Conference PaperPDF Available

Description et évaluation d'une nouvelle méthode d'élevage, et éléments de biologie de Sahlbergella singularis Hagl. (Hemiptera: Miridae), principal ravageur du cacaoyer au Cameroun

Authors:
  • Centre d'Excellence Africain sur les Changements Climatiques la Biodiversité et l'Agriculture Durable (CEA-CCBAD) de l'Université Félix Houphouët Boigny (Bingerville Côte d'Ivoire)
  • world cocoa foundation

Abstract and Figures

RÉSUMÉ Les mirides du cacaoyer sont les insectes les plus préjudiciables à la culture du cacao en Afrique. Les attaques de ces ravageurs provoquent des pertes de production importantes et un vieillissement prématuré du verger. La lutte intégrée, associant plusieurs techniques de lutte adaptées aux contraintes de production locales, est actuellement adoptée par la plupart des organismes de recherche des pays producteurs de cacao touchés par ce fléau. Or, l'expérimentation de laboratoire ou en parcelles expérimentales, nécessaire à l'évaluation des techniques de lutte à mettre en oeuvre, nécessite la production d'une population importante et homogène d'insectes toute l'année. Certains travaux menés au Cameroun depuis plus de 4 ans ont permis la mise au point d'une technique d'élevage efficace de Sahlbergella singularis Hagl. Cette communication a pour objectif de présenter cette technique, d'évaluer sa productivité et de fournir quelques éléments de biologie de S. singularis obtenus par cette méthode. La technique présentée est originale par le fait qu'elle associe une phase de ponte et de développement embryonnaire sur des cacaoyers adultes en parcelle, à une phase de développement larvaire et de maturation sexuelle des adultes sur des organes coupés, en cellule climatique. Cette technique a permis la production d'environ 5000 larves pendant deux ans et 15 générations successives de mirides, à partir d'une cinquantaine d'individus prélevés sur le terrain. Le taux de fécondité moyen a été évalué à 14,5 larves par femelle. Un maximum de 79 larves par femelle a été relevé. Le taux de survie des larves en cellule climatiques était de 68,2%. Le taux d'accroissement de l'élevage, c'est-à-dire le nombre moyen d'adultes femelles produites par une femelle de la génération précédente a été estimé à 5,8. Un schéma du cycle de développement présente la durée moyenne des stades larvaires dans les conditions de l'élevage. La durée du développement complet d'une génération dans les conditions de l'élevage, a été estimée à 46 jours. SUMMARY Cocoa mirids are the most harmful insects to cocoa production in Africa. Attacks by these pests lead to not only direct losses of fruits, but also the premature ageing of orchards. Integrated pest management, associating several techniques suited to the constraints of local production, has currently been adopted by the majority of research organizations in cocoa-producing countries affected by this pest. However, experiments in laboratories or experimental plots, necessary for evaluating pest management techniques to be implemented, require the production of a large and homogeneous population of insects all year round. Certain work carried out in Cameroon for over four years has made it possible to perfect an efficient breeding technique for Sahlbergella singularis. The aim of this communication is to present this technique, to assess its productivity and to provide certain elements of the biology of S. singularis obtained using this method. The technique presented is original in that it associates a phase of egg-laying and embryonic development on adult cacao trees in experimental plots with a phase of larvae development and sexual maturation of adults on removed organs in climatic cells. Thus, females ready to lay are enclosed in tulle sleeves on pods left on the tree. When the first larvae appear, the pods are gathered and transferred to a climatic cell, where further larvae emerge and develop on harvested pods. This technique has led to the production of numerous larvae over two years and 15 successive generations
Content may be subject to copyright.
1297
DESCRIPTION ET ÉVALUATION D’UNE NOUVELLE MÉTHODE D’ÉLEVAGE, ET
ÉLÉMENTS DE BIOLOGIE DE SAHLBERGELLA SINGULARIS HAGL. (HEMIPTERA :
MIRIDAE), PRINCIPAL RAVAGEUR DU CACAOYER AU CAMEROUN
Babin R.1*, Dibog L.2, Bisseleua D.B.H.3
1 CIRAD Direction Régionale BP 2572 Yaoundé, Cameroun,
2 IRAD BP 2067 Yaoundé, Cameroun,
3 Université de Göttingen, Grisebachstr. 6, 37077, Göttingen, Allemagne
*Correspondance : E-mail : regis.babin@cirad.fr
RÉSUMÉ
Les mirides du cacaoyer sont les insectes les plus préjudiciables à la culture du cacao en Afrique. Les attaques de ces
ravageurs provoquent des pertes de production importantes et un vieillissement prématuré du verger. La lutte intégrée,
associant plusieurs techniques de lutte adaptées aux contraintes de production locales, est actuellement adoptée par la
plupart des organismes de recherche des pays producteurs de cacao touchés par ce fléau. Or, l’expérimentation de
laboratoire ou en parcelles expérimentales, nécessaire à l’évaluation des techniques de lutte à mettre en œuvre, nécessite
la production d’une population importante et homogène d’insectes toute l’année. Certains travaux menés au Cameroun
depuis plus de 4 ans ont permis la mise au point d’une technique d’élevage efficace de Sahlbergella singularis Hagl.
Cette communication a pour objectif de présenter cette technique, d’évaluer sa productivité et de fournir quelques éléments
de biologie de S. singularis obtenus par cette méthode. La technique présentée est originale par le fait qu’elle associe une
phase de ponte et de développement embryonnaire sur des cacaoyers adultes en parcelle, à une phase de développement
larvaire et de maturation sexuelle des adultes sur des organes coupés, en cellule climatique. Cette technique a permis la
production d’environ 5000 larves pendant deux ans et 15 générations successives de mirides, à partir d’une cinquantaine
d’individus prélevés sur le terrain. Le taux de fécondité moyen a été évalué à 14,5 larves par femelle. Un maximum de 79
larves par femelle a été relevé. Le taux de survie des larves en cellule climatiques était de 68,2%. Le taux d’accroissement
de l’élevage, c’est-à-dire le nombre moyen d’adultes femelles produites par une femelle de la génération précédente a
été estimé à 5,8. Un schéma du cycle de développement présente la durée moyenne des stades larvaires dans les conditions
de l’élevage. La durée du développement complet d’une génération dans les conditions de l’élevage, a été estimée à 46
jours.
