Les préfaces de théâtre françaises et espagnoles du dix-septième siècle diffèrent en ce que les premières renferment une forte perspective théorique, tandis que les secondes sont dévolues à la défense de l’autorité du dramaturge. Malgré cet écart, les préfaces des deux pays reflètent une stratégie esthétique similaire. Les préfaces, qui sont des textes hybrides et fragmentaires, offrent la possibilité d’élaborer une pensée théorique originale. Les idées qu’elles véhiculent ne prétendent pas refléter un art poétique systématique, à visée universalisante. À l’inverse, elles délivrent un discours consacré à la pièce particulière à laquelle elles introduisent et sont ainsi autorisées à se concentrer sur les formes marginales et à théoriser des pratiques innovantes.