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Relations entre les points critiques d'érosion et le transit littoral en Côte d'Ivoire The relation between erosion hotspots and the littoral drift in Côte d'Ivoire

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L'étude de la relation entre les secteurs en érosion et le transit littoral en Côte d'Ivoire s'appuie sur un réseau de stations implantées le long du littoral. Outre les données collectées entre 2006 et 2009, une importante synthèse bibliographique a été effectuée. Les bilans sédimentaires ont été établis afin de quantifier les échanges sédimentaires dans le profil de plage. Chaque bilan traduit l'intensité relative de l'érosion et des conditions hydrodynamiques sur le site. Le bilan sédimentaire global est négatif. Les secteurs les plus sensibles du littoral ivoirien enregistrent des vitesses moyennes de recul qui oscillent entre 1 et 3 m.an-1. Ces taux quoique faibles au regard des estimations faites sur d'autres littoraux, mettent en exergue l'étroite relation entre les secteurs en érosion et le transit littoral Ouest-Est en Côte d'Ivoire. Par ailleurs, ces secteurs subissent généralement la conséquence de l'interruption du transit sédimentaire par les infrastructures côtières. Cette étude montre également des disparités spatiales et temporelles de la cinématique du trait de côte et une saisonnalité dans l'évolution des profils de plage. Les données actualisées sur les vitesses de recul et des volumes de sables perdus ou gagnés présentés peuvent être utiles à l'établissement d'une stratégie de gestion de la côte. Abstract-The relation between sectors under erosion and the littoral drift in Côte d'Ivoire was investigated based on a network of stations established along the coast. In addition to the data gathered between 2006 and 2009, an important bibliographical synthesis has been carried out. Sedimentary budgets were established in order to quantify the sediment exchanges along the beach profiles. Each assessment translates the relative erosion intensity and the hydrodynamic conditions on the site. The total sedimentary budget is negative. The erosion rates oscillate between 1 and 3 m. year-1 at the most sensitive portions of the Ivorian coast. These rates even though weak, compared to the estimates made at other littorals, underline the close relationship between the portions under erosion and the eastward littoral drift in Côte d'Ivoire. In addition, these sectors are generally impacted by the interruption of the littoral drift by coastal infrastructures. These studies also show space and temporal disparities in the kinematics of the coastline and seasonality in the evolution of the beach profiles. Data brought up to date on speeds of retreat and volumes of lost or gained sands presented can be useful for the preparation of a beach management strategy.
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Africa Geoscience Review, Vol. 21, Nos. 1 & 2, 1-14, 2014. 1760-9976X/2014. All rights reserved
Printed in France © 2014 Rock View Ltd
1
Relations entre les points critiques d’érosion et le transit littoral
en Côte d’Ivoire
A
BE
,
J.,
N’D
OUFOU
,
G.
H.
C.,
K
ONAN
,
K.
E.,
Y
AO
,
K.
S.
et
B
AMBA
,
S.
B.
Centre de Recherches Océanologiques, BP V 18 Abidjan, Côte d’Ivoire
Correspondance : jacquesabe@yahoo.com
(First received 4 November, 2013; modified version accepted 7 April, 2014)
Résumé - L’étude de la relation entre les secteurs en érosion et le transit littoral en Côte d’Ivoire
s’appuie sur un réseau de stations implantées le long du littoral. Outre les données collectées
entre 2006 et 2009, une importante synthèse bibliographique a été effectuée. Les bilans
sédimentaires ont été établis afin de quantifier les échanges sédimentaires dans le profil de plage.
Chaque bilan traduit l’intensité relative de l’érosion et des conditions hydrodynamiques sur le
site. Le bilan sédimentaire global est négatif. Les secteurs les plus sensibles du littoral ivoirien
enregistrent des vitesses moyennes de recul qui oscillent entre 1 et 3 m.an
-1
. Ces taux quoique
faibles au regard des estimations faites sur d’autres littoraux, mettent en exergue l’étroite relation
entre les secteurs en érosion et le transit littoral Ouest-Est en Côte d’Ivoire. Par ailleurs, ces
secteurs subissent généralement la conséquence de l’interruption du transit sédimentaire par les
infrastructures côtières.
Cette étude montre également des disparités spatiales et temporelles de la cinématique du trait
de côte et une saisonnalité dans l’évolution des profils de plage. Les données actualisées sur les
vitesses de recul et des volumes de sables perdus ou gagnés présentés peuvent être utiles à
l’établissement d’une stratégie de gestion de la côte.
Mots-clés - Côte d’Ivoire, San-Pedro, Grand-Lahou, Port-Bouët, Grand-Bassam, transit littoral,
érosion
The relation between erosion hotspots and the littoral drift
in Côte d’Ivoire
Abstract - The relation between sectors under erosion and the littoral drift in Côte d'Ivoire was
investigated based on a network of stations established along the coast. In addition to the data
gathered between 2006 and 2009, an important bibliographical synthesis has been carried out.
Sedimentary budgets were established in order to quantify the sediment exchanges along the
beach profiles. Each assessment translates the relative erosion intensity and the hydrodynamic
conditions on the site. The total sedimentary budget is negative. The erosion rates oscillate
between 1 and 3 m. year
-1
at the most sensitive portions of the Ivorian coast.
These rates even though weak, compared to the estimates made at other littorals, underline the
close relationship between the portions under erosion and the eastward littoral drift in Côte
d'Ivoire. In addition, these sectors are generally impacted by the interruption of the littoral drift
by coastal infrastructures. These studies also show space and temporal disparities in the
kinematics of the coastline and seasonality in the evolution of the beach profiles. Data brought up
to date on speeds of retreat and volumes of lost or gained sands presented can be useful for the
preparation of a beach management strategy.
Key words - Côte d’Ivoire, San-Pedro, Grand-Lahou, Port-Bouët, Grand-Bassam, littoral drift,
erosion
2
Abe, J., N’Doufou, G. H. C., Konan, K. E., Yao, K. S. et Bamba, S. B.
