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205
costs of Chinese family caregivers in Canada », Journal of Family and Economic Issues,
(2002), « Estimating paid and unpaid hours of
personal assistance services in activities of daily living provided to adults living at home »,
Assessment of older people: self-maintaining and
., Letenneur L. et Commenges D.
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The use of long-term care services by the
tion et de
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A.M. (2004), « Impacts of informal
caregiver availability on long-term care expenditures in OECD countries », Health Services
Classifi cation des personnes âgées en perte
d’autonomie fonctionnelle : comparaison des
profi ls Iso-SMAF aux groupes Iso-ressources
issus de la grille AGGIR
par Pauline Gervais, Michel Tousignant,
Réjean Hébert et Sylvain Connangle
Résumé
En France, la grille AGGIR est l’instrument utilisé pour établir une classifi cation
en groupes iso-ressources (GIR) servant à déterminer l’éligibilité à l’Allocation
Personnalisée Autonomie(APA). En 2005-2006, un EHPAD de Dordogne a
expérimenté le Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle (SMAF)
auprès de 207 résidants. Cet outil permet une classifi cation en 14 profi ls
cliniques homogènes (profi ls Iso-SMAF). Les résidants ont été évalués
avec la grille AGGIR et le SMAF en mai 2006. La comparaison entre les
profi ls Iso-SMAF et les GIR a mis en évidence des disparités entre les
classifi cations en profi ls Iso-SMAF et en GIR et qui démontrent que le quart
des résidants reçoivent un montant de l’APA qui ne correspond pas à leur
niveau d’autonomie.
Abstract
In France, the AGGIR grid is the tool used to evaluate elderly persons with
a loss of autonomy and to determine their eligibility to the APA, a fi nancial
benefi t administered by the general Councils. In 2005-2006, an EHPAD in
Dordogne chose to experiment with the functional autonomy measurement
system (SMAF) on 207 residents. This tool determines a classifi cation
in 14 homogenous clinical profi les (Iso-SMAF profi les). Residents were
also evaluated using the AGGIR grid during the same period of time. The
comparison revealed some disparities between the classifi cation of Iso-
SMAF profi les and the GIR, showing that 25% of residents received an
allocation from the APA which was not in relation with their autonomy.
Le vieillissement de la population française et l’accroissement du nombre de
personnes âgées avec incapacités exercent une pression croissante sur la
demande de services d’aide et de soins. Les dirigeants et les gestionnaires sont
par conséquent amenés à revoir les mécanismes en place pour l’attribution des
services et des prestations de soutien aux personnes en perte d’autonomie dans
une perspective d’équité.
26
206
Dans le domaine de l’hébergement, l’adoption de la loi 97-60 a imposé un virage
vers une démarche d’amélioration de la qualité des services aux résidants et vers
une réforme de la tarifi cation des établissements d’hébergement pour personnes
âgées dépendantes (EHPAD). La Loi 2001-647 relative à la prise en charge
de la perte d’autonomie des personnes âgées et à la création de l’allocation
personnalisée d’autonomie (APA) et la loi 2002-02 rénovant l’action sociale et
médico-sociale obligent maintenant les prestataires de services à élaborer un
plan d’aide individualisé qui tienne compte des besoins des personnes âgées
desservies.
L’outil national utilisé pour évaluer le degré de dépendance des personnes
âgées est la grille Autonomie Gérontologique Groupe Iso-Ressources (AGGIR).
(Direction régionale des affaires sanitaires et sociales d’Aquitaine, Observatoire
régional de santé en Aquitaine, et Union régionale des caisses d’assurance maladie
d’Aquitaine, 2003)Elle permet de catégoriser la clientèle selon six groupes Iso-
ressources (GIR) et sert à déterminer l’admissibilité à l’APA. Plusieurs faiblesses
ont été identifi ées en regard de la validité et de la sensibilité de l’instrument. On lui
reproche notamment de négliger l’infl uence de l’environnement, de sous-estimer
les incapacités psychiques et sensorielles et de négliger certaines variables dans
le calcul du GIR (fonctions mentales, communication) (Colvez, 2003). La forte
variabilité du besoin d’aide dans chaque GIR est également critiquée (Coutton,
2000b; Direction régionale des affaires sanitaires et sociales d’Aquitaine et al.,
2003; Roussille, 2004; Roussille, 2004). Pour le Comité scientifi que ayant étudié
l’adaptation des outils d’évaluation de l’autonomie, la grille AGGIR ne permet pas
de réaliser une évaluation multidimensionnelle qui permette ensuite l’élaboration
du plan d’aide individualisé (Colvez, 2003). Ce constat amène les gestionnaires
et les praticiens à rechercher un instrument ou une méthode d’évaluation
complémentaire.
C’est ce qui a amené un EHPAD du département de la Dordogne, déjà engagé
dans une démarche d’amélioration de la qualité, à expérimenter le Système
de mesure de l’autonomie fonctionnelle (SMAF). Cet outil a été adopté par le
Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, pour l’évaluation de
la clientèle adulte recevant des services de soutien à domicile ou orientés vers
une ressource d’hébergement publique (Ministère de la Santé et des Services
sociaux du Québec, 2000). La classifi cation en 14 profi ls Iso-SMAF qu’il permet
de générer peut être comparée aux GIR calculés avec la grille AGGIR.
