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REV. CAMES - VOL. 01.2013
47 | Sciences de la vie, de la terre et agronomie
(1) Univ Douala, Fac Sci, DépSci de la Terre. BP. 24157,
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Institut de Géologie, D-09596 Freiberg/Sachsen, Allemagne.
Contrôle géologique des unités morphotectoniques de la
région d’Edéa – Eséka (SW Cameroun)
Nsangou Ngapna Moussa1, Owona Sébastien1*, Youmen Dieudonné1, Mpesse Jean
Engelbert1, TckeckeMpote Frédéric1, Temfack, Mathieu1, Ganwa Alembert Alexandre2,
Joseph Mvondo Ondoa3, LotharRatschbacher4et Ekodeck Georges Emmanuel1.
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Mots clés: J•rpruskrorjlh vwuxfwxudoh/ Frpsoh{h gx Q|rqj/ Frpsoh{h gh oÖRxedqjxlgh/ Frpsoh{h Dwodqwltxh/
VZ Fdphurxq1
Geologic control of morphotectonic units from the Edea-Eseka
Region (SW Cameroon)
RÉSUMÉ
ABSTRACT
The Low-Cameroon Plateau and coastal plain morphostructural analyses in the Edea-Eseka Region
allow identification of three morphtectonic units within its, altitudes drop from East to West, from the
continent to the Atlantic coast. It establishes the dependence of the morphology vis-à-vis of the
geology through its lithostructural heterogeneities reinforced by differential erosion. The Puma
eastern unit (Unit I) is a large plateau dominated in the East by high-reliefs due to the continental
escalations. It is developed on the Neoproterozoic metamorphic Oubanguide complex liked to the
Pan-African orogeny (650-550 Ma). The Edeacentral unit (Unit II) is characterized by NNE-SSW to
NE-SW reliefs and developed on the metamorphicPaleoproterozoic Nyong complex which
corresponds to the NW border of the Congo craton reactivated during the Eburnean orogeny (2400-
1800 Ma) due to it collision with the Sao Francisco craton. The Mevia western unit (Unit III),
equivalent to the coastal plain, is shape on the cretaceous to actual sedimentary Atlantic complex
that the emplacement is related to the Aptian rifting of the South Atlantic Ocean opening.
Key words: Structural geomorphology, Nyong complex, Oubanguide complex, Atlantic complex, SW
Cameroon.
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La SW Cameroun est constitué géologiquement
de l’Archéen, du Paléo-, Néoprotérozoïque et
d’une couverture Crétacé à Actuelle (Fig. 1).
L’Archéen correspond au Complexe du Ntem, la
portion camerounaise du craton du Congo
(Maurizotet al., 1986; Feybesseet al., 1998). Le
Paléoprotérozoïque équivaut au Complexe du
Nyong, portion camerounaise de la Chaîne
Centre Ouest Africaine (Feybesseet al., 1998Ð;
Penaye et al., 2004). Le Néoprotérozoïque est
représenté ici par le Complexe de l’Oubanguide
dans partie méridionale qu’est la Chaîne Pan-
africaine Nord Equatoriale (Nzenti et al., 1988Ð;
Owona et al., 2011b). La couverture Crétacé à
actuelle correspond au bassin sédimentaire cô-
tier Camerounais de Douala-Kribi-Campo
(Maurizotet al., 1986Ð ; NjikeNgaha., 1984Ð ;
Ntamak-Nida et al., 2010). L’étude géomorpho-
logie et structurale effectuée dans la région
Edéa-Eséka (3°N30’ à 4°N, 10°E à 10°E50’) ré-
vèle l’existence de trois unités morphogéné-
tiques majeures au sein du bas plateau
camerounais dont le contrôle géologique à tra-
vers les variations aussi bien lithologiques (N-S
et E-W) que structurales sont évaluées dans ce
travail.
2. Contexte géologique
La région d’Edéa – Eséka est à cheval sur les
complexes du Nyong, de l’Oubanguide et At-
lantique. Le complexe du Nyong (NyC) d’âge
Paléoprotérozoïque (2400 – 1800 Ma) appartient
à la chaîne Ouest d’Afrique Centrale liée la re-
mobilisation de la bordure Ouest du craton du
Congo lors de sa collision avec le craton de Sao
Introduction
Figure 1: 1a,bÐ: Situation géographique de la zone d’étude. 1cÐ: Morphologie du SW Cameroun. 1dÐ: Esquisse
géologique du SW Cameroun modifiée après Owona et al. (Soumis). 1eÐ: Carte géologique de la Région Edéa-
Eséka. Noter en 1e, les discordances stratigraphique et angulaire entre les NyC et OC d’une part et NyC et
Sédimentaire d’autre part (Nsangou, 2011).