INTRODUCTION
Le littoral ivoirien s’ouvre sur l’Océan
Atlantique sur près de 566 km de côte, du Cap des
Palmes (Liberia) au Cap des Trois Pointes
(Ghana) (Abe et Kaba, 1997). Il a fait l’objet de
nombreux travaux de recherches montrant le
caractère érosif des côtes. A San Pedro, les
travaux relatifs à la construction du Port au cours
des années 1970, ont engendré une profonde
modification du rivage. Ce phénomène semble
s’accentuer ces dernières années, et les incidences
entravent les perspectives de développement et de
modernisation du port qui constitue le deuxième
poumon économique du pays. L’érosion de la côte
à Grand-Lahou est préoccupante. Initialement
située sur le cordon près de l’embouchure du
Bandama, la ville a été délocalisée à 18 km sur la
rive Nord des lagunes du fait de l’érosion dans les
années 1970. Le phare de Grand-Lahou , un des
rares équipements encore fonctionnel, a été
reconstruit successivement en 1989 et en 2008
sous la menace de l’érosion. Malgré l’état de
dégradation avancée des infrastructures
économiques, les populations riveraines, du fait de
l’activité de pêche, refusent d’abandonner le
cordon. Le littoral d’Abidjan constitue un des
points sensibles les plus préoccupants à cause des
enjeux économiques très importants. Le recul de
la côte à certains endroits met des infrastructures
en situation d’urgence. Les tempêtes enregistrées
les 13, 14 août 2007 et les 30, 31 août et le 1
er
septembre 2011 ont occasionné la destruction de
nombreux habitats et entrainent de ce fait de
nombreux sans-abris. A Grand-Bassam, ville
historique inscrite au patrimoine mondial de
l’UNESCO depuis juillet 2012, les bâtiments et
les aménagements touristiques n’échappent pas
aux destructions liées à l’érosion. Les plages de
San Pedro, Grand-Lahou, Port-Bouët et Bassam
méritent une attention particulière par le fait
qu’elles subissent les reculs les plus importants.
En outre, la forte densité de la population et la
concentration élevée des activités socio-
économiques sur ces sites accentuent la
préoccupation des autorités nationales et des
organisations internationales. Malgré les études
effectuées, l’acuité du phénomène d’érosion
demeure sur ces sites. D’où la nécessité d’un suivi
continu de l’évolution de ces plages. Cette étude a
pour but de mettre un accent particulier sur les
sites les plus préoccupants afin de sensibiliser au
mieux les autorités politiques en charge de la
gestion des espaces littoraux.
PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
Cadre géologique et morphologique
La zone d’étude (Figure 1) se divise en trois
secteurs bien distincts (Tastet, 1972). A l’Ouest, le
secteur Tabou-Sassandra, orienté à environ 68°
par rapport au Nord, est bordé par les séries
métamorphiques du socle précambrien. C'est une
côte de plateau, limitée au Sud par une falaise
morte de 10 à 100 m de hauteur, couverte parfois
de végétation. La morphologie de la côte est
marquée par une disposition en échelon du fait de
l’érosion différentielle. Les caps sont sous-tendus
par des filons de roches basiques (dolérites ou
gabbro) ou de pegmatites ayant mieux résisté à
l’érosion (Martin, 1973 b). Dans ce secteur, cette
disposition en échelon s’oppose en partie au
transit sédimentaire (Martin, 1973b).
Dans la partie centrale du littoral ivoirien, le
secteur Sassandra-Abidjan, orienté N 81° se
distingue par les formations du Mio-Pliocène
(constituées de sables argileux et de grès) et des
formations quaternaires à faible extension. C’est
seulement dans la région de Fresco qu’on
rencontre les formations paléocènes. La partie
centrale du littoral ivoirien est située sur un bassin
sédimentaire non subsident (Martin, 1973a). C'est
une côte de plateaux ou de falaises mortes qui
dominent de 20 à 65 m une étroite plaine littorale.
Cette portion de côte est parfaitement rectiligne et
elle serait parallèle au grand accident des lagunes
entre Grand-Lahou et Abidjan (Tastet, 1972).
A l’Est, le secteur Abidjan-frontière du
Ghana, orienté N 100°, est constitué de formations
quaternaires à grande extension. Il représente la
partie orientale du bassin sédimentaire. C’est une
côte basse, lagunaire, rectiligne, bordant une large
plaine littorale. Ce secteur a connu un
engraissement estimé à 1 m/an en moyenne, au
cours des cinq derniers millénaires (Tastet, 1985).
Mais les ouvrages portuaires réalisés depuis le
début du XX
ème
siècle ont entraîné une érosion de
la côte immédiatement à l'Est du canal de Vridi.
Le plateau continental ivoirien possède une
extension relativement faible. A l'Ouest du pays,
Relations entre les points critiques d’érosion et le transit littoral en Côte d’Ivoire
3
au large de l'embouchure du fleuve Cavally, il
s'étend sur 22 km. Vers l'Est, il s'élargit pour
atteindre un maximum de 35 km à la frontière du
Ghana. Cet élargissement n'est pas progressif car,
au niveau de Sassandra, l’on atteint déjà 35 km de
largueur. Un rétrécissement s'observe à nouveau
entre Grand-Lahou et Port-Bouët. La largeur dans
cette zone est d'environ 22 km. On atteint la
frontière du Ghana avec un élargissement
progressif de 22 à 35 km (Aka, 1991). Au niveau
d'Abidjan, la plate-forme est entaillée par un
important canyon, le "Trou-Sans-Fond". Le
"Trou-Sans-Fond" entaille le plateau continental
dès les fonds de 10 mètres. Il a été signalé pour la
première fois dans la carte dressée par Bellin
(1746) in Aka (1991 et décrit ensuite par
Buchanan (1887) in (Aka, 1991). Il s’étend sur
environ 200 km puis se termine dans la plaine
abyssale de Guinée à environ 5000 m de
profondeur (Martin, 1973). Ce canyon a une
morphologie très complexe et joue un rôle très
important dans le processus hydrosédimentaire du
littoral. Il a une tête bifide orientée NNE-SSW
pour la branche principale et NW-SE pour la
secondaire (Vanney et Mascle, 1992). Mais très
vite le canyon prend une forme en "V" qui entaille
profondément la plate-forme continentale (Martin,
1973). A la rupture de pente, le "Trou-Sans-Fond"
présente un cours sinueux (Droz et al., 1985;
Vanney et al., 1991; Vanney et Mascle, 1992). Le
"Trou-Sans-Fond" est assez étroit dans la partie
supérieure (environ 1 km de large) mais il s’élargit
au niveau du rebord du plateau continental avec
une largeur d’environ 12 km. Les flancs est et
ouest sont assez symétriques, le flanc est étant
cependant plus haut d’une quarantaine de mètres.
Leur pente varie de 30 à 35 % sur une douzaine de
kilomètres. Au fur et à mesure que la vallée
s’élargit, la déclinaison des flancs décroît (Martin,
1973b ; Aka, 1991).
Ce "Trou-Sans-Fond" existerait depuis le
Tertiaire (Miocène) et sa mise en place s’est faite
lors des mouvements tectoniques de l’époque et
des processus sédimentaires (surcreusement,
sédimentation et autres courants de turbidité) suite
à l’évolution paléoclimatique (Prunet, 1938, in
Martin 1973; Tastet, 1979). L’érosion de la baie
de Port-Bouët serait en grande partie liée à la
dynamique complexe de la houle à cet endroit
(Anonyme, 1984 in Tastet, 1985). Hormis le
"Trou-Sans-Fond", le plateau continental ivoirien
est occupé par endroits par des bancs de grès
s'étendant parallèlement à la ligne de côte. On les
rencontre le plus souvent autour des profondeurs
de 45, 70, 80 et 90 m (Martin, 1973; Monde,
1997).
