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Mythologie
Française
Société
de
Mythologie
Française
f
www.mythofrancaise.asso.fr/
Mythologie
Française
n
°246
m
m
'il
Les
Ihizi
: et
si
un
mythe
basque
remontait
à la
préhistoire
?
JL
par
Julien
D'HUY
et
Jean-Loïc
LE
QUELLEC
Dans
le
légendaire basque,
les
Ihizi
sont
des
bêtes sauvages fréquentant
les
grottes
et
s'attaquant
parfois
aux
passants. José Miguel
de
Barandiarân
a
recensé
ces
êtres mythiques
: il
peut
s'agir d'oiseaux (corbeau dans
une
grotte,
vautour dans
une
autre),
et
plus souvent d'un
serpent
(dans
une
douzaine
de
grottes),
ce qui
n'est
pas
surprenant
au
regard
du
caractère
chthonien généralement attribué
aux
reptiles(1).
Plus
surprenant
est le
fait
qu'un nombre bien
supérieur
de
grottes soit réputé héberger
des
vaches
ou
taureaux,
et des
chevaux
ou
juments.
Voici
celles
qui
sont parvenues
à
notre
connaissance
:
Taurins
: 1. un
taureau rouge garde
la
grotte d'Oztibarre près
de
Carnou,
et se rue sur
quiconque tente
d'y
entrer
; 2. un
autre taureau
rouge
(txaal-gorri)
ou de feu
garde
l'entrée
de la
caverne
d'Ubedi
près
Ataiin
; 3.
un
troisième
vit
dans
la
grotte
d'Oquina
du
village
de ce nom ; 4. un
taureau
de feu (ou
d'or,
selon
les
variantes) hante
la
grotte
d'Austokieta
dans
la
montagne Otsabio
à
Lizartza
; 5. si
l'on
jette
une
pierre dans
une
grotte
du
hameau
d'Iturrioz,
près
d'Ataun,
un
taureau apparaît
à
son
entrée
; 6. un
taureau rouge apparaît dans
la
grotte d'Usategui
à
Ataiin
; 7. un
autre
se
trouve
dans celle d'Askaata
de la
même localité
; 8. un
taureau rouge habite dans
une
grotte située
au
lieu-ditTxintxillo
près d'Azcoitia
; 9 : un
taureau
soufflant
le feu par la
gueule
et le
mufle
garde
un
trésor dans
la
grotte
d'Atxulaur
; 10. une
vache
rouge réside dans
la
grotte
de
Marizulo
du
mont
Larrunarri
près
d'Amézqueta
;
11.
une
vache
habite
la
caverne
de
Leize
au
pied
du
1.
Barandiarân 1946.
mont Achuri
;
12.
il
existe
une
Cueva
deltoro
au
mont Kapildui
; 13. une
vache
se
trouve dans
la
grotte d'Olanoi
à
Beizama
; 14. une
autre
dans
une
grotte
du
mont
Aizkorri
;
15.
Une
autre
encore
dans
la
grotte
de
Kamaindeguia
à
Vera
de
Bidasoa.
16. les
cloches d'un troupeau
s'entendent
parfois
dans
une
grotte
de
Sare,
gardée
par un
Aatxe
ou «
jeune taureau.
» De
plus,
cet
être mythique dénommé Aatxe habite
aussi
les
grottes
de :
17.
Laminazilo
à
Izturitz
;
18.
Akelarre
de
Zugarramurdi
; 19.
Aizpitarte
de
Renteria
; 20.
Bolinkoba d'Abadiano
;
21.
Santamanine
de
Cortézubi
; 22.
Balzola
de
Dima
; 23.
Etxeberri(2).
Equins
: 1. un
cheval
vit
dans
la
grotte
de
Berâstegui,
où il
emporta
un
jour
une
jeune
fille ; 2. un
cheval blanc
est
dans
la
grotte
de
Lexarrigibel
à
Alcay,
et il y
emporta
un
jour
un
jeune
garçon;
3. un
autre cheval blanc hante
la
grotte
de
Marizulo
du
mont Larrunarri
;
4 une
jument noire
se
trouve dans
la
grotte
d'Obanzun
à
Berâstegui
; 5. un
cheval blanc
et
son
mystérieux cavalier sont
un
jour entrés
dans
une
caverne
du
mont
Putterri(3).
