de floraison et en fruits), a été découverte à Chaumot, au
lieu-dit Tourne-Bride, sur la lisière sud-ouest de la parcelle 19. Les pieds poussent entre le
fossé limitant la parcelle 19 et le chemin forestier nouvellement ré-empierré. Cette espèce
est très rare en région Bourgogne : elle n’est plus présente que dans deux communes du
département de l’Yonne (Cézy et Saint-Moré), outre deux communes dans la Nièvre et
une dizaine en Saône-et-Loire. Comme pour l’Aconit napel, l’indigénat de cette population
est incertain : de vieux jardins abandonnés se situant, tout au plus, à une cinquantaine
de mètres de là.
- L’Épilobe rosé Epilobium roseum Schreb. : ce petit épilobe a été observé à Bussy-
le-Repos (parcelle 21) et à Chaumot (parcelle 2). Il est rare dans le département de
l’Yonne où il n’est actuellement connu que de huit communes, plutôt proches du massif
du Morvan. La rareté de cette espèce est probablement surestimée, car il s’agit d’une
plante de petite taille, dont la détermination est assez délicate et que l’on peut aisément
confondre avec d’autres espèces du genre Epilobium.
- Le Chardon-Marie Silybum marianum (L.) Gaertn. (photographie 14) : cette plante a
été trouvée dans un champ de colza à Bussy-le-Repos, près du lieu-dit La Grande-Jument,
à raison de trois pieds en fleurs. Si le Chardon-Marie est commun dans la moitié sud de
la France, il n’est présent en Bourgogne que de façon sporadique. Dans le département
de l’Yonne, il n’est connu que de sept autres communes.
- Le Monotrope Suce-Pin Monotropa hypopitys L. (photogra-
phie 15) : cette curieuse plante non chlorophyllienne et saprophyte
a été observée, en pleine floraison, dans plusieurs stations de la
forêt syndicale du legs Thénard : à Bussy-le-Repos (parcelles 19,
20 et 31) et à Chaumot (parcelles 5 et 37). Globalement rare en
Bourgogne et d’une manière générale en France, la majorité de ses
stations icaunaises se situent au sud du département. Ne possédant
ni feuille ni tige, le Monotrope Suce-Pin vit la plupart du temps à
l’état de racines, dans l’humus, en se nourrissant des matières
organiques mortes composant celui-ci. Monotropa hypopitys n’est
observable qu’au milieu du printemps, lorsqu’il forme ses hampes
florales, de couleur jaunâtre à blanc ivoire, émergeant du sol sur
une dizaine de centimètres de hauteur.
- Le Polystic à aiguillons Polystichum aculeatum (L.) Roth : cette
fougère des sous-bois humides et frais a été observée à Chaumot
(parcelle 6). Elle est assez rare en Bourgogne, même si elle peut
localement se montrer par d’abondantes populations.
Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne
Photographie 15. Infl orescences de
Monotrope Suce-Pin Monotropa hypopitys.
Photographie 13. Infl orescences
du Doronic panthère Doronicum pardalianches.
Philippe G
OURDAIN
Photographie 14. Le Chardon-Marie Silybum marianum,
dans le champ de colza, à La Grande-Jument.
Jessica T
HÉVENOT
Jessica T
HÉVENOT
60
Taxons messicoles : cinq espèces
messicoles rares ont été observées, ce
qui est assez notable dans cette région
du Gâtinais, où la présence de telles
espèces est globalement en déclin
depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale : la Guimauve hirsute Althaea
hirsuta L. (photographie 16) : à Piffonds,
dans un champ de colza au sud du bois
des Haies (une trentaine de pieds, en
fleurs et en fruits) ; le Brome Faux-Seigle
Bromus secalinus L. : à Bussy-le-Repos,
en lisière de la parcelle 28 ; le Miroir-de-
Vénus Legousia speculum-veneris (L.)
Chaix (photographie 16) : à Piffonds,
dans un champ de colza au sud du bois
des Haies (une cinquantaine de pieds,
en fleurs) ; à Chaumot, dans un champ
de colza au sud-est des Vinées (une
dizaine de pieds, en fleurs) ; le Peigne-
de-Vénus Scandix pecten-veneris L.
(photographie 16) : à Piffonds, dans
un champ de colza au sud du bois
des Haies (une centaine de pieds, en
fruits) ; la Mâche dentée Valerianella
dentata (L.) Pollich : à Piffonds, dans
un champ de colza au sud du bois des
Haies (une centaine de pieds, en fleurs
et en fruits). Toutes ces espèces sont
considérées comme rares à très rares,
aussi bien dans la petite région naturelle
du Gâtinais qu’en région Bourgogne et,
d’une manière générale, dans la moitié
nord de la France.
Taxons végétaux introduits naturalisés : la ruralité de la région
où se situe la forêt syndicale du legs Thénard fait que celle-ci ne
présente pas beaucoup de taxons végétaux introduits naturalisés
(reproduction autonome) (W
ILLIAMSON
& F
ITTER
1996 ; R
ICHARDSON
et al., 2000 ; P
ASCAL
et al., 2006) en termes de richesse spécifique
et d’abondance. Ceci se confirme par l’observation de 11 taxons
exogènes seulement sur les 343 trachéophytes recensés par les
96 relevés contenant au moins une donnée floristique : le Marronnier
Aesculus hippocastanum L. : à Bussy-le-Repos (parcelles 17 et 19)
(photographie 17) ; le Buddléia ou Arbres-aux-papillons Buddleja
davidii Franch. : à Chaumot (parcelle 35) ; la Vergerette du Canada
Erigeron canadensis L. : à Chaumot (en plusieurs endroits autour
du village) ; le Jonc ténu Juncus tenuis Willd. : à Bussy-le-Repos
(parcelles 20 et 30) ; à Chaumot (parcelles 1, 2 et dans le bois des
Haies, hors forêt syndicale) ; la Matricaire discoïde ou Matricaire
Ananas Matricaria discoidea DC. : à Bussy-le-Repos (parcelles
19, 21 et 30) ; à Chaumot (Les Vinées) ; l’Onagre de Glazou
ou Onagre à sépales rouges Oenothera glazioviana Micheli : à
Chaumot (parcelle 2) ; le Laurier-Cerise Prunus laurocerasus L. : à
Bussy-le-Repos (parcelle 19) ; à Chaumot (parcelle 8) ; la Renouée
du Japon Reynoutria japonica Houtt. : à Chaumot (Fontaine-
Rouge) ; le Sumac Vinaigrier ou Sumac Amarante Rhus typhina
L. : à Chaumot (Les Vinées) ; le Robinier ou Faux-Acacia Robinia
pseudoacacia L. : à Bussy-le-Repos (parcelles 16, 17, 18, 19, 20,
21, 22, 23, 24, 28, 29, 30 et 33) ; à Chaumot (parcelles 1, 2,
3, 4 et 8) ; à Piffonds (Les Souches) ; à Rousson (bois du Roi) ;
Rev. sci. Bourgogne-Nature - 20-2014, 45-81
Jessica THÉVENOT et al.
Photographie 16. Fleur de Guimauve hirsute (photo haut gauche) ; fl eurs de Miroir-
de-Vénus Legousia speculum-veneris (photo haut droit) ; fruits de Peigne-de-Vénus
(photo droite).
Photographie 17. Exemple de semis naturel de
jeunes marronniers Aesculus hippocastanum,
dans un fossé, en limite de la parcelle 19.
Jessica T
HÉVENOT
Philippe G
OURDAIN
Olivier E
SCUDER
Arnaud T
ANGUY
61
la Véronique de Perse Veronica persica Poir. : à Bussy-le-Repos (parcelle 33) ; à Chaumot
(parcelle 3 et Les Vinées).
En contexte forestier, le Marronnier, le Buddléia, le
Laurier-Cerise, la Renouée du Japon, le Sumac Vinaigrier
et le Robinier sont capables de s’implanter durablement
au détriment des espèces arbustives et arborescentes
indigènes : afin d’éviter l’envahissement, il est recom-
mandé principalement de supprimer les individus adultes,
source de propagation et également de détruire les rejets
et jeunes sujets de ces espèces durant plusieurs années.
Mollusques
A/ La méthode des tamisages n’ayant pas été
utilisée, il est difficile de prétendre à l’exhaustivité
notamment en ce qui concerne les espèces minuscules.
Cependant, mis à part pour les limaces, il n’existe pas
pour les mollusques terrestres de problème de saisonnalité
comme c’est le cas pour de nombreux autres groupes,
car il est toujours possible de prouver l’occurrence d’une
espèce grâce à la coquille qui reste sur le sol (figures 8
et 9). Les eaux douces n’ont pas été
prospectées.
B/ Le cortège observé est
typique d’une faune septentrionale
française, tant pour la faune fores-
tière que pour la faune des milieux
ouverts. Cependant, les densités et
les richesses spécifiques observées
sont relativement faibles pour la
Bourgogne, majoritairement calcaire
et donc très appréciée des escar-
gots qui ont besoin de carbonate de
calcium pour la fabrication de leur
coquille. Cela semble être dû au sol
très argileux, faiblement drainé, qui
s’engorge rapidement et n’offre pas
assez de refuges non noyés pour les
escargots. La grande rareté de bois
morts en décomposition sur le sol
de la forêt est un facteur aggravant.
C/ Aucune espèce protégée
ni remarquable au sens du pro-
gramme ZNIEFF n’a été observée
sur le site. En particulier aucune
des deux espèces endémiques de
Bourgogne, le Maillotin de Bourgogne
Truncatellina arcyensis Klemm,
1943 et le Cochlostome bourgui-
gnon Cochlostoma conicum (Vallot,
1801) n’a été observée malgré des
recherches ciblées. Si les mollusques
sont globalement peu diversifiés et
peu abondants sur le site, la Grande
loche est cependant l’animal qui a
été le plus observé lors de la sortie
en raison de sa quasi-ubiquité et sa
couleur très vive (photographie 18).
Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne
Photographie 18. La Grande loche Arion rufus.
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Nombre de stations prospectées
Richesse spécifique observée
85 % de la richesse estimée
Figure 8. Courbe d’accumulation du nombre de taxons de
Mollusques observés en fonction du nombre de stations
prospectées.
Figure 9.
Localisation des parcelles (en vert) du legs Thénard ayant fait l’objet d’un
relevé relatif à un taxon végétal et des relevés d’inventaire possédant au moins une
donnée d’un mollusque (points rouges). En gris, les parcelles non prospectées ou
n’ayant pas fait l’objet d’une observation. IGN© BD ortho.
Olivier G
ARGOMINY
62
Lépidoptères et Odonates
A/ Pour qu’un inventaire soit considéré comme
complet, les prospections doivent être réalisées au moins
quatre fois dans l’année (répété au moins l’année suivante)
avec un comptage au cours des mois suivants : mai, juin,
juillet et août. Pendant la période considérée environ 75 %
des espèces probablement présentes ont été observées
(figures 10 et 11). Concernant les chasses nocturnes,
elles doivent être effectuées durant les périodes les plus
favorables, à savoir les nuits sans lune, sans vent et de
préférence consécutives à des journées chaudes. Dans
le cadre de cette étude, le calendrier lunaire et la météo
n’étaient pas des plus favorables, même si le piège lumi-
neux a quand même donné des résultats.
B/ Les espèces de lépidoptères rencontrées sont
communes à assez fréquentes, à distribution eurasia-
tique, fréquentant les forêts de feuillus de plaine (parfois
jusqu’en montagne). Certaines de ces
espèces occupent une large gamme
de milieux (bois, forêts, haies, parcs et
jardins, friches, cultures…). On trouve
également quelques espèces à affinité
méridionale (distribution méditerranéo-
asiatique), migratrices, ou inféodés
aux pelouses sèches calcicoles. En ce
qui concerne les espèces d’odonates,
elles sont communes des eaux douces
stagnantes ou faiblement courantes
(étangs, mares, ruisseaux…), enso-
leillées et végétalisées, à distribution
eurasiatique.
C/ Aucune espèce de lépidoptère
patrimoniale n’a été observée au cours
de cet inventaire. Signalons toutefois
que les zones de pelouses calcicoles
au sud de Chaumot peuvent se révéler
intéressantes pour les espèces d’affinité
méridionales, en régression dans le Nord
de la France. Le Mercure Arethusana
arethusa (Denis & Schiffermüller, 1775),
le Procris des Centaurées Jordanita glo-
bulariae (Hübner, 1793) ou le Procris de
l’Hélianthème Adscita geryon (Hübner,
1813), seraient ainsi à rechercher
dans ces milieux. L’Azuré du Serpolet
Maculinea arion (Linnaeus, 1758), dont
la présence au sud du département est
avérée, pourraient également subsister.