Figure 1. Carte du littoral de Côte d’Ivoire
Figure 1. Map showing the the coast line of Côte d’Ivoire
4
Abe, J., N’Doufou, G. H. C., Konan, K. E., Yao, K. S. et Bamba, S. B.
Hydrodynamisme
La côte ivoirienne est micro-tidale, de type
semi-diurne à forte inégalité journalière. Le
marnage relevé au niveau du Port d’Abidjan varie
entre 0,40 m, en mortes eaux et 1,30 m en vives
eaux (Varlet, 1958). Les mesures faites au Port de
San-Pedro confirment les mêmes caractéristiques :
un marnage compris entre 0,25 m en mortes eaux
et 1,70 m en vives eaux (Anonyme 1999). Les
houles qui attaquent le littoral ivoirien sont des
houles océaniques bien formées depuis les
lointaines dépressions australes de l’Atlantique
Sud. Leurs caractéristiques, direction, période et
amplitude sont rarement corrélées avec le régime
local de vent sur le littoral (Quelennec, 1984). Les
enregistrements de la houle au large d’Abidjan
(tableau I) montrent que celles-ci proviennent en
moyenne du secteur S-SW avec une amplitude
moyenne de 1,3 m et une période comprise entre 7
et 11 s. La période d’occurrence des fortes houles
est mai et juin et les périodes calmes centrées sur
novembre, décembre et janvier (Tastet, 1985). Les
hauteurs de houle significatives maximales
annuelles ont pu être estimées à 3,3 m alors que
les houles significatives décennales atteignent 4,2
m (Quelennec, 1984). Ces houles de faible
occurrence sont souvent très destructrices surtout
lors des marées exceptionnelles (juillet ou août).
En considérant les trois grandes directions que
prend le trait de côte, et le régime de houle
observé sur le littoral, l’angle d’incidence du front
de houle à la côte est respectivement d’Ouest en
Est en moyenne de 42°, 27° et 11° (Le Loeuf et
Marchal, 1993). Le secteur occidental du littoral
ivoirien présente le meilleur potentiel de transport
sédimentaire, avec l’angle d’incidence de la houle
par rapport à la côte le plus favorable à une forte
dérive littorale vers l’Est. La dérive littorale est
estimée à environ 200 000 m
3
/an au niveau du port
de San Pedro (Anonyme, 1970 in Hauhouot,
2000). Avant la percée du canal de Vridi, la baie
de Port-Bouët recevait 800 000 m
3
.an
-1
de sable
dont 400 000 m
3
.an
-1
continuaient leur
cheminement vers l’Est. Le reste se déposait à la
tête du canyon du "Trou-Sans-Fond" et sur le
littoral (Martin, 1973). Bien que la direction
générale de la dérive soit orientée d’Ouest en Est,
il existe des transferts localisés de sédiments vers
l’Ouest, illustrés par l’édification de nombreuses
flèches littorales à contre sens de la dérive
principale (Grand-Lahou, Fresco, Sassandra et
San-Pedro).
MATERIEL ET METHODE
Cette étude repose sur un réseau de stations
implantées le long du littoral ivoirien des
profils topographiques sont régulièrement
effectués. Ils sont calés sur des repères de
référence formés de deux à trois bornes selon les
sites. Les coordonnées x et y des bornes repères
ont été relevées à l’aide du Garmin GPS Map76.
Les profils ont été levés perpendiculaires au
rivage à l’aide d’un niveau, d’une mire de 4 m et
d’un trépied conformément à la méthode décrite
par Ibe et Quennelec (1989). Nous avons réalisé,
pendant cette recherche, des mesures régulières, à
un pas de temps bimestriel à saisonnier, associées
aux principaux évènements de tempêtes. Les
données ont été collectées entre 2006 et 2009.
Nous avons procédé à une importante synthèse
bibliographique qui a permis d’élargir la période
d’observation. Les levés ont été effectués à marée
basse pour explorer une largeur maximale de la
plage. Dans cette étude, l’ados de plage a été pris
comme ligne de référence représentative du trait
de côte. Dans le cas des côtes sableuses, l’ados de
plage s’avère être le repère le plus fiable (Robin,
2002). Les bilans sédimentaires ont été établis à
partir de la détermination des superficies érodées
Tableau I. Caractéristiques générales des houles devant Abidjan sur fonds de 20 m (Tastet et al., 1985).
Table I.
General characteristics of waves in front of Abidjan city at 20 m depth
Houle Amplitude
(m)
Période(s) Direction au
large
Fréquence
annuelle (%)
Epoque de dominance
Faible 0,8 -1,0 7 à 11 S-SW 30 Nov-Déc-Janv
moyenne 0,8-1,0
1,0-1,8
10 S-SW 50 40-60 %
Toute l’année
Forte 1,8-2 10-20 S-SW 20 Mai - Juin
Relations entre les points critiques d’érosion et le transit littoral en Côte d’Ivoire
5
et/ou engraissées par la méthode des trapèzes
(Brabant, 2003) pour quantifier précisément les
mouvements sédimentaires dans le profil et les
dynamiques associées.
DESCRIPTION DES POINTS CRITIQUES
D’EROSION
Cette synthèse sur les points critiques
d’érosion concerne les trois principales parties du
littoral ivoirien : la partie occidentale, la partie
centrale et la partie orientale. Concernant la partie
occidentale, la description portera sur les
segments de côte disposés de part et d’autre du
chenal portuaire à San-Pedro. Pour ce qui est de la
partie centrale, le cordon ouest de l’embouchure
du Bandama, centre ville historique de Grand-
Lahou fera l’objet de la description. A Port-Bouët,
la zone du phare et celle située approximativement
au droit du canyon ont été retenues. Outre Port-
Bouët, le village d’Azzureti et Mondoukou
respectivement à l’Ouest et à l’Est de la passe du
Comoé à Grand-Bassam seront décrits pour ce qui
est de la partie orientale du littoral. Compte tenu
de l’étendue de la zone, et dans le but de fournir
des informations précises, nos investigations ont
porté sur des secteurs réduits du littoral.
