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DiabCare Sénégal : une enquête sur la prise en charge du diabète au Sénégal: DiabCare Senegal: A survey on diabetes management in Senegal

Authors:

Abstract

Aim: The DiabCare-Senegal project aimed to describe diabetes control and management, as well as the stage of late complications observed in diabetic patients who are under follow-up and treatment. Methods: A descriptive study has been conducted in five centers specialized in diabetes management over a period of 3 months, including all patients being followed up in these centers for more than 12 months. Data were collected from the patient’s medical records and HbA1c was the only test performed for the purpose of the study. Results: There were 387 patients. Diabetes was type 2 mainly (92.5%), with a mean age of 52.2 ± 12.4 years. Mean age of type 1 diabetics was 25 years. Mean duration of diabetes was 7 ± 6 years. Mean levels of HbA1c, fasting and postprandial plasma glucose showed moderate diabetes control (7.6 ± 2.4%, 8.4 ± 4 mmol/L and 10.5 ± 5.5 mmol/ L, respectively) but the majority of patients failed to achieve glycemic targets as defined by ADA or IDF. Main complications were neuropathy (26.3%), eye complications (20.5%), and diabetic foot (5.1%). More than one third of type 2 diabetic patients were not receiving any antidiabetic pharmacological agent. Among treated patients, most (36.9%) were receiving an oral antidiabetic drug (OAD) monotherapy while 10.1% were treated with insulin alone and 5.2% with a combination of OAD and insulin. Despite the frequent association of central obesity, high blood pressure and/or dyslipidemia, very few patients were treated for those comorbidities. Conclusion: Glycemic control in Senegalese diabetic patients is suboptimal. Pharmacological management should be implemented earlier and be more aggressive, including treatment of both hyperglycemia and associated cardiovascular risk factors.
Médecine des maladies Métaboliques - Février 2011 - Vol. 5 - N°1
Épidémiologie, coûts et organisation des soins 85
© 2011 - Elsevier Masson SAS - Tous droits réservés.
Correspondance :
M. Ndour Mbaye
Clinique médicale II
Centre hospitalier Abass Ndao
BP 11294
Dakar Peytavin (Sénégal)
mbayester@gmail.com
M. Ndour Mbaye1, A. Sarr1,
S.-N. Diop1, A. Leye2, D. Diedhiou1,
M.-S. Ka Cisse1, A. Mbow Kane3,
M. Paye4, N.-B. Ndiaye5
1 Clinique médicale II,
Centre hospitalier Abass Ndao, Sénégal.
2 Clinique médicale I,
Hôpital Aristide Le Dantec, Dakar, Sénégal.
3 Groupe Medicard, Dakar, Sénégal.
4 Centre de santé Abdou Aziz Sy Dabakh,
Parcelles assainies, Dakar, Sénégal.
5 Centre de santé Nabil Choucair,
Dakar, Sénégal.
DiabCare Sénégal : une enquête
sur la prise en charge du diabète au Sénégal
DiabCare Senegal: A survey on diabetes management in Senegal
Résumé
Objectif : Le projet DiabCare Sénégal avait pour objectif de décrire le contrôle du
diabète et sa prise en charge, ainsi que le stade évolutif des complications tardives
observées chez des patients diabétiques suivis et traités.
Méthodes : Une étude descriptive transversale a été menée pendant une période
de 3 mois dans cinq centres spécialisés dans la prise en charge du diabète. Ont été
inclus tous les patients diabétiques suivis par ces centres depuis plus de 12 mois. Les
données ont été collectées à partir du dossier médical des patients et la détermination
du taux d’HbA1c a été le seul test effectué pour les besoins de l’étude.
Résultats : Il s’agissait au total de 387 patients atteints de diabète. Le diabète était
de type 2 dans 95,7 % des cas, l’âge moyen des patients de 52,2 ± 12,4 ans. L’âge
moyen des diabétiques de type 1 était de 25 ans. La durée moyenne d’évolution du
diabète était de 7 ± 6 ans. Les valeurs moyennes d’HbA1c, de glycémies à jeun et
post-prandiale témoignaient d’un contrôle modéré (7,6 ± 2,4 %, 1,51 ± 0,72 g/l et 1,89
± 0,99 g/l respectivement), mais la plupart des patients n’avaient pas atteint les objectifs
glycémiques recommandés par l’ADA ou l’IDF. Les principales complications étaient de
type neuropathique (26,3 %), oculaire (20,5 %), pied diabétique (5,1 %). Plus du tiers
des diabétiques de type 2 ne recevaient aucun traitement pharmacologique. Parmi ceux
sous traitement, la majorité (36,9 %) recevait une monothérapie orale, 10,1 % étaient
traités par insuline seule et 5,2 % par une association antidiabétique oral et insuline.
