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Révolution tunisienne et Internet : le rôle des médias sociaux

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Abstract

Following the popular protest movement that led to the fall of the regime of Zine el Abidine Ben Ali, the media and ICT experts stressed the revolutionary role of the Internet in Tunisia, particularly of the “social networks”. While we attempt to analyze how the use of Internet may have been a catalyst specifically for the protest movement born in Sidi Bouzid, our article warns against certain popular analyzes promoting the myth of the “e-revolution” and social networks as the trigger, while at the same time ignoring where and how the revolution was born and led for the most part. Rather, our study shows why the role of “social networks” increased gradually to become really significant in the last days before the departure of Ben Ali.

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... Research has primarily focused on physical practices within contentious politics (Labidi, 2014;Pepicelli, 2018a), rights advocacy (Ben Achour, 2018;Chekir, 2016), emerging queer identities (Borrillo, 2020;Kréfa 2019), and the relationships between feminist associations and external donors (della Valle & Giusti, 2021;Wolff, 2021). Meanwhile, literature on cyberactivism has generally lacked a gender perspective in the post-revolutionary period, instead focusing on digital activism through social media in the wake of the so-called 'Arab Spring' (El-Nawawy & Khamis, 2012;Lecomte, 2011Lecomte, , 2013. ...
... Plus spécifiquement, les travaux en communication internationale des dernières années se sont intéressés aux phénomènes de radicalisation, de prévention et d'intervention sur Internet (Neumann, 2013), au traitement médiatique international du terrorisme (Brinson et Stohl, 2012 ;Noll, 2003) ainsi qu'aux enjeux globaux de surveillance et aux Big data (Andrejevic, 2013). La mobilisation et la participation citoyennes dans un contexte international (Berenger, 2013 ;Daghmi, Toumi et Amsidder, 2015 ;Kubler, 2011 ;Lecomte, 2011) ont aussi fait l'objet de recherches récentes. D'autres ont porté leur attention sur des questions liées aux diasporas, incluant les relations entre les diasporas et leurs sociétés d'origine et d'accueil (Agbobli, Kane et Hsab, 2013 ;Mattelart, 2009 ;Wei et Hua, 2013) et le concept de digital diaspora (Scopsi, 2009). ...
... Our choice is based on the fact that social networks are very popular media in Tunisia. Since 2008, the use of Facebook has grown strongly in Tunisian society to circumvent the censorship that dominated the traditional media before the revolution of 2011 (Lecomte, 2011). According to the Medianet labs report (Medianet, 2016), Facebook remains the most used social-digital media in Tunisia with 6,100,000 users in 2016, so 55% of the population. ...
Article
The urban heat island, especially in low-income countries, increases the consequences of heatwaves. Urban micro-climate studies could help to manage heatwave crises and improve urban planning. However, they require accurate urban data, and such are often not available in African countries. This paper presents a crowdsourcing methodology using a very popular social media in this region, Facebook, to gather architectural information on buildings in the Greater Tunis agglomeration. Following WUDAPT protocol, the questions encompassed number of floors, window pattern, color, wall fabric, air-conditioning (AC) and building's use. More than 100 answers were gathered. An expert validation shows an accuracy of more than 85% on all parameters. The geo-localized sampled buildings were associated to Local Climate Zones. These are shown to be pertinent in Tunis. In this hot and dry climate, recent houses with many windows are found to be more equipped with AC than those using traditional construction methods with just a few windows. Mid-rise buildings follow modern construction paradigm, with many or even plate glass windows, and therefore use AC. Finally, this application of crowdsourcing to urban climate science through a social media questionnaire allows to propose architectural parameters for urban climate models in this region of North Africa.
