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Flore vasculaire des îlots satellites de l'île de Porquerolles et de la presqu'île de Giens (Var, France)

Authors:
  • National Park of Port-Cros

Abstract

L'étude de la flore vasculaire des îlots satellites de l'île de Porquerolles et de la presqu'île de Giens permet de mettre en exergue leur intérêt écologique et biogéographi-que. Avec un nombre d'espèces égal à 122 pour les premiers et 257 pour les seconds et la présence d'une vingtaine de plantes patrimoniales, ces territoires présentent un intérêt non négligeable pour la conservation de la flore littorale. Les principales tendances dyna-miques et menaces sont également discutées. Abstract. The vascular flora from islets around the island of Porquerolles and the Giens peninsula (Var, France). This study fills a knowledge gap and shows that these islets are of obvious ecological and biogeographical interest. A significant number of spe-cies have been identified: 122 in the first group of islets, 257 in the latter. No less than 20 rare or protected (patrimonial) species have been found and this survey demonstrates that these small islands possess a high conservation value for the coastal flora. Finally, some diachronic observations about the evolution of flora and vegetation and threats are done.
Sci. Rep. Port-Cros natl. Park, 26: 17-43 (2012)
Flore vasculaire des îlots satellites de l’île
de Porquerolles et de la presqu’île de
Giens (Var, France)
Annie ABOUCAYA1*, Nicolas CROUZET2, Daniel PAVON3,
Frédéric MEDAIL3
1Parc national de Port-Cros, Allée du Castel Ste-Claire, BP 70220, 83406
Hyères cedex.
2gyrinus.natator@gmail.com
3Institut Méditerranéen de biodiversité et d’écologie (IMBE, UMR-CNRS IRD
6116), Aix-Marseille Université, Technopole de l’environnement Arbois-
Méditerranée, BP 80, 13545 Aix-en-Provence cedex 04.
*Contact : annie.aboucaya@portcros-parcnational.fr
Résumé. L’étude de la flore vasculaire des îlots satellites de l’île de Porquerolles et de la
presqu’île de Giens permet de mettre en exergue leur intérêt écologique et biogéographi-
que. Avec un nombre d’espèces égal à 122 pour les premiers et 257 pour les seconds et
la présence d’une vingtaine de plantes patrimoniales, ces territoires présentent un intérêt
non négligeable pour la conservation de la flore littorale. Les principales tendances dyna-
miques et menaces sont également discutées.
Mots-clés : flore, îlots, Porquerolles, Giens, inventaire.
Abstract. The vascular flora from islets around the island of Porquerolles and the
Giens peninsula (Var, France). This study fills a knowledge gap and shows that these
islets are of obvious ecological and biogeographical interest. A significant number of spe-
cies have been identified: 122 in the first group of islets, 257 in the latter. No less than 20
rare or protected (patrimonial) species have been found and this survey demonstrates that
these small islands possess a high conservation value for the coastal flora. Finally, some
diachronic observations about the evolution of flora and vegetation and threats are done.
Keywords: flora, little islands, Porquerolles, Giens.
Introduction
Depuis une décennie, l’étude de la biodiversité végétale des peti-
tes îles de Méditerranée a connu un regain d’intérêt en raison de leur
originalité biogéographique, de leurs particularités écologiques et fonc-
tionnelles mais aussi de leur rôle de plus en plus important en tant que
dernier refuge des flores et végétations littorales, comparées aux côtes
très urbanisées du continent (Médail, 2008).
— 17 —
La flore des grandes îles d’Hyères est désormais bien connue et a
fait l’objet de nombreuses publications. Parmi les principales qui
concernent l’ensemble de l’archipel et après la magistrale florule de
Jahandiez (1929), citons les travaux de Lavagne (1977), Aboucaya
(1989), Médail et Loisel (2001), D’Onofrio et al. (2003), Crouzet et al.
(2005). L’île de Porquerolles est aussi bien connue avec les travaux spé-
cifiques de l’Abbé Ollivier (1885), de Lavagne (1986) et la réactualisation
récente de Crouzet (2009).
En revanche, probablement du fait de la difficulté d’accès ou d’un
intérêt supposé moindre de la part des biologistes, les îlots satellites de
Porquerolles, Port-Cros et de la presqu’île de Giens ne semblent pas
avoir fait l’objet de prospections anciennes ou, en tout cas, les éven-
tuels inventaires réalisés n’ont pas été publiés, hormis une première
cartographie de la flore de l’île du Grand Ribaud réalisée par Molinier
(1954). Or les petites îles de Provence, de superficie inférieure à 3-4 ha,
offrent une intéressante diversité et originalité au niveau de leur compo-
sition floristique (Médail et Vidal, 1998).
Prenant conscience de cette lacune, l’un d’entre nous a alors jeté
les bases d’un inventaire permanent de la flore de ces territoires micro-
insulaires de la côte provençale : nombreuses prospections botaniques
en vue de la création d’une base de données, publication sur la flore et
la végétation des îlots satellites de Port-Cros (Médail, 1998), et sur les
facteurs déterminant la diversité floristique d’une cinquantaine d’îlots
(Médail et Vidal, 1998). Ses prospections sur les îlots de Porquerolles et
de Giens en 1995-1996 semblent bien être les premières sur ces terri-
toires, au moins les premières connues et formalisées. Elles ont été sui-
vies de quelques missions par des agents du Parc national de Port-
Cros sur les îlots de Porquerolles (Aboucaya et al. en 1997, Crouzet en
2005) et de Giens (Aboucaya et al. en 2000, Noble et al. en 2006).
Toutefois, ces inventaires n’avaient jusqu’à présent pas fait l’objet d’une
publication ou uniquement de façon très ponctuelle (in D’Onofrio et al.,
2003 et Crouzet, 2009).
Enfin, en juin 2009, une mission du Conservatoire du littoral et des
rivages lacustres a permis, dans le cadre de l’initiative pour les Petites îles
de Méditerranée (initiative PIM), de réactualiser les inventaires floristiques
des îlots satellites de Porquerolles et de la presqu’île de Giens. Cette
campagne de prospection a permis d’insuffler l’énergie nécessaire afin de
formaliser ces divers résultats et proposer la présente synthèse.
Présentation physique des territoires
Description géographique
Les îlots concernés par ce travail sont les suivants :
- pour Porquerolles : îlots de la Pointe Ste-Anne, du Petit
Langoustier, du Cap Rousset, Rochers des deux Frères des Mèdes,
Gros et Petit Sarranier (Fig. 1.2) ;
— 18 —
- pour la presqu’île de Giens : île de la Redonne, île Longue, île de
la Ratonnière, îlots des Fourmigues Ouest et Est, îles du Ribaudon, du
Petit et du Grand Ribaud, îlot du Cap de l’Estérel (Fig. 1.1).
Le tableau I rassemble l’essentiel des grandes caractéristiques
physiques de ces territoires.
Tableau I. Principales caractéristiques physiques des îlots-satellites prospectés :
d’après Cheylan (1985) et Médail et Vidal (1998), modifié.
Ilots satellites de Giens
Ilot Surface Altitude Distance Géologie
(ha) (m) à la côte
(m)
Les Fourmigues Ouest 0,08 1930
Les Fourmigues Est 0,27 1790
Ile Ratonnière 0,5 15 435 Phyllades noires de ND des Anges
Ile Longue 2 26 142 Phyllades noires de ND des Anges
Ilot Longue 0,17 86
Ile de la Redonne 0,6 11 143 Phyllades détritiques des Carmaures
Ilot du Ribaudon 0,01 190 Phyllades détritiques des Carmaures
Ile du Petit Ribaud 0,8 17 190 Phyllades détritiques des Carmaures
Ile du Grand Ribaud 18,46 52 700 Phyllades détritiques des Carmaures
Ilot du Cap de l’Estérel 0,1 5 10 Phyllades détritiques des Carmaures
— 19 —
Ilots satellites de Porquerolles
Ilot Surface Altitude Distance à Géologie
(ha) (m) Porquerolles
(m)
Ilot Pte-Ste-Anne 0,006 23 2 Phyllades détritiques des Carmaures
Ilot du Petit Langoustier 2,5 14 100 Phyllades détritiques des Carmaures
Ilot du Cap Rousset 1,2 16 10 Phyllades détritiques des Carmaures
Rocher des Mèdes, 0,11 17 50 Quartzite du Temple
Ilot-Porquerolles
Rocher des Mèdes, 0,1 160 Quartzite du Temple
Ilot-mer
Gros Sarranier 2,3 25 100 Phyllades des Sauvettes
Petit Sarranier 0,8 24 400 Phyllades des Sauvettes
Matériel et méthodes
La synthèse a été réalisée grâce aux divers résultats inédits de plu-
sieurs prospections :
- missions du Conservatoire du littoral sur les îlots de Giens :
Médail 29 mai et 10 juin 1995, Aboucaya et al., les 4 mai et 16 juin
2000 ; mission organisée par le Parc national de Port-Cros sur le Grand
Ribaud : Noble et al. le 2 juin 2006.