Mots clés: Sahlbergella singularis, mirides du cacaoyer, élevage, productivité, biologie
DESCRIPTION AND EVALUATION OF A NEW BREEDING METHOD, AND
BIOLOGICAL ELEMENTS OF SAHLBERGELLA SINGULARIS HAGL. (HEMIPTERA:
MIRIDAE), THE PRINCIPAL CACAO TREE PEST IN CAMEROON
SUMMARY
Cocoa mirids are the most harmful insects to cocoa production in Africa. Attacks by these pests lead to not only direct
losses of fruits, but also the premature ageing of orchards. Integrated pest management, associating several techniques
suited to the constraints of local production, has currently been adopted by the majority of research organizations in
cocoa-producing countries affected by this pest. However, experiments in laboratories or experimental plots, necessary
for evaluating pest management techniques to be implemented, require the production of a large and homogeneous
population of insects all year round. Certain work carried out in Cameroon for over four years has made it possible to
perfect an efficient breeding technique for Sahlbergella singularis. The aim of this communication is to present this
technique, to assess its productivity and to provide certain elements of the biology of S. singularis obtained using this
method. The technique presented is original in that it associates a phase of egg-laying and embryonic development on
adult cacao trees in experimental plots with a phase of larvae development and sexual maturation of adults on removed
organs in climatic cells. Thus, females ready to lay are enclosed in tulle sleeves on pods left on the tree. When the first
larvae appear, the pods are gathered and transferred to a climatic cell, where further larvae emerge and develop on
harvested pods. This technique has led to the production of numerous larvae over two years and 15 successive generations
15th International Cocoa Research Conference
1298
of mirids, from around 50 individuals collected in the field. The average number of larvae produced by a female is
around 22, with a maximum of 79 larvae per female. The rate of survival for larvae in climatic cells is 68.2%. The
breeding growth rate, in other words the average number of adult females produced by a female of the previous generation,
is 6.1. The generation time, in other words the time needed for the complete development of a generation, is estimated at
49.6 days. The development cycle for S. singularis is presented and the results are discussed and compared to results
presented in literature.
Key words: Sahlbergella singularis, cocoa mirids, breeding, productivity, biology
DESCRIÇÃO E AVALIAÇÃO DE UM NOVO MÉTODO DE CRIAÇÃO E ELEMENTOS
DE BIOLOGIA DE SAHLBERGELLA SINGULARIS HAGL. (HEMIPTERA: MIRIDAE),
PRINCIPAL PRAGA DO CACAUEIRO NOS CAMARÕES
RESUMO
Os mirídios do cacaueiro são os insectos mas prejudiciais à cultura do cacau em África. Os ataques destas pragas causam
não só perdas directas de frutos mas também um envelhecimento prematuro do pomar. O combate integrado, associando
diversas técnicas de combate adaptadas aos constrangimentos de produção locais, é actualmente adoptado pela maioria
dos organismos de investigação dos países produtores de cacau atingidos por esta praga. Ora, os ensaios em laboratório
ou em talhões experimentais, necessárias à avaliação das técnicas de combate a implementar, exige o desenvolvimento
de uma população importante e homogéneas de insectos durante todo o ano. Alguns trabalhos realizados nos Camarões
há mais de 4 anos permitiram a implementação de uma técnica de criação eficaz de Sahlbergella singularis. Esta
comunicação tem como objectivo apresentar esta técnica, avaliar a sua produtividade e fornecer alguns elementos de
biologia de S. singularis obtidos por este método. A técnica apresentada é original pelo facto de associar uma fase de
ponta e de desenvolvimento embrionário em cacaueiros adultos em talhão experimental, numa fase de desenvolvimento
larvar e de maturação sexual dos adultos em órgãos cortados, em célula climática. Assim, as fêmeas prontas a pôr são
fechadas em tubos de tule nos frutos deixados na árvore. Assim que as primeiras larvas aparecem, os frutos são colhidos
e transferidos para uma célula climática onde se realiza o acompanhamento das emergências e o desenvolvimento das
larvas nos frutos colhidos. Esta técnica permitiu a produção de numerosas larvas durante dois anos e 15 gerações sucessivas
de mirídios, a partir de cerca de cinquenta indivíduos recolhidos no terreno. O número médio de larvas produzidas por
fêmea eleva-se a 22 com um máximo de 79 larvas por fêmea. O teor de sobrevivência das larvas em célula climáticas é
de 68,2%. O teor de crescimento da criação, isto é o número médio de fêmeas adultas produzidas por uma fêmea da
geração anterior é de 6,1. O tempo de geração, isto é o tempo necessário para o desenvolvimento completo de uma
geração, é estimado em 49,6 dias. O ciclo de desenvolvimento de S. singularis é apresentado e os resultados são discutidos
e confrontados com os resultados apresentados na literatura.
Palavras-chave : Sahlbergella singularis, mirídios do cacaueiro, criação, produtividade, biologia
DESCRIPCIÓN Y EVALUACIÓN DE UN NUEVO MÉTODO DE CRÍA, Y ELEMENTOS
DE BIOLOGÍA DE SAHLBERGELLA SINGULARIS HAGL. (HEMIPTERA: MIRIDAE),
PRINCIPAL PLAGA DEL ÁRBOL DEL CACAO EN CAMERÚN
RESUMEN
Los míridos del árbol del cacao son los insectos que más daño provocan al cultivo del cacao en África. Los ataques de
estas plagas no sólo conllevan pérdidas directas de frutos, sino también un envejecimiento prematuro de la plantación de
frutales. La lucha integrada, que reúne varias técnicas de lucha adaptadas a las limitaciones de producción locales, ha
sido adoptada en la actualidad por la mayoría de los organismos de investigación de los países productores de cacao
afectados por esta plaga. Ahora bien, para la experimentación de laboratorio o en parcelas experimentales, necesaria para
la evaluación de las técnicas de lucha que hay que poner en marcha, se requiere la producción de una población considerable
y homogénea de insectos durante todo el año. Algunos trabajos realizados en Camerún desde hace más de 4 años han
permitido la puesta a punto de una técnica eficaz de cría de Sahlbergella singularis. El objetivo de este comunicado es
presentar esta técnica, evaluar su productividad y proporcionar algunos elementos de biología de S. singularis obtenidos
por este método. La técnica presentada resulta original por el hecho de que combina una fase de puesta y de desarrollo
embrionario en árboles de cacao adultos en parcela experimental, con una fase de desarrollo larvario y de maduración
sexual de los adultos en órganos cortados, en célula climática. Así, se encierra a las hembras a punto de poner huevos en
1299
INTRODUCTION
Les mirides Bryocorinae Sahlbergella singularis Hagl. et
Distantiella theobroma Distant figurent parmi les insectes
les plus préjudiciables à la culture du cacao en Afrique. A
elles seules, ces deux espèces seraient responsables de
pertes de 30 à 40 % de la production en Afrique de l’Ouest
(Collingwood, 1977 ; Lavabre, 1977).
