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Vecteurs du paludisme : biologie, diversité, contrôle et protection individuelle

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  • Independant researcher

Abstract and Figures

Only the Anopheles mosquitoes are implicated in the transmission of malaria. Among the numerous species of anopheles, around fifty are currently involved in the transmission. 20 are responsible for most of the transmission in the world. The diversity of behavior between species and in a single species of anopheles as well as climatic and geographical conditions along with the action of man on the environment condition the man vector contact level and the various epidemiological aspects of malaria. The anopheles are primarily rural mosquitoes and are less likely to be found in city surroundings in theory. But actually, the adaptation of some species to urban surroundings and the common habit of market gardening in big cities or in the suburbs is responsible for the de persistence of Anopheles populations in town. Except for South-East Asia, urban malaria has become a reality. The transmission risk of malaria is heterogeneous and varies with time. There is a great variation of risk within a same country, a same zone, and even within a few kilometers. The transmission varies in time according to seasons but also according to years and to the level of climatic events. For the traveler, prevention at any time relies on the strict application of individual protection, as well in rural than in urban surroundings.
Content may be subject to copyright.
Revue générale
Vecteurs du paludisme :
biologie, diversité, contrôle et protection individuelle
Vectors of malaria: biology, diversity, prevention, and individual protection
F. Pages
a,*
, E. Orlandi-Pradines
b
, V. Corbel
c
a
Unité dentomologie médicale, IMTSSA le Pharo BP 46, 13998 Marseille-Armées, France
b
Unité de recherche en biologie et épidémiologie parasitaire, IMTSSA le Pharo BP 46, 13998 Marseille-Armées, France
c
Laboratoire de lutte contre les insectes nuisibles, institut de recherche pour le développement, 911, avenue Agropolis, 34394 Montpellier cedex 05, France
Reçu et accepté le 9 octobre 2006
Disponible sur internet le 15 février 2007
Résumé
Seuls les moustiques du genre Anopheles assurent la transmission du paludisme. Parmi les nombreuses espèces danophèles, seule une cin-
quantaine joue actuellement un rôle dans la transmission ; 20 assurant lessentiel de la transmission dans le monde. La diversité des comporte-
ments entre espèces et au sein dune même espèce danophèles ainsi que les conditions climatiques, géographiques et laction de lhomme sur le
milieu conditionnent le niveau du contact hommevecteur et les différents faciès épidémiologiques du paludisme. Les anophèles sont avant tout
des moustiques ruraux et se rencontrent en théorie moins en ville. Dans la pratique, ladaptation de certaines espèces au milieu urbain et la
pratique du maraîchage dans ou à la périphérie des grandes agglomérations sont à lorigine de la persistance de populations anophéliennes en
ville. En dehors de lAsie du sud-est, le paludisme urbain est une réalité. Le risque de transmission du paludisme est hétérogène et varie au cours
du temps. Il existe une grande variation du risque au sein dun même pays, dune même zone voire à seulement quelques kilomètres de distance.
La transmission varie au cours du temps selon les saisons mais aussi selon les années en fonction du niveau des événements climatiques. Pour le
voyageur, la lutte doit reposer en toute circonstance aussi bien en milieu rural quurbain, sur lapplication stricte des mesures de protection
individuelle.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Abstract
Only the Anopheles mosquitoes are implicated in the transmission of malaria. Among the numerous species of anopheles, around fifty are
currently involved in the transmission. 20 are responsible for most of the transmission in the world. The diversity of behavior between species
and in a single species of anopheles as well as climatic and geographical conditions along with the action of man on the environment condition
the man vector contact level and the various epidemiological aspects of malaria. The anopheles are primarily rural mosquitoes and are less likely
to be found in city surroundings in theory. But actually, the adaptation of some species to urban surroundings and the common habit of market
gardening in big cities or in the suburbs is responsible for the de persistence of Anopheles populations in town. Except for South-East Asia, urban
malaria has become a reality. The transmission risk of malaria is heterogeneous and varies with time. There is a great variation of risk within a
same country, a same zone, and even within a few kilometers. The transmission varies in time according to seasons but also according to years
and to the level of climatic events. For the traveler, prevention at any time relies on the strict application of individual protection, as well in rural
than in urban surroundings.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Mots clés : Paludisme ; Anopheles
Keywords: Malaria; Anopheles
http://france.elsevier.com/direct/MEDMAL/
Médecine et maladies infectieuses 37 (2007) 153161
*
Auteur correspondant.
Adresse e-mail : imtssa.entomo@wanadoo.fr (F. Pages).
0399-077X/$ - see front matter © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.medmal.2006.10.009
1. Introduction
Les moustiques (Diptera : Culicidae) constituent la plus
importante famille de vecteurs dagents pathogènes. Un vecteur
nest pas une simple seringue récupérant un agent pathogène
chez un vertébré pour linjecter à un autre. Cest un point de
passage obligatoire pour la diffusion de lagent pathogène qui
va soit « simplement » sy multiplier (virus) ou y assurer une
part de son cycle (parasites). Les moustiques ont une vie aqua-
tique au stade larvaire puis aérienne au stade adulte. Parmi eux
figurent les anophèles, vecteurs de Plasmodium sp, parasite
responsable du paludisme. Il existe environ 500 espèces
danophèles, dont une cinquantaine sont capables de transmet-
tre le paludisme à lhomme [1]. Dans la pratique, 20 espèces
assurent lessentiel de la transmission dans le monde. Les
autres ne participent pas à la transmission soit parce quils
piquent de préférence lanimal, soit parce quils sont réfractai-
res aux Plasmodiums ou à une souche de Plasmodium. Il existe
une grande variation dans la capacité des différentes espèces
danophèles à transmettre les différentes espèces plasmodiales.
Pour des espèces danophèle et de plasmodium données, il
existe aussi souvent des différences sensibles de capacité à
transmettre, selon lorigine géographique. Cette capacité est
déterminée génétiquement. Selon les zones géographiques, on
distingue des vecteurs principaux à grande répartition géogra-
phique, des vecteurs dimportance locale et des vecteurs secon-
daires dont le rôle reste à préciser [2].
2. Cycle biologique
Les moustiques femelles ne saccouplent généralement
quune seule fois et conservent le sperme dans des spermathè-
ques tout au long de leur vie pour féconder tous les lots dœufs
successifs. Elles ont besoin dun repas sanguin pour porter
leurs œufs à maturité. Le premier repas sanguin est pris entre
le troixième et le sixième jour. Suivant la disponibilité dun
hôte, une femelle peut parcourir jusquà 3 km pour trouver
un repas lui convenant. Si les hôtes sont abondants, les dépla-
cements nexcédent pas quelques centaines de mètres à un kilo-
mètre. La recherche de lhôte se fait à distance en remontant les
émissions de gaz carbonique puis à proximité en fonction des
odeurs corporelles [3]. Cela explique les différences dattracti-
vité existantes entre sujets. Selon une étude récente, les por-
teurs de gamétocytes (formes infectantes pour le moustique)
seraient plus attractifs pour An. gambiae (Fig. 1)[4].
Après chaque repas sanguin, la femelle se réfugie dans un
abri, appelé gîte de repos, jusquau développement complet des
oeufs (cycle gonotrophique), cela se fait généralement en
48 heures. Quand les œufs sont prêts, elle se met à la recherche
dune collection deau (gîte larvaire). Le type de collection
deau varie selon lespèce danophèles (taille, exposition
solaire, collection artificielle ou naturelle, temporaire ou per-
manente, avec ou sans végétation) mais il sagit la plupart du
temps deau douce, non polluée et peu agitée (Fig. 2). Ces
caractéristiques font que les anophèles sont principalement
des moustiques ruraux ou des périphéries urbaines et que le
risque de transmission du paludisme est plus élevé en milieu
rural quurbain. Toutefois, le développement récent et plus ou
moins anarchique des cultures maraîchères au sein même des
grandes agglomérations africaines sont autant déléments qui
peuvent contribuer à augmenter la densité des anophèles vec-
teurs en milieu urbain et par conséquent les risques de trans-
mission du paludisme.
Les œufs sont pondus un par un sur la surface de leau. Ils
sont reconnaissables à leurs minuscules flotteurs sur les côtés.
La femelle alterne ponte et repas sanguin tout au long de sa vie
(deux mois en moyenne en élevage, un mois en moyenne dans
la nature). Quand les conditions extérieures ne permettent plus
le développement des œufs ou la survie des adultes (absence de
gîte, hygrométrie trop basse, température trop fraîche en zone
tempérée etc.), certaines femelles vont attendre jusquà six
mois (estivation ou hivernage) la venue de conditions plus
favorables et dès leur survenue, iront à nouveau pondre assu-
rant le maintien de lespèce dans une zone pourtant défavorable
à sa survie une grande partie de lannée.
Fig. 1. Anophèles gambiae (copyright : « IRD, Dukhan »).
Fig. 1. Anopheles gambiae (copyright: IRD, Dukhan).