- missions du Parc national sur les îlots de Porquerolles : Médail et
Aboucaya le 26 juin 1995, Aboucaya et al., les 30 avril et 22 mai 1996
et le 5 mars 1997, Crouzet les 16 mai et 7 juin 2005.
Enfin, les prospections du 31 mai au 5 juin 2009, organisées par la
mission internationale du Conservatoire du littoral, ont permis la pré-
sente synthèse des inventaires botaniques sur l’ensemble des îlots de
Giens et de Porquerolles avec, selon les cas, une réactualisation, un
complément d’inventaire, voire un premier travail de prospection sur
certains territoires comme l’îlot du Cap de l’Estérel ou les deux Rochers
des Mèdes. De plus, durant les missions les plus récentes, l’accent a
été mis sur certains taxa de groupes réputés difficiles : Elytrigia,
Spergularia, Fumaria, qui avaient été quelque peu négligés précédem-
ment.
La bibliographie ancienne et les données floristiques récentes ont
été recherchées au moyen d’une interrogation de la Base de données
flore SILENE du Conservatoire botanique national méditerranéen de
Porquerolles (www.flore.silene.eu).
La nomenclature utilisée pour les plantes vasculaires (phanéroga-
mes et ptéridophytes) est celle de TaxRef, le référentiel taxonomique de
l’Inventaire National du Patrimoine Naturel du Muséum National
d’Histoire Naturelle de Paris (INPN-MNHN), référence officielle consul-
table en ligne (http://inpn.mnhn.fr/).
La liste des espèces dites “patrimoniales” a été élaborée en utili-
sant les arrêtés relatifs aux plantes protégées par la loi, la synthèse de
— 20 —
Roux et Nicolas (2001) en retenant les taxons cités comme rares et
menacés pour le Var (cotations 0 à 4 incluses) et Le Var et sa flore.
Plantes rares ou protégées (Cruon, 2008). L’inscription au Livre rouge
national, tome 1 (Olivier et al., 1995) a été également prise en compte.
Les individus et les variétés cultivées d’espèces protégées n’ont par
contre pas été reconnus en tant qu’espèce patrimoniale (pieds plantés
de Nerium oleander, semis de Chamaerops humilis, etc.).
Résultats et discussion
La flore
La synthèse des différentes missions de prospections de 1995 à
2009 figure dans la liste des plantes vasculaires des îlots de
Porquerolles (Tableau II) et dans celle des îlots de Giens (Tableau III).
Le nombre total de plantes vasculaires inventorié est signalé dans
la 3ème colonne du tableau IV, suivi entre crochets du nombre de plantes
patrimoniales, puis du nombre de plantes exotiques envahissantes.
Le nombre de taxons inventoriés lors de la mission de 2009 est
donné en colonne 4.
Les colonnes 5 et 6 permettent respectivement de mentionner par
îlot les taxons nouveaux (non observés précédemment ou apparus
depuis les derniers inventaires) et les taxons non revus en 2009.
Tableau IV. Nombre total de taxons inventoriés dans les diverses missions 1995-
2009 (synthèse) et dénombrement des taxons listés lors de la mission de 2009.
Ilots satellites de la presqu’île de Giens
Nbre taxons Nbre taxons - Nbre taxons - Nbre taxons Nbre taxons
Ilot selon Médail synthèse mission 2009 «nouveaux» non revus
et Vidal (1998) 2009 2009
Les Fourmigues 1 1 [0, 0] 1 0 0
Ile Ratonnière 9 11 [2, 0] 9 1 [0, 0] 2 [1, 0]
Ile Longue 58 90 [7, 1] 63 17 [4, 0] 27 [0, 1]
Ilôt Longue - 23 [5, 1] 23 23 [5, 1] Sans objet
Ile de la Redonne 39 49 [4, 0] 31 4 [1, 0] 18 [0, 0]
Ilot du Ribaudon - 0 0 0 0
Ile du Petit Ribaud 73 86 [6, 9 ] 67 14 [1, 2] 19 [2, 1]
Ile du Grand Ribaud 145 216 [13, 12] 161 42 [1, 2] 55 [3, 4]
Ilot du Cap de l’Estérel 14 15 [3, 1] 9 3 [0, 0] 6 [2, 0]
Ilots satellites de Porquerolles
Ilot Nbre taxons Nbre taxons Nbre taxons Nbre taxons Nbre taxons
Médail et synthèse mission 2009 «nouveaux» non revus
Vidal, 1998 globale 2009 2009
Ilot Pte-Ste- - 19 [2, 2] 15 4 [0, 0] 4 [0, 1]
Anne
Ilot du Petit 58 80 [6, 4] 50 9 [0, 1] 30 [1, 1]
Langoustier
— 21 —
Ilot Nbre taxons Nbre taxons Nbre taxons Nbre taxons Nbre taxons
Médail et synthèse mission 2009 «nouveaux» non revus
Vidal, 1998 globale 2009 2009
Ilot du Cap 48 59 [5, 0] 36 4 [0, 0] 23 [1, 0]
Rousset
Rocher des - 5 [0, 2] 5 5 [0, 2] Sans objet
Mèdes, Ilot-
Porquerolles
Rocher des - 0 0 0 Sans objet
Mèdes, Ilot-mer
Gros Sarranier 40 65 [4, 1] 45 14 [1, 0] 20 [0, 1]
Petit Sarranier 5 7 [2, 0] Non prospecté Non prospecté Non prospecté
Si l’on additionne le nombre total de plantes inventoriées pour les
îlots satellites de Giens et pour les îlots satellites de Porquerolles, on
trouve 257 pour les premiers et seulement 122 pour les seconds, soit
moins de la moitié. L’explication envisageable trouve probablement sa
source dans la différence des surfaces cumulées (plus de 22 ha pour
l’ensemble des îlots de Giens contre seulement un peu plus de 7 ha
pour les îlots de Porquerolles, soit moins du tiers), et sans doute aussi
dans la proximité plus grande au continent des petites îles de Giens.
Dans leur étude sur la richesse et la composition floristique des 48
îles de Provence, Médail et Vidal (1998) montrent que la richesse floris-
tique totale des îles de Provence est très liée à la superficie de l’île,
constat classique puisque la relation aire-espèce constitue l’une des
rares “lois” en biogéographie et écologie insulaires (Whittaker et
Fernandez-Palacios, 2007).
Pour les petites et très petites surfaces (respectivement moins de
3,5 et moins de 0,2 ha), il existe de grandes variations de richesse, et la
part des fluctuations dues au hasard (stochasticité environnementale)
devient importante. Le lien entre la surface de l’îlot et le nombre de
plantes vasculaires recensées se vérifie avec nos résultats : 216 taxa
sur le Grand Ribaud (19 ha) contre 15 taxa pour le minuscule îlot du Cap
de l’Estérel (0,1 ha).
Pour Médail et Vidal (1998), la relation entre la richesse floristique
et la distance à la côte la plus proche est beaucoup moins évidente. On
notera simplement le nombre élevé de taxons pour certains îlots pro-
ches de la côte : 90 espèces pour l’Ile Longue sur une superficie de 2
ha seulement, 86 pour le Petit Ribaud sur 0,8 ha seulement, 80 pour le
Petit Langoustier avec ses 2,5 ha, 59 pour l’îlot du Cap Rousset sur une
superficie minime de 1,2 ha. A contrario, certains cailloux proches de la
terre s’avèrent très pauvres tels que l’îlot du Cap Estérel ou les rochers
des Mèdes mais avec des superficies très faibles.
