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Beillet, M., Collard, E., Demeuse, M. (2014), Niveau linguistique des étudiants allophones: expérimentation d'une nouvelle épreuve de français universitaire, Actes du 26ème Colloque de l'ADMEE-Europe, Marrakech, 15-16-17 janvier 2014.

Authors:

Abstract

Le français à l'université est spécifique (Mangiante et Parpette, 2011), or les tests évaluant un français général actuellement utilisés sont insuffisants pour assurer la validation d'un cursus (Almoossa, 2013). Cependant,'un test de français est un bon prédicteur de réussite aux examens spécialement dans les filières scientifiques (Lindblom-Ylänne et al. 1996, cités par Romainville,1997). Partant de ces constats, notre étude a consisté en la création d'une épreuve spécifique adaptée aux étudiants qui s'inscrivent pour la première fois dans l'enseignement supérieur en France, en tenant compte de la spécificité du public : niveau en langue, filière et niveau d'étude hétérogènes. Deux expérimentations ont été mises en place, auprès d'un groupe d'étudiants de première année de médecine belges francophone en situation d'étalement. Ces passations ont permis de fixer un seuil bas de résultats obtenus, et sont la première étape de la validation de l'outil, avant de pouvoir l'expérimenter auprès d'allophones.
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colloque de l’ADMEE-Europe
Cultures et politiques de l'évaluation en éducation et en formation
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NIVEAU LINGUISTIQUE DES ÉTUDIANTS ALLOPHONES :
EXPÉRIMENTATION D’UNE NOUVELLE ÉPREUVE DE FRANÇAIS UNIVERSITAIRE
Marie Beillet *, Emeline Collard **, Marc Demeuse ***
*Université de MONS, marie.beillet@umons.ac.be
**Université de MONS, emeline.collard@hotmail.fr
***Université de MONS, marc.demeuse@umons.ac.be
Mots clefs : étudiants médecine, enseignement supérieur, niveau linguistique, épreuve spécifique
Résumé :
Le français à l’université est spécifique (Mangiante et Parpette, 2011), or les tests évaluant un
français général actuellement utilisés sont insuffisants pour assurer la validation d’un cursus (Almoossa, 2013).
Cependant,’un test de français est un bon prédicteur de réussite aux examens spécialement dans les filières
scientifiques (Lindblom-Ylänne et al. 1996, cités par Romainville,1997). Partant de ces constats, notre étude a
consisté en la création d’une épreuve spécifique adaptée aux étudiants qui s’inscrivent pour la première fois
dans l’enseignement supérieur en France, en tenant compte de la spécificité du public : niveau en langue, filière
et niveau d’étude hétérogènes. Deux expérimentations ont été mises en place, auprès d’un groupe d’étudiants de
première année de médecine belges francophone en situation d’étalement. Ces passations ont permis de fixer un
seuil bas de résultats obtenus, et sont la première étape de la validation de l’outil, avant de pouvoir
l’expérimenter auprès d’allophones.
1. Introduction
Depuis la mise en place du processus de Bologne en 1999, la mobilité étudiante a connu un
essor considérable.Avec la quatrième place en termes de destination mondiale choisie, après les États-
Unis, le Royaume-Uni et l’Australie pour suivre un cursus à l’étranger, la France démontre l’intérêt
des étudiants internationaux pour la francophonie (CampusFrance, 2011). En 2013, selon les chiffres
du ministère français de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, 12,3 % des étudiants du
supérieur étaient des étudiants non nationaux.