La zone portuaire de San-Pedro
L’évolution de la plage à l’Est du chenal
portuaire de San-Pedro permet de distinguer des
mouvements sédimentaires successifs. Ces
mouvements sont généralement dominés par
l’érosion entre avril et octobre. Au cours de ce
processus, les formes convexes des profils
pendant la période d’accalmie font place
progressivement à des formes intermédiaires puis
concaves pendant la période d’agitation et révèlent
souvent des indices caractéristiques d’érosion
(figure 2). La variation temporelle de
l’importance du talus d’érosion dans cette zone,
d’une hauteur de plus de 2 m, montre l’ampleur
des processus sédimentaires, avec une enveloppe
de mouvements sédimentaires verticaux de 1 à 3
m. Cette évolution est jalonnée de périodes de
stabilité. Sur ce segment de côte, il est à noter
l’affouillement périodique de la racine de la jetée
est lors des périodes de fortes agitations qui
contraint l’autorité portuaire à son renforcement
régulier. En dehors de l’effet de la tempête
survenue en août 2007, les fortes agitations
enregistrées en mai 2009 ont profondément affecté
l’évolution du rivage. En janvier 2009, un palmier
Rônier situé à plus de 4 m de la ligne de rivage a
été emporté par une tempête, témoignant de cette
importante dynamique régressive. Le segment de
côte à l’Est du chenal portuaire, subit
généralement la conséquence de l’interruption du
transit sédimentaire Ouest-Est en amont dérive par
les aménagements portuaires. A cela s’ajoute,
l’influence de la configuration de la côte, de
l’action humaine et des eaux pluviales. Le bilan
des sédiments mobilisés à l’Est du chenal
portuaire entre juin 2007 et décembre 2009,
montrent un déficit sédimentaire estimé à environ
2162 m
3
. La ligne de rivage subit parallèlement un
recul de 4,5 m (Figure 3).
Figure 2: Canalisation mise à nu à l’Est du chenal du
port de San-Pedro (photo PHYGEM, juin 2007).
Figure 2. An exposed pipe at the eastern side of the San
Pedro harbor’s channel (photo PHYGEM, June 2007)
Figure 3. Evolution du trait de côte à l’Est du chenal
portuaire de San-Pedro
Figure 3. Kinematic of the coastline at the eastern side
of the San Pedro harbor’s channel
6
Abe, J., N’Doufou, G. H. C., Konan, K. E., Yao, K. S. et Bamba, S. B.
Le segment de plage à l’Ouest du chenal
portuaire subit également un recul de 4,5 m
(Figure 4). Le processus d’évolution du rivage
s’apparente à celui du segment de côte à l’Est du
chenal portuaire. Les observations de terrain
révèlent l’interruption de la voie d’accès au
village de pêcheurs (Balmer village), consécutive
à l’érosion progressive du rivage. Cette évolution
régressive est certainement la conséquence
inéluctable de l’extraction de sable de plage, en
amont dérive, à l’embouchure de la lagune
Digboué (Figure 5). Le bilan sédimentaire est
déficitaire et est estimé à 505 m
3
. Il est nettement
plus modeste que celui estimé à L’Est du chenal.
Les vitesses moyennes de recul du rivage à l’Est
du chenal portuaire ont été estimées à 5 m.an
-1
entre 1985 et 1986. Elles s’atténuent au cours de
la période de 1993 à 1997, et indiquent un recul
moyen de l’ordre de 1,2 à 1,6 m.an
-1
(Yao et al.,
2009). Ces résultats corroborent les tendances
évolutives mises en exergue par Hauhouot (2000)
avec des vitesses moyennes d’environ 1 m.an
-1
entre 1972 et 1993 dans cette zone. Abe (2005)
décrit une érosion entre le tombolo et la jetée
ouest du chenal portuaire. La zone à l’Ouest du
chenal portuaire révèle cependant une nette
avancée d’environ 8 m.an
-1
en moyenne entre
1985 et 1986 (Yao et al., 2009).
Figure 4. Evolution du trait de côte à l’Ouest du chenal portuaire de San-Pedro
Figure 4. Kinematic of the coastline
at the western side of the San Pedro harbor’s channel
Figure 5: Extraction de sable de plage à San-Pedro
(Photo PHYGEM, mars 2008)
Figure 5. Sand mining on the San-Pedro beach
(PHYGEM, march, 2008)
Le périmètre littoral de Grand-Lahou
Le segment de côte de Grand-Lahou constitue
un des secteurs les plus sensibles du littoral
ivoirien. L’observation détaillée des profils à la
mission catholique révèle que les mouvements
sédimentaires les plus importants s’observent au
niveau de l’estran (Figure 6). C’est la zone où
l’énergie des houles est la plus forte (Zeigler et
Tuttle, 1961; Oyegun, 1991). Le haut de plage est
quasiment stable. On a pu distinguer en termes de
remaniements sédimentaires trois grandes
périodes. De février 2006 à novembre 2007, on
Relations entre les points critiques d’érosion et le transit littoral en Côte d’Ivoire
7
observe une forte érosion de l’estran qui entraine
la disparition de la berme et le façonnement d’un
profil concave. Le trait de côte recule de 12,2 m.
Pendant la période suivante (novembre 2007 à
avril 2008), l’érosion se poursuit au niveau du
haut estran. Ce qui imprime un recul de 3,2 m du
trait de côte. Les mouvements sédimentaires sont
favorables à un engraissement du bas estran et lui
confère une allure convexe. La berme réapparaît et
est située à 52,8 m du point de départ du profil.
D’avril 2008 à août 2008, le haut estran
s’engraisse au détriment du bas estran et le trait de
côte avance de 3,2 m. L’érosion du bas estran
entraine à nouveau la disparition de la berme et
confère à l’estran une allure concave. La
comparaison des profils extrêmes montre un profil
concave en août 2008 consécutif à une forte
érosion de l’estran et un recul estimé à 12,2 m,
soit une vitesse moyenne annuelle de 6,1 m. On
note aussi la disparition de la berme située à 57 m
du point de départ du profil. Le bilan sédimentaire
est négatif de -1890 m
3
. Ces résultats confirment
les travaux antérieurs (Wognin, 2004; Kouakou,
2004; Abe, 2005; N’Doufou, 2005 ; Fea, 2006;
Hauhouot, 2008, N’Doufou et al., 2011) en ce qui
concerne le recul du trait de côte avec cependant
de légers décalages qui sont non seulement dus à
la méthode de travail mais aussi à la période
retenue pour chaque étude. Il ressort de tous ces
travaux que l’érosion à Grand-Lahou s’accentue
au niveau de l’embouchure du Bandama avec un
recul moyen de 3 m.an
-1
. La réduction du stock
sédimentaire à l’embouchure, inhérente à la
diminution des apports terrigènes du fait de la
construction des barrages fluviaux, accentue
l’érosion à l’embouchure (Figure 7). En effet,
selon Hauhouot (2008), la baisse du débit fluvial
du fait de la construction du barrage de Kossou en
1964 et plus tard celui de Taabo en 1972,
entrainerait une perte de l’efficacité du fleuve
Bandama à son embouchure. Ce qui favoriserait la
formation d’une flèche alimentée par la dérive
littorale. Le contournement de cette flèche de
sable par le fleuve entraine un déplacement latéral
de son cours vers l’Ouest et occasionne une perte
de 10,7 ha dont 4 ha de surfaces bâties entre 1993
et 2006 (figure 8). L’embouchure du Bandama se
serait déplacée vers l’Ouest d’environ 2 km entre
1912 et 1955 (Pomel, 1979). La tendance au
colmatage de l’embouchure à certaines périodes
du fait des mouvements des flèches libres, affecte
la biodiversité dans la lagune arrière flèche, ce qui
nuit à la pêcherie, principale activité de la
population riveraine. La population prend souvent
l’initiative d’ouvrir une brèche à coup de pioche et
de pelle afin de mener à bien ses activités.