Malgré l’association fréquente d’une obésité, d’une hypertension artérielle ou d’une
dyslipidémie, peu de patients étaient traités pour ces co-morbidités.
Conclusion : L’équilibre glycémique des patients diabétiques sénégalais est sous-
optimal. Le traitement pharmacologique devrait être instauré plus précocement et
rendu plus agressif, visant aussi bien l’hyperglycémie que les autres facteurs de risque
vasculaire.
Mots-clés : Diabète – contrôle glycémique – prise en charge – complications
– Sénégal.
Summary
Aim: The DiabCare-Senegal project aimed to describe diabetes control and manage-
ment, as well as the stage of late complications observed in diabetic patients who are
under follow-up and treatment.
Methods: A descriptive study has been conducted in five centers specialized in diabe-
tes management over a period of 3 months, including all patients being followed up in
these centers for more than 12 months. Data were collected from the patient’s medical
records and HbA1c was the only test performed for the purpose of the study.
Results: There were 387 patients. Diabetes was type 2 mainly (92.5%), with a mean
age of 52.2 ± 12.4 years. Mean age of type 1 diabetics was 25 years. Mean duration of
diabetes was 7 ± 6 years. Mean levels of HbA1c, fasting and postprandial plasma glucose
showed moderate diabetes control (7.6 ± 2.4%, 8.4 ± 4 mmol/L and 10.5 ± 5.5 mmol/ L,
respectively) but the majority of patients failed to achieve glycemic targets as defi-
Épidémiologie, coûts et organisation des soins
Médecine des maladies Métaboliques - Février 2011 - Vol. 5 - N°1
Épidémiologie, coûts et organisation des soins
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Introduction
L’augmentation de la prévalence du
diabète affligera plus particulièrement
les pays en développement au cours
des 20 prochaines années. Il est urgent
de mettre en œuvre des stratégies de
prévention et d’amélioration des soins
du diabète, et un état des lieux fiable est
fondamental pour atteindre cet objectif.
En Afrique subsaharienne, il existe peu
de données sur la prévalence et la prise
en charge du diabète sucré [1-3].
Pour toutes ces raisons, le projet
d’Afrique DiabCare a été conçu (sembla-
ble à DiabCare Europe et Asie) avec pour
objectif de fournir des informations stan-
dardisées et comparables sur le diabète
pour plusieurs pays d’Afrique incluant le
Cameroun, le Ghana, le Kenya, le Nigeria,
la Tanzanie et le Sénégal.
Le présent article rapporte les résultats
de l’enquête DiabCare Sénégal menée
en 2008.
Matériel et méthodes
DiabCare Sénégal est une enquête
transversale descriptive multicentrique
menée dans cinq sites de prise en
charge du diabète au Sénégal. Son
objectif principal était de décrire la
qualité du contrôle et la prise en charge
du diabète, ainsi que le stade évolutif
des complications chroniques. Ont été
inclus tous les patients diabétiques sui-
vis dans les cinq centres de recrutement
depuis plus de 12 mois et consentant à
participer à l’étude.
Les données ont été collectées à partir
du dossier médical du patient. Il s’agis-
sait de données de l’interrogatoire, de
l’examen physique complet, de données
cliniques et paracliniques se rapportant
aux complications chroniques de la
maladie, ainsi que de données relati-
ves à la prise en charge thérapeutique.
L’équilibre glycémique a été apprécié sur
les résultats récents de glycémies à jeun
et post-prandiale, tels que mentionnés
dans le dossier et sur le taux d’HbA1c,
seul test réalisé pour les besoins de
l’étude. Le test était fait le jour même de
l’enquête en utilisant le kit HbA1c (in2it
système, Rad Bio). Les données ont
été saisies dans une base de données
Microsoft Access et les analyses statisti-
ques descriptives ont été réalisées grâce
au logiciel SPSS 16.0.
Résultats
Caractéristiques démographiques
et anthropométriques
des patients
Au total, 387 patients atteints de dia-
bète ont été inclus. La majorité (92,5 %)
présente un diabète de type 2 ; le sexe
féminin est prédominant (75,1 %).
L’âge moyen des patients est de 52,2
± 12,4 ans pour les patients diabéti-
ques de type 2 (DT2) et de 25 ans pour
les patients diabétiques de type 1 (DT1).
L’âge moyen de début du diabète est
de 47,1 ans (DT2) et 20,7 ans (DT1). La
durée moyenne d’évolution du diabète
est de 7 ± 6 ans.
