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OCL 2014, 21(5) D510
c
M. Saillard, Published by EDP Sciences 2014
DOI: 10.1051/ocl/2014028
Disponible en ligne :
www.ocl-journal.org
Oilseeds & fats Crops and Lipids
OCL
Research Article –Dossier Open Access
OLIVE OIL
Huile d’olive
Les effets « santé » de l’huile d’olive
Morgane Saillard
FNCG Fédération Nationale des Corps Gras – Affaires Scientifiques et Réglementaires, 66 rue La Boétie, 75 008 Paris, France
Reçu le 14 janvier 2014 – Accepté le 22 mai 2014
Résumé – Les huiles d’olives bénéficient d’une forte image santé auprès des consommateurs. Pourtant il y a peu
d’allégations nutritionnelles et de santé autorisées par la Commission pour ces huiles. On peut citer par exemple
« riche en acides gras insaturés », « riche en vitamine E » ou des allégations plus élaborées telles que « Les polyphénols
présents dans l’huile d’olive contribuent à protéger les lipides sanguins contre le stress oxydatif » ou « Le remplacement
de graisses saturées par des graisses insaturées dans le régime alimentaire contribue au maintien d’une cholestérolémie
normale ». D’autres effets santé bénéfiques ont pu être mis en évidence dans le régime méditerranéen grâce à certaines
études : par exemple l’amélioration des fonctions cognitives (projet COGINUT) ou des fonctions cardiovasculaires
(étude PREDIMED), sans toutefois avoir d’allégations autorisées correspondantes. Des recherches supplémentaires
sont nécessaires pour mieux comprendre le rôle de l’huile d’olive (et sa composition en acides gras et polyphénols)
dans ces fonctions.
Abstract – Health effects of olive oil. Olive oils have a positive health image for consumers. Nevertheless, these oils
are allowed to use few nutrition and health claims authorized by the European Commission. Examples include “high un-
satured fat”, “high vitamin E” or more advanced health claims as “Olive oil polyphenols contribute to the protection of
blood lipids from oxidative stress” or “Replacing saturated fats with unsaturated fats in the diet contributes to the main-
tenance of normal blood cholesterol levels”. Others beneficial effects have been highlighted in the Mediterranean diet
through health studies: improvement of cognitive functions (COGINUT project) or cardiovascular functions (PRED-
IMED study) for instance, but without having related authorized claims. Further research is needed to understand the
role of olive oil, and its fatty acids and polyphenols composition, in these functions.
1 Les allégations nutritionnelles et de santé
L’huile d’olive bénéficie d’une forte image « santé » auprès
du consommateur. Pourtant, la réglementation européenne res-
treint depuis quelques années les mentions à caractère nutri-
tionnel qui peuvent apparaître sur l’étiquetage des produits
alimentaires.
Le règlement (CE) n
◦
1924/2006
1
relatif aux allégations
nutritionnelles et de santé établit les principes généraux pour
l’utilisation de ces allégations pour les denrées alimentaires.
Les articles 3 et 5 du règlement précisent notamment que :
– les allégations ne doivent pas être non trompeuses, in-
exactes ou ambigües pour le consommateur;
– les allégations ne doivent pas susciter des doutes quant
l’adéquation nutritionnelle d’autres denrées alimentaires;
Correspondance : m.saillard@66laboetie.fr
1
Règlement (CE) n
◦
1924/2006 du Parlement Européen et du
Conseil du 20 décembre 2006. JO L 12 du 18.1.2007.
– les allégations ne doivent pas encourager la consommation
excessive d’une denrée alimentaire ;
– les allégations ne doivent pas laisser penser qu’une ali-
mentation équilibrée et variée ne peut fournir les nutri-
ments en quantité appropriée.
– l’allégation reflète un effet nutritionnel ou physiologique
bénéfique établi par des preuves scientifiques générale-
ment admises ;
– la substance faisant l’objet de l’allégation se trouve dans
le produit en quantité significative pour permettre l’effet
allégué.
Des listes positives des allégations nutritionnelles et de santé
autorisées ont été établies par la Commission européenne,
après évaluation scientifique de ces allégations par l’EFSA
(agence européenne de sécurité sanitaire des aliments). Il s’agit
de :
– l’annexe du règlement (CE) n
◦
1924/2006 pour les al-
légations nutritionnelles. Exemple : riche en acides gras
oméga-3, pauvre en sucres, pauvre en sodium...
