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Petit guide naturaliste de la faculté de science

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Connaitre la biodiversité d’un campus universitaire peut paraître bizarre voire inutile. Cependant, la vie est partout et dans n’importe quel milieu, même au sein d’une ville comme Montpellier. L’inventaire de la biodiversité de la Faculté de Sciences et Techniques est un projet innovant qui s’inscrit dans une politique de développement durable. Il a vu le jour au sein du Groupe Naturaliste de l’Université Montpellier 2 (GNUM). Le but du projet est d’établir un inventaire des espèces végétales, animales et fongiques présentes sur le campus. Ayant un double intérêt scientifique et de vulgarisation, le projet s’inscrit dans une action de science citoyenne.
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… 
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Petit guide naturaliste
de la faculté de science
à la découverte de la faune et de la flore de Montpellier...
Avant-propos
C
onnaitre la biodiversité d’un campus universitaire peut paraître bizarre voire inutile.
Cependant, la vie est partout et dans n’importe quel milieu, même au sein d’une ville
comme Montpellier. L’inventaire de la biodiversité de la Faculté de Sciences et Techniques
est un projet innovant qui s’inscrit dans une politique de développement durable. Il a vu le
jour au sein du Groupe Naturaliste de l’Université Montpellier 2 (GNUM). Le but du projet
est d’établir un inventaire des espèces végétales, animales et fongiques présentes sur le
campus. Ayant un double intérêt scientifique et de vulgarisation, le projet s’inscrit dans une
action de science citoyenne.
Il combine des valeurs pédagogiques et scientifiques au travers de ses objectifs principaux :
Sensibilisation des étudiants à la connaissance et à la
protection de la biodiversité en milieu urbain.
Description scientifique des espèces végétales, animales
et fongiques.
Initiation des étudiants aux techniques d’échantillonnage
et d’inventaire naturaliste.
À terme, cet inventaire permettra de connaître la biodiversité présente à la Faculté de
Sciences, afin de suivre son évolution et de la conserver au fil du temps. La valorisation de
ce travail mené par de nombreux bénévoles passe par la publication d’articles de vulgari-
sation scientifique et la mise en place d’une base de données interactive. D’autre part, la
réalisation de cet ouvrage rentre dans l’objectif de transmission des connaissances accu-
mulées au cours de cet inventaire. Il permet de sensibiliser le grand public à la protection
de la nature dans un contexte d’écologie urbaine.
Guillaume
Bagnolini
Service civique
GNUM 2012-2013
Coordinateur de l’ouvrage
Ce n’est que le début…
La réalisation de ce guide naturaliste est l’aboutissement concret
de deux années d’inventaire. Il permet de décrire d’une manière
originale et ludique 85 espèces de végétaux, d’animaux et de
champignons présentes sur le campus de la Faculté de Sciences.
Mais ce n’est pas une fin en soi... Au contraire, ce projet ne fait que
commencer.
Il a donc besoin de participants et d’idées ! Si vous êtes intéressé, il
n’y a rien de plus simple, il suffit de contacter le GNUM.
Nous espérons que chacun puisse mieux connaître le monde qui
l’entoure. En observant une abeille butiner, en nous émerveillant
devant le chant d’une mésange, lorsque nous allons en cours ou
lorsque nous buvons un café, nous découvrons la part de nature
dont nous avons impérativement besoin. Cette nature apaisante, il
faut à tout prix la respecter.En effet, comme le disait René Char :
" Au plus fort de l’orage, il y a toujours un oiseau pour nous rassurer ".
Protégeons cet oiseau et laissons-le s’envoler !
Aide d’utilisation
Comment ça marche ?
Au début de l’ouvrage, nous avons décidé de mettre un article de présentation de notre
association et quelques articles de vulgarisation ayant un rapport avec l’écologie urbaine.
C’est un espace de libre parole pour les adhérents ou anciens membres du GNUM. Ensuite,
le cœur de l’ouvrage est constitué par des fiches décrivant plus de 85 espèces animales,
végétales et fongiques. Ces dernières ont toujours la même structure. À chaque fois, vous
aurez un bandeau en haut qui vous présentera le nom commun, le nom scientifique, la
famille et l’étymologie de l’espèce. À côté d’une photographie représentant un individu, la
fiche sera composée de trois parties :
La petite description
Cette partie en couleur est
une description de l’espèce
avec quelques grandes
caractéristiques pour
mieux la reconnaître. Ainsi
la taille, la couleur, les
caractères anatomiques
visibles seront décrits pour
en faciliter l’identification.
D’autre part, les formes
des différents stades de
la vie de l’espèce seront
évoquées.
Les anecdotes
Comme son nom l’indique,
cette partie sera l’occasion
d’évoquer le mode de vie
de l’espèce. Par exemple,
son mode particulier de
reproduction ou ses com-
portements bizarres ou
étranges. Pour les plantes,
ce sera aussi l’occasion
de parler des utilisations
médicinales ou culinaires
de cette espèce par l’être
humain.
Où la trouver ?
Dans ce paragraphe, c’est
l’habitat de l’espèce qui
sera décrit. Pour faciliter
son observation, nous
évoquerons les lieux et
les moments de la journée
préférés de cette dernière.
Plus précisément, nous
allons citer quelques lieux
à Montpellier où vous
pourrez la voir facilement
sans la déranger.
Enfin, pour chaque espèce, une carte d’observation au niveau de la Faculté de Sciences
et Techniques est insérée. Celle-ci n’est pas exhaustive et correspond seulement aux
observations données par les participants du projet d’inventaire de la faune et de la flore
de la Faculté de Sciences. Ainsi, il est possible que l’espèce soit présente dans des zones
non indiquées. De plus, l’indication de présence est inscrite même s’il n’y a eu qu’une seule
observation décrite. L’espèce n’est donc pas forcément commune dans les zones données.
D’ailleurs, si vous observez une espèce dans une zone non décrite, nous vous invitons à
indiquer l’observation au Groupe Naturaliste de l’Université Montpellier 2.