Pour les odonates, la présence dans
la commune de Chaumot de l’Agrion
de Mercure Coenagrion mercuriale
(Charpentier, 1840), (Bourgogne Base
Fauna, 2013) bien que non vérifiée au
cours de cet inventaire, doit faire l’objet
d’attentions particulières. L’Agrion de
Mercure est une espèce protégée en
France et considérée comme « quasi
menacée ». Elle est inscrite à l’annexe II
de la directive « Habitats Faune Flore »,
bénéficiant actuellement d’un Plan natio-
Rev. sci. Bourgogne-Nature - 20-2014, 45-81
Jessica THÉVENOT et al.
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Nombre de stations prospectées
Richesse spécifique observée
75 % de la richesse estimée
Figure 10. Courbe d’accumulation du nombre de taxons de
Lépidoptères (Rhopalocères) observés en fonction du nombre
de stations prospectées.
Figure 11.
Localisation des parcelles (en vert) du legs Thénard ayant fait l’objet d’un
relevé relatif à un taxon de Lépidoptères ou d’Odonates et des relevés d’inventaire
possédant au moins une donnée de lépidoptère (points rouges) ou d’odonate (points
bleus). En gris, les parcelles non prospectées ou n’ayant pas fait l’objet d’une
observation. IGN© BD ortho.
Photographie 19. La Cordulie métallique Somatochlora metallica, parcelle 3.
Jessica T
HÉVENOT
63
nal d’Action (http://odonates.pnaopie.fr/). Les parcelles potentiellement concernées sont les
parcelles non forestières qui bordent les rus de Bourienne et de Rousson (682 ; 764 ; 49 ;
10 ; 9 ; 5), ainsi que les parcelles adjacentes dont la gestion peut avoir une influence sur
l’état de conservation des sources alimentant ces rus (45 ; 31 ; 30 ; 19). On peut égale-
ment signaler la présence de trois autres Odonates « quasi menacés » en France : l’Agrion
mignon, Coenagrion scitulum (Rambur, 1842), l’Agrion exclamatif, Coenagrion pulchellum
(Vander Linden, 1825) et la Cordulie métallique, Somatochlora metallica (Vander Linden,
1825) (photographie 19). Ces dernières sont des espèces des eaux stagnantes ou lentes,
bien exposées et richement colonisées par la végétation aquatique. Elles ont été observées
dans la cressonnière de l’ancien château (vraisemblablement le site de reproduction). Là
aussi la gestion des parcelles adjacentes du legs (45 ; 31 ; 30 ; 19) peut influer sur l’état
de conservation des sources et du bassin associé. La Cordulie métallique a également été
observée en lisière de la parcelle 3 au nord du legs.
Coléoptères
A/ L’inventaire est loin d’être complet (148 espèces
de Coléoptères ont été notés, soit 61 % de la richesse
estimée), comme c’était prévisible pour un tel groupe
taxonomique (figures 12 et 13). Il est incomplet pour trois
raisons : la période courte par rapport à la phénologie de
certaines espèces, la méthode employée (pas de piégeage)
et la faible détectabilité de nombreux taxons, qui fait que,
même avec des pièges, il faut compter généralement
trois ans pour avoir une bonne idée de la faune d’un site
(BOUGET & NAGELEISEN, 2009).
B/ Le cortège observé témoigne d’un fonds de
faune classique des forêts feuillues du Centre-Nord de la
France. Quelques espèces des résineux ont été observées
ponctuellement, Anastrangalia dubia (Scopoli, 1763)
par exemple. Quelques espèces discrètes ont été obser-
vées, sans que cela ne témoigne d’une particularité du
site (exemple Pogonocherus ovatus
(Goeze, 1777)). Sur les lisières orien-
tées au sud, des espèces d’affinité
thermophile sont présentes, comme
Agapanthia cardui (Linnaeus, 1767)
(photographie 20). Les observations
effectuées semblent très liées à la
qualité des lisières (strate arbustive,
fleurs, exposition). Il est difficile de
statuer sur l’intérêt du site compte tenu
de l’effort d’échantillonnage modeste
mais le peuplement de coléoptères
saproxyliques semble relativement
classique, avec 11 espèces figurant
dans les listes des 300 coléoptères
bioindicateurs de naturalité (BRUSTEL,
2004), mais sans aucune espèce dans
les catégories d’enjeux de conservation
forts (plutôt des espèces « moyenne-
ment exigeantes » et « moyennement
rares »). Ceci est concordant avec la
physionomie de la forêt, notamment
l’absence de parcelle de très vieux bois.
C/ Cantharis annularis Menetriez, 1836 : il s’agit d’un Cantharidae, famille peu étudiée,
prédateur, floricole, dont cette station constitue la limite nord de répartition (détermina-
tion : Robert Constantin). Coléoptère non saproxylique ; Anoplodera sexguttata (Fabricius,
1775) : longicorne réputé peu fréquent en France et apparemment dans l’Yonne (photo-
graphie 20). Il semble cependant de plus en plus abondant. Il a été observé sur les fleurs
pratiquement dans toute la forêt. La période de prospection était certainement très favorable ;
Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne
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Nombre de stations prospectées
Richesse spécifique observée
61 % de la richesse estimée
Figure 12. Courbe d’accumulation du nombre de taxons
de Coléoptères observés en fonction du nombre de stations
prospectées.
Figure 13.
Localisation des parcelles (en vert) du legs Thénard ayant fait l’objet d’un
relevé relatif à un taxon de Coléoptères et des relevés d’inventaire possédant au moins
une donnée de coléoptère (points rouges). En gris, les parcelles non prospectées ou
n’ayant pas fait l’objet d’une observation. IGN© BD ortho.
64
Tillus elongatus (Linnaeus, 1758) (photographie 20) : Cleridae prédateur dans les bois
morts. Peu fréquent mais surtout difficile à observer - plus commun par émergence de
bois attaqués. Large répartition en France. Parcelle 28 ; Ampedus rufipennis (Stephens,
1830) (photographie 20) et Ampedus nigerrimus (Lacordaire in Boisduval & Lacordaire,
1835) Taupins (Elateridae) à larves prédatrices dans les bois cariés et les cavités.
Parcelle 28, 34,35 et limite 23/24 ; Lucanus cervus (Linnaeus, 1758) : seule espèce à
Rev. sci. Bourgogne-Nature - 20-2014, 45-81
Jessica THÉVENOT et al.
Photographie 20. Agapanthia cardui (Linnaeus, 1767) (photo haut gauche) ; Tillus elongatus (Linnaeus, 1758) (photo haut droit) (Linnaeus,
1758) ; Bolitophagus reticulatus (Linnaeus, 1767) (photo milieu gauche) ; Anoplodera sexguttata (Fabricius, 1775) (photo milieu droit) ;
Lucanus cervus (Linnaeus, 1758) (photo bas gauche) ;Ampedus rufi pennis (Stephens, 1830) (photo bas droit) - photos d’illustration tirées
de l’INPN.
Julien T
OUROULT
Julien T
OUROULT
Ludovic F
UCHS
Julien T
OUROULT
Julien T
OUROULT
Fred C
HEVAILLOT
65
statut (annexe II de la Directive Habitats), le Lucane cerf-volant est assez commun dans
ce type de forêt et dans cette partie de la France (photographie 20). Il ne présente pas
un enjeu de conservation notoire, si ce n’est qu’il convient de maintenir des feuillus et
des souches en forêt ; Bolitophagus reticulatus (Linnaeus, 1767) : ce petit ténébrion se
développe dans les carpophores de champignons lignivores, ce qui en fait une espèce
exigeante (BRUSTEL, 2004), témoin de naturalité (photographie 20). Il a été observé dans
une des rares parcelles contenant des grosses chandelles avec champignons lignivores :
parcelle 37 du bois des Haies.
Herpétofaune
A/ Treize espèces d’amphibiens
et de reptiles sur 28 connues dans
l’Yonne ont été contactées, soit un
peu moins de 50 % de la richesse
spécifique maximale potentielle du
département. Mais cela représente
très vraisemblablement plus de la
moitié des espèces potentiellement
présentes sur l’emprise du legs
Thénard. Ce chiffre s’explique par
la météo peu favorable à l’activité
des reptiles, par une période un peu
tardive en saison pour l’étude des
amphibiens, par la courte durée de
l’inventaire, obligeant à prospecter
à vue uniquement (pas de pose de
nasses pour les amphibiens ni d’abris
artificiels pour l’échantillonnage des
reptiles). Les prospections se sont
réparties entre les secteurs de la par-
celle 7 (Bois de Pilan), des parcelles
36 et 37 (Bois des Haies), le secteur de Chaumot (prairies et lisères des parcelles boisées
adjacentes), le secteur des Pichons et des parcelles adjacentes ainsi que le secteur sud
(parcelles 33 à 27 et les mares du lieu-dit du Grand Marchais) couvrant ainsi une bonne
partie des secteurs favorables aux espèces étudiés, mais recouvrant en fait faiblement les
habitats fermés (parcelles boisées) qui sont une part importante du legs Thénard, mais
peu favorable au groupe étudié. Si aucune espèce n’est nouvelle pour le département de
l’Yonne, 13 (huit amphibiens et cinq reptiles) (figure 14) le sont pour la maille 10 x 10
Lambert 93 (71-677) recouvrant le legs Thénard. Dix-sept mentions d’espèces sont
nouvelles pour quatre communes différentes par rapport à l’état de la connaissance de
la répartition communale fournie sur le site « web » de Bourgogne-Nature.
B/ L’inventaire réalisé a mis en évidence une communauté herpétologique assez
classique d’un paysage composé d’une mosaïque de zones boisées, en prairie et cultivées.
Avec 13 espèces contactées sur 28 connues dans l’Yonne, recensées dans un contexte
météorologique peu favorable, le secteur du legs Thénard semble être une zone plutôt
riche qui mériterait une étude plus approfondie de son herpétofaune. Toutefois, il est
apparu que les parcelles favorables au maintien des espèces thermophiles sont rares et
isolées (beaucoup sont exploitées). De plus, si la partie forestière du legs Thénard possède
quelques mares, ces dernières sont actuellement très fermées, ce qui est très peu propice
à leur utilisation par la plupart des amphibiens au moment de leur reproduction. Enfin,
les situations d’écotone orienté au sud et ou à l’est – les lisières forestières en particulier,
constituent des zones privilégiées de thermorégulation pour la plupart des espèces de
reptiles. Mais dans certains cas, la création de larges voies d’accès s’est accompagnée
d’un dégagement sur plusieurs mètres de la végétation basse, entraînant une restructu-
ration profonde des lisières peu utilisables par les reptiles.
C/ Pour les amphibiens, 4 espèces déterminantes ZNIEFF ont été observées, la
Grenouille agile Rana dalmatina Fitzinger in Bonaparte, 1838 (en marge de la parcelle 7
et sur les parcelles 18, 20, 23 et 29), la Rainette verte Hyla arborea (Linnaeus, 1758) (au
nord de la parcelle 19), la Salamandre tachetée Salamandra salamandra (Linnaeus, 1758)
et le Triton crêté Triturus cristatus (Laurenti, 1768) (hors parcelle 27, dans une mare au
Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne
Figure 14. Localisation des parcelles (en vert) du legs Thénard ayant fait l’objet d’un
relevé relatif à un taxon d’Amphibiens ou de Reptiles et des relevés d’inventaire possédant
au moins une donnée d’amphibien (points bleus) ou de reptile (points rouges). En gris, les
parcelles non prospectées ou n’ayant pas fait l’objet d’une observation. IGN© BD ortho.
66
lieu-dit « Le Grand Marchais »). Ce dernier est
aussi considéré rare en Bourgogne et constitue
l’observation la plus remarquable d’amphibien
de cet inventaire (photographie 21).
Signalons enfin que le site où a été observé
la Grenouille agile, juste en marge de la par-
celle 7 (Bois de Pilan) correspond à un système
d’ornières et de petites mares temporaires en
milieu humide ouvert qui pourrait tout à fait
servir de site de reproduction aux Sonneurs
à ventre jaune, mais il n’y a toutefois pas été
observé (photographie 22). Quantité de jeunes
métamorphosés de Rana dalmatina ont été par
contre observés à cet endroit.
Pour les reptiles, une seule espèce déter-
minante ZNIEFF a été observée, le Lézard vert
Lacerta bilineata Daudin, 1802 en plusieurs
endroits : parcelle 2 et à proximité des parcelles
19, 30 et 31. Une population semble se mainte-
nir au niveau dans une prairie sèche, non loin à
l’ouest de la parcelle 19, où pas moins de trois
Vipères aspics Vipera aspis (Linnaeus, 1758)
ont aussi été observées sur un court laps de
temps (photographie 23). Le caractère a priori
isolé de ces populations constitue cependant
une menace par rapport au maintien à long
terme de ces espèces.
Rev. sci. Bourgogne-Nature - 20-2014, 45-81
Jessica THÉVENOT et al.
Photographie 21. La Grenouille agile Rana dalmatina (photo haut) ; la
Salamandre tachetée Salamandra salamandra (photo milieu) ; le Triton
crêté Triturus cristatus (photo bas tirée de l’INPN).
