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Int. J. Biol. Chem. Sci. 5(4): 1432-1447, August 2011
ISSN 1991-8631
© 2011 International Formulae Group. All rights reserved.
DOI : http://dx.doi.org/10.4314/ijbcs.v5i4.10
Original Paper
http://indexmedicus.afro.who.int
Evaluation du potentiel ethnobotanique des populations rurales au Sud et au
centre du Bénin
J. DJEGO, S. DJEGO-DJOSSOU
*
, Y. CAKPO, P. AGNANI et B. SINSIN
Laboratoire d’Ecologie Appliquée, Faculté des Sciences Agronomiques, Université d’Abomey-Calavi, 01 BP
526 Cotonou, Bénin.
*
Corresponding author, E-mail: gdjego@yahoo.fr
RESUME
Les ressources végétales constituant pour les ruraux, d’importantes sources de soins médicaux et
d’aliments, sont mal gérées du fait de la forte emprise humaine. Cette étude diagnostique, évalue les
connaissances ethnobotaniques des populations rurales au Bénin, en vue d’analyser le niveau de conservation
par rapport aux anciennes collections des années 1935 et 1940 effectuées par Laffite. La méthode de collecte de
données est faite d’enquêtes ethnobotaniques et de relevés floristiques. Au total, 232 espèces utiles ont été
collectées dont 25,86% recensées par Laffite. Parmi elles, 96% sont notamment utilisées en médecine
traditionnelle, 20% en spiritualité, 13% dans l’alimentation et 3% en technologie. Certaines espèces
mentionnées par Laffite ont disparu (Milletia thonningii, Premna hispida, Bryophyllum pinnatum, Spilanthes
uliginosa, Caesalpinia bonduc, Tephrosia vogelii et Cissampelos mucronata) des terroirs, tandis que d’autres
sont vulnérables en déclin (Afraegle paniculata, Antiaris toxicaria, Carissa edulis, Commiphora africana,
Crateva adansonii, Pseudocedrela kotschyi, Securidaca longipedunculata, Leptadenia hastata et Tylophora
camerunica). L’urbanisation, l’agriculture itinérante, les changements climatiques et l’introduction d’espèces
exotiques sont autant de facteurs expliquant cette vulnérabilité. La prise de mesure de protection, l’installation
de jardins de case et l’adoption d’approche de gestion durable de cette phytodiversité sont urgentes.
© 2011 International Formulae Group. All rights reserved.
Mots clés : Ethnobotanique, Laffite, phytodiversité, vulnérabilité, conservation, Bénin.
INTRODUCTION
Les formations forestières fournissent
de très nombreuses ressources animales et
végétales qui sont des sources d’alimentation,
de plantes médicinales, de fourniture en bois-
énergie, et bois d’œuvre pour les populations
locales (Sokpon et Lejoly, 1996 ; Ros-Tonen,
1999 ; Goussanou et al., 2011). Le milieu
tropical auquel appartient l'Afrique en grande
partie, dispose d’une diversité biologique très
élevée, à tel point que l'avenir de notre planète
dépend de sa survie. Mais cette survie se voit
menacée par des attaques catastrophiques dues
aux variations climatiques provoquées ou non
et aux interventions humaines contrôlées ou
non (Adjanohoun et al., 1999 ; Delvaux et al.,
2010). La perte de couverture forestière a
atteint dans la décennie 1990-2000, 14,2
millions ha/an et l’Afrique, avec seulement
16,8% du couvert mondial, a contribué pour
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56% à cette réduction du couvert forestier
(Djègo, 2006). C’est le cas en Afrique au Sud
du Sahara et particulièrement au Bénin où les
ressources génétiques, précisément les espèces
médicinales s’amenuisent progressivement à
cause de leur utilisation abusive.