... De nombreux chercheurs ont mis l'accent sur le rôle joué par internet, et plus particulièrement les réseaux sociaux pendant la révolution tunisienne (Regourd & Hamdouni, 2012;Khondker, 2012;Gelvin, 2012;Lecomte, 2011;Chouikha & Gobe,2011). Ils affirment également que la technologie a créé une communauté de manifestants dans le cyberespace, puisque l'opposition n'était pas autorisée en Tunisie. ...
Thesis
En 2011, des mouvements sociaux et révolutionnaires d’une ampleur rare ont agité certains pays du nord de l’Afrique. Cela correspond à ce qu’on a appelé le printemps arabe.Le premier de ces pays touchés par ces mouvements est la Tunisie. Cette thèse porte sur la révolution tunisienne. Elle propose une analyse théorique et empirique de cette révolution.D’un point de vue théorique, ce travail se situe dans le cadre de l’analyse économique. Nous nous situons donc dans le prolongement de la littérature économique qui, à partir des années 1970, s’est intéressée aux mouvements sociaux et plus précisément les révolutions. La théorie économique a offert un autre cadre permettant d’analyser la manière dont l’action d’un petit groupe d’individus peut provoquer des bouleversements de grande envergure. L’un des objets de cette thèse est alors de proposer une synthèse de cette littérature. Nous soulignons que cette thèse revient sur les définitions de la révolution et propose une présentation qui essaye d’être exhaustive des analyses économiques des révolutions. Quatre types de modèles sont définis : la méthode décisionnelle, la théorie des jeux, la méthode d'analyse Tobit et le modèle seuil de mobilisation. Ces modèles ont parvenu à expliquer l’émergence d’un mouvement révolutionnaire mais ne prennent pas en compte la particularité de chaque pays, nous insistons en particulier sur ce point. Il n’en est pas moins vrai que, la littérature théorique sur les révolutions a précisé ce caractère unique pour chaque révolution. Autour de cette spécificité, l’idée centrale de cette thèse a été construite : quelles sont les causes de la révolution tunisienne ? En outre, la contribution principale de cette thèse est d’ordre empirique. Bien que de nombreuses recherches aient analysé de différentes manières les causes des révolutions (Données de panel, modèles économétriques), la méthode d’analyse en composantes principales (ACP) est, à notre connaissance, la première contribution dans l’analyse des révolutions et surtout la première étude de ce type appliquée à la Tunisie. Cette méthode a pu détecter trois ramifications caractérisant le 14 janvier 2011. Trois révolutions d’ordre sociologique et sociétal semblent particulièrement importantes : une révolution démographique, une révolution de l’alphabétisation et une révolution des attentes. Premièrement, la transition démographique et ses implications économiques et sociales. Deuxièmement, les inégalités et l’élargissement de la fracture sociale entre les régions. Troisièmement, la mauvaise gestion du pays suite à l’emprise de l’économie sous Ben Ali et ses conséquences catastrophique sur l’investissement et la création d’emplois.
... Depuis, ce nombre n'a cessé de croître de façon exponentielle pour atteindre environ les 1 800 000 en janvier 2011 au sein d'une population d'utilisateurs d'Internet d'un peu plus de 3 600 000 sur une population totale d'un peu moins de 11 millions d'habitants. Cf. Lecomte (2011). appels à manifester, des mots d'ordre de grève qui ont contribué à faire changer d'échelle au mouvement protestataire. ...
Article
Through a comparative analysis, this article aims to identify the way of protest used by the generation of militants and opponents to Ben Ali's regime, comparing their means and discourses with those that began to be used by the generation of young in the 2000 representing a new way of protest: the cyber-dissidence. Distinguish both generation of dissident using the thesis of polarization of the opposition into two groups in a manichean way, it is not very useful. Even if they are two generations with their own means and specific opportunities according to their context, we will demonstrate that it is not a generation effect but a real mutation in the way of expression and mobilization from traditional collective mobilization to more individualized diffuse ways.