S. singularis et D. theobroma s’attaquent aux fruits du
cacaoyer et aux jeunes branches dont l’extrémité se
dessèche. Les blessures dues aux piqûres évoluent en
chancres, qui constituent des sources d’infection par
certains champignons cryptogames parasites (Crowdy,
1947). Les attaques de mirides ont généralement pour
conséquence un dépérissement rapide de certaines zones
des plantations particulièrement touchées (Williams, 1953;
Lavabre, 1954 ; Entwistle, 1972).
La lutte intégrée est globalement adoptée par la recherche
agricole des pays confrontés à ce fléau. En associant
plusieurs méthodes de lutte, elle présente deux avantages
importants sur la lutte purement chimique : elle s’adapte
facilement aux contraintes économiques des petits
planteurs et elle respecte l’environnement (Mariau, 1996).
La sélection de matériel végétal résistant et le
développement de méthodes de lutte biologique sont les
axes de recherche prioritaires pour de nombreuses équipes
en Afrique (Nguyen Ban, 1998 ; Sounigo et al., 2003 ;
Babin et al., 2004). Mais les travaux d’expérimentation
nécessaires au développement de ces nouvelles techniques
exigent la mise en place d’élevages d’insectes fonctionnels
toute l’année.
Par le passé, de nombreux auteurs se sont intéressés à
l’élevage des mirides du cacaoyer, sans toutefois obtenir
de résultats satisfaisants (Raw, 1959 ; Houillier, 1964 ;
Prins, 1964). La biologie du développement du ravageur
présente en effet des contraintes majeures, qui sont autant
d’obstacles à sa multiplication en milieu contrôlé (Piart,
1977). Les différentes tentatives d’élevage ont montré
l’importance des coûts en matériel végétal et en main-
d’œuvre, quelles que soient les techniques utilisées (Piart,
1970 ; Padi et al., 1996).
Il y a quatre ans, un projet de mise sur pied d’un élevage
de S. singularis, espèce majoritaire au Cameroun, a débuté
au Laboratoire d’Entomologie de l’IRAD de Nkolbisson,
près de Yaoundé, au Cameroun (Babin et al., 2003).
L’objectif de cette publication est de décrire et d’évaluer
la méthode mise au point, et de présenter le cycle de
développement de S. singularis, obtenu dans les conditions
de l’élevage.
MATERIEL ET MÉTHODE
Matériel vivant
Les différents organes de cacaoyer utilisés pour cet élevage
provenaient d’une parcelle de collection de génotypes de
la station de l’IRAD de Nkolbisson. Cette parcelle
présentait le double avantage de fournir du matériel
végétal toute l’année du fait de sa diversité génétique et
de ne subir aucun traitement insecticide qui aurait pu
interférer avec notre étude.
Un échantillonnage de S. singularis a été conduit en juin
2003, en début de période de prolifération naturelle de
cette espèce, dans une plantation paysanne proche de
Nkolbisson. Une cinquantaine de larves de S. singularis,
de différents stades de développement, a alors été
collectée. Pendant la journée, les mirides se tiennent
généralement sur les zones de contact entre les fruits et le
tronc des cacaoyers. Après avoir soulevé légèrement le
fruit, les insectes étaient délogés à l’aide d’un pinceau
fin. Les individus ainsi capturés étaient déposés à
l’intérieur d’une boîte plastique rectangulaire aérée de 2
litres environ, sur des sections de jeunes pousses
orthotropes de cacaoyer (gourmands).
Description de la méthode d’élevage
Les larves collectées en parcelles paysannes étaient
élevées jusqu’au stade adulte au sein d’une cellule
climatique. Les conditions de la cellule étaient les
suivantes : T= 24,7 ± 0,9 °C, H.R. = 84,5 ± 6,8 %,
photopériode : 12:12 L:D. Les larves étaient élevées dans
des bassines de 7 litres munies de couvercles perforés pour
en faciliter l’aération. Les bassines contenaient 3 cabosses
fraîchement cueillies, renouvelées tous les 10 à 15 jours
suivant leur état. Le fond des bassines était recouvert d’un
papier absorbant, afin d’éviter la présence d’eau de
condensation. Le développement des larves était suivi
quotidiennement.
fundas de tul que recubren los frutos del cacao dejados en el árbol. Cuando aparecen las primeras larvas, se recogen los
frutos del cacao y se trasladan a una célula climática donde tienen lugar el resto de las emergencias y el desarrollo de las
larvas en los frutos del cacao recogidos. Esta técnica ha permitido la producción de numerosas larvas durante dos años y
15 generaciones sucesivas de míridos, a partir de unos cincuenta individuos recogidos en el campo. El número medio de
larvas producidas por hembra se eleva a 22, con un máximo de 79 larvas por hembra. La tasa de supervivencia de las
larvas en células climáticas es de un 68,2%. La tasa de incremento de la cría, es decir, el número medio de hembras
adultas producidas por una hembra de la generación anterior, es de 6,1. El tiempo de generación, es decir, el tiempo
necesario para el desarrollo completo de una generación, se calcula en 49,6 días. Se ha presentado el ciclo de desarrollo
de S. singularis y sus resultados están en discusión y se están confrontando con los resultados aparecidos en publicaciones.
Palabras clave: Sahlbergella singularis, míridos del árbol del cacao, cría, productividad, biología
1300
Dès leur apparition, les jeunes femelles étaient isolées
durant 5 à 6 jours, période nécessaire à la maturation
sexuelle (Houiller, 1964). Elles étaient alors alimentées
sur des sections de gourmands de cacaoyer, dans des boîtes
en matière plastique aérées de dimensions 7x10x2cm. Les
branchettes étaient changées tous les deux jours. Un mâle
était ensuite introduit dans chaque boîte, pour
l’accouplement.
Après 24 heures, les couples étaient transférés dans la
parcelle, où ils étaient enfermés dans des manchons de
voile de moustiquaire sur des cabosses sur les branches
des arbres. Les manchons étaient positionnés de manière
à contenir la cabosse, son pédoncule et une partie de la
branche la portant (figure 1). 16 jours après l’infestation,
c’est-à-dire un jour avant la fin de la période moyenne de
développement embryonnaire (Lavabre, 1977), puis tous
les jours, les manchons étaient ouverts, et les cabosses
étaient observée à la recherche des jeunes larves. Dès
l’apparition des premières larves, les cabosses infestées
étaient cueillies (figure 1), et transférer dans la cellule
d’élevage. Chaque cabosse infestée collectée dans la
parcelle était maintenue à la verticale et individuellement
dans un sceau de 5 litres aéré, muni d’un couvercle. Le
fond des sceaux était recouvert d’un papier absorbant. Dès
leur apparition, les larves étaient prélevées à l’aide d’un
pinceau fin et introduites dans les bassines de 7 litres,
précédemment décrites, où elles se développaient jusqu’au
stade adulte.