Dans le monde, les couvertures
forestières s’amenuisent dangereusement
(Djègo and Oumorou, 2009) et très souvent,
leur existence est remise en question
(Yessoufou, 2005). Les menaces qui pèsent
sur ces formations végétales comprennent les
pratiques culturales, l’élevage, l’exploitation
du bois et des Produits Forestiers Non
Ligneux (Sokpon and Agbo, 2001 ; Sinsin et
al., 2009), la croissance démographique et
urbanisation (Yessoufou, 2005). L’Afrique de
l’Ouest perd chaque année 4% de forêt dense
(Harrison, 1991). Dans le cas particulier du
Bénin, la couverture forestière est passée de 4
923 000 ha en 1990 à 4 625 000 ha en 1995
soit une perte totale de 298 000 ha de forêts en
5 ans (FAO, 1999). Le Bénin perd 60 000 ha
de forêt par an soit un taux annuel de
déforestation évalué à 1,2%. Cette
déforestation n’est pas sans conséquences sur
la conservation des ressources biologiques et
notamment sur les plantes médicinales qui
demeurent encore une source de soins
médicaux dans les pays en voie de
développement, en l'absence d'un système
médical moderne (Tabuti et al., 2003 ; Deleke
et al., 2009). En effet, la destruction des forêts
tropicales est la cause essentielle de réduction
de la diversité biologique (Djègo and Sinsin,
2006) et présente des conséquences
économiques et écologiques graves. De
nombreuses espèces forestières utiles sont-
elles vulnérables de nos jours ou menacées
d’extinction ? Quand n’est-il de la
conservation de savoirs ethnobotaniques
traditionnels ? Une attention particulière devra
être accordée à la conservation et au maintien
de l’habitat, pour la sauvegarde des plantes
médicinales en péril. En effet, depuis la
récession économique touchant la plupart des
pays africains sub-sahariens, un nouveau type
de commerce a fait son apparition ; celui
d’inonder anarchiquement les marchés
nationaux et internationaux, de plantes
thérapeutiques. Pour qu'il y ait disponibilité
durable de ces plantes médicinales, il est
important de penser dès à présent à leur
conservation. D’où l’intérêt de la présente
étude effectuée dans neuf (09) communes au
Sud et au Centre du Bénin qui a pour objectif
d’évaluer les connaissances ethnobotaniques
des populations rurales et la flore utile en vue
d’analyser le niveau de conservation par
rapport aux anciennes collections des années
1935 et 1940 effectuées par Laffite. Il s’agira
entre autre d’identifier les espèces menacées
ainsi que les différentes stratégies de leur
conservation.
MATERIEL ET METHODES
Milieu d’étude
La présente étude a été effectuée dans
les départements du Littoral (Commune de
Cotonou), de l’Atlantique (Communes
d’Allada et de Ouidah), du Zou (Communes
d’Abomey et de Djidja), des Collines
(Communes de Dassa-Zoumè, de Glazoué, de
Savalou et de Bantè). Le Tableau 1 présente
les caractéristiques démographiques,
climatiques et édaphiques de ces sites de la
zone d’étude (Figure 1).
Méthodologie
La principale source de données
exploitée pour ce travail relève des enquêtes
sur l’exploitation des ressources végétales
dans les différentes localités ainsi que les
impacts des activités agricoles sur ces espèces.
Ces données ont été collectées en utilisant la
technique d’entretiens structurés basés sur des
questionnaires permettant aux enquêteurs de
mieux orienter leur discussion avec les
enquêtés. Les informations recueillies
concernent le profil de chaque enquêté (âge,
niveau d’études, situation familiale, revenu et
lieu de résidence) ; la plante (nom local
commun, usages, partie utilisée, mode de
préparation, période de collecte, type de
plante et prix). Toutes les espèces ont été
mentionnées par les enquêtés par leur nom
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commun. L’identification taxonomique des
espèces a été réalisée sur place à l’aide de
flores ou ultérieurement à l’herbier national
du Bénin. A cet effet, des herbiers ont été
réalisés.
Des techniques d’analyse descriptive
simple ont été effectuées. La méthode Tramyl
IV a permis de dégager les espèces les plus
significatives pour traiter chaque maladie.
Les données inscrites sur des fiches de
données brutes ont été transférées dans une
base de données et traitées par le logiciel de
traitement statistique SPSS et STATISTICA.
RESULTATS
Profil des enquêtés
Six groupes ethniques ont été
rencontrés au cours de l’enquête. Il s’agit des
Aïzo (commune d’Allada) ; Fons (communes
d’Abomey, de Cotonou, de Ouidah et de
Djidja), Idaasha (Commune de Dassa-
Zoumé), Ifè (Commune de Savalou), Isha
(Commune de Bantè) ; Mahi (Communes de
Dassa-Zoumé et de Savalou).
Dans le Sud et au Centre du Bénin,
l’âge moyen des enquêtés tourne autour de 65
ans. Le ratio Homme/Femme enquêté est
largement favorable pour le sexe masculin
94% d’hommes pour 6% de femmes dans le
Centre tandis qu’il est de 54% pour le sexe
féminin et de 46% pour les hommes dans le
Sud. Cette tendance à la féminisation de
l’échantillon au sud du Bénin est due au fait
que dans la commune de Cotonou, seules les
vendeuses de plantes médicinales ont été
questionnées.
Dans la plupart des cas, les enquêtés
mènent des activités doubles (Agriculteur-
Phytothérapeute) ou multiples. En se fondant
sur les activités prioritaires, au Centre du
Bénin, 61,4% des enquêtés sont des
agriculteurs (Figure 2), 25,5% des
phytothérapeutes ou guérisseurs traditionnels,
3,4% sont des ménagères et 9,7% exercent des
métiers qui sont plus ou moins liés aux plantes
(maçon, forgeron, artiste, apiculteur, médecin
vétérinaire etc.).