Fig. 2. Gîtes à An. gambiae s.s. Guiglo Côte-dIvoire 2003 (copyright
« collection personnelle F. Pagès »).
Fig. 2. An. gambiae s.s. breeding sites in Guiglo Côte-dIvoire 2003 (copyright
F. Pagès personal collection).
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Une fois le gîte larvaire choisi, de chaque œuf sortira une
larve qui a un mode de vie exclusivement aquatique. Après
quatre stades larvaires, la larve donnera une nymphe d
émergera un individu adulte (imago). De lœuf à ladulte, il
sécoule entre huit jours (à 31 °C) et 20 jours (à 20 °C).
Après lémergence, les femelles sont fécondées puis partent à
la recherche dun repas de sang. Les mâles restent à proximité
des gîtes larvaires attendant lémergence de nouvelles généra-
tions de femelles pour les féconder. Parmi les femelles, on dis-
tingue schématiquement celles qui préfèrent se nourrir à linté-
rieur (endophagie), celles qui se nourrissent à lextérieur
(exophagie) et des femelles qui se reposent soit à lintérieur
(endophiles) soit à lextérieur (exophiles). Ces caractéristiques
varient dune espèce à lautre mais varient aussi au sein dune
même espèce selon la localisation géographique [5]. Ce para-
mètre est dailleurs déterminant dans la mise en place des stra-
tégies de lutte contre les anophèles.
Les femelles piquent dès la tombée de la nuit jusquau lever
du jour mais les pics dagressivité varient selon lespèce, selon
lendroit. Seules les espèces du sous-genre Kerteszia en Amé-
rique du sud ont une activité diurne (An. cruzii,An. bellator,
etc.) [6]. Le vol des anophèles est silencieux et la piqûre est
décrite comme indolore par opposition aux piqûres beaucoup
plus prurigineuses des autres genres de moustiques.
3. Infection
Si une femelle prend son repas sur un porteur de gamétocy-
tes et si les conditions extérieures le permettent, les Plasmo-
diums vont se développer et se multiplier chez le moustique
(cycle sporogonique ou extrinsèque). Une fois infectée (pré-
sence de sporozoïtes dans les glandes salivaires), la femelle le
reste toute sa vie et infecte ses hôtes à chacun de ses repas
sanguins jusquà sa mort.
La capacité vectorielle est un index qui défini la capacité
dun vecteur à transmettre le paludisme, soit le nombre
dinoculations secondaires à partir dune personne infectante,
par jour. La formule de la capacité vectorielle (CV) est la
suivante :
CV ¼
ma a pn
ln p
Cette formule permet de prendre en compte tous les paramè-
tres impliqués dans laptitude des anophèles à être infectés et à
transmettre le paludisme :
la densité du vecteur dépend des conditions climatiques
(température, hygrométrie) et géographiques (variations
saisonnières) ;
le degré danthropophilie (goût pour le sang humain) varie
selon les espèces : certaines se nourrissent préférentielle-
ment sur chien, sur bœuf ou sur homme tandis que dautres
nont pas de préférences trophiques marquées. Lanthropo-
philie varie selon les espèces mais aussi au sein dune même
espèce. Ainsi, An. arabiensis peut selon les zones dAfrique
être principalement zoophile et ne jouer aucun rôle dans la
transmission du paludisme ou être plus anthropophile et
jouer un rôle majeur dans la transmission. Ces comporte-
ments peuvent évoluer et des anophèles compétents pour
transmettre les plasmodiums mais ne jouant aucun rôle car
principalement zoophile peuvent modifier leur comporte-
ment et entrer dans le cycle de la transmission si leur source
habituelle de sang disparaît. Ainsi après la grande famine de
1921 en URSS, le pays a connu jusquen 1935 une pandé-
mie de paludisme (neuf millions de cas par an) due aux
modifications des comportements des anophèles suite à la
raréfaction du bétail [7]. La proportion des repas faits sur
lhomme dépend à la fois de son accessibilité et de préfé-
rences déterminées génétiquement ;
la durée du cycle gonotrophique (intervalle entre deux pon-
tes) chez les anophèles est supposée être de deux jours ;
le taux quotidien de survie prend en compte la parité des
moustiques. Un moustique nullipare (qui na pas encore
pris de repas sanguin ni pondu) ne peut pas transmettre le
paludisme parce quil na pas encore pu acquérir linfection
par Plasmodium. Le développement des sporozoïtes prend
en moyenne 12 jours. Il faut au moins six cycles gonotro-
phiques avant dêtre en mesure de transmettre le paludisme.
Donc plus une femelle est âgée et plus elle a de risque dêtre
infectée : on parle dâge épidémiologiquement dangereux ;
la durée de la phase sporogonique varie en fonction du type
de Plasmodium et de la température extérieure. Pour
P. falciparum, il sécoule entre lingestion de gamétocytes
et la présence de sporozoïtes (formes infectantes pour
lhomme) dans les glandes salivaires : 12 jours à 25 °C,
23 jours à 20 °C. En dessous de 18 °C et au-dessus de
33 °C, le cycle sarrête ;
pour quune femelle devienne infectante et puisse transmet-
tre, il faut donc quelle ait une durée de vie supérieure au
cycle sporogonique.
4. Faciès épidémiologique
La répartition du paludisme dans le monde dépend en partie
des caractéristiques intrinsèques du vecteur (compétence vecto-
rielle) et de sa capacité vectorielle. La compétence vectorielle
se définit par laptitude intrinsèque dune espèce danophèle à
assurer le développement complet du parasite (du stade ooci-
nète dans lestomac moyen au stade oocyste dans lépithélium
et éventuellement jusquau stade de sporozoïte infectant dans
les glandes salivaires). Lincapacité de Plasmodium de se déve-
lopper chez certaines espèces de moustiques peut être causée
par labsence chez ce moustique de facteurs métaboliques
indispensables au développement parasitaire, mais elle peut
également résulter de la présence de toxines qui inhibent acti-
vement la croissance du parasite. Les mécanismes immunitai-
res chez le moustique jouent un rôle important dans la compé-
tence vectorielle (en perturbant par exemple la formation ou le
développement du parasite).
La présence de vecteurs dépend de conditions locales qui
expliquent une part importante de lhétérogénéité de la distri-
bution du paludisme [8].
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Dans le monde, on distingue des zones non impaludées sans
anophèles (continent antarctique, Groenland, Islande, Polynésie
centrale et orientale), des zones non impaludées avec anophèles
(Anophélisme sans paludisme) et des zones dendémie palustre.
Lanophélisme sans paludisme (Europe et Amérique du nord)
regroupe des zones avec des anophèles non-vecteurs et des
zones avec des anophèles anciennement vecteurs de souches
plasmodiales qui ont disparu au cours des siècles ou qui ont
été éradiquées au cours du programme mondial déradication
du paludisme (19601970) [9]. Dans ces zones, subsistent des
anophèles qui ont assuré au cours des siècles la transmission des
différentes espèces de plasmodium et dont la capacité à trans-
mettre des souches de même espèce, originaires dautres conti-
nents, ne doit pas être négligée. Dans les zones dendémie palus-
tre (zones intertropicales), différentes tentatives de classification
ont été proposées. Basées sur des indices cliniques (indice splé-
nique, Kampala 1950) ou parasitologique (indice parasitaire,
Yaoundé 1962), elles ne prenaient pas en compte la composante
vectorielle ni lapparition dune immunité de prémunition et les
variations de ces indices navaient pas les mêmes significations
suivant les régions où sévissent les plasmodies. En 1984, Carne-
vale et al. ont proposé le concept de faciès épidémiologique pour
lAfrique de lOuest, concept étendu ensuite à toute lAfrique et
généralisé en 1992 [8,10]. La classification épidémiologique est
dorénavant locorégionale. Un faciès épidémiologique est un
ensemble de lieux et régions où le paludisme présente dans ses
manifestations pathologiques des caractères communs liés aux
modalités de transmission du parasite. En conséquence, dans
ces lieux, la stabilité de la maladie, la prévalence parasitaire,
lincidence clinique et les paramètres entomologiques définis
par lindice de stabilité du paludisme, St, y sont similaires. St
est une estimation du nombre de piqûres sur homme effectuées
par un moustique pendant toute sa vie. Il repose sur a, le nombre
de sujets humains piqués par la même femelle en une nuit et sur
1/-ln p, lespérance de vie des anophèles [2].
Indice de stabilité du paludisme ¼St ¼
a
ln p
On distingue ainsi des « faciès primaires » stables, intermé-
diaires et instables.
Dans les zones de transmission élevée (de lordre dune cen-
taine à quelques centaines de piqûres infectantes par personne
et par an) et régulière, la morbidité et la mortalité sont concen-
trées chez les jeunes enfants. Cest la situation de « paludisme
stable », St>2,5, décrite par McDonald en référence à la diffi-
culté darrêter la transmission et déradiquer le parasite [11].
Une prémunition est acquise tôt dans lenfance.