Enfin, l’apport massif de matière organique par les Goélands leu-
cophée et la perte de sol semblent jouer un rôle très négatif sur certains
îlots : 11 taxa recensés au total sur l’îlot de la Ratonnière (0,5 ha, pro-
che du continent) dont seulement 9 revus en 2009, 7 sur le Petit
— 22 —
Sarranier (0,8 ha). Ce constat rejoint les résultats des travaux approfon-
dis conduits sur la “dérive floristique” engendrée par des densités
croissantes de Goéland leucophée, nicheur sur les archipels marseillais
(Bonnet et al., 1999 ; Vidal et al., 1998, 2000).
Les plantes patrimoniales
Une vingtaine d’espèces jugées d’intérêt patrimonial a été dénom-
brée dans notre dition et ces taxons sont présentés ci-dessous.
Allium acutiflorum Loisel., Ail à fleurs aiguës
Cette géophyte bulbeuse sténoméditerranéenne croît dans les
lieux proches du littoral, sur substrat sableux ou rocailleux. La plante
était déjà connue sur le Petit et le Grand Ribaud. La mission Petites Iles
de Méditerranée a en outre permis de l’inventorier sur les îles de la
Redonne, Longue et sur l’îlot Longue.
Anthyllis barba-jovis L., Barbe de Jupiter
Cette Fabacée arbustive occupe une aire restreinte dans le bassin
méditerranéen occidental, avec les plus belles populations françaises
situées dans le Var, sur le littoral des Maures, les îles d’Hyères et la côte
de l’Estérel (Cruon, 2008). Sur les îlots de notre dition, on trouve une
belle population sur le Petit Langoustier (Anthyllido-Thymelaetum, esti-
mation entre 100 et 1000 pieds pour Morvant, 3 juin 2009, mission PIM,
similaire à Aboucaya. et al. 26 juin 1995) et sur l’îlot du Cap Rousset
(entre 100 et 1000, Aboucaya et al., 26 juin 1995, population clairsemée
et dépérissante pour Crouzet, 2005). Curieusement, nous n’avons pas
trouvé l’espèce sur les îlots de Giens, alors qu’elle est bien présente sur
la presqu’île.
Brassica montana Pourr. (= B. robertiana J. Gay), Chou de Robert
Le taxon a une distribution sténoméditerranéenne nord-occiden-
tale, depuis la Catalogne jusqu’au littoral de la Toscane. Pour le Var, il
est surtout présent sur les éboulis calcaires des collines de la région
toulonnaise. Ce Chou est bien plus rare sur silice, et quelques popula-
tions existent sur les rochers littoraux de la presqu’île de Giens et du
Cap Bénat. Pour les îlots de Porquerolles et de Giens, l’espèce n’est
présente que sur l’Ile Longue, où elle a été découverte en mai 1995 par
l’un de nous qui avait recensé environ 300 individus (Médail.). Les
comptages plus récents semblent indiquer la régression de la popula-
tion estimée à plusieurs dizaines de pieds (Aboucaya inéd.), sans doute
en raison de la progression de l’espèce exotique envahissante
Carpobrotus edulis. Ces populations littorales sur silice sont intéressan-
tes à conserver du fait de leur écologie particulière qui peut induire une
adaptation locale des individus et un pool génétique particulier pour
cette espèce progénitrice du Chou cultivé.
— 23 —
Crepis leontodontoides All., Crépide faux Dent-de-lion
Endémique provenço-tyrrhénienne, cette plante herbacée en
rosette présente une chorologie limitée au littoral français méditerra-
néen, à la Corse, à la péninsule italienne, à la Sardaigne et à la Sicile. En
France continentale, l’espèce n’est actuellement connue que de l’archi-
pel de Riou dans les Bouches-du-Rhône (vue en 2008 à Riou et men-
tionnée en 1998 à Maïre) et de quelques rares points de la côte varoise
entre le Cap Sicié et la Londe, archipel hyérois inclus : Giens,
Porquerolles, Port-Cros, le Levant et Bagaud (Lavagne in Cruon, op.cit.).
Médail (1998) signalait l’espèce en plusieurs populations sur l’îlot
de Bagaud en donnant les précisions écologiques suivantes : « Sur les
îles d’Hyères, l’espèce se rencontre en ourlet de la yeuseraie ou de la
pinède de pin d’Alep, sur les micro-talus argilo-limoneux un peu humi-
des qui bordent certaines pistes et sentiers ». L’espèce est bien
présente dans ce type d’habitat, en ubac frais, en bordure de sentier sur
l’îlot du Grand Ribaud.
Fumaria flabellata Gasparrini, Fumeterre en éventail
Cette Fumeterre strictement méditerranéenne, découverte très
récemment dans le Var (littoral sur les principaux caps entre Hyères et
Ramatuelle, et archipel d’Hyères) a certainement été confondue jusque-
là avec Fumaria capreolata (Noble in Cruon, op. cit.), y compris dans les
inventaires plus anciens de notre dition. Déjà connue sur les îlots du
Grand Ribaud et du Petit Langoustier, elle vient d’être découverte, dans
le cadre de la mission PIM, également sur le Gros Sarranier, le Cap
Rousset, l’île et l’îlot Longue et l’îlot du Petit Ribaud. Ces localités sup-
plémentaires confirment le diagnostic de Noble (op. cit.) « (…) de nou-
velles prospections sur les caps et autres îles de la Méditerranée fran-
çaise pourraient révéler une aire de répartition plus vaste ». Par ailleurs,
les deux espèces de Fumeterre cohabitent sur l’îlot du Grand Ribaud.
Galium minutulum Jordan, Gaillet nain
Le Gaillet nain est connu du Portugal, des côtes méditerranéennes
françaises, de la Sardaigne et de l’Archipel toscan. Très localisé en
France, il ne se trouve encore que sur les îles d’Hyères, essentiellement
les grandes îles (Porquerolles, Port-Cros, le Levant) et celles de taille
moyenne : Bagaud (Médail, 1998 ; Aboucaya et Médail, assez commun
dans les rochers littoraux de la côte ouest, obs. inéd. juin 2011) et le
Grand Ribaud, où il fut signalé comme très rare par Médail (inéd., juin
1995) mais n’a pas été revu lors des dernières prospections. Deux cyto-
types distincts ont été mis en évidence : un cytotype tétraploïde en
situation forestière ou préforestière, et un cytotype hexaploïde localisé
dans les habitats côtiers (Médail et al., 2000).
Genista linifolia L., Genêt à feuilles de Lin
Cet arbuste croît aux Canaries, dans la péninsule ibérique, en Italie
et en Afrique du Nord. En France, l’indigénat n’est certain que dans le
— 24 —
Var, en limite nord de son aire. Les plus belles populations sont celles
de l’île de Porquerolles (Aboucaya in Cruon op. cit.).L’espèce a été
signalée par Médail (1996, inéd.) et Aboucaya (2000, inéd.) sur le Grand
Ribaud, mais non revue.
Limonium pseudominutum Erben, Statice nain
Cette petite plante halophile est endémique du littoral provençal,
depuis Martigues (Bouches-du-Rhône) jusqu’au golfe de Saint-Tropez
(Var). Elle n’est pas rare sur les rochers littoraux du Var (excepté l’est
varois), mais peut être menacée par le piétinement et par les embruns
pollués. Connue des trois grandes îles de l’archipel hyérois et de la
presqu’île de Giens, la plante est présente sur les îlots de la Pointe
Sainte-Anne, le Petit Langoustier, le Cap Rousset, le Gros Sarranier, l’île
Redonne, l’île et l’îlot Longue, les Petit et Grand Ribaud, l’îlot du Cap
Estérel. L’espèce n’a pas été revue sur l’îlot Ratonnière, très probable-
ment en raison de la nitrification très forte sur ce bout de rocher.
Lotus angustissimus L., Lotier très étroit
Petit Lotier annuel des zones humides temporaires sur sols sablon-
neux, cette espèce discrète vient d’être découverte sur le Grand
Ribaud.
Orobanche fuliginosa Reut. ex Jordan, Orobanche fuligineuse :
C’est une espèce méditerranéenne localisée qui, dans notre dition,
parasite Senecio cineraria sur le littoral. Nos prospections récentes
montrent qu’elle est présente sur l’Ile Longue et le Grand Ribaud.