Dans le Sud, l’échantillon est constitué
de 50% de vendeuses de plantes médicinales,
25% de tradipraticiens, 11% d’agriculteurs et
enfin 14% sont des tailleurs, coiffeuses et
autres.
Inventaire et exploitation des ressources
Dans la zone d’étude 232 espèces utiles
ont été recensées dont 190 au Sud et 42 au
Centre. Parmi ces espèces s’y retrouve la
majorité des espèces collectées par Laffite
entre les années 1935 et 1940. Ainsi, au Sud et
au Centre Bénin, respectivement 15,8% et
71,4% des espèces collectées ont été recensées
par Laffite.
La fréquence d’utilisation des plantes
médicinales selon les localités investiguées
présente une différence significative au Sud (p
< 5%) et non significative au Centre (p > 5%)
du Bénin. Ainsi, l’analyse de la répartition des
espèces par communes (Figure 3) révèle qu’au
Sud, le grand nombre d’espèces est observé à
Abomey (104 espèces) et à Ouidah (98
espèces) tandis qu’à Allada et Cotonou,
s’observent les plus faibles nombres
(respectivement 76 et 73 espèces). Toutefois,
les espèces mentionnées par Laffite sont
présentes dans toutes les communes en
effectifs presque semblables (Figure 3). Ceci
s’explique par le fait que les espèces de
Laffite sont presque toutes médicinales et
reconnues par les populations. A Abomey
(ville historique) et Ouidah (ancienne ville
portuaire), le grand nombre d’espèces
recensées signale l’attachement des
populations aux connaissances traditionnelles
liées à l’usage des plantes utiles ; tandis qu’à
Cotonou et Allada, le caractère cosmopolite
de ces villes influence négativement le
maintien et la transmission des connaissances
ethnobotaniques.
Représentations socio-anthropiques des
végétaux et leurs usages
Les connaissances ethnobotaniques des
populations du Sud et du Centre Bénin sont
traditionnellement riches à cause de la
diversité des groupes ethniques, des coutumes
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et des traditions mais aussi de la diversité des
espèces végétales et de leur habitat. La flore
joue un rôle important dans la vie des
populations rurales. Elle est utilisée à
plusieurs fins. Dans l’ordre d’importance, on
distingue (Figure 4) les plantes utilisées en
médecine traditionnelle (73%), en spiritualité :
sorcellerie, mauvais sorts, conflits (15%), en
alimentation (10%) et en technologique (2%).
Il ressort que les populations rurales de la
zone d’étude sont fortement attachées aux
ressources naturelles végétales qui constituent
leur principale source d’approvisionnement en
médicaments, en aliments, et d’un tas
d’utilisations importantes de la vie
quotidienne.
Fréquence d’utilisation des plantes utiles
dans la zone d’étude
Sur les 232 espèces recensées au Sud et
au Centre du pays, 178 sont spontanées,
récoltées dans les formations végétales ; 24
espèces sont importées d’autres régions et une
trentaine cultivées dans les jardins de case. Au
sein des populations, 82,8% des enquêtés
utilisent les espèces végétales médicinales
prélevées dans les formations végétales
(Figure 5), 12,1% exploitent les espèces
cultivées autour des habitations et 5,2%
utilisent aussi des espèces issues d’autres
régions. Cette faible utilisation d’espèces
importées se justifie par leur prix élevé.
Parmi les espèces utilisées en médecine
traditionnelle, Carissa edulis, Clausena
anisata, Crateva adansonii, Anogeissus
leiocarpa et Pavetta crassipes, sont les plus
exploitées. En spiritualité, les espèces
fréquemment utilisées sont : Commiphora
africana, Clitoria ternatea, Vernonia
amygdalina, Vernonia cinerea et Philenoptera
cyanescens. En alimentation, il s’agit de
Boerhavia diffusa, Pterocarpus santalinoides
et Vernonia amygdalina. Antiaris toxicaria
bien qu’ayant des usages spirituel et médicinal
est également utilisée dans la fabrication des
pirogues. Les populations font recours au
Leptadenia hastata comme cure dent.
Au centre du Bénin, une quinzaine
d’espèces sont déclarées alimentaires. Elles
sont utilisées soit pour la cause alimentaire
sensus stricto (Vernonia spp, Prosopis
africana, Carissa edulis, Grewia mollis etc.),
soit pour le traitement des maladies (Afraegle
paniculata, Euphorbia convolvuloides,
Vernonia cinerea, etc.). En fonction des types
de maladies, ce sont les espèces qui ont des
vertus contre le paludisme, le traitement des
maladies infantiles et les aphrodisiaques qui
sont les plus utilisées. Les organes utilisés
sont identiques à celles énumérées pour
Laffite. En dehors des espèces de Laffite, il a
été recensé d’autres espèces dont les plus
fréquemment utilisées en médecine
traditionnelle sont : Caesalpinia bonduc,
Ocimum gratissimum, Uvaria chamea,
Phyllanthus amarus, Mangifera indica, etc.