Figure 1 : Technique d’infestation et de prélèvement des cabosses infestées.
1301
Calcul du taux d’accroissement de l’élevage
Le taux d’accroissement de l’élevage est le nombre de
femelles produites par une femelle de la génération
précédente. Il est calculé par la formule suivante :
Ta = (Tf x Tsl x Srf) / 10 000
Avec :
Ta : Taux d’accroissement de l’élevage
Tf :Taux de fécondité (nombre moyen de larves par
femelle)
Tsl : Taux de survie larvaire (%)
Srf : Sex-ratio (proportion de femelles)
Le taux de fécondité a été calculé après le suivi de 90
femelles des générations G1, G5 et G7, apparues
respectivement en juin-juillet 2003, janvier-février 2004
et avril-juin 2004. Le taux de survie larvaire a été calculé
à partir d’une cohorte de 305 larves de 1er stade. Le sex-
ratio a été évalué par le suivi d’une cohorte de 195 larves
de stade 5 passées au stade adulte.
Cycle de développement
La durée moyenne des différents stades larvaires a été
estimée sur un échantillon de 60 larves de stade 1, élevées
individuellement sur de jeunes cabosses, dans des boîtes
en matière plastique aérées de dimensions 7x10x2cm. Les
jeunes fruits étaient renouvelés tous les 2 à 3 jours suivant
leur état.
La durée de la période de maturation sexuelle des femelles
a été fixée à 6 jours (Houiller, 1964).
La durée du développement embryonnaire a été estimée
par le nombre de jours entre la date d’infestation de la
cabosse par la femelle et la date d’apparition de la première
larve (jour du transfert de la cabosse en cellule d’élevage).
Il est possible que la femelle ne ponde pas immédiatement
après l’infestation. Par conséquent, la période de
développement embryonnaire pourrait être légèrement
surestimée dans notre étude.
RESULTATS
Données générales
Cette méthode a permis la conduite d’un élevage pendant
15 générations successives de juin 2003 à mai 2005. 5000
larves environ ont été produites pendant cette période.
Une mortalité importante des larves a cependant entraîné
une baisse de productivité de l’élevage à partir de la fin
du premier trimestre 2005. Deux facteurs pourraient
expliquer cette mortalité : une consanguinité élevée au
sein de la population d’élevage et l’apparition dans la
cellule d’élevage d’un champignon entomopathogène,
Beauveria bassiana Vuillemin, auquel les larves étaient
particulièrement sensibles à cette période. Le
développement incontrôlable de ce champignon a
d’ailleurs impliqué la désinfection générale de la cellule
climatique, en juin 2005.
Taux d’accroissement de l’élevage
Le tableau I présente les résultats du calcul des paramètres
du taux d’accroissement de l’élevage. Environ 70 % des
femelles suivies ont produit des larves et le taux de
fécondité a été estimé à 14,5 larves par femelle en moyenne.
Les femelles fécondes ont produit près de 22 larves en
moyenne, avec un maximum de 79 larves par femelle. Le
taux de survie larvaire a été estimé à 68,2 % et le sex-ratio
à 58,5 % de femelles, soit 1,41 femelle pour un mâle. Le
taux d’accroissement de l’élevage a été évalué à 5,8.
Tableau I: Valeur des paramètres du taux d’accroissement de l’élevage
Paramètres mesurés Moyenne ou taux Taille de l’échantillon
Taux de fécondité (Tf) (nombre de larves/femelle) 14.5 90
Taux de femelles fécondes (%) 70.5 90
Nombre moyen de larves par femelles fécondes 21.7 60
Taux de survie larvaire (Tsl) (%) 68.2 305
Sex-ratio (Srf ) (% de femelles) 58.5 195
Ta : Taux d’accroissement de l’élevage 5,8
Cycle de développement
Le cycle de développement de S. singularis, dans les
conditions de l’élevage, est présenté sur la figure 2. Il
comprend 5 stades larvaires. La durée de ces stades
larvaires croît graduellement avec l’âge. Ainsi, la durée
du stade 1 a été estimée à 2,7 jours en moyenne avec un
minimum de 2 jours et un maximum de 4 jours et la durée
du stade 5 à 6,3 jours avec un minimum de 3 jours et un
maximum de 9 jours. La période de développement
embryonnaire, telle que définie dans notre étude, s’étend
de la date d’infestation des cabosses au champ à la date
d’émergence des premières larves. Elle a été estimée à
20,4 jours en moyenne, avec un minimum de 16 jours et
un maximum de 30 jours.
La durée totale du cycle de développement de S.
singularis, dans les conditions d’élevage, a été évaluée à
46 jours en moyenne. C’est-à-dire qu’il faut 46 jours en
moyenne pour qu’une femelle prête à pondre engendre
une nouvelle femelle mâture de la génération suivante.
DISCUSSION ET CONCLUSION
Les résultats que nous avons présentés sont inédits chez
l’espèce S. singularis. Les données d’élevage des mirides
1302
De manière générale, la méthode que nous avons décrite
implique la présence à proximité du laboratoire de
cacaoyers suffisamment nombreux et productifs pour
fournir à l’élevage des sites de ponte et une ressource
alimentaire abondante et disponible toute l’année. Cela
est possible dans les pays producteurs et plus généralement
dans les régions tropicales, mais s’avère très difficile en
zone tempérée, où la culture du cacaoyer en serre est très
coûteuse et généralement peu productive. Toutefois, notre
technique a prouvé son efficacité. Depuis plus de trois
ans, notre élevage a fourni la totalité des mirides utilisés
pour l’expérimentation, en limitant à leur minimum les
coûts liés aux collectes aléatoires de mirides en parcelles
paysannes. Par conséquent, cette technique mérite d’être
testée par les instituts de recherche des pays producteurs
Certaines données de biologie de S. singularis laissent à
penser que le rendement de notre élevage pourrait être
amélioré. Une fécondité moyenne de 57 oeufs avec un
maximum de 179 a ainsi été notée pour des femelles de S.
singularis, élevées sur des sections de rameaux orthotropes
de cacaoyer (Entwistle, 1972). Notre technique pourrait
induire la perte d’une partie des œufs, du fait de la
dégradation des cabosses détachées des arbres et
conservées dans la cellule climatique. Une alternative
visant à améliorer la fécondité des femelles est aujourd’hui
à l’étude. Elle consiste à maintenir les cabosses infestées
sur les arbres jusqu’à la fin de l’émergence des larves.
Les jeunes larves sont collectées quotidiennement, ce qui
peut être une contrainte importante si la parcelle est
éloignée du laboratoire.
du cacaoyer sont rares. Certaines techniques ont été
décrites mais elles n’ont pas permis de maintenir un
élevage de manière continue (Raw, 1959 ; Houillier, 1964
; Prins, 1964 ; Youdeowei, 1964 ; Cross et King, 1971).