L’implantation du SMAF dans l’EHPAD de Bergerac a permis la réalisation d’une
étude ayant pour objectifs 1) d’établir le profi l d’autonomie fonctionnelle Iso-
SMAF des résidants et 2) de comparer la classifi cation des profi ls Iso-SMAF et
celle des GIR.
Classifi
d’autonomie
profi
issus de la
L’i
préalablement été formé et sensibilisé à la démarche. Celui-ci
infi
l’infi
Maison d’accueil temporaire, le médecin coordonnateur et le directeur de
l’établissement. Les membres du comité ont
28 heures sur le SMAF
Brière, T
à colliger les données(Guilbeault et Delli-Colli, 2005). Cette formation
donnée sur place par le Centre d’expertise en santé de Sherbrooke (Québec).
Un contrôle des habiletés à l’utilisation
a ensuite procédé à une première évaluation de tous les résidants du EHP
(n=211
18 novembre 2005. Le SMAF a été complété
l’équipe multidisciplinaire de chaque service. Des formulaires ont
consigner les informations qui ont ensuite été saisies par la même infi
le logiciel eSMAF
soutenu.
La présente étude a été
SMAF.
Les critères d’inclusion étaient les suivants : 1) Être un résidant permanent du
EHPAD,
admis depuis un mois et plus, cela afi
adaptés à leur environnement et que le personnel les connaisse bien.
Les variables étudiées sont 1)
de dépendance. Ces deux variables ont été mesurées respectivement
SMAF (Hébert et al., 2003; Hébert et al., 2003)et la grille
de l’Assurance Maladie des
Le SMAF s’appuie sur le concept fonctionnel de l’autonomie
mondiale de la santé (W
il a fait l’objet de
(Desrosiers, Bravo, Hébert, et Dubuc, 1995; Hébert et
2001) (Hébert et al., 2001; Hébert, Spiegelhalter
2006; Pinsonnault et al., 2001). L
207
virage
résidants et vers
tion des établissements d’hébergement pour personnes
AD). La Loi 2001-647 relative à la prise en charge
de la perte d’autonomie des personnes âgées et à la création de l’allocation
A) et la loi 2002-02 rénovant l’action sociale et
médico-sociale obligent maintenant les prestataires de services à élaborer un
âgées
personnes
Autonomie Gérontologique Groupe Iso-Ressources (AGGIR).
faires sanitaires et sociales d’Aquitaine, Observatoire
Aquitaine, et Union régionale des caisses d’assurance maladie
Iso-
A. Plusieurs faiblesses
s en regard de la validité et de la sensibilité de l’instrument. On lui
nce de l’environnement, de sous-estimer
les incapacités psychiques et sensorielles et de négliger certaines variables dans
forte
(Coutton,
faires sanitaires et sociales d’Aquitaine et al.,
e ayant étudié
AGGIR ne permet pas
de réaliser une évaluation multidimensionnelle qui permette ensuite l’élaboration
gestionnaires
d’évaluation
AD du département de la Dordogne, déjà engagé
Système
de mesure de l’autonomie fonctionnelle (SMAF). Cet outil a été adopté par le
Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, pour l’évaluation de
la clientèle adulte recevant des services de soutien à domicile ou orientés vers
Services
o-SMAF qu’il permet
AD de Bergerac a permis la réalisation d’une
d’autonomie fonctionnelle Iso-
o-SMAF et
Classifi cation des personnes âgées en perte
d’autonomie fonctionnelle : comparaison des
profi ls Iso-SMAF aux groupes Iso-ressources
issus de la grille AGGIR
1. Méthodologie
1.1. Implantation du SMAF
L’implantation du SMAF s’est faite en 2005. Un comité d’implantation avait
préalablement été formé et sensibilisé à la démarche. Celui-ci regroupait une
infi rmière responsable de service, aussi responsable de la démarche SMAF,
l’infi rmière responsable de la qualité et des admissions, la responsable la
Maison d’accueil temporaire, le médecin coordonnateur et le directeur de
l’établissement. Les membres du comité ont reçu une formation d’une durée de
28 heures sur le SMAF, les profi ls Iso-SMAF et sur le logiciel eSMAF (Boissy,
Brière, Tousignant, et Rousseau, 2007; Guilbeault et Delli-Colli, 2005)servant
à colliger les données(Guilbeault et Delli-Colli, 2005). Cette formation a été
donnée sur place par le Centre d’expertise en santé de Sherbrooke (Québec).
Un contrôle des habiletés à l’utilisation de l’outil a été fait trois mois plus tard. On
a ensuite procédé à une première évaluation de tous les résidants du EHPAD
(n=211) et de la Maison d’accueil temporaire (n= 29) entre le 3 octobre et le
18 novembre 2005. Le SMAF a été complété par l’infi rmière responsable avec
l’équipe multidisciplinaire de chaque service. Des formulaires ont été utilisés pour
consigner les informations qui ont ensuite été saisies par la même infi rmière avec
le logiciel eSMAF. Le processus d’évaluation a fait l’objet d’un encadrement
soutenu.