Drogues utilisées, espèces significatives et
usages
Les populations de la zone d’étude ont
signalé huit drogues végétales (Figure 6) qui
entrent dans les préparations de recettes
thérapeutiques. Il s’agit de : feuille, racine,
écorce, fruit, fleur, sève, latex et bulbe. Parmi
ces drogues, les plus utilisées sont les feuilles
(41%), les racines (20%) et les écorces (15%).
Le latex et le bulbe étant les organes ayant les
plus faibles fréquences de citation (2%).
Parfois, la drogue végétale peut être constituée
par la plante entière. C’est le cas de
Euphorbia convolvuloides et de Vernonia
cinerea.
Le Tableau 2 indique l’utilité de
quelques plantes significatives ainsi que les
drogues et le nombre de pathologies indiqués
par les populations au Sud et au Centre du
Bénin.
La majorité de ces espèces sont
utilisées dans un nombre important de
maladies (paludisme, maladies infantiles,
infections virales et bactériennes, affections
cardio-vasculaires, dermatoses, troubles
gynécologiques, etc.). Elles sont souvent
utilisées comme aphrodisiaque (Carissa
edulis) ou contre le paludisme, soit après
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accouchement et pour les nourrissons
(Caesalpinia bonduc). Leurs racines et
écorces sont prélevées en abondance ou
utilisées majoritairement par les
tradipraticiens dans les cérémonies de lutte
contre la sorcellerie. Ce sont des espèces
ayant des vertus spirituelles (chance, conflits).
Mais elles ne sont cultivées pour assurer la
disponibilité de la ressource. Chez
Caesalpinia bonduc par exemple, non
seulement l’espèce est sollicitée à des fins
thérapeutiques, ces graines sont aussi utilisées
pour le jeu de « Domino » ; ce qui constitue
une réelle menace pour la pérennité de
l’espèce. Une autre menace évoquée pèse sur
Carissa edulis ; du fait de l’exploitation
intense de ses racines et de sa régénération
difficile due à la toxicité de ses semences.
Prélèvement des organes et disponibilité
des espèces
Selon les enquêtés, les prélèvements se
font en fonction des besoins et ceci au
détriment de la survie des espèces. Il est
recommandé d’effectuer les prélèvements tôt
le matin, car ils estiment que les vœux
formulés au réveil avant de manger du sel ou
d’échanger des paroles avec quelqu’un sont
très souvent exhaussés. Toutefois, dans des
cas spécifiques des maladies complexes à
connotation de sorcellerie ou dans des cas
d’envoûtement ou de désenvoûtement, il est
nécessaire de prendre des dispositions
particulières pour prélever le matériel végétal.
Ainsi, avant de prélever des feuilles, des tiges
feuillées ou des écorces de Detarium
senegalense ou le Detarium microcarpum
pour un désenvoûtement ou pour la protection
contre la sorcellerie, il faudra prendre les
dispositions suivantes :
- Etre dans un état spirituel pur (éviter
un acte sexuel 24 h avant) ou bien en cas
d’urgence prendre un bain de purification
avec Ocimum canum, Ocimum basilicum,
Portulaca oleracea et Newbouldia laevis
avant d’aller vers le végétal.
- Prélever les écorces du côté Est et du
côté Ouest pour certains, dans les quatre
points cardinaux pour d’autres.
- Remercier le végétal et partir sans
regarder derrière pour assurer la réussite du
rituel.
L’aspect métaphysique apparaît dominant
dans les prélèvements des plantes. Le
caractère scientifique est absolument absent
des dispositions particulières de prélèvement
des espèces. Enfin, il faudra obtenir des
autorisations spéciales des gardiens des sites
sacrés lorsque l’on veut prélever des espèces
comme Commiphora africana.
En ce qui concerne la disponibilité des
ressources, plusieurs espèces végétales
recensées sont encore répandues dans le
milieu mais d’autres sont menacées. Une
comparaison faite avec la liste des espèces
recensées par Laffite au cours des années
1935 et 1940, a permis de se rendre compte de
la vulnérabilité de nos jours de certaines
d’entre elles. Ainsi, se distinguent :
- Des plantes disparues dans la nature
et qui n’existent plus qu’en culture ; il s’agit
de Milletia thonningii, Premna hispida,
Bryophyllum pinnatum, Spilanthes uliginosa,
Caesalpinia bonduc, Tephrosia vogelii et
Cissampelos mucronata.