A
ces
listes
qui ne
prétendent
pas
être
ex-
haustives
s'ajoutent quelques
rares
attestations
où
l'animal cavernicole
est un
bouc
(à
Zugar-
ramurdi),
un
bélier (dans
les
cavernes
d'Okina
et
d'Aketegui),
ou une
chèvre blanche
à
Vil-
lafranca(4).
Il
s'agit manifestement
du
résultat
d'une
influence chrétienne
: la
forme
de
bouc
est
celle
que
prend
le
plus fréquemment Satan,
selon
Pierre
de
Lancre dans
sa
dénonciation
des
2.
Barandiarân
1946,
1972
:
15-16,
102-103,
248.
3.
Barandiarân
1946,
1972
:
102-103, 244.
4.
Barandiarân 1972:
102-103.
64
Les
Ihizi
: et si un
mythe
basque
remontait
à la
préhistoire
?
sabbats
de
sorcières
à la
Rhune
et
Zugarramur-
di(5),
et le
souvenir
des
événements survenus
en
ces
lieux
à
cette occasion
est
conservé
par des
traditions
et
coutumes
locales
qui
étaient
en-
core
bien vivantes
en
194l(6).
Quant
au «
jeune
taureau
»
appelé
Aatxe
en
basque,
et qui
garde
une
grotte
de
Sare,
il y a été
aussi appelé Etsai,
traduit
par «
ennemi
» et «
diable(7)
».
José
Miguel
de
Barandiarân
(1972)
observe
qu'au Pays Basque
il n'y a
pratiquement
pas une
ouverture
de la
terre
qui ne
soit
le
siège
d'une
manifestation
le
plus souvent zoomorphe
; les
mythes basques auraient ainsi
mis en
scène
et
animeraient
le
bestiaire
des
grottes habitées
par
l'homme préhistorique. Selon Barandiarân,
cette
coïncidence troublante entre mythes
et
sites
pourrait
relever
d'une certaine permanence
des
populations,
la
mythologie basque
conservant
les
représentations mentales
du
peuple aquitano-cantabrique
du
Paléolithique.
Depuis
la
formulation
de
cette hypothèse,
la
permanence
des
populations basques
a été-
montrée.
En
effet,
selon
des
études génétiques
récentes,
certaines
allèles
spécifiques®
pour-
raient
dater
d'avant
l'Aurignacien, corroborant
l'hypothèse d'une continuité
des
populations
basques
depuis
le
Paléolithique
supérieur(9).
Par
exemple,
la
fréquence
d'Eu
18
diminue d'ouest
en est ; il est
particulièrement fréquent chez
les
Basques,
ce qui a pu
être interprété comme
l'ancienne expansion d'une population isolée,
à
la
suite
du
dernier maximum glaciaire
(de
20.000
à
13.000
av.
J.C(10).)
Quant
au
sub-ha-
plogroupe
U8a(1I),
il
montre
que les
Basques
constituent également
le
plus vieux lignage
eu-
ropéen
; les
temps
de
coalescence(12)
semblent
5.
Lancre
1612
:
passim,
Clifford
1979,
Dominguez
2004:
81-82.
6.
Arriquistâin
1945
:
33-34,
Alford
1951.
7.
Barandiarân
1972:
15.
S.Allèles
:
versions
différentes
d'un même gène occupant
le
même emplacement
sur un
même chromosome.
9.
Alonso
et
Armour
1998.
10.
Semino
et al.
2000.
11.
Haplogroupe
:
ensemble constitué
de
plusieurs
séries
d'allèles,
elles-mêmes situées
sur des
emplacements
spécifiques
dans
un
chromosome.
12.
Coalescence
:
lorsque deux lignages
se
rejoignent
chez
un
gène
ancestral,
on dit
qu"ils
sont
coalescents.
La
théorie
de la
coalescence décrit
le
processus
de
coalescence
des
gènes
d"un
échantillon depuis
la
génération présente
jusqu"à
T'ancêtre
commun
de
tous
les
gènes
d"un
échantillon.
/rc
suggérer
la
présence
de cet
haplogroupe
au
Pays
Basque
depuis
le
Paléolithique
supérieur(13).