Comment trouver une espèce ?
Les fiches espèces sont rangées suivant six grands groupes : plantes, champignons,
invertébrés, reptiles et amphibiens, oiseaux, mammifères. À chaque groupe correspond
une couleur pour l’identifier précisément. Au début de chaque groupe, une page indique
les principaux sous-groupes présents à l’intérieur. Chaque sous-groupe est identifié par un
pictogramme facilement visible. Pour trouver une espèce rapidement, un index à la fin de
l’ouvrage répertorie par ordre alphabétique l’ensemble des espèces décrites.
Du littoral aux montagnes sèches et humides, en passant par les plaines, les
piémonts viticoles, les garrigues, l’Hérault nous offre une vaste mosaïque de milieux
naturels qui constituent autant de réservoirs de sa grande biodiversité, quelle soit
remarquable ou ordinaire, terrestre ou marine.
Dans notre zone méditerranéenne, " hot spot " du changement climatique, la
connaissance de ses composantes et dynamiques revêt une importance toute parti-
culière, déterminante pour nos choix actuels et futurs. Pour assurer sa conservation,
le Conseil général de l’Hérault conduit une politique active, initiée dans les années
1980, avec l’acquisition de 6500 hectares d’espaces naturels sensibles. Aujourd’hui
préservés, ces domaines préfigurent notre trame verte et bleue. Ils offrent à leurs
visiteurs des moments privilégiés dans la nature et des sites remarquables pour
les découvertes naturalistes. Au fil des ans, notre Département a complété ses
interventions par des actions de connaissance, de sensibilisation, de gestion et
d’accompagnement de ses partenaires, considérablement renforcées depuis 2009.
Les inventaires écologiques et diagnostics socio-économiques que nous condui-
sons sur notre territoire confortent nos connaissances. Nous les diffusons, nous les
partageons, elles orientent nos décisions de gestion et nos autres politiques, comme
celles des routes, de l’eau, de l’agriculture… Elles nous permettront demain d’évaluer
les impacts du changement climatique et de proposer les mesures d’adaptation à
inscrire à notre Plan Climat territorial. Nos partenariats avec le réseau associatif et
le monde de la recherche s’intensifient, car c’est ensemble et dans l’échange que
nous avançons le mieux. Nous misons aussi sur la participation citoyenne. Avec le
lancement du programme " sentinelles de la biodiversité ", nous avons souhaité
associer le grand public à la veille que nous exerçons sur la biodiversité ordinaire,
aiguiser durablement son intérêt et favoriser son appui au monde scientifique. Vous
l’aurez compris, notre Département utilise tous les leviers possibles pour conserver
ses nombreux et fragiles atouts. Dans son approche, acquisition et diffusion du savoir
constituent le principal socle de ses ambitions.
C’est donc avec un grand plaisir que nous cosignons aujourd’hui une page de ce
guide édité par le Groupe Naturaliste de l’Université Montpellier 2.
Nous formons le vœu qu’il reçoive le plus large succès auprès du public initié ou
profane.
André Vezinhet
Président du Conseil
général de l’Hérault
Conseiller général du
canton de Montpellier IX
Monique Pétard
Vice-présidente du Conseil
général de l’Hérault
déléguée à l’environnement,
au développement durable
et à l’agenda 21,
Conseillère générale du
canton de Montpellier X
Préface
Conseil
Général
de l’Hérault
Que vous soyez simple visiteur, étudiant, personnel enseignant, administratif ou
technique, la faculté de science de Montpellier regorge d’une biodiversité insoupçon-
née. Le Groupe Naturaliste de l’Université Montpellier 2 a eu le grand mérite de nous
la révéler.
Notre faculté est reconnue pour la qualité de ses formations. Elle attire chaque
année plus d’étudiants et leur offre des cursus et des débouchés variés. Notre devise
pédagogique est de former des étudiants " à la tête bien pleine et bien faite " ! Les
étudiants du GNUM l’incarnent à la perfection en s’investissant, en parallèle de
leurs enseignements, dans des actions concrètes autour de la biodiversité qui leur
permettent de mettre en œuvre leurs savoirs et d’acquérir des compétences dans un
esprit d’étudiant-citoyen. Nous nous félicitons de ces initiatives étudiantes que nous
soutenons via un appel à projets qui permet d’allouer quelques moyens financiers
pour les mettre en œuvre (voir site web de la Faculté de Sciences, " Nos étudiants
sont entreprenants "). Je vous enjoins de faire de même, nous attendons avec impa-
tience vos idées et projets !
Un des objectifs majeurs de la faculté de science est de diffuser le savoir, d’amener
les étudiants mais aussi le grand public à apprendre à réfléchir et à former son esprit
critique. Ainsi, le projet d’inventaire de la biodiversité de la faculté de science rentre
dans ce cadre. Ce projet de science participative permet de valoriser la biodiversité
en ville et de transmettre d’une manière active des notions de protection de la faune
et de la flore.
Une de nos priorités est de gérer d’une manière durable nos espaces verts tout
en respectant la faune et la flore. Il est donc tout naturel que la faculté de science
soutienne financièrement et logistiquement l’édition de ce guide permettant de com-
muniquer sur les différentes espèces présentes au sein de notre campus.
Nous espérons que la diffusion de cet ouvrage permettra à tous les étudiants et
personnels de la faculté de science de mieux connaître et jouir au quotidien de la
biodiversité qui nous entoure.
Gilles Halbout
Directeur de
la Faculté des Sciences
Préface
Faculté
de science
Préface
Agenda 21
L’Université Montpellier 2, consciente de son rôle dans la formation des citoyens et
dans la recherche de solutions au service de la société, s’est engagée dans la mise
en œuvre d’un Agenda 21 qu’elle a nommé : " Université 21 ".