Article
Cette recherche étudie l'effet des valeurs à orientation individualiste et collectiviste dans la relation entre l’engagement social des consommateurs jeunes et leur comportement responsable. Elle met en évidence aussi l’influence des facteurs sociodémographiques sur la relation entre l’engagement social et le comportement responsable des consommateurs jeunes. La recherche utilise une approche mixte incluant une étude qualitative exploratoire et une étude quantitative. L’étude qualitative effectuée a permis d’identifier les marques les plus utilisées par les jeunes au Togo. Tandis que l’étude quantitative qui porte sur un échantillon de 837 jeunes utilisateurs de marques responsables âgés de 18 à 35 ans habitants au Togo. Les résultats montrent que les valeurs à orientation individualiste ne médiatisent pas la relation entre l’engagement social et le comportement responsable. Ce sont par contre les valeurs à orientation collectivistes qui médiatisent partiellement la relation entre l’engagement social et le comportement responsable. Chez le consommateur jeune en Afrique et particulièrement au Togo, les valeurs à orientation collectiviste, qui sous-tendent le comportement de consommation responsable, ne sont pas suffisamment ancrées dans les comportements. Les résultats de cette recherche ont des implications théoriques et managériales.
Article
La crise sanitaire due à l’épidémie du Covid-19 fut l’occasion, à Téboulba, ville moyenne du Sahel tunisien, de voir à l’œuvre un partenariat établi entre des acteurs locaux. L’objectif est la construction, puis la mise en service, d’une unité spécialisée de soins des malades atteints du coronavirus. L’article se propose de montrer comment différentes composantes de la société civile locale y participeront. La focale sera mise sur le hiatus existant entre la dynamique locale et les difficultés du ministère de la Santé pour doter l’unité de soins du personnel nécessaire. Notre analyse permet de restituer l’ensemble des ressources que les acteurs sont susceptibles de mobiliser, d’un côté et de l’autre de définir les relations qu’ils établissent entre eux et les rapports de force qui en découlent. Elle révèle en outre les contraintes matérielles, institutionnelles et symboliques, qui conditionnent l’émergence et le développement des initiatives de la société civile.
Thesis
Ce travail étudie la relation entre le citoyen et le Policier au sein de la société libyenne. Le contexte politique, économique, social et culturel du pays fait que cette relation a des spécificités particulières. La formation sociale libyenne, en effet, possède un lourd passé historique caractérisé par la longue dictature de Kadhafi. Durant cette période, la Police a été utilisée pour réprimer les contestations et révoltes sociales et politiques. La population a développé un sentiment de rejet elle a appris à être méfiante et distante. On peut se poser la question si l'image que « les citoyens » ont de la Police et du Policier est une image fondée objectivement ou si celle-ci est nourrie par une culture historique et sociale spécifique. Ce travail vise à comprendre à partir d’un contexte particulier, caractérisée, par une crise multidimensionnelle, la problématique posée par la relation entre le citoyen et le Policier. Elle vise également à déterminer les paramètres qui influencent cette relation.
Chapter
De façon paradoxale, l’étude du journalisme et des médias occupe une place très réduite dans les recherches en sciences sociales et humaines sur l’Afrique du Nord, alors même que les espaces médiatiques dans cette région connaissent depuis les décennies 1990 et 2000 des transformations importantes. Celles-ci se rapportent notamment à l’émergence de nouveaux « acteurs » autres que l’État et les formations politiques autorisées, qui investissent désormais dans ce secteur jugé stratégique : hommes d’affaires, journalistes, communicants, spécialistes du marketing, membres d’organisations internationales, etc. Pour décrire ces bouleversements, les auteurs et autrices de l’ouvrage proposent des enquêtes de terrain en Algérie, en Égypte, au Maroc et en Tunisie, analysant conjointement les transformations des espaces médiatiques, économiques et politiques, ainsi que leurs relations. En dépit d’une série d’invariants, les trajectoires et les histoires spécifiques de chaque espace national demeurent centrales. La lutte pour la définition des normes professionnelles, les conditions d’exercice du journalisme, la structuration des espaces médiatiques et leurs relations aux champs du pouvoir nationaux varient fortement d’un pays à l’autre. L’ouvrage pointe également la nécessité de comprendre concrètement ce qui est autorisé ou ne l’est pas selon les périodes. L’étude des nouvelles institutions de « régulation » des médias, les conditions d’émergence et de développement de chaînes de télévision, de titres de presse privés non partisans et du déploiement de « programmes d’aide aux médias » sont les trois entrées privilégiées pour saisir les délimitations de l’espace des possibles dans la production et la diffusion de l’offre d’informations.