Photographie 22. Système d’ornières (photo haut) ; petites
mares temporaires (photo bas).
Photographie 23. La Vipère aspic Vipera aspis.
Stéphanie C
OUPRIE
Philippe G
OURDAIN
Françoise S
ERRE
-C
OLLET
Jean-Christophe
DE
M
ASSARY
Stéphanie C
OUPRIE
67
Avifaune
A/ La liste de la LPO Yonne (LPO Yonne, 2013) présente plusieurs intérêts dont
celui de donner une idée de ce qu’il est possible d’y observer sur un cycle annuel. Il
est bien évident que dans ce cadre, les données du SPN sur deux ou trois journées ne
peuvent pas prétendre à une quelconque exhaustivité. L’inventaire des oiseaux a porté
essentiellement sur la recherche d’indices de nidification, mais à la fin du mois de juin
certaines espèces peuvent être difficiles à détecter malgré la présence éventuelle de jeunes.
Soixante-dix-neuf espèces d’oiseaux
ont été recensées (annexe, figure 15),
la plupart pouvant être considérées
comme des espèces nicheuses pro-
bables ou certaines
3. La Chouette
effraie Tyto alba (Scopoli, 1769) n’a
pas été observée, mais des preuves
de sa présence (plumes) ont été
découvertes. Par ailleurs le Pigeon
domestique et plusieurs espèces
d’oiseaux d’ornement n’ont pas été
comptabilisés.
La richesse spécifique cumulée au
fil des deux principales journées (nou-
velles espèces observées chaque jour)
montre que 69 espèces ont été obser-
vées (ou contactées) le premier jour,
et que seules huit espèces ont pu être
ajoutées la deuxième journée à la liste
initiale, (plus deux espèces observées
par des naturalistes d’autres groupes,
et dont la date est inconnue ou n’a
pas été prise en compte).
B/ Parmi les rapaces diurnes, espèces au vaste domaine vital pouvant comprendre
des secteurs boisés et des secteurs ouverts, trois espèces peuvent être considérées
nicheuses : la Buse variable Buteo buteo (Linnaeus, 1758), l’Epervier d’Europe Accipiter
nisus (Linnaeus, 1758) et le Faucon crécerelle Falco tinnunculus Linnaeus, 1758. Le
Busard Saint-Martin Circus cyaneus (Linnaeus, 1758) a été contacté sans que l’on puisse
affirmer qu’il soit nicheur. La Bondrée apivore Pernis apivorus (Linnaeus, 1758) n’a pas été
contactée sur le site du legs Thénard proprement dit. Les rapaces nocturnes comprennent
au moins les trois espèces nicheuses suivantes : la Chouette hulotte Strix aluco Linnaeus,
1758, la Chouette effraie Tyto alba (Scopoli, 1769), présence documentée par la décou-
verte d’une plume et la Chouette chevêche Athene noctua (Scopoli, 1769). La présence
du Hibou moyen-duc Asio otus (Linnaeus, 1758) est possible, sachant qu’il est indiqué
nicheur certain sur la maille 10 x 10 km auquel appartient le legs Thénard (LPO et SEOF,
2013), mais nous ne l’avons pas observé. En ce qui concerne le cortège des espèces
forestières, ont été notamment observées les espèces suivantes : le Pic noir Dryocopus
martius (Linnaeus, 1758) (localisé) ; Le Pic mar Dendrocopos medius (Linnaeus, 1758)
(relativement bien présent) ; le Pigeon colombin Columba oenas Linnaeus, 1758 (utilise les
cavités de Pic noir) ; la Grive draine Turdus viscivorus Linnaeus, 1758 (assez abondante) ;
le Pouillot siffleur Phylloscopus sibilatrix (Bechstein, 1793) (au minimum une quinzaine de
chanteurs) ; le Gobemouche gris Muscicapa striata (Pallas, 1764) (assez bien représenté ;
migrateur tardif ayant souffert des conditions météorologiques médiocres cette année
notamment en mai) ; le Loriot d’Europe Oriolus oriolus (Linnaeus, 1758) (même remarque
que pour le Gobemouche gris) ; le Grosbec casse-noyaux Coccothraustes coccothraustes
(Linnaeus, 1758). En résumé, des espèces liées aux forêts de feuillus de plaine sont assez
bien représentées, avec cependant une forte localisation des espèces inféodées aux vieux
bois, et l’absence apparente de la Bondrée apivore cette année (des observations existent
3 Le Chevalier culblanc Tringa ochropus Linnaeus, 1758, est une espèce de passage, non nicheuse dans la région. Les Mouettes
rieuse Chroicocephalus ridibundus (Linnaeus, 1766) et mélanocéphale Ichthyaetus melanocephalus (Temminck, 1820) ne
nichent pas a priori dans le secteur, où elles viennent s’alimenter à partir de secteurs de nidification situés probablement
près de l’Yonne. Le cas du Héron cendré Ardea cinerea Linnaeus, 1758 mériterait d’être étudié de plus près. Si là encore
l’hypothèse d’oiseaux venant s’alimenter à partir de la vallée de l’Yonne ne peut être exclue, certains secteurs comme les
environs de Tourne Bride pourraient abriter la nidification d’un ou deux couples.
Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne
Figure 15.
Localisation des parcelles (en vert) du legs Thénard ayant fait l’objet d’un
relevé relatif à un taxon d’oiseaux et des relevés d’inventaire possédant au moins une
donnée d’oiseau (points rouges). En gris, les parcelles non prospectées ou n’ayant pas
fait l’objet d’une observation. IGN© BD ortho.
68
pour les années antérieures, LPO Yonne,
2013). Enfin, le Cortège des espèces
des lisières, des milieux semi-ouverts et
ouverts, montre qu’en dehors des cas
particuliers de la Pie-grièche écorcheur
Lanius collurio Linnaeus, 1758 (très
bien représentée avec une douzaine de
couples) et de la Chouette chevêche,
les espèces spécialistes des milieux
ouverts et des cultures ont semblé
faiblement représentées. La Perdrix
rouge Alectoris rufa (Linnaeus, 1758)
a été localisée et pourrait être issue de
lâchers cynégétiques. Plus d’espèces
inféodées aux cultures étaient attendues
mais n’ont pas été contactées. A titre
d’exemple, la Caille des blés n’a pas
été contactée.
C/ Environ 90 % des espèces
observées sont protégées. Le statut de
protection ne permet pas d’apprécier
le caractère d’espèce remarquable chez
les oiseaux. Les espèces d’oiseaux
déterminantes ZNIEFF en Bourgogne
sont en revanche à retenir. Cela
donne pour les oiseaux nicheurs huit
espèces observées (sur 78 espèces
d’oiseaux déterminantes figurant sur
la liste régionale) : le Busard Saint-
Martin Circus cyaneus (Linnaeus,
1758), la Chouette chevêche Athene
noctua (Scopoli, 1769) (photogra-
phie 24), la Huppe fasciée Upupa
epops Linnaeus, 1758, le Pic épeichette
Dendrocopos major (Linnaeus, 1758), le
Pic mar Dendrocopos medius (Linnaeus,
1758), le Pic noir Dryocopus martius
(Linnaeus, 1758), la Pie-grièche écor-
cheur Lanius collurio Linnaeus, 1758
(photographie 24), le Pigeon colombin
Columba oenas Linnaeus, 1758.
Mammifères
A/ Avant la réalisation de l’inventaire opéré par le SPN et la LPO Yonne, 36 espèces
au moins étaient connues dans les communes du legs Thénard. Les nouvelles prospec-
tions ont permis de contacter 18 espèces (+ deux taxons déterminés au genre). Aucune
n’est nouvelle pour le département de l’Yonne mais quatre le sont pour les communes
du legs (la Barbastelle d’Europe Barbastella barbastellus (Schreber, 1774), la Noctule de
Leisler Nyctalus leisleri (Kuhl, 1817), le Murin à oreilles échancrées Myotis emarginatus
(E. Geoffroy, 1806) et le Murin d’Alcathoe Myotis alcathoe Helversen & Heller, 2001). La
variété des modes de vie des mammifères nécessite de multiplier les protocoles d’inven-
taire, ce qui n’était pas envisageable dans le court laps de temps mis à notre disposition.
Ainsi, les micromammifères n’ont pas fait l’objet d’une prospection spécifique. Aucune
des 20 espèces présentes dans le département n’a été contactée. Pour les autres groupes
de mammifères, l’inventaire est plus complet bien qu’en raison de la difficulté à les
détecter, plus de temps aurait été nécessaire. C’est en particulier le cas des chiroptères
pour lesquels environ 43 % des espèces connues dans l’Yonne (21 espèces selon ROUÉ
& SIRUGUE, 2006 et ARTHUR & LEMAIRE, 2009) ont été contactées sur les terrains du legs
alors que toutes pourraient y être rencontrées.
Rev. sci. Bourgogne-Nature - 20-2014, 45-81
Jessica THÉVENOT et al.
Photographie 24. Pie-grièche écorcheur Lanius collurio (photo haut tirée de l’INPN) ;
Chouette chevêche Athene noctua (photo bas).
Jean-Philippe S
IBLET
Philippe G
OURDAIN
69
B/ Les communautés échantillonnées ne présentent pas d’originalité, tant sur le
plan des habitats fréquentés que sur celui des affinités climatiques. Elles sont compo-
sées d’espèces assez ubiquistes et à large répartition. La Martre des pins Martes martes
(Linnaeus, 1758), en raison de son caractère fortement forestier, est certainement l’espèce
la plus caractéristique du milieu le plus inventorié : la forêt. Plus globalement, le Chevreuil
est caractéristique des paysages alternant des espaces ouverts et fermés, tels que ceux
présents dans la région inventoriée. Il s’est révélé abondant sur et autour des terrains du
legs (photographie 25). Aucune espèce semi-aquatique n’a été contactée, conséquence
de la quasi-absence d’habitats favorables sur le legs Thénard. De même, en l’état actuel
des connaissances, il semble que les chauves-souris forestières soient peu représentées,
ce qui pourrait correspondre à un déficit en arbres à cavités.
C/ Aucune espèce remarquable n’a été contactée. Par contre, la rencontre avec une
Martre des pins et ses jeunes en pleine journée reste un moment fort car cette espèce est
très rarement observée. Le Blaireau Meles meles (Linnaeus, 1758) (photographie 26) n’est
pas une espèce remarquable mais on notera toutefois une présence particulièrement forte
de celui-ci dans les bois du legs, à en croire l’abondance des indices de présence, alors
qu’il semble moins commun dans le nord-est du Loiret, secteur limitrophe de l’Yonne et
proche du legs Thénard. La détection d’un Murin d’Alcathoe est intéressante car l’espèce
est considérée comme rare dans l’Yonne (A
RTHUR
& L
EMAIRE
, 2009). Toutefois, cette espèce
a été décrite assez récemment (2001) et est très difficile à distinguer d’autres murins de
petite taille. C’est une espèce encore mal connue.
Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne
Photographie 25. La Martre de pins Martes martes (photo gauche) ; le Chevreuil Capreolus capreolus (photo droite).
Photographie 26. Terrier de Blaireau Meles meles (photo gauche) ; gouttière à l’entrée d’un terrier de blaireau (photo droite).
Philippe G
OURDAIN
Philippe G
OURDAIN
Patrick H
AFFNER
Patrick H
AFFNER
70
Discussion
Contribution à l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN)
Sur 1 134 espèces présentes recensées dans la maille 10 km x 10 km E071N677,
396 espèces viennent uniquement de l’inventaire du legs Thénard, soit une contribution
de 34 % à la richesse actuellement connue de cette maille (annexe)
Les coléoptères forment le groupe taxonomique pour lequel la contribution au dépar-
tement et à la maille est la plus forte en termes de nouvelles citations (100 nouvelles
citations départementales, 144 nouvelles citations pour la maille 10 x 10). A noter pour
les Coléoptères que l’INPN était pauvre en donnée concernant l’Yonne. Par exemple, une
espèce banale comme le carabique Abax parallelepipedus (Piller & Mitterpacher, 1783)
n’était pas citée dans l’INPN, faute de donnée transmise.
Pour les oiseaux, pas de nouvelle citation départementale. Néanmoins, d’après les
observations, il peut être intéressant de signaler que le Pigeon colombin Columba oenas
Linnaeus, 1758 doit être ajouté parmi les nicheurs au moins probables de la maille
10 km x 10 km.
Enfin, les autres groupes taxonomiques n’ont pas fait l’objet de nouvelle citation
départementale. Néanmoins, on note 10 nouvelles citations à la maille 10 km x 10 km
pour l’herpétofaune.
Rev. sci. Bourgogne-Nature - 20-2014, 45-81
Jessica THÉVENOT et al.
Tableau III. Spatialisation des enjeux.
Groupe
Taxonomique Parcelles prospectées ou lieux-dits
les plus riches en espèces Parcelles prospectées ou lieux-dits avec les espèces dites remarquables
Flore Chaumot : site de l’ancien
château, Piffonds : lisière sud du
bois des Haies.