Les patients DT2 sont en discret surpoids
avec un indice de masse corporelle (IMC)
moyen de 25,9 ± 5,1 kg/m2 et un tour de
taille moyen de 92,5 ± 13,8 cm. Le risque
de co-morbidité, évalué par le tour de
taille [4], est plus élevé chez les femmes
(87,6 %) comparativement aux hommes
(36,6 %).
Contrôle glycémique
Le contrôle glycémique (tableau I) est
évalué par la mesure de l’HbA1c, réalisée
en moyenne une fois par an, mais avec
des extrêmes de 0 à 6 fois par an. Les
mesures de la glycémie post-prandiale
sont rares (21,7 % des patients) com-
parées à celles de la glycémie à jeun
(98,2 %).
Les valeurs moyennes d’HbA1c sont
de 7,5 % chez les patients DT2 et de
9,1 % chez les DT1 (7,6 ± 2,4 % pour
l’ensemble de la population des diabé-
tiques). Celles de la glycémie à jeun sont
respectivement de 1,50 et 1,68 g/l (1,51
± 0,72 g/l pour l’ensemble de la popula-
tion des diabétiques) et celles de la gly-
cémie post-prandiale de 1,87 et 2,01 g/l
(1,93 ± 0,99 g/l pour l’ensemble de la
population des diabétiques).
En prenant comme référence les critères
de l’American diabetes association (ADA)
d’un taux d’HbA1c < 7 % [5] et ceux de
la Fédération internationale du diabète
(IDF) d’un taux d’HbA1c < 6,5 % [6],
seuls respectivement 47,4 % (ADA) et
40,2 % (IDF) des patients atteignent
ned by ADA or IDF. Main complications were neuropathy (26.3%), eye complications
(20.5%), and diabetic foot (5.1%). More than one third of type 2 diabetic patients were
not receiving any antidiabetic pharmacological agent. Among treated patients, most
(36.9%) were receiving an oral antidiabetic drug (OAD) monotherapy while 10.1% were
treated with insulin alone and 5.2% with a combination of OAD and insulin. Despite the
frequent association of central obesity, high blood pressure and/or dyslipidemia, very
few patients were treated for those comorbidities.
Conclusion: Glycemic control in Senegalese diabetic patients is suboptimal.
Pharmacological management should be implemented earlier and be more aggres-
sive, including treatment of both hyperglycemia and associated cardiovascular risk
factors.
Key-words: Diabetes – glycemic control – management – complications – Senegal.
Tableau I : Niveau de contrôle des paramètres glycémiques pour l’ensemble des patients
diabétiques de l’enquête DiabCare Sénégal.
HbA1c Glycémie à jeun Glycémie post-
prandiale
Fréquence des tests Une fois par an 98,2 % des patients 21,7 % des patients
Valeur moyenne 7,6 ± 2,4 % 1,51 ± 0,72 g/l 1,93 ± 0,99 g/l
Atteinte des objectifs :
– IDF [6] < 6,5 %
– ADA [5] < 7 %
40,2 %
47,4 %
31,3 %
52,6 %
IDF : International diabetes federation ; ADA : American diabetes association.
DiabCare Sénégal : une enquête sur la prise en charge du diabète au Sénégal
Médecine des maladies Métaboliques - Février 2011 - Vol. 5 - N°1
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l’objectif d’HbA1c recommandé. Ces
pourcentages sont respectivement
de 36,7 % et 25,0 % lorsque la durée
moyenne d’évolution du diabète excède
10 ans.
Pour la glycémie à jeun, 52,6 et 31,3 %
des patients atteignent les objectifs défi-
nis par l’ADA et l’IDF, respectivement.
Facteurs de risque
cardiovasculaire associés
Parmi les facteurs de risque cardiovas-
culaire associés (tableau II), le tabagisme
et la consommation d’alcool sont relati-
vement rares (5,3 % et 2,4 %, respecti-
vement) ; 78 % des patients ont déclaré
suivre régulièrement un régime, mais
seulement 34 % disent pratiquer une
activité physique régulière.
Le bilan lipidique a été réalisé chez
68,8 % des DT2 inclus. Les taux moyens
de cholestérol total, HDL-cholestérol
et triglycérides sont respectivement
de 4,9 ± 1,1 mmol/l (0,9 ± 0,4 g/l),
1,4 ± 0,7 mmol/l (0,5 ± 0,3 g/l) et 1,0
± 0,6 mmol/l (0,9 ± 0,5 g/l). Selon les
critères IDF [6], 39,6 % des patients
atteignent l’objectif de HDL-cholestérol
(> 1,0 mmol/l ; 0,4 g/l) et 55,1 %
des patients celui des triglycérides
(< 2,3 mmol/l ; 2,0 g/l).