Orobanche sanguinea C. Presl (= O. crinita Viv.), Orobanche san-
guine
Cette espèce méditerranéenne rare, parasite de Lotus cytisoides,
est connue en France uniquement de Corse et du Var. Dans ce dépar-
tement, elle n’était connue que de la presqu’île de Giens, Port-Cros et
Bagaud (Michaud in Cruon, 2008), tandis qu’elle a été trouvée très
récemment dans l’archipel des Embiez (Michaud, Morvant et Pavon
2008 et 2009 in Base de données flore Silene). Signalée en 2004 par
l’une d’entre nous sur l’îlot du Petit Langoustier, elle n’y a pas été revue
depuis, y compris lors des prospections approfondies menées en juin
2009 lors de la mission PIM, au cours d’une année très favorable
(importante pluviosité). Curieusement, elle n’a pas été découverte sur
les îlots satellites de Giens, alors qu’existent quelques belles popula-
tions sur la presqu’île. Cette espèce rare et localisée mériterait une pro-
tection par la loi.
Pancratium maritimum L., Lis de mer
Cette plante des dunes atlantiques et méditerranéennes est très
menacée dans le Var en raison de la pression de fréquentation des
— 25 —
plages. Une forte population de plusieurs centaines d’individus s’est
toutefois bien développée dans l’enceinte du fort du Petit Langoustier
et sur le talus extérieur, suite à l’éradication de la Griffe de sorcière.
Plantago subulata L., Plantain à feuilles en alène
Ce Plantain en coussinet est rare en France et dans le Var, où il est
cantonné au littoral de Sanary, Six-Fours et Hyères (Cruon, 2008).
L’espèce est présumée disparue de l’îlot du Cap Rousset où elle n’a
pas été revue pendant les missions de 2005 et de 2009, alors qu’une
douzaine d’individus avait été répertoriée en 1997 (Aboucaya, inéd.). On
peut vraisemblablement incriminer l’accumulation de nitrates dans le
sol, liée aux déjections des Goélands leucophée. Assez abondante sur
l’extrémité de la presqu’île de Giens, la plante, découverte par Médail
(20 touffes, 1995, inéd.) sur l’îlot du Cap Estérel, est présumée dispa-
rue, n’ayant pas été revue en 2009.
Polypogon maritimus Willd. subsp. subspathaceus (Req.) Richter,
Polypogon subengaîné
On trouve cette plante annuelle discrète dans les mares temporai-
res et suintements littoraux, et les pelouses halophiles. Ce taxon pré-
sente une répartition limitée, littorale et souvent insulaire, Corse, Alpes-
Maritimes et Var, pour la France. Dans le Var, cette graminée a disparu
du continent et n’est connue que des îles d’Hyères et de Giens :
Porquerolles, Port-Cros, le Levant pour les grandes îles et pour les plus
petites : Grand Ribaud et Bagaud (Crouzet in Cruon, op. cit.).
Polypogon maritimus Willd. subsp. maritimus, Polypogon maritime
Cette plante annuelle de plus grande taille présente dans notre
pays une répartition méditerranéo-atlantique plus vaste que le taxon
précédent. Elle a été trouvée sur le Gros Sarranier et le Grand Ribaud.
Senecio leucanthemifolus Poiret subsp. crassifolius (Willd.) Ball,
Séneçon à feuilles grasses
Cette plante annuelle halophile est une endémique provenço-
ligure. Le Séneçon à feuilles grasses, fréquent sur les îles d’Hyères, est
inventorié sur les îles de la Redonne, île et îlot Longue, île de la
Ratonnière, Grand Ribaud, îlot de la Pointe Sainte-Anne, du Petit
Langoustier, du Cap Rousset, du Gros et du Petit Sarranier. Cette plante
semble bien tolérer l’augmentation des nitrates dans le sol, voire être
favorisée par ceux-ci.
Silene badaroi Breistr. (= S. salzmannii Badaro ex Morettin non
Otth., S. tyrrhenia Jeanmonod et Bocquet), Silène de Badaro
Ce taxon endémique franco-italien très localisé, récemment
découvert sur l’île de Porquerolles, l’îlot du Petit Ribaud et sur la
presqu’île de Giens (Crouzet et al, 2005) pourrait cependant n’être
— 26 —
qu’un écotype littoral selon Jeanmonod (in Crouzet et al., 2005).
Confondu en 2000 avec S. italica (L.) Pers., dont il est très proche, il
vient d’être identifié sur l’île Longue, à proximité des localités connues
sur le littoral ouest de la presqu’île de Giens.
Tamarix africana Poiret, Tamaris africain
Ce petit arbre a une distribution centrée sur le bassin méditerra-
néen occidental. Le Var possède encore quelques belles populations
sur les sables maritimes, principalement entre Hyères et Fréjus. Il est
présent sur les îles d’Hyères (Porquerolles, Port-Cros, le Levant) et sur
le Grand Ribaud. Toutefois, sa présence effective sur ce dernier néces-
site confirmation en raison de la difficulté de sa détermination et des ris-
ques de confusion avec d’autres espèces de Tamaris.
Thymelaea hirsuta (L.) Endler, Passerine velue
Ce petit arbuste circumméditerranéen se développe dans la cein-
ture halo-résistante, souvent associé à Anthyllis barba-jovis. Présent en
diverses localités de la côte rocheuse varoise, mais plus abondant sur
la côte cristalline, il est connu de la presqu’île de Giens et de
Porquerolles. Pour les îlots, il vient d’être revu sur l’île Redonne (effectif
recensé pendant la mission PIM en juin 2009 : 18 individus adultes
vivants, 1 mort, 1 jeune pied), sur l’îlot du Petit Ribaud (12 pieds et 1
jeune, Médail 1996, inéd. et seulement 1 gros pied à moitié mort, mis-
sion PIM 2009), sur l’îlot du Cap Rousset (9 pieds en 1997, 1 pied en
2005, inéd.) et sur l’îlot du Petit Langoustier (entre 100 et 1000 en 1995,
maximum 100 pieds recensés lors de la mission PIM 2009, inéd.). La
dynamique des diverses populations de cette espèce semble malheu-
reusement régressive sur ces îlots, à l’instar des îles de la région mar-
seillaise.
La végétation
Dans le cadre de cartographies plus générales, la végétation de la
plupart de ces îlots a été étudiée par Lavagne (1979) pour les îlots satel-
lites de Porquerolles et par Lavagne et Moutte (1977) pour les îlots
satellites de Giens. Toutefois, des cartographies précises et détaillées
de la végétation n’existent que pour le Grand Ribaud et l’îlot Ribaudon
(Molinier, 1954), le Petit Langoustier (Delorme et Aboucaya, 2002, inéd.,
carte n° 1) et le Petit Ribaud (Aboucaya, 2000, inéd., carte n° 2).
— 27 —
Carte n° 1. Habitats dominants Petit Langoustier
— 28 —
Carte n° 2. Formations végétales Petit Ribaud
En raison de leur position littorale et
de la vaporisation intense d’embruns
sur ces espaces peu élevés, les îlots
comportent surtout une végétation
basse avec un grand développement
des formations halophiles, présentes
sur la quasi-totalité des îlots prospec-
tés : association du Crithmo-
Limonietum pseudominuti, groupement à Senecio cineraria et
Dorycnium hirsutum, voire halonitrophiles ou halo-ornithocoprophiles :
groupement à Frankenia sp. pl. et Camphorosma monspeliaca, groupe-
ment à Frankenia sp. pl. et Lavatera arborea (Ile Redonne).
De façon beaucoup plus occasionnelle, plusieurs types de pelou-
ses psammophiles ou apparentées ont été individualisées : pelouses à
Sporobolus pungens et Elytrigia sp., pelouses des rochers maritimes à
— 29 —
Dactylis hispanica et Daucus carota s.l. La première formation a vu sa
surface globale bien progresser sur l’îlot du Petit Langoustier suite à
l’opération totale d’élimination de la Griffe de sorcière de 1995, en par-
ticulier sur les talus du fort.
Peu fréquentes également, et très vraisemblablement en régres-
sion, les phryganes halotolérantes de l’Anthyllido-Thymelaetum sont
encore bien représentées sur l’îlot du Petit Langoustier où elles consti-
tuent la raison première de l’opération d’enlèvement de la Griffe de sor-
cière. La formation est encore présente sur l’île Redonne et sur l’îlot du
Cap Rousset, mais en plus mauvais état de conservation.
