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B A
S E Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2003 7(3–4), 171–175
1. INTRODUCTION
La fertilité des sols dépend principalement de la quantité
et de la qualité des matières organiques transformées
par les organismes décomposeurs. L’efficacité de ces
derniers peut être caractérisée par le taux de transforma-
tion de la matière organique, dépendant des facteurs
du milieu tels que la température, l’humidité et des
caractéristiques de la matière à décomposer (Darwin,
1881). Les populations d’invertébrés, comme les vers
de terre dans le sol, jouent un rôle primordial dans la
transformation des matières organiques (Lavelle et al.,
1994). En effet, les lombrics interviennent dans la
dynamique de la matière organique dans le sol ; ils
transforment la matière organique instable, souvent
d’origine végétale, en substances organiques stables
appelées “humus” (Mitchell, 1997). Les vers de terre
participent également à la libération d’éléments
minéraux disponibles dès lors pour les plantes
cultivées (Parmelee et al., 1998).
Si la gestion des populations de vers de terre peut
être considérée comme une méthode culturale efficace
pour pallier le manque de fertilité des sols, la mise en
œuvre de la lombriculture permet de combiner
plusieurs avantages. En plus de la transformation de
matières organiques très diverses, le lombricompostage
engendre la production de deux types de produits
v a l o r i s a b l e s : la biomasse en vers de terre et le
Technique de lombriculture au Sud Vietnam
Frédéric Francis (1), Éric Haubruge (1), Pham Tat Thang (2), La Van Kinh (2), Philippe
Lebailly (3), Charles Gaspar (1)
(1) Unité de Zoologie générale et appliquée. Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux. Passage des
Déportés, 2. B-5030 Gembloux (Belgium). E-mail : francis.f@fsagx.ac.be
(2) Institute for Agricultural Sciences. Ho Chi Minh City (Vietnam).
(3) Unité d’Économie et de Développement rural. Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux. Passage
des Déportés, 2. B-5030 Gembloux (Belgium).
Reçu le 16 mai 2003, accepté le 23 septembre 2003
Les vers de terre jouent un rôle primordial dans la transformation des matières organiques. La mise en œuvre de la
lombriculture permet de combiner plusieurs avantages : la gestion de déchets organiques diversifiés, la production de vers de
terre et de lombricompost. Les résidus de cultures ainsi que d’autres déchets végétaux mélangés aux déjections animales
provenant de l’exploitation agricole peuvent être utilisés en routine. Au Sud Vietnam, les paysans combinent l’élevage de
quelques animaux et la culture de petites superficies d’un nombre restreint d’espèces végétales. Depuis plusieurs années, un
nombre croissant d’unités-pilotes de lombricompostage ont été installées dans différentes fermes de la région d’Ho Chi Minh
Ville. Des structures de compostage de deux types sont utilisées : en blocs de terre cuite maçonnés ou en tiges de bambou
recouvertes de film plastique. Au Sud Vietnam, des conditions optimales sont remplies pour assurer une production efficace
de vers de terre : un climat favorable, des matières organiques et des matériaux disponibles localement pour mettre en place
les unités de lombricompostage. Deux problématiques des paysans vietnamiens peuvent être ainsi résolues : assurer la fertilité
des sols et fournir un apport protéinique à divers animaux d’élevage.
Mots-clés. Lumbricidae, compostage, matière organique, Vietnam.
Vermicomposting technique in South Vietnam. Earthworms play a major role in organic matter transformation. The
vermicomposting allows to combine several advantages: the management of diversified organic wastes, and the production
of earthworms and vermicompost. Crop residues and other plant wastes mixed with animal manure from individual farms
can be used. In South Vietnam, farmers are rearing some livestock and growing a few number of crop species. From several
years, an increasing number of vermicomposting units were set in many farms from the Ho Chi Minh City region. Two kinds
of infrastructure materials are used: baked clay blocks or bamboo stems with plastic covers. In South Vietnam, all conditions
are pooled to ensure an efficient earthworm production: suitable climate, available organic wastes and materials to build the
vermicomposting structures. Both field plot fertility and protein feed for livestock (pigs, poultry, etc.) can be provided by
rearing earthworms.
Keywords. Lumbricidae, composting, organic matter, Vietnam.
lombricompost. Le premier produit peut être utilisé
pour l’alimentation de certains animaux d’élevage, le
second fournit un amendement homogène et efficace
permettant d’accroître la fertilité des sols en utilisant
les matières organiques disponibles. De plus, le
lombricompost présente des niveaux de contamination
en microorganismes pathogènes bien plus faibles que
le compost conventionnel (Ndegwa, T h o m p s o n ,
2001).