Bussy-le-Repos : parcelle 18 (station de Scrofulaire des chiens), Bussy-
le-Repos : parcelle 19 (station de Doronic panthère), Bussy-le-Repos :
parcelle 33 (station de Bruyère cendrée), Chaumot : site de l’ancien
château (plantes calcicoles et orchidées), Chaumot : champs au sud des
Vinées (plantes messicoles), Chaumot : Tourne-Bride, ruisseau (station
d’Aconit napel), Piffonds : champs entre les Bénards et les Souches (plantes
messicoles)
Herpétofaune Parcelle 7 et à proximité de la
parcelle 27 parcelle 7 ; ouest de la parcelle19
Commentaires : En marge de la parcelle 7, présence d’habitats de
reproduction potentiels à Sonneurs à ventre jaune
Avifaune -
- Localisation des enjeux liés aux vieux bois : parcelle 30 (pic noir, pigeon
colombin ; aussi pic mar mais non exclusif de ce secteur.
- Localisation des enjeux pour les espèces de milieux semi-ouverts : lisières
d’une façon générale, avec une mention spéciale pour le Bois-des-Haies et
environs (bruants dont le Bruant proyer, densité de Pies-grièches écorcheurs)
Mammifères dont
chiroptères
Parcelles forestières de la commune
de Bussy-le-Repos. Pour les
chiroptères, à noter le nombre
extrêmement élevé de contacts
(3500 cris enregistrés dans la nuit)
de Pipistrelle commune (Pipistrellus
pipistrellus) sur la parcelle de
la cave du château de Chaumot
(colonie probable à proximité)
Pas de parcelle particulière
Remarque : on peut noter que les enjeux spatiaux ne correspondent pas entre
les groupes, comme c’est souvent le cas
Lépidoptères parcelle 45 (hors ONF) : 8 taxons,
parcelle 19 : 7 taxons, parcelle 2, 8,
30 : 5 taxons
pelouses calcicoles au sud de Chaumot (pour Arethusana arethusa,
Jordanita globulariae, Adscita geryon, Maculinea arion
Odonates -
Parcelles potentiellement concernées pour l’Agrion de Mercure, Coenagrion
mercuriale (non vu) : parcelles non forestières qui bordent les rus de
Bourienne et de Rousson (682 ; 764 ; 49 ; 10 ; 9 ; 5), ainsi que les
parcelles adjacentes dont la gestion peut avoir une infl uence sur l’état de
conservation des sources alimentant ces rus (45 ; 31 ; 30 ; 19). Parcelles du
legs adjacentes (45 ; 31 ; 30 ; 19), cressonnière de l’ancien château (pour
Coenagrion scitulum, Coenagrion pulchellum, Somatochlora metallica)
Coléoptères Parcelles 1, 17, 3 Parcelles 2, 28, 35, 38
Commentaires : Intérêt des lisières fl euries, naturelles exposées au sud avec
du bois mort à proximité la parcelle 28 par exemple
Mollusques Parcelle 14, 45 -
71
Intérêt du site et perspectives pour la gestion
Limite de l’opération
et intérêt du site
Le temps imparti, les conditions météorologiques ainsi que la période de prospection
ont été les principaux facteurs limitant inhérents à l’inventaire. Néanmoins, avec les
méthodes utilisées, plus de 50 % des espèces probablement présentes à cette période
ont été notées pour les groupes taxonomiques classiquement inventoriés (oiseaux, mam-
mifères, amphibiens, reptiles, plantes vasculaires). Des prospections supplémentaires à
différentes périodes de l’année et avec
d’autres techniques pourraient compléter
ce premier bilan. Il est important de pré-
ciser que les 43 espèces patrimoniales
et les 90 espèces protégées rencontrées
sur ce site (forêt et parcelles appartenant
au legs) montrent la contribution non
négligeable du site à la conservation du
patrimoine naturel départemental.
Gestion conservatoire de la
biodiversité du legs Thénard
Les quelques éléments qui suivent,
n’ont pas vocation à se substituer aux
différents documents qui régissent la
gestion du legs au premier plan desquels
figure le plan d’aménagement fores-
tier. Par ailleurs, les propositions font
volontairement abstraction des enjeux
« économiques » du legs dont l’objectif
principal de la gestion est de fournir une
rémunération aux orphelins des com-
munes concernées. Enfin, ils découlent
d’une analyse partielle qui devrait être
corroborée par des analyses plus fines.
Les propositions formulées reposent
sur les constats suivants :
La faiblesse de la densité de
« vieux Bois » au sein du legs
Compte-tenu de la richesse poten-
tielle des sols propices à un développe-
ment de la strate arborée, on pourrait
légitimement s’attendre à la présence
importante d’arbres matures, présentant
des traces de sénescence propices au
développement d’espèces animales et
végétales liées aux vieux bois. Hormis
le fait que les boisements ont subi de
fortes contraintes notamment au cours
de la seconde guerre mondiale, il est
patent que la gestion forestière mise
en œuvre actuellement laisse peu de
place aux boisements matures ou sénes-
cents. Ceci pèse significativement sur la
présence et la densité d’espèces dites
« patrimoniales ».
Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne
Tableau IV. Espèces patrimoniales observées par groupe taxonomique.
Groupe
taxonomique Espèces patrimoniales observées*
Flore
L’Aconit napel (Aconitum napellus)
Le Doronic à feuilles cordées (Doronicum pardalianches)
L’Epilobe à fl eurs roses (Epilobium roseum)
Le Monotrope sucepin (Monotropa hypopitys)
Le Polystic à aiguillons (Polystichum aculeatum)
Le Chardon-Marie (Silybum marianum)
La Scrofulaire des chiens (Scrophularia canina)
Lepidoptères Le Nacré (Brenthis daphne)
Odonates L’Agrion mignon (Coenagrion scitulum)
L’Agrion exclamatif (Coenagrion pulchellum)
La Cordulie métallique (Somatochlora metallica)
Oiseaux
La Chouette chevêche (Athene noctua)
Le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus)
Le Pigeon colombin (Columba oenas)
Le Pic mar (Dendrocopos medius)
Le Pic épeichette (Dendrocopos minor)
Le Pic noir (Dryocopus martius)
La Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio)
La Huppe fasciée (Upupa epops)
Amphibiens
La Rainette verte (Hyla arborea)
La Grenouille agile (Rana dalmatina)
La Salamandre tachetée (Salamandra salamandra)
Le Triton crêté (Triturus cristatus)
Reptiles /
Coleoptères
Le Taupin noirâtre (Ampedus nigerrimus
1
)
Taupin (Ampedus rufi pennis
2
)
Le Lepture à six taches (Anoplodera sexguttata
3
)
Le Bolitophage réticulé (Bolitophagus reticulatus2)
Le Dissoleucas à rostre neigeux (Dissoleucas niveirostris1)
Le Téléphore (Cantharis annularis
4
)
Le Lucane Cerf-volant (Lucanus cervus
5
)
La Mélandrye caraboïde (Melandrya caraboides1)
Longicorne (Pogonocherus ovatus
6
)
Le Ténèbre pseudocistela (Pseudocistela ceramboides2)
La Rhagie sycophante (Rhagium sycophanta
7
)
Le Sténocore méridional (Stenocorus meridianus1)
La Tille allongée (Tillus elongatus19)
Mammifères
La Barbastelle d’Europe (Barbastella barbastellus)
La Sérotine commune (Eptesicus serotinus)
Le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus)
Le Murin à moustaches (Myotis mystacinus)
Le Murin de Natterer (Myotis nattereri)
La Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri)
Le Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum)
Mollusques /
* déterminantes ZNIEFF (Anonyme, 2009), menacées, rares, réglementées pour
certaines espèces
1 Liste Saproxylique indicateur qualité des forêts (BRUSTEL, 2004) : If 2 / IP2
2 Liste Saproxylique indicateur qualité des forêts (BRUSTEL, 2004) : If 3 / IP2
3 Liste Saproxylique indicateur qualité des forêts (BRUSTEL, 2004) : If 1 / IP2
4 Pas vu depuis 100 ans au nord du Rhône
5 Annexe II DHFF mais faible enjeux de conservation. IF2 / IP2
6 Espèce peu fréquente
7 Liste Saproxylique indicateur qualité des forêts (BRUSTEL, 2004) : If 1 / IP1 (non
patrimonial dans le Nord de la France)
72
La présence d’un réseau de chemin et de pistes très dense
La forêt est parcourue par un réseau de chemins et de pistes forestières très denses
qui favorisent une pénétration par l’homme, qu’elle soit motorisée ou non, qui affecte la
tranquillité des espèces les plus sensibles (avifaune et mammifères par exemple). Certaines
de ces pistes, financées par des crédits européens, présentent un gabarit disproportionné
avec les objectifs de gestion et génèrent des emprises importantes sur la forêt. Par ailleurs,
les travaux de génie civil mis en œuvre pour créer ces pistes favorisent très largement
l’apparition d’espèces végétales envahissantes.
L’impact des activités agricoles
Les activités agricoles situées à l’intérieur ou en lisière du legs intègrent de façon non
satisfaisante la biodiversité. C’est notamment le cas pour les secteurs sur calcaire affleu-
rant particulièrement intéressants sur les plans faunistique et floristique. On y constate
par exemple et de manière non exhaustive :
des stockages de pierres issus des opérations d’épierrement des cultures ;
des dépôts plus ou moins sauvages de bois et de matériaux divers ;
des mises en culture de parcelles à la productivité douteuse ;
d’impacts liés à l’épandage de produits phytosanitaires et de pesticides ;
une fauche beaucoup trop précoce de parcelle de prairies très importantes biologiquement…
Une gestion non coordonnée du territoire
Le legs Thénard présente non seulement, la particularité d’être structuré en plusieurs
noyaux et d’autre part, d’être enclavé dans des territoires à caractères naturels. Ceci
signifie que les espèces qui fréquentent ces sites sont en relation étroite avec les territoires
voisins et que la notion de « trame verte et bleue » est particulièrement prégnante. Les
lisières sont notamment fondamentales, pour les espèces forestières héliophiles ayant
besoin de ressources florales. Or, le constat met en évidence une absence de réflexion
sur les liaisons écologiques qui doivent être maintenues ou restaurées pour sauvegarder
les fonctionnalités écologiques des écosystèmes. Ceci se manifeste, notamment, par une
urbanisation diffuse qui affecte soit directement les milieux naturels par disparition pure
et simple, soit les capacités de déplacement des espèces.
En conséquences des éléments qui précèdent, nous formulons les propositions suivantes :
1 – La proposition de création d’une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique
et Floristique (ZNIEFF) de type 1, incluant non seulement les parcelles appartenant au
legs, mais également tous les secteurs immédiatement attenant présentant un enjeu pour
les espèces dites « déterminantes ». Cette création nous semble particulièrement pertinente
compte-tenu de la richesse du site qui se manifeste par exemple, par une forte densité
de Pies-grièches écorcheurs.
2 – La création d’une « réserve biologique forestière intégrale » au sein du legs, dont
la superficie devrait être conforme aux instructions en vigueur dans les forêts publiques.
L’objectif de cette réserve est de favoriser la présence de vieux bois et de maintenir un
témoin de l’évolution naturelle de cette forêt. Elle peut être située dans un secteur peu
accessible au public.
3 – L’arrêt de la création de nouvelles pistes et de chemins forestiers. Cette mesure
est particulièrement importante pour favoriser la présence d’espèces sensibles aux déran-
gements (mammifères, rapaces…). Un travail de réhabilitation et d’intégration paysagère
et écologique des pistes récemment créées devrait également être mis en œuvre.
4 – Une sensibilisation des agriculteurs sur l’impact de leurs activités sur les milieux
naturels devrait être entreprise. Des financements devraient être recherchés pour mettre
en place des contrats favorisant la mise en place de mesures de gestion adaptées et res-
pectueuses de l’environnement. La mise en place de bandes enherbées le long des lisières
forestières, déjà en place sur quelques secteurs, devrait être généralisée.
5 – Les documents d’urbanisme des communes concernées doivent intégrer la pré-
sence de milieux naturels précieux et limiter au maximum l’urbanisation des secteurs
sensibles dans les différents documents d’urbanisme qui régissent l’aménagement du
territoire. Dans ce contexte, les gestionnaires du legs doivent jouer un rôle moteur pour
faire prendre en compte ces enjeux.
Rev. sci. Bourgogne-Nature - 20-2014, 45-81
Jessica THÉVENOT et al.
73
Conclusion
Il convient de préciser que ce diagnostic et ces propositions ne doivent en aucun cas
être perçus par le gestionnaire actuel comme un jugement ou un désaveu. Rappelons une
fois encore que l’aspect « biodiversité » a uniquement été pris en compte (sans d’autres
aspects tels qu’économiques notamment). Les mesures qui sont proposées ne sont pas
un obstacle à une gestion durable tant écologique qu’économiquement viable. Elles visent,
en tout état de cause, à instaurer une réflexion et un dialogue qui permettra peut-être
d’orienter les choix de gestion futurs dans le cadre d’une concertation renforcée et sur la
base d’éléments factuels plus complets.