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Francisco durant l’orogénèse éburnéenne
Centrale (Feybesseet al., 1998; Maurizotet al.,
1986; Nedelec et al., 1993; Pénayeet al., 2004).
Le groupe de Govayan exploré ici (Fig. 1e) est
constitué de TTG, anorthosites, métagabbros,
charnockites, métapelites et métaplutonites,
formations ferrifères et mylonites (Maurizotet
al., 1986; Lerouge et al., 2006Ð; Owona, 2008).
Le NyC a été affecté par une déformation poly-
phasée marquée par la mise en place de la
nappe du Nyong transporté vers l’Est sur le
craton du Congo et disséquée par des couloirs
de cisaillements blastomylonitiques orientés
NW–SE (Feybesseet al., 1998; Maurizotet al.,
1986; Nedelec et al., 1993; Pénayeet al., 2004Ð;
Lerouge et al., 2006Ð; Owona et al., 2011b). Le
complexe de l’Oubanguide (OC) ou chaîne Pan-
africaine Nord Equatoriale d’âge Néoprotéro-
zoïque ayant subi l’orogénèse Pan-Africaine
(Nzentiet al., 1988; Abdelsalamet al., 2002). Le
Groupe de Yaoundé exploré ici (Fig. 1e) dans sa
partie occidentale est constituée de métape-
lites, métaplutonites, tonalites et gabbros (Toteu
et al., 2006b). Sa déformation est dominée par
la mise en place de la nappe de Yaoundé trans-
portée vers le SSW sur le craton du Congo et le
NyC (Nzenti et al., 1988Ð; Mvondo et al., 2007aÐ;
Owona et al., 2011b). Cette nappe est dis-
séquée par des cisaillements à l’instar du
Cisaillement Centre Camerounais et plus tard
par des failles comme celle de la Sanaga (To-
teuet al., 1994b; Mvondoet al., 2007; Nzentiet
al., 1988; Owona et al., 2011a,b). Le complexe
Atlantique d’âge Crétacé à actuel, de nature
sédimentaire est mis en place à la faveur rifting
associé à l’ouverture de l’Atlantique Sud. Il est
représenté ici (Fig. 1e) par le bassin sédimen-
taire Kribi-Campo, Douala (Maurizotet al., 1986Ð;
NjikeNgaha., 1984).
3. Matériels et méthodes
L’analyse géomorphologique structurale s’est
basée sur l’étude des cartes topographiques et
des images MNT (Modèle numérique de terrain)
de type SRTM-3. Elle a permis l’élaboration des
cartes hydrographiques et d’unités morphogé-
nétiques, les profils topographiques sériéset le
bloc diagramme. Les logiciels ADOBE ILLUS-
TRATOR CS, SURFER 9, MAP INFO 8.5 etÐArc-
GIS 9.3 ont été utilisés à cet effet ainsi
qu’unrécepteur GPS pour la localisation des
points géoréférenciés sur le terrain. MAP INFO a
servi dans la vectorisation des courbes de ni-
veau du secteur étudié. Le bloc diagramme a
été réalisé dans SURFER 9. LeÐMNT àété analy-
sé dans ArcGis9.3 pour l’obtention des images
d’ombrage et d’ensoleillement.
4. Résultats
4-1. Hydrographie
La région Edéa – Eséka est à cheval dans les
bassins versants de la Sanaga, du Nyong, de la
Dibamba, du lac Ossa et du lac Mévia (Fig. 2).