La pression artérielle, tant systolique
que diastolique, est dans des limites
normales : 130,7 ± 28,9 mm Hg et 75,6
± 14,0 mm Hg, respectivement. Environ
43 % des patients ont des chiffres ten-
sionnels inférieurs à 130/80 mm Hg.
Complications
Les complications n’ont pas été évaluées
systématiquement.
La protéinurie a été dosée chez 4 %
des patients, la micro-albuminurie chez
7,3 %, alors que le dosage de la créa-
tininémie a été réalisé pour 73,9 % des
patients.
L’examen ophtalmologique compor-
tant la pratique du fond d’œil a été effec-
tué chez 35,4 % des patients dans les
12 derniers mois. La cataracte (16,7 %)
et la rétinopathie diabétique (5,1 %)
sont les complications oculaires les
plus communément retrouvées dans la
population de l’étude.
L’examen des pieds a été effectué
chez 94,1 % des patients au cours de
l’année écoulée. En général, les compli-
cations du pied (ulcères, artériopathie,
amputations…) ne sont pas communes
dans cette population d’étude, surve-
nant chez moins de 4 % de patients.
La neuropathie, évaluée par l’examen
clinique uniquement, est retrouvée chez
26,1 % des patients. La fréquence de
l’infarctus du myocarde et de l’insuffi-
sance rénale chronique terminale est
inférieure à 2 %, mais cette évaluation
n’est basée que sur l’électrocardio-
gramme et les données du bilan rénal
présentes dans le dossier.
Traitement
Prise en charge du diabète
Sur le plan thérapeutique, tous les DT1
étaient traités par insuline, alors que
37,4 % des DT2 n’avaient pas de pres-
cription médicamenteuse et étaient donc
sous mesures hygiéno-diététiques seu-
les.
Chez les DT2, les antidiabétiques oraux
(ADO) étaient le type de traitement le
plus communément retrouvé (47,3 %).
Le schéma thérapeutique était une
monothérapie par la metformine ou un
sulfamide hypoglycémiant dans 36,9 %
des cas, une bithérapie dans 10,1 % des
cas et seuls 0,3 % recevait une trithéra-
pie. Globalement, les sulfamides hypo-
glycémiants (33,2 %) et les biguanides
(27,3 %) étaient les classes thérapeuti-
ques les plus utilisées. Les glinides, les
inhibiteurs de l’alpha-glucosidase et les
thiazolidinediones étaient utilisées par
moins de 1 % des patients.
L’insuline était prescrite seule dans
10,1 % des cas et associée aux ADO
dans 5,2 % des cas (tableau III). Seule
l’insuline humaine était utilisée, avec
une durée moyenne d’utilisation de 3,7
± 4,2 ans et une dose moyenne de 24,4
± 12,3 U/j (0,36 ± 0,18 U/kg/j).
L’insuline était administrée au moins
deux fois par jour dans 96 % des cas.
L’injection à la seringue était plus fré-
quente (81,7 %). Seuls 18,3 % des
patients insulino-traités utilisaient les
stylos à insuline.
Tableau II : Niveau de contrôle des facteurs de risque vasculaire associés pour l’ensemble
des patients diabétiques de l’enquête DiabCare Sénégal.
Lipides Valeur moyenne
g/l (mmol/l) Atteinte des objectifs définis par l’IDF [6]
Cholestérol total 1,9 ± 0,4 (4,9 ± 1,1)
HDL-cholestérol 0,5 ± 0,3 (1,4 ± 0,7) 39,6 % (> 0,4 g/l, ou > 1 mmol/)
Triglycérides 0,9 ± 0,5 (1,0 ± 0,6) 55,1 % (< 2,0 g/l, ou < 2,3 mmol/l)
Pression artérielle mm Hg Contrôle satisfaisant
Systolique 130,7 ± 28,9 42,8 %
Diastolique 75,6 ± 14,0
IDF : International diabetes federation.
Tableau III : Prise en charge pharmacologique, selon le type de diabète, des patients de
l’enquête DiabCare Sénégal.
Type 2
n = 347 (%)
Type 1
n = 26 (%)
1 ADO 36,9 0
2 ADO 10,1 0
3 ADO* 0,3 0
Insuline + 1 ADO 4,6 3,9
Insuline + 2 ADO** 0,6 0
Insuline seule 10,1 96,2
ADO : antidiabétique oral.
* Aucun patient sous traitement oral seul n’est traité par plus de 3 ADO.
