En France, comme ailleurs, les loisirs des moins de 15 ans n’avaient jusqu’a peu jamais fait l’objet d’investigation d’ensemble. Consideres comme des etres infra-sociaux, a proteger contre les mefaits de certaines activites (notamment mediatiques) ou bien supposes tres largement determines par la culture familiale, les plus jeunes n’etaient l’objet d’analyse qu’au passage a l’adolescence. On manquait ainsi d’informations sur le poids de l’enfance et de la pre-adolescence en matiere de formation des gouts. L’enquete realisee par le Departement des etudes, de la prospective et des statistiques (DEPS) du Ministere de la Culture et de la Communication francaise permet de donner une vision panoramique de l’investissement des 6-14 ans dans le loisirs, rendant leurs parts respectives aux consommations mediatiques (television, ecoute de musique, de radio, ordinateur, jeux video), a la lecture, aux pratiques artistiques amateurs, a la frequentation des equipements culturels (cinema, bibliotheques, lieux de spectacles et de patrimoine), au sport et au jeu. Il s’agit ici de revenir sur cette enquete, dont les resultats ont ete recemment publies (Octobre, 2004), en se focalisant sur trois questions : quel est l’effet de l’âge sur la modification du rapport aux loisirs ? Quel est celui du sexe ? Comment la socialisation primaire familiale prend-elle pour objet les loisirs et contribue-t-elle a la production et a la reproduction des habitus ? Ce faisant, on contribue a la (re?)fondation d’un discours sociologique et politique sur l’enfance a travers le prisme des activites culturelles.