Le tableau 1 définit leurs paramètres hydrogra-
phiques. Ce réseau hydrographique est dendri-
Tableau I: Paramètres hydrographiques des principaux collecteurs
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tique avec toutefois des tendances secondaires
qui varient d’un bassin à un autre, suggérant
d’une part l’existence des hétérogénéités litho-
structurales et d’autre part, son guidage
structural. Les paramètres géométriques dé-
terminés dans le sous bassin-versant de la Kel-
lé, affluent du Nyong et représentatif de
l’hydrographie de la zone définit un réseau
dense (l’indice de compacité de Gravelius KG =
27,81 m, les densités de drainage Dd = 1,22/km
et hydrographique Dh= 0,97 cours d’eau au
km²) pour un sous bassin versant au rectangle
équivalent plus long que large (le périmètre P =
4037,83 km et la superficie S = 1653,18 km²
pour une longueur L = 2018,35 km, une largeur l
= 0,82 km avec L = 2461,4l (L >>> l) suggérant
un temps de réponse aux crues plus long.
4.2 Orographie
La zone Edéa – Eséka, sur la base de la typolo-
gie, l’étagement et l’agencement spatial du
relief est constitué de en 03 unités morpholo-
giques (Unités1-3) dont les altitudes décroissent
d’Est en Ouest suggérant une variation latérale
lithostructurale aussi bien N-S que E-W (Fig. 3,
4, 5). Les collines et inselbergs de l’Est qui do-
mine la zone Edéa-Esékaeti culminent à plus de
400 m. Ils constituent l’Unité1. Le plateau
central orienté N-S aux altitudes comprises
entre 80 à 160 m est dominé par des collines en
Figure 2 : Carte hydrographique et rosaces de directions de la région d’Edéa-Eséka. Noter la
nature globalement dendritique de ce réseau et l’endoréisme du bassin versant du lac Mévia (V).
Fig. 3. Représentation du modèle numérique de terrain
(MNT) de la région d’Edéa mettant en relief les entités
morphogénétiques et fractures majeures.
Fig.4. Carte des unités morphologiques illustrant la
diminution d’altitude d’E en W, soit du continent vers la
plaine côtière.
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demi-oranges et buttes subcirculaires NE–SW
parallèle à la faille de la Sanaga dont les alti-
tudes sont comprises entre 120 et 200 m. Il
constitue l’Unité2 qui sert aussi de transition
avec la plaine côtière occidentale ou Unité3.
Ses altitudes moyennes sont de l’ordre de 40
m. L’Unité3 est surmontée par quelques buttes
résiduelles qui avoisinent 80 m.
4.3 Lithologie
La lithologie met en exergue les Complexes du
Nyong, Oubanguide et Sédimentaire (Fig. 1e).
Le complexe du Nyong est constitué des ortho-
gneiss, charnockites, mylonites, amphibolites,
métasyénites et métagranodiorites. Le com-
plexe de l’Oubanguide est constitué de para-
gneiss, micaschistes, chloritoschistes et
quartzites. Le complexe sédimentaire est
constitué de conglomérats, grès grossiers, silts,
argiles, calcaires, sables ferrugineux et marnes
enrichies.
5. Discussion
L’étude morphostructurale dans la région
d’Edéa – Eséka révèle des variations morpholo-
giques de l’Ouest vers l’Est sous le contrôle
géologique (Ganwa et al.,2007; Owona et al.,
Submitted). L’hydrographie comparée dans les
différents bassins versants montre la domi-
nance des réseaux globalement dendritique qui
se développent habituellement sur des forma-
tions cristallines et cristallophylliennes (Fig. 1,
2). Les écoulements se font globalement de
l’Est vers l’Ouest, soit du continent vers l’océan
Atlantique. Ils témoignent d’une diminution dans
le même sens des altitudes et suggérant une
surrection continentale orientale liée à la mise
en place des nappes du Nyong et de Yaounde,
des horst et grabens etÐ ; une subsidence
occidentale lié à l’ouverture de l’Atlantique Sud
(Mvondo et al., 2007a, MvondoOndoa et al.,
2009Ð; Owona et al., 2011bÐ; Ngako et al., 2003Ð;
Njonfang et al., 2008Ð; NjikeNgaha, 1984). Le
réseau hydrographique globalement dendritique
établit la variation aussi bien W–E que N-S des
lithologies. Alors que la tendance élongée du
réseau hydrographique caractérise l’environne-
ment côtier, les tendances angulaires et subpa-
rallèles dans les bassins versants de la Sanaga,
du Nyong, de la Dibamba, des lacs Ossa et
Méviaétablissent le guidage par des failles à
l’instar de la faille de la Sanaga (NtepeMfou-
mouet al., 2004; Ngako et al., 2003Ð; Njonfang
et al., 2008Ð; MbolaNdzana et al., 2011). Les
portions curvilignes des cours d’eaux épousent
les plis régionaux des nappes du Nyong et de
Yaoundé. L’endoréisme des bassins versants
des lacs Ossa et Mévia indiquent l’existence de
deux zones de dépressions dont aucun filet
d’eau ne s’en échappe. Le bassin d’accumula-
tion du lac Mevia, orienté N-S parallèlement à la
côte et à la faille de la Sanaga, est lié à la frac-
turation. La dépression du lac Ossa serait
quant à elle, créée par l’érosion différentielle des
couches sédimentaires superficielles de nature
calcaire, érodées par une par l’eau, elle-même
stoppée en profondeur par les couches argi-
leuses. L’hypoTh de sa création par une chute
d’impactite reste à être confirmée par la miné-
ralogie et la thermobarométrie locales.