Dans les zones où la transmission est habituellement moins
importante (de lordre dune à quelques dizaines de piqûres
infectantes par personne et par an), St est compris entre 0,5 et
2,5, on parle de stabilité moyenne ou intermédiaire. Il peut
exister de brefs pics de transmission intense et de grandes
variations saisonnières dans laspect épidémiologique du palu-
disme. La morbidité et la mortalité touchent alors des enfants
jeunes mais aussi plus âgés ; les adultes sont plus souvent
malades. La prémunition est lente à sétablir.
Dans les conditions où la transmission est très basse (moins
dune piqûre infectante par personne et par an) ou interrompue
pendant plusieurs années, la prémunition ne peut sétablir dura-
blement et le paludisme peut se manifester sur le mode épidé-
mique. La morbidité et la mortalité concernent alors indistinc-
tement toutes les classes dâge de la population. Cest le
« paludisme instable », St<0,5.
Appliqués à un continent ces faciès permettent de découper
celui-ci en strates épidémiologiques. Cest ainsi quil est
convenu de diviser lAfrique au sud du Sahara en six strates
majeures : équatoriale, tropicale, sahélienne, subdésertique,
australe et montagnarde. La sous-région indochinoise peut-
elle être subdivisée en quatre strates : les zones daltitude, les
zones de collines et de plateaux, des zones de plaine et les
régions côtières. Mais à lintérieur de ces strates la situation
nest pas homogène. Il faut tenir compte de modulateurs natu-
rels de la transmission (cours deau, retenues et salinité, nature
des sols) et des modulations induites par lhomme (déforesta-
tion, barrages, irrigation, stabulation des bétails, urbanisation et
lutte antivectorielle) qui peuvent changer radicalement les
conditions de transmission (jusquàléradication dans certaines
îles tropicales ou la réintroduction sur le mode épidémique
après arrêt du contrôle) [8].
5. Diversité entre espèces
La nature des sols, leur pente, le régime des pluies, le cou-
rant, la température et donc laltitude, la salinité de leau, la
présence de prédateurs et la végétation naturelle ou lagriculture
rendent les gîtes larvaires plus ou moins propices aux espèces
vectrices et conditionnent leur reproduction dans un écosys-
tème donné. Les larves dAnopheles gambiae ont besoin pour
se développer deau douce, peu chargée en matière organique,
calme et ensoleillée. Leau retenue dans les traces de pas à la
saison des pluies est un gîte classique pour cette espèce. Les
larves dAn. funestus ont-elles besoin dabris végétaux de
même que les larves dAn. albimanus en Amérique. Lévolu-
tion de la végétation permet à certaines espèces de se succéder
au cours des saisons : ainsi en Afrique dans les rizières, les
espèces héliophiles du complexe gambiae prolifèrent lors de
la mise en eau et du repiquage et sont remplacées au fur et à
mesure de la croissance du riz par des espèces umbrophiles
telles An. funestus et An. pharoensis. Certaines espèces préfè-
rent les eaux saumâtres côtières : An. melas et An. merus en
Afrique, An. Aquasalis en Amérique du sud et An. Sundaïcus
en Asie du Sud-est [12].Dautres espèces se sont adaptées à
des eaux courantes plus ou moins rapides telles An. nili et
An. moucheti en Afrique et An. minimus en Asie du Sud-est.
Dautres ont pu sadapter à des milieux particuliers comme le
milieu urbain. Ce fut le cas pour An. arabiensis qui supporte
des eaux polluées dans des villes dAfrique de louest ou
dAn. stephensi qui se développe dans les réservoirs deau des
villes du sous-continent indien [13]. De même, des populations
dAn. minimus, moustique classiquement rural et deau vive,
sont retrouvés dans des citernes deau stagnantes à Hanoi. Les
anophèles du sous-genre Kerteszia en Amérique du sud pon-
dent leurs œufs dans les collections deau de plantes tropicales
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épiphytes accrochées aux branches des forêts dAmérique du
sud et centrale (les broméliacées) et sont responsables du palu-
disme dit des broméliacées [14]. La présence de gîtes favora-
bles détermine la présence des espèces et la répartition du palu-
disme. En Asie du Sud-est, le paludisme est rare ou absent dans
les zones rizicoles qui présentent peu de gîtes favorables aux
deux vecteurs principaux (An. minimus et An. dirus) et sévit
essentiellement dans les zones boisées et les collines forestières
où ruisseaux et collections deaux ombragées abondent.
En zone dendémie palustre, il est classique de considérer les
grandes villes modernes comme peu propices à la transmission
du paludisme du fait de la rareté des gîtes naturels et aussi du
niveau de pollution des gîtes potentiels. Si le paludisme est
absent des villes du sud-est asiatique, An. stephensi est respon-
sable de la transmission du paludisme dans bon nombre de villes
du sous-continent indien (Calcutta, Delhi, Madras, Bangalore,
Salem etc.) et An. gambiae s.s.et/ouAn. arabiensis assurent la
transmission dans la plupart des grandes villes modernes africai-
nes [2,13,15]. Classiquement, lagressivité des anophèles et
lincidence du paludisme diminuent de la périphérie au centre
des villes africaines [16,17]. Ces données doivent être relativi-
sées notamment du fait des possibilités dadaptation des anophè-
les à des gîtes artificiels, de la présence dans de nombreuses
villes de jardins maraîchers (Fig. 3) ou horticoles plus seulement
en périphérie mais aussi à lintérieur des villes qui produisent
tout au long de lannée (Abidjan : une piqûre infectée par
homme par semaine) ou à la saison humide (Dakar : une piqûre
infectée par homme par semaine en moyenne durant lhivernage
de septembre à novembre 2005 ; F. Pagès communication per-
sonnelle) des populations anophéliennes suffisantes pour assurer
la transmission [18,19]. De plus, on observe souvent dans ces
zones de forts niveaux de résistance des anophèles aux insecti-
cides de part lutilisation massive et souvent anarchique des pes-
ticides pour la protection des cultures [20].
6. Perspectives en Europe
Des données de laboratoire anciennes suggéraient que les
anophèles européens nétaient pas aptes à cette transmission.
Ainsi, An. labranchiae et An. sacharovi, vecteurs naturels de
P. falciparum en Europe méditerranéenne (30 % des cas en
corse dans les années cinquante) navaient pas été capables
lors dune étude de transmettre des souches africaines de
P. falciparum. Depuis, la responsabilité dun anophèle indigène
An. plumbeus a été prouvé dans la survenue de deux cas de
paludisme autochtone en Allemagne et de nouvelles études
sur la compétence vectorielle des anophèles européens sont
en cours [21,22]. Aux États-Unis, 156 cas de paludisme
autochtone sont survenus depuis léradication dans les années
1950 [23]. Depuis 2000, on assiste en fédération de Russie à
une reprise de la transmission du paludisme à Plasmo-
dium vivax dans la région de Moscou : 206 cas autochtones soit
24 % des cas de 2000 à 2005 [24]. Si actuellement le palu-
disme menace principalement les voyageurs en zone intertropi-
cale, les possibilités dune résurgence en Europe existent que
ce soit par limportation de souches plasmodiales transmissi-
bles par des vecteurs autochtones européens ou de vecteurs
dautres continents profitant des modifications climatiques
pour augmenter leur zone dexpansion.
7. Complexe despèce
Les complexes despèces regroupent des espèces jumelles
non différentiables à laide de critères morphologiques connus
quel que soit leur stade. Mêmes au sein dun complexe, on
retrouve des différences plus ou moins sensibles dans les com-
portements mais aussi dans les aptitudes à transmettre. En
Afrique subsaharienne, les vecteurs du paludisme se répartis-
sent entre le complexe gambiae (sept espèces dont deux seule-
ment vectrices : An. gambiae s.s. et An. arabiensis), le groupe
funestus (neuf espèces dont deux vectrices : An. funestus s.s. et
An. rivulorum), le groupe nili (quatre espèces dont trois
vectrices : An. nili s.s., An. carnevalei et An. ovengensis)[25
27]. En Tanzanie et en Afrique du Sud, après un programme de
lutte destiné à lutter contre des populations endophages
dAnophèles funestus, on a constaté la persistance de popula-
tions qui semblaient devenues exophages et hors datteinte de
la lutte menée. Il sest avéré, après une étude minutieuse des
individus persistants, quil sagissait dautres membres du
groupe funestus non-vecteurs ou très mauvais vecteurs
(An. parensis,An. rivulorum ou An. vaneedeni selon la région)
[28].An. funestus avait bien été éliminé. Cela souligne limpor-
tance des outils moléculaires dans le quotidien de la lutte.
8. Lutte antivectorielle
8.1. Historique
Depuis lantiquité, lhomme a cherché à se protéger contre
lagression des vecteurs mais ses efforts restaient cependant
limités à la destruction ou à laménagement des biotopes favo-
Fig. 3. Jardins maraîchers et puits le long de la voie ferrée dans Dakar 2006
(copyright « collection personnelle F. Pagès »).