Adopté par 173 chefs d’Etat lors du sommet de la Terre en 1992, l’agenda 21 est un
plan d’actions de mise en œuvre du développement durable à une échelle territo-
riale. C’est un outil opérationnel qui permet d’orienter le développement économique
vers un objectif humanitaire et dans le respect de la Nature.
L’édition de ce guide sur la biodiversité de la faculté des sciences par les étudiants
du GNUM rentre pleinement dans l’agenda 21 de l’Université Montpellier 2 qui
promeut les actions en faveur de la biodiversité, l’ouverture vers le grand public
montpelliérain, et l’investissement de ses étudiants dans la vie du campus. En effet,
la valorisation de la faune et de la flore présente en ville permet d’inciter les citoyens
à prendre part à la protection de la nature. L’inventaire de la biodiversité de la faculté
de science permet d’intégrer les étudiants à la protection de leur environnement
universitaire.
La cellule agenda 21 de l’Université Montpellier 2 a assisté au niveau financier et
technique la réalisation de ce projet que nous considérons comme exemplaire et
heureux !
Au final, nous espérons que de nombreux étudiants participeront à la poursuite de
l’inventaire de la biodiversité de notre campus et que ce guide permettra de sensibili-
ser un large public à la protection de la biodiversité.
Olivier Thaler
Responsable de l’Agenda 21
de l’Université Montpellier 2,
Université 21
Sommaire
Articles :
Le gnum, quézaco ? .....................................8
Connaissez-vous les nouvelles boîtes de Montpellier ? .......10
La biodiversité :
une préoccupation internationale, pour une action locale ! ....12
Les sciences participatives, c’est quoi ? ....................14
Pourquoi conserver la biodiversité urbaine ? ................16
Les Plantes ............................................19
Les Champignons ......................................43
Les Invertébrés ........................................51
Les Reptiles et Amphibiens ..............................77
Les Oiseaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .83
Les Mammifères .......................................107
Remerciements ........................................112
Crédit photo ............................................113
Index ..................................................114
8
L
e gnum,
quézaco ?
L
e Groupe Naturaliste de l’Université
Montpellier 2 (GNUM) est une association
essentiellement composée d’étudiants, créée
au début des années 2000. Les membres du GNUM
sont passionnés de naturalisme et proviennent de
divers horizons. De l’étudiant en licence à l’ensei-
gnant-chercheur, nous apportons avec nous notre
passion, notre curiosité, nos connaissances, et
l’envie de les partager. Cela fait de l’association un
groupe diversifié, passionné et vivant. Nos objectifs
sont de promouvoir la connaissance de la biodiver-
sité et de sensibiliser les étudiants à la protection de
la nature. Ainsi, nous échangeons et communiquons
sur la biodiversité urbaine trop souvent délais-
sée. L’association propose pour cela un certain
nombre de projets et des sorties naturalistes dans
mais aussi en dehors du campus de la Faculté de
Sciences et Techniques.
Pédagogie
Le projet " Chiroptère " correspond à l’étude et
à l’observation des chauves-souris au sein de la
faculté, l’objectif étant de familiariser les étudiants
et les scolaires à ces étranges créatures qui appa-
raissent une fois la nuit tombée.
Des ruches pédagogiques ont été placées sur le
campus, près du bâtiment 26. Le but est d’amener
les scolaires à découvrir le monde des abeilles. Par
cette entrée, nous les amenons à avoir une réflexion
sur la protection des espèces. Un objectif secon-
daire est de sensibiliser et former les étudiants aux
problématiques apicoles (rythme de vie des abeilles,
récolte de miel, élevage de reines...). À terme, nous
Par Scott Moro et charley chancelier
Le gnum, quézaco ?
Scott Moro
Licence 1 Biologie
Président du GNUM
2012-2013
scottjulien@hotmail.fr
9
souhaitons que le matériel biologique de ce projet
(les abeilles) puisse servir à des chercheurs souhai-
tant étudier les abeilles dans leur environnement
urbain.
Des étudiants cultivent depuis plus de 5 ans un
potager inter-associatif à visée pédagogique. Tout le
monde peut venir expérimenter la culture écolo-
gique des fruits et des légumes dans la faculté.
L’objectif est d’entretenir un lieu d’échange,
d’apprentissage, d’expérimentation et de bonne
humeur. Ce projet est réalisé en collaboration avec
l’association l’Ouvre-Tête.
Formations
L’espace botanique est situé sur le campus près de
l’administration. Il a pour objectif de présenter cer-
taines espèces végétales du campus et de former
les étudiants à la botanique. Des plaquettes d’iden-
tification permettent aux étudiants de satisfaire leur
curiosité sur les espèces les plus communes de la
faculté. Le suivi des mésanges est aussi un projet
permettant la formation des étudiants aux tech-
niques de baguage et aux protocoles scientifiques
(voir l’article suivant).
Vulgarisation scientifique
Le projet " Conf’ et science " est un cycle de confé-
rences réalisé par les étudiants une fois par mois
à l’UM2. Il permet de donner la parole à n’importe
quel étudiant pour notre plus grand bonheur.
Le gnum, quézaco ?
Contact :
assognum@gmail.com
Tél. : 04 67 14 38 03
http://assognum.free.fr
Venez donc nous rejoindre pour
devenir un naturaliste en herbe !
charley chancelier
Licence 3 Biologie des
organismes
Président du GNUM
2009-2012
charleychancelier@free.fr
10
C
onnaissez-vous
les nouvelles boîtes
de Montpellier ?
Par JiMMy Martinet
Connaissez-vous les nouvelles boîtes de Montpellier ?
V
ous avez probablement vu ces boîtes accro-
chées sur les troncs d’arbres ça et là entre
les bâtiments sur le campus de la Faculté
des Sciences et Techniques. Oui, ce sont bien des
nichoirs à oiseaux ! Cependant, ne croyez pas qu’ils
sont là pour décorer le campus : il s’agit d’une partie
du dispositif d’une étude scientifique menée par le
Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE)
du Centre National de la Recherche Scientifique
(CNRS).