Remerciements
Transmission de données : Olivier BARDET (Délégation Bourgogne du Conservatoire
botanique du Bassin Parisien), Olivier BOUDIER et Christophe BREANT (Office national
des Forêts, délégation Bourgogne), Théo DIRKSEN (Yonne-Nature Environnement), Marc
DOUCHIN (Association Icaunaise de Botanique), Guy HERVE et Jean-Pierre DELAMOUR (Ligue
de Protection des Oiseaux Yonne), Caroline NAJEAN (Réseaux mares de Bourgogne),
Michel PLAISANCE (Président de l’association Chaumot-Environnement), Claire TUTENUIT
(résidente à la Haute-Epine).
Participation aux Inventaires de terrain ou à l’identification des taxons (in ou ex-situ) :
personnel du SPN : Jean-Marc ALLART, Marie BELTZER, Sophie COHEN, Jacques COMOLET-
TIRMAN, Sophie COSTE, Stéphanie COUPRIE, Piotr DASZKIEWICZ, Olivier DELZONS, Grégoire
EGOROFF, Olivier ESCUDER, Cindy FOURNIER, Oliver GARGOMINY, Vincent GAUDILLAT,
Philippe GOURDAIN, Patrick HAFFNER, Arnaud HORELLOU (identifications), Mélanie HUBERT,
Jean ICHTER, Nancy JACQUELIN, Sébastien LANGUILLE, Fanny LEPAREUR, Justine LOUVEL,
Jean-Christophe DE MASSARY, Jeanne DE MAZIERES, Noémie MICHEZ, Elodie NEBRA, Pierre
NOEL, Laurent PONCET, Renaud PUISSAUVE, Claire REGNIER, Charlotte RICAUD, Solène
ROBERT, Laura SAVIO, Jean-Philippe SIBLET, Arnaud TANGUY, Sandrine TERCERIE, Jessica
THÉVENOT, Julien TOUROULT, Marjorie TRUBERT, Eléonore VANDEL, Déborah VIRY, Isabelle
WITTE. Contributeurs externes : Marc-Antoine RICHARD (MNHN DDCNE), Jean-François
J
ULIEN
, (MNHN CESCO, identifications), LPO Yonne Jean-Pierre D
ELAMOUR
, Théo D
IRKSEN
(entomologiste), famille TUTENUIT, famille PENILLARD.
Organisation logistique et terrain : famille TUTENUIT, Mélanie HUBERT et Jessica
THÉVENOT (SPN), Cyril BOULLEAUX (maire de Villeneuve-sur-Yonne), Jerry BRUNET et son
équipe (directeur de la Maison Familiale Rurale de Villevallier), Claude COUARD (maire
de Rousson), Sylvie GUIPAIN (maire de Chaumot), Jean-Pierre JOUAN (président du legs
Thénard), Romain LECAQUE (résident à Chaumot), Joëlle MASSON.
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Classe
Ordre
Famille
Nom scientifique
Agaromycetes
Amanitales
Amanitaceae
Amanita rubescens (Pers. : Fr.) Pers.
Phallales
Phallaceae
Phallus impudicus L. : Pers.
Amphibia
Anura
Bufonidae
Bufo bufo (Linnaeus, 1758)
Bufo bufo bufo (Linnaeus, 1758)
Hylidae
Hyla arborea (Linnaeus, 1758)
Ranidae
Pelophylax Fitzinger, 1843
Pelophylax ridibundus (Pallas, 1771)
Rana dalmatina Fitzinger in Bonaparte, 1838
Rana temporaria Linnaeus, 1758
Urodela
Salamandridae
Lissotriton helveticus (Razoumowsky, 1789)
Salamandra salamandra (Linnaeus, 1758)
Triturus cristatus (Laurenti, 1768)
Arachnida
Araneae
Araneidae
Araneus diadematus Clerck, 1758
Lycosidae
Ixodes ricinus (Linnaeus, 1758)
Thomisidae
Misumena vatia (Clerck, 1758)
Ixodida
Ixodidae
Pardosa lugubris (Walckenaer, 1802)
Aves
Apodiformes
Apodidae
Apus apus (Linnaeus, 1758)
Charadriiformes
Laridae
Chroicocephalus ridibundus (Linnaeus, 1766)
Ichthyaetus melanocephalus (Temminck, 1820)
Scolopacidae
Tringa ochropus Linnaeus, 1758
Ciconiiformes
Ardeidae
Ardea cinerea Linnaeus, 1758
Columbiformes
Columbidae
Columba oenas Linnaeus, 1758
Columba palumbus Linnaeus, 1758
Streptopelia decaocto (Frivaldszky, 1838)
Streptopelia turtur (Linnaeus, 1758)
Cuculiformes
Cuculidae
Cuculus canorus Linnaeus, 1758
Falconiformes
Accipitridae
Accipiter nisus (Linnaeus, 1758)
Buteo buteo (Linnaeus, 1758)
Circus cyaneus (Linnaeus, 1758)
Falconidae
Falco subbuteo Linnaeus, 1758 (observé en août 2013
lors d’un 2ème passage sur le legs Thénard pour les chiroptères)
Falco tinnunculus Linnaeus, 1758
Galliformes
Phasianidae
Alectoris rufa (Linnaeus, 1758)
Phasianus colchicus Linnaeus, 1758
Gruiformes
Rallidae
Gallinula chloropus (Linnaeus, 1758)
Passeriformes
Aegithalidae
Aegithalos caudatus (Linnaeus, 1758)
Alaudidae
Alauda arvensis Linnaeus, 1758
Certhiidae
Certhia brachydactyla C.L. Brehm, 1820
Annexe - Liste des espèces contactées sur le legs Thénard en juin 2013.
75
Corvidae
Corvus corone Linnaeus, 1758
Corvus frugilegus Linnaeus, 1758
Garrulus glandarius (Linnaeus, 1758)
Pica pica (Linnaeus, 1758)
Emberizidae
Emberiza calandra Linnaeus, 1758
Emberiza cirlus Linnaeus, 1758
Emberiza citrinella Linnaeus, 1758
Fringillidae
Carduelis cannabina (Linnaeus, 1758)
Carduelis carduelis (Linnaeus, 1758)
Carduelis chloris (Linnaeus, 1758)
Coccothraustes coccothraustes (Linnaeus, 1758)
Fringilla coelebs Linnaeus, 1758
Serinus serinus (Linnaeus, 1766)
Hirundinidae
Delichon urbicum (Linnaeus, 1758)
Hirundo rustica Linnaeus, 1758
Laniidae
Lanius collurio Linnaeus, 1758
Motacillidae
Anthus trivialis (Linnaeus, 1758)
Motacilla alba Linnaeus, 1758
Motacilla cinerea Tunstall, 1771
Motacilla flava Linnaeus, 1758
Muscicapidae
Muscicapa striata (Pallas, 1764)
Saxicola torquatus (Linnaeus, 1766)
Oriolidae
Oriolus oriolus (Linnaeus, 1758)
Paridae
Parus caeruleus Linnaeus, 1758
Parus cristatus Linnaeus, 1758
Parus major Linnaeus, 1758
Parus palustris Linnaeus, 1758
Passeridae
Passer domesticus (Linnaeus, 1758)
Prunellidae
Prunella modularis (Linnaeus, 1758)
Regulidae
Regulus ignicapilla (Temminck, 1820)
Regulus regulus (Linnaeus, 1758)
Saxicolidae
Erithacus rubecula (Linnaeus, 1758)
Luscinia megarhynchos C. L. Brehm, 1831
Phoenicurus ochruros (S. G. Gmelin, 1774)
Phoenicurus phoenicurus (Linnaeus, 1758)
Sittidae
Sitta europaea Linnaeus, 1758
Sturnidae
Sturnus vulgaris Linnaeus, 1758
Sylviidae
Acrocephalus scirpaceus (Hermann, 1804)
Hippolais polyglotta (Vieillot, 1817)
Phylloscopus collybita (Vieillot, 1887)
Phylloscopus sibilatrix (Bechstein, 1793)
Phylloscopus trochilus (Linnaeus, 1758)
Sylvia atricapilla (Linnaeus, 1758)
Sylvia borin (Boddaert, 1783)
Sylvia communis Latham, 1787
Sylvia curruca (Linnaeus, 1758)
Troglodytidae
Troglodytes troglodytes (Linnaeus, 1758)
Turdidae
Turdus merula Linnaeus, 1758
Turdus philomelos C. L. Brehm, 1831
Turdus viscivorus Linnaeus, 1758
Piciformes
Picidae
Dendrocopos major (Linnaeus, 1758)
Dendrocopos medius (Linnaeus, 1758)
Dendrocopos minor (Linnaeus, 1758)
Dryocopus martius (Linnaeus, 1758)
Picus viridis Linnaeus, 1758
Strigiformes
Strigidae
Athene noctua (Scopoli, 1769)
Strix aluco Linnaeus, 1758
Tytonidae
Tyto alba (Scopoli, 1769)
Upupiformes
Upupidae
Upupa epops Linnaeus, 1758
Basidiomycetes
Polyporales
Polyporaceae
Trametes gibbosa (Pers. : Fr.) Fr.
Diplopoda
Glomerida
Glomeridae
Glomeris
Julida
Julidae
Julidae
Equisetopsida
Alismatales
Araceae
Arum maculatum L., 1753
Lemna minor L., 1753
Potamogetonaceae
Potamogeton L., 1753
Apiales
Apiaceae
Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm., 1814
Bupleurum falcatum L., 1753
Chaerophyllum L., 1753
Chaerophyllum temulum L., 1753
Daucus carota L., 1753
Eryngium campestre L., 1753
Heracleum sphondylium L., 1753
Pastinaca sativa L., 1753
Pimpinella saxifraga L., 1753
Scandix pecten-veneris L., 1753
Araliaceae
Hedera helix L., 1753
Aquifoliales
Aquifoliaceae
Ilex aquifolium L., 1753
Asparagales
Amaryllidaceae
Allium vineale L., 1753
Asparagaceae
Convallaria majalis L., 1753
Muscari comosum (L.) Mill., 1768
Polygonatum multiflorum (L.) All., 1785
Ruscus aculeatus L., 1753
Orchidaceae
Anacamptis pyramidalis (L.) Rich., 1817
Cephalanthera Rich., 1817
Himantoglossum hircinum (L.) Spreng., 1826
Neottia ovata (L.) Bluff & Fingerh., 1837
Ophrys apifera Huds., 1762
Orchis purpurea Huds., 1762
Asterales
Asteraceae
Achillea millefolium L., 1753
Arctium lappa L., 1753
Artemisia vulgaris L., 1753
Bellis perennis L., 1753
Carduus nutans L., 1753
Centaurea jacea L., 1753
Centaurea scabiosa L., 1753
Cichorium intybus L., 1753
Cirsium arvense (L.) Scop., 1772
Cirsium oleraceum (L.) Scop., 1769
Cirsium palustre (L.) Scop., 1772
Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne
76
Cirsium vulgare (Savi) Ten., 1838
Crepis capillaris (L.) Wallr., 1840
Doronicum pardalianches L., 1753
Erigeron canadensis L., 1753
Eupatorium cannabinum L., 1753
Hieracium murorum L., 1753
Hypochaeris radicata L., 1753
Jacobaea vulgaris Gaertn., 1791
Lactuca serriola L., 1756
Lapsana communis L., 1753
Leucanthemum vulgare Lam., 1779
Matricaria chamomilla L., 1753
Matricaria discoidea DC., 1838
Picris hieracioides L., 1753
Pilosella officinarum F.W.Schultz & Sch.Bip., 1862
Silybum marianum (L.) Gaertn., 1791
Solidago L., 1753
Sonchus asper (L.) Hill, 1769
Sonchus oleraceus L., 1753
Tanacetum vulgare L., 1753
Taraxacum campylodes G.E.Haglund, 1948
Taraxacum F.H.Wigg.