Fig. 3. Market-garden and wells along the railway in Dakar 2006 (copyright
F. Pagès personal collection).
F. Pages et al. / Médecine et maladies infectieuses 37 (2007) 153161 157
rables à leur développement : assèchement des marais, intro-
duction de poissons prédateurs et application des premiers lar-
vicides tels les huiles de pétrole. Lamélioration des conditions
économiques et sociales sest le plus souvent accompagnée
dune diminution lente et régulière du poids du paludisme.
À partir de 1939 et de la découverte du DDT, la guerre
chimique contre les insectes a commencé. Les succès promet-
teurs obtenus dès les premières pulvérisations intradomiciliai-
res de DDT (élimination du paludisme aux États-Unis, en
Grèce et en Corse) furent à la base du lancement du pro-
gramme mondial déradication du paludisme dans les années
1960 [29]. Les premiers résultats furent excellents en Asie et
en Amérique mais plutôt décevants dans les grandes savanes
dAfrique de louest où la transmission se maintenait à un
niveau élevé [30]. Rapidement, lapparition de résistance au
DDT constatée dès 1951 en Grèce, la difficulté à atteindre les
populations de vecteurs amphophiles (qui piquent aussi bien le
bétail à lextérieur que lhomme à lintérieur) et limpossibilité
de stopper la transmission dans les zones de paludisme stable
amenèrent à parler dès 1962 de « régions à problèmes ». Les
échecs de la chimioprophylaxie de masse, ajoutés à ceux des
pulvérisations intradomiciliaires, ont finalement compromis le
succès du programme déradication du paludisme, particulière-
ment dans les zones endémiques de la maladie. Il est clair
cependant, que la régression ou la disparition du paludisme
furent grandement accélérées par les programmes de lutte et
déradication systématiques [31,32]. Malgré quelques résur-
gences, notamment en Inde, au Sri Lanka, à Maurice et en
Turquie, ce programme a été un succès dans les régions où le
paludisme était instable et a le plus souvent échoué où il était le
plus stable [29]. Dans ces dernières régions, les moyens mis en
œuvre dans la lutte antipaludique (lutte antivectorielle, chimio-
prophylaxie) ont eu un impact mais leur efficacité, même en
labsence de résistance des parasites ou des vecteurs, nétait
pas à la hauteur de « lenracinement » du paludisme [32].
Désormais, la lutte contre le paludisme, et les maladies à
transmission vectorielle en général, soriente vers des méthodes
visant, non plus à éradiquer les populations dinsectes nuisi-
bles, mais à réduire et à contrôler leur densité en dessous
dun seuil épidémiologique tolérable. Ce changement radical
de politique repose sur des méthodes de lutte intégrée compre-
nant léducation sanitaire des populations humaines et laména-
gement de lenvironnement, mais également sur lutilisation
raisonnée dinsecticides chimiques ou dorigine biologique.
Compte tenu de lhétérogénéité dans la transmission du palu-
disme tant au sein dune région, dun pays ou dun départe-
ment (variations à quelques kilomètres de distance des vecteurs
et de leurs comportements), la lutte antivectorielle, pour être
efficace, doit être adaptée à la bioécologie des espèces visées.
Dun point de vue épidémiologique, il est préférable de classer
les méthodes de lutte selon le « maillon » quelles affectent au
niveau du cycle de la transmission. En effet, certaines métho-
des visent principalement à réduire la production de mousti-
ques ou à augmenter la mortalité des adultes tandis que
dautres visent à réduire le contact hommevecteur.
8.2. Méthode de lutte : A) Réduction de la densité
de moustiques
Une lutte antilarvaire est bénéfique quand les gîtes sont
limités en nombre, facilement identifiables et faciles
daccès. Les méthodes utilisées dans la lutte antilarvaire se
classent en quatre catégories :
laménagement de lenvironnement : travaux de drainage
et lhygiène péridomestique ;
la lutte chimique : la plus utilisée, traitement des gîtes
larvaires avec des insecticides chimiques ;
la lutte biologique : utilisation de prédateurs ou de bac-
téries entomopathogènes. En santé publique, les seuls
succès enregistrés par lutilisation de poissons larvivores
culiciphages concernent les zones de paludisme instable,
dans des gîtes larvaires souvent très limités et facilement
réparables [33,34]. Concernant les bactéries entomopa-
thogènes, Bacillus thuringiensis (Bti) avec ses quatre
toxines est une alternative intéressante aux larvicides
chimiques [35] ;
la lutte génétique : réduction de la densité des popula-
tions de moustiques par modification de leur patrimoine
génétique ou par leur autodestruction [36]. Elle concerne
essentiellement le lâcher de mâles stériles dans certaines
régions bien délimitées [37] ;
une lutte « imagocide » peut se faire de deux manières :
principalement par laspersion intradomiciliaire. Cette
technique est encore utilisée en Afrique pour lutter
contre les vecteurs du paludisme endophiles et anthropo-
philes comme An. funestus et An. gambiae. Les traite-
ments intradomicilaires présentent cependant linconvé-
nient de ne pas éliminer les moustiques les plus
exophages, maintenant ainsi un niveau minimal de trans-
mission. Le DDT a petit à petit été remplacé par des
insecticides moins toxiques pour lenvironnement mais
tout aussi efficaces comme certains organophosphorés
(malathion), carbamates (bendiocarb) ou pyréthrinoïdes
(deltaméthrine) [38]. Récemment, lutilisation de cham-
pignons entomopathogènes (Beauveria bassiana et
Metarhizium anisopliae) en pulvérisations intradomici-
laires sest avérée prometteuse en Inde et en Afrique
[39,40] ;
par les pulvérisations spatiales extradomiciliaires de
pyréthrinoïdes ou dorganophosphorés. Cette technique
définie comme la destruction des moustiques en vol
par contact avec des insecticides en lair, a une faible
activité résiduelle, un coût élevé et son utilisation doit
être réservée aux situations dépidémie.
8.3. Méthode de lutte : B) Réduction du contact homme
vecteur
8.3.1. Moustiquaires
Bien que les moustiquaires non traitées soient depuis long-
temps utilisées pour se protéger des piqûres de moustiques,
lavènement de moustiquaires imprégnées dinsecticides (MI) a
F. Pages et al. / Médecine et maladies infectieuses 37 (2007) 153161158
considérablement augmenté leur efficacité [41], ajoutant à leffet
de barrière physique [42], un effet répulsif et létal vis-à-vis des
moustiques. En effet, leffet répulsif des pyréthrinoïdes empêche
le moustique de se gorger au travers de la moustiquaire et dy
pénétrer lorsque celles-ci sont trouées après un certain temps
dutilisation. Leffet létal sur les moustiques est important mais
variable selon linsecticide choisi et lespèce cible.
Dans la mesure où la plupart des anophèles piquent la nuit
et à lintérieur des maisons, les moustiquaires imprégnées
dinsecticides sont considérées par lOMS comme le meilleur
outil de protection individuel contre le paludisme et ce quel
que soit le contexte épidémiologique. Si elles sont utilisées à
léchelle dune communauté, avec une couverture supérieure à
80 % (« effet de masse »), elles entraînent une diminution de la
transmission palustre en réduisant la densité vectorielle, la
durée de vie du moustique, ainsi que les indices sporozoïtiques
[43]. De nombreuses études ont permis de montrer que lutili-
sation des MII permet de réduire la morbidité et la mortalité
liées au paludisme [4446] parfois même dans les zones ou
les moustiques sont devenus fortement résistants aux pyréthri-
noïdes [47]. Cependant, pour que les moustiquaires puissent
être acceptées par les communautés, il est indispensable
quelles protègent efficacement contre les autres insectes nui-
sants tels que les culex, les punaises ou les blattes [48], que
leur prix soit accessible à lensemble de la population, et
quil ny ait pas besoin de réimprégner la moustiquaire [49].
Cest pourquoi, depuis quelques années, des moustiquaires à
« longue durée daction » (Long Lasting Nets : LLN) sont dis-
ponibles sur le marché (Olysset
®
, Permanet
®
) et présentent
lavantage de ne nécessiter aucun retraitement durant la durée
de vie de la moustiquaire (estimée à quatre ou cinq ans) [50].
8.3.2. Rideaux imprégnés
Lutilisation de rideaux imprégnés peut également consti-
tuer une méthode complémentaire aux moustiquaires impré-
gnées. Au Burkina Faso, lutilisation de rideaux imprégnés de
perméthrine a par exemple permis de réduire significativement
la transmission du paludisme [51]. En revanche, des résultats
mitigés ont été obtenus sur les hauts plateaux de Madagascar
par lutilisation de rideaux de porte et de fenêtre imprégnés de
deltaméthrine [52].
8.3.3. Répulsifs, serpentins antimoustiques, aérosols, tortillons
Des outils complémentaires de protection individuelle sont
disponibles et largement utilisés comme les diffuseurs dinsec-
ticides, les bombes insecticides, les serpentins ou les répulsifs
(appliqués sur la peau ou sur les habits). Ces outils complé-
mentaires sont utiles pour les gens qui se trouvent à lextérieur
pendant les pics dactivité des vecteurs.