- Des plantes vulnérables en déclin
dont le peuplement déjà limité est en
diminution. Il s’git de Afraegle paniculata,
Antiaris toxicaria, Carissa edulis,
Commiphora africana, Crateva adansonii,
Pseudocedrela kotschyi, Securidaca
longipedunculata, Leptadenia hastata,
Tylophora camerunica et Vernonia cinerea.
- Des plantes en déclin qui étaient
répandues précédemment et dont les
populations diminuent à cause de la
destruction des populations sauvages. Il s’agit
de Polygala arenaria, Pterocarpus
santalinoides, Morinda lucida, Uvaria
chamae, Phyllantus amarus, Ficus thonningii,
Pycnanthus angolensis, Portulaca meridiana,
Justicia flava et Uraria picta.
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Tableau 1: Caractéristiques démographiques, climatiques et édaphiques des sites prospectés.
Communes
Variables Abomey Allada Ouidah Cotonou
Département Zou Atlantique Atlantique Littoral
Superficie 142 Km² 381 km² 364 km
2
79 km
2
Population (habitants)
(INSAE 2002) 78.341 habitants 91.778 habitants 76.551 habitants 761. 137 habitants
Activités principales - Agriculture
- Elevage
- commerce
- Agriculture
- Elevage
- Commerce
- Agriculture
- Pêche - Commerce
- Pêche
Climat Guinéen: 2 saisons
de pluie et 2 saisons
sèches
Guinéen: 2 saisons de
pluie et 2 saisons
sèches
Guinéen: 2 saisons de pluie et 2 saisons sèches Equatorial : 2 saisons de pluie et de 2
saisons sèches
Pluviométrie (mm/an) 1133 mm 800 et 1000 mm 950 et 1150 mm 800 à 1200 mm
Température (°C) 27,50 26,80 27 27
Sols Vertisols
(montmorillonite) Ferrallitique sans
concrétions sur roches
sédimentaires
Sablonneux
Ferralitiques Sablonneux
J. DJEGO et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 5(4): 1432-1447, 2011
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Tableau 2 : Drogues et usages de quelques espèces significatives.
Espèces Usages Drogues végétales Nombre de maladies traitées Zone
Afraegle paniculata (Schum. and Thonn.) Engl. Med Fel, R, Fr, Ec 4 Sud / Centre
Aneilema lanceolatum Benth. Sp, Med Fel, fr, Ec; R 5 Sud
Anogeissus leiocarpa (DC.) Guill. and Perr. Med Fel, R, tige, Ec 11 Sud
Antiaris toxicaria Lesch. subsp. welwitschii (Engler) C.C. Berg
Sp, Med Ec, sève, Fel R 10 Sud
Boerhavia diffusa L. Med, Al Fel, fr, Ec, graine; R
9 Sud / Centre
Carissa edulis (Forssk.) Vahl Med, Al R, Fel, Ec 15 Sud / Centre
Clausena anisata (Willd.) Benth. Sp, Med R; Fel 7 Sud
Clitoria ternatea L. Sp Fel 1 Sud
Commiphora africana (A. Rich.) Engl. Med, Sp Fel 4 Sud / Centre
Crateva adansonii DC. Med Fel, R 9 Sud / Centre
Detarium senegalense J.F. Gmel. Med R 1 Sud / Centre
Dichrostachys cinerea (L.) Wight and Arn. Med Fel 9 Sud
Euphorbia convolvuloides Hochst. ex Benth. Med Fel, Sève, R 3 Sud / Centre
Leptadenia hastata (Pers.) Decne Med Tige 1 Sud
Maranthes kerstingii (Engl.) Prance Med Ec, Fel, R, tige 4 Sud
Millettia thonningii (Schum. and Thonn.) Bak. Med Fel, tige 3 Sud
Morinda lucida Benth. Med Fel, R 7 Sud
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Paullinia pinnata L. Med Fel, R 6 Sud / Centre
Pavetta crassipes K. Schum. Med, Sp Fel, R, tige, Ec 4 Sud
Pericopsis laxiflora (Benth. ex Bak.) van Meeuwen Med Fel 1 Sud / Centre
Polygala arenaria Willd. Med Fel 1 Sud
Prosopis africana (Guill. and Perr.) Taub. Med Fel, fr, R, Ec, Tige 3 Sud / Centre
Pseudocedrala kotschyi (Schweinf.) Harms Med tige, Ec, R 3 Sud
Pterocarpus santalinoides DC. Al, Med Fr, Fel, Ec 4 Sud / Centre
Schwenckia americana L. Med Fel 2 Sud
Securidaca longipedunculata Fres. Med Ec, R 2 Nord
Tephrosia vogelii Hook. f. Med Fel 3 Sud
Vernonia amygdalina Del. Al, Sp Fel 1 Sud / Centre
Vernonia cinerea (L.) Less. Med, Sp Fel, tige 3 Sud / Centre
Légende : Al = Alimentaire ; Med = Médicinal ; Sp = Spirituel ; Fel = Feuille ; Fl = Fleur ; Fr = Fruit ; R = Racine ; Ec = Ecorce
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Figure 1 : Situation du milieu d’étude.
