L’engouement collectif suscité par Avatar de James Cameron (2009), classé comme l’un des plus gros succès mondiaux de tous les temps, tend à montrer que le rapport que l’être humain moderne entretient avec la nature, et plus particulièrement avec la forêt, est teinté de fascination et de crainte. Avant de trouver un écho chez les spectateurs du monde entier, cette question a marqué la tradition littéraire latino-américaine par les romans de la selva (forêt vierge) dont l’espace est le même que celui d’Avatar. Ces romans personnifient la forêt et la décrivent de manière ambigüe, à la fois paradis et enfer, lieu de destruction et de révélation. Je voudrais montrer que le rapport ambigu et conflictuel de l’homme envers la forêt, décelé dans trois romans latino-américains, arrive à son paroxysme dans Avatar, par le biais d’une apocalypse écologique. Depuis quelques décennies, la théorie écocritique – qui étudie les relations entre les arts et l’écologie – voit dans l’apocalypse environnementale la conséquence et la cause d’une crise, ainsi qu’un moyen de faire changer les mentalités.