Dans quelques rares cas, les conditions mésologiques permettent
l’apparition de strates de végétation plus élevées, souvent très réduites
et localisées aux secteurs plus abrités des vents dominants et compor-
tant un peu plus de substrat. Il s’agit de la brousse à lentisque (Pistacia
lentiscus, Phillyrea angustifolia, Olea europaea, Myrtus communis) sur
l’Ile Longue, Petit et Grand Ribaud, le Petit Langoustier, Cap Rousset,
Gros Sarranier et du maquis haut à Erica arborea et Arbutus unedo sur
le Grand Ribaud et le Cap Rousset. Une variante de la brousse à lentis-
que comportant une forte densité de Juniperus phoenicea se déve-
loppe parfois sur les crêtes rocheuses, comme sur le Cap Rousset.
Dans les trouées, probablement liées aux zones de nidification du
Goéland leucophée directement posées sur la brousse à lentisque, on
observe des faciès à grandes Malvacées en particulier Lavatera olbia et
L. arborea (île Longue, île Redonne, Petit Ribaud).
Si l’on observe quelques arbres isolés comme le Pin d’Alep sur le
Petit Langoustier, le développement de formations forestières plus
matures est par contre exceptionnel. L’îlot du Grand Ribaud abrite tou-
tefois une belle pinède de Pin d’Alep.
Les formations spécifiques aux zones humides sont très rares,
cantonnées aux petits vallons parcourus par des oueds et non totale-
ment envahis par les Griffes de sorcière : Lythrum hyssopifolia et
Polypogon monspeliensis sur le Gros Sarranier. Une splendide coulée à
Narcissus tazetta de plusieurs milliers d’individus occupe un vallon de
quelques centaines de mètres sur l’îlot du Grand Ribaud. Cette forma-
tion a été signalée par Médail (1998) sur l’îlot de Bagaud.
Tendances dynamiques
Si l’ensemble de ces résultats fait évoluer les connaissances sur la
distribution des espèces végétales, il pose nombre de questions
concernant en particulier les causes des évolutions constatées de
certaines populations ou de certaines espèces entre deux inventaires
successifs.
La découverte récente de plusieurs taxons dont certains patrimo-
niaux : Fumaria flabellata, Crepis leontodontoides, Silene badaroi, peut
— 30 —
s’expliquer par la pression d’inventaires et surtout par la meilleure
qualité des outils taxonomiques à disposition.
La disparition vraisemblable de plusieurs populations d’espèces
rares est plus préoccupante. Tel est le cas de Plantago subulata au Cap
Estérel mais également au Cap Rousset, d’autant plus que les popula-
tions de Porquerolles subissent une forte pression de fréquentation
littorale. De même, Orobanche sanguinea, découvert sur l’îlot du Petit
Langoustier en 2004 n’a pas été retrouvé en 2009. Il a pourtant fait
l’objet de prospections à une époque idéale du point de vue de sa phé-
nologie lors d’une année pluvieuse favorable. Sa disparition méritera
d’être confirmée par des prospections ultérieures. Limonium pseudomi-
nutum n’a pas été revu sur l’île de la Ratonnière, ni Senecio leucanthe-
mifolius subsp. crassifolius sur le Petit Ribaud et sur l’îlot du Cap
Estérel. Crithmum maritimum n’ayant pas été retrouvé sur les îlots du
Cap Rousset et du Gros Sarranier, on peut invoquer l’absence d’une pros-
pection exhaustive récente de toute la façade littorale très escarpée pour
le Gros Sarranier, mais peut-être aussi l’accumulation de nitrates dans le
sol pour les deux îlots. Les populations de Thymelaea hirsuta de la plupart
des îlots semblent en régression. De même, Genista linifolia et Galium
minutulum n’ont pas été revus en 2009 sur le Grand Ribaud.
En l’absence d’un suivi précis et régulier de ces populations d’es-
pèces rares et de la couverture végétale dans son ensemble, on ne peut
qu’émettre les hypothèses suivantes, basées sur des menaces consta-
tées mais à l’impact non quantifié.
Certaines disparitions peuvent vraisemblablement s’expliquer par
une nitrification croissante due aux déjections des populations de
Goéland leucophée (Larus michahellis), voire de Tadorne de Bellon
(Tadorna tadorna). Ce phénomène élimine de nombreuses espèces
pour les remplacer par des plantes nitrophiles et/ou allochtones (Médail
et Vidal, 1998 ; Vidal et al., 1998, 2000). Les îlots semblant les plus
concernés sont la Ratonnière, le Petit et le Gros Sarranier, l’île Redonne
et dans une moindre mesure le Cap Rousset et le Petit Langoustier. La
régression des formations ligneuses comme la brousse de l’oléo-lentis-
que ou des formations halophiles ou halotolérantes vivaces par des
plantes annuelles semble s’accompagner d’une perte du sol, qui n’est
plus suffisamment retenu, phénomène qui pourrait bien être irréversible
sur ces sites minuscules et isolés. Ainsi, Rhamnus alaternus et Pinus
halepensis n’ont pas été revus sur le Cap Rousset.
Certaines espèces n’ont pas été revues en 2009 sans doute en rai-
son de la date un peu plus tardive des prospections. Cet argument est
bien sûr valable essentiellement pour les plantes annuelles. Dans cer-
tains cas, des confusions peuvent être invoquées en raison de la diffi-
culté d’identification : genres Spergularia, Erodium, Bromus, confusion
possible entre Fumaria capreolata et Fumaria flabellata.
— 31 —
Les plantes exotiques envahissantes du genre Carpobrotus (Suehs
et al., 2001), mais également Aptenia cordifolia, Drosanthemum flori-
bundum, Opuntia stricta, Agave americana pour les principales, occu-
pent de façon très variable les îlots prospectés. Le genre Carpobrotus
est très présent sur le Grand Ribaud où il occupe de façon quasi
monospécifique plusieurs hectares et sur l’îlot du Cap Estérel. L’îlot du
Petit Ribaud voit l’essentiel de sa façade littorale recouvert de
Carpobrotus spp., Drosanthemum floribundum et Aptenia cordifolia.
L’îlot du Petit Langoustier a fait l’objet d’une éradication du genre
Carpobrotus par le Parc national de Port-Cros,débutée en 1995.
Apparemment réussie malgré quelques repousses ponctuelles, l’opéra-
tion a fait l’objet pendant une dizaine d’années d’un protocole de suivi
de la recolonisation par la végétation spontanée et continue de bénéfi-
cier d’une veille. Par contre, l’inquiétante arrivée récente d’Aptenia cor-
difolia est à surveiller. Sur l’îlot de la Pointe Sainte-Anne, l’éradication
des Griffes de sorcière se poursuit mais n’est pas encore terminée au
bout de plusieurs années d’efforts.
Azolla filiculoides, espèce envahissante découverte il y a quelques
années dans la citerne ruinée du Petit Langoustier, a été éliminé par res-
tauration de la couverture supérieure du bâtiment.
Ces espèces exotiques éliminent peu à peu les habitats naturels
présents (y compris arbustifs) et menacent souvent des populations de
plantes indigènes (Suehs et al., 2004). Sur l’île Longue, une tache de
Griffe de sorcière se multiplie dans la seule localité de notre dition où
croissent deux espèces patrimoniales : Brassica montana et Silene
badaroi. L’éradication de ces plantes envahissantes peut parfois
conduire à une explosion des populations de certaines plantes patrimo-
niales. C’est le cas pour Pancratium maritimum sur le Petit Langoustier,
noté rare par Médail en 1995 (inéd.), alors que plusieurs centaines de
pieds sont inventoriés en 2009.
Conclusions
La mise en place de cartographies à échelle fine, combinée à des
suivis réguliers de la végétation, permettrait de vérifier les schémas
possibles de dynamique de ces formations, telles que : la régression
des formations ligneuses (brousse à lentisque, phryganes), l’augmenta-
tion des formations halophiles et des formations nitrophiles.
Dans l’optique de suivre à long terme l’évolution des îles et îlots
face aux changements globaux (usages et fréquentation, espèces
invasives, changements climatiques, etc.), il apparaît aussi nécessaire
d’envisager la mise en place de placettes d’observations permanentes.