Figure 2 : Répartition de la population d’étude suivant les catégories professionnelles au Sud et au
Centre Bénin.
Milieu d’étude
J. DJEGO et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 5(4): 1432-1447, 2011
1441
0
20
40
60
80
100
120
Abomey Allada Cotonou Ouidah
Communes
Nbre d'espèc es
Espèces LAFFITE
Autres espèces
Total
Figure 3 : Répartition du nombre d’espèces recensées par commune.
Figure 4 : Différentes utilisations des plantes médicinales par ordre d’importance au Sud et au
Centre du Bénin.
Figure 5 : Fréquence d’utilisation des plantes utiles selon leur provenance.
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Figure 6 : Fréquence d’utilisation des drogues végétales au Sud et au Centre Bénin.
Figure 7: Causes de la vulnérabilité des espèces.
DISCUSSION
Impact des activités agricoles sur la
vulnérabilité de la phytodiversité
Les aires de distribution des espèces
végétales et plus particulièrement celles ayant
des vertus thérapeutiques s’amenuisent. Les
pratiques agricoles dévastatrices comme
l’agriculture itinérante sur brûlis demeure la
pratique culturale la plus dominante au Bénin
(Adégbola et al., 2002 ; Goussanou et al.,
2011) entraînant inévitablement l’utilisation
d’espace très important. Ce qui est confirmé
par Floquet and Mongbo (1998) qui affirment
que l’agriculture provoque à court ou moyen
terme une dégradation des terres et des
écosystèmes. L’installation d’un champ passe
par le défrichage et l’élimination des espèces
compétitives des cultures. Celles qui sont
épargnées dès le début de l’installation du
champ finissent toujours par être éliminées du
fait de l’isolement ou de l’exploitation.
Seules, les espèces comme Parkia biglobosa,
Vitellaria paradoxa et Securidaca
longepedunculata fournissant peu d’ombrage
sont parfois viables dans les champs et ceci
surtout dans le Centre du pays. Les espèces
comme Milletia thonningii, Afraegle
paniculata, Premna hispida, Detarium
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senegalensis, Tephrosia vogelii, etc., sont
menacées de disparition du fait de l’extension
des surfaces agricoles suite à un
accroissement des populations et une demande
plus accrue des terres cultivables.
L’exploitation incontrôlée de certaines
espèces (Afraegle paniculata, Detarium
senegalense, Tephrosia vogelii, etc.) ainsi que
le mode de prélèvement des organes sensibles
(racines, fruits, graines, écorce) sont aussi des
causes de vulnérabilité des espèces. De pareils
résultats sont en accord avec ceux obtenus par
Sinsin et al. (2009) qui démontrent que les
ressources végétales sont soumises à de fortes
pressions humaines (agriculture,
transhumance, émondage, feux de brousse,
collecte des PFNL et occupation aux fins
d’habitation) qui à divers degrés influencent
négativement la conservation durable des
forêts. Autres raisons évoquées par les
enquêtés dans la régression des aires de
distribution des plantes médicinales surtout au
Sud Bénin, sont l’urbanisation, les
changements climatiques et l’introduction
d’espèces exotiques. La principale raison
évoquée par les tradithérapeutes, les
vendeuses ou les agriculteurs est
l’urbanisation. Cette urbanisation étant perçue
comme l’occupation des espaces par les
infrastructures (routes, bâtiments, etc.),
réduisant du coût les espaces occupés par les
espèces (Kateb, 2004).
En ce qui concerne l’introduction
d’espèces exotiques, ce facteur est
essentiellement évoqué par rapport aux
fruitiers où 10% des enquêtés ont affirmé que
l’introduction de Tectona grandis par exemple
a réduit considérablement la production des
fruitiers comme celle de Pterocarpus
santalinoides. L’introduction d’essences
exotiques étant déjà été signalée comme
nuisible au développement des espèces
endogènes du milieu (Djègo and Sinsin,
2006).