Seul Piart parvient, en 1968, à élever D. theobroma, une
espèce voisine de S. singularis, pendant 10 générations
successives, en 14 mois (Piart, 1970). L’auteur alimente
les insectes avec des branchettes de fromager, Ceiba
pentandra (Bombacacées), sur lequel D. theobroma vit
dans la nature. Par cette technique, les femelles produisent
24 à 26 larves en moyenne et le taux d’accroissement de
l’élevage est de l’ordre de 7.
Figure 2 : Cycle de développement de S. singularis, dans les conditions de l’élevage. Le cercle extérieur présente
les différents stades de développement de l’insecte et le disque intérieur les durées de développement
(moyennes et valeurs extrêmes) exprimées en jours.
1303
d’Afrique de l’ouest confrontés au problème des mirides
du cacaoyer.
REMERCIEMENTS
L’auteur remercie vivement Messieurs Ondoa Victor et
Owona Benoît, assistants techniques au Laboratoire
d’Entomologie de l’IRAD de Nkolbisson, pour leur
travail, qui a largement contribué à la mise au point de
cette technique d’élevage.
RÉFÉRENCES
1. BABIN, R., DIBOG, L. and BISSELEUA, H. (2003).
Mise au point d’une méthode d’élevage de
Sahlbergella singularis Hagl. (Hemiptera :
Miridae) au laboratoire. Résultats préliminaires
des travaux menés au Cameroun. Proc. 14th Int.
Cocoa Res. Conf., Accra, Ghana, 2003, 1333-
1440
2. BABIN, R., SOUNIGO, O., DIBOG, L and NYASSE,
S. (2004). Field tests for antixenosis and
tolerance of cocoa towards mirids. Ingenic
Newsletter 9, 45-50
3. COLLINGWOOD, C.A. (1977). African Mirids. Les
Mirides du Cacaoyer. E. M. Lavabre Ed. Paris,
G-P. Maisonneuve et Larose, 71-76
4. CROSS, D.J. and KING, A.B.S. (1971). Capsid
rearing, in Cocoa capsids in West Africa. Rep.of
Inter. Caps. Res. Team. 1965-71, 55-61
5. CROWDY, S.H. (1947). Observation on the
pathogenicity of Calonectria rigidiuscula (Berk.
and Br.) Sacc. on Theobroma cacao L., Ann. App.
Biol. 34, 45-59
6. ENTWISTLE, P. F. (1972). Pests of Cocoa. Longman
Group Limited Ed., London, 779 p
7. HOUILLIER, M. (1964). Régime alimentaire et
disponibilité de ponte des Miridés dissimulés du
cacaoyer. Rev. de Path. Vég. et Ent. Agr. de Fr.
43(3), 195-200
8. LAVABRE, E. (1954). Les principaux insectes
nuisibles aux cultures du Cameroun. Inspection
Générale de l’Agriculture Ed., Yaoundé,
Cameroun, 158 p
9. LAVABRE, E. M. (1977). Importance économique
des mirides dans la cacaoculture mondiale. Les
Mirides du Cacaoyer. E. M. Lavabre Ed. Paris,
G-P. Maisonneuve et Larose, 139-153
10. MARIAU, D. (1996). Lutte intégrée contre les
ravageurs des cultures pérennes tropicales.
CIRAD Ed., Montpellier, France, 196 p
11. NGUYEN-BAN, J. (1998). Nouvelle technique de
criblage et de sélection des cacaoyers pour la
résistance aux mirides. Insect Sci. Applic. 18(2),
119-127
12. PADI, B., OWUSU, G. K. and KUMAH, N.K. (1996).
A record of Desplatsia dewevrei (De Wild & Th.
Dur.) (Tiliales: Tiliaceae) as an alternative and
potential breeding host plant for the cocoa mirid
Sahlbergella singularis Hagl. Proc. 12th Int.
Cocoa Res. Conf., Salvador, Bahia, Brasil, 31-
37
13. PIART, J. (1970). Etude de quelques caractéristiques
biologiques du miride du cacaoyer Distantiella
theobroma Dist. au moyen d’un élevage au
laboratoire. Café Cacao Thé 14(1), 28-36
14. PIART, J. (1977). Elevage au laboratoire des mirides
du cacaoyer. Les Mirides du Cacaoyer. M.
Lavabre Ed. Paris, G-P. Maisonneuve et Larose,
203-211
15. PRINS, G. (1964). A Laboratory Rearing Method for
the Cocoa Mirid Distantiella theobroma (Dist.)
(Hemiptera : Miridae). Bull. Ent. Res. 55, 615-
616
16. RAW, F. (1959). An Insectary Method for the Rearing
Cacao Mirids, Distantiella theobroma (Dist.) and
Sahlbergella singularis Hagl. Bull. Ent. Res.
50(1), 11-12
17. SOUNIGO, O., COULIBALY, N., BRUN, L.,
N’GORAN, J., CILAS, C. and ESKES A.B.
(2003). Evaluation of resistance of Theobroma
cacao L. to mirids in Côte d’Ivoire: results of
comparative progeny trials. Crop Protection 22,
615-621
18. WILLIAMS, G. (1953). Field Observations on the
Cacao Mirids, Sahlbergella singularis Hagl. and
Distantiella theobroma (Dist.), in the Gold Coast.
Part II : Geographical and Habitat Distribution.
Bull. Ent. Res. 44, 427-437
19. YOUDEOWEI, A. (1964). Progress in the laboratory
rearing of cocoa mirids in Nigeria. Proc. Conf.
Mirids and other Pests Cocoa, Ibadan, Nigeria,
1964, 98-100.
... Cette technique permet à Piart d'élever D. theobroma pendant 10 générations successives, en 14 mois. Après cette période, l'auteur constate une baisse progressive, puis une chute brutale de la fécondité des femelles, ce qui l'amène à formuler plusieurs hypothèses : augmentation de la consanguinité au sein de la population d'élevage ; carences alimentaires ; diminution de la pression sélective et croissance accélérée des insectes entraînant une baisse de leur métabolisme (Piart, 1977a (Babin et al., 2003 ;Babin et al., 2006a ; . Nous ne détaillerons pas ici cette technique car elle fait l'objet de la première partie du chapitre 2 de cette thèse. ...
... Williams (1953b) suggère que la mortalité des oeufs est probablement faible dans la nature, du fait que ceux-ci sont insérés dans les tissus des plantes hôtes. Babin et al. (2006a). ...