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Dossier
M. Saillard : OCL 2014, 21(5) D510
Tab l eau 1. Liste des allégations nutritionnelles pour l’huile d’olive.
Allégation
Conditions d’utilisation de l’allégation
Composition de l’huile d’olive
(source : règlement n
◦
1924/2006) (source : Ciqual, 2012)
Le produit doit contenir au moins 70 %
d’acides gras dérivés de graisses 82 % d’acides
Riche en graisses insaturées insaturées, et l’énergie fournie par les gras insaturés
graisses insaturées représente plus de 20 %
de l’apport énergétique du produit.
Le produit doit contenir au moins 45 %
d’acides gras dérivés de graisses 75 % d’acides
Riche en graisses monoinsaturées, et l’énergie fournie gras
monoinsaturées par les graisses insaturées représente monoinsaturés
plus de 20 % de l’apport
énergétique du produit.
Le produit contient au moins 15 %
Source de vitamine E des Apports Journaliers Recommandés,
soit 1,8 mg/100 g.
Le produit contient au moins 2 fois
25 mg/ 100 g
la teneur requise pour l’allégation « source
Riche en vitamine E de [nom des vitamines] » telle que
définie dans l’annexe du règlement (CE)
n
◦
1924/2006, à savoir 3,6 mg/100 g.
Le produit contient au moins 15 %
Source/riche de vitamine K des Apports Journaliers Recommandés Selon la bibliographie
soit 11,25 μg/100 g. disponible à ce jour*
Le produit contient au moins 2 fois l’huile d’olive
la teneur requise pour l’allégation « source contient entre 12,7
Riche en vitamine K de [nom des vitamines] » telle que définie et 82,1 μgde
dans l’annexe du règlement (CE) vitamine K/100 g
n
◦
1924/2006, à savoir 22,5 mg/100 g.
*:FerlandetSadowski(1992), Peterson et al. (2002), Otles et Cagindi (2007), Zakhama et al. (2011).
– du règlement (UE) n
◦
432/2012
2
pour les allégations
de santé génériques (dites article 13 du règlement
n
◦
1924/2006).
S’agissant des allégations de santé de réduction de risque de
maladie ou relatives au développement ou à la santé des en-
fants (relevant de l’article 14 du règlement n
◦
1924/2006), des
règlements successifs sont publiés en fonction des demandes
et des évaluations réalisées par l’EFSA (Saillard, 2012).
Chaque allégation est assortie de conditions d’utilisation
qui imposent des critères qualitatifs et quantitatifs sur la com-
position nutritionnelle du produit. Ceci permet une communi-
cation loyale envers le consommateur, et lui garantit la pré-
sence en quantité significative du nutriment ou de la substance
faisant l’objet de l’allégation.
2 Les allégations applicables aux huiles
d’olive
Du fait de sa composition 100 % lipides, l’huile d’olive
peut utiliser des allégations nutritionnelles ou de santé relatives
2
Règlement (UE) n
◦
432/2012 de la Commission du 16 mai 2012.
JO L 136 du 25.5.2012.
aux acides gras ou à certains nutriments liposolubles, sous ré-
serve que ces substances soient présentes en quantité suffisante
dans le produit.
Les allégations nutritionnelles pertinentes pour l’huile
d’olive sont listées dans le Tableau 1.
Les allégations de santé génériques (article 13) sont listées
dans le Tableau 2.
Il n’existe pas à ce jour d’allégations de santé relevant de
l’article 14 spécifiques aux huiles d’olive.
La liste complète des allégations autorisées et refusées par
la Commission européenneest accessible sur le site de la Com-
mission : http://ec.europa.eu/nuhclaims/.
L’autorisation des polyphénols est à souligner, car les po-
lyphénols présents dans l’huile d’olive sont à ce jour les seuls
à avoir obtenu une autorisation d’allégation. C’est également
la seule allégation propre à l’huile d’olive et non utilisable par
d’autres huiles végétales.