Impact des activités socio-économiques sur
la vulnérabilité de la phytodiversité
La valorisation des espèces passe par
les usages qu’en font les populations. Les
ligneux sont utilisés à diverses fins : bois de
service, bois énergie, charbonnage,
exploitation commerciale des racines et
écorces des espèces médicinales très
recherchées. Les espèces recensées sont
souvent commercialisées au niveau des
marchés. Les principales régions qui
pourvoient ces marchés en plantes
médicinales sont : Savalou, Dassa, Abomey et
Covè. Dans les marchés, la quantité de racines
et écorces vendues à 100 Francs CFA varie
entre 100.0 g et 300.0 g pour la plupart des
espèces sauf les racines de Carissa edulis dont
10.0 g sont vendues à 100 Francs CFA.
Concernant les feuilles, la botte de 5.0 g est
vendue à 25 Francs CFA. En moyenne la
recette mensuelle est de 24.000 F CFA soit
1.000 F CFA par jour dans les communes
d’Abomey, de Ouidah et d’Allada. Ce qui
correspond à 240 bottes de racines par mois,
soit 24.0 Kg de racines vendus par mois;
tandis qu’à Cotonou, 600 bottes de racines ou
60.0 Kg sont vendues mensuellement. Cet
écart peut s’expliquer par le fait qu’à Cotonou
la forte démographie et le faible pouvoir
d’achat amènent la majorité des populations à
recourir aux plantes médicinales. Les recettes
journalières de ces communes (Abomey,
Ouidah et Allada) confirment celles trouvées
par Bonou (2008) et Toyi (2005) dans le Nord
du Bénin. Cette commercialisation induit un
prélèvement abusif des espèces sans aucune
action de conservation. Ceci constitue la
principale menace évoquée par les populations
sur les plantes médicinales. Les raisons telles
que la fermeture des tunnels, l’agriculture, la
non culture de certaines espèces et autres
causes (toxicité des graines, rituels
destructeurs) sont également évoqués. Il est à
noter que c’est uniquement à Abomey qu’il a
été évoqué comme menace, la fermeture des
tunnels (creusés pour servir de refuge aux
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populations durant les guerres ancestrales).
Ces tunnels constituent de véritables réserves
de ressources végétales et animales qui sont
actuellement détruites à cause de
l’urbanisation. Un autre cas évoqué dans la
commune d’Abomey est l’abattage
systématique de certaines espèces comme
Cassia tora après certains rituels par les
tradipraticiens. Bien que ce soit des pratiques
rares, il n’en demeure pas moins qu’elles
constituent une menace grave pour l’espèce.
Dans la commune d’Allada, ce sont surtout les
fruitiers (Spondias monbin, Uvaria chamae,
etc.) qui ont été évoqués comme espèces
menacées. A Ouidah, c’est plutôt Imperata
cylindrica qui a été reconnu vulnérable, car il
est systématiquement détruit des champs du
fait de son caractère invasif ; de plus, son
rhizome est utilisé contre l’hypertension
artérielle; le paludisme et l’ictère. Dans le
Centre du pays, certaines espèces (Tephrosia
vogelii et Premna hispida) sont très peu
connues des populations du fait de leur très
forte réduction dans le milieu.
En somme, les menaces qui pèsent sur
les espèces sont réelles et préoccupantes
(Figure 7). Elles sont liées principalement aux
mauvaises exploitations d’organes sensibles
(39%), à l’agriculture extensive (27%), à la
déforestation (11%) et à l’urbanisation (9%).
Elles sont dues aux prélèvements intenses, aux
mutilations, à la déforestation incontrôlée ou
mal gérée, aux pratiques agricoles
dévastatrices (Adomou et al., 2007 ; Deleke et
al., 2009 ; Delvaux et al., 2009).
Vue toutes ces pressions qui pèsent sur
les plantes médicinales, quelles sont alors les
mesures de conservation développées par la
population pour assurer leur pérennité ?
Mesure de protection
La principale mesure de protection
évoquée par les enquêtés est la mise en place
de jardin de proximité ou jardin de case. 58%
des enquêtés (tradithérapeutes et les
agriculteurs surtout) ont affirmé disposer de
jardin qu’ils ont aménagé pour cultiver
certaines espèces rares ou couramment
utilisées. La commune d’Allada a plus de
jardins (87% des enquêtés). Viennent ensuite
Abomey (60%) ; Ouidah (53%) et enfin
Cotonou (31%). Dans la commune d’Allada,
au-delà des jardins de case, il a été observé
dans l’arrondissement de Hinvi, un jardin
botanique bien aménagé et clôturé. Ce jardin a
été mis en place pour sauvegarder certaines
plantes menacées telles que: Afraegle
paniculata, Ficus exasperata; Milicia excelsa,
Terminalia superba, Tamarindus indica,
Cassia sieberiana, Tetrapleura tetraptera,
Annona senegalensis, Khaya senegalensis,
Zanthoxylum zanthoxyloides, etc. Les
différentes espèces cultivées dans les maisons
sont : Ocimum basilicum, Cymbopogon
citratus, Ocimum gratissimum, Vernonia
amygdalina, Carica papaya, etc. Les espèces
rares cultivées dans les jardins sont :
Pycnanthus angolensis, Uraria picta,
Gossypium arboreum L., etc. Dans la
commune d’Abomey, il a été également noté
une autre forme de mise en place de jardin qui
se fait comme un parterre où les espèces
médicinales sont mélangées avec celles
ornementales pour embellir les maisons et leur
devanture.