C’est un oiseau décrit un peu plus loin dans ce guide
qui est étudié : la mésange charbonnière. En posant
ces nichoirs, les scientifiques espèrent connaître
plus en détails la vie de cet oiseau. Les données sont
analysées pour tenter de répondre à des questions
plus générales : la ville est-elle un milieu propice
aux oiseaux ? Les changements climatiques boule-
versent-ils les rythmes naturels ?...
Proposer une belle niche…
Dans la nature, la compétition est dure entre les
différentes espèces, pour trouver un petit coin de
paradis afin d’élever ses petits. Pour éviter de se
battre tous les jours contre la Terre entière – ce
qui demanderait énormément de temps et d’éner-
gie –, les animaux se sont progressivement partagé
l’espace. Pour cela, ils se sont plus ou moins
spécialisés, en ajoutant à leurs besoins primaires
(une cavité par exemple) tout un tas de critères
secondaires. Les êtres humains l’illustrent bien : si
tout le monde cherche une maison, certains veulent
absolument une piscine, d’autres veulent habiter
dans le beau département de l’Hérault, d’autres
JiMMy Martinet
Naturaliste
Hallpamanta :
www.hallpamanta.sitew.fr
jimmy.martinet@gmail.com
11
Niche
écologique :
Ensemble des
conditions défi-
nissant la position
d’une espèce dans
un écosystème. La
niche comprend
les caractéris-
tique biologiques
(relations entre
espèces) et
physico-chimiques.
Connaissez-vous les nouvelles boîtes de Montpellier ?
encore veulent la proximité des commerces et/
ou des transports en commun, etc. De cette façon,
nous réduisons la compétition. En écologie, on
appelle l’ensemble des critères concernant une
espèce, sa " niche écologique ". Grâce aux com-
promis successifs dans le temps, les animaux ont
précisé leurs niches écologiques.
La niche écologique de la mésange charbonnière
est maintenant plutôt bien connue : les dimensions
du nichoir, celles du trou d’entrée, la forme, la hau-
teur à laquelle le nichoir est accroché, son orienta-
tion par rapport au Nord, son degré d’exposition au
soleil et sa situation dans le milieu, sont d’autant
plus de critères qui ont été décidés avec soin pour
mettre toutes les chances de son côté. Avec tout ça,
pas question qu’une autre espèce squatte les lieux !
Je crois bien qu’on est suivi…
Durant les beaux jours, une fois par semaine, des
membres du GNUM vont visiter les nichoirs un à un
et selon un ordre bien précis. Devant chacun d’eux,
les mêmes gestes sont effectués et les mêmes
données sont récoltées. Les mésanges disposent
d’abord quelques centimètres de brindilles pour
construire un ‘sommier’. Puis, une bonne épaisseur
de mousses pour un ‘matelas’ confortable. Enfin,
les ‘draps’ sont faits à l’aide de plumes (notamment
celles de la mère), de laine, de poils, de coton, bref,
de tout ce qu’elles pourront trouver de confortable.
Les mésanges y pondent entre 4 et 16 œufs. Dès
qu’elles sont prêtes, elles commencent à pondre
en ne faisant qu’un œuf par jour. Les nouveaux
nés, qui commencent leur vie aveugles et affamés,
n’ont aucune plume, un bon bidon et un bec aussi
grand que le reste du corps. La suite est annoncée :
nourrissez-moi ! Les parents feront jusqu’à 900
aller-retour par jour pour assouvir la faim de leurs
petits ! En 14 jours, ils deviendront assez forts pour
s’envoler du nid. Le jour de l’envol, on mesure, pèse
et bague les poussins. La bague révèle un numéro
unique qui servira à identifier l’oiseau toute sa vie.
De cette manière, nous saurons l’année suivante si
les oisillons aiment autant que nous la belle ville de
Montpellier !
12
L
a biodiversité :
une préoccupation
internationale, pour
une action locale !
Par Marie-chriStine Polge
La biodiversité : une préoccupation internationale, pour une action locale !
L
a biodiversité, c’est-à-dire l’ensemble des
richesses du vivant, est une préoccupation plus
que jamais d’actualité. Elle a été mise en avant
en 1992 lors du Sommet de la Terre qui s’est tenu à
Rio de Janeiro. Avec l’adoption de la Convention sur
la Diversité Biologique (CDB) c’est le principe de la
mise en danger de la biodiversité qui est reconnu,
pour la première fois dans un accord international.
Actuellement, on estime à 300 000 les espèces
végétales et à 1 million les espèces animales
décrites. En 2012, sur 65 500 espèces étudiées, plus
de 20 000 sont déclarées menacées et figurent sur
la liste rouge mondiale de l’Union Internationale
de Conservation de la Nature (UICN). Ratifiée par la
France en 1994 (aujourd’hui par près de 190 pays),
quelles en sont les conséquences au niveau natio-
nal ? Local ?
La Stratégie Nationale de la Biodiversité
(SNB)
En 2004, la Stratégie Nationale de la Biodiversité
(SNB) est lancée, elle traduit l’engagement français
pour intégrer la biodiversité dans les politiques
publiques. Elle constitue également le volet biodi-
versité de la Stratégie Nationale du Développement
Durable (SNDD), rejoignant ainsi les enjeux liés au
changement climatique. Aujourd’hui, la SNB 2011-
2020 entend développer l’implication des différents
acteurs territoriaux dans la préservation de la
biodiversité, quels que soient les secteurs d’activité.
Le pourtour méditerranéen est l’un des 34 " points
chauds " mondiaux, là où la biodiversité est la plus
grande (la France compte en tout 5 des 34 points
chauds mondiaux). À ce titre l’Hérault, avec sa
M
arie
-c
hriStine
P
olge
Rédactrice
Sociétaire Nef
Membre du réseau des
Colibris
mcpolge@yahoo.fr
13
À noter :
Fin mai, en
France, est célé-
brée la journée
mondiale dédiée à
la biodiversité !