** Aucun patient n’est traité par plus de 2 ADO en association à l’insuline.
Épidémiologie, coûts et organisation des soins
Médecine des maladies Métaboliques - Février 2011 - Vol. 5 - N°1
Épidémiologie, coûts et organisation des soins
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Prise en charge des facteurs
de risque cardiovasculaire associés
Parmi les DT2, peu de patients étaient
sous traitement hypolipémiant (8,5 %),
et celui-ci était à base de statines dans
5,4 % des cas et de fibrates dans 2 %
des cas. Parmi tous les patients présen-
tant une dyslipidémie, 24,4 % avec un
taux de HDL-cholestérol bas (< 0,40 g/l)
et 1,8 % avec un taux de triglycérides
élevé (> 2 g/l) ne recevaient pas de trai-
tement pharmacologique.
Plus de la moitié des DT2 (57,2 %)
étaient traités pour hypertension arté-
rielle. Le traitement consistait essen-
tiellement en inhibiteurs de l’enzyme de
conversion (46,6 % des cas) et/ou en
diurétiques (31,6 %). Quelques patients
étaient sous bêtabloquants (7,5 %), inhi-
biteurs calciques (5,5 %), antagonistes
de l’angiotensine II/sartans (2,9 %) ou
autres antihypertenseurs (1,7 %).
Sur le plan tensionnel, 49,1 % des patients
étaient mal contrôlés. Un patient sur cinq
(20 %) était sous antiagrégant plaquettaire
pour la prévention de la thrombose.
Autosurveillance glycémique
L’auto-surveillance glycémique ne sem-
ble pas être une pratique courante dans
notre population d’étude. Seuls 26,7 %
des patients effectuaient des mesures de
la glycémie au doigt (glycémies capillai-
res) comparés à 4,1 % qui pratiquaient
des contrôles urinaires. Seuls 20,5 %
des patients possédaient un lecteur de
glycémie personnel.
Discussion
La prédominance féminine mise à part,
les caractéristiques de nos patients sont
semblables à celles déjà décrites en
Afrique subsaharienne [1, 3]. Le diabète
de type 2 est prédominant, et l’âge de
début du diabète (45 ans) est le même
que celui rapporté dans d’autres pays en
développement [7], mais contraste avec
les pays développés où le diabète affecte
les personnes plus âgées [8].
Les particularités de notre population
d’étude sont la faible consommation de
tabac et d’alcool qui pourrait s’expliquer
par des facteurs religieux (la majorité de
la population sénégalaise est musul-
mane).
Sur le plan du contrôle glycémique,
beaucoup de patients n’atteignent pas
les objectifs définis par l’ADA [5] et
l’IDF [6]. Pour ce qui concerne les pro-
fils lipidique et tensionnel, seuls environ
55 % des patients atteignent les objec-
tifs fixés par l’ADA [5] ou l’IDF [6].
Ces résultats peuvent s’expliquer par le fait
que la plupart des patients ne reçoivent
pas de traitement approprié. De façon
générale, le traitement est instauré relati-
vement tard et n’est pas optimisé assez
rapidement, ce qui contraste avec les
recommandations actuelles [9]. Jusqu’en
2008, la stratégie de traitement du diabète
de type 2 consistait en la prescription
de mesures hygiéno-diététiques seules
pendant les 3 premiers mois suivant le
diagnostic. Le traitement oral n’était intro-
duit qu’en cas d’échec de ces mesures
initiales, échec jugé sur le niveau de taux
d’HbA1c. Un meilleur équilibre glycémique
devrait être obtenu avec un traitement plus
précoce et plus agressif.
La disponibilité des différentes molé-
cules, ainsi que leur coût, sont des
considérations majeures dans le choix
thérapeutique dans notre contexte. La
majorité de nos patients ne bénéficient
pas d’un système de Sécurité sociale et
les médicaments ne sont pas rembour-
sés. L’application du nouvel algorithme
de traitement défini par le consensus
ADA/EASD (European association for the
study of diabetes) [9], avec la prescrip-
tion de la metformine dès le diagnostic
du diabète, est donc un défi réel dans
notre pays. L’introduction des formes
génériques des antidiabétiques oraux
devrait contribuer à l’amélioration de la
prise en charge de nos patients.
Dans l’évaluation de l’atteinte des
objectifs glycémiques, l’HbA1c devrait
être dosée plus fréquemment, comme
recommandé par l’ADA [5].
Pour ce qui est de la recherche des com-
plications, l’identification du pied diabé-
tique a été effectuée chez la majorité des
patients puisqu’elle relève essentiellement
de l’examen clinique. En revanche, tou-
tes les complications qui nécessitent un
bilan paraclinique ont été sous-évaluées
(protéinurie : 5,1 % ; rétinopathie : 4 % ;
infarctus du myocarde : < 2 %), proba-
blement du fait de l’accessibilité limitée et
du coût élevé des investigations qui sont
pour la plupart à la charge du patient.