Il doit cependant être noté la complexité d’analyse des po-
lyphénols : le dosage quantitatif des polyphénols de l’huile
d’olive, groupe hétérogène de composés appartenant à des
classes de structures chimiques différentes, n’est pas aujour-
d’hui totalement résolu. Les principales difficultés résident
dans le manque de molécules de référence commercialisées et
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Tab l eau 2. Liste des allégations de santé art. 13 valables pour l’huile d’olive.
Nutriment, substance,
Allégation
Conditions d’utilisation
Composition
denrée alimentaire
de l’allégation
de l’huile
ou catégorie de d’olive (source :
denrées alimentaires Ciqual, 2012)
Acide oléique
Le remplacement de graisses saturées Le produit est riche en acides gras 70 g/100 g
par des graisses insaturées dans insaturés au sens de l’allégation d’acide oléique ;
le régime alimentaire contribue au « riche en graisses insaturées » 82 % d’acides
maintien d’une cholestérolémie normale. définie dans l’annexe du règlement gras insaturés
L’acide oléique est une graisse insaturée. (CE) n
◦
1924/2006.
Acides gras Le remplacement de graisses saturées Le produit est riche en acides
monoinsaturés par des graisses insaturées dans le gras insaturés au sens de 82 % d’acides
et/ou régime alimentaire contribue au l’allégation « riche en graisses gras
polyinsaturés maintien d’une cholestérolémie insaturées » définie dans insaturés
normale [les acides gras monoinsaturés l’annexe du règlement (CE)
(AGMI) et les acides gras polyinsaturés n
◦
1924/2006.
(AGPI) sont des graisses insaturées]
L’allégation ne peut être
utilisée que pour de l’huile
d’olive contenant au moins
5 mg d’hydroxytyrosol et ses Variable
dérivés (comme le complexe cf. section 2
Polyphénols Les polyphénols présents dans l’huile oleuropéine et le tyrosol) sur
présents dans d’olive contribuent à protéger les pour 20 g d’huile d’olive. L’allégation la problématique
l’huile d’olive lipides sanguins contre le stress oxydatif peut être utilisée si le de l’analyse
consommateur est informé que l’effet des polyphénols
bénéfique est obtenu
par la consommation journalière
de 20 g d’huile d’olive.
Vitamine E
Le produit est au moins une
source de vitamine E au sens
La vitamine E contribue à protéger de l’allégation « source de
25 mg/ 100 g
les cellules contre le stress oxydatif [nom des vitamines] » définie
dans l’annexe du règlement
(CE) n
◦
1924/2006.
Vitamine K
Le produit est au moins une Selon la
La vitamine K contribue à une source de vitamine K au sens bibliographie
coagulation sanguine normale de l’allégation « source de disponible à ce
[nom des vitamines] » définie jour, l’huile
La vitamine K contribue au maintien dans l’annexe du règlement d’olive contient
d’une ossature normale (CE) n
◦
1924/2006, entre 12,7 et 82,1 μg
soit 11,25 μg/100 g de vitamine K /100 g
*:FerlandetSadowski(1992), Peterson et al. (2002), Otles et Cagindi (2007), Zakhama et al.(2011).
les faibles résolutions observées par les techniques séparatives
utilisées (HPLC ou CPG) (Romero et Brenes, 2012).
La méthode proposée par le Conseil Oléicole Internatio-
nal (COI, 2009)viseàs’affranchir du manque de molécules
standards en exprimant les résultats en équivalent-tyrosol (re-
lativement à un étalon interne disponible, l’acide syringique).
Tous les composés séparés sont donc quantifiés avec le même
coefficient de réponse que le tyrosol vis-à-vis de ce seul étalon.
Mais les différents polyphénols de l’huile d’olive ont des ré-
ponses différentes en détection UV et les résultats issus d’une
telle approximation se révèlent plutôt éloignés de la concen-
tration réelle en composés phénoliques (Lacoste et Maurial,
2003 ; Mateos et al., 2001 ; Purcaro et al., 2014 ;Romeroet
Brenes, 2012).