Article
L’ouverture démocratique des années 1990 a préparé les mobilisations politiques ayant secoué depuis 2010 de nombreux pays d’Afrique subsaharienne francophone. L’essor d’Internet accompagne les bouleversements sociopolitiques à l’œuvre depuis trente ans dans ces pays et vient, en lien avec les médias traditionnels, redessiner ce que l’on qualifie habituellement d’« espace public ». Dans un double mouvement, l’article sollicite ce concept, forgé à partir de cas européens et non dénué d’intentions normatives, après un réexamen critique de ses soubassements théoriques ; et il l’enrichit, le cas africain permettant notamment de penser à nouveaux frais les formes d’articulation entre sphères privée et publique.
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In just a few years, digital social networks (DSNs) have become one of the main uses of the Web on the African continent. On the African continent, people tend to live in precarious situations which lead them to seek the improvement of their living conditions through collective action. This chapter investigates how collective mobilizations of citizens for socio‐political demands are made possible in the majority of African societies in the digital age through social networks. The introduction of mass media in postmodern societies has contributed to a profound change in the ways in which governments and the governed communicate. In an electoral context over the past two decades, several major mobilizations have taken advantage of the means of action offered by DSNs via the Internet to mobilize the electorate. The Internet and DSNs appear as “a channel of civic expression that would upset the principles and justifications of representative democracy”.
Chapter
Ce que l'on a pris l’habitude d’appeler les « Printemps arabes » draine son lot de mythes et de fantasmes, et nombre de textes se contentent d’appréhender la surface des mouvements avec un regard mêlant fascination et exaltation pour les réseaux sociaux. Or, les reflets numériques de l’expression contestataire ne suffisent pas à expliquer le phénomène. Il faut préférer la connaissance des causes profondes animant les agents et les sujets. À cette fin, trois champs sont investis : les trajectoires de mobilisation, les structurations socio-économiques sous-jacentes et la nature des revendications. À la croisée du droit et de la science politique, E-révolutions et révolutions remet en cause les clichés et propose une nouvelle lecture des révoltes qui ont secoué le monde arabo-musulman en 2011 et 2012. Il analyse les jeux de miroirs déformants véhiculés par les technologies numériques, les mécanismes de régulation émergents et l’apparition d’un nouvel acteur : le contestataire-participant.
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L'objet de cette recherche est d'étudier, dans le contexte tunisien de transition démocratique post-2011, le rôle des trois principaux acteurs (politiques, administrateurs publics et société civile) engagés dans le projet de (e)participation citoyenne Open Government Partnership (OGP). Grâce à une posture d'acteur-chercheur qui a permis une immersion dans ce projet, il a été possible de conclure que, malgré une demande pressante en matière de participation, la mobilisation citoyenne dans le projet étudié reste faible, même lorsqu'elle utilise des supports accessibles comme des plateformes technologiques. La faiblesse de cette participation s'explique, selon nos résultats, par le fait que les différents partenaires engagés dans le projet sont mus par des intérêts davantage individuels que collectifs, lesquels intérêts sont relatifs à la légitimation d'un nouveau rôle qu'ils chercheraient à jouer dans ce nouveau contexte. Cela conduit à nuancer l'engouement pour les démarches collaboratives, particulièrement sur Internet, et réinterroge, plus généralement, les vertus de la démocratie participative.