Taraxacum officinale F.H.Wigg., 1780
Tragopogon pratensis L., 1753
Tripleurospermum inodorum Sch.Bip., 1844
Campanulaceae
Campanula rapunculus L., 1753
Campanula rotundifolia L., 1753
Legousia speculum-veneris (L.) Chaix, 1785
Boraginales
Boraginaceae
Echium vulgare L., 1753
Myosotis arvensis Hill, 1764
Myosotis L., 1753
Brassicales
Brassicaceae
Alliaria petiolata (M.Bieb.) Cavara & Grande, 1913
Barbarea vulgaris R.Br., 1812
Capsella bursa-pastoris (L.) Medik., 1792
Cardamine hirsuta L., 1753
Nasturtium officinale R.Br., 1812
Resedaceae
Reseda lutea L., 1753
Reseda luteola L., 1753
Caryophyllales
Caryophyllaceae
Arenaria serpyllifolia L., 1753
Dianthus armeria L., 1753
Moehringia trinervia (L.) Clairv., 1811
Silene baccifera (L.) Roth, 1788
Silene latifolia Poir., 1789
Silene latifolia subsp. alba (Mill.) Greuter & Burdet, 1982
Silene vulgaris (Moench) Garcke, 1869
Stellaria graminea L., 1753
Stellaria holostea L., 1753
Stellaria media (L.) Vill., 1789
Polygonaceae
Fallopia convolvulus (L.) Á.Löve, 1970
Fallopia dumetorum (L.) Holub, 1971
Persicaria hydropiper (L.) Spach, 1841
Persicaria maculosa Gray, 1821
Polygonum aviculare L., 1753
Reynoutria japonica Houtt., 1777
Rumex acetosella L., 1753
Rumex crispus L., 1753
Rumex L., 1753
Rumex obtusifolius L., 1753
Rumex sanguineus L., 1753
Celastrales
Celastraceae
Euonymus europaeus L., 1753
Cornales
Cornaceae
Cornus mas L., 1753
Cornus sanguinea L., 1753
Cucurbitales
Cucurbitaceae
Bryonia cretica subsp. dioica (Jacq.) Tutin, 1968
Cupressales
Cupressaceae
Juniperus communis L., 1753
Dioscoreales
Dioscoreaceae
Dioscorea communis (L.) Caddick & Wilkin, 2002
Dipsacales
Adoxaceae
Sambucus ebulus L., 1753
Sambucus nigra L., 1753
Viburnum lantana L., 1753
Viburnum opulus L., 1753
Caprifoliaceae
Knautia arvensis (L.) Coult., 1828
Lonicera periclymenum L., 1753
Lonicera xylosteum L., 1753
Scabiosa columbaria L., 1753
Valerianella dentata (L.) Pollich, 1776
Valerianella locusta (L.) Laterr., 1821
Equisetales
Equisetaceae
Equisetum arvense L., 1753
Ericales
Ericaceae
Calluna vulgaris (L.) Hull, 1808
Erica cinerea L., 1753
Monotropa hypopitys L., 1753
Primulaceae
Lysimachia arvensis (L.) U.Manns & Anderb., 2009
Lysimachia L., 1753
Lysimachia nummularia L., 1753
Primula elatior (L.) Hill, 1765
Primula veris L., 1753
Fabales
Fabaceae
Coronilla varia L., 1753
Cytisus scoparius (L.) Link, 1822
Hippocrepis comosa L., 1753
Lathyrus linifolius (Reichard) Bässler, 1971
Lotus corniculatus L., 1753
Medicago lupulina L., 1753
Medicago sativa L., 1753
Melilotus officinalis (L.) Lam., 1779
Ononis natrix L., 1753
Ononis spinosa L., 1753
Robinia pseudoacacia L., 1753
Trifolium campestre Schreb., 1804
Trifolium dubium Sibth., 1794
Trifolium fragiferum L., 1753
Trifolium hybridum L., 1753
Trifolium medium L., 1759
Trifolium pratense L., 1753
Trifolium repens L., 1753
Vicia disperma DC., 1813
Vicia hirsuta (L.) Gray, 1821
Vicia sativa subsp. sativa
Vicia sepium L., 1753
Vicia tetrasperma (L.) Schreb., 1771
Polygalaceae
Polygala vulgaris L., 1753
Fagales
Betulaceae
Alnus glutinosa (L.) Gaertn., 1790
Betula L., 1753
Betula pendula Roth, 1788
Carpinus betulus L., 1753
Corylus avellana L., 1753
Fagaceae
Castanea sativa Mill., 1768
Fagus sylvatica L., 1753
Quercus petraea Liebl., 1784
Quercus robur L., 1753
Rev. sci. Bourgogne-Nature - 20-2014, 45-81
Jessica THÉVENOT et al.
77
Juglandaceae
Juglans regia L., 1753
Gentianales
Apocynaceae
Vinca minor L., 1753
Rubiaceae
Asperula cynanchica L., 1753
Galium aparine L., 1753
Galium mollugo L., 1753
Galium palustre L., 1753
Galium verum L., 1753
Geraniales
Geraniaceae
Erodium cicutarium (L.) L’Hér., 1789
Geranium columbinum L., 1753
Geranium dissectum L., 1755
Geranium molle L., 1753
Geranium pusillum L., 1759
Geranium robertianum L., 1753
Geranium rotundifolium L., 1753
Lamiales
Lamiaceae
Ajuga reptans L., 1753
Betonica officinalis L., 1753
Clinopodium acinos (L.) Kuntze, 1891
Clinopodium nepeta (L.) Kuntze, 1891
Galeopsis tetrahit L., 1753
Glechoma hederacea L., 1753
Lamium album L., 1753
Lamium galeobdolon (L.) L., 1759
Lycopus europaeus L., 1753
Mentha suaveolens Ehrh., 1792
Origanum vulgare L., 1753
Prunella laciniata (L.) L., 1763
Prunella vulgaris L., 1753
Salvia pratensis L., 1753
Stachys recta L., 1767
Stachys sylvatica L., 1753
Teucrium chamaedrys L., 1753
Teucrium scorodonia L., 1753
Thymus praecox Opiz, 1824
Thymus serpyllum L., 1753
Oleaceae
Fraxinus excelsior L., 1753
Ligustrum vulgare L., 1753
Orobanchaceae
Melampyrum pratense L., 1753
Plantaginaceae
Callitriche L., 1753
Callitriche stagnalis Scop., 1772
Linaria repens (L.) Mill., 1768
Plantago lanceolata L., 1753
Plantago major L., 1753
Plantago major subsp. major
Plantago media L., 1753
Veronica arvensis L., 1753
Veronica beccabunga L., 1753
Veronica chamaedrys L., 1753
Veronica hederifolia L., 1753
Veronica montana L., 1755
Veronica officinalis L., 1753
Veronica persica Poir., 1808
Veronica serpyllifolia L., 1753
Scrophulariaceae
Buddleja davidii Franch., 1887
Scrophularia auriculata L., 1753
Scrophularia canina L., 1753
Scrophularia nodosa L., 1753
Verbascum lychnitis L., 1753
Verbenaceae
Verbena officinalis L., 1753
Malpighiales
Euphorbiaceae
Euphorbia esula L., 1753
Euphorbia exigua L., 1753
Euphorbia helioscopia L., 1753
Euphorbia peplus L., 1753
Mercurialis annua L., 1753
Hypericaceae
Hypericum hirsutum L., 1753
Hypericum perforatum L., 1753
Hypericum pulchrum L., 1753
Linaceae
Linum catharticum L., 1753
Salicaceae
Populus alba L., 1753
Populus tremula L., 1753
Salix caprea L., 1753
Salix cinerea L., 1753
Salix L., 1753
Violaceae
Viola arvensis Murray, 1770
Viola L., 1753
Viola riviniana Rchb., 1823
Malvales
Cistaceae
Helianthemum nummularium (L.) Mill., 1768
Malvaceae
Malva setigera Spenn., 1829
Tilia cordata Mill., 1768
Tilia platyphyllos Scop., 1771
Myrtales
Onagraceae
Epilobium hirsutum L., 1753
Epilobium L., 1753
Epilobium montanum L., 1753
Epilobium roseum Schreb., 1771
Oenothera glazioviana Micheli, 1875
Pinales
Pinaceae
Abies alba Mill., 1768
Picea abies (L.) H.Karst., 1881
Pinus nigra Arnold, 1785
Pinus nigra subsp. laricio Maire, 1928
Pinus sylvestris L., 1753
Poales
Cyperaceae
Carex divulsa Stokes, 1787
Carex flacca Schreb., 1771
Carex hirta L., 1753
Carex L., 1753
Carex ovalis Gooden., 1794
Carex pallescens L., 1753
Carex pilulifera L., 1753
Carex remota L., 1755
Carex sylvatica Huds., 1762
Juncaceae
Juncus articulatus L., 1753
Juncus bufonius L., 1753
Juncus conglomeratus L., 1753
Juncus effusus L., 1753
Juncus tenuis Willd., 1799
Luzula forsteri (Sm.) DC., 1806
Luzula multiflora (Ehrh.) Lej., 1811
Luzula pilosa (L.) Willd., 1809
Poaceae
Agrostis capillaris L., 1753
Agrostis stolonifera L., 1753
Anisantha sterilis (L.) Nevski, 1934
Anthoxanthum odoratum L., 1753
Arrhenatherum elatius (L.) P.Beauv. ex J.Presl & C.Presl, 1819
Arrhenatherum elatius subsp. bulbosum
(Willd.) Schübler & G.Martens, 1834
Avenella flexuosa (L.) Drejer, 1838
Brachypodium pinnatum (L.) P.Beauv., 1812
Brachypodium sylvaticum (Huds.) P.Beauv., 1812
Briza media L., 1753
Bromopsis erecta (Huds.) Fourr., 1869
Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne
78
Bromopsis ramosa (Huds.) Holub, 1973
Bromus hordeaceus L., 1753
Bromus racemosus L., 1762
Bromus secalinus L., 1753
Catapodium rigidum (L.) C.E.Hubb., 1953
Dactylis glomerata L., 1753
Dactylis glomerata subsp. glomerata
Digitaria sanguinalis (L.) Scop., 1771
Elymus caninus (L.) L., 1755
Elytrigia repens (L.) Desv. ex Nevski, 1934
Festuca heterophylla Lam., 1779
Festuca rubra L., 1753
Holcus lanatus L., 1753
Holcus mollis L., 1759
Lolium perenne L., 1753
Melica uniflora Retz., 1779
Milium effusum L., 1753
Phleum pratense L., 1753
Poa annua L., 1753
Poa nemoralis L., 1753
Poa pratensis L., 1753
Poa trivialis L., 1753
Schedonorus arundinaceus (Schreb.) Dumort., 1824
Trisetum flavescens (L.) P.Beauv., 1812
Polypodiales
Aspleniaceae
Asplenium scolopendrium L., 1753
Athyriaceae
Athyrium filix-femina (L.) Roth, 1799
Dennstaedtiaceae
Pteridium aquilinum (L.) Kuhn, 1879
Dryopteridaceae
Dryopteris carthusiana (Vill.) H.P.Fuchs, 1959
Dryopteris dilatata (Hoffm.) A.Gray, 1848
Dryopteris filix-mas (L.) Schott, 1834
Polystichum aculeatum (L.) Roth, 1799
Polypodiaceae
Polypodium vulgare L., 1753
Polytrichales
Polytrichaceae
Polytrichastrum formosum (Hedw.) G.L.Sm.
Ranunculales
Papaveraceae
Chelidonium majus L., 1753
Fumaria officinalis L., 1753
Papaver dubium L., 1753
Papaver rhoeas L., 1753
Ranunculaceae
Aconitum napellus L., 1753
Anemone nemorosa L., 1753
Clematis vitalba L., 1753
Helleborus foetidus L., 1753
Nigella damascena L., 1753
Ranunculus acris L., 1753
Ranunculus acris subsp. friesianus (Jord.) Syme, 1863
Ranunculus auricomus L., 1753
Ranunculus repens L., 1753
Rosales
Rhamnaceae
Frangula dodonei Ard., 1766
Rhamnus cathartica L., 1753
Rosaceae
Agrimonia eupatoria L., 1753
Aphanes arvensis L., 1753
Argentina anserina (L.) Rydb., 1899
Crataegus germanica (L.) Kuntze, 1891
Crataegus monogyna Jacq., 1775
Fragaria vesca L., 1753
Geum urbanum L., 1753
Potentilla argentea L., 1753
Potentilla erecta (L.) Räusch., 1797
Potentilla reptans L., 1753
Potentilla sterilis (L.) Garcke, 1856
Poterium sanguisorba L., 1753
Prunus avium (L.) L., 1755
Prunus cerasus L., 1753
Prunus laurocerasus L., 1753
Prunus spinosa L., 1753
Rosa arvensis Huds., 1762
Rosa canina L., 1753
Rosa L., 1753
Rubus caesius L., 1753
Rubus fruticosus L., 1753
Rubus ulmifolius Schott, 1818
Sorbus aucuparia L., 1753
Sorbus domestica L., 1753
Sorbus torminalis (L.) Crantz, 1763
Ulmaceae
Ulmus minor Mill., 1768
Urticaceae
Urtica dioica L., 1753
Urtica urens L., 1753
Santalales
Santalaceae
Viscum album L., 1753
Sapindales
Anacardiaceae
Rhus typhina L., 1756
Sapindaceae
Acer campestre L., 1753
Acer pseudoplatanus L., 1753
Aesculus hippocastanum L., 1753
Saxifragales
Crassulaceae
Hylotelephium telephium (L.) H.Ohba, 1977
Sedum acre L., 1753
Grossulariaceae
Ribes rubrum L., 1753
Ribes uva-crispa L., 1753
Solanales
Convolvulaceae
Calystegia sepium (L.) R.Br., 1810
Convolvulus arvensis L., 1753
Solanaceae
Solanum dulcamara L., 1753
Gastropoda
Littorinimorpha
Pomatiidae
Pomatias elegans (O.F. Müller, 1774)
Stylommatophora
Agriolimacidae
Deroceras agreste (Linnaeus, 1758)
Deroceras laeve (O.F. Müller, 1774)
Arionidae
Arion rufus (Linnaeus, 1758)
Clausiliidae
Clausilia bidentata bidentata (Strøm, 1765)
Clausilia rugosa (Draparnaud, 1801)
Clausilia rugosa parvula (A. Férussac, 1807)
Cochlodina laminata laminata (Montagu, 1803)
Discidae
Discus rotundatus (O.F. Müller, 1774)
Discus rotundatus rotundatus (O.F. Müller, 1774)
Enidae
Merdigera obscura (O.F. Müller, 1774)
Euconulidae
Euconulus fulvus (O.F. Müller, 1774)
Ferussaciidae
Cecilioides acicula (O.F. Müller, 1774)
Helicidae
Cepaea hortensis (O.F. Müller, 1774)
Cepaea nemoralis (Linnaeus, 1758)
Cepaea nemoralis nemoralis (Linnaeus, 1758)
Cornu aspersum (O.F. Müller, 1774)
Helicigona lapicida lapicida (Linnaeus, 1758)
Helix pomatia Linnaeus, 1758
Helicodontidae
Helicodonta obvoluta obvoluta (O.F. Müller, 1774)
Rev. sci. Bourgogne-Nature - 20-2014, 45-81
Jessica THÉVENOT et al.
