Les femmes âgées à Paris répondent, dans la première moitié du XIX e siècle, à des caractéristiques démographiques particulières. Elles sont d'abord plus nombreuses que les hommes du même âge et ce trait s'avère de plus en plus marqué avec le vieillissement. Elles sont également beaucoup plus souvent veuves ou célibataires. C'est sans doute d'ailleurs cette différence qui entraîne leur plus grande précarité et un statut socio-économique qui les situe dans la catégorie sociale la plus misérable de toute la société parisienne. À l'époque, on s'est cependant peu préoccupé des problèmes spécifiques auxquels elles étaient confrontées. Les témoignages convergent pour établir leur grande pauvreté, mais le plus grand silence entoure le détail de leurs conditions de vie. Ce n'est que récemment que leur situation a commencé à intéresser les historiens et historiennes et il n'est pas étonnant que plusieurs questions fondamentales restent à explorer.