Le périmètre littoral de Port-Bouët
Le trait de côte au Phare de Port-Bouët a subi
un recul moyen de 0,95 m.an
-1
entre 1990 et 1998
avant d’être stabilisé au niveau de la route côtière
du fait de la résistance des roches ayant servi à la
réalisation de cette infrastructure (bitume,
gravier…) (Figure 9). Le secteur ouest du Phare
connaît un recul important et enregistre des
dommages importants lors des tempêtes ou
pendant la période d’occurrence des fortes houles.
Les mouvements sédimentaires dans le profil au
Phare sont marqués par une saisonnalité.
Figure 6. Evolution du trait de côte à la mission catholique
Figure 6. Kinematic of the coastline facing the catholic church
8
Abe, J., N’Doufou, G. H. C., Konan, K. E., Yao, K. S. et Bamba, S. B.
Figure 7. Reste du patrimoine colonial à l’embouchure
du Bandama (Photo PHYGEM, mai 2007)
Figure 7. Leftover from the colonial heritage at the
Bandama inlet (Photo PHYGEM, May 2007)
L’évolution des profils montre une période
d’accumulation entre septembre 2007 et mars
2008 et une période d’érosion entre mars 2008 et
septembre 2008 mettant en exergue l’alternance
d’une forme convexe et d’une forme concave. Ces
différentes périodes correspondent respectivement
au moment d’occurrence des houles de faible et de
forte énergie. Le bilan global est négatif de -5234
m
3
entre 2006 et 2008. Le déchaussement de la
piscine du restaurant « La tourelle » et la présence
d’équipements de défense côtière soulignent
l’ampleur de l’érosion à Port-Bouët (Figures 10 &
11). Les travaux antérieurs (Tastet, 1987;
SOGREAH, 1988 ; Hauhouot, 2000 et Abe, 2005)
décrivent également un recul du trait de côte dans
ce secteur. Il est estimé en moyenne à 1 m.an
-1
. En
effet, avant la percée du canal de Vridi, le dépôt
de sable au niveau de la baie de Port-Bouët du fait
de la dérive littorale ouest-est, entrainait une
progradation du trait de côte de l’ordre de 1 m.an
-1
(Pelnard, 1973). Cette tendance est inversée après
la construction des musoirs ouest et est
respectivement en 1943 et 1950 puis la digue
d’arrêt des sables en 1973 (Tastet et al., 1985).
Toutefois, il faut noter que le recul n’est pas
uniforme sur la plage. La tendance est à
l’engraissement au niveau de la plage Petit
Bateau, secteur situé approximativement au droit
de la branche secondaire de la tête bifide du
"Trou-Sans-Fond". A la différence du secteur
précédent, les profils ont une allure convexe
(Figure 12) et le bilan sédimentaire est positif de
+594 m
3
. Ce constat corrobore les recherches
d’Affian et al., (2004) et renforce ainsi l’idée
d’existence de cellules d’érosion dans la baie de
Port-Bouët, développée pour la première fois par
Tastet (1987). La géomorphologie très complexe
du canyon du "Trou-Sans-Fond" à proximité de
cette côte entraine des zones de concentration
d’énergie par réfraction de la houle (Affian & al,
1997). Coffie (2002) fait état d’une relative
stabilité des zones situées entre les deux tes du
canyon et conclut à une érosion des secteurs du
Lido et des Tourelles. Le secteur du Phare de Port-
Bouët, a enregistré du fait des tempêtes de mai
1984 un recul de 20 m du trait de côte. Plus à l’Est
au Km23, il s'est opéré pendant ces tempêtes un
recul du trait de côte de l'ordre de 10 mètres (Abe,
2005).
Figure 8. Erosion à l’embouchure du Bandama (Hauhouot, 2008) (images 1993 et 2006).
Figure 8. Erosion at the Bandama inlet (Hauhouot, 2008) (images 1993 and 2006).
Relations entre les points critiques d’érosion et le transit littoral en Côte d’Ivoire
9
Figure 9. Evolution du trait de côte au Phare de Port-Bouët.
Figure 9
. Kinematic of the coastline at the Port-Bouet lighthouse
Figure 10. Piscine déchaussée au restaurant
« La Tourelle » à Port-Bouët
(Photo PHYGEM, septembre 2007)
Figure 10. Suspended swimming pool at « les
Tourelles » restaurant (PHYGEM, September, 2007)
Le segment de côte à Grand-Bassam
La plage d’Azzureti enregistre une importante
évolution régressive de la ligne de rivage de 10,4
m entre octobre 2007 et septembre 2008
consécutive à une forte érosion de l’estran qui
confère à la plage une allure concave (Figure 13).
La plage amorce ensuite une phase
d’engraissement jusqu’en mars 2009 avec une
avancée de 6,6 m du trait de côte. Les
mouvements sédimentaires sont presqu’en
équilibre autour d’un profil qui est celui de juillet
2008. Au regard du bilan général des mouvements
dans cette zone (-2942 m
3
), le recul de la plage
d’Azuretti est de 3,8 m depuis octobre 2007.
La plage de Mondoukou à Grand-Bassam a
été influencée par la tempête survenue le 14 août
2007. Les houles exceptionnelles ont réduit
considérablement la largeur de la plage et entrainé
le façonnement d’un talus d’érosion (Figure 14).
Figure 11. Tentative de protection contre l’érosion
côtière à la hauteur de Palm Beach à Port Bouët
(Photo PHYGEM, septembre 2007).
Figure 11. Attempt to protect the Palm Beach at Port
Bouet against erosion (Photo PHYGEM,September
2007)
10
Abe, J., N’Doufou, G. H. C., Konan, K. E., Yao, K. S. et Bamba, S. B.
Figure 12. Evolution de la plage de Petit Bateau à Port-Bouët.
Figure 12. Kinematic of the beach at « petit Bateau » in Port Bouet
Figure 13. Evolution morphologique de la plage d’Azzureti à Grand-Bassam.
Figure 13. Morphologic changes at Azzureti beach in Grand Bassam.