L’orographie d’ensemble région Edéa – Eséka,
en escalier d’Est en Ouest, met en relief des 03
morphofaciès identifiés à l’aide de la typologie,
le modelé et l’agencement spatial du reliefÐ; du
moutonnement et alignement des collines
parallèles aux failles. Ces morphofaciès sont
aussi liés aux différences lithostructurales des
complexes du Nyong, de l’Oubanguide et Sédi-
mentaire (Maurizot et al., 1986Ð; Nzenti et al.,
1988Ð; Feybesse et al., 1998Ð; Penaye et al.,
2004Ð; Owona et al., 2011b). En somme, l’ana-
lyse géomorphologique et structurale met en
évidences 03 unités (Fig. 5).
Fig. 5. Bloc diagramme avec échelle de couleurs indiquant
les 03 unités morphogénétiques de la Région Edéa-avec
diminution des altitudes du continent vers la côte (Fig. 3,
4). Noter le contrôle de la morphologie par la géologie
(structure et lithologie) d’Est en Ouest.
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L’Unité1 de Puma à l’Est, développé sur les for-
mations cristallines et cristallophylliennes du
complexe de l’Oubanguide soulevés par les
surrections continentales liées au transport vers
le SSW de la nappe de Yaoundé sur les com-
plexes du Ntem et du NyongÐ; aux horsts et la
grabens post-panafricains majeurs (Feybesse et
al., 1998Ð; Mvondo et al., 2007aÐ; Owona et al.,
2011b).
L’Unité2 d’Edéa au Centre, développé sur les
formations cristallines et cristallophylliennes du
complexe du Nyong soulevés par des surrec-
tions NNE–SSW à NE–SW éburnéennes à pan-
africaines (Feybesse et al., 1998Ð; Penaye et al.,
2004Ð; Owona et al., 2011b). Sa limite occiden-
tale constitue une cuesta orientée sub-N-S
parallèlement à la direction du rifting sud-at-
lantique. Ce morphofacièsprécéde la plaine cô-
tière.
L’Unité3 de Mévia à l’Ouest, développé sur le
complexe sédimentaire lié au rifting de l’ouver-
ture Aptienne de l’Atlantique Sud (NjikeNgaha,
1984).
6. Conclusion
A partir des variations des typologies litholo-
giques,Ð des surrections continentales orientales
liées aux orogénèses éburnéenne et pan-afri-
caine; et de la subsidence occidentale associée
à l’ouverture de l’Atlantique Sud, l’analysemor-
phostructuraledifférencie la région d’Edéa –
Eséka en 03 unités morphogénétiques de Pu-
ma, d’Edéa et de Mevia. La première à l’Est
s’estdéveloppée sur les formations cristallo-
phylliennes du complexe de l’Oubanguide sou-
levés par les surrections continentales
post-panafricaines respectivement forte et
moyenne. L’unité d’Edéa au Centre s’estforgée
sur les formations cristallophylliennes du com-
plexe du Nyong soulevés par des surrections
NNE–SSW à NE–SW éburnéennes à panafri-
caines. Sa limite avec l’unité de Mevia à l’Ouest
constitue une cuesta orientée sub-N-S parallè-
lement à la direction du rifting sud-atlantique.
Cette unité est une plaine côtière construite sur
le sédimentaire Crétacé à Actuel du bassin sé-
dimentaire de Douala-Kribi-Campo.
Remerciements
Les auteurs sont infiniment reconnaissants au
projet Université de Douala-UNESCO sur les
changements climatiques qui a soutenu ce tra-
vail.
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