En s’intéressant aux divers systèmes de recrutement des étudiants étrangers dans les universités, on
remarque de nombreuses disparités d’admission. En effet, il n’existe pas, au sein de la francophonie,
de textes régissant un niveau en langue commun exigé à l’entrée des universités. Pour ne prendre que
les cas de la Belgique, de la France, les modes de recrutement diffèrent, cela même au sein des accords
de Bologne. L’organisation de la sélection des étudiants étrangers se fait donc à la discrétion des pays,
voire des universités elles-mêmes. Pour effectuer cette sélection, un grand nombre de tests et
certifications se partagent le marché, offrant un large panel d’outils d’évaluation facilitant l’accès à la
langue française. Néanmoins, ces tests évaluent un français général, quand on sait qu’il existe un
français spécifique au milieu universitaire (Mangiante et Parpette, 2011). Ces derniers, pointent par
ailleurs les taux de réussite des étudiants allophones inférieurs de 40%à ceux des natifs.Si l’on
s’intéresse aux recherches déjà menées pour comprendre ce taux d’échec supérieur, on constate que
pour les étudiants non francophones, la plus grande difficulté rencontrée à l’université est l’utilisation
de la langue française (Coulon&Paivandi, 2003). À ce propos, Reinhardt et Rosen (2008) posent la
question du niveau de français adéquat pour pouvoir suivre un cursus dans l’enseignement supérieur
dans le monde francophone.
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2. Contexte
L’Université de Mons, en collaboration avec la Chambre de Commerce et d’Industrie région Paris Ile
de Fr
ance a élaboré un outil visant
comprendre un cours magistral. Il s’agit
s’inscrivent pour la première fois dans l’enseignement supérieur en France, en tenant com
spécificité du public
: niveau en langue, filière et niveau d’étude hétérogènes. Ce test, basé sur le C
Européen Commun de R
éférence
authentiques, lié aux réalités que les étudiants
des sciences de la vie et de la terre, est spécifique au milieu universitaire. Les productions écrites qui
en découlent permettent d’évaluer la capacité de comprendre, s’approprier et restituer le cont
sujet développé d’un étudiant, et son aptitude à suivre un cours magistral à l’université.
2.1
Description de l’outil
L’épreuve prend la forme d’une vidéo de 40 minutes, traitant d’un thème particulier et correspondant à
la filière choisie par les étudiants (sciences humaines et sociales ou sciences de la vie et de la terre).
Les consignes sont présentées sous la forme su
magistral de chimie, durant lesquelles vous pouvez prendre des notes. Après la vidéo vous devrez
rédiger un résumé avec vos propres mots, de ce qui a été dit durant le cours, et uniquement. N’ajoutez
aucun
e connaissance personnelle. Vous répondrez ensuite à 10 questions relatives au cours, puis vous
compléterez le texte lacunaire par les mots qui conviennent. À chaque trait correspond un mot unique.
Les étudiants, après avoir visionné disposent du temps res
trois tâches demandées.
L’écriture exigeant le respect des normes linguistiques, orthographiques, de spatialisation, etc. et
impliquant une forme d’insertion dans la société (Faure, 2011), le test proposé répond
d’adaptation à la culture universitaire française. La grille d’évaluation créée pour évaluer les résumés
produits est basée sur les niveaux du CECR, facilitant la description du niveau de compétences
(Conseil de l’Europe,
2000). La grille
linguistiques) divisés en cinq critères chacun, dans un but d’analyse des difficultés des étudiants.
Utilisée à des fins diagnostiques, l’activité de résumé pourrait permettre d’identifier les candidats
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ance a élaboré un outil visant
évaluer la capacité des nouveaux arrivants à l’université à suivre et
comprendre un cours magistral. Il s’agit
d’une épreuve spécifique adaptée aux étudiants qui
s’inscrivent pour la première fois dans l’enseignement supérieur en France, en tenant com
: niveau en langue, filière et niveau d’étude hétérogènes. Ce test, basé sur le C
éférence
(notamment pour sa grille d’évaluation), composé de contenus semi
authentiques, lié aux réalités que les étudiants
connaîtront et développé pour des sciences humaines et
des sciences de la vie et de la terre, est spécifique au milieu universitaire. Les productions écrites qui
en découlent permettent d’évaluer la capacité de comprendre, s’approprier et restituer le cont
sujet développé d’un étudiant, et son aptitude à suivre un cours magistral à l’université.