Figure 14: Effets de tempête sur la plage de
Mondoukou à Grand-Bassam
(Photo PHYGEM, août 2007).
Cet évènement exceptionnel confère à la plage un
profil concave avec une très forte pente. Un recul
d’environ 2,8 m est enregistré durant la période
d’observation (Figure 15). Durant cette période,
on enregistre un engraissement progressif qui
atteint son maximum en décembre 2007, mars
2008 et en juillet 2008. Des situations
intermédiaires ont marqué l’évolution de la plage
et les profils d’équilibre ont été enregistrés en
novembre 2008 et mars 2009. L’amplitude des
mouvements est estimée à 3 m et le bilan
sédimentaire est négatif de -502 m
3
.
Figure 14. Impacts of storm on the Mondoukou beach in
Grand Bassam (PHYGEM, August, 2007)
Relations entre les points critiques d’érosion et le transit littoral en Côte d’Ivoire
11
Figure 15. Evolution morphologique de la plage de Mondoukou à Grand-Bassam.
Figure 15. Morphologic changes at Mondoukou beach in Grand Bassam
L’embouchure du fleuve Comoé à Grand-
Bassam est instable. Sa migration serait liée à
l’équilibre dynamique entre le transit sédimentaire
du littoral et les processus estuariens (Koffi et al.,
1991). Les divagations de l’embouchure ont été
estimées à 11 Km de côte sur environ un siècle
entre Azzureti et Mondoukou (Varlet, 1958;
Tricart, 1957). La baisse des courants de chasses
dans l’estuaire et le détournement des eaux depuis
Moossou en direction de Vridi, inhérent au
percement du canal de Vridi en 1951, accentuent
l’érosion de la plage d’Azzureti. L’embouchure a
été totalement fermée en avril 1972 (Tastet, 1979).
La réouverture artificielle du grau, le 22
septembre 1987, a entrainé de profondes
modifications de l’environnement hydro-
sédimentaire du secteur avec un flux dominant
maintenu en direction du canal de Vridi (Koffi et
al., 1991). Les témoignages recueillis sur le terrain
révèlent une perte de plus de 50 m de terre ferme à
la hauteur du village d’Azzuretti depuis la percée
du canal de Vridi. Ces observations s’accordent
avec les études faites par Adopo (2009) qui
révèlent un bilan sédimentaire globalement négatif
dans cette zone.
Synthèse des points critiques d’érosion
Les taux d’évolution des secteurs en érosion sont
présentés dans le tableau II, issu des mesures
effectuées entre 1986 et 2009.
Tableau II. Sensibilité des points critiques d’érosion en Côte d’Ivoire.
Table II. Erosion hotspots sensitivy in Cote d’Ivoire.
SECTEUR
LITTORAL
SAN-PEDRO
GRAND-LAHOU
PORT-BOUET
GRAND-BASSAM
Vitesses de recul
(en m.an
-1
)
1 - 2
1 - 3
1 - 3
1 – 2
Conséquences
socio-économiques
Menace de
destruction des
infrastructures
touristiques et
portuaires
Menace de
destruction du
nouveau Phare et du
village des pêcheurs
Menace de
destruction des
habitats côtiers, des
voies côtières et
du phare
Menace de
destruction des
infrastructures
touristiques, des
bâtiments
historiques, des
villages Mondoukou
et Azzuretti
Approche globale Situation précaire pouvant susciter de faux espoirs d’investissement
Sécurité précaire de la population riveraine
12
Abe, J., N’Doufou, G. H. C., Konan, K. E., Yao, K. S. et Bamba, S. B.
DISCUSSION-CONCLUSION
Cette étude ne présente pas une description de
l’ensemble des plages du littoral ivoirien. Elle est
centrée sur les secteurs de plage les plus sensibles
à érosion, et est de ce fait complémentaire des
travaux antérieurs sur l’érosion en Côte d’Ivoire.
Les zones les plus sensibles du rivage enregistrent
des vitesses moyennes de recul qui oscillent entre
1 et 3 m.an
-1
qu’il faut prendre en compte pour
tout investissement d'envergure sur la frange
littorale. Des taux de recul plus importants ont été
observés durant la période d’observation. Ils sont
à mettre au compte de la durée du suivi (court
terme) et des événements exceptionnels
enregistrés au cours de la période d’étude,
notamment les tempêtes. Les profils de plage
présentent dans l’ensemble des cycles saisonniers
avec une période d'érosion dominante de mai à
août, une période d'accumulation dominante de
septembre à février, séparées par une période à
mouvements variables de mars à mai. En effet, les
périodes de fortes houles sont séparées par des
périodes de beau temps, favorables à la remonté
du matériel sableux emmagasiné sur la plage sous-
marine. A Port-Bouët, l'intensification de l'érosion
des plages serait due à la divergence de la houle
au niveau de la tête bifide du canyon du "Trou-
Sans-Fond", créant ainsi des zones de
concentration d'énergie. Aux déficits
sédimentaires d'origine naturelle (houle, tempête,
orientation de la côte…), s'ajoutent ceux d'origine
anthropique que provoquent les barrages
hydroélectriques sur les fleuves, les activités de
prélèvement de sables et surtout les constructions
d'ouvrages perpendiculaires à la côte qui
perturbent considérablement le transit
sédimentaire dominant d’Ouest en Est.
L’interruption du transit des matériaux véhiculés
par la dérive littorale, inhérent à la présence
d’infrastructures côtières, provoque une extension
des plages situées en amont-dérive ainsi que
l’érosion du littoral situé en aval-dérive (Kirk,
1992; Paskoff, 1993); Dibajnia et al., 2004).
Ainsi, certaines plages situées à l’Est des ports à
Lomé au Togo, privées des apports sédimentaires
de la dérive littorale, ont enregistré un recul
considérable pouvant atteindre respectivement 20
à 24 m.an
-1
et 50 m.an
-1
(Ibe, 1988; Blivi, 1993).
Bien que les vitesses estimées dans cette étude,
notamment à San-Pedro, Port-Bouët et Bassam
soient plus modestes, elles confirment l’érosion
des secteurs de plage situés en aval dérive des
infrastructures côtières du fait de la perturbation
du transit littoral. A Grand-Lahou, les secteurs de
l’embouchure du Bandama et du Phare sont les
plus sensibles à l’érosion. Le secteur à l’Ouest de
la mission catholique à Grand-Lahou est
relativement stable du fait d’un changement
favorable de l'orientation de la côte (N’Doufou,
2005). Le trait de côte s’infléchit sensiblement
vers le N-NW (Quelennec, 1984). Ce qui se
traduirait par une variation de l’intensité du transit
littoral et donc une disparité spatiale de la
cinématique du trait de côte. Cette étude devrait
contribuer à fixer une base structurée
d’orientations vers une gestion rationnelle et
durable qui prendrait en compte les perturbations
du transit sédimentaire au niveau de ces espaces
dont les enjeux socio-économiques sont
importants.