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Il existe dans la littérature scientifique sur la communication politique un manque de connaissance sur les acteurs en charge du numérique dans les partis politiques en période de campagne. L'étude de leur profil sociodémographique semble négligée par la commu-nauté scientifique. Cet article propose de s'intéresser à ces acteurs dans le contexte électo-ral tunisien, quelques mois avant les premières élections municipales du 6 mai 2018 dans cette démocratie dite émergente. Trois types d'acteurs sont identifiés : les « Apparatchiks », les « Experts en communication » et les « Techniciens ». Les techniciens étaient, dans la grande majorité, parmi les « cyberactivistes » de la révolution tunisienne. Ainsi, l'expérience en « cyberactivisme » contestataire semble constituer une caractéristique propre au profil de certains acteurs en charge du numérique au sein des partis politiques tunisiens.
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Cette recherche réflexive vise à revenir sur les événements sociopolitiques ayant marqué au début des années 2000 le Sénégal et la Tunisie. Elle vise dans un premier temps à mettre en exergue deux points de césure qui ont caractérisé la littérature : la thèse de la primauté technologique ou encore les TIC génératrices de mouvements sociaux d’une part ; et d’autre part le postulat de l’antériorité sociale c'est-à-dire les TIC comme solubles dans les mouvements sociaux. Cet article interroge, dans un deuxième temps, les manières de faire un mouvement social et la multiplication des médiatisations et de diffusion des idées et des images dans les espaces numériques tels que Facebook, Twitter, You Tube et les Smartphones pour arriver à une position novatrice, médiane et heuristique. Cette articulation est d’autant plus intéressante qu’elle conjugue deux contextes qui sont rarement analysés ensemble dans le champ des sciences sociales à savoir le Sénégal d’un côté – considéré dans la littérature scientifique comme faisant partie des pays africains au sud du Sahara – et la Tunisie étudiée comme faisant partie dudit « monde arabe ». Par cette contribution, nous voulons briser cette catégorisation et montrer la filiation et la possibilité d’élaborer une recherche commune établissant des ponts entre ces deux pays. Notre démarche consiste dès lors à proposer une perspective médiane c’est-à-dire une approche communicationnelle remettant en question les schèmes explicatifs dominants. Elle a pour principal projet, dans un troisième temps de cet article, de dévoiler les enjeux liés à la technologisation de plus en plus repérable des mouvements sociaux.
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Résumé Introduction La cyberaddiction, phénomène relativement nouveau, relève d’un champ de recherches récentes en santé mentale, particulièrement juvénile. Elle paraît interagir avec plusieurs facteurs individuels et environnementaux. Objectifs Repérer la cyberaddiction dans une population d’adolescents tunisiens, et d’étudier ses rapports avec les facteurs personnels, familiaux ainsi qu’avec les comorbidités anxieuses et dépressives. Sujets et méthodes Nous avons mené une étude transversale portant sur 253 adolescents recrutés dans des lieux publics dans la ville de Sfax, en Tunisie. Nous avons recueilli les données sociodémographiques ainsi que celles décrivant la dynamique familiale. La cyberaddiction a été évaluée par le questionnaire de Young et les éventuelles comorbidités anxieuses et dépressives à l’aide de l’échelle HADS. Résultats La prévalence de la cyberaddiction était de 43,9 %. L’âge moyen des cyberdépendants était de 16,34 ans. Le sexe masculin était lié au risque de cyberaddiction. La durée moyenne de connexion ainsi que les activités à vertu socialisante étaient significativement associées à la cyberaddiction. Les conduites rappelant les addictions sans substances étaient significativement associées à la cyberaddiction. L’attitude restrictive des parents et l’usage d’Internet par les parents et la fratrie étaient significativement associés au risque de cyberaddiction. La dynamique familiale était un facteur déterminant dans la cyberaddiction. L’anxiété était significativement corrélée au risque de cyberaddiction. Il n’y avait pas de corrélation significative entre la dépression ce risque. Conclusion L’adolescent tunisien semble à grand risque de cyberaddiction. Une action ciblée sur les facteurs modifiables notamment ceux touchant les interactions familiales serait d’une grande utilité dans la prévention.