1.2. Devis de recherche
La présente étude a été réalisée en 2006, six mois après l’implantation du
SMAF. Ont été retenus les résidants permanents de l’établissement. (n = 211).
Les critères d’inclusion étaient les suivants : 1) Être un résidant permanent du
EHPAD, ce qui excluait les sujets de la Maison d’accueil temporaire, et 2) Être
admis depuis un mois et plus, cela afi n de s’assurer que les sujets se soient
adaptés à leur environnement et que le personnel les connaisse bien.
Les variables étudiées sont 1) le niveau d’autonomie fonctionnelle et 2) le degré
de dépendance. Ces deux variables ont été mesurées respectivement avec le
SMAF (Hébert et al., 2003; Hébert et al., 2003)et la grille AGGIR (Caisse Nationale
de l’Assurance Maladie des Travailleurs salariés, 2004).
Le SMAF s’appuie sur le concept fonctionnel de l’autonomie de l’Organisation
mondiale de la santé (World Health Organization, 1980). Développé en 1984,
il a fait l’objet de plusieurs études ayant confi rmé ses qualités métrologiques
(Desrosiers, Bravo, Hébert, et Dubuc, 1995; Hébert et al., 2003; Hébert et al.,
2001) (Hébert et al., 2001; Hébert, Spiegelhalter, et Brayne, 1997; McDowell,
2006; Pinsonnault et al., 2001). L’instrument évalue 29 fonctions regroupées
26
208
en cinq catégories : les activités de la vie quotidienne (AVQ) (7), la mobilité
(6), la communication (3), les fonctions mentales (5) et les activités de la vie
domestique (AVD) (8). Les fonctions sont cotées sur une échelle à cinq degrés :
0 (autonome); -1 (surveillance ou stimulation requises); -2 (aide partielle requise);
-3 (aide complète requise); une cote intermédiaire de -0,5 ou de -1,5 est utilisée
pour certains items lorsqu’une activité est réalisée de façon autonome mais
avec diffi culté. Le score maximum est de -87. Le SMAF permet une évaluation
exhaustive des incapacités de la personne et d’obtenir un score d’handicap à
partir de l’identifi cation des ressources matérielles et sociales mises en place pour
compenser les incapacités. Il permet aussi d’apprécier la stabilité des ressources
et de mesurer l’écart entre les services requis et les services fournis.
Une classifi cation en 14 profi ls cliniques gradués (profi ls Iso-SMAF), chacun
correspondant à un groupe de sujets semblables requérant des services
similaires selon des coûts similaires (Dubuc et Hébert, 2002; Dubuc, Hébert, et
Desrosiers, 2004), est également disponible.(Dubuc et al., 2004) L’utilisation du
logiciel eSMAF permet d’établir le profi l Iso-SMAF de chaque sujet évalué et de
générer un Tableau d’aide individualisé (Boissy et al., 2007). Contrairement aux
GIR, tous les items du SMAF servent à établir le profi l Iso-SMAF. Les quatorze
profi ls Iso-SMAF sont partagés en quatre catégories. La première catégorie
regroupe les profi ls 1, 2 et 3, ceux de sujets présentant des incapacités aux
tâches domestiques seulement. La deuxième catégorie regroupe les profi ls 4, 6
et 9, ceux de sujets présentant une atteinte motrice et dont les fonctions mentales
sont relativement préservées. La troisième catégorie regroupe les profi ls 5, 7, 8 et
10, ceux de sujets chez qui l’incapacité mentale est prédominante. La quatrième
catégorie correspond aux profi ls 11, 12, 13 et 14, ceux de sujets qui présentent
des incapacités importantes au niveau de la mobilité et qui sont dépendants au
niveau des AVQ et/ou présentant des défi cits cognitifs et une incapacité presque
totale à communiquer. Chaque profi l correspond à un nombre requis d’heures de
soins infi rmiers, d’assistance et de soutien (Hébert et al., 2001). La classifi cation
permet d’établir le profi l d’accueil des milieux évalués et de calculer un indice
de lourdeur de la clientèle (ILC) utile à la comparaison de différentes unités
d’analyse (Tousignant, Dubuc, Hébert, et Coulombe, 2006).
Dérivé de l’instrument clinique Géronte (Besso, Saos, et Attalli, 1989) la grille
AGGIR comporte dix variables discriminantes et sept variables illustratives.
Chaque variable peut prendre trois modalités, déterminées en fonction de quatre
adverbes (Caisse Nationale de l’Assurance Maladie des Travailleurs salariés,
2004). En EHPAD, seules les huit premières variables discriminantes sont prises
en compte dans l’algorithme permettant de calculer le GIR. La classifi cation
comporte six niveaux qui regroupent des sujets ayant des niveaux proches en
termes d’aides requises pour accomplir les actes essentiels de la vie quotidienne
(Coutton, 2000a). L’ordre des GIR est l’inverse de celle des profi ls Iso-SMAF.