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... In Ivory Coast, the coastal zone constitutes only a small fragment (~1%) of the national landmass of 322 463 km 2 (Adopo et al. 2014), yet it is home to over 40% of its total population, estimated at 22 670 000 (Institut National de la Statistique (INS) 2014). Along the coast of Ivory Coast, even though the impacts of increasing tidal sea levels such as coastline regression and infrastructural damage have been the subject of numerous studies (Koffi 1992, Konan et al. 2009, Kouakou et al. 2012, Abe et al. 2014, Adopo et al. 2014, the potential impact of this phenomenon on coastal water resources remains unexplored (UNEP 2010). Previous studies on the coastal hydrology focused on either surface waters Ferhi 1992, Durand andGuiral 1994), or groundwater resources (Oga et al. 2008). ...
... However, the east coast, which extends from Fresco to Axim in Ghana (eastern border), and has a length of 360 km, is oriented in a WNW-ESE subhorizontal direction (Morlière 1970), and is mostly underlain by unconsolidated sands. It is highly prone to coastal erosion, with an annual landward retreat of between 1 and 3 m (Abe et al. 2014). The Ebrié Lagoon is a pull-apart basin of Eocene age, formed during separation of the African and the South American lithospheric plates (Blarez and Mascle 1988). ...
Article
Full-text available
Proper management of coastal freshwater resources depends on an understanding of processes controlling their chemistry and seasonal flowpaths. A quantitative approach involving the coupling of major solutes and isotopes (δ¹⁸O, δ²H) of 180 samples in end-member mixing analysis (EMMA) was adopted to elucidate seasonal patterns of hydraulic exchanges amongst coastal waters along the Ebrié Lagoon catchment, Ivory Coast. The results show that the Ebrié Lagoon is a hydrologically dynamic system. In the dry season, evaporation and seawater inflow were dominating processes, while in the wet season, river discharge was the main water source in the lagoon. Regional geology plays significant role in aquifer recharge patterns. The Quaternary aquifer responds faster to precipitation, while the Mio-Pliocene aquifer is recharged indirectly via floodplain seepages. Salinization of over 90% of wells arises from hydrological exchanges with the Ebrié Lagoon. A diluted seawater effect was recorded in wells during the wet season owing to the relative increase in freshwater inflow.
... In Ivory Coast, the coastal zone constitutes only a small fragment (~1%) of the national landmass of 322 463 km 2 (Adopo et al. 2014), yet it is home to over 40% of its total population, estimated at 22 670 000 (Institut National de la Statistique (INS) 2014). Along the coast of Ivory Coast, even though the impacts of increasing tidal sea levels such as coastline regression and infrastructural damage have been the subject of numerous studies (Koffi 1992, Konan et al. 2009, Kouakou et al. 2012, Abe et al. 2014, Adopo et al. 2014, the potential impact of this phenomenon on coastal water resources remains unexplored (UNEP 2010). Previous studies on the coastal hydrology focused on either surface waters Ferhi 1992, Durand andGuiral 1994), or groundwater resources (Oga et al. 2008). ...
... However, the east coast, which extends from Fresco to Axim in Ghana (eastern border), and has a length of 360 km, is oriented in a WNW-ESE subhorizontal direction (Morlière 1970), and is mostly underlain by unconsolidated sands. It is highly prone to coastal erosion, with an annual landward retreat of between 1 and 3 m (Abe et al. 2014). The Ebrié Lagoon is a pull-apart basin of Eocene age, formed during separation of the African and the South American lithospheric plates (Blarez and Mascle 1988). ...
Article
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Abstract. Globally, droughts, sea level rise and coastal water degradation are the main challenges facing coastal communities. Knowledge of their vulnerability is, therefore, a prerequisite to adequately respond to their immediate needs, especially in developing countries, in order to adapt to climate change. This regional vulnerability assessment of coastal communities examined climate change and its impacts on coastal waters and considered the adequacy of social conditions of communities to adapt to coastal water degradation. Results showed that medium hydrological droughts were frequent in past decades in this catchment and its impacts are relatively higher on water resources in urbanized areas where water demands are higher. These impacts are however superimposed on existing non-climatic stressors. Furthermore, coastal communities are sensitive to resource degradation with high dependence on coastal waters to satisfy daily water needs and sustenance. Communities demonstrated high willingness to participate in government-led programs geared towards restoration and conservation of coastal resources. Therefore little coercion can instill the desired behavioural changes and sensitize these communities on the need to protect these declining water resources. The provision of pipe-borne water and improved sanitation facilities will be crucial elements in addressing the objectives of water resources conservation, livelihood enhancement and minimization of risks associated with climate change.
... Ces études ont ignoré certains événements essentiels (crise érosive) qu' on pourrait quali er «d' exceptionnels» dans l' évaluation de cette évolution. Il est donc utile de mettre à jour les connaissances pour une gestion du littoral, surtout dans le contexte de réchau ement climatique actuel présenté par certains experts comme responsable, du moins en partie, de la déstabilisation (érosion, glissement de terrain, etc.) des côtes de l' Afrique de l'Ouest (Ibe et Quelennec, 1989 ;Ibe, 1990 ;Ibe, 1994 ;Kolawolé, 1990Kolawolé, , 1998Ko et al., 1991 ;Monde, 2004 ;Konan et al., 2009 ;Konan, , 2012Yao, 2012 ;N'Doufou, 2012 ;Touré et al., 2012 ;N'Guessan et al., 2013 ;Abe et al., 2014). L' évolution régulière du littoral d' Abidjan et d' Assinie est marquée par des épisodes érosifs particuliers voire spectaculaires : e ondrement de la plage à plusieurs reprises au début du vingtième siècle ; reculs spectaculaires de la côte sur plusieurs dizaines de mètres dans les années 1980 Pasko , 1993). ...
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The present study focuses on the distribution and morphology of cliff-top storm deposits (CTSD) in the Reykjanes Peninsula in southwest Iceland. The study area stretches over a 35 kilometre coastline and consists mainly of cliffs not exceeding 15 m, cut into post-glacial lava beds aged 14 500 to 800 yr BP. The origin of these deposits cannot be related to tsunamis since none has been recorded in this area within this period. It is due to the action of North Atlantic waves whose significant height, measured between 1994 and 2004, can reach 17.4 m in this area. During a field survey from April to June, 2014, 35 CTSD sites were studied mainly through qualitative observations and topomorphological measurements. The analysis of the data shows that the organisation and distribution of CTSD in the Reykjanes peninsula do not depend on the cliff height. In contrast, the lithostructural characteristics of the lava beds and local variations in hydrodynamism, both of which determine the morphology of cliffs, appear to be decisive factors in explaining these aspects of CTSD in this area.