Ainsi, les travaux réalisés cette dernière décennie sur les îles et îlots de
la côte marseillaise notamment nous permettent un retour d’expérience
suffisant pour pouvoir imaginer la mise en œuvre d’une méthode de
— 32 —
suivi de la végétation à la fois simple et fiable (voir par exemple Bonnet
et al., 1999 ; Médail et Vidal, 1998). Cette idée a donc été reprise très
récemment dans l’étude de Baumberger (2008). Nous ne rentrerons pas
dans les détails du protocole utilisé, mais nous rappellerons qu’il
consiste dans la mise en place de placettes rondes de 100 m2(rayon de
5,64 m) dans lesquelles sont réalisés des relevés floristiques simplifiés
de type phytosociologique, accompagnés de relevés mésologiques
(description physique et visuelle de la placette). Ce protocole vient tout
récemment d’être réalisé dans le nord de la Tunisie sur l’île de
Zembretta (Serrano, 2008) et sur la réserve intégrale du Parc national de
Port-Cros (Passetti, 2010) dans le cadre d’une mission de l’initiative
PIM en vue de la mise en place du réseau «Iles sentinelles».
Remerciements. Il nous est agréable de remercier ici toutes les personnes physi-
ques et les établissements ayant permis notre travail. La mission internationale du
Conservatoire du Littoral, en organisant une semaine de prospections en rade d’Hyères a
certainement donné le déclic nécessaire à cette publication, qu’elle en soit remerciée. Un
grand merci aussi est destiné aux pilotes des bateaux lors des différentes missions
depuis 1995, dont la virtuosité a permis des débarquements et des embarquements par-
fois acrobatiques mais toujours sûrs parmi lesquels Patrick Vandenbrouck, André Royer,
Richard Barety, Sébastien Renou, Gilles Farny, Claude Lefebvre. Nous remercions égale-
ment les différents propriétaires ou attributaires de baux ayant autorisé le débarquement
des scientifiques.
La consultation de la bibliographie a été rendue beaucoup plus confortable et
exhaustive grâce à l’énorme base de données flore du Conservatoire Botanique National
Méditerranéen de Porquerolles maniée avec dextérité par Virgile Noble, qu’il trouve ici
l’expression de notre gratitude. Nous avons aussi sollicité nos collègues sigistes Marie
Clap puis Ludovic Boitel qui ont répondu avec efficacité à nos demandes, ainsi que Marie
Jarin qui a traduit en anglais notre résumé.
Nous ne saurions oublier nos amis botanistes, Henri Michaud, au savoir encyclopé-
dique, qui a vérifié les déterminations de tous les échantillons récoltés avec sa gentillesse
habituelle et Yves Morvant, toujours disponible pour prodiguer son expérience de natura-
liste chevronné dans la bonne humeur. Qu’ils trouvent ici l’expression de notre sincère
amitié. Enfin, nous remercions Robert Salanon qui a assumé avec sagacité et minutie le
rôle ardu de relecteur.
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— 35 —
Tableau II. liste des
p
lantes des îlots de Por
q
uerolles
1 : mission PIM, 2009
2 : prospections Crouzet, 2005
3 : prospections AA, VDB, MV, GF, 1997
4 : prospections F.Médail, AA, MV, 1995
5 : Crouzet et al.
,
2005
6 : D'Onofrio et al.
,
2003
7: autres observations
Taxon
Ilôt Pointe
Ste-Anne Petit Lan
g
oustier Ca
p
Rousset
Ilot-Prl 2
Frères
Ilot-mer 2
Frères Gros Sarranier
Petit
Sarranier
Aetheorhiza bulbosa
(
L.
)
Cass. 1
;
31
;
2
;
3
;
4 1
A
g
ave americana L. 1
;
3
;
4
Ana
g
allis arvensis L. 1
;
42
;
3
;
4
Anth
y
llis barba-
j
ovis L. 1
;
3
;
4
;
71
;
2
;
3
;
4
;
7
A
p
tenia cordifolia
(
L. f.
)
Schwantes 1
Arisarum vul
g
are O. Tar
g
.-Tozz. 3
;
41
;
2
;
31
;
2
;
3
As
p
ara
g
us acutifolius L. 1
;
2
;
3
;
41
;
2
;
3
;
4
Atri
p
lex halimus L. 3
Atri
p
lex
p
rostrata Boucher ex DC. 11
;
41
;
2
;
41
;
2
;
44
Atri
p
lex tornabeni Tineo 3
Atri
p
lex s
p
.32
;
3
Avena barbata Link 1
;
4 11
;
4
Avena sterilis L. 4
Azolla filiculoides Lam. 6
Brach
yp
odium distach
y
on
(
L.
)
Beauv. 41
;
4
Brach
yp
odium
p
hoenicoides
(
L.
)
Roem. & Schult. 1
;
7 : AL 1975
Brach
yp
odium retusum
(
Pers.
)
Beauv. 3
;
4
Bromus diandrus Roth 1
Bromus hordeaceus L. 1
;
44
Bromus madritensis L. 1
;
41
;
4
Bromus rubens L. 4
;
54 1
Cam
p
horosma mons
p
eliaca L. 11
;
3
;
41
;
2
;
3
;
4
Ca
p
sella bursa-
p
astoris
(
L.
)
Medik. subs
p
. bursa-
p
astoris 1
Carduus tenuiflorus Curtis 4
Car
p
obrotus acinaciformis
(
L.
)
L. Bolus 2
;
3 1
;
3 1 ?
Car
p
obrotus edulis
(
L.
)
N. E. Br. 1
;
2
;
31
;
3
;
4 1 ?
Cata
p
odium loliaceum
(
Huds.
)
Link
(
=C. marinum
(
L.
)
C.E. Hubb.
)
1
;
21
;
3
;
41
;
2
;
41
;
2
;
4
Cata
p
odium ri
g
idum
(
L.
)
C. E. Hubb.
(
= Desmazeria ri
g
ida
(
L.
)
Tutin
)
14
Centaurium s
p
.1
;
7 : AL 1975
Centaurium er
y
thraea Rafn. 4
Chenopodium sp. 44 4
Cheno
p
odium album L. 1
Cheno
p
odium murale L. 1
Cre
p
is foetida L. 1
Crithmum maritimum L. 1
;
2
;
31
;
3
;
43
;
4 12
Cuscuta
p
laniflora Ten . 4
C
y
nodon dact
y
lon
(
L.
)
Pers. 4
Dact
y
lis
g
lomerata L. subs
p
.his
p
anica
(
Roth
)
N
y
man 2
;
31
;
3
;
41
;
2
;
3
;
41
;
2
;
3
;
4
Daucus carota s.l. 1
;
3
;
41
;
31
;
2
;
3
;
4
Di
p
lotaxis erucoides
(
L.
)
DC. 4
Dittrichia viscosa
(
L.
)
Greuter 47 : AL 1975
— 36 —
Taxon
Ilôt Pointe
Ste-Anne Petit Lan
g
oustier Ca
p
Rousset
Ilot-Prl 2
Frères
Ilot-mer 2
Frères Gros Sarranier
Petit
Sarranier
Dor
y
cnium hirsutum
(
L.
)
Ser. 4
El
y
tri
g
ia atherica
(
Link
)
Ker
g
uélen ex Carreras 1
;
7 : AL 1974 1
Erica arborea L. 1
;
41
;
4 7:AL 1975
Erodium chium
(
L.
)
Willd. 1
;
2
Erodium malacoides
(
L.
)
L'Hér. 4
Eu
p
horbia characias L. 1
;
2
;
3
;
4
Eu
p
horbia
p
e
p
lus L. 1
;
3
;
43 4
Eu
p
horbia
p
ith
y
usa L. 31
;
3
;
4
Frankenia hirsuta L. 1
;
31
;
3
;
7 : AL 1974 1
;
3
Frankenia laevis L. 11
;
41
;
4
Fumaria ca
p
reolata L.3
;
43
;
43
;
4
Fumaria flabellata Gas
p
arrini 7 : NC
,
2007
;
VDB 2001 1
Gastridium ventricosum
(
Gouan
)
Schinz & Thell. 7 : AL 1974
Geranium molle L. 3
Halimione
p
ortulacoides
(
L.