De plus, les concentrations en tyrosol et hydroxytyro-
sol peuvent augmenter au cours du stockage du fait de phé-
nomènes d’hydrolyse de composés plus complexes (Purcaro
et al., 2014). Dans ce contexte, l’expression des conditions
d’emploi de l’allégation autorisée par l’EFSA pour les po-
lyphénols de l’huile d’olive (5 mg d’hydroxytyrosol et ses
dérivés, par ex. complexe d’oleuropeine et tyrosol) est am-
biguë (Romero et Brenes, 2012), mais le règlement (UE)
n
◦
432/2012 a souligné la nécessité de développer une mé-
thode fiable de dosage de ces composés (Purcaro et al., 2014),
objectif d’actualité que les références citées ici révèlent.
Dans l’attente d’une optimisation des méthodes d’analyse,
comment statuer sur le respect des conditions d’utilisation
de l’allégation autorisée par le règlement (UE) n
◦
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pour les huiles d’olive ? Une option consiste à pratiquer la
méthode du COI, en utilisant un étalon interne (acide p-
hydroxyphénylacétique) pour lequel le coefficient de réponse
de chaque composé phénolique d’intérêt est connu (Mateos
et al., 2001), et à exprimer la teneur en composés phénoliques,
dérivés de l’oleuropéine et du ligstroside, en mg/kg (6 compo-
sés à prendre en compte (Lacoste et Maurial, 2003).
Sans disposer de beaucoup de recul en matière de données
ainsi obtenues, une extrapolation à partir des résultats commu-
niqués antérieurement sur 30 échantillons (Lacoste et Maurial,
2003), conduirait à une fourchette comprise entre 2–3 et 15–
16 mg/20 g avec une moyenne située autour de 7–8 mg de
biophénols totaux pour 20 g d’huile d’olive.
3 L’huile d’olive et le régime méditerranéen
Peu d’allégations sont réellement spécifiques à l’huile
d’olive, car elles concernent la majorité des huiles végétales.
Seul l’effet des polyphénols de l’huile d’olive a été validé
scientifiquement par l’EFSA, et des allégations déposées pour
l’huile d’olive ont reçus des avis défavorables : par exemple
sur la régulation du niveau de sucre dans le sang, sur le sys-
tème immunitaire ou sur la santé cardiovasculaire. Une alléga-
tion déposée à l’EFSA sur le régime méditerranéen et la santé
du cœur a également reçu un avis défavorable, pour la raison
suivante : le régime méditerranéen n’était pas suffisamment ca-
ractérisé pour permettre l’évaluation scientifique et l’établisse-
ment du lien de cause à effet entre le régime et la diminution
du facteur de risque. Ce n’est donc pas l’absence d’effet qui
a été invoqué pour le refus de l’allégation mais l’absence de
caractérisation des denrées impliquées dans la relation santé.
Pourtant, de nombreuses études sur l’effet du régime mé-
diterranéen ont mis en évidence des éléments favorables pour
l’huile d’olive, qui est associée à ce régime. C’est en effet en
général la seule matière grasse qui rentre dans le cadre du ré-
gime méditerranéen ou crétois.
Le projet de recherche COGINUT (basé sur l’étude des
3 Cités et finalisé en 2010), coordonné par Pascale Barberger-
Gateau (Barberger-Gateau, 2011), directeur de l’équipe « Epi-
démiologie de la Nutrition » du centre de recherche INSERM
U897 de Bordeaux, définit le régime méditerranéen ainsi :
« Le régime dit « Méditerranéen » associe une consomma-
tion importante de fruits, légumes, céréales, légumineuses,
poisson et huile d’olive, une consommation modérée de
vin, et une faible consommation de viande et de produits
laitiers, en tant que source d’acides gras saturés. L’huile
d’olive est une composante importante du régime Méditer-
ranéen, dans lequel elle représente la principale source de
corpsgrasajoutés.»
Les conclusions de l’étude sont les suivantes :
« Les personnes âgées qui consomment du poisson au
moins une fois par semaine, en association avec une
consommation quotidienne de fruits et légumes, ont un
risque diminué de 30 % de développer une détérioration
intellectuelle sévère.
La consommation régulière d’huile d’olive est également
associée à un moindre risque de déclin intellectuel. Ces
aliments sont à la base du régime Méditerranéen, associé
à de meilleures performances intellectuelles.»