8.3.3.1. Répulsif. Un répulsif se compose dune substance
active (synthétique ou naturelle) et de différents excipients for-
mant une formulation pouvant se présenter sous forme de
spray, de lotion de crèmes ou de lingettes. Il existe de nom-
breux produits sur le marché. Les critères de choix doivent se
faire selon la substance active, son dosage, lâge des utilisa-
teurs et selon létat physiologique (grossesse, allaitement).
Les produits à base dessences de plantes ont une efficacité
inférieure à celle des répulsifs de synthèse. Actuellement,
lAfssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits
de santé) a donné un avis favorable uniquement pour des pro-
duits utilisant comme principe actif un des trois répulsifs de
synthèse suivants : le citriodiol, lIR 3535 et le diéthyl tolua-
mide (DEET) [53]. Chez la femme enceinte et chez les sujets
ayant des antécédents de convulsions, seuls les produits à base
dIR 3535 (20 à 35 %) sont utilisables. Chez les sujets de plus
de 12 ans sans antécédent de convulsion, sont recommandés
des produits à base de DEET (30 à 50 %), dIR 3535 (20 à
35 %) ou de citriodiol (30 à 50 %). Chez les sujets de
30 mois à 12 ans sans antécédents de convulsions, les trois
répulsifs de synthèse sont utilisables aux mêmes concentrations
pour le citriodiol et lIR 3535 mais à une concentration infé-
rieure pour le DEET (20 à 35 %). Pour lenfant de moins de
30 mois, aucun produit na fait la preuve de son innocuité et
laccent doit être mis sur les autres mesures de protection
notamment les moustiquaires de lits et les diffuseurs dinsecti-
cides. La durée de protection varie de 6 à 12 heures selon la
substance active, la formulation et la température extérieure.
8.3.3.2. Aérosols. Les aérosols sont très populaires dans les
pays en voie en développement et se composent essentielle-
ment dinsecticides pyréthrinoïdes de première génération (res-
méthrine, esbiothrine, etc.) à action rapide et à fort effet KD. Ils
nont aucun effet rémanent. Certaines firmes commercialisent
des aérosols contenant du propoxur (carbamate) qui possède un
mode daction différent des pyrethrinodes (action anticholines-
terasique).
8.3.3.3. Les tortillons fumigènes. Ces tortillons sont très utili-
sés. Une fois allumés, ils brûlent lentement et régulièrement et
diffusent de linsecticide qui tue ou tient les moustiques à dis-
tance par un effet aérien. Ces produits sont énormément répan-
dus dans les pays pauvres car ils sont accessibles et bon mar-
ché. Toutefois, de grandes différences sont observées entre les
différents produits. À lorigine, les tortillons étaient imprégnés
de pyréthrine ou de pyrèthre ; actuellement, ils sont à base
dalléthrine 0,2 % ou 0,3 %) et/ou de transalléthrine
0,10 % ou 0,15 %). Le tortillon se consume généralement
entre 6 et 8 heures et doit reposer sur un petit support métal-
lique pour être efficace.
Plus récemment sont apparues des plaquettes thermodiffu-
seurs composés également de pyréthrinoïdes à action rapide
qui procurent un confort certain contre les moustiques. Il est
toutefois nécessaire de disposer dune plaque électrique chauf-
fante afin de permettre la diffusion progressive du produit actif
dans latmosphère.
9. Protection chez le voyageur
La protection du voyageur repose essentiellement sur les
moyens quil peut mettre en œuvre à son niveau : la réduction
du contact hommevecteur. En zone impaludée, le voyageur
F. Pages et al. / Médecine et maladies infectieuses 37 (2007) 153161 159
doit dormir de manière systématique sous une moustiquaire
imprégnée dinsecticide. Celle-ci doit être bien bordée afin de
ne pas laisser de zones de passage au moustique. Il est néces-
saire de faire lacquisition dune moustiquaire imprégnée avant
son départ ou dès son arrivée en zone impaludée. Pour des
séjours supérieurs à six mois ou récurrents, il est préférable
de sorienter vers une moustiquaire à imprégnation permanente
qui permet de sastreindre des contraintes de réimprégnation.
On trouve toutefois des kits dimprégnation simple et efficace
composés dune dose dinsecticide unique (comprimé efferves-
cent, sachet, flacon) à mélanger à de leau pour limprégnation
des moustiquaires (K-OTAB
®
et Iconet
®
).
La climatisation ne constitue en aucun cas une protection
contre les piqûres de moustique et ne doit pas faire abandonner
lusage de la moustiquaire. La climatisation réduit lagressivité
du moustique mais ne lempêche pas de piquer.
Lutilisation de serpentins, de diffuseurs électriques (piles ou
secteurs) dinsecticides, de bombes insecticides dans la chambre
est un bon complément de lutte. À partir de la tombée de la nuit,
il faut adopter une tenue longue. Pantalons et chaussettes sont
indispensables, le port de manches longues est lidéal. Lutilisa-
tion de répulsifs sur les zones découvertes vient compléter la
protection mécanique offerte par les vêtements. Pour la préven-
tion du paludisme, il est conseillé dappliquer les répulsifs dès la
tombée de la nuit et de renouveler lapplication si on doit se
coucher après 23 heures. Il nest pas nécessaire dutiliser du
répulsif durant son sommeil sous moustiquaire. Lapplication
doit se faire sur les parties découvertes (visage, nuque, avant-
bras) et les parties pouvant être découvertes (coudes, bras, che-
ville et bas des jambes). Il faut éviter le contact avec les yeux,
les muqueuses et les lésions cutanées étendues (eczéma, coup de
soleil). Pour la protection du visage, lemploi de pulvérisateurs
est à proscrire au profit dune application manuelle. Pour les
produits à base de DEET (produit le plus utilisé) qui présentent
linconvénient dattaquer les plastiques et les verres organiques,
il est conseillé de préférer les applications manuelles aux pulvé-
risations.
Par ailleurs, pulvériser du répulsif sur ses vêtements, aug-
mente la protection pour une durée de plusieurs jours à plu-
sieurs semaines (Corbel, communication personnelle). Il est
aussi possible dimprégner ses vêtements avec de la permé-
thrine, insecticide rémanent peu toxique pour lhomme. Une
imprégnation par pulvérisation à la dose de 1 g/m
2
offre une
protection pour une durée de deux mois et résiste à huit lavages
àleau et au savon. En milieu urbain, le voyageur aux prises
avec les piqûres nombreuses et prurigineuses des moustiques
nuisants diurnes et nocturnes des genres Aedes et Culex, peut
trouver là une source de motivation pour se protéger. En milieu
rural, les nuisants sont plus rares fautes de gîtes larvaires adap-
tées mais les anophèles sont quant à eux bien présents [54].Le
voyageur ne recevant pas de piqûres prurigineuses, nétant pas
dérangé par des bruits de vol, peut baisser sa garde devant
labsence ressentie de moustiques et sexposer alors aux piqû-
res danophèles et par conséquent aux parasites. En milieu
rural, lapplication des mesures de protection individuelle doit
être systématique.
10. Conclusion
Lidentification morphologique, moléculaire et la connais-
sance des comportements des espèces danophèles rencontrés
dans une zone sont essentielles pour proposer une lutte adaptée
et efficace et ceux-ci doivent être étudiés sur le terrain avant de
proposer une stratégie. Pour le voyageur, la protection repose
essentiellement sur la protection individuelle. Étant donné que
le vol des anophèles est silencieux et que la piqûre est décrite
comme indolore par opposition aux piqûres dautres genres de
moustiques, les individus ne se protègent pas. On dénombre
toutefois près de 10 000 cas de paludisme dimportation en
France chaque année. Un seul mot dordre, protégez-vous !
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F. Pages et al. / Médecine et maladies infectieuses 37 (2007) 153161 161
... They are not resistant to drying and hatching in 2-3 days, even though the sampling may take up to 2-3 weeks under lower temperature conditions. These characteristics are valid for the Anopheles species from the rural areas and the periphery of the urban area, the risk of malaria transmission being higher in the rural area (Pages F et al, 2007). The preference for feeding inside (endophage) or outside (exophage), for an ambiental environmentendophile or exophile, varies from one species to the next or within the same species, depending on the geographic area. ...
... The preference for feeding inside (endophage) or outside (exophage), for an ambiental environmentendophile or exophile, varies from one species to the next or within the same species, depending on the geographic area. These characteristics play an important role in the development of fighting strategies against the anopheles (Pages F et al, 2007). The females feed from dusk till dawn, the peak of attack differs depending on the species, A. cruzii, A. bellator from South America being active during daytime. ...
... Pour porter à maturité leurs oeufs, les moustiques anophèles femelles ont besoin de sang tandis que les moustiques mâles sont exclusivement végétariens et ne peuvent pas par conséquent piquer [75]. C'est cet apport sanguin chez les moustiques anophèles femelles qui constitue le début de la transmission du paludisme. ...