La biodiversité : une préoccupation internationale, pour une action locale !
façade maritime, sa mosaïque de milieux et la forte
pression démographique, concentre de forts enjeux
de conservation. Qu’en est-il de la préservation de la
biodiversité dans le département ?
L’action du Département de l’Hérault
Le Département mène des actions de préservation
en gérant des espaces naturels, notamment via le
programme européen Natura 2000, soit environ
8 000 ha au total à ce jour. Mais ce n’est pas tout.
En complément de cette politique de gestion, le
Département vise à améliorer la connaissance de
la biodiversité départementale. Cette biodiversité
est en effet considérée comme un patrimoine. Il
s’agit de mieux connaître ce patrimoine vivant afin
d’en tenir compte dans les actions d’aménagement
du territoire et les politiques de préservation de
l’environnement. Le programme " Agir pour la
biodiversité " vise à inciter les citoyens à s’investir
dans la connaissance de la biodiversité ; le terme de
" biodiversité participative " renvoie aux actions que
peuvent mener les citoyens, afin de venir alimenter
les connaissances et la recherche en biologie-éco-
logie ; la recherche s’ouvre ainsi à la participation
du public, comme elle s’est déjà ouverte au monde
associatif naturaliste.
Dans ce programme, le projet " Citoyens sentinelles
de la biodiversité " est une invitation à la découverte
de la biodiversité ordinaire, dans l’environnement
quotidien. En observant la présence, les dépla-
cements ou encore les habitudes de 82 espèces
animales et végétales du territoire départemental,
qu’elles soient protégées ou non, chacun peut
enrichir la connaissance scientifique de la faune et
de la flore de l’Hérault et alimenter les études sur le
changement climatique.
14
L
es sciences
participatives,
c’est quoi ?
Par Quiterie Duron
Les sciences participatives, c’est quoi ?
D’
abord lancées outre-Manche par les anglo-
saxons, les sciences participatives ont fait
une apparition relativement récente en
France grâce à l’élan donné par le Muséum National
d’Histoire Naturelle (MNHN). En effet, le Suivi
Temporel des Oiseaux Communs (STOC) du MNHN,
initié en 1989 et qui connaît toujours un franc succès,
est le premier programme de sciences citoyennes
de l’hexagone. Aujourd’hui, les projets de sciences
citoyennes se multiplient à grande vitesse dans de
nombreux domaines en science et en particulier en
biologie-écologie. Ce nouvel engouement a amené
l’équipe de Tela Botanica à organiser le premier
colloque de sciences citoyennes à Montpellier, en
octobre 2009. Cet évènement a permis de regrouper
des responsables et acteurs de différents pro-
grammes et ainsi de mutualiser les connaissances
et les expériences acquises par différentes institu-
tions, afin d’établir une dynamique nationale autour
de ce nouveau domaine.
Mais que se cache-t-il derrière le terme
" sciences participatives " ?
Les sciences citoyennes ou sciences participatives
poursuivent à la fois un objectif de recherche et de
sensibilisation du public en se basant sur un sys-
tème d’échange. Ainsi, elles ont pour but de recueil-
lir un maximum de données pour des programmes
scientifiques et naturalistes en faisant appel à l’aide
de citoyens bénévoles. Ces citoyens, pour la plupart
non spécialistes du milieu de la recherche ou du
milieu naturaliste, ont alors la possibilité d’être
formés par des chercheurs ou des professionnels
qui les initient aux démarches scientifiques et
Quitterie Duron
Doctorante en écologie
Institut de Recherche
pour le Développement
(IRD)
kithry@hotmail.fr
15
Espèces
invasives :
Organisme se
trouvant à l’exté-
rieur de son aire
de répartition et
pouvant se repro-
duire et survivre.
Les sciences participatives, c’est quoi ?
naturalistes ainsi qu’à l’identification de différents
taxons et à la mise en œuvre des protocoles sur le
terrain.
Qui peut participer ?
Tout le monde ! Le niveau de connaissances
demandé et le temps qu’il faut y allouer varie consi-
dérablement selon les programmes. Certains sont
davantage destinés à des naturalistes déjà bien for-
més, d’autres peuvent être réalisés en famille par
des personnes n’ayant jamais participé à des suivis
naturalistes auparavant. L’intervention du citoyen
peut être ponctuelle ou au contraire demander un
suivi dans le temps. Le seul vrai impératif est d’être
motivé!
Quel est l’apport des sciences participatives ?
Les sciences participatives apportent des informa-
tions dans des domaines variés : impact des chan-
gements climatiques, suivi des modes d’utilisation
des terres, biogéographie (distribution des espèces),
bio-écologie (présence/absence, phénologie, mou-
vements…), etc. Elles peuvent aussi contribuer à la
conservation d’espèces rares ou encore à la surveil-
lance et à la lutte contre l’arrivée ou la progression
d’espèces invasives. Les données collectées par
le public sont nombreuses ce qui permet alors
d’effectuer des analyses scientifiques plus robustes.
En effet, beaucoup de programmes scientifiques
n’ont pas suffisamment de financements et de main
d’œuvre pour collecter un nombre de données
satisfaisant. L’appel aux citoyens bénévoles permet
alors de pallier à ce manque de moyens et de
recueillir des données sur des sites géographiques
variés. De plus en plus de publications scientifiques
sont rédigées autour de résultats obtenus à partir
des données collectées par le public et l’apport de
ces programmes est actuellement indiscutable. Sur
l’UM2, les activités du GNUM s’inscrivent totalement
dans une démarche participative en regroupant les
étudiants autour de différents projets, notamment
avec l’inventaire de la biodiversité. Alors, qui veut
participer ?
16
P
ourquoi conserver
la biodiversité
urbaine ?
Martin JeanMougin
Doctorant au Muséum
national d’Histoire
Naturelle
loumarty@gmail.com
Par Martin JeanMougin
Pourquoi conserver la biodiversité urbaine ?