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Depuis son indépendance, la Tunisie a consacré des efforts importants à la valorisation du patrimoine culturel dans un objectif de développement économique misant sur le secteur touristique. Les diverses institutions gouvernementales concernées par la sauvegarde et la valorisation des richesses patrimoniales, telles que le ministère de la Culture et le ministère du Tourisme, ont mis en place plusieurs actions de médiation culturelle à cet effet. De nombreux rapports et publications mentionnent ces données mais l’on a peu écrit sur l’apport important des citoyens et des organisations communautaires à ce domaine de la médiation culturelle. Or le mouvement associatif a toujours été fort en Tunisie et il s’est renforcé depuis la révolution de 2010. À partir de visites et de rencontres personnelles effectuées sur le terrain et complétées par des données récentes colligées sur Internet – sur des blogues, des pages sociales ou des sites plus professionnels –, nous nous proposons d’examiner la place de la participation citoyenne dans la médiation culturelle en Tunisie. Nous prendrons à cet effet des exemples de projets concrets.
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Les TIC ont apporté des changements considérables aux niveaux des États et des populations ces dernières années. En effet, ces moyens de communication ont joué un rôle considéré comme crucial dans les changements sociaux et politiques dans certains pays. Citoyens, organisations, syndicats ont pu grâce à ces nouvelles technologies communiquer, coordonner, mobiliser, exprimer leurs points de vue, leurs opinions, leurs positions et dénoncer des injustices auxquelles ils sont confrontés. Notre article présente une revue de la littérature sur le rôle des médias sociaux durant les événements du printemps arabe, particulièrement en Tunisie et en Egypte où l’usage de ces nouvelles technologies était abondant. Une vision assez critique a été adoptée. Nous commencerons notre article par la présentation l’aspect communicationnel des mouvements sociaux. Nous analyserons par la suite les mouvements sociaux en ligne, les nouvelles formes de militantisme et nous verrons comment se développe l’architecture de la cyber contestation. Suivra ensuite l’étude du modèle de Granovetter adapté aux événements du printemps arabe. Enfn, nous analyserons le rôle des médias sociaux durant ces soulèvements et finirons notre article par une discussion assez critique des différents travaux réalisés.
Article
Online political expression and activism in an authoritarian context In the popular uprising in Tunisia that led to President Ben Ali’s departure on 14 January 2011, Internet was used extensively to broadcast information both nationally and internationally, and to put out calls for mobilization. Its role has however often been analyzed only superficially. In this article, rather than focusing on these critical circumstances, we look back at the history of Tunisians’ uses of Internet for protest purposes. This type of use emerged in the late 1990s and grew rapidly thereafter. We break this history down into three main periods corresponding to three configurations characterized by new actors, new technical systems, and new forms of political expression and collective protest action.
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The tradition of research in international communication has evolved over the past few years. From the importance of communication for development (a tradition that grew after the end of World War II), the field is now broken up into various objects (media coverage, information technology and communication, cultural diversity, etc.) and different geographical areas. The purpose of this article is to present an updated overview of research in international communication and to propose theoretical perspectives that need to be explored.
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Internet est-il susceptible de renouveler les formes fatiguees de la participation politique conventionnelle ? Cette question a suscite beaucoup d’espoir lors du developpement des usages du reseau des reseaux aux debuts des annees 2000. S’il est naif de preter a un outil technique la charge de transformer le champ des pratiques participatives, il est en revanche incontestable que les possibilites de communication offertes par les outils numeriques ont accompagne une transformation des formes d’expression politiques ces quinze dernieres annees. Mais les pratiques participatives numeriques sont beaucoup moins polarisees par l’espace politique representatif que par l’expression, de plus en plus autonome, des capacites d’auto-organisation de la societe civile.