... 1 : moustique anophèle gambiae ; extrait de[75] ...
Thesis
Selon le dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le paludisme demeure une maladie présentant un fort impact négatif sur la population africaine notamment celle de la Côte d’Ivoire. Au regard du poids sanitaire, économique et financier provoqué par cette maladie, notre étude a été de développer de nouvelles techniques destinées au diagnostic du paludisme en Côte d’Ivoire. Nos contributions dans cette thèse se situent à deux niveaux majeurs que sont la construction d’un système optique et le développement de techniques de traitement d’images ; lesquels combinés a permis la distinction de cellules sanguines infectées de celles non infectées par le paludisme.Dans un premier temps nous avons, à la suite d’un partenariat entre le Laboratoire d’Instrumentation, Image et Spectroscopie (L2IS) et l’université de LUND en Suède, implémenté un nouveau modèle de microscope multispectral et multimodal. Il est une amélioration du microscope optique standard rencontré dans les centres de santé en Côte d’Ivoire. Il est également une amélioration du microscope (multispectral et multimodal) que nous avons trouvé à notre arrivée au L2IS. Le système construit présente la particularité d’être extensible c’est-à-dire pouvant être adapté aux besoins de l’utilisateur tant au niveau des modalités d’imagerie qu’au niveau des sources d’illumination utilisées. Nous l’avons modifié et adapté à notre objectif applicatif qui est le diagnostic du paludisme. A cet effet, nous l’avons équipé de lasers de longueurs d’ondes de 405 nm, 450 nm, 538 nm et 638 nm. Les longueurs d’ondes choisies sont celles étant les plus discriminantes pour le diagnostic du paludisme. Nos expérimentations ont été réalisées en acquérant des images multispectrales en utilisant le système que nous avons construit et également en utilisant le système trouvé au sein du L2IS à notre arrivée (constitué de 13 diodes électroluminescentes allant de 375 nm à 940 nm). Nous obtenons finalement des images multi-composantes constituées d’une part de quatre (4) plans spectraux et d’autre part de treize (13). Dans un deuxième temps, nous avons développé des techniques de traitement d’images pour l’analyse des images produites en utilisant les microscopes multispectraux et multimodaux précédemment cités. Les travaux relatifs au développement de ces techniques de traitement d’images ont été réalisés à la suite d’un partenariat entre le L2IS et le LARIS (Laboratoire Angevin de Recherche en Ingénierie des Systèmes) sis à l’Université d’Angers. Ces travaux reposent sur une analyse de textures multi-composantes basée sur les Local Binary Pattern (LBP). Issus des approches statistiques, le choix des Local Binay Pattern (LBP) pour l’analyse de nos images vis-à-vis des approches fréquentielles, morphologiques et structurelles a été adopté en raison de leur simplicité et de leur robustesse dans la classification de textures. Ils permettent de décrire localement la texture d’une image. Différentes variantes ont été développées afin de les rendre plus robustes : D’une part, celles améliorant la topologie du voisinage, l’échantillonnage du voisinage, le seuillage, la quantification. D’autre part, le regroupement et l’encodage des bits puis enfin la combinaison des méthodes LBP entre elles ou avec d’autres méthodes.
... The mere presence of permanent water bodies (irrespective of the surface that they occupied) was sufficient to increase (even moderately) the probability of presence and the abundance of the three species. Permanent water bodies, where available, are likely to form breeding habitats for the Anopheles species [17,44,[96][97][98], and explain why the few study villages located close to the dams and the main river are exposed to year-round bites of high densities of the three species [28]. The % of surface occupied by marshlands at the vicinities of the biting sites was the most important predictor of the presence and abundance models of An. funestus. ...
... The % of surface occupied by marshlands at the vicinities of the biting sites was the most important predictor of the presence and abundance models of An. funestus. In our study area, marshlands, a semipermanent aquatic environment, hence seemed to be one of the preferred breeding habitats of An. funestus, as it has been observed in other places [96,97]. Notably, the correlation coefficients between the presence/abundance of bites and the % of surface occupied by breeding habitat land cover types (marshlands and permanent water bodies) increased as buffer sizes increased. ...
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Background Improving the knowledge and understanding of the environmental determinants of malaria vector abundance at fine spatiotemporal scales is essential to design locally tailored vector control intervention. This work is aimed at exploring the environmental tenets of human-biting activity in the main malaria vectors (Anopheles gambiae s.s., Anopheles coluzzii and Anopheles funestus) in the health district of Diébougou, rural Burkina Faso. Methods Anopheles human-biting activity was monitored in 27 villages during 15 months (in 2017–2018), and environmental variables (meteorological and landscape) were extracted from high-resolution satellite imagery. A two-step data-driven modeling study was then carried out. Correlation coefficients between the biting rates of each vector species and the environmental variables taken at various temporal lags and spatial distances from the biting events were first calculated. Then, multivariate machine-learning models were generated and interpreted to (i) pinpoint primary and secondary environmental drivers of variation in the biting rates of each species and (ii) identify complex associations between the environmental conditions and the biting rates. Results Meteorological and landscape variables were often significantly correlated with the vectors’ biting rates. Many nonlinear associations and thresholds were unveiled by the multivariate models, for both meteorological and landscape variables. From these results, several aspects of the bio-ecology of the main malaria vectors were identified or hypothesized for the Diébougou area, including breeding site typologies, development and survival rates in relation to weather, flight ranges from breeding sites and dispersal related to landscape openness. Conclusions Using high-resolution data in an interpretable machine-learning modeling framework proved to be an efficient way to enhance the knowledge of the complex links between the environment and the malaria vectors at a local scale. More broadly, the emerging field of interpretable machine learning has significant potential to help improve our understanding of the complex processes leading to malaria transmission, and to aid in developing operational tools to support the fight against the disease (e.g. vector control intervention plans, seasonal maps of predicted biting rates, early warning systems). Graphical abstract
... These landscape features therefore seemed to constitute preferential breeding sites for An. funestus in the Korhogo area, confirming the literature [43,54]. ...
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Background Understanding how weather and landscape shape the fine-scale distribution and diversity of malaria vectors is crucial for efficient and locally tailored vector control. This study examines the meteorological and landscape determinants of (i) the spatiotemporal distribution (presence and abundance) of the major malaria vectors in the rural region of Korhogo (northern Côte d’Ivoire) and (ii) the differences in vector probability of presence, abundance, and diversity observed between that area and another rural West African region located 300 km away in Diébougou, Burkina Faso. Methods We monitored Anopheles human-biting activity in 28 villages of the Korhogo health district for 18 months (2016 to 2018), and extracted fine-scale environmental variables (meteorological and landscape) from high-resolution satellite imagery. We used a state-of-the-art statistical modeling framework to associate these data and identify environmental determinants of the presence and abundance of malaria vectors in the area. We then compared the results of this analysis with those of a similar, previously published study conducted in the Diébougou area. Results The spatiotemporal distribution of malaria vectors in the Korhogo area was highly heterogeneous and appeared to be strongly determined and constrained by meteorological conditions. Rice paddies, temporary sites filled by rainfall, rivers and riparian forests appeared to be the larval habitats of Anopheles mosquitoes. As in Diébougou, meteorological conditions (temperatures, rainfall) appeared to significantly affect all developmental stages of the mosquitoes. Additionally, ligneous savannas were associated with lower abundance of malaria vectors. Anopheles species diversity was lower in Korhogo compared to Diébougou, while biting rates were much higher. Our results suggest that these differences may be due to the more anthropized nature of the Korhogo region in comparison to Diébougou (less forested areas, more agricultural land), supporting the hypothesis of higher malaria vector densities and lower mosquito diversity in more anthropized landscapes in rural West Africa. Conclusion This study offers valuable insights into the landscape and meteorological determinants of the spatiotemporal distribution of malaria vectors in the Korhogo region and, more broadly, in rural west-Africa. The results emphasize the adverse effects of the ongoing landscape anthropization process in the sub-region, including deforestation and agricultural development, on malaria vector control.
... The beginning of the rainy season is a good period for fieldwork in the study area. This preparation would have destructed the larval breeding sites of Anopheles funestus s.l. which is an ombrophilous species requiring plant shelter (Pages et al., 2007).On the other hand, the low numbers of Anopheles funestus s.l. can be explained by the destruction of positive breeding sites for 533 this species, attributed to the urbanization of the study area. ...