R
éaliser un inventaire de la diversité des espèces
dans une faculté de sciences et techniques peut
paraître paradoxal. Pourquoi s’intéresser à
des espèces qui vivent en ville ? Pourquoi les recen-
ser ? Dans quels buts ? Il faut savoir qu’aujourd’hui,
plus de la moitié de la population mondiale vit en
ville. Les zones urbaines sont encore en développe-
ment et elles ne cessent de s’étendre à travers le
monde. Elles occupent donc une part de plus en plus
importante dans notre paysage quotidien et elles sont
mêmes en termes de surface plus importantes que
les aires protégées.
Partant de ce constat, les zones urbaines et donc les
villes affectent la biodiversité de manière importante.
Leur étude est donc indispensable aujourd’hui et les
motivations qui sont à l’origine des recherches en bio-
diversité urbaine sont nombreuses. Cependant, définir
et mettre en valeur la biodiversité dans un contexte
urbain est plus complexe qu’en milieu naturel. La
biodiversité urbaine comprend des espèces exotiques,
ornementales mais aussi des espèces autochtones.
Ainsi, les raisons et motivations pour la conservation
de la biodiversité en milieu urbain dépendent aussi du
contexte, de comment la biodiversité est vue, définie,
mesurée et évaluée.
Biodiversité locale dans l’environnement
urbain
Les zones urbaines occupent aujourd’hui des super-
ficies de plus en plus importantes, en particulier par
le phénomène d’étalement urbain qui laisse appa-
raître des banlieues composées essentiellement de
maisons individuelles autour de centres historiques
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Diversité
spécifique :
diversité des
espèces présentes
sur une zone
définie.
Pourquoi conserver la biodiversité urbaine ?
denses. Or, une part non négligeable des villes a été
construite à proximité de zones humides (en par-
ticulier le long de fleuves), de zones de transitions
écologiques ou plus généralement de milieux à forte
diversité spécifique. Elles ont donc un impact très fort
sur la biodiversité locale. Les politiques publiques
tendent aujourd’hui à favoriser la densification pour
contrecarrer cet étalement urbain. Cependant, les
effets de la densification sont également néfastes
pour la biodiversité vivant directement dans la ville.
En effet, les rares espaces verts restants seront alors
des zones d’habitat trop petits au sein de la matrice
urbaine pour soutenir des populations de plantes et
d’animaux viables dans le temps. Ces populations
se retrouveront complètement déconnectées des
paysages ruraux. La préservation et la restauration
des continuités écologiques entre les habitats sont
d’une importance capitale pour le déplacement des
individus et donc pour le maintien de la biodiversité
dans son ensemble. En France, la politique dite de
la " Trame Verte et Bleue " tente de répondre à ces
problématiques. Un challenge important aujourd’hui
dans l’aménagement urbain est donc de chercher et
de trouver les meilleurs compromis entre la densifi-
cation des villes et la conservation d’espaces naturels
permettant de maintenir les connectivités naturelles
entre les habitats.
La Faculté des Sciences et Techniques, une
biodiversité insoupçonnée
Le campus de la Faculté des Sciences et Techniques
de Montpellier accueille plus de 7000 personnes dont
plus de 6000 étudiants. La plupart ne soupçonnent
pourtant pas que l’on peut y rencontrer toute la
diversité d’espèces présentées dans ce guide, d’où
l’importance de ce dernier! Les initiatives prises
par l’université, lieu d’échange et de formation,
pour mettre en avant et valoriser le patrimoine du
campus sont très récentes. L’initiative du GNUM pour
inventorier la biodiversité et sensibiliser les étudiants
à sa conservation n’est donc pas négligeable! Il faut
maintenant que ce patrimoine de nature urbaine soit
pris en compte, protégé et amélioré dans les futurs
projets d’aménagement du campus.
Légende des pictogrammes
Herbacée
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Arbuste
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Arbre
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Légende de La carte
Bâtiment
Espèce non observée...A vous de jouer !
Espèce observée
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Bec-de-grue
fausse mauve
Bec-de-grue fausse mauve
Erodium malacoides (L.) Géraniacées
La petite description...
L’erodium fausse mauve, appelée
également bec-de-grue fausse mauve
est une plante méditerranéenne de
la famille des Géraniacée. C’est une
espèce annuelle à bisannuelle qui
peut mesurer jusqu’à 50 cm. Ses
feuilles ressemblent à celles de la
mauve, elles sont velues, lobées et
dentelées sur la bordure. Ses petites
fleurs roses aux sépales pointus sont
peu nombreuses et distribuées en
ombelles. Les fleurs font 12 à 18 mm
de long et donnent des fruits allongés
en forme de bec de grue mesurant
35 mm.
où La trouver ?
C’est l’espèce la plus commune des
bec-de-grue en région méditerranéenne.
Dès les premières chaleurs printanières,
elle pousse dans tout type de terrain,
pourvu qu’il soit ensoleillé et sec. Elle
est particulièrement bien présente sur
le bord des routes ou sur les friches
d’anciens terrains cultivés.
Les anecdotes
C’est une plante bien de chez
nous ! En effet, l’erodium fausse
mauve est adaptée aux milieux
particulièrement secs, elle est
dite xérophyte. Ses fruits en forme
de bec renferment des graines
formidablement bien adaptées à
la dispersion. Et les grecs ne s’y
trompaient pas, vu que le nom
de famille des Géraniacées vient
du grec, " geranos ", qui signifie
" grue " et que cette plante res-
semble étrangement à ces oiseaux
quand les fruits poussent. Leur
longue arête est munie de soies
qui assurent une dispersion par le
vent dite anémochorie. Les tiges
qui portent les graines sont sen-
sibles à l’humidité. Lorsqu’elles
s’hydratent, elles se tordent en
forme de ressort, ce qui permet
à la graine de perforer le sol lors
des épisodes de pluie.