La lombriculture représente une technologie
appropriée afin de valoriser les résidus de cultures
ainsi que d’autres déchets végétaux mélangés aux
déjections animales provenant de l’exploitation
agricole. Différents systèmes de lombriculture ont été
conçus afin de traiter biologiquement des déchets
organiques et de produire de grandes quantités de vers
comme nourriture potentielle de diverses espèces
animales (Sabine, 1983). En effet, si une partie des
lombrics est conservée pour réensemencer de
nouveaux volumes de substrat organique, le reste de
lombrics est utilisé pour nourrir notamment les
volailles.
Nos enquêtes menées en milieu villageois au Sud
Vietnam indiquent qu’une quantité d’environ 20 g de
vers de terre (poids vif) par jour et par volaille
constitue un apport protéinique suffisant pour ces
animaux laissés en liberté sur l’exploitation agricole.
En effet, la teneur importante en protéines, de 55 à
plus de 70 % par rapport à la matière sèche des vers de
terre, en fait un aliment très intéressant, non seulement
pour les volailles mais aussi pour les porcs (Edwards,
1988 ; 1998). La teneur en acides aminés essentiels,
dont ceux qui contiennent du soufre, est élevée : par
exemples la leucine (8,2 %), la lysine (7,5 %), la
valine (5,2 %), l’isoleucine (4,7 %), la thréonine
( 4 , 7 %), la méthionine (1,8 %), les pourcentages
représentant les teneurs relatives par rapport à la
teneur totale en acides aminés (Schulz, Graff, 1977).
Les résultats de plusieurs expérimentations ont
démontré la valeur nutritive des vers de terre. Les
rapports de conversion d’aliments sont supérieurs : le
gain de poids des volailles est obtenu avec des
quantités inférieures de lombrics par rapport à d’autres
aliments (Mekada et al., 1979). Le prix de revient des
vers de terre issus du lombricompostage est
généralement largement inférieur (moitié moindre ou
moins) au coût des aliments utilisés dans l’élevage
intensif de porcs et de volailles.
Au Sud Vietnam, comme dans bon nombre de
régions du monde, les productions agricoles à
l’échelle des exploitations individuelles des paysans
sont constituées de l’association de l’élevage de
quelques animaux et de la culture de petites
superficies. Les revenus des paysans vietnamiens de la
région de Ho Chi Minh Ville proviennent pour 40 %
de l’élevage de 3 à 10 porcs et d’une vingtaine de
volailles par ferme et pour 40 % de la culture
d’environ 5 ares de riz. La culture d’un nombre limité
d’espèces végétales représente la dernière source de
revenus. Afin d’assurer des rendements corrects, le
maintien de la fertilité des sols est primordiale.
L’épandage des déjections animales, bouses ou lisier,
est le seul amendement réalisé par les paysans afin
d’améliorer la fertilité des parcelles cultivées. Aussi,
toutes les conditions préalables à la mise en œuvre de
la lombriculture sont réunies dans la région
vietnamienne investiguée : la disponibilité en quantité
importante des matières organiques à transformer, le
climat tropical assurant un développement rapide des
lombrics, des valeurs ajoutées hautement valorisables.
2. TECHNIQUE DE LOMBRICOMPOSTAGE
L’intérêt pour le lombricompostage de déchets
organiques s’est intensifié au cours des vingt dernières
années. Il s’agit essentiellement d’un système
technologique à faible coût lorsqu’il est mis en œuvre
en fonction des matières organiques disponibles
localement (Hand et al., 1988). Certaines espèces de
vers de terre peuvent consommer des résidus
organiques très divers. Si la famille des Lumbricidae
ne constitue que 10 % des 3000 espèces de lombrics,
les espèces qui la constituent sont larg e m e n t
distribuées dans le monde (Lee, 1983). Quatre espèces
sont principalement utilisées en lombriculture :
Eisenia foetida (Savigny), E. andrei Bouché, Peronyx
excavatus Perrier et Eudrilus eugeniae (Kinberg) en
fonction du climat de la région considérée. La
croissance et la reproduction de ces quatre espèces de
vers de terre leur confèrent un rôle de premier plan
dans le traitement de la biomasse constituant les
déchets organiques, et dans l’alimentation animale.
Si l’efficacité de conversion des matières
organiques par les vers de terre est variable en fonction
de l’espèce de lombrics considérée, la nature des
déchets organiques utilisés et leur préparation sont
également de première importance (Riggle, Holmes,
1994). Un des critères utilisés pour évaluer le substrat
d’élevage des vers de terre est le rapport entre carbone
et azote. La trop faible proportion de matières azotées
par rapport aux éléments carbonés (rapport C:N
optimal inférieur ou égal à 20 :1) mais également le
manque de carbone réduisent fortement l’efficacité de
transformation des matières organiques à composter.