Ainsi le GIR 6 correspond-il au profi
SMAF 14. Seuls les GIR qui correspondent à un niveau de services modérés à
importants, soit les GIR 1 à 4, donnent lieu à un fi
regroupe les personnes indépendantes pour les activités de la vie courante. Le
GIR 5 réunit des personnes qui ont besoin d’une aide ponctuelle pour se laver et
pour les activités domestiques mais qui assurent seules leurs transferts et leurs
déplacements à l’intérieur du logement. Le GIR 4 comprend deux sous-groupes
de personnes pour qui de l’aide
pour leur hygiène de l’élimination : 1) les personnes ayant besoin d’aide pour
leurs transferts, d’aide ou de stimulation pour se laver et s’habiller mais
seules leurs déplacements à l’intérieur
pas de problèmes locomoteurs mais qui requièrent de l’aide pour les activités
corporelles et les repas. Le GIR 3 regroupe
n’assurent pas leur hygiène de l’élimination
des fonctions mentales satisfaisantes et des fonctions locomotrices partielles,
mais qui nécessitent quotidiennement et plusieurs fois par jour des aides pour les
activités corporelles. Le GIR 2 comprend deux sous-groupes : 1) les personnes
confi
préservées et qui nécessitent de l’aide pour la plupart des activités de la vie
courante et une surveillance permanente et 2) les personnes dont les fonctions
mentales sont altérées mais qui ont conservé leurs capacités locomotrices et
qui requièrent de l’aide ponctuelle mais fréquente pour les activités corporelles.
Le GIR 1 regroupe des personnes confi
toutes leurs capacités pour les
sociales.
On retrouve plusieurs variables de
présente les variables et les items de chacun.
Classifi
d’autonomie
profi
issus de la
209
VQ) (7), la mobilité
(6), la communication (3), les fonctions mentales (5) et les activités de la vie
VD) (8). Les fonctions sont cotées sur une échelle à cinq degrés :
0 (autonome); -1 (surveillance ou stimulation requises); -2 (aide partielle requise);
-3 (aide complète requise); une cote intermédiaire de -0,5 ou de -1,5 est utilisée
mais
lté. Le score maximum est de -87. Le SMAF permet une évaluation
exhaustive des incapacités de la personne et d’obtenir un score d’handicap à
tion des ressources matérielles et sociales mises en place pour
compenser les incapacités. Il permet aussi d’apprécier la stabilité des ressources
o-SMAF), chacun
correspondant à un groupe de sujets semblables requérant des services
similaires selon des coûts similaires (Dubuc et Hébert, 2002; Dubuc, Hébert, et
’utilisation du
Iso-SMAF de chaque sujet évalué et de
leau d’aide individualisé (Boissy et al., 2007). Contrairement aux
Les quatorze
ls Iso-SMAF sont partagés en quatre catégories. La première catégorie
t 3, ceux de sujets présentant des incapacités aux
4, 6
et 9, ceux de sujets présentant une atteinte motrice et dont les fonctions mentales
8 et
10, ceux de sujets chez qui l’incapacité mentale est prédominante. La quatrième
, 12, 13 et 14, ceux de sujets qui présentent
des incapacités importantes au niveau de la mobilité et qui sont dépendants au
ts cognitifs et une incapacité presque
correspond à un nombre requis d’heures de
tion
d’accueil des milieux évalués et de calculer un indice
férentes unités
Attalli, 1989) la grille
AGGIR comporte dix variables discriminantes et sept variables illustratives.
Chaque variable peut prendre trois modalités, déterminées en fonction de quatre
vailleurs salariés,
AD, seules les huit premières variables discriminantes sont prises
cation
comporte six niveaux qui regroupent des sujets ayant des niveaux proches en
termes d’aides requises pour accomplir les actes essentiels de la vie quotidienne
o-SMAF.
Ainsi le GIR 6 correspond-il au profi l Iso-SMAF 1 et le GIR 1 au profi l Iso-
SMAF 14. Seuls les GIR qui correspondent à un niveau de services modérés à
importants, soit les GIR 1 à 4, donnent lieu à un fi nancement de l’APA. Le GIR 6
regroupe les personnes indépendantes pour les activités de la vie courante. Le
GIR 5 réunit des personnes qui ont besoin d’une aide ponctuelle pour se laver et
pour les activités domestiques mais qui assurent seules leurs transferts et leurs
déplacements à l’intérieur du logement. Le GIR 4 comprend deux sous-groupes
de personnes pour qui de l’aide partielle et ponctuelle est parfois nécessaire
pour leur hygiène de l’élimination : 1) les personnes ayant besoin d’aide pour
leurs transferts, d’aide ou de stimulation pour se laver et s’habiller mais assurant
seules leurs déplacements à l’intérieur du logement; 2) les personnes qui n’ont
pas de problèmes locomoteurs mais qui requièrent de l’aide pour les activités
corporelles et les repas. Le GIR 3 regroupe des personnes qui, majoritairement,
n’assurent pas leur hygiène de l’élimination fécale et urinaire, qui ont conservé
des fonctions mentales satisfaisantes et des fonctions locomotrices partielles,
mais qui nécessitent quotidiennement et plusieurs fois par jour des aides pour les
activités corporelles. Le GIR 2 comprend deux sous-groupes : 1) les personnes
confi nées au lit ou au fauteuil mais dont les fonctions mentales non partiellement
préservées et qui nécessitent de l’aide pour la plupart des activités de la vie
courante et une surveillance permanente et 2) les personnes dont les fonctions
mentales sont altérées mais qui ont conservé leurs capacités locomotrices et
qui requièrent de l’aide ponctuelle mais fréquente pour les activités corporelles.