)
Aellen
(
= Atri
p
lex
p
ortulacoides L.
)
1
;
2
;
3
;
4
Helichr
y
sum stoechas
(
L.
)
Moench 3 3
;
41
;
3
;
4
Hordeum murinum L.subs
p
.le
p
orinum
(
Link
)
Arcan
g
.11
;
2
;
41
;
2
;
4
Hordeum murinum L. 33
Juncus acutus L. 4
Juni
p
erus
p
hoenicea L. 1
;
3
;
41
;
2
;
3
;
4
La
g
urus ovatus L. 1
;
3
;
41
;
2
;
3
;
4
Lavatera arborea L. 1
;
3
;
41
;
2
;
3
;
42
;
3
;
4
Le
p
idium did
y
mum L.
(
=Corono
p
us did
y
mus
(
L.
)
Sm.
)
1
Limonium
p
seudominutum Erben 1
;
2
;
31
;
3
;
41
;
2
;
3
;
41
;
2
;
3
;
4 7 : AL 1975
Linum tri
gy
num L. 3
;
44
Lobularia maritima
(
L.
)
Desv. 11
;
2
;
3
;
4
Lo
g
fia
g
allica
(
L.
)
Cosson & Germain
(
= Fila
g
o
g
allica L.
)
4
Lonicera im
p
lexa Aiton 1
;
2
;
3
;
4 1
Lotus c
y
tisoides L. subs
p
. c
y
tisoides 1
;
2
;
31
;
3
;
7
;
41
;
2
;
3
;
4 11
;
2
;
3
;
42
;
3
;
4
Lotus edulis L. 1
;
3
Malva
p
arviflora L. 4
Malva s
y
lvestris L. 3
M
y
rtus communis L. 1
;
2
;
3
;
41
;
3
;
4
Olea euro
p
aea L. 4
Orobanche san
g
uinea C. Presl 7 : AA
,
2004
Osteos
p
ermum ecklonis
(
DC.
)
Norl. 2
Pancratium maritimum L. 1
;
3
;
4
;
6
;
7
Para
p
holis incurva
(
L.
)
C. E. Hubb. 1
;
21
;
41
;
2
;
41
;
2
;
4
Phill
y
rea an
g
ustifolia L. 3
;
41
;
41
;
3
;
4
Phill
y
rea latifolia L.
(
incl. P. media L.
)
1
;
4
Pinus hale
p
ensis Mill. 1
;
3
;
44
Pi
p
tatherum miliaceum
(
L.
)
Coss. 44
Pistacia lentiscus L. 1
;
3
;
41
;
2
;
3
;
41
;
2
;
3
;
4
Plantago coronopus s.l. 1 ; 3 ; 4 4
Planta
g
o lanceolata L. 41
;
3
;
4
Planta
g
ola
g
o
p
us L. 2
Planta
g
oma
j
or L. 7 : AL 1975
Planta
g
o subulata L. 3
;
4
Pol
y
car
p
on tetra
p
h
y
llum
(
L.
)
L. 11
;
2
;
41
;
2
;
4
Pol
yg
onum aviculare L. 1
Pol
yp
o
g
on maritimus Willd. subs
p
. maritimus 1
— 37 —
Taxon
Ilôt Pointe
Ste-Anne Petit Lan
g
oustier Ca
p
Rousset
Ilot-Prl 2
Frères
Ilot-mer 2
Frères Gros Sarranier
Petit
Sarranier
Pol
yp
o
g
on maritimus Willd. subs
p
. subs
p
athaceus
(
Re
q
.
)
K. Richter 4 ?
Pol
yp
o
g
on mons
p
eliensis
(
L.
)
Desf. 1
Portulaca oleracea L. 1
;
3
;
4
Pulicaria odora
(
L.
)
Reichenb. 4
Reichardia
p
icroides
(
L.
)
Roth 1
;
2
;
33 ?
;
4 4 7 : AL 1975
Rhamnus alaternus L. 4
Rostraria cristata
(
L.
)
Tzelev 4
Rubia
p
ere
g
rina L. 1
;
4
Rubus s
p
.4
Ruscus aculeatus L. 1
;
2
;
4
Sa
g
ina a
p
etala Ard. 4
Salicornia emerici Duval-Jouve 4
;
5
Sarcocornia
p
erennis
(
Miller
)
A. J. Scott subs
p
.
p
erennis
(
= Salicornia
p
erennis Miller
)
1
Senecio cineraria DC. 1
;
2
;
31
;
3
;
41
;
2
;
3
;
4 11
;
2
;
3
;
4
Senecio leucanthemifolius Poir. subs
p
.crassifolius
(
Willd.
)
Ball 1
;
2
;
31
;
3
;
41
;
2
;
3
;
41
;
2
;
3
;
42
;
3
;
4
Silene
g
allica L.
(
incl. var.
q
uin
q
uevulnera
(
L.
)
Mert. & W.D.J. Koch
)
1
;
3
;
41
;
2
;
41
;
2
;
4
Sil
y
bum marianum
(
L.
)
Gaertn. 3
;
4
Sis
y
mbrium irio L. 1
Smilax as
p
era L. 41
;
2
;
3
;
41
;
2
;
3
;
4
Solanum ni
g
rum L. 1
Sonchus as
p
er
(
L.
)
Hill subs
p
.
g
laucescens
(
Jordan
)
P.W. Ball 1
;
2
;
31
;
3
;
41
;
2
;
3
;
41
;
2
;
3
;
4
Sonchus oleraceus L. 11
Sonchus tenerrimus L. 4
S
p
er
g
ularia bocconi
(
Scheele
)
Graebn.11 1
;
2
Spergularia rubra gr. 3
S
p
er
g
ularia s
p
. 4
S
p
orobolus
p
un
g
ens
(
Schreb.
)
Kunth 11
;
3
;
4
Th
y
melaea hirsuta
(
L.
)
Endl. 1
;
3
;
4
;
71
;
2
;
3
;
4
;
7
Trifolium scabrum L. 4
Valantia muralis L. 1
;
3
;
4 3
— 38 —
p
g
g
g
p
(
)
g
(
p
g
)
g
(
)
p
p
q
(
p
)
p
g
y
g
p
(
)
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(
)
y
g
g
p
g
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(
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)
(
)
y
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p
p
g
p
(
)
g
p
(
)
y
(
)
j
yp
y
(
)
yp
p
(
)
yp
(
)
p
p
(
)
p
p
— 39 —
g
g
g
p
p
p
(
)
py
p
p
y
(
)
y
p
y
p
(
)
p
(
)
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(
)
(
(
)
)
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g
(
)
(
g
(
)
)
(
)
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)
p
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)
p
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(
)
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p
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p
(p
)
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)
y
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)
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(
)
(
)
y
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)
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)
y
g
(
)
g
(
)
(
)
p
g
p
p
p
p
p
p
p
y
p
g
(
y
)
p
p
g
(
)
p
(
)
— 40 —
g
g
g
p
(
)
g
(
)
(
(
)
)
p
p
p
(
)
y
p
(
)
(
p
p
)
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g
(
)
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)
p
p
p
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(
)
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y
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g
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g
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)
g
y
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p
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(
p
y
(
)
)
p
(
(
)
)
p
gy
(
)
g
g
g
(
)
(
g
g
)
p
g
y
p
y
p
p
g
g
(
)
y
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p
y
(
)
(
)
g
(
)
g
g
(
)
g
g
(
)
(
)
g
y
p
— 41 —
g
g
g
p
y
p
p
(
)
g
p
(
)
p
p
(
)
j
p
(
)
g
(
)
y
g
y
(
)
p
p
p
p
p
p
(
p
p
)
p
(
)
(
(
y)
)
p
(
)
g
j
p
j
g
y
p
p
y
(
)
yp
g
p
yp
g
p
p
(
q
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(
)
p
(
)
p
p
(
)
p
g
g
g
p
g
p
p
(
)
p
p
g
g
p
(
)
g
(
p
)
g
(
)
g
(
q
q
(
)
— 42 —
g
g
g
p
y
y
(
)
p
p
p
(
)
p
(
)
p
g
p
(
)
p
p
p
(
)
p
g
(
)
p
g
(
)
p
g
(
(
)
)
p
g
p
p
g
(
)
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)
(
)
p
g
g
(
)
(
p
y)
y
(
)
(
)
y
p
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g
p
g
p
g
(
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(
)
y
p
p
(
)
p
p
p
(
)
p
g
p
p
p
(
)
p
g
— 43 —
— 44 —
... Trois taxons remarquables méritent d'être mis en exergue (pour les autres espèces patrimoniales, cf. Aboucaya et al. (2012)). continentale ainsi que sur les archipels, où il est abondant (Pavon, 2005). ...