Figure 1 :
extrait d’une épreuve sur le thème de la chimie
L’épreuve prend la forme d’une vidéo de 40 minutes, traitant d’un thème particulier et correspondant à
la filière choisie par les étudiants (sciences humaines et sociales ou sciences de la vie et de la terre).
Les consignes sont présentées sous la forme su
ivante :
Vous allez regarder 40 minutes d’un cours
magistral de chimie, durant lesquelles vous pouvez prendre des notes. Après la vidéo vous devrez
rédiger un résumé avec vos propres mots, de ce qui a été dit durant le cours, et uniquement. N’ajoutez
e connaissance personnelle. Vous répondrez ensuite à 10 questions relatives au cours, puis vous
compléterez le texte lacunaire par les mots qui conviennent. À chaque trait correspond un mot unique.
Les étudiants, après avoir visionné disposent du temps res
tant imparti à l’épreuve pour effectuer les
L’écriture exigeant le respect des normes linguistiques, orthographiques, de spatialisation, etc. et
impliquant une forme d’insertion dans la société (Faure, 2011), le test proposé répond
d’adaptation à la culture universitaire française. La grille d’évaluation créée pour évaluer les résumés
produits est basée sur les niveaux du CECR, facilitant la description du niveau de compétences
2000). La grille
reprend
deux domaines de compétences (communicatives et
linguistiques) divisés en cinq critères chacun, dans un but d’analyse des difficultés des étudiants.
Utilisée à des fins diagnostiques, l’activité de résumé pourrait permettre d’identifier les candidats
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évaluer la capacité des nouveaux arrivants à l’université à suivre et
d’une épreuve spécifique adaptée aux étudiants qui
s’inscrivent pour la première fois dans l’enseignement supérieur en France, en tenant com
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: niveau en langue, filière et niveau d’étude hétérogènes. Ce test, basé sur le C
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(notamment pour sa grille d’évaluation), composé de contenus semi
-
connaîtront et développé pour des sciences humaines et
des sciences de la vie et de la terre, est spécifique au milieu universitaire. Les productions écrites qui
en découlent permettent d’évaluer la capacité de comprendre, s’approprier et restituer le cont
enu du
sujet développé d’un étudiant, et son aptitude à suivre un cours magistral à l’université.
L’épreuve prend la forme d’une vidéo de 40 minutes, traitant d’un thème particulier et correspondant à
la filière choisie par les étudiants (sciences humaines et sociales ou sciences de la vie et de la terre).
Vous allez regarder 40 minutes d’un cours
magistral de chimie, durant lesquelles vous pouvez prendre des notes. Après la vidéo vous devrez
rédiger un résumé avec vos propres mots, de ce qui a été dit durant le cours, et uniquement. N’ajoutez
e connaissance personnelle. Vous répondrez ensuite à 10 questions relatives au cours, puis vous
compléterez le texte lacunaire par les mots qui conviennent. À chaque trait correspond un mot unique.
tant imparti à l’épreuve pour effectuer les
L’écriture exigeant le respect des normes linguistiques, orthographiques, de spatialisation, etc. et
impliquant une forme d’insertion dans la société (Faure, 2011), le test proposé répond
à une capacité
d’adaptation à la culture universitaire française. La grille d’évaluation créée pour évaluer les résumés
produits est basée sur les niveaux du CECR, facilitant la description du niveau de compétences
deux domaines de compétences (communicatives et
linguistiques) divisés en cinq critères chacun, dans un but d’analyse des difficultés des étudiants.
Utilisée à des fins diagnostiques, l’activité de résumé pourrait permettre d’identifier les candidats
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nécessitant un accompagnement spécifique pour être en mesure de traiter des écrits scientifiques
(Casanova et al. 2012).