Une fois qu’un mélange adéquat et que l’espèce de
lombric sont sélectionnés, une étape essentielle doit
être réalisée : le précompostage traditionnel avant
l’introduction des vers de terre. En effet, cette phase à
fort dégagement calorifique permet d’obtenir une
température suffisamment élevée pour éliminer la
plupart des pathogènes, et évite une fermentation
ultérieure qui serait nuisible au développement des
172 Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2003 7(3–4), 171–175 F. Francis et al.
Lombriculture au Sud Vietnam 173
vers. Cette étape permet aussi de mélanger les
différents constituants du substrat. Le précompostage
doit être réalisé en tas d’un mètre de hauteur, sur 4-
5 m2à même le sol, durant 2 à 3 semaines.
Si aucune infrastructure particulière n’est
nécessaire pour cette phase de précompostage, il n’en
est pas de même pour le lombricompostage. Celui-ci
doit être envisagé en assurant une surface d’échange
maximale entre les matières constituant le substrat
d’élevage des vers : résidus de cultures et déjections
animales. Les couches successives lors de chaque
apport du mélange doivent être inférieures à 20 cm
d’épaisseur. En effet, les vers présentent certaines
difficultés à se disperser dans l’entièreté des couches
si elles sont plus épaisses (Mitchell, 1997). Il est donc
préférable de prévoir des structures présentant une
hauteur utile réduite et une superficie au sol maximale.
Le climat tropical favorise l’activité physiologique
et accélère le développement et la reproduction des
vers de terre par rapport aux conditions climatiques
des régions tempérées. Toutefois, les lombrics sont sen-
s i bles à de trop fortes températures. L’exposition des
vers à des températures supérieures à 40 °C engendre
des taux de mortalité élevés. Dès lors, il est indispensable
d’ombrager les unités de lombricompostage en raison
des températures élevées observées au Sud Vietnam.
La construction d’une toiture en film plastique opaque
ou en feuilles de palmier est indispensable et évitera la
solarisation importante des unités de lombriculture.
Enfin, l’humidité du substrat ne peut être négligée : des
réservoirs d’eau doivent être prévus pour permettre
l’humidification régulière de la matière à composter.
3. MISE EN ŒUVRE AU SUD VIETNAM
Depuis plusieurs années, un nombre croissant d’unités
de lombricompostage a été installé dans plusieurs
fermes en milieu villageois de la région d’Ho Chi
Minh Ville. Actuellement une trentaine d’infrastruc-
tures sont exploitées pour la production de
lombricompost et de vers de terre. L’installation de ces
unités de lombriculture chez les paysans constitue un
exemple concret de valorisation de tous les déchets
organiques disponibles au niveau de chaque ferme :
résidus de cultures, déjections animales, etc. De deux
à vingt unités de lombricompostage d’une surface de
3 m2sont installées les unes à côté des autres ; deux
types de construction peuvent être rencontrés l’un en
blocs de terre cuite (Figure 1) et l’autre constitué de
tiges de bambou et de film plastique (Figure 2).
Les caractéristiques pratiques des deux structures
de lombricompostage sont présentées au tableau 1.
Dans les deux cas, un réservoir à eau et un système de
distribution d’eau pour arroser le lombricompost sont
nécessaires pour assurer une humidité suffisante du
substrat organique.
Deux kilos de vers sont utilisés pour ensemencer
1 m2de déchets précompostés. Cette quantité est en
concordance avec les résultats d’autres études.
Ndegwa et al. (1999) ont testé différentes densités de
vers et ont déterminé que la densité optimale
d’ensemencement pour l’élevage de vers E i s e n i a
foetida était de 1,60 kg de vers/m2. Chaque mètre cube
de matières organiques est finalement réduit à 60 % de
son volume suite à l’action des lombrics. Un mois
après l’introduction des vers, le mélange de
lombricompost et de vers de terre est épandu sur le sol
en andains (50 cm de haut, 60–70 cm de large sur
plusieurs mètres de long) sur un film plastique et est
exposé au soleil. À l’aide d’un râteau, les premiers
centimètres superficiels séchés sont épandus sur une
épaisseur de 10 cm afin de terminer le séchage du
lombricompost. Les vers de terre quittent
naturellement la couche superficielle du substrat
exposé au soleil suite à l’action de la chaleur et de la
J
F i g u re 1 . Vue générale de l’infrastructure (A) et
représentation des unités de lombricompostage réalisées en
blocs de terre cuite maçonnés (B). — General overview of
the structure (A) and presentation of the vermicomposting
units built in baked clay (B).