Il est probable que la fréquence de ces
complications est sous-estimée et serait
plus élevée si elles étaient recherchées
systématiquement, mais également
qu’elles vont progresser si l’hyperglycémie
et les autres facteurs de risque vasculaire
ne sont pas mieux pris en charge.
La recherche annuelle des complications
devrait être systématique. La pratique
du fond d’œil, ainsi que le dosage de la
micro-albuminurie – plutôt que celui de
la créatinine plasmatique – permettraient
leur détection plus précoce.
Compte tenu du fait que cette étude a
concerné cinq centres spécialisés dans la
prise en charge du diabète, il est à prévoir
que la situation est pire dans les centres
où cette prise en charge n’est pas struc-
turée. Une étude similaire conduite auprès
de non-spécialistes devrait être menée à
visée comparative. De même, cette étude
devrait être répétée, non seulement dans
un but de collecte de données, mais éga-
lement d’évaluation rétrospective des
pratiques médicales en diabétologie.
L’identification des problèmes et la mise
en place d’actions correctrices devraient
constituer une aide concrète à l’amélio-
ration de la qualité des soins.
Cette enquête, qui n’est qu’un instantané du niveau de prise en charge du diabète au
Sénégal, montre que le contrôle du diabète, de la pression artérielle et des dyslipidé-
mies n’est pas optimal. La majorité des patients ne reçoit pas le traitement qui devrait
empêcher ou retarder le développement des complications micro- et macrovasculaires
du diabète.
Au Sénégal, même en contexte de ressources limitées, il est impératif d’optimiser la
prise en charge du diabète afin d’en réduire la morbi-mortalité. Ceci doit passer par
une meilleure disponibilité des outils diagnostiques et des moyens thérapeutiques,
ainsi que par la formation médicale continue du personnel soignant.
Conclusion
DiabCare Sénégal : une enquête sur la prise en charge du diabète au Sénégal
Médecine des maladies Métaboliques - Février 2011 - Vol. 5 - N°1
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Conflits d’intérêt
Cette étude a bénéficié du soutien financier
des Laboratoires Novo-Nordisk. Le projet
DiabCare Afrique est une collaboration entre
Novo-Nordisk (bureau régional d’Afrique et
du Golfe), les pays africains participants à ce
projet et l’IDF.
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Diabetes. Diabetes Care 2009;32:193-203 &
Diabetologia 2009;52:17-30.
... The population was characterized by an average age of 56 years and a sex ratio of 0.43. A similar trend was also found in the studies of Ndour-Mbaye et al. (2011) in Senegal (75.1% women) and Djrolo et al. (2012) in Benin (62.1% women) thus confirming our results. However, in the literature studies have also reported a male predominance (Drabo et al., 1996;Millogo et al., 2015). ...
Article
Full-text available
The objective of this study was to determine the frequency of haptoglobin (Hp) genotypes and their association with nephropathy and retinopathy in diabetic subjects. This is a case-control study conducted in diabetic subjects developing nephropathy and/or retinopathy. Each patient was matched to a control of the same sex and the same age ± 2 years. Hp genotyping was performed by conventional PCR without enzymatic digestion on the Proflex® System PCR (Biosystems, Spain) and the biochemical parameters were determined using enzymatic techniques with the Cobas c311 system (Roche Diagnostics, Switzerland). The study population consisted of 60 diabetic subjects with an average age of 56 years and a sex ratio of 0.43. The Hp2-2 genotype was more frequent in diabetic subjects (40%) compared to control subjects (28.3%) (p= 0.18). The distribution of Hp1-1 and Hp2-1 genotypes in diabetic subjects showed rates of 46.7 and 13.3% respectively. Multivariate analysis showed that the Hp 2-2 genotype was more associated with nephropathy (OR=1.77; p=0.8). These results showed an association between Hp polymorphism and diabetic microangiopathy. Thus, Hp2-2 genotype could be associated with a risk factor predisposing to the onset of diabetic kidney disease.
