À la suite de la conférence de Rio+20 et de la publication du cinquième rapport du GIEC, les questions environnementales restent au cœur des préoccupations politiques, sociétales et scientifiques. Elles le sont d'autant plus au Brésil où les transformations ont été particulièrement spectaculaires pendant les trente dernières années : déforestation, urbanisation, révolution verte, exploitation des ressources minières ou hydriques ont profondément modifié les paysages et les rapports entre les sociétés et leur environnement. Dans certaines régions, cette intensification est telle que la durabilité des modes de mise en valeur se pose maintenant de manière aigüe.
Ces mutations récentes ont été accompagnées par l'essor des techniques d'observations spatiales (télédétection) et des outils de gestion territoriale, notamment les Systèmes d'Information Géographique. De nombreux programmes de recherches ont montré leurs potentialités, notamment pour un suivi des interactions nature-société et les techniques de gestion territoriale sont chaque jour davantage utilisées, aussi bien pour le suivi des dynamiques passées et le contrôle des changements actuels qu’en termes de diagnostic pour le futur.
Cependant, la contribution réelle de ces nouvelles technologies fait rarement l'objet d'études comparatives entre des espaces différents : en quoi, permettent-elles de mieux comprendre les processus physiques et/ou anthropiques ? De quelle manière peuvent-elles contribuer efficacement à une gestion durable des territoires (gestion des risques, adaptation au changement climatique, etc...). Scientifiques et aménageurs doivent donc aussi réfléchir sur l'intérêt de ces outils pour proposer de nouvelles options de développement plus «durables».
Forts de ces constats, nous avons donc souhaité réunir un large panel de chercheurs Français et Brésiliens pour débattre de ces questions scientifiques majeures. Après avoir encouragé la présentation de ces recherches mixtes (franco-brésiliennes), nous avons reçu 109 propositions. Par la suite, le comité scientifique (que nous tenons à remercier ici pour la qualité de son travail) a retenu 30 travaux pour une présentation orale, presque autant comme poster soit un total de 61 publications, presque 500 pages. Plus des deux tiers de ces textes sont rassemblés ici dans les deux langues (français et portugais) et près de la moitié ont effectivement été conçus et/ou rédigés par des équipes mixtes, franco-brésiliennes, montrant la vigueur des échanges et collaborations scientifiques entre nos deux pays. Plus généralement, tout ce travail n'aurait pas été possible sans l'aide et l'appui du comité d'organisation et le soutien des sponsors, que nous tenons également à remercier.
Ce colloque est co-organisé par l'Université de São Paulo (Escola de Artes, Ciências e Humanidades, Instituto de Estudos Avançados et programas de pós graduação em Geografia Humana e Ciência Ambiental) et par l’équipe COSTEL, une des 5 composantes de l'UMR LETG (Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique) et de l'OSUR (Observatoire des Sciences de l'Univers de Rennes). Forte d'une expérience de partenariat de près de trente ans avec le Brésil, l'équipe LETG-Rennes-COSTEL rend aussi hommage à l'un de ses pionniers, Robert Bariou, à l'origine de la création du laboratoire et des échanges avec le Brésil.
Cette manifestation est, pour finir, le colloque de clôture du projet USP-COFECUB "Politiques publiques et Impacts des Changements climatiques à l'Echelle régionale & Locale sur les Espaces Fragiles", le fruit d'une collaboration de près de quinze ans entre les deux institutions. Le projet officiel s'achève mais la dynamique impulsée se maintient car les échanges de collègues et d'étudiants, les cotutelles et codirections de masters et de thèses sont les garants d'un avenir prometteur entre les deux rives de l'Atlantique !
Bonne lecture !