Le GIR 1 regroupe des personnes confi nées au lit ou au fauteuil et ayant perdu
toutes leurs capacités pour les activités mentales, corporelles, locomotrices et
sociales.
On retrouve plusieurs variables de la grille AGGIR dans le SMAF. Le tableau 1
présente les variables et les items de chacun.
Classifi cation des personnes âgées en perte
d’autonomie fonctionnelle : comparaison des
profi ls Iso-SMAF aux groupes Iso-ressources
issus de la grille AGGIR
26
210
AGGIR SMAF
Alimentation * Se nourrir
Habillage * S’habiller
Se laver Toilette *
Entretenir sa personne
Fonction vésicale
Fonction anale
Élimination urinaire et fécale *
Utiliser les toilettes
Transferts * Transferts
Déplacements à l’intérieur * Marcher à l’intérieur
Installer prothèse ou orthèse
Se déplacer en FR à l’intérieur
Utiliser les escaliers
Déplacements à l’extérieur (domicile) Circuler à l’extérieur
Voir
Entendre
Parler
Jugement
Cohérence *
Comportement
Orientation * Orientation
Mémoire
Compréhension
Variables discriminantes
(établissement et domicile)
Alerter Utiliser le téléphone maison
Entretenir la maison Ménage
Faire la lessive
Cuisine Préparer les repas
Achats Faire les courses
Transport Utiliser les moyens de transport
Suivi du traitement Prendre ses médicaments
Gestion Gérer son budget
Variables illustratives
(domicile)
Activités de temps libre
Items servant au calcul du profil Iso-SMAF
10 variables discriminantes + 8 variables
illustratives
4 – AVQ
3 – Mobilité
1 – Capacité d’alerter
2 – Fonction cognitives
7 – AVD
1 – Social
29 items
7 – AVQ
6 – Mobilité
3 – Communication
5 – Fonctions cognitives
8 – AVD
Scores
A – Fait seul (spontanément), totalement,
habituellement (temps) et correctement
B – Fait partiellement, ou non
habituellement ou non correctement
C – Ne fait pas
0 – Autonome
-0,5 – Avec difficulté
-1 –Stimulation ou supervision requise
-2 – Aide partielle requise
-3 - Dépendant
Tableau 1 : Variables de la grille AGGIR et items du SMAF
La collecte des données a été réalisée entre le 10 avril et le 5 mai 2006, soit un an
après le début de l’implantation du SMAF. Les évaluations avec le SMAF et avec
la grille AGGIR ont été faites en alternance. Un calendrier de rencontres avec
les équipes de soins des huit services
chaque équipe soit rencontrée respectivement par l’infi
démarche d’implantation du SMAF et par le médecin coordonnateur responsable
de l’évaluation avec
des huit services de l’établissement ont ainsi fait l’objet d’une évaluation avec les
deux instruments.
La distribution relative des profi
décrire la population étudiée. L
de travail entre les dif
en divisant la médiane des heures requises quotidiennement pour
besoins de soins infi
par la médiane des heures
Chaque coeffi
La somme des coeffi
entre la classifi
partir de statistiques descriptives et un
été estimé.
Les 21
décédés avant la date prévue
moins d’un mois a été exclu. Deux cent sept (207) sujets ont donc été évalués.
La moyenne d’âge globale des résidants était de 86 ans, soit 87
femmes, au nombre de 152 (73%), et de 84 ans chez les ho
55 (27%). La durée moyenne des évaluations avec le SMAF a été de 20 minutes
et de 30 minutes avec la grille
La fi
SMAF et selon les six
clientèle (52%). Ils correspondent aux groupes les plus lourds
aux allocations fi
sujets se retrouve dans les GIR 5 et 6, des groupes n’ayant
fi n
sujets. À l’intérieur de chaque groupe, les besoins demeurent indiff
La répartition des profi
clientèle.
Classifi
d’autonomie
profi
issus de la
211
La collecte des données a été réalisée entre le 10 avril et le 5 mai 2006, soit un an
. Les évaluations avec le SMAF et avec
AGGIR ont été faites en alternance. Un calendrier de rencontres avec
les équipes de soins des huit services du EHPAD a été établi de façon à ce que
chaque équipe soit rencontrée respectivement par l’infi rmière responsable de la
démarche d’implantation du SMAF et par le médecin coordonnateur responsable
de l’évaluation avec AGGIR, et ce à deux semaines d’intervalle. Les résidants
des huit services de l’établissement ont ainsi fait l’objet d’une évaluation avec les
deux instruments.
La distribution relative des profi ls Iso-SMAF dans l’EHPAD ont été utilisées pour
décrire la population étudiée. L’ILC est aussi utilisé pour comparer la charge
de travail entre les différentes unités d’hébergement de l’EHPAD. Il est calculé
en divisant la médiane des heures requises quotidiennement pour combler les
besoins de soins infi rmiers, d’assistance et de soutien de chaque profi l Iso-SMAF
par la médiane des heures totales requises du profi l le plus lourd (profi l 14).