L’étude présentée vise la validation des hypothèses suivantes :
- Le format de l’épreuve, ainsi que son niveau de difficulté sont effectivement adapté au
milieu universitaire
- Les résultats obtenus à ce test, sont prédicteurs de la réussite aux examens de l’année en
cours. On suppose qu’il y a un lien entre le niveau de français (mesuré grâce au test) et la
réussite de l’année d’étude. Ainsi, plus le niveau de français serait élevé meilleure serait la
réussite.
3. Expérimentation
L’expérimentation réalisée afin de vérifier ces hypothèses a été menée auprès d’étudiants belges
francophones en première année (BA1) de médecine à l’Université de Mons.Cette dernière s’est tenue
après la session d’examen de janvier, auprès d’étudiants en situation d’étalement. La situation
d’étalement est proposée aux étudiants dont la moyenne aux examens est strictement inférieure à
10/20 et lorsqu’il n’a pas choisi la réorientation (ou la remédiation si sa moyenne se situe entre 9.99 et
8/20). Le programme d’étalement fait l’objet d’une convention entre l’étudiant et un enseignant
désigné et validé par le jury de BA1. Conformément à l’article 85 du décret mission du 31 mars 2004,
l’étudiant en étalement est délibéré par le jury en fin de première année de l’étalement qui, au vu des
résultats des épreuves de juin et septembre, se prononce sur l’autorisation de poursuite de
l’étudiant.Les étudiants en situation d’étalement, doivent, suivre un cours de communication et
analyse critique de l'information(40h au total). Ces cours, organisés par la Cellule de Pédagogie
Universitaire et Qualité de l’Université, proposent aux étudiants des outils afin de développer des
méthodologies de travail dans un but de réussite aux examens (aide pour effectuer des recherches
efficaces, organiser des révisions, gérer le temps de travail, etc.). Ces cours proposent également un
soutien en langue française. En effet, Lindblom-Ylänne et al. (1996) (cités par Romainville,1997),
montrent que le meilleur prédicteur de la réussite d’un premier cycle d’études médicales consiste, non
pas en des tests de pré-acquis spécifiques sur des matières (physique, chimie, biologie), mais en une
épreuve de compréhension à la lecture et d’élaboration d’une synthèse d’un texte d’intérêt général.
Déroulement de l’expérimentation
L’expérimentation menée s’est inscrite dans le cadre du cours de communication et d’analyse critique
de l’information. Les séances organisées dans le cadre de ce cours sont obligatoires pour tous les
étudiants en situation d’étalement. Bien que non-créditantes, la présence à ces cours ainsi que la
participation aux deux tests organisés ont été obligatoires. Les étudiants ont dû émarger à chaque
cours, et une appréciation concernant leur assiduité ainsi que leur implication au sein des cours a été
indiquée sur leur relevé de notes.L’expérimentation auprès des étudiants de médecine s’est déroulée en
deux temps. Une première épreuve a été proposée au mois de février, après la session d’examens de
janvier, lors de la première séance du cours de communication et analyse critique de l’information. 93
étudiants (sur 147 en situation d’étalement) ont participé au test. Ce dernier, d’une durée de 3h portait
sur l’énergie nucléaire. Il a s’agit pour les étudiants, de produire un résumé écrit, de répondre à 10
questions et de compléter un texte lacunaire.La seconde épreuve s’est dérouléeau mois de mai, dans le
cadre d’une des dernières séances du cours de communication et analyse critique de l’information. 72
étudiants étaient présents, et 63 d’entre eux avaient également passé le premier test au mois de février.
D’une durée de 2h, l’épreuve portait sur la chimie, thème sur lequel les étudiants ont produire un
résumé écrit et répondre à 10 questions.