Article
Full-text available
RéSUMé : Cette étude dresse le bilan de la flore vasculaire de l'île Saint‑Honorat (archipel de Lérins, Alpes‑Maritimes, France) suite aux prospections printanières de 2013 et 2014 engagées grâce à l'Initiative PIM (Petites îles de Méditerranée). Ces prospections ont permis d'inventorier 280 taxons (espèces et sous‑espèces) indi‑ gènes ou naturalisés, dont 80 n'avaient jamais été signalés sur l'île. La richesse floristique totale cumulée est égale à 305 taxons indigènes, dont 257 taxons actuellement présents (données postérieures à l'an 2000) ; 33 végétaux non indigènes et naturalisés ont été aussi mentionnés sur l'île. La présence de 13 espèces végétales rares est discutée et la liste des différents types de végétation est fournie. Enfin, l'analyse des principaux impacts sur la flore et la végétation conduit à proposer certaines modalités de gestion en faveur de ce patrimoine végétal insulaire original, encore bien préservé dans sa globalité. MOTS‑CLéS : Alpes maritimes, Initiative PIM, invasion biologique, inventaire floristique, impacts humains, petite île de Méditerranée, végétaux rares. ABSTRACT: This study concerns the global inventory of the vascular flora of Saint‑Honorat island (Lérins archi‑ pelago, Alpes‑Maritimes, France), as a result of several field trips performed during the springs 2013 and 2014, in relation to the PIM Initiative (Mediterranean small islands initiative). 280 native or alien plant taxa (species and subspecies), whom 80 were never mentioned on the island, were censused during these inventories. The total plant richness corresponds to 305 native taxa whom 257 are currently present; 33 alien plant species are also censused. The occurrence of 13 rare plants is discussed and a complete list of vegetation types is provided. An analysis of main impacts on flora and vegetation allows us to propose some management measures in order to protect this original insular plant assemblage, which is globally still well preserved.
Article
Full-text available
Résumé. Ces compléments à la flore des îles d’Hyères comportent 99 taxons nouveaux pour l’archipel et 111 taxons nouveaux pour une île. Romulea assumptionis Garcias Font est mentionnée pour la première fois en France. De nombreuses données concernent des espèces rares, comme Silene badaroi Breistr., Galium verrucosum Hudson ou Fumaria bicolor Nicotra. Toutefois, un pourcentage non négligeable de ces nouvelles espèces appartient à la flore exotique (26% des taxons nouveaux pour l’archipel) parmi lesquels figurent nombre de plantes envahissantes. Des localités supplémentaires ont été découvertes pour 33 taxons remarquables. Nous mentionnons 15 taxons revus pour la première fois depuis E. Jahandiez (1929). Abstract. This contribution to the flora of the Hyères Islands contains 99 new taxa for the archipelago, and 111 new taxa for one of the islands. Romulea assumptionis Garcias Font is mentioned for the first time in France. Much of the data concerns rare species such as Silene badaroi Breistr., Galium verrucosum Hudson or Fumaria bicolor Nicotra. However, an important percentage of the new species is composed of alien flora (26% of new species for the archipelago), including numerous invaders. New locations have been discovered for 33 rare taxa. We mention 15 taxa that havn’t been seen since E. Jahandiez (1929).
Article
Full-text available
The effects of physiographic variables (area, isolation, elevation, and substrate) and habitat diversity on plant species richness and composition have been investigated on some Mediterranean islands (southeastern France). The number of species - area relationship is significant but there are more diverse vegetation patterns on smallest islands (area smaller than 3.5 ha and, ultimately, 0.2 ha). Although the species composition is positively correlated to the distance from the continent, the effect of isolation is not so obvious because of the small distance of these continental islands from the continent. Some islands nearest to shore show very different plant species composition, suggesting a nonselective plant dispersal through some narrow stretches of sea. Habitat diversity represents one of the major explanatory factors of the species richness; nevertheless, it is not possible to settle between the two hypotheses effect of habitat diversity versus effect of area per se because of the correlation betw...
Article
The effects of an increasingly large yellow-legged gull Larus cachinnans colony on the flora of a Mediterranean limestone archipelago (south-east France) were studied through the analysis of floristical changes which have occurred in the past 36 years. Island plant lists can be distinguished first according to the island area, but all the islands show a common pattern of historical changes in flora. This floristical change appears to be correlated with the gull density and the percentage of ruderal plant species. Disturbance by gulls favours the massive establishment of non-native plant species which has led to the extinction of some endangered taxa through this plant species ‘enrichment’. Small islets appear to be more affected than large islands. Some preliminary conservation measures are presented.
Carte phytosociologique de Hyères-Porquerolles au 1/50000 ème
  • Lavagne A Moutte
LAVAGNE A., MOUTTE P., 1977.-Carte phytosociologique de Hyères-Porquerolles au 1/50000 ème. Rev. biol. écol. médit., 4 : 147-238 + 1 carte h.-t.
  • Medail F Loisel R
MEDAIL F., LOISEL R., 2001.-Contribution à la connaissance de la flore des îles d'Hyères (Var, Sud-Est France) Sci. Rep. Port-Cros Natl. Park, 18: 107-115.
Ecological and genetic features of the inva-sion by the alien Carpobrotus plants in Mediterranean island habitats Plant invasions: species ecology and ecosystem management
  • Service Hydrographique Et Oceanographique De La Marine
  • Shom )
  • Insti-Tut Geographique National Histolitt
  • V
  • C M Suehs
  • F Médail
  • Affre L
SERVICE HYDROGRAPHIQUE ET OCEANOGRAPHIQUE DE LA MARINE (SHOM), INSTI-TUT GEOGRAPHIQUE NATIONAL (IGN), 2010. -Trait de côte, Histolitt. V2. SUEHS C.M., MÉDAIL F., AFFRE L., 2001. -Ecological and genetic features of the inva-sion by the alien Carpobrotus plants in Mediterranean island habitats. In: Brundu G., Brock J., Camarda I., Child L., Wade M., (eds.). Plant invasions: species ecology and ecosystem management. Backhuys Publisher, Leiden, pp. 145-158. SUEHS C.M., AFFRE L., MÉDAIL F., 2004. -Dynamique d'invasion de deux végétaux introduits dans le bassin méditerranéen, Carpobrotus spp (Aizoaceae) sur l'île de Bagaud (Parc national de Port-Cros, S.E. France : hybridation, structure clonale et stratégies de reproduction. Sci. Rep. Port-Cros natl. Park, 20: 19-46.
La flore vasculaire de Porquerolles et de ses îlots : mise à jour critique des inventaires
CROUZET N., 2009.-La flore vasculaire de Porquerolles et de ses îlots : mise à jour critique des inventaires. (Hyères, Var, France). Sci. Rep. Port-Cros natl. Park, 23: 4787.
  • Crouzet N Onofrio P
  • G Blanc
  • A Aboucaya
  • H Michaud
CROUZET N., D'ONOFRIO P., BLANC G., ABOUCAYA A., MICHAUD H., NOBLE V., 2005.-Nouvelle contribution à la connaissance de la flore des îles d'Hyères, France. Sci. Rep. Port-Cros natl. Park, 21: 117-146.
  • D'onofrio P Leotard
  • G Crouzet
  • N Aboucaya
  • A Michaud
D'ONOFRIO P., LEOTARD G., CROUZET N., ABOUCAYA A., MICHAUD H., 2003.Contributions à la connaissance de la flore des îles d'Hyères. Sci. Rep. Port-Cros natl. Park, 19: 41-62.
Addition à la flore des végétaux vasculaires de l'île de Porquerolles Var
LAVAGNE A., 1986.-Addition à la flore des végétaux vasculaires de l'île de Porquerolles Var. Sci. Rep. Port-Cros Natl. Park, 12: 55-71.