Erodios du grec héron, réfé-
rence à la forme de ses fruits.
Malakhê
du grec la mauve.
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© Jimmy Martinet
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Luzerne
orbiculaire
Luzerne orbiculaire
Medicago orbicularis (L.) Fabacées
La petite description...
La luzerne orbiculaire est une petite
luzerne pérenne dont les tiges angu-
leuses et glabres rampent sur le sol
sur 60 cm au maximum. Les feuilles
sont divisées en 3 folioles ovales,
dentées dans la partie supérieure.
La stipule, insérée à la base du
pédoncule de la feuille, est découpée
en lanières aiguës. Ses petites fleurs
jaunes, souvent solitaires, naissent à
l’aisselle des feuilles et donnent des
gousses dont l’originalité permet de
la reconnaître toute l’année. Elles ont
la forme de spirales à disques lisses
et plats de 9 à 18 mm de diamètre qui
s’enroulent sur 3 tours. Si la plante
ne comporte pas encore de fruit, il
suffit de gratter la litière du sol pour
découvrir les graines tombées l’an
passé.
Les anecdotes
Comme pour toutes les Fabacées,
ses racines sont associées à des
bactéries symbiotiques appelées
rhizobiums. Cette association
forme des boules de 0,5 à 4
mm de diamètre, les nodules,
qui sont de véritables usines de
fixation d’azote. En échange du
sucre fourni par la plante, les
bactéries symbiotiques assurent
l’approvisionnement de la plante
en azote. Ces petits êtres vivants
vivent en étroite collaboration avec
la plante. Grâce à eux, la luzerne
peut donc survivre dans un sol
pauvre en azote.
où La trouver ?
La luzerne orbiculaire est répartie
sur la majeure partie de la France,
à l’exception du tiers nord du pays.
Elle affectionne particulièrement
les milieux chauds et ensoleillés et
pousse préférentiellement sur des sols
basiques, calcaires. Elle est fréquente
dans les friches et les sols rocailleux.
Medicago nom de genre des
luzernes.
Orbicularis du latin
orbiculaire, de forme circulaire,
par rapport à la forme de ses
fruits.
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Plantain
lancéolé
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Plantago lanceolata (L.) Plantaginacées
La petite description...
C’est une plante herbacée vivace de
taille moyenne de 15 à 50 cm avec une
partie souterraine courte. Les feuilles
sont disposées en cercle autour de la
plante. La tige ne comporte pas de
feuilles, mais a une inflorescence au
sommet. Les feuilles sont vertes et
étroites avec des nervures parallèles,
lisses ou légèrement pubescentes.
L’inflorescence est un épi compor-
tant de nombreuses fleurs au calice
à 4 lobes aigus. Le fruit du plantain
lancéolé est une capsule ayant des
graines de couleur foncée.
Les anecdotes
C’est le meilleur ami des oiseaux.
En effet, les graines de ce der-
nier font le délice de nos amis à
plumes. Il suffit de les récolter
bien mûres, par temps sec, de
les faire sécher au soleil ou à
four tiède. Ainsi, elles seront un
complément alimentaire très
riche. Il paraît qu’on peut même
l’utiliser en cosmétique ! D’autre
part, comme le plantain corne-de-
cerf, la plante possède de nom-
breuses propriétés médicinales.
De plus, le plantain a des qualités
nutritionnelles exceptionnelles.
D’après les scientifiques, il serait
riche en protéines complètes et
en oméga 3. Les jeunes feuilles
peuvent être mangées en salade
accompagnées, par exemple,
de champignons ou de tomates.
Alors qui veut une petite salade
de plantain ?
Plantago du latin plantain.
Lanceolata en forme de
lance, référence à la forme des
feuilles.
Plantain lancéolé
où Le trouver ?
C’est une plante très tolérante ! On le
trouve très facilement le long des che-
mins, des routes ou dans de nombreux
espaces verts. À Montpellier, il est
présent dans toute la ville. Pourtant,
nous vous déconseillons de déguster
les plantes poussant le long des routes
à moins d’aimer manger du goudron !
© Jimmy Martinet
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Plantain
corne-de-cerf
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Plantago coronopus (L.) Plantaginacées
La petite description...
Le plantain corne-de-cerf est une
plante annuelle à bisannuelle pous-
sant en rosette sur un diamètre de 5
à 40 cm, facilement reconnaissable
à ses feuilles. Elles sont étroites et
portent des paires de longs lobes
pointus, qui leur donnent un aspect
de bois de cerf. Les hampes florales
dépassent les feuilles de plusieurs
centimètres. Les fleurs sont densé-
ment regroupées sur les hampes en
épis et les fruits sont des capsules
contenant 3 à 6 graines. Lorsqu’il
acquiert des hampes florales, le plant
a des allures de couronne végétale
caractéristique.
Les anecdotes
Le plantain corne-de-cerf est
connu depuis l’Antiquité pour ses
vertus médicinales astringentes,
expectorantes, cicatrisantes et
dépuratives. Il peut être utilisé
frais en application sur une
plaie ou une piqûre d’insecte et
d’ortie, ou bien être consommé
en infusion. Les feuilles et les
fleurs sont comestibles et peuvent
agréablement parfumer les
salades, leur donnant une saveur
qui rappelle celle du champignon.
C’est ce que l’on nomme " un
légume oublié " ; il est préférable
de consommer les feuilles de la
première année. Cette plante a
donc de nombreuses proprié-
tés ! Même les scientifiques en
sont fous ! En effet, le plantain
est indicateur de l’écroulement
d’une dune. Ainsi, s’il n’y a que
du plantain, on peut dire que la
dune va devenir mobile.
Plantago du latin plantain.
Coronopus du latin corne de
cerf, par rapport à la forme des
feuilles.
Plantain corne-de-cerf
où Le trouver ?