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3.1 Méthode utilisée
Les deux passationsvont permettre de voir s’il existe une corrélation entre le niveau global au test
proposé et la réussite universitaire. Cela nous permettra de déterminer un seuil bas de niveau de
français nécessaire à la réussite universitaire.Par ailleurs, l’évolution des résultats des étudiants ayant
participé aux deux passations permettra de de déterminer l’évolution ou non des scores.
4. Résultats obtenus
4.1 Première passation
Effectifs Fréquence
B1 11 11,8
B2 50 53,8
C1 30 32,3
C2 2 2,2
Total 93 100
Tableau 1 : Répartition des individus de la première expérimentation selon leur niveau global au test
Le tableau 1 présente le niveau global des étudiants déterminé par le premier test, en fonction des
niveaux du CECR. On note que la majorité des étudiants ont obtenu un score de niveau B2 (53,8%) ou
de niveau C1 (32,3%), ce qui correspond selon le CECR à des utilisateurs avancés ou indépendants
(B2) et autonomes (C1).Cependant, lorsque l’on s’intéresse aux résultats aux examens de nos
étudiants, on remarque que près de 70% d’entre eux sont en échec en fin d’année universitaire (tableau
2).
Effectifs Fréquences
Echec 64 68.82
Satisfaction 22 23.66
Distinction 7 7.53
Total 93 100
Tableau 2 : Répartition des individus de la première expérimentation selon leur réussite au Ba1
Notons les pourcentages de réussite s’étendent de 3,57 à 74,38% et quele pourcentage moyen de
réussite de notre échantillon est de 47,17%. Par ailleurs, la moitié des individus de notre échantillon
ont un pourcentage de réussite inférieur à 51,32%.
4.2 Seconde passation
Lors du second test, la quasi-totalité des individus ont obtenu un niveau B2 (91,7%).
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Effectifs Fréquence
B1 2 2,8
B2 66 91,7
C1 4 5,6
Total 72 100
Tableau 3 : Répartition des individus de la seconde passation selon leur niveau global au test
Cependant, 62,5% de notre échantillon est en échec en fin d’année universitaire.
Effectifs Fréquence
Echec 45 62.50
Satisfaction 20 27.78
Distinction 7 9.72
Total 72 100
Tableau 4 : Répartition des individus de la seconde passation selon leur réussite au Ba1
En moyenne, le pourcentage de réussite des individus de la seconde passation est de 52,53%. Les
pourcentages de réussite s’étendent de 11,25 à 74,38%. La moitié des individus de l’expérimentation 2
ont un pourcentage de réussite inférieur à 57,37%.
4.3 Evolution entre les deux passassions
Test 2
B1 B2 C1
Test 1
B1 1 3 0
B2 0 35 2
C1 1 18 1
C2 0 1 1
Tableau 5 : Evolution des résultats obtenus par les « étudiants entre les deux tests
En s’intéressant à l’évolution des niveaux en français entre le premier et le second test, on remarque
que 37 étudiants ont conservé le même niveau (soit 58,7%) ; 5 étudiants ont progressé (soit 7,9%) et
21 étudiants ont régressé (soit 33,3%). La majorité des individus obtiennent le même classement pour
les deux tests, on peut donc supposer que ce format de test est fiable. La progression de quelques
étudiants entre les deux tests peut être assimilée à l’effet d’apprentissage. En revanche, il y a un
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nombre non négligeable d’étudiants qui ont régressé entre les deux tests. On peut supposer que cette
régression est due à une plus grande difficulté du second test.