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In prelude to a large scale trial aiming to assess the field efficacy of Fludora Fusion 562.5WP-SB, entomologic baseline data were collected in 14 villages from Tori-Bossito District in Southern Benin during the rainy season from April to May 2018. Malaria vectors aggressiveness and longevity, Plasmodium falciparum infection in malaria vectors, malaria entomologic transmission as well as insecticide resistance status in malaria vectors were determinate. Overall 2695 mosquitoes were collected during 504 persons*nights. Among mosquitoes collected, 408 were Anopheles gambiae s.l. and 43 Anopheles funestus s.l. The proportion of parous malaria vectors was 54.2% and 79.1% for An. gambiae s.l. and An. funestus s.l. respectively. A sample of 68 malaria vectors was tested for Plasmodium falciparum infection using quantitative Polymlerase Chain Reaction (qPCR). The infection rate was about 6% (4/68 vectors infected) corresponding to 1.58 infective bites per person per month. The mortality rate of An. gambiae s.l. exposed to deltamethrin 0.05%, pyrimiphos-methyl 0.25% and clothianidin at 9µg/ml was 38%, 98.86% and 100% respectively, indicating that An. gambiae s.l. was resistant to deltamethrin and susceptible to pyrimiphos-methyl and clothianidin.This study showed that An. gambiae s.l. and An. funestus s.l. are the two major vectors with a predominance of An. gambiae s.l.
... Le paludisme est une maladie potentiellement mortelle causée par des parasites transmis aux hommes par des piqûres de moustiques femelles, du genre Anopheles, infectés. Parmi les nombreuses espèces de Anopheles, seulement une vingtaine assurent la transmission du paludisme dans le monde (Pagès, Orlandi-Pradines et Corbel, 2007). En 2019, le nombre de cas de paludisme dans le monde a été estimé à 229 millions et le nombre estimé de décès imputables à cette maladie à transmission vectorielle s'élevait à 409.000 (OMS, 2020). ...
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Le paludisme et la dengue sont les deux principales maladies vectorielles transmises respectivement par les genres Anopheles et Aedes. La lutte antivectorielle (LAV) est basée essentiellement sur l'utilisation d’insecticides de synthèse à partir de produits chimiques. La prolifération des molécules insecticides et le développement de la résistance de ces vecteurs aux insecticides de synthèse suscitent un intérêt de rechercher des outils innovants comme ceux basés sur les produits naturels extraits de plantes à propriété insecticide, comme les huiles essentielles (HE) qui peuvent constituer une alternative aux insecticides chimiques. L’objectif de cette thèse est d’étudier les activités larvicides, adulticides et répulsives-irritantes des HE de Cymbopogon citratus, Cymbopogon nardus, Eucalyptus camaldulensis, Lippia multiflora et Ocimum americanum seules et en combinaison sur les populations de Ae. aegypti de Bobo-Dioulasso et An. gambiae de la Vallée du Kou (VK) dans l’Ouest du Burkina Faso selon les protocoles de l’OMS (2017). Les composés chimiques des HE extraites de ces 5 plantes ont été identifiés par GC-MS. L’HE de L. multiflora dont les composés majeurs sont le ß-caryophyllène, le p-cymène, l'acétate de thymol et le 1,8 cinéol est la plus toxique sur les larves de Ae. aegypti et de An. gambiae avec une activité proche du pyriproxyfène, contrôle positif sur les larves. La population de An. gambiae a été plus sensible aux HE testées que celle de Ae. aegypti. Concernant les tests adulticides, l’HE de L. multiflora et les combinaisons constituées de C. nardus : 80% et O. americanum : 20% (C8) et C. nardus : 90% et O. americanum : 10% (C9) sur An. gambiae et C. nardus : 20% et O. americanum : 80% (C2), C8 et C9 sur Ae. aegypti, ont été les plus toxiques. Aussi, les combinaisons C9 et C8 ont donné des effets synergiques respectivement sur An. gambiae de VK et Ae. aegypti de Bobo-Dioulasso. En plus, les combinaisons C9 et C2 ont donné des effets additionnels sur Ae. aegypti de Bobo-Dioulasso. Les HE de C. citratus, C. nardus et E. camaldulensis ont produit des effets répulsifs irritants de contact très proches de ceux du DEET sur An. gambiae et Ae. aegypti. L’HE de L. multiflora et les combinaisons C8 et C9 de C. nardus et de O. americanum pourraient être utilisées comme bio insecticides alternatifs aux insecticides chimiques dans la LAV. Les données de cette thèse sont précieuses et contribueront sans doute à l’amélioration du dispositif de lutte antivectorielle contre ces espèces de moustiques au Burkina Faso.
... Le paludisme est une maladie potentiellement mortelle causée par des parasites transmis aux hommes par des piqûres de moustiques femelles, du genre Anopheles, infectés. Parmi les nombreuses espèces de Anopheles, seulement une vingtaine assurent la transmission du paludisme dans le monde (Pagès, Orlandi-Pradines et Corbel, 2007). En 2019, le nombre de cas de paludisme dans le monde a été estimé à 229 millions et le nombre estimé de décès imputables à cette maladie à transmission vectorielle s'élevait à 409.000 (OMS, 2020). ...
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Le paludisme et la dengue sont les deux principales maladies vectorielles transmises respectivement par les genres Anopheles et Aedes. La lutte antivectorielle (LAV) est basée essentiellement sur l'utilisation d’insecticides de synthèse à partir de produits chimiques. La prolifération des molécules insecticides et le développement de la résistance de ces vecteurs aux insecticides de synthèse suscitent un intérêt de rechercher des outils innovants comme ceux basés sur les produits naturels extraits de plantes à propriété insecticide, comme les huiles essentielles (HE) qui peuvent constituer une alternative aux insecticides chimiques. L’objectif de cette thèse est d’étudier les activités larvicides, adulticides et répulsives-irritantes des HE de Cymbopogon citratus, Cymbopogon nardus, Eucalyptus camaldulensis, Lippia multiflora et Ocimum americanum seules et en combinaison sur les populations de Ae. aegypti de Bobo-Dioulasso et An. gambiae de la Vallée du Kou (VK) dans l’Ouest du Burkina Faso selon les protocoles de l’OMS (2017). Les composés chimiques des HE extraites de ces 5 plantes ont été identifiés par GC-MS. L’HE de L. multiflora dont les composés majeurs sont le ß-caryophyllène, le p-cymène, l'acétate de thymol et le 1,8 cinéol est la plus toxique sur les larves de Ae. aegypti et de An. gambiae avec une activité proche du pyriproxyfène, contrôle positif sur les larves. La population de An. gambiae a été plus sensible aux HE testées que celle de Ae. aegypti. Concernant les tests adulticides, l’HE de L. multiflora et les combinaisons constituées de C. nardus : 80% et O. americanum : 20% (C8) et C. nardus : 90% et O. americanum : 10% (C9) sur An. gambiae et C. nardus : 20% et O. americanum : 80% (C2), C8 et C9 sur Ae. aegypti, ont été les plus toxiques. Aussi, les combinaisons C9 et C8 ont donné des effets synergiques respectivement sur An. gambiae de VK et Ae. aegypti de Bobo-Dioulasso. En plus, les combinaisons C9 et C2 ont donné des effets additionnels sur Ae. aegypti de Bobo-Dioulasso. Les HE de C. citratus, C. nardus et E. camaldulensis ont produit des effets répulsifs irritants de contact très proches de ceux du DEET sur An. gambiae et Ae. aegypti. L’HE de L. multiflora et les combinaisons C8 et C9 de C. nardus et de O. americanum pourraient être utilisées comme bio insecticides alternatifs aux insecticides chimiques dans la LAV. Les données de cette thèse sont précieuses et contribueront sans doute à l’amélioration du dispositif de lutte antivectorielle contre ces espèces de moustiques au Burkina Faso. Mots clés : Aedes aegypti, Anopheles gambiae, Huile essentielle, combinaison, Lutte antivectorielle Abstract Malaria and dengue fever are the two main vector diseases transmitted by Anopheles gambiae and Aedes aegypti respectively. Vector Control is based mainly on the use of chemicals. Concern for environmental safety and the development of chemical resistance in these vectors has led to an interest in investigating innovative tools, including plant-based insecticides as alternatives to chemical insecticides. The thesis aimed at evaluating larvicides, adulticides and repellent-irritant of 5 essential oils namely Cymbopogon citratus, Cymbopogon nardus, Eucalyptus camaldulensis, Lippia multiflora and Ocimum americanum alone or in combinations on populations of Bobo-Dioulasso Ae. aegypti and “Vallée du Kou” An. gambiae collected in western Burkina Faso according to WHO protocols. As results, the EO of L. multiflora whose major compounds were ß-caryophyllene, p-cymene, thymol acetate and 1,8-cineole were more toxic against larvae of Ae. aegypti and An. gambiae and their activity was close to Pyriproxyfen (The positive control). In terms of adulticides tests, L. multiflora EO and combinations of C8 (C. nardus: 80% and O. americanum: 20%) and C9 (C. nardus: 90% and O. americanum: 10%) on An. gambiae and C2 (C. nardus: 20% and O. americanum: 80%), C8 and C9 on Ae. aegypti were the most toxic. The combinations C9 and C8 gave synergistic effects on An. gambiae from the “Vallée du Kou” and Ae. aegypti from Bobo-Dioulasso respectively. The combinations C9 and C2 gave additional effects on Ae. aegypti from Bobo-Dioulasso. The EOs of C. citratus, C. nardus and E. camaldulensis produced contact irritant repellent effects very similar to those of DEET on An. gambiae. On Ae. aegypti, the EOs of C. citratus, O. americanum and E. camaldulensis were very close to DEET.L. multiflora and combinations of C8 and C9 of C. nardus and O. americanum could be used as alternative insecticides to chemical insecticides in vector control. The data of this thesis are valuable and will undoubtedly contribute to the improvement of the vector control strategies against these mosquitos’ species in Burkina Faso.