Chaque coeffi cient obtenu est multiplié par le nombre de sujets du profi l concerné.
La somme des coeffi cients est divisée par le total des sujets. La comparaison
entre la classifi cation en profi ls Iso-SMAF et la catégorisation en GIR est faite à
partir de statistiques descriptives et un coeffi cient de corrélation de Spearman a
été estimé.
2. Résultats
2.1. Portrait de la clientèle
Les 211 lits de l’EHPAD étaient occupés au début de l’étude. Trois résidants sont
décédés avant la date prévue de leur évaluation et un résidant admis depuis
moins d’un mois a été exclu. Deux cent sept (207) sujets ont donc été évalués.
La moyenne d’âge globale des résidants était de 86 ans, soit 87 ans chez les
femmes, au nombre de 152 (73%), et de 84 ans chez les hommes, au nombre de
55 (27%). La durée moyenne des évaluations avec le SMAF a été de 20 minutes
et de 30 minutes avec la grille AGGIR.
La fi gure 1 illustre la répartition de la clientèle selon les quatorze profi ls Iso-
SMAF et selon les six GIR. Les GIR 1 et 2 regroupent plus de la moitié de la
clientèle (52%). Ils correspondent aux groupes les plus lourds donnant droit
aux allocations fi nancières les plus substantielles. Un pourcentage de 28% des
sujets se retrouve dans les GIR 5 et 6, des groupes n’ayant droit à aucun support
fi n ancier. Les GIR intermédiaires 3 et 4 rassemblent pour leur part 20% des
sujets. À l’intérieur de chaque groupe, les besoins demeurent indifférenciés.
La répartition des profi ls Iso-SMAF met en évidence l’hétérogénéité de la
clientèle.
Classifi cation des personnes âgées en perte
d’autonomie fonctionnelle : comparaison des
profi ls Iso-SMAF aux groupes Iso-ressources
issus de la grille AGGIR
26
212
La Madeleine
n = 207
profil 1 profil 2 profil 3 profil 4 profil 6 profil 9 profil 5 profil 7 profil 8 profil 10 profil 11 profil 12 profil 13 profil 14
GIR
N = 207
Iso-SMAF
N = 207
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%
1
GIR 6 GIR 5 GIR 4 GIR 3 GIR 2 GIR 1
Atteintes mixtes/sév
Profils 11 à 14
Fonc.motrices
Profils 4-6-9
AVD
Profils 1-2-3
Fonct. mentales
Profils 5-7-8-10
GIR 5 GIR 4 GIR 3 GIR 2 GIR 1GIR 1
Figure 1 : Répartition des profi ls Iso-SMAF et des GIR dans l’EHPAD
Près d’un sujet sur quatre (24%) présente des incapacités aux AVD seulement
(profi ls 1, 2 et 3), un pourcentage légèrement inférieur à celui qu’on constate
dans les GIR 5 et 6. On retrouve 24% de la clientèle dans la catégorie de profi ls
correspondant aux incapacités motrices (profi ls 4,6 et 9) et 22% dans la catégorie
des incapacités mentales (profi ls 5, 7, 8 et 10), ce qui correspond à la proportion
classée en GIR 2, 3 et 4. Finalement, 30% des sujets présentent une perte
d’autonomie grave caractérisée par des incapacités importantes au plan moteur
et mental (profi ls 11, 12, 13 et 14).
Dans la fi gure 2, on peut constater les différences dans la répartition des profi ls
Iso-SMAF et au niveau de l’ILC entre les différents services de l’EHPAD.
Ensemble, la répartition des profi ls Iso-SMAF de chaque service (aussi appelée
« profi l d’accueil ») et l’ILC caractérisent le type et l’importance des besoins de
la clientèle.
Les fréquences des correspondances entre les profi
GIR sont exposées dans le
deux classifi
correspondance parfaite avec le GIR 6. Les profi
présentent également une correspondance élevée de 93%. Il en va autrement des
autres profi
à 5. De façon générale, on observe une surévaluation des GIR à partir des profi
Iso-SMAF.
Classifi
d’autonomie
profi
issus de la
213
il 14
GIR 1
VD seulement
ls 1, 2 et 3), un pourcentage légèrement inférieur à celui qu’on constate
dans les GIR 5 et 6. On retrouve 24% de la clientèle dans la catégorie de profi ls
6 et 9) et 22% dans la catégorie
t 10), ce qui correspond à la proportion
classée en GIR 2, 3 et 4. Finalement, 30% des sujets présentent une perte
d’autonomie grave caractérisée par des incapacités importantes au plan moteur
férences dans la répartition des profi ls
AD.