A
B
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lumière. Les lombrics se réfugient dans la partie
centrale, la plus humide, de l’andain. Lorsque le
volume des andains diminue entre 3 et 5 fois par
rapport à leur volume initial, le mélange de compost et
d’invertébrés est trié manuellement afin d’extraire la
totalité des vers de terre. Quatre kilos de lombrics sont
récoltés par mètre carré.
Si on considère que chaque ferme utilise en
moyenne de deux à cinq unités de lombriculture, soit
une surface au sol de 6 à 15 m2, de 24 à 60 kg de vers
de terre sont produits chaque mois, soit de 0,8 à 2,0 kg
par jour. La moitié de cette production est utilisée pour
le réensemencement de nouveaux volumes de matières
o rganiques. De 12 à 30 kg de lombrics sont
disponibles pour l’alimentation des volailles. À raison
de 20 g de vers par jour et par volaille, il est possible
d’assurer l’alimentation en protéines de 20 à
50 poulets ou canards. Dans l’optique d’utiliser les
vers comme aliment, il est nécessaire d’adapter
quelque peu le programme de production des vers de
terre décrit ci-dessus. Les unités de lombricompostage
ne sont plus vidées en une fois. De 0,5 à 1 m2de
superficie au sol de lombricompost transformé, en
fonction du nombre d’unités de lombriculture
exploitées dans la ferme, sont utilisés tous les deux
jours afin d’assurer une production continue en
lombrics comme complément protéinique. Aussi, pour
garantir l’approvisionnement en déjections animales
pour de telles structures de lombriculture, 2 à 5 bovins
ou porcins par ferme sont nécessaires. Ces données
recoupent les observations de Fosgate et Babb (1972).
Ces auteurs ont obtenu un taux de production de
0,42 kg de protéines de vers par vache et par jour en
utilisant les déjections bovines mélangées à des
déchets végétaux.
4. CONCLUSION
La lombriculture est une technologie peu coûteuse qui
peut être utilisée avec succès en milieu villageois. Le
bénéfice économique de la lombriculture dépend,
d’une part, de l’efficacité de production, du coût des
matières organiques constituant le substrat d’élevage
des vers de terre et d’autre part, de l’infrastructure à
réaliser. Au Sud Vietnam, toutes les conditions sont
remplies pour assurer une production efficace de vers
de terre. En effet, le climat permet un développement
F i g u re 2 . Vue générale de l’infrastructure (A) et
représentation des unités de lombricompostage constituées
d’une structure en bambou recouverte d’un film plastique
( B ) . — General overview of the stru c t u re (A) and
presentation of the vermicomposting units built in bamboo
covered with plastic film (B).
Ta b l e a u 1 . Principales caractéristiques des deux types
d’infrastructure utilisée par les paysans au Sud Vietnam —
Main features of two kinds of structures used by farmers in
South Vietnam.
Unité en blocs Unité en bambou
de terre cuite et film plastic
Superficie
au sol/unité 2 m23 m2
Dimensions unité
(l ×L×h) 1,0 m ×2,0 m ×0,5 m 1 , 0 m ×3 , 0 m ×0 , 4 m
Volume final de
compost/unité 1 m31,2 m3
Coût/unité
en VDN* 400.000 40.000 à 50.000
en Euros 27,50 2,75 à 3,45
Durée
d’utilisation > 10 ans 3 ans
Amortissement < 40.000 VDN/an < 17.000 VDN/an
< 2,75Euros/an < 1,2 Euros/an
* VDN = Dong vietnamien
A
B
Lombriculture au Sud Vietnam 175
rapide de plusieurs espèces de lombrics, les matières
o rganiques servant de substrat sont disponibles
localement, directement à la ferme ou à faible coût
d’achat. Enfin, avec les deux systèmes disponibles,
une alternative s’offre aux paysans en fonction de
leurs moyens financiers : une infrastructure de
production à long terme ou une structure plus légère,
pour une utilisation à court terme mais présentant
l’avantage d’être de huit à dix fois moins coûteuse que
la précédente, y compris en amortissement.
L’installation d’unités de lombriculture peut dès lors
être envisagée dans un grand nombre de fermes et
aider à résoudre deux problématiques en milieu
villageois au Sud Vietnam : maintenir ou augmenter la
fertilité des sols cultivés et assurer un apport
protéinique chez plusieurs animaux d’élevage (porc,
volaille, etc.).
Remerciements
Les auteurs tiennent à remercier la Communauté Wallonie-
Bruxelles pour le financement d’un projet de formation et
de recherches visant à valoriser les déchets organiques au
Vietnam.
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