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La dynamique du perimetre littoral portuaire de San-Pedro a ete etudiee a partir de 11 profils transversaux implantes en arriere plage au droit de 5 sites, entre la plage Tombolo a l’Ouest et la plage du Club Nautique a l’Est. Il en ressort une evolution variable des segments de cote, en relation surtout avec les installations portuaires et la variation des conditions hydrodynamiques. Les changements morphologiques etant l’expression de l’evolution dynamique obeissent a un rythme saisonnier qui se caracterise par une alternance de periodes d’erosion entre les mois de mai et aout et d’engraissement entre novembre et fevrier. Par ailleurs, les analyses granulometriques montrent une variation spatiale du grain moyen, du Club Nautique a la plage Tombolo au cours de la periode 1985-1986 corollaire de la dynamique variable des differents secteurs de plage. Translated version: Dynamics of a harbour littoral perimeter: the San-Pedro coast, South-west of Cote d'Ivoire The dynamics of San-Pedro harbour’s perimeter was studied using 11 transverse profiles established behind the beach on 5 sites located between the Tombolo beach in the West and the Nautical Club beach in the East. Variable evolution of the coastal portion is observed, mainly related to the harbour structures and the variation of the hydrodynamic conditions. The morphological changes being the expression of the dynamic evolution obey to a seasonal rhythm which is characterized by an alternation of erosion periods from Mai to August and accretion between November and February. In addition, grain size analyses show a space variation of the average size, from Nautical Club to the Tombolo beach during the period spreading from 1985 to 1986, attesting the variable dynamics of the different beach portions. Keywords: Harbour structures; Morphology and sedimentary dynamics; Erosion; Accretion; Cote d’Ivoire; San-Pedro.
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The coast has long been considered one of the most desirable of environments for human utilization. Rich in resources, climatically attractive, and strategically located, it enticed early peoples just as it attracts those of the present day. Although much of the evidence of early utilization is lost (mostly during the rise of sea level that accompanied the last deglaciation and subsequent coastal erosion) it is clear that occupation extended along much of the shoreline. Nonetheless, such early utilization actually had little impact on the materials, processes, and forms that were natural along the coast.
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This contribution to the comprehension of the sedimentary dynamics of the Grand-Lahou coast is based on the scaling changes surveys using data obtained from 1998 to 2008. The study method is based on diachronic superposition of the beach transverse profiles. The sedimentary budget and the coastal retreat are estimated respectively based on the trapezoid method and on the position of the berm on the beach profile. In addition to this method, a statistical analysis was carried out using SPSS 11.0, which relates the sedimentary budget and the coastal retreat. During the study, continuously, the coastal retreat happens to be about 1.4 m.y-1 and the average estimated sediment loss is 393.22 m3.y-1.
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Long-term evolution of fillet beaches at Saugatuck Harbor on Lake Michigan was investigated through application of a proposed method for calculation of bypassing rate at inlets or around coastal structures. The method is based on implementation of a 2DH hydrodynamic and sediment transport model that provides spatial distributions of sediment transport vectors. Initial and existing bypassing rates at the harbor were calculated to establish sediment budgets for different time intervals over the past 100 years and evaluate the response of the neighboring beaches to the presence of the harbor.
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This is a descriptive report. It presents hundreds of beach profile measurements-many taken daily. Measurements are given in graphic form. The data are processed to show daily changes in the volumes of the beaches studied and daily changes of cut or fill at points across the beaches. During the span of a year or two the beach surface will oscillate within an eight to ten foot vertical envelope as cut and fill occurs along the beach profile. The foreshore may approach 150 feet in width or be less than 50 feet wide. Daily net fluctuations of cut and fill are different for different parts of the beach. Daily net fluctuations are greatest near low water and the mid-foreshore, being 0.2 and 0.3 feet there. Although numerical data in the nearshore zone are scant, the writers believe that cut and fill is similar to the foreshore and mean low water zones. Maximum variation is perhaps less because at times the entire covering of sand is removed and erosion of the underlying fluvioglacial deposits does not take pla...
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The paper concerns beach growth by trapping longshore drift to form a protective beach seaward of the principal “weather” breakwater at the Port of Timaru, east coast, South Island. This “spending beach” concept was aproached by evaluating downdrift extension and considerable progradation of an existing accumulation at South Beach which is a product of harbour development since 1879 and which was held in quasi-stability by ongoing extractions of the net surplus littoral drift of coarse sands and gravels (averaging 60,000 m3 yr−1).A one-line model was adapted from sand beach conditions and scaled to the morphology and processes of the mixed sand and gravel beaches at Timaru. Calibration of the model was performed from related research into the rates and temporal pattern of longshore drift on South Beach. A hundred year history of shoreline progradation against the harbour structures was utilised to verify the model.The concept offered a high benefit: cost ratio for a small engineering intervention provided shoreline forms and behaviour could be specified sufficiently for planning, statutory consent, engineering, economic and environmental impact assessment purposes. A 150 m long spur groin near the harbour entrance would trap about 12 ha of sand and gravel in about 8 years. The new shore would be better aligned to the dominant swell and storm waves than the present shore, so reducing long term net drift rates.Construction of the scheme commenced in May 1987 and progress to date is detailed.
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Le Trou sans fond appartient à la catégorie des canyons sous-marins la mieux individualisée, celle des « goufs ». Les caractères suivants le distinguent : — Le dédoublement de sa tête qui est un bassin de réception alimenté par un abondant matériel sédimentaire fourni par la puissante dérive littorale et, depuis 1950, par les décharges du Système Lagune Ebrié-Comoé. La tête occidentale en raison de sa position à la sortie du Canal de Vridi, est la plus soumise à l'érosion (ravinement, approfondissement, recul). — L'étagement des lits. Le lit majeur est large, profilé en berceau entre des rives supérieures, réhaussé de levées, façonné par le débordement et l'accumulation sédimentaires des flux de gravité. Le lit mineur est étroit, profilé en auge, profondément encaissé entre les rives inférieures, sinueux et entretenu par l'érosion turbulente. La formation des «pseudo-méandres » du lit mineur est conditionnée par (1) la force vive et la charge des flux gravitaires qui le creusent ; et (2) les mouvements de masse (glissements) qui dégradent les rives élevées. — L'emboîtement des cours. Le cours actuel est le résultat de la réexcavation persistante opérée dans les séries sédimentaires néogènes qui fossilisent un paléocours (oligocène) creusé transversalement à la zone de fractures mise en place lors de l'ouverture de l'Atlantique équatorial. Le Trou sans Fond est ainsi la version en réduction et décalée vers l'ouest de son devancier.