o-SMAF de chaque service (aussi appelée
d’accueil ») et l’ILC caractérisent le type et l’importance des besoins de
0% 20% 40% 60% 80% 100%
St-Marc RDC
n = 25
St-Marc 1er
n = 22
Pavillon
n = 24
St-Joseph
n = 19
Ste-Madeleine
n = 39
Ste-Anne
n = 32
Ste-Marthe
n = 23
Jeanne-d'Arc
n = 23
TOTAL
n = 207
065
Fonctions motrices
Profils 4
-
6
-
9
Atteinte mixtes
Profils 11
-
12
-
13
-
14
AVD
Profil
s 1
-
2
-
3
Fonctions mentales
Profils 5
-
7
-
8
-
10
Figure 2 : Répartition des profi ls Iso-SMAF dans les différents services de l’EHPAD
2.2. Comparaison des profi ls Iso-SMAF et des GIR
Les fréquences des correspondances entre les profi ls Iso-SMAF et des
GIR sont exposées dans le tableau 2. Le coeffi cient de corrélation entre les
deux classifi cations est de 0.86. Pour le profi l Iso-SMAF 1, on obtient une
correspondance parfaite avec le GIR 6. Les profi ls Iso-SMAF 14 et les GIR 1
présentent également une correspondance élevée de 93%. Il en va autrement des
autres profi ls qui se distribuent de façon irrégulière entre les GIR intermédiaires 2
à 5. De façon générale, on observe une surévaluation des GIR à partir des profi ls
Iso-SMAF.
Classifi cation des personnes âgées en perte
d’autonomie fonctionnelle : comparaison des
profi ls Iso-SMAF aux groupes Iso-ressources
issus de la grille AGGIR
26
214
GIR 1 GIR2 GIR 3 GIR 4 GIR 5 GIR 6 n
Profil 1
0 0 0 0 0 2
100%
2
Profil 2
0 0 0 0 3
27,3%
8
72,7%
11
Profil 3
0 0 1
2,8%
9
25,0%
3
8,3%
23
63,9%
36
Profil 4
0 1
33,3%
0 2
66,7%
0 0 3
Profil 5
0 2
10,5%
2
10,5%
7
6,8%
5
26,3%
3
15,8%
19
Profil 6
0 2
8,3%
2
8,3%
10
41,7%
6
25,0%
4
16,7%
24
Profil 7
1
8,3%
7
58,3%
3
25,0%
0 1
8,3%
0 12
Profil 8
0 5
62,5%
2
25,0%
1
12,5%
0 0 8
Profil 9
6
26,1%
14
60,9%
2
8,7%
0 1
4,3%
0 23
Profil 10
1
14,3%
6
85,7%
0 0 0 0 7
Profil 11
8
57,1%
6
42,9%
0 0 0 0 14
Profil 12
8
61,5%
5
38,5%
0 0 0 0 13
Profil 13
12
60,0%
8
40,0%
0 0 0 0 20
Profil 14
14
93.3%
1
6,7%
0 0 0 0 15
r
P
= 0,86 p <0,001
Tableau 2 : Correspondance entre les GIR et les profi ls Iso-SMAF
La répartition des profi ls Iso-SMAF dans les GIR, illustrée dans la fi gure 3, fournit
un autre éclairage. On constate que les profi ls 1 à 3 correspondent au GIR 6 pour
67% des cas. Le tiers se retrouve dans le GIR 5 (profi l 2) et le GIR 4 (profi l 3). Les
profi ls 4 et 6 correspondent aux GIR 4 dans 44% des cas, le reste étant classé
en GIR 2 (profi l 4) et 5 (profi l 6). Les profi ls 7 à 10 correspondent aux GIR 2 dans
70% des cas. Le 30% restant est distribué dans les GIR 3 (profi ls 7 et 8) et dans
les GIR 1 (profi ls 9 et 10). Enfi n 68 % des profi ls 11 à 14 sont classés dans le GIR
1, les autres se retrouvant dans le GIR 2 (profi ls 11, 12 et 13).
Les objectifs poursuivis dans cette étude ont été d’établir le profi
fonctionnelle de la clientèle d’un EHP
profi
constitue une première quant à la comparaison entre ces deux classifi
Dans l’EHP
par les profi
dépendance et ne permettent pas de décrire la complexité des situations (Coutton,
2000b), les profi
des besoins. En complément, l’ILC fournit une indication de l’importance des
besoins et permet de comparer entre eux dif
On retrouve 28% de la clientèle en GIR 6
à des personnes autonomes ou ne
AVD
une proportion moindre de personnes ne nécessitant qu’une supervision ou de
l’aide partielle pour les activités de la vie domestique.
dépendance, le GIR 1 regroupe 24% de la clientèle, une proportion moindre que
celle des profi
des atteintes mixtes et graves. Ces dif
classifi
Classifi
d’autonomie
profi
issus de la
215
re 3, fournit
orrespondent au GIR 6 pour
3). Les
ls 4 et 6 correspondent aux GIR 4 dans 44% des cas, le reste étant classé
rrespondent aux GIR 2 dans
t 8) et dans
4 sont classés dans le GIR
#1
1
#2
#2
#3
#3
#3
#3
#4
#4
#6
#6
#6
#6
#6
#9
#9
#9
#9
#5
#5
#5
#5
#5
#7
#7
#7
#7
#8
#8
#10
#10
#10
#11
#11
#12
#12
#13
#13
#14
#14
0%
10%
20%
30%
40% 50%
60%
70%
80%
90%
100%
GIR 1
GIR 2
GIR 3
GIR 4
GIR 5
GIR 6
#9
Fonctions motrices
Profils 4
-
6
-
9
Fonctions mentales
Profils 5
-
7
-
8
-
10
Atteinte mixtes
Profils 11
-
12
-
13
-
14
AVD
Profils 1
-
2
-
3
Figure 3 : Répartition des profi ls Iso-SMAF dans les GIR
3. Discussion
Les objectifs poursuivis dans cette étude ont été d’établir le profi l d’autonomie
fonctionnelle de la clientèle d’un EHPAD puis de comparer la classifi cation en
profi ls Iso-SMAF avec la catégorisation en GIR. À notre connaissance, cette étude
constitue une première quant à la comparaison entre ces deux classifi cations.