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Résumé Introduction En Afrique subsaharienne, la prise en charge du diabète de type 2 (DT2) doit tenir compte du déficit en spécialistes. Le but de cette étude était surtout d’évaluer les résultats d’une bithérapie antidiabétique orale (ADO) en pratique médicale courante en Afrique. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude prospective, observationnelle, multicentrique, ouverte, menée au Sénégal, en Guinée et au Mali entre juillet 2011 et décembre 2012, incluant des patients DT2 mis à la bithérapie ADO et suivis pendant 6 mois par des médecins généralistes pour la plupart. Résultats Parmi les 527 patients inclus, 68,5 % étaient de sexe féminin. L’âge moyen était de 55 ans. L’IMC moyen était de 26,5 kg/m²; l’obésité était associée dans 18,2 %, 20,0 %, et 29,7 % des cas au Sénégal, en Guinée, et au Mali, respectivement. La majorité des patients étaient connus diabétiques plus de 6 mois avant leur inclusion dans l’étude. À l’inclusion, 3 % étaient sous mesures hygiéno-diététiques seules, 63 % recevaient une sulfonylurée, et 34 % un biguanide. La glycémie à jeun (GAJ) moyenne était de 2,10 g/L, et l’HbA1c de 10,1 %. La bithérapie ADO prescrite associait la metformine et une sulfonylurée chez la quasi-totalité des patients. Après 6 mois de traitement, 17,0 % des patients avaient une GAJ ≤ 1,10 g/L ; ce pourcentage montait à 27,4 % pour une GAJ ≤ 1,26 g/L, et 33,0 % pour une GAJ < 1,30 g/L. La valeur moyenne de l’HbA1c était de 7,5 %. Le pourcentage de patients ayant atteint une HbA1c < 7 % avait augmenté de manière significative entre le début de l’étude et la visite de 6 mois, passant de 2,5 % à 41,0 % (p < 0,0001). Une hypoglycémie n’a été rapportée que dans un seul cas, et il s’agissait d’une forme mineure. Conclusion Cette étude montre des résultats préliminaires très intéressants et confirme l’efficacité de l’association sulfonylurée-biguanide dans des pays à faible revenu. Elle donne des orientations pour d’autres recherches sur la prise en charge des DT2 nouvellement diagnostiqués dans la pratique clinique courante en Afrique.
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Introduction: Lack of specialists is one of the major problems in the management of diabetes mellitus in sub-Saharan Africa. Our objective was to evaluate the practice of trained general practitioners (GPs) on diabetes.Material and methods: A multicenter study was conducted in Senegal and Côte-d'Ivoire from August 2008 to August 2009. Untreated type 2 diabetics (T2D) were enrolled when the GP decide to initiate an oral antidiabetic therapy (OAD). All aspects of the follow up were recorded in a standardized notebook during 3 months. Data were analyzed using Epi Info® version 6.Results: 1052 T2D patients were included by 81 GPs, mean age was 53.2 ± 9.6 years, sex ratio (M/F) 0.78; hypertension and overweight or obesity were associated to T2D in 47% and 48% respectively; mean capillary blood glucose was 2.47 g/L and mean HbA1c 8.9%; screening of complications was performed in 20% of the patients only. OAD treatment was a monotherapy in 82.5% and a combination therapy (including metformin in all cases) in 17.5%. Hypertension was treated in 33.8%. Number of visits during the study was 3 in average; fasting blood glucose normalized (≤ 1.26 g/L) in 47.9% T2D with a mean lowering of 1.01 ± 0.82 g/L: this result was associated with male gender (pCombining double low line0.012) and the value of blood glucose at baseline (pCombining double low line0.0001).Conclusion: In sub-Saharan Africa, T2D management by GPs has to be included in the strategies against non communicable diseases. This must be based on adapted therapeutic recommendations taking into account the associated cardiovascular risk factors.
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Introduction Lack of specialists is one of the major problems in the management of diabetes mellitus in sub-Saharan Africa. Our objective was to evaluate the practice of trained general practitioners (GPs) on diabetes. Material and methods A multicenter study was conducted in Senegal and Côte-d’Ivoire from August 2008 to August 2009. Untreated type 2 diabetics (T2D) were enrolled when the GP decide to initiate an oral antidiabetic therapy (OAD). All aspects of the follow up were recorded in a standardized notebook during 3 months. Data were analyzed using Epi Info® version 6. Results 1052 T2D patients were included by 81 GPs, mean age was 53.2 ± 9.6 years, sex ratio (M/F) 0.78; hypertension and overweight or obesity were associated to T2D in 47% and 48% respectively; mean capillary blood glucose was 2.47 g/L and mean HbA1c 8.9%; screening of complications was performed in 20% of the patients only. OAD treatment was a monotherapy in 82.5% and a combination therapy (including metformin in all cases) in 17.5%. Hypertension was treated in 33.8%. Number of visits during the study was 3 in average; fasting blood glucose normalized (≤ 1.26 g/L) in 47.9% T2D with a mean lowering of 1.01 ± 0.82 g/L: this result was associated with male gender (p=0.012) and the value of blood glucose at baseline (p=0.0001). Conclusion In sub-Saharan Africa, T2D management by GPs has to be included in the strategies against non communicable diseases. This must be based on adapted therapeutic recommendations taking into account the associated cardiovascular risk factors.