79
Hygromiidae
Candidula unifasciata unifasciata (Poiret, 1801)
Helicella itala itala (Linnaeus, 1758)
Monacha cartusiana (O.F. Müller, 1774)
Trochulus
Limacidae
Limax maximus Linnaeus, 1758
Oxychilidae
Aegopinella
Aegopinella minor (Stabile, 1864)
Oxychilus navarricus helveticus (Blum, 1881)
Pristilomatidae
Vitrea contracta (Westerlund, 1871)
Vitrea subrimata (Reinhardt, 1871)
Pupillidae
Pupilla muscorum (Linnaeus, 1758)
Succineidae
Oxyloma elegans elegans (Risso, 1826)
Valloniidae
Vallonia costata (O.F. Müller, 1774)
Vertiginidae
Truncatellina cylindrica (A. Férussac, 1807)
Vertigo pygmaea (Draparnaud, 1801)
Vitrinidae
Vitrinidae
Homobasidiomycetes
Boletales
Boletaceae
Leccinum carpini (R. Schulz) Moser ex D.A. Reid
Insecta
Coleoptera
Anobiidae
Anobium punctatum (De Geer, 1774)
Ptinomorphus imperialis (Linnaeus, 1767)
Ptinus rufipes Olivier, 1790
Anthribidae
Dissoleucas niveirostris (Fabricius, 1798)
Attelabidae
Apoderus coryli (Linnaeus, 1758)
Bostrichidae
Bostrichus capucinus (Linnaeus, 1758)
Buprestidae
Agrilus sulcicollis Boisduval & Lacordaire, 1835
Anthaxia nitidula (Linnaeus, 1758)
Chrysobothris affinis (Fabricius, 1794)
Byturidae
Byturus tomentosus (De Geer, 1774)
Cantharidae
Cantharis annularis Menetriez, 1836
Cantharis livida Linnaeus, 1758
Cantharis pellucida Fabricius, 1792
Rhagonycha fulva (Scopoli, 1763)
Rhagonycha lignosa (Müller, 1764)
Rhagonycha lutea (Müller, 1764)
Carabidae
Abax parallelepipedus parallelepipedus
(Piller & Mitterpacher, 1783)
Abax parallelus (Duftschmid, 1812)
Anchomenus dorsalis (Pontoppidan, 1763)
Carabus nemoralis O.F. Müller, 1764
Harpalus affinis (Schrank, 1781)
Leistus rufomarginatus (Duftschmid, 1812)
Limodromus assimilis (Paykull, 1790)
Loricera pilicornis (Fabricius, 1775)
Metallina lampros (Herbst, 1784)
Nebria brevicollis (Fabricius, 1792)
Nebria salina Fairmaire & Laboulbène, 1854
Notiophilus biguttatus (Fabricius, 1779)
Notiophilus rufipes Curtis, 1829
Paradromius linearis (Olivier, 1795)
Poecilus cupreus (Linnaeus, 1758)
Pseudoophonus rufipes (De Geer, 1774)
Pterostichus cristatus (L. Dufour, 1820)
Pterostichus madidus (Fabricius, 1775)
Pterostichus melanarius (Illiger, 1798)
Pterostichus niger (Schaller, 1783)
Pterostichus ovoideus (Sturm, 1824)
Cerambycidae
Agapanthia cardui (Linnaeus, 1767)
Alosterna tabacicolor (De Geer, 1775)
Anastrangalia dubia (Scopoli, 1763)
Anoplodera sexguttata (Fabricius, 1775)
Cerambyx scopolii Fuessly, 1775
Clytus arietis (Linnaeus, 1758)
Exocentrus adspersus Mulsant, 1846
Glaphyra umbellatarum (Schreber, 1759)
Grammoptera ruficornis (Fabricius, 1781)
Leiopus femoratus Fairmaire, 1859
Leiopus nebulosus (Linnaeus, 1758)
Mesosa nebulosa (Fabricius, 1781)
Oberea linearis (Linnaeus, 1761)
Pachytodes cerambyciformis (Schrank, 1781)
Phymatodes testaceus (Linnaeus, 1758)
Pogonocherus ovatus (Goeze, 1777)
Pseudovadonia livida (Fabricius, 1776)
Pyrrhidium sanguineum (Linnaeus, 1758)
Rhagium sycophanta (Schrank, 1781)
Rutpela maculata (Poda, 1761)
Stenocorus meridianus (Linnaeus, 1758)
Stenurella bifasciata (Müller, 1776)
Stenurella melanura (Linnaeus, 1758)
Stenurella nigra (Linnaeus, 1758)
Tetrops praeustus (Linnaeus, 1758)
Cerylonidae
Cerylon ferrugineum Stephens, 1830
Cerylon histeroides (Fabricius, 1792)
Cetoniidae
Cetonia aurata aurata (Linnaeus, 1761)
Oxythyrea funesta (Poda, 1761)
Trichius gallicus Dejean, 1821
Chrysomelidae
Chrysolina fastuosa (Scopoli, 1763)
Chrysolina herbacea (Duftschmid, 1825)
Chrysolina polita (Linnaeus, 1758)
Chrysomela populi Linnaeus, 1758
Clytra laeviuscula Ratzeburg, 1837
Clytra quadripunctata (Linnaeus, 1758)
Cryptocephalus nitidus (Linnaeus, 1758)
Orsodacne cerasi (Linnaeus, 1758)
Oulema gallaeciana (Heyden, 1879)
Oulema melanopus (Linnaeus, 1758)
Smaragdina aurita (Linnaeus, 1767)
Timarcha goettingensis (Linnaeus, 1758)
Timarcha tenebricosa (Fabricius, 1775)
Cicindelidae
Cicindela campestris campestris Linnaeus, 1758
Cleridae
Clerus mutillarius Fabricius, 1775
Tillus elongatus (Linnaeus, 1758)
Trichodes alvearius (Fabricius, 1792)
Coccinellidae
Harmonia axyridis (Pallas, 1773)
Oenopia conglobata (Linnaeus, 1758)
Vibidia duodecimguttata (Poda, 1761)
Curculionidae
Curculio glandium Marsham, 1802
Curculio nucum Linnaeus, 1758
Phyllobius betulinus (Bechstein & Scharfenberg, 1805)
Phyllobius oblongus (Linnaeus, 1758)
Phyllobius pyri (Linnaeus, 1758)
Polydrusus formosus (Mayer, 1779)
Polydrusus impressifrons Gyllenhal, 1834
Polydrusus marginatus Stephens, 1831
Polydrusus mollis (Stroem, 1768)
Polydrusus prasinus Olivier, 1790
Polydrusus pterygomalis Boheman, 1840
Rhinocyllus conicus (Froelich, 1792)
Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne
80
Scolytus rugulosus (Müller, 1818)
Strophosoma melanogrammum (Forster, 1771)
Dascillidae
Dascillus cervinus (Linnaeus, 1758)
Dasytidae
Dasytes plumbeus (Müller, 1776)
Psilothrix viridicoerulea (Geoffroy, 1785)
Elateridae
Agriotes acuminatus (Stephens, 1830)
Agriotes pallidulus (Illiger, 1807)
Agriotes pilosellus (Schönherr, 1817)
Agrypnus murinus (Linnaeus, 1758)
Ampedus nigerrimus
(Lacordaire in Boisduval & Lacordaire, 1835)
Ampedus quercicola (Buysson, 1887)
Ampedus rufipennis (Stephens, 1830)
Anostirus purpureus (Poda, 1761)
Athous bicolor (Goeze, 1777)
Athous haemorrhoidalis (Fabricius, 1801)
Athous vittatus (Gmelin, 1790)
Cidnopus pilosus (Leske, 1785)
Hemicrepidius hirtus (Herbst, 1784)
Idolus picipennis (Bach, 1852)
Melanotus villosus (Fourcroy, 1785)
Nothodes parvulus (Panzer, 1799)
Erotylidae
Triplax russica (Linnaeus, 1758)
Geotrupidae
Anoplotrupes stercorosus (Scriba, 1791)
Lucanidae
Dorcus parallelipipedus (Linnaeus, 1758)
Lucanus cervus (Linnaeus, 1758)
Melandryidae
Melandrya caraboides (Linnaeus, 1760)
Oedemeridae
Chrysanthia viridissima (Linnaeus, 1758)
Oedemera lurida (Marsham, 1802)
Omalisidae
Omalisus fontisbellaquaei Geoffroy, 1785
Pyrochroidae
Pyrochroa coccinea (Linnaeus, 1761)
Pyrochroa serraticornis (Scopoli, 1763)
Rutelidae
Hoplia argentea (Poda, 1761)
Salpingidae
Salpingus planirostris (Fabricius, 1787)
Silphidae
Dendroxena quadrimaculata (Scopoli, 1772)
Phosphuga atrata (Linnaeus, 1758)
Silpha carinata Herbst, 1783
Silvanidae
Uleiota planata (Linnaeus, 1761)
Staphylinidae
Ocypus aethiops (Waltl, 1835)
Tenebrionidae
Bolitophagus reticulatus (Linnaeus, 1767)
Corticeus unicolor Piller & Mitterpacher, 1783
Lagria atripes Mulsant & Guillebeau, 1855
Lagria hirta (Linnaeus, 1758)
Nalassus laevioctostriatus (Goeze, 1777)
Pseudocistela ceramboides (Linnaeus, 1761)
Scaphidema metallicum (Fabricius, 1792)
Stenomax aeneus (Scopoli, 1763)
Dermaptera
Forficulidae
Forficula auricularia Linnaeus, 1758
Dictyoptera
Blattellidae
Ectobius vittiventris (Costa, 1847)
Mantidae
Mantis religiosa (Linnaeus, 1758)
Diptera
Syrphidae
Episyrphus balteatus (De Geer, 1776)
Tabanidae
Haematopota
Hemiptera
Acanthosomatidae
Acanthosoma haemorrhoidale (Linnaeus, 1758)
Pentatomidae
Dolycoris baccarum (Linnaeus, 1758)
Graphosoma lineatum (Linnaeus, 1758)
Palomena prasina (Linnaeus, 1761)
Hymenoptera
Tenthredinidae
Nematus ribesii (Scopoli, 1763)
Lepidoptera
Crambidae
Agriphila tristella (Denis & Schiffermüller, 1775)
Eurrhypara hortulata (Linnaeus, 1758)
Erebidae
Arctornis l-nigrum (Müller, 1764)
Euclidia glyphica (Linnaeus, 1758)
Miltochrista miniata (Forster, 1771)
Spilosoma lubricipeda (Linnaeus, 1758)
Spilosoma lutea (Hufnagel, 1766)
Tyria jacobaeae (Linnaeus, 1758)
Geometridae
Abraxas grossulariata (Linnaeus, 1758)
Alcis repandata (Linnaeus, 1758)
Angerona prunaria (Linnaeus, 1758)
Biston betularia (Linnaeus, 1758)
Cabera pusaria (Linnaeus, 1758)
Camptogramma bilineata (Linnaeus, 1758)
Cidaria fulvata (Forster, 1771)
Comibaena bajularia (Denis & Schiffermüller, 1775)
Dysstroma truncata (Hufnagel, 1767)
Eulithis prunata (Linnaeus, 1758)
Hemithea aestivaria (Hübner, 1789)
Hydrelia flammeolaria (Hufnagel, 1767)
Hypomecis punctinalis (Scopoli, 1763)
Lomaspilis marginata (Linnaeus, 1758)
Macaria notata (Linnaeus, 1758)
Opisthograptis luteolata (Linnaeus, 1758)
Parectropis similaria (Hufnagel, 1767)
Peribatodes rhomboidaria (Denis & Schiffermüller, 1775)
Scopula tessellaria (Boisduval, 1840)
Hesperiidae
Ochlodes sylvanus (Esper, 1777)
Pyrgus malvae (Linnaeus, 1758)
Thymelicus sylvestris (Poda, 1761)
Lasiocampidae
Euthrix potatoria (Linnaeus, 1758)
Malacosoma neustria (Linnaeus, 1758)
Lycaenidae
Aricia agestis ([Denis & Schiffermüller], 1775)
Lycaena tityrus (Poda, 1761)
Lysandra bellargus (Rottemburg, 1775)
Plebejus argus (Linnaeus, 1758)
Plebejus argyrognomon (Bergsträsser, 1779)
Polyommatus icarus (Rottemburg, 1775)
Noctuidae
Abrostola triplasia (Linnaeus, 1758)
Agrotis exclamationis (Linnaeus, 1758)
Apamea lithoxylaea (Denis & Schiffermüller, 1775)
Autographa gamma (Linnaeus, 1758)
Autographa jota (Linnaeus, 1758)
Craniophora ligustri (Denis & Schiffermüller, 1775)
Diachrysia chrysitis (Linnaeus, 1758)
Hecatera dysodea (Denis & Schiffermüller, 1775)
Hoplodrina ambigua (Denis & Schiffermüller, 1775)
Mythimna albipuncta (Denis & Schiffermüller, 1775)
Noctua pronuba (Linnaeus, 1758)
Oligia
Polia nebulosa (Hufnagel, 1766)
Xestia c-nigrum (Linnaeus, 1758)
Notodontidae
Stauropus fagi (Linnaeus, 1758)
Rev. sci. Bourgogne-Nature - 20-2014, 45-81
Jessica THÉVENOT et al.