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Islamist groups are using social media as a counter-space to challenge the prevailing secular media narrative in Tunisia and redefine the public sphere. Since the 2011 uprising, these groups have brought Islam into the public and redefined a space previously circumscribed under the secular state project of the former regime. While Islamists have increased their activism, the secular message remains dominant. This discursive marginalisation leaves many groups seen, but not heard, in the media. Drawing on the theories of Henri Lefebvre on space and contentious politics, I demonstrate how perceptions of media exclusion give rise to Islamist online activism. Semi-structured interviews with Islamist and Salafist activists and media professionals inform the analysis. The Salafist Ansar al-Sharia in Tunisia movement serves as a case study to unpack the role cyber-activism plays in giving voice to the resistance and redefining the public. This case study examines how the Salafist current uses the Internet to challenge the narrative and mobilise on the ground. It goes even further to access how the ideology itself serves these ends. This article also finds that Islamist activists' online contestation depends on the extent to which their ideology accepts, tolerates and navigates Tunisia's ever present secular political system. Contention is greatest where the disjuncture between public engagement and discursive marginalisation is strongest.
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u début des années 90, la Tunisie devient le premier pays arabe et africain à se connecter à Internet, faisant de la diffusion du réseau en ligne un motif d’orgueil et un instrument de propagande. Le régime de Ben Ali investit avec conviction dans les nouvelles technologies en agissant simultanément sur deux fronts. Si d’un côté, des politiques visant à leur promotion sont adoptées, de l’autre, un système de contrôle rigide se met en place. Le régime tunisien deviendra rapidement l’un des plus répressifs au monde en ce qui concerne le contrôle de la toile. Malgré cela, à la fin des années 90, les premiers signes de politisation, utilisée à des fins de contestation, apparaissent sur Internet. L’expérience du site SfaxOnline, qui apparait en 2008 et donne forme à cette contribution, concourt à l’approfondissement de la connaissance de l’utilisation de la toile à des fins contestataires dans la Tunisie prérévolutionnaire. En effet, ce n’est pas la Révolution qui a transformé Internet en outil de contestation. Le cas de SfaxOnline présenté dans cette recherche témoigne de l’antériorité du phénomène tout en contribuant à faire comprendre comment Internet a réussi à conquérir un espace qui deviendra par la suite fondamental dans les dynamiques révolutionnaires. L’histoire de SfaxOnline contribue par ailleurs à corriger l’idée –qui ne correspond pas à la réalité- d’un peuple tunisien apathique et totalement passif face au régime dictatorial. Jusqu’à la Révolution de 2011, cette image a caractérisé différentes analyses sur les Tunisiens et sur le monde arabe en général.
Article
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Using a sociological approach, we show how Tunisians of the diaspora take advantage of Internet to keep themselves involved and informed and to denounce what they consider as unjust in their native country. We describe the style of critical speech preferred by these activist Internet users and the type of public sphere they claim. We study the activist paths of some of them and analyse their relationships with Internet users living in Tunisia. While they are initially less likely to openly denounce (use of indirect criticism) the authoritarian regime, we illustrate how these Internet users in Tunisia come to play an increasingly important role in this new space of contestation.