Il est à noter que cette étude épidémiologique ne permet pas
d’établir un lien direct de cause à effet entre la consommation
d’huile d’olive et la réduction de facteurs de risque de vieillis-
sement cérébral, néanmoins elle met en évidence une associa-
tion positive, dans le cadre d’un régime particulier.
Une autre étude récente a mis en avant l’effet posi-
tif du régime méditerranéen, cette fois-ci sur le facteur de
risque cardiovasculaire. Le projet PREDIMED (Prevencion
con Dieta Mediterranea, http://predimed.onmedic.net/) est une
étude d’intervention débutée en 2003 en Espagne, sur une pé-
riode de 5 ans. L’objectif était d’évaluer l’efficacité d’un ré-
gime méditerranéen en prévention primaire sur les maladies
cardiovasculaires. Le régime méditerranéen, avec deux sous-
groupes supplémentés en huile d’olive ou en noix, a été com-
paré à un régime pauvre en lipides. Des variables secondaires
telles que l’incidence de diabète, cancer ou maladies neurodé-
génératives ont également été étudiées.
L’étude a conclu, entre autre, que « parmi les personnes
à haut risque cardiovasculaire, un régime méditerranéen sup-
plémenté avec de l’huile d’olive vierge extra ou des noix réduit
l’incidence d’accidents cardiovasculaires majeurs »(Estruch
et al., 2013).
Une autre publication issue de la cohorte PREDIMED a
montré que « un régime méditerranéen riche en huile d’olive
vierge extra entrainait une meilleure fonction cognitive en
comparaison avec un régime contrôle faible en lipides. Cepen-
dant, des différences non significatives ont été trouvées dans
la plupart des domaines cognitifs
» (Martínez-Lapiscina et al.,
2013).
Il faut cependant garder à l’esprit que l’effet positif n’est
pas attribué à la seule consommation de l’huile d’olive, mais à
son intégration dans un régime globale considéré comme sain
(consommationélevéedefruits,légumes,poisson...).
Une dernière étude peut être citée, car elle a été réalisée
plus particulièrement sur la consommation d’huile d’olive :
l’étude Di@bet.es réalisée en Espagne en 2009–2010, sur la
prévalence du diabète et le trouble de la régulation de glu-
cose. Les résultats montrent notamment que « la consomma-
tion d’huile d’olive a un effet bénéfique sur les différents fac-
teurs de risques cardiovasculaires, en particulier en présence
d’obésité, d’intolérance au glucose ou de mode de vie séden-
taire » (Soriguer et al., 2013).
Enfin, d’autres publications scientifiques ont montré les ef-
fets bénéfiques des micronutriments de l’huile d’olive, comme
les composés phénoliques (hydroxytyrosol, oléocanthal, oleu-
ropéine) ou les triterpènes (erythrodiol, acide oléanolique,
acide maslinique) ayant des propriétés anti-inflammatoires et
antioxydantes (Sánchez-Quesada et al., 2013 ; Virruso et al.,
2013).
La teneur de ces différents composants dépend de plusieurs
facteurs, en particulier la variété d’olivier utilisée pour la pro-
duction de l’huile d’olive, les conditions climatiques, le degré
de maturité des olives mais également les procédés de produc-
tion (Purcaro et al., 2014).
4 Conclusions
Les effets positifs de l’huile d’olive peuvent provenir de
plusieurs facteurs même si, outre sa composition en acides gras
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ou en micronutriments, c’est aussi le mode de vie associé à sa
consommation qui joue un rôle sur la santé. L’importance de
l’équilibre entre les acides gras polyinsaturés (n-3 et n-6), et la
présence de micronutriments antioxydants comme la vitamine
E et les polyphénols n’est néanmoins plus à démontrer.
Si de nombreuses études existent et mettent en évidence
des liens entre la consommation d’huile d’olive et la santé, des
recherches supplémentaires restent nécessaires sur la compo-
sition de l’huile ou plutôt des huiles d’olive, et notamment sur
le rôle des micronutriments, pour comprendre les corrélations
retrouvées sur des fonctions de l’organisme telles que la cog-
nition ou la santé cardiovasculaire.
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Cite this article as: Morgane Saillard. Les effets « santé » de l’huile d’olive. OCL 2014, 21(5) D510.
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