81
Nymphalidae
Aglais io (Linnaeus, 1758)
Aglais urticae (Linnaeus, 1758)
Aphantopus hyperantus (Linnaeus, 1758)
Brenthis daphne ([Denis & Schiffermüller], 1775)
Coenonympha arcania (Linnaeus, 1761)
Coenonympha pamphilus (Linnaeus, 1758)
Lasiommata megera (Linnaeus, 1767)
Limenitis camilla (Linnaeus, 1764)
Limenitis reducta Staudinger, 1901
Maniola jurtina (Linnaeus, 1758)
Melanargia galathea (Linnaeus, 1758)
Melitaea athalia (Rottemburg, 1775)
Melitaea phoebe ([Denis & Schiffermüller], 1775)
Nymphalis polychloros (Linnaeus, 1758)
Pararge aegeria (Linnaeus, 1758)
Vanessa atalanta (Linnaeus, 1758)
Oecophoridae
Dasycera oliviella (Fabricius, 1794)
Pieridae
Colias crocea (Geoffroy in Fourcroy, 1785)
Leptidea sinapis (Linnaeus, 1758)
Pieris brassicae (Linnaeus, 1758)
Pieris napi (Linnaeus, 1758)
Pterophoridae
Pterophorus pentadactylus (Linnaeus, 1758)
Saturniidae
Aglia tau (Linnaeus, 1758)
Sphingidae
Macroglossum stellatarum (Linnaeus, 1758)
Zygaenidae
Adscita Retzius, 1783
Mecoptera
Panorpidae
Panorpa communis Linnaeus, 1758
Neuroptera
Ascalaphidae
Libelloides coccajus ([Denis & Schiffermüller], 1775)
Odonata
Aeshnidae
Aeshna cyanea (O. F. Müller, 1764)
Anax imperator [Leach, 1815]
Calopterygidae
Calopteryx virgo (Linnaeus, 1758)
Calopteryx virgo virgo (Linnaeus, 1758)
Coenagrionidae
Coenagrion puella (Linnaeus, 1758)
Coenagrion pulchellum (Vander Linden, 1825)
Coenagrion scitulum (Rambur, 1842)
Enallagma cyathigerum (Charpentier, 1840)
Ischnura elegans (Vander Linden, 1820)
Pyrrhosoma nymphula (Sulzer, 1776)
Corduliidae
Somatochlora metallica (Vander Linden, 1825)
Libellulidae
Libellula depressa Linnaeus, 1758
Orthetrum cancellatum (Linnaeus, 1758)
Sympetrum Newman, 1833
Orthoptera
Gryllidae
Gryllus campestris Linnaeus, 1758
Nemobius sylvestris (Bosc, 1792)
Tettigoniidae
Pholidoptera griseoaptera (De Geer, 1773)
Lecanoromycetes
Teloschistales
Teloschistaceae
Xanthoria parietina (L.) Th. Fr.
Leotiomycetes
Helotiales
Helotiaceae
Chlorociboria aeruginascens (Nylander) Kanouse
Chlorociboria aeruginosa (Oeder ex Fries) Seaver
Malacostraca
Isopoda
Oniscidae
Oniscus asellus Linnaeus, 1758
Mammalia
Artiodactyla
Cervidae
Capreolus capreolus (Linnaeus, 1758)
Suidae
Sus scrofa Linnaeus, 1758
Carnivora
Canidae
Vulpes vulpes (Linnaeus, 1758)
Mustelidae
Martes martes (Linnaeus, 1758)
Meles meles (Linnaeus, 1758)
Chiroptera
Rhinolophidae
Rhinolophus ferrumequinum (Schreber, 1774)
Vespertilionidae
Barbastella barbastellus (Schreber, 1774)
Eptesicus serotinus (Schreber, 1774)
Myotis alcathoe Helversen & Heller, 2001
Myotis emarginatus (E. Geoffroy, 1806)
Myotis mystacinus (Kuhl, 1817)
Myotis nattereri (Kuhl, 1817)
Nyctalus leisleri (Kuhl, 1817)
Pipistrellus pipistrellus (Schreber, 1774)
Lagomorpha
Leporidae
Lepus europaeus Pallas, 1778
Oryctolagus cuniculus (Linnaeus, 1758)
Rodentia
Sciuridae
Sciurus vulgaris Linnaeus, 1758
Soricomorpha
Talpidae
Talpa europaea Linnaeus, 1758
Myxomycota
Physarales
Physaraceae
Fuligo septica (Linnaeus) Wiggers
Pezizomycetes
Pezizales
Pyronemataceae
Scutellinia crinita (Bulliard ex Fries) Lamb.
Reptilia
Squamata
Anguidae
Anguis fragilis Linnaeus, 1758
Lacertidae
Lacerta bilineata Daudin, 1802
Podarcis muralis (Laurenti, 1768)
Natricidae
Natrix natrix (Linnaeus, 1758)
Viperidae
Vipera aspis (Linnaeus, 1758)
Sordariomycetes
Xylariales
Xylariaceae
Xylaria hypoxylon (Linnaeus ex Fries) Greville
Ulvophyceae
Trentepohliales
Trentepohliaceae
Trentepohlia Martius, 1817
Inventaire naturaliste de la forêt syndicale du legs Thénard – Région Bourgogne
... A more recent data comes from eastern France (Chaumot, Bourgogne region, dept. Yonne) (Thévenot et al. 2014) and another from western France (Poitou-Charentes region, dept. Deux-Sèvres and surroundings), where a 98.48% match species was recorded in the faeces of lesser horseshoe bat Rhinolophus hipposideros (Borkhausen, 1797) by metabarcoding (Tournayre 2018). ...
Article
The amber cockroach (Ectobius vittiventris) is a Mediterranean species that was originally widespread in southern Europe (from southern Spain and France through Switzerland, Italy, Slovenia, Croatia, Bulgaria) and in the NW of West Asia (Turkey, Georgia, Azerbaijan and SW Russia in Krasnodar region). At the end of the twentieth century, the species began to appear in greater numbers in the northern states of Europe (Germany, Austria, Slovakia, Hungary, Czech Republic and Great Britain). In Slovakia, E. vittiventris was registered in 2012 in Bratislava and since then it has spread mainly in its vicinity. We recorded a detailed course of ootheca formation. Part of the eggs hatch in the autumn in the year of laying and some overwinter and hatch just in the spring or later in the summer of the following year. Nymphal development has seven instars and lasts more than one year. Males lived in the rearings for an average of 25 days, females 70 days (maximum 190 days).
Article
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A comprehensive, but simple-to-use software package for executing a range of standard numerical analysis and operations used in quantitative paleontology has been developed. The program, called PAST (PAleontological STatistics), runs on standard Windows computers and is available free of charge. PAST integrates spreadsheettype data entry with univariate and multivariate statistics, curve fitting, time-series analysis, data plotting, and simple phylogenetic analysis. Many of the functions are specific to paleontology and ecology, and these functions are not found in standard, more extensive, statistical packages. PAST also includes fourteen case studies (data files and exercises) illustrating use of the program for paleontological problems, making it a complete educational package for courses in quantitative methods.
Article
Full-text available
The characteristics of invading species were explored using the Ecological Flora Database, and by using comparisons available in other studies. Invasion success has been related to both abundance and distribution in the native range, which are themselves related. Abundance is probably the key variable. In the British flora invading species are characterized more by their distribution and morphology than by their life history and reproductive behaviour. The size of the plant and characters related to propagule pressure created by humans come out as important correlates of success. For biological characters, genetic studies and the phenomenon of boom-and-bust both suggest that the critical interaction between species and habitat is often subtle. Nevertheless, studies on pines and squirrels show that such important biological characters can be determined.
Book
Peu étendue (9% du territoire régional) mais néanmoins diversifiée et originale, la forêt dans le Nord-Pas de Calais nécessite les attentions des gestionnaires de la nature, forestiers ou non. Bien qu’un certain nombre de documents permettent la prise en compte du patrimoine phytocénotique dans la gestion forestière, il n’existait pas jusqu’à présent de document traitant de l’intégralité des végétations forestières et préforestières (telles que lisières, coupes forestières, landes, etc.) et proposant une analyse écologique et patrimoniale spécifique au Nord-Pas de Calais. A la suite du Guide des végétations des zones humides de la région Nord-Pas de Calais publié par le Conservatoire botanique national de Bailleul en 2009, ce guide se propose de combler cette lacune, d’être un guide descriptif, un "état de l’art" concernant la connaissance phytosociologique des végétations forestières et préforestières régionales. Près de 250 associations et groupements végétaux forestiers et préforestiers du Nord-Pas de Calais sont présentés ici. 144 d’entre eux font l’objet d’une fiche qui détaille sur une double page leur composition floristique, leur physionomie (avec souvent une photo), leur écologie et leur répartition, leur intérêt patrimonial, la gestion adaptée à leur conservation. Une attention particulière a été attachée à la présentation des fiches afin que le lecteur trouve rapidement et de manière claire et synthétique les informations qui lui sont nécessaires. Des clés de détermination des classes, ordres et alliances faciliteront l’identification des végétations. Mais le guide des végétations forestières et préforestières de la région Nord-Pas de Calais est également une porte ouverte sur le patrimoine forestier régional : description du Nord-Pas de Calais et de ses forêts, zoom sur 9 sites emblématiques de la diversité des forêts régionales, fiches décrivant 9 des principales modalités de gestion conservatoire des végétations forestières et préforestières, glossaire, bibliographie, etc. Du fait de la continuité phytogéographique avec les régions voisines, ce guide réalisé pour la région Nord-Pas de Calais sera également utilisable, dans une certaine mesure, dans la moitié nord et ouest du Bassin parisien.
Article
A general binomial mixture model is proposed for the species accumulation function based on presence-absence (incidence) of species in a sample of quadrats or other sampling units. The model covers interpolation between zero and the observed number of samples, as well as extrapolation beyond the observed sample set. For interpolation (sample-based rarefaction), easily calculated, closed-form expressions for both expected richness and its confidence limits are developed (using the method of moments) that completely eliminate the need for resampling methods and permit direct statistical comparison of richness between sample sets. An incidence-based form of the Coleman (random-placement) model is developed and compared with the moment-based interpolation method. For extrapolation beyond the empirical sample set (and simultaneously, as an alternative method of interpolation), a likelihood-based estimator with a bootstrap confidence interval is described that relies on a sequential, AIC-guided algorithm to fit the mixture model parameters. Both the moment-based and likelihood-based estimators are illustrated with data sets for temperate birds and tropical seeds, ants, and trees. The moment-based estimator is confidently recommended for interpolation (sample-based rarefaction). For extrapolation, the likelihood-based estimator performs well for doubling or tripling the number of empirical samples, but it is not reliable for estimating the richness asymptote. The sensitivity of individual-based and sample-based rarefaction to spatial (or temporal) patchiness is discussed.