... La dernière mue larvaire, ou mue imaginale, donne naissance à un adulte ailé, mâle ou femelle. Chez S. singularis, dans les conditions d'élevage, le sexe ratio est faiblement biaisé en faveur des femelles, avec un pourcentage de femelles proche de 60 % (Babin et al., 2003 ;Babin et al., 2006a). Les mâles atteignent la maturité sexuelle en 2 jours (Collingwood, 1977a), alors que les femelles ne s'accouplent qu'après 3 à 7 jours (tableau 1.3). ...
Article
Full-text available
This work aims at better understanding the mecanisms and agro-ecological factors involved in the Sahlbergella singularis population dynamics in farm. Life table analysis conducted on a rearing population showed that S. singularis is a slow growing species. This result could explain the low densities of S. singularis populations in cocoa farms. The study of S. singularis demographic parameters showed that fecundity is a key-parameter of the seasonal variations of natural populations. Indeed, the high reproductive potential of females, due to optimal food supply and climatic conditions, may largely explain the growth of natural populations. Our work revealed that the density of S. singularis populations in farms depends on agro-ecological conditions of cocoa production. Among cultural practices, spraying of insecticides, shade management and resort to hybrid varieties were the main factors influencing mirid density. The study of the impact of shade on mirid spatial distribution showed that mirids were aggregated in those areas where sunlight was highest. The infested areas, identified as mirid pockets, could be an infestation source for the surrounding farms. Our results also showed that large forest trees had a tendency to homogenize exposure to sunlight in plots and then to limit the development of mirid pockets. Overall, our study revealed that chemical control and shade management recommendations for cocoa mirids were seldom applied by farmers. Therefore, we discussed our results to fit recommendations to current cocoa production context in Cameroon
... Bien que les données de fécondité soient extrêmement variables, la fécondité moyenne serait comprise entre 30 et 50 oeufs par femelle et la fécondité moyenne journalière serait proche de 4 oeufs par femelle et par jour (Williams, 1954). Cependant, toutes les femelles ne porteraient pas d'oeufs au sein d'une même population (Babin and Bisseleua, 2006). Le développement embryonnaire dure entre 15 et 20 jours avec un minimum de 9 jours (Youdeowei, 1973). ...
Article
Full-text available
An agroecological way to improve the provision of ecosystem services in agroecosystems consists in combining several plant species in the same plot. In this context, tropical agroforests, characterized by high plant diversity, are subject of an increasing interest. This work focuses on natural pest and disease regulation service in complex agroecosystems. Our hypothesis was that complex agroforest structures (composition and spatial structure) influence pest and disease attack intensity of the main crop. Host composition in agroforest has an impact on pest and disease due to resource dilution or amplification. Plant spatial structure (vertical and horizontal) in agroforest has an impact on pest and disease through its impact on microclimatic variations. Moreover, resource and microcli- matic variations interact under natural condition. Indeed, microclimatic variations can affect the vegetative growth of the host plant and thereby the amount of resource for pest and disease. However, the relative importance of host composition effects on pest and disease intensity due to resource dilution or amplification, and plant spatial structure effects due to microclimatic variations, is still unknown. Our objectives were (1) to characterize plant composition and spatial structure in cacao agroforests and (2) to quantify their interactions with pest and disease attack intensity on a plot scale. The study was conducted on two cacao diseases and one pest chosen for their contrasting spread and development characteristics : in Costa Rica, Frosty Pod Rot (FPR) intensity was studied in cacao agroforests in the Talamanca region ; in Cameroon, Black Pod (BP) intensity and mirid density were studied in cacao agroforests in the Centre region. Firstly, we characterized host composition and shade tree spatial structure in cacao agroforests. In Costa Rica, a diversity of forest tree spatial structures was identified ranging from significant aggregation to significant regularity depending on agroforest plots probably due to a management intensity gradient between plots. In Cameroon, we also identified a diversity of spatial structure between stands of the same plot. Indeed, forest trees are randomly distributed or aggregated while fruit trees are randomly or regularly distributed across the plot which suggests a difference in management intensity between these two stands. Secondly, we identified and classified host composition, amount of sensitive tissue and spatial structure characteristics of the associated plants, according to their explanatory power in explaining FPR intensity, BP intensity and mirid density in cacao agroforests. FPR intensity and mirid density decrease with a decreasing in sensitive tissues amounts and when forest trees are regularly or randomly distributed rather than aggregated or in low density at the plot scale. In another hand, FPR intensity decreases with an increasing in cacao tree density and BP intensity decreases with an increasing in cacao tree abundance which is in contrast to the resource dilution assumption. Overall, our results showed that the amount of sensitive tissue rather than the host composition variables explained the increase in pest and disease in complex agroecosystems. Moreover, the spatial structure of forest trees, never described in our level of accuracy, was a crucial characteristic of agroforests in explaining pest and disease regulation. Spatial structure optimization could be a way of agroecological management of FPR intensity and mirid density in cacao agroforests. In the context of agroecology, this work improves our understanding of ecological mechanisms involved in natural pest and disease regulation in cacao agroforests on a plot scale and opens prospects for their agroecological management.
... Thus, egg mortality was not assessed and fecundity was measured by nymph production. From the 15th day after putting the adults on sleeved pods, i.e. one day before the minimum egg development duration assessed under similar rearing conditions (Babin et al., 2006), sleeved pods were checked daily for at least 30 days and emerging nymphs were recorded. Young nymphs were counted, removed from the sleeved pod with a fine camel hair brush, and incorporated into the rearing population. ...
Conference Paper
Full-text available
Mirid bugs are regarded as the most damaging pests of cocoa in Africa. In Cameroon, Sahlbergella singularis is by far the most common mirid species on cocoa. In nature, S. singularis populations display sharp seasonal fluctuations. Yet, in absence of integrated studies, including cocoa tree growth and physiology, chemical ecology, as well as mirid life history, the origin of these seasonal variations has not been clarified. Therefore, we studied the impact of cocoa tree phenology and canopy microclimatic conditions on fecundity of S. singularis, with the aim of contributing to a better understanding of the seasonal variations of S. singularis. Ten to 25 newly moulted females were sampled from ten successive generations of a rearing population, i.e. generations G1 to G5 in 2006 and generations G8 to G12 in 2007. After a premating period of 5 days, females were mated for 24 hours and transferred on sleeved pods, in an on-station plot. Because they were embedded in the plant tissues, eggs were difficult to detect. Therefore, we assessed fecundity by a daily monitoring of nymph emergence. Cocoa phenology was characterized by weekly counting of flowers, growing pods, adult pods and ripe pods, of one branch of the ten cocoa trees used for experimentation. Vegetative growth was assessed by grading the flush abundance on a notation scale. Temperature and relative humidity were recorded within the cocoa canopy with a Testo humidity/temperature logger. Fecundity displayed great variations both within and between generations. Mean fecundity per generation decreased significantly from G1 to G5 and from G8 to G12. In 2006, mean fecundity dropped from 49.3 ± 41.4 nymphs/female to 4.6 ± 12.1 nymphs/female. In 2007, mean fecundity dropped from 89.2 ± 94.0 nymphs/female to 16.7 ± 21.1 nymphs/female. The maximum fecundity was obtained for a female of the generation G8, with 236 nymphs. Since mean fecundity varied according to natural populations, we hypothesize that the drop of fecundity is an important parameter of the decrease in mirid densities in nature. Fecundity was correlated with the abundance of the fruiting organs and especially with the abundance of growing pods. In the other hand, individual fecundity was negatively correlated with the mean flushing score and the maximum daily temperature. The use of such results in pest management strategies against cocoa mirids is discussed.