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Diabetes mellitus is an important and increasing cause of morbidity and mortality in sub-Saharan Africa. Accurate epidemiological studies are often logistically and financially difficult, but processes of rural-urban migration and epidemiological transition are certainly increasing the prevalence of type 2 diabetes. Type 1 disease is relatively rare, although this may be related to high mortality. This diabetic subgroup appears to present at a later age (by about a decade) than in Western countries. Variant forms of diabetes are also described in the continent; notably 'atypical, ketosis-prone' diabetes, and malnutrition-related diabetes mellitus. These types sometimes make the distinction between type 1 and type 2 diabetes difficult. Interestingly, this is also a current experience in the developed world. As more detailed and reliable complication studies emerge, it is increasingly apparent that African diabetes is associated with a high complication burden, which is both difficult to treat and prevent. More optimistically, a number of intervention studies and twinning projects are showing real benefits in varying locations. Future improvements depend on practical and sustainable support, coupled with local acceptance of diabetes as a major threat to the future health and quality of life of sub-Saharan Africans.
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The Clinical Guidelines Task Force of the International Diabetes Federation has created an evidence-based Global Guideline for the care of people with Type 2 diabetes around the world. The recommendations developed for three levels of care (standard, comprehensive, and minimal), which can be applied in settings with different resources, are presented here. The source document is published elsewhere.
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In Sub-Saharan Africa, prevalence and burden of type 2 diabetes are rising quickly. Rapid uncontrolled urbanisation and major changes in lifestyle could be driving this epidemic. The increase presents a substantial public health and socioeconomic burden in the face of scarce resources. Some types of diabetes arise at younger ages in African than in European populations. Ketosis-prone atypical diabetes is mostly recorded in people of African origin, but its epidemiology is not understood fully because data for pathogenesis and subtypes of diabetes in sub-Saharan African communities are scarce. The rate of undiagnosed diabetes is high in most countries of sub-Saharan Africa, and individuals who are unaware they have the disorder are at very high risk of chronic complications. Therefore, the rate of diabetes-related morbidity and mortality in this region could grow substantially. A multisectoral approach to diabetes control and care is vital for expansion of socioculturally appropriate diabetes programmes in sub-Saharan African countries.
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We present data on 5 aspects of the epidemiology of diabetes mellitus in Canada: (a) the incidence of insulin-dependent diabetes mellitus in those under 15 years of age. The 2 Canadian centres that participated in the Diabetes Epidemiology Research International study had different incidence rates in IDDM:25.5/100,000 in Prince Edward Island (PEI) and 9.2/100,000 in Montreal. The reasons for this difference are not yet established. Studies on incidence of IDDM over a decade in PEI showed an apparent epidemic of the disease; (b) the prevalence of self-reported diabetes mellitus in Canadian adults. The overall prevalence of self-reported diabetes in Canadian adults (18-74 y) was 5.1% in the Canadian Heart Health Survey. There were no significant regional differences in prevalence of diabetes across Canada. The prevalence rates increased with age; (c) mortality data in people with diabetes mellitus. In PEI, 321 persons with diabetes died between January 1, 1982 and December 31, 1984, accounting for about 2% of all deaths. Diabetes was listed as the underlying cause in 16.8% of the deaths, as a contributing cause of death in 41.7%, and not mentioned at all in 41.1% of the deaths. Irrespective of whether diabetes was mentioned or not, myocardial infarction and cerebral vascular disease were the 2 major causes of deaths in these 321 persons with diabetes; (d) the prevalence of cardiovascular risk factors in Canadian adults with diabetes mellitus. In the Canadian Heart Health Survey, the prevalence rates of obesity, hypertension, sedentary lifestyle, and hypercholesterolemia were higher in the diabetic group.(ABSTRACT TRUNCATED AT 250 WORDS)
Le diabète sucré en Afrique subsaharienne. Aspects épidémiologiques, difficultés de prise en charge
  • S B Gning
  • M Thiam
  • F Fall
Gning SB, Thiam M, Fall F, et al. Le diabète sucré en Afrique subsaharienne. Aspects épidémiologiques, difficultés de prise en charge. Méd Trop (Marseille) 2007;67:307-11.
Standards of medical care in diabetes --2008
American diabetes association. Clinical practices recommendations 2008. Standards of medical care in diabetes --2008. Diabetes Care 2008;31(Suppl.1):S12-S54.
IDF Clinical guidelines task force. Global guideline for type 2 diabetes: recommendations for standard, comprehensive, and minimal care
IDF Clinical guidelines task force. Global guideline for type 2 diabetes: recommendations for standard, comprehensive, and minimal care. Diabet Med 2006;23:579-93.