Article
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Le groupe professionnel des avocats tunisiens ne constitue pas un bloc homogène. Il est soumis, comme sous d’autres latitudes, à des contradictions et aux aléas des dynamiques historiques qui traversent l’État et la société. L’histoire récente du corps des avocats est symptomatique des tentatives répétées, et également des difficultés, du pouvoir présidentiel à contrôler une profession libérale dont l’action, si l’on reprend le discours de ses représentants, se doit de contribuer à garantir le respect de l’État de droit, les droits de la défense et le droit pour les justiciables à avoir procès équitable. Cette profession est à ce titre perçu par les gouvernants comme potentiellement dangereuse et éminemment politique pour l’ordre autoritaire. Par conséquent, il est hors de question pour les pouvoirs publics de garantir à ses instances dirigeantes le contrôle restrictif de l’accès à la profession et de permettre aux avocats d’accumuler trop de ressources économiques et politiques. Seuls ceux qui ont fait allégeance au pouvoir présidentiel ont vocation à s’enrichir. En échange, ces avocats œuvrent à la mise sous tutelle de la profession. Pour eux l’adhésion au régime de Ben Ali suppose un renoncement aux valeurs supposées intangibles de l’avocature. Ils sont amenés à utiliser leurs ressources juridiques et leur savoir-faire professionnel pour se positionner comme soutien de l’ordre établi, même si celui-ci viole les valeurs humanistes et individualistes endossées par le Barreau.
Article
In a conversation granted to the revue Transversalités, the sociologist Dominique Cardon highlights the democratic revolution that the emergence of Internet constituted. Internet would have thus allowed a widening of public space and a displacement of the border between representatives and represented by the proposals which he makes : deliberation widened, auto-organization, installation of transnational collectives, knowledge socialization, rise of critical competences, etc.
Article
The Power of Civil Disobedience: Understanding the Failure of the Ben Ali Regime The Tunisian protest movement that led to the fall of President Ben Ali is notable for its apparent lack of formal leadership. Of course, the national trade union confederation, the UGTT (Tunisian General Labor Union), supported collective action once it had been launched by a young out-of-work generation and assumed a popular, non-partisan dimension mobilising all social categories. The UGTT was not however, the force behind the escalation of this event from a local conflict in Sidi Bouzid to an event of national significance. The protest movement became politicized and took on national significance largely as a result of amplification through information and communication technologies. We should not lose sight however, of the fact that the “success” of the popular uprising was due in many important ways to a “palace revolution” led by the army and supported by certain elements among the reigning oligarchs.
Article
The recent history of the Tunisian Bar is symptomatic of the repeated attempts and difficulties encountered by President Ben Ali's authoritarian regime in dominating a profession whose purpose, according to representatives, is to guarantee defendants' rights and respect for the Rule of Law. In fact, the Tunisian authorities are faced with a dilemma. On the one hand, they are unable to meet the professional demands from the legal profession because it would increase the autonomy of the Bar and strengthen their ability to oppose the authoritarian order. On the other hand, dismissal of the lawyers' demands sets off professional movements which then take a political turn leading to a series of protest-repression cycles in relations between the Bar and the Tunisian government. The various episodes of lawyers' mobilisation have shown that, in the Tunisian authoritarian context, a claim of professional autonomy is tantamount to a highly political demand in the eyes of the government. The sector-specific nature of the lawyers' protests has enabled the Ben Ali regime to overcome them relatively easily. Admittedly, lawyers as a group are particularly sensitive to the vagaries of the Tunisian authoritarian modes of government, but the mobilisation of the National Bar Association is limited to only one sector and to the control of this sector. The government's coercion policy has proved successful insofar as it has prevented the development of a cross-mobilisation of multiple sectors of social life, a development that would likely destabilise the Tunisian political system.
Avant on tenait le mur, maintenant on tient le quartier !” Germes d'un passage politique de jeunes hommes de quartiers populaires lors du moment révolutionnaire à Tunis », Politique Africaine, n° 121, mars
L'Internet dans le monde arabe. Complexité d'une adoption
  • Mihoub-Drame Samia
Tunisie : la Révolution des “Nouzouh” n'a pas l'odeur du jasmin », temoignagechretien.fr, 25 janvier, consulté le 10 mai
  • Ayari Bechir Ayari
  • Geisser Michaël
  • Vincent
Un cyberspace autonome dans un espace autoritaire: l'expérience de Tunisnews
  • Chouikha Larbi