... Bien que les données de fécondité soient extrêmement variables, la fécondité moyenne serait comprise entre 30 et 50 oeufs par femelle et la fécondité moyenne journalière serait proche de 4 oeufs par femelle et par jour (Williams, 1954). Cependant, toutes les femelles ne porteraient pas d'oeufs au sein d'une même population (Babin and Bisseleua, 2006). Le développement embryonnaire dure entre 15 et 20 jours avec un minimum de 9 jours (Youdeowei, 1973). ...
Thesis
Full-text available
An agroecological way to improve the provision of ecosystem services in agroecosystems consists in combining several plant species in the same plot. In this context, tropical agroforests, characterized by high plant diversity, are subject of an increasing interest. This work focuses on natural pest and disease regulation service in complex agroecosystems. Our hypothesis was that complex agroforest structures (composition and spatial structure) influence pest and disease attack intensity of the main crop. Host composition in agroforest has an impact on pest and disease due to resource dilution or amplification. Plant spatial structure (vertical and horizontal) in agroforest has an impact on pest and disease through its impact on microclimatic variations. Moreover, resource and microclimatic variations interact under natural condition. Indeed, microclimatic variations can affect the vegetative growth of the host plant and thereby the amount of resource for pest and disease. However, the relative importance of host composition effects on pest and disease intensity due to resource dilution or amplification, and plant spatial structure effects due to microclimatic variations, is still unknown. Our objectives were (1) to characterize plant composition and spatial structure in cacao agroforests and (2) to quantify their interactions with pest and disease attack intensity on a plot scale. The study was conducted on two cacao diseases and one pest chosen for their contrasting spread and development characteristics : in Costa Rica, Frosty Pod Rot (FPR) intensity was studied in cacao agroforests in the Talamanca region ; in Cameroon, Black Pod (BP) intensity and mirid density were studied in cacao agroforests in the Centre region. Firstly, we characterized host composition and shade tree spatial structure in cacao agroforests. In Costa Rica, a diversity of forest tree spatial structures was identified ranging from significant aggregation to significant regularity depending on agroforest plots probably due to a management intensity gradient between plots. In Cameroon, we also identified a diversity of spatial structure between stands of the same plot. Indeed, forest trees are randomly distributed or aggregated while fruit trees are randomly or regularly distributed across the plot which suggests a difference in management intensity between these two stands. Secondly, we identified and classified host composition, amount of sensitive tissue and spatial structure characteristics of the associated plants, according to their explanatory power in explaining FPR intensity, BP intensity and mirid density in cacao agroforests. FPR intensity and mirid density decrease with a decreasing in sensitive tissues amounts and when forest trees are regularly or randomly distributed rather than aggregated or in low density at the plot scale. In another hand, FPR intensity decreases with an increasing in cacao tree density and BP intensity decreases with an increasing in cacao tree abundance which is in contrast to the resource dilution assumption. Overall, our results showed that the amount of sensitive tissue rather than the host composition variables explained the increase in pest and disease in complex agroecosystems. Moreover, the spatial structure of forest trees, never described in our level of accuracy, was a crucial characteristic of agroforests in explaining pest and disease regulation. Spatial structure optimization could be a way of agroecological management of FPR intensity and mirid density in cacao agroforests. In the context of agroecology, this work improves our understanding of ecological mechanisms involved in natural pest and disease regulation in cacao agroforests on a plot scale and opens prospects for their agroecological management.
Article
Full-text available
The mirid bug Sahlbergella singularis feeds on cocoa pods and shoots, causing considerable crop losses. As laboratory experimentation requires numerous insects, this study aimed at improving available rearing method of S. singularis for Cameroon. Fifty second to fifth nymphal stages were collected at a cocoa farm and reared to the adult stage on cocoa pods in an insectary (T = 24.7 ± 0.9°C, RH = 84.5 ± 6.8%, photoperiod: 12 : 12 L : D). Newly emerged females were confined for 5–6 days on cocoa twigs for sexual maturation and each female paired with a male for 24 h. The pairs were returned to the field and enclosed in mousseline sleeves on attached cocoa pods, for egg laying. After 16 days (expected egg lifetime), the sleeve cages were checked daily to detect newly hatched nymphs. Then, the pods were collected and brought to the insectary, where nymphs continued to emerge and develop into adults. Our method allowed the production of 14.6 ± 6.7 nymphs per female per generation, for 15 consecutive generations. Nymphal survival was calculated to be 68.2% and the mean duration of the nymphal development was measured at 22.7 ± 3.1 days. The rearing performance was evaluated using life-table calculations. The net reproductive rate (R0) was 6.59; the intrinsic rate of increase (r) was 0.037 per female per day with a population doubling time (Td) of 18.9 days. On average each female contributed 9.70 individuals to the population given a mean generation time (Tc) of 52.1 days. The percentage of reproductive females and the mean number of nymphs per female were significantly different between generations, with 86.8% and 18.1% in generation G7 as compared to 45.8% and 8.4% for generation G5, respectively. As rainfall showed concordant variations during the period of investigation, we discuss the impact of this factor on mirid fecundity.
Article
Full-text available
Susceptibility of Theobroma cacao L. to mirids (Distantiella theobromae Distant and Sahlbergella singularis Haglund) was assessed in four seedling progeny trials planted in Côte d’Ivoire by visual estimation of the cumulative damage on a 5 point scale. Although a significant effect of the progenies was identified in all trials, a clear discrimination between entries was only observed in one trial. In three trials, set up according to a North Carolina II design, it was possible to rank the female or the male parents according to the values of their progenies. Genotypes from the upper amazon Forastero appeared to include the most promising parents, while germplasm from the Trinitario (Central America) group appeared as the least promising. A good correlation (R=0.85) between the phenotypic level of susceptibility of six clones and their general combining ability was observed in one of the trials but not in another trial. Broad and narrow sense heritabilities were identical, varying between 0.09 and 0.38, according to the trial. The highest value was found for the trial comparing genetically diverse parents, represented by a high number of offspring. The prospects of including mirid resistance in cocoa breeding programs are discussed.