On
peut donc imaginer
que
certains thèmes
my-
thiques
aient
survécu,
en
même temps
que la
population, jusqu'à
nos
jours.
Or il est
intéressant d'observer
que les
espèces
représentées
dans
les
grottes sont
le
plus souvent
des
taureaux/vaches
et des
chevaux/juments.
En
effet,
les
fréquences globales d'apparition
des
différentes
espèces dans l'art pariétal pyrénéen
montrent
une
prééminence écrasante
du
cheval
et du
bison, constituant près
de la
moitié
des
thèmes
à eux
deux(14).
De
plus,
si les
aurochs
l'emportent globalement
sur les
bisons dans
les
styles
II et
III,
la
tendance s'inverse
au
style
IV(15),
ce qui
laisse penser
que les
deux bovines
jouaient
un
rôle équivalent. Cela permettrait
de
faire
le
lien, encore aujourd'hui, entre
le
motif
de la
vache
et
celui
du
bison.
Serions-nous
donc
face
à une
croyance
paléolithique
qui
aurait
survécu
jusqu'à
nos
jours
?
Les
équins
et
taurins cavernicoles
de la
mythologie basque sont
le
plus souvent
agressifs
et
peuvent s'en prendre
aux
humains(1S),
leur
faisant
craindre l'accès
aux
grottes,
ou la
leur
interdisant.
Des
taureaux surgissent ainsi,
menaçants,
des
cavernes qu'ils habitent, pour
les
défendre contre
des
humains tentant
d'y
pénétrer
ou y
lançant
des
pierres(17)
ou en
sortent,
par
nuit d'orage, pour causer ruines
et
destructions(18)
. Or les
deux espèces ayant
aujourd'hui
le
plus tendance
à
bondir
des
cavernes
basques sont, proportionnellement
à
l'ensemble
de
leurs occurrences,
les
plus
fléchées
dans
l'art
rupestre
pyrénéen
(10,8%
de
chevaux,
14% de
bisons). Tout comme
le
thème
des
Ihizi,
le
pourcentage d'animaux
fléchés
est
par
ailleurs unique dans
l'art
rupestre
franco-espagnol,
ce qui en
fait
une
sorte
d'isolât
culturel
: «
II
apparaît clairement
que non
seulement
le
bison
et à un
moindre
degré
les
chevaux sont
les
porteurs ordinaires
13.
Gonzalez
et al.
2006.
14.
Sauvet
et
Sauvet
1979.
15.
Sauvet
et
Sauvet
1979.
16.
Barandiarân
1946
;
1972
: 15,
102-103,
244
Narbaitz
1975
:
356.
17.
Ugartemendia
1980
:
268.
18.
Rosé
1996.
Mythologie
Française
n
°246
des
blessures, mais
que
géographiquement
ce
sont
les
Pyrénées,
en
particulier ariégeoises,
qui
groupent
la
grande majorité
des
cas(19)».
Les
figurations
d'animaux
fléchés ne
doivent
pas
nécessairement être liées
à la
magie
de la
chasse. Peut-être s'agissait-il,
à la
manière d'une
pratique
que
l'on retrouve
en
Egypte
et
dans
le
désert
libyque(20),
d'empêcher l'animation
des
images
? Un tel cas
pourrait
se
retrouver
à
Lascaux(21).
Ajoutons
que le
terme
Ihizi
connaît
plusieurs
variantes
(ehiza,
ihize
en
bas-
navarrais
;
ïhïze,
iïze,
ïze en
roncalais
;
eizi
attesté vers 1620
en
haut-navarrais;
izi-,
eize
en
guipuzkoan, haut-navarrais
et
salazarais;
eiza
en
biscayen, guipuzcoan
et
haut-navarrais;
eiz
attesté
en
1596
en
vieux biscayen) permettant
de
reconstruire
un une
forme*enizVou
*inizV
qui
pourrait être
un
participe verbal
en
—I.
La
signification
de ces
termes
en
basque
est
«
chasse
» et, en
certains endroits,
«
gibier(22)
» .