Pour éviter la disparition d’espèces, la
substitution d’organes sensibles (utilisation
des feuilles par exemple à la place des
racines) peut être envisagée. D’autres
stratégies de prélèvement d’organes se
pratiquent à savoir : le prélèvement des
racines fasciculées à la place de la racine
pivotante. En ce qui concerne l’écorçage, il est
préférable qu’il se réalise d’un côté et non tout
autour afin de favoriser la reconstitution de la
partie manquante. De pareils constats ont été
faits par Delvaux (2009) dans la forêt classée
des Monts Kouffé.
Dans le centre du Bénin, outre
Vernonia amygdalina (souvent cultivé par les
femmes), Commiphora africana, et Crateva
adansonii (d’usages courants) plantées dans
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les jardins de case, les populations préfèrent
récolter les espèces dans la nature, même si
elles sont dans des biotopes assez éloignés des
habitations. Ainsi, la culture des plantes
médicinales et la réglementation de la récolte
des plantes spontanées pourraient réduire la
pression sur les espèces végétales médicinales
les plus utilisées en pharmacopée
traditionnelle. Lorsqu'il s'agit de plantes rares,
menacées d'extinction ou surexploitées en vue
de leur commercialisation, la culture est la
seule façon d'obtenir les quantités végétales
nécessaires sans compromettre davantage la
survie de ces espèces (OMS, UICN, WWF,
1993). Certes, il existe au niveau communal
des jardins botaniques pour la conservation
des plantes médicinales et le développement
de la médicine traditionnelle. Mais au niveau
village, rien n’est fait pour protéger les
espèces menacées. La conception
traditionaliste de la gestion des ressources
naturelles est encore très présente dans les
esprits des enquêtés qui supposent que la
ressource est inépuisable bien qu’ils
reconnaissent que des espèces disparaissent et
que d’autres sont menacées de disparition. Il
apparaît indispensable d’organiser des séances
d’Information - d’Education - Communication
pour éveiller les consciences sur la gestion
durable des ressources naturelles et la
nécessité de la conservation des espèces
menacées de disparition.
Conclusion
La plupart des espèces recensées par
Laffite sont présentes et sont exploitées dans
le Sud et le Centre du Bénin (Abomey,
Allada, Cotonou, Ouidah, Djidja, Glazoué,
Dassa, Savalou et Bantè). Ces différentes
espèces sont utilisées en médecine
traditionnelle, dans l’alimentation, la
spiritualité et la technologie. Elles font aussi
objet de commercialisation et procurent des
ressources financières aux populations. Du
fait de leur utilité, les espèces recensées par
Laffite sont très sollicitées et certaines se
raréfient. En dehors des espèces recensées par
Laffite, d’autres ont été identifiées et sont
sujettes à de fortes exploitations. Mais, de plus
en plus, certaines franges de la population ont
commencé par prendre des dispositions en vue
de leur conservation à travers la mise en place
des jardins de case dans le Sud du Bénin.
Dans le Centre, bien qu’il existe des mesures
de conservation des ressources à travers les
jardins botaniques au niveau communal,
aucune stratégie de conservation pour
contourner les menaces qui pèsent sur les
espèces n’existe au niveau village. Ils utilisent
les organes dont ils ont besoin car leur suivie
en dépend ; l’espèce peut mourir pourvu que
l’homme soit sauvé.
Pour une réelle contribution à la
pérennisation des espèces médicinales, il va
falloir :
- Organiser des séances de
sensibilisation au sein des acteurs principaux
qui interviennent dans le domaine des plantes
médicinales ; il s’agit notamment des
tradithérapeutes et des vendeuses de plantes
médicinales ;
- Poursuivre l’inventaire des plantes
médicinales dans les quatre communes afin de
constituer une liste plus exhaustive des
principales espèces utilisées.
- Réaliser une base de données sur
toutes les espèces médicinales ainsi que les
différentes menaces qui pèsent sur ces espèces
afin de capitaliser les informations pour une
gestion plus efficace.
REMERCIEMENTS
Nous remercions, le projet Sud Expert
Plantes qui a financé cette étude et son
coordonnateur, le Docteur Mathieu Gueye de
l’Institut Fondamental d’Afrique Noire
(IFAN) de Dakar (Sénégal).
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