Article
Full-text available
Field tests for antixenosis (feeding non-preference) and tolerance of cocoa trees to mirid damage were conducted as part of the CFC/ICCO/IPGRI Project, in the budwood garden of IRAD Nkolbisson Station. Antixenosis was assessed by counting the number of mirid bites on the flush after 24 hours, while assessment of tolerance was based on regular observations of the evolution of mirid damage and of the ability of twigs to recover from it. An analysis of covariance, with the surface area of the flush leaves as a covariable, revealed a highly significant effect of the clone on the number of mirid bites, and SIC 5 and CATONGO showed a stronger effect of antixenosis than the other clones. The results obtained by observing the evolution of mirid damage and the sprouting of twigs revealed that the ability of clones to contain the extent of damage, and their ability to recover from it must be considered as two distinct components of genetic resistance to mirid attack. The analysis of covariance also revealed a highly significant effect of clones for these two components. UF 676 and IMC 60 showed the best ability to contain the degree of damage, while PLAYA ALTA 2, ICS 1 and UF 676 were the best clones in terms of ability to recover from mirid damage. (Résumé d'auteur)
Article
L'étude de la résistance génétique du cacaoyer aux attaques de Scihlbergella singularis (Haglund) (Hemiptera: Miridae) repose jusqu'à présent, sur des observations en champs. Bien que cette approche ait permis de guider les programmes de sélection, il n'en demeure pas moins qu'elle est longue (3 à 4 ans en moyenne) et coûteuse en investissements humains. Ce constat nous a amené à standardiser une méthode de microtests au laboratoire, fondée sur l'étude des préférences alimentaires des mirides pour quantifier les niveaux d'attractivité des cacaoyers à des conditions contrôlées et donnant des résultats reproductibles. En Côte d'Ivoire les microtests ont été effectués sur des clones et hybrides tandis qu'au Cameroun seuls les clones de l'IRA à Nkoemvone ont été testés.Ce travail a été couplé avec un programme d'observations sur 8 ans dans 2 zones écologiques différentes de la Côte d'Ivoire: en bordure lagunaire (Bingerville) et sous forêt éclaircie de la Basse Côte (Divo).Après 3 séquences d'observations successives sur le terrain, l'analyse comparative des résultats a révélé une bonne similitude entre les réponses des cultivare en microtests et celles obtenues en plein champs.En Côte d'Ivoire, les réponses des cultivars aux attaques de mirides révèlent l'existence de deux “groupes comportementaux’ au sein du matériel végétal sélectionné à savoir, par ordre d'attractivité croissante, les Forasteros (haut et bas amazoniens) et les Trinitarios.Au Cameroun, les microtests ont révélé un “polymorphisme comportemental’ au niveau des cultivars testés. C'est ainsi que, les plants de même origine, sont susceptibles d'avoir des réactions fort différentes aux punaises comme ce fut le cas des trinitarios SNK de sélection locale.Rapide et simple à réaliser, la technique de microtests peut être valablement utilisée pour la sélection précoce d'un matériel végétal tolérant aux mirides.
Article
A method is described for continuous rearing of Distantiella theobroma (Dist.) in the laboratory at approximately 75°F. and 65 per cent, relative humidity. Adults were caged on young cocoa twigs, and the mated females transferred to cocoa seedlings for egg-laying; 24 hours after hatching, the nymphs were transferred to unripe cocoa pods. The egg and nymphal stages lasted about 14–16 and 23 days, respectively.
Article
An insectary method for rearing the cacao Mirids, Distantiella theobroma (Dist.) and Sahlbergella singularis Hagl., is described. Adults are caged, for oviposition, on cacao seedlings grown in baskets. When the eggs hatch, the nymphs are transferred to, and reared on, unripe pods suspended in ventilated glass cages.
Article
The geographical ranges of Sahlbergella singularis and Distantiella theobroma overlap, and the Gold Coast lies in the zone common to both. The respective northern limits remain to be determined, and should be investigated to the north of the main cacao belt, from Kintampo to the Afram plain. The same area should also yield information on the possible importance of alternative hosts in the dispersal of cacao Mirids, as the small stands are well separated from each other. Earlier records, that D. theobroma is confined to seedlings and S. singularis to mature trees, are erroneous. D. theobroma is found on pods and, particularly, chupons. The feeding range of S. singularis includes fan branches in addition, but breeding is confined to chupons and pods. Observations suggest that there is competition for breeding sites on chupons. Of the many chupons in an area only a small number is available to Mirids, and the proportion of nymphs reaching maturity is limited by their sedentary habit and the destructiveness of their feeding. Co-existence of the two species is possible by their slightly different habits. S. singularis produces more eggs, but is more diffusely distributed. D. theobroma is virtually restricted to chupons, but can quickly build up a large population in favourable areas by its greater rate of egg production. In Nigeria, the rate of egg production by D. theobroma is less than that by S. singularis , and this, together with the sparsity of chupons, may account for the unimportance of D. theobroma in that country.
Article
Calonectria rigidiuscula has been found associated with an acute and a chronic form of dieback of cacao. It can also infect cankers caused primarily by Phytophthora palmivora , and the lesions following attack by the capsids Sahlbergella singidaris and Distantiella theobroma. The association with the capsid lesions is of great economic importance since it appears that capsids alone are capable of killing only green shoots, and that the severe damage caused to woody shoots follows C. rigidiuscula infection of the capsid lesions. Acute dieback occurs only in certain districts after exceptional drought and may be considered primarily the result of environmental conditions. The main importance of chronic dieback is that it prevents the recovery of cacao which has been seriously weakened from other causes. C. rigidiuscula infection retards the healing of P. palmivora cankers and also produces a lesion in the xylem tissue which may be extensive. C. rigidiuscula has been established in wounded cacao stems of all ages without difficulty. The spread of the fungus is slow, but is more rapid in the xylem than in the cortical tissues. Spread is greatest in the unlignified tissues.
Progress in the laboratory rearing of cocoa mirids in Nigeria
  • A Youdeowei
YOUDEOWEI, A. (1964). Progress in the laboratory rearing of cocoa mirids in Nigeria. Proc. Conf. Mirids and other Pests Cocoa, Ibadan, Nigeria, 1964, 98-100.
Capsid rearing, in Cocoa capsids in West Africa
  • D J Cross
  • A B S King
CROSS, D.J. and KING, A.B.S. (1971). Capsid rearing, in Cocoa capsids in West Africa. Rep.of Inter. Caps. Res. Team. 1965-71, 55-61