En
1632,
le nom
Yhitztary
apparaît
en
toponymie pour désigner
un
village
frontalier
recensé
au
Censier
de
Soûle
: la
forme
moderne
de ce
toponyme
est
Ihistari,
«
chasseur
»,
nom
construit
sur
ihizi,
«
gibier
»
employé
par
antonomase pour dire
«
chasse
», et il est
interprété comme
«
lieu
de
chasse(23)
».Qu'un
terme
à
connotations
si
nettement cynégétiques
serve
à
désigner aujourd'hui
des
animaux
mythiques
dont
les
référents (cheval/jument,
taureau/vache) sont domestiques, suggère qu'il
pourrait conserver
le
souvenir
du
temps
où
équins
et
taurins étaient encore chassés, voire
de
celui
où les
images
de ces
animaux étaient
«
fléchées »
pour
en
empêcher l'animation.
Indépendamment
de
l'exactitude
de
telle
ou
telle théorie,
on
peut
affirmer
-
sans trop
prendre
de
risques
que la
langue basque
est
l'une
des
plus anciennes d'Europe,
et
qu'elle
conserve
les
vestiges
de
temps très anciens.
Pourquoi n'aurait-elle
pas
conservé
de
très
anciens mythes permettant,
à
travers
des
récits
encore vivants, d'atteindre
les
profondeurs
de
notre (pré)histoire
?
19.
Leroi-Gourhan
2009
:
278.
20.
d'Huy
2009
;
d'Huy
et Le
Quellec
2009.
21.
d'Huy
et Le
Quellec
2011.
22.
Michelena
1961: 105, 115,
130,Trask2008:
167.
23.
Orpustan
1999: 291, 2006: 132.
Reste
à
expliquer cette crainte
de
l'ani-
mation,
dont
la
mythologie basque actuelle
conserverait
une
survivance.
A
Accous, dans
le
Béarn,
à
l'est
du
Pays Basque,
la
Grotte
des
Fées renfermerait
tout
un
pays avec
des
plaines(24)
(Sébillot
2002
:
318). Nous avons
également
vu
qu'au Pays Basque
de
nombreux
génies
de
forme animale étaient supposés habi-
ter à
l'intérieur
de
certaines cavernes. Ajoutons
que le
soleil lui-même
est
réputé être
né de la
terre
: «
Grand-mère,
le
Soleil
va
rejoindre
sa
mère
»,
dit-on
ainsi dans certaines régions
du
Pays
Basque, quand
le
soleil
est sur le
point
de
disparaître
à
l'horizon(25)
(Artsuaga
1987
:
37).
Ces
données mythiques conserveraient-elles
les
ultimes traces d'un vieux mythe d'émer-
gence, selon lequel
les
animaux
-
voire aussi
les
astres
-
seraient originellement sortis
du sol ?
Les
hommes préhistoriques, lors
des
rituels
de
«
réactivation
» de cet
épisode mythique,
au-
raient alors
fléchés les
animaux dangereux pour
s'en protéger
et en
empêcher
l'animation.
Cela
reste
bien
r à
démontrer, mais possède
le-
rite
de la
cohérence avec
les
données actuelles.
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tres-
vtile
et
nécessaire,
non
seulement
aux
iuges,
mais
à
tous
ceux
qui
viuent
soubs
les
loix
chrestiennes:
auec
vn
discours
contenant
la
procédure
faicte
par
les
inquisiteurs
d'Espagne
& de
Navarre,
à 53
Magiciens,
apostats,
iuifs,
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en la
ville
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(Emeterio Sorazu), Antro-
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y
religion
en
el
pueblo
vasco
Volume
10
de
Colecciôn Guipûzcoa,
San
Sébastian,
Caja
de
Ahorros
Provincial
de
Guipûzcoa,
1980.