4.4 Etude de corrélation
L’étude menée tend à chercher le lien qui existeentre le niveau de français (mesuré par le test) et la
réussite universitaire. Les variables étant qualitatives, des tests d’indépendance du khi² ont été
effectués, afin de savoir s’il existe « une association entre deux variables catégorielles » (niveau de
français et réussite en première année à l’université) (Dancey et Reidey, 2007, p.303). Les résultats
obtenus sont à prendre avec grande précaution du fait de la taille de l’échantillon. En effet, lorsqu’on
procède à des tests du khi², le nombre de cellules ayant des fréquences attendues inférieures à 5 doit
être inférieur au tiers du nombre total de cellules. Or, la plupart des résultats obtenus ne remplissent
pas cette condition.Ainsi, les tests du khi² ne mesurent pas de lien significatif entre le niveau de
français (mesuré par le test) et les résultats universitaires. Nous avons mesuré le lien entre les résultats
de la première expérimentation et les résultats du premier quadrimestre, ainsi que le lien entre les
résultats de la seconde passation et les résultats du second quadrimestre. Il existe un lien significatif au
seuil de 1% entre les résultats au premier quadrimestre et les résultats au Ba1. Il semble également y
avoir un lien significatif au seuil de 5% entre les résultats à la première expérimentation et les résultats
à la seconde expérimentation. Mais ce résultat est très fragile car plus de 80% des cellules ont un
effectif théorique inférieur à 5. Nous avons donc cherché à le vérifier en calculant le coefficient de
corrélation entre la note au résumé de la première expérimentation (et non plus le classement CECR)
et la note au résumé de la seconde expérimentation. Ainsi, on remarque que notre coefficient de
corrélation (R²) est très faible : 0,067. Selon le coefficient de corrélation, il ne semble donc pas y avoir
de lien entre les résultats à la première expérimentation et les résultats à la seconde expérimentation.
Tableau 6 : Répartition des individus selon leur note au résumé de la 1ére et 2nd expérimentation
4.5 Etude de comparaison de moyenne
Test 1 Test 2
Ensemble des étudiants en situation
d’étalement (N=63)
4,37 4,01
Etudiants ayant réussi à 60%
(N=26)
4,5 3,97
Etudiants n’ayant pas obtenu 60%
(N=37)
4,27 4,04
y = 0,125x + 3,500
R² = 0,067
2
3
4
5
6
2 3 4 5 6 7
Note au résumé de la 2nd
expérimentation
Note au résumé de la 1ere expérimentation
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Tableau 7 : Répartition des individus selon leur note au résumé de la 1ére et 2nd épreuve
Le tableau ci-dessus présente les résultats moyens pour la tâche du résumé obtenus par les étudiants
ayant passés les deux épreuves. Selon le tableau, les étudiants ayant validé leur second quadrimestre,
ont mieux réussi l’épreuve du résumé la première fois que les étudiants n’ayant pas réussis aux
examens. Cependant, lors du second test, cette tendance s’inverse, et nous remarquons que les
étudiants n’ayant pas obtenu 60% à leurs examens ont légèrement mieux réussis la production écrite
demandée.
5. Bilan et perspectives
La première expérimentation du nouveau test de français académique auprès d’étudiants francophones
est encourageante. En effet, l’épreuve a reçu un accueil positif des étudiants et un grand nombre
d’étudiants obtient le même niveau selon l’échelle du CECR au test 1 et au test 2.Il semble donc que le
test mesure bien un niveau constant et que le niveau de difficulté est adapté au milieu universitaire.
Les progrès marqués ne sont que relatifs, car les étudiants sont francophones, et ne peuvent donc pas
significativement améliorer leur niveau en langue en 40heures de formation. Le faible écart entre les
résultats des étudiants est de plus lié au panel de l’expérimentation, constitué des étudiants les plus
faibles uniquement. Cependant, contrairement à ce qu’avance la littérature, le lien entre le niveau de
français et la réussite universitaire n’est montré que dans le cas du premier test, et ne valide que
partiellement notre hypothèse. Il s’agira donc de l’étudier de nouveau dans les expérimentations
futures. Par ailleurs, une seconde expérimentation sera menée au sein de laquelle deux groupes seront
aléatoirement sélectionnés, et qui recevront chacun un sujet différent. Lors du second test, les sujets
seront alternés, afin de tester l’influence du sujet donné sur les résultats obtenus.
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