Le plantain corne-de-cerf est présent
dans la quasi-totalité de la France, à
l’exception de quelques départements
du Nord-Est. Il est fréquent au bord
des chemins, en milieu urbain et dans
les milieux cultivés. On peut également
le trouver dans les milieux faiblement
salés, comme les dunes de sable.
© Nicolas Blanche
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Pariétaire
officinale
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Parietaria officinalis (L.) Urticacées
La petite description...
La pariétaire est une plante vivace originaire de la région méditerranéenne
qui s’est à présent largement étendue en Europe. Cette herbacée de la
même famille que l’ortie pousse à partir d’une souche forte, aux rami-
fications nombreuses et dressées qui atteignent 10 à 40 cm de haut. La
tige velue est ronde et rougeâtre. Les feuilles sont alternes c’est-à-dire
situées de chaque côté de la tige à des hauteurs différentes. Les fleurs
verdâtres sont réunies en glomérules de 5 à 6 à l’aisselle des feuilles.
Le fruit est d’un noir luisant.
Les anecdotes
Très bien adaptée au milieu urbain, la pariétaire
peut causer de forts désagréments aux citadins
allergiques à son pollen. En effet, elle est capable
de pousser dans les moindres failles des murs,
ce qui en fait une plante difficile à éviter en zone
urbaine. C’est d’ailleurs une plante considérée
comme mauvaise herbe. Pourtant, la pariétaire
est depuis longtemps utilisée pour ses propriétés
dépuratives et diurétiques. Elle était préconisée
dans les cas de calculs rénaux, d’œdèmes ou de
rhumatismes. Ses parties tendres se mangent
crues ou cuites en salades, accompagnées
d’autres plantes comme l’ortie ou le pissenlit et
bien que faisant partie de la famille des orties,
ses poils ne sont pas urticants.
Parietaria du latin désignant
une paroi, référence à l’habitat
de cette plante.
Officinalis
relatif aux officines.
Pariétaire
officinale
où La trouver ?
La pariétaire est présente partout
en France. Elle est particulièrement
bien adaptée au milieu urbain où on la
retrouve jusque dans les fissures des
murs. Elle pousse également dans les
friches agricoles et les jardins, mais
aussi dans les coupes de foins, les
fossés et le bord des routes. On ne peut
échapper à notre amie la pariétaire !
© Franz Xaver
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Mercuriale
annuelle
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Mercurialis annua (L.) Euphorbiacées
La petite description...
La mercuriale annuelle fait partie
de la famille des Euphorbiacées.
C’est une plante annuelle, comme
son nom l’indique, qui mesure
entre 20 et 50 cm de haut. Sa
tige est ramifiée à la base avec
des nœuds marqués. Les feuilles
sont opposées, avec un court
pétiole, et ont une forme ovale,
lancéolée et crénelée. Elle est
dite dioïque, les fleurs mâles et
les fleurs femelles se trouvent
sur des plants différents. Les
fleurs mâles sont très petites et
regroupées en petits verticilles
sur les rameaux. Les fleurs
femelles, plus grosses, sont
groupées à l’aisselle des feuilles.
Les anecdotes
La mercuriale annuelle a une odeur plutôt mau-
vaise qui souligne sa toxicité, bien qu’elle ait été
utilisée par le passé pour ses propriétés purgatives.
Son odeur et son goût la rendent repoussante pour
les chevaux et le bétail et des cas d’intoxication
se sont produits lors de mélanges accidentels
avec le fourrage. Elle était autrefois scrupuleu-
sement arrachée dans les vignobles, car certains
affirmaient qu’elle pouvait communiquer un goût
désagréable au vin. Elle n’est donc pas la meilleure
amie du gourmet et du cuisinier. Pourtant, cette
plante est indicatrice d’un sol particulièrement
érodé à faible couverture végétale. Sa présence
est donc très intéressante pour les scientifiques
qui étudient les milieux perturbés.
Mercurialis du latin de
Mercure.
Annua du latin annuelle.
Mercuriale
annuelle
où La trouver ?
La mercuriale se trouve dans les
cultures intensives à forts intrants, dans
les friches et les terrains vagues. En
règle générale, elle habite les terrains
très dégradés. On peut la trouver à
Montpellier après des travaux, c’est
une des premières plantes à coloniser
ce type de milieux.
© Bernd Haynold
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Séneçon
commun
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Senecio vulgaris (L.) Astéracées
La petite description...
Le séneçon commun est une
Astéracée très commune dont la taille
varie entre 10 et 40 cm. Sa tige dres-
sée et peu ramifiée porte des feuilles
profondément dentées recouvertes
d’un feutrage pubescent. Les fleurs
jaunes, en tube, sont regroupées en
capitules et protégées par un long
involucre aux folioles tachées de noir.
Les capitules sont insérés au sommet
de la tige et groupés en grappe lâche.
Les fruits sont secs, comportant
une seule graine surmontée d’une
aigrette blanche sessile, qui permet
la dispersion de la graine par le vent.
Les anecdotes
Le séneçon est souvent considéré
comme une " mauvaise herbe "
car il pousse facilement dans les
jardins potagers et les parcours
fleuris. Peu contraint par la
température et la durée du jour,
il peut fleurir toute l’année, ce qui
en fait un redoutable adversaire
des jardiniers. En réalité il s’agit
surtout d’une plante indicatrice
d’un excès d’azote ou de matière
organique dans le sol. C’est une
des raisons qui fait qu’elle est
très commune en milieu urbain.
Lorsque les fruits du séneçon
arrivent à maturité, les fleurs sont
souvent ébouriffées d’une toison
blanche, ce qui le fait ressembler
à la tête d’un vieillard aux cheveux
fragiles et légers. C’est d’ailleurs
de cette image que vient le nom du
séneçon, du latin senex, vieillard.
Senecio du latin vieillard, réfé-
rence à ses fleurs plumeuses.
Vulgaris
du latin commun.
Séneçon commun
où Le trouver ?
Le séneçon est très commun en France.
Il colonise facilement les milieux cultivés