67
... An immense snake is therefore dangerous in this case through its head, its mouth sucking up his victims as well as water; but when the head is destroyed the snake finishes by being transformed into a passage for water, discharging what it had absorbed. The analogy of the Pyrenean tales with the headless serpents in our two caves is at the very least surprising, but it is still necessary to establish the age of this narrative as has been done for other stories in those regions (Huy & Le Quellec 2012Blust 2000: 525), in India (Elwin 1947), with the Malaysian Semang (Evans 1923: 155), on the island of Flores (Bader 1971: 950) and on Java (Hooykaas 1956: 303, 305)–, in Australia (Andrews 2000), in South America –with the Embera (Turbay Cebellos 1998: 10; for the Cenu, p. 13-14; for the Chami: p. 14) and in the State of Yaracuy (Valcarel 1958: 575)–, and finally in Europe –in Estonia (Holmberg 1927: 444Un récit encore raconté de nos jours dans l'ensemble des Pyrénées – incluant le Pays basque – permettrait d'expliquer ce fait : un immense serpent dévastait le pays, ouvrant la bouche et aspirant ses proies ; pour le vaincre, les hommes provoquèrent chez lui une soif inextinguible , en lui faisant avaler une masse incandescente ; il tenta de l'assouvir en buvant de multiples ruisseaux, mais finit par mourir ; sa tête repose désormais dans une cavité profonde et de sa bouche coule l'eau qu'il avait bue, formant désormais un lac (Webster 1879 ; voir aussi Marliave 1996, p. 300-304). Un serpent, immense, est donc ici dangereux par la tête, la gueule de l'animal aspirant aussi bien ses victimes que l'eau ; mais la tête est détruite et l'animal finit par se transformer en passage pour l'eau, rejetant ce qu'il a absorbé. ...
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Aquitaine on the road of Oedipus? The phinx as a prehistoric story. Different lines of evidence point to the resettlement of a large part of western and central Europe by populations from the Franco-Cantabrian region during the Late Glacial and Postglacial periods. In this context, the study of the mythology of contemporary Basques and Gascons may be particularly useful to reconstruct a plausible prehistoric mythology. Indeed, a partial genetic and cultural continuity of contemporary Basques exists with the preceding Paleolithic/Mesolithic settlers of their homeland. But how could we demonstrate the antiquity of the local mythology? A tale from Gascony mirrors the story of Oedipus and the Sphinx, but the Gascon monster asks many riddles. One of them ("The brother is white, the sister is black. Every morning, the brother kills the sister. Every evening, the sister kills the brother. Nevertheless, the brother and the sister never die") is an inverted copy of a fragment from an Oedipus attributed to the fourth-century tragedian Theodectes ("There are two sisters. One gives birth to the other, then that one gives birth to the first"; the answer is Night and Day). The french scholars of Middle Age didn't know how to read Greek, and could not read Athenaeus' Deipnosophistae where this fragment has been quoted. Later, very few people knew this book, and a passage from the scholar to the folktale doesn't seem very plausible because the riddle is anecdotal in Deipnosophistae. Earlier, not a single direct contact has occurred between Greeks and inhabitants of Gascony; additionally, this riddle has been found nowhere else in the indo-european area. Consequently, Theodectes' and Gascony's riddles may conserve a very ancient version (probably prehistoric) of the Sphinx story. A confirmation is that, among the Algonquians, there are similar myths where owls ask riddles that the hero must answer on pain of death. Indeed, European and Amerindian mythological area are similar to the area of the haplogroup X2. This haplogroup appears to have undergone extensive population expansion in Europe and dispersal around or soon after the last glacial maximum. So the genetic sequences of haplogroup X2 and the European and Amerindian myths may have diverged at the same time, about 21.000 years ago. Logical reconstructions of ancient myths seem to allow us to reach right back 21.000 years ago, way before the Neolithic revolution. If other stories that are equally resistant to change can be found, it may be possible that even deeper prehistorical mythology can be reconstructed.
Narbaitz (Pierre), Le Matin basque
  • Leroi-Gourhan
Leroi-Gourhan (André), L'Art pariétal : Langage de la Préhistoire, Grenoble, Jérôme Million, 2009. Michelena (Luis), Fonética Histôrica Vasca, San Sébastian, Publicaciones del Seminario Julio de Urquijo de la Excma, 1961. Narbaitz (Pierre), Le Matin basque, Paris, Guénégaud, 1975. Orpustan (Jean-Baptiste), La Langue basque au Moyen Age : Df-xïf siècles, SaintÉtienne-de-Baigorry, Izpegi, 1999, 356 p. Orpustan (Jean-Baptiste), Nouvelle Toponymie basque : Noms des Pays, Vallées, Communes et Hameaux historiques de Labourd, Basse-navarre et Soûle, Bordeaux, Presses de l'Université, 2006. Rosé (Carol), Spirits, Pairies, Gnomes, and Goblins: an Encyclopedia of thé little People, ABC-CLIO, 1996. Sauvet (Georges) et Sauvet (Suzanne),
Fonética Histôrica Vasca
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