... In Central Africa, the resistance mechanisms developed by members of the gambiae complex are reflected either by an increase in the activity of detoxification enzymes (metabolic resistance) or by the presence of L1014F and L1014S mutations involved in knockdown resistance [10]. Furthermore, some studies have shown that An. coluzzii is better adapted to the ecological conditions of urban environments, in opposition to An. gambiae which prefers peripheral sites [11,12]. Such information, which is important in the guidance of vector control strategies, is unfortunately only available in some large cities in Central Africa [13,14]. ...
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The study was conducted in December 2019 and February 2020 in two areas of Ayos city, Akoun (urban site) and Ebabodo (peri-urban site), in order to study the spatial distribution of members of the Anopheles gambiae complex, to determine their resistance status and to investigate the occurrence and distribution of the Kdr mutation. Mosquitoes were collected at the larval stage using the dipping method and then reared to the adult stage. The susceptibility of adult populations of An. gambiae s.l. to DDT and pyrethroids was assessed according to the WHO recommended protocol. Mosquitoes from the tests were identified by SINE PCR. Only test survivors were used for Kdr mutation testing by PCR. In the study sites, the gambiae complex was composed of An. coluzzii and An. gambiae living in sympatry in their oviposition sites with a predominance of An. coluzzii in Akoun (90.83%) and Ebabodo (76.69%). Tests with deltamethrin, permethrin and DDT revealed mortality rates of less than 70% whatever the locality of origin of the anopheles. Diagnostic PCR for the Kdr mutation showed that 100% of the survivors had the mutation in both sites, with frequencies of the resistant allele of 1.0 in both species. The high resistance of An. coluzzii and An. gambiae to insecticides requires the development of new insecticidal molecules.
... Malaria is one of the major parasitic diseases in the world and the most widespread infection in tropical and subtropical areas with high morbidity and mortality rates (Dinko and Pradel, 2016). It is a febrile erythrocytopathy caused by the genus Plasmodium and transmitted to humans through the bite of an infected female anopheline mosquito (Pages et al., 2007). Among the five species involved in the pathology such as Plasmodium falciparum, Plasmodium ovale, Plasmodium vivax, Plasmodium malariae, Plasmodium knowlesi; P. ...
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Malaria is the world's leading parasitic endemic and the major cause of morbidity and mortality in Côte d'Ivoire. The aim of this study was to analyse the clinical aspects and evaluate a kit's performance (NovaLisa® Malaria) against a panel of antigens (AMA1, GLURP, CSP and Schizont Extract) to determine the antigen used in diagnosing malaria serology in Côte d'Ivoire. A retrospective study was carried out on patients requesting malaria serological test. The ELISA technique and an antigen panel was respectively used for the multi-antigen approach and to measure the proportion of responders from 28 samples. 345 samples were assayed, with a positive rate of 92.49% (319/345) revealed by the malaria serology test with a mean concentration of 50.1 NTU, 6.38% (22/345) of negativity with a mean concentration of 5.96 NTU and 1.16% (4/345) in the doubtful zone (16.26 NTU). Mean concentration of prescriptions for cervical adenopathy was 73.12 NTU. The antigen panel seroprevalence was 35.72; 50; 64.28 and 78.5% respectively for AMA1, CSP, GLURP and schizont extract for negative samples and the proportion of responders was significant (p = 0.003) for schizont extract. The seroprevalence for the 28 samples was 60.7% for AMA1 and 89.29% for schizont extract. The proportions of responders to CSP (p = 0.008), GLURP (p < 0.001) and schizont extract (p < 0.001) antigens were significantly higher than those of non-responders. GLURP antigen and schizont extract could be used for diagnosing malaria serology in Côte d'Ivoire.
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This paper presents a thorough review and a complete amalgamation, with some modification, of the internal classification of the genus Anopheles. Both formal and informal taxa are included. The classification is intended to aid researchers and students who are interested in analysing species relationships, making group comparisons and testing phylogenetic hypotheses. The genus includes 458 formally named and provisionally designated species divided among six subgenera. The largest subgenera, Anopheles, Cellia and Nyssorhynchus, are further divided into various descending informal groupings down to species level. These groupings include Sections, Series, Groups, Subgroups and Complexes. Other terms applied by some authors to levels of classification represented by these categories have been changed in order to establish a degree of uniformity in the application of informal group names within the genus. A few changes involving groups and species assignments have been made to eliminate duplicity or clarify concepts.
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Renewed interest in research on Plasmodium vectors in Africa and development of genetic and molecular biology techniques has been spearheaded by the WHO and the PAL+ program of the French research ministry. New findings have led to a better understanding of the systematics and biology of the main vector groups. The purpose of this article is to describe the newest data on the Anopheles gambiae complex and the M and S forms of An. gambiae s.s., on species in the An. funestus group and genetic polymorphism of An. funestus, on the two probable species in the An. moucheti complex , and on An. mascarensis.
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La biogéographie régit la répartition des diverses espèces d'anophèles. Dans l'Afrique intertropicale, on trouve partout #An. gambiae s.s. ou #An. arabiensis ou #An. funestus et, plus souvent, plusieurs de ces espèces ensemble. C'est pourquoi ce continent constitue un énorme foyer ininterrompu de #Plasmodium falciparum qui produit 85 % des cas de paludisme du monde alors qu'il n'héberge que 8 % de sa population. En Afrique intertropicale, le paludisme présente plusieurs faciès épidémiologiques : - les faciès équatorial et tropical où le paludisme est stable. Toute la population est touchée et développe une prémunition pendant la prime enfance au prix d'une mortalité infanto-juvénile élevée, les adultes sont ensuite peu touchés par la maladie; - le faciès sahélien où la stabilité du paludisme est intermédiaire; - les faciès sahélo-saharien, austral et montagnard, où le paludisme est instable. L'irrégularité de la transmission n'entraîne pas le développement d'une prémunition et, au cours de certaines années pluvieuses et/ou chaudes, des épidémies, touchant toutes les classes d'âges, peuvent éclater. Au niveau local, ces faciès peuvent être modifiés par les cours d'eau, les reliefs et les sols. L'anthropisation du milieu, se traduit par une modification des couverts végétaux (notamment la déforestation), des modifications du réseau hydrographique (forages, barrages, irrigation), et par l'urbanisation. En ville, où il y a beaucoup moins de transmission que dans les zones rurales, l'immunité des citadins en est réduite et lorsqu'ils sont contaminés, ils présentent souvent des formes graves de maladie. Les niveaux de diversification rencontrés en Afrique se retrouvent dans les autres continents. (Résumé d'auteur)
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The dispersion of anopheline mosquitoes from their breeding places and its impact on malaria epidemiology has been investigated in Dakar, Senegal, where malaria is hypoendemic and almost exclusively transmitted by Anopheles arabiensis. Pyrethrum spray collections were carried out along a 910-meter area starting from a district bordering on a permanent marsh and continuing into the center of the city. According to the distance from the marsh, vector density (the number of An. arabiensis per 100 rooms) at 0-160, 160-285, 285-410, 410-535, 535-660, 660-785, and 785-910 meters was 84, 40, 5, 2, 2, 0.4, and 0, respectively, during the dry season, and 414, 229, 110, 84, 99, 69, and 21, respectively, during the rainy season. The proportion of 8-11-year-old children with negative immunofluorescent antibody test results for Plasmodium falciparum was 17%, 28%, 44%, 54%, 50%, 63%, and 73%, respectively, in these different sections. Malaria prevalence in the community was maximum in the area bordering on the marsh where it ranged from 1% to 15% (average 6%) according to age and season of the year. These findings show the epidemiologic importance of vector density gradients in Dakar. The implications for malaria control in urban areas are discussed.
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In studies made at Salem, Tamil Nadu, Anopheles stephensi was the only mosquito species to be found naturally infected with oocysts and sporozoites of Plasmodium. This species consistently became infected in the laboratory when fed on human with P. vivax and P. falciparum. Under identical conditions four common man-biting species, A. subpictus, C. fatigans, A. aegypti and A. albopictus, did not become infected. It was concluded that only A. stephensi is likely to be playing a role in malaria transmission in this area, since A. culicifacies was rarely found. The findings are discussed in relation to studies made in other parts of the country in the past.
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Experimental work has confirmed the refractoriness of Anopheles atroparvus to tropical strains of Plasmodium falciparum to which A. labranchiae may also be refractory. This indicates a lower receptivity to malaria in Europe than the existing vector densities and increasing number of parasite carriers would suggest.