Dans l’EHPAD étudié, l’hétérogénéité de la clientèle desservie a été confi rmée
par les profi ls Iso-SMAF. Contrairement aux GIR qui n’indiquent que le niveau de
dépendance et ne permettent pas de décrire la complexité des situations (Coutton,
2000b), les profi ls Iso-SMAF mettent en lumière la diversité des incapacités et
des besoins. En complément, l’ILC fournit une indication de l’importance des
besoins et permet de comparer entre eux différents regroupements de clientèle.
On retrouve 28% de la clientèle en GIR 6 et 5, deux groupes qui correspondent
à des personnes autonomes ou ne nécessitant qu’une aide ponctuelle pour les
AVD et l’hygiène. Dans la classifi cation établie à partir du SMAF, on retrouve
une proportion moindre de personnes ne nécessitant qu’une supervision ou de
l’aide partielle pour les activités de la vie domestique. Au niveau le plus élevé de
dépendance, le GIR 1 regroupe 24% de la clientèle, une proportion moindre que
celle des profi ls Iso-SMAF 11 à 14 qui correspondent à une clientèle présentant
des atteintes mixtes et graves. Ces différences de proportion entre les deux
classifi cations appuient les observations faites dans d’autres études qui ont
Classifi cation des personnes âgées en perte
d’autonomie fonctionnelle : comparaison des
profi ls Iso-SMAF aux groupes Iso-ressources
issus de la grille AGGIR
26
216
démontré que la grille AGGIR sous-estime l’ampleur des besoins (Kerhuel,
2001). La répartition des profi ls Iso-SMAF dans les GIR démontre aussi que des
erreurs de classifi cation se produisent avec l’utilisation de la grille AGGIR. Ainsi,
10% des résidants en perte d’autonomie se retrouvent dans un GIR regroupant
des personnes autonomes et ne reçoivent donc pas d’allocation fi nancière alors
qu’ils y ont droit. Inversement, 5% des résidants reçoivent une allocation alors
qu’ils ne rencontrent pas le seuil d’admissibilité requis. Qui plus est, près de 10%
reçoivent un montant qui ne correspond pas à leur niveau d’autonomie.
La validité interne de cette étude repose sur un ensemble de mesures qu’il
convient de présenter. La réalisation d’une enquête dans un EHPAD de grande
taille (n=211) est l’une des forces de cette recherche. On a ainsi évité un
éventuel biais de sélection et optimisé la représentativité de l’étude pour des
milieux semblables du département. D’autre part, nous avons été vigilants afi n de
minimiser le biais d’information possible. Les données ont été recueillies par deux
évaluateurs formés et familiers avec l’utilisation de chaque instrument. Chacune
des évaluations avec le SMAF et avec la grille AGGIR a été réalisée auprès des
mêmes équipes et une période de deux semaines a été respectée entre les deux
évaluations. D’autre part, la saisie des données du SMAF a été faite sur le logiciel
eSMAF pendant l’évaluation, écartant ainsi le risque d’erreur. Les données de la
grille AGGIR ont été consignées sur un formulaire puis vérifi ées et enregistrées
le jour même dans un fi chier informatique. Sans prétendre à un contrôle parfait
des biais possibles, nous sommes confi ants quant à la qualité des données de
cette étude.
Conclusion
Cette recherche avait pour premier objectif de déterminer le profi l d’autonomie
fonctionnelle (profi l Iso-SMAF) de la clientèle dans un EHPAD. Aussi, constitue-
t-elle une percée dans le domaine de l’évaluation des personnes âgées en perte
d’autonomie en France. En vertu des modifi cations apportées à la loi depuis
quelques années, la prise en charge des personnes âgées et l’élaboration du plan
d’aide individualisé doivent s’appuyer sur une évaluation multidimensionnelle. Le
SMAF apporte une réponse concrète à cette exigence.
L’étude a permis d’établir une comparaison entre les classifi cations obtenues
à partir du SMAF et de la grille AGGIR. À notre connaissance, aucune autre
recherche semblable n’avait encore été réalisée. Cette comparaison a mis en
lumière des écarts entre la classifi cation en GIR et les profi ls Iso-SMAF. Un
résidant peut être classé dans un GIR qui ne correspond pas à son niveau de
perte d’autonomie et, en conséquence, ne pas recevoir l’allocation fi nancière à
laquelle il a droit. Inversement, un résidant peut être classé dans un GIR donnant
droit à une allocation fi nancière alors qu’il ne rencontre pas le seuil d’amissibilité
requis. Ces premiers résultats suggèrent de poursuivre la recherche pour y inclure
toute la gamme des milieux d’hébergement et d’intervent
jugement éclairé sur l’équité dans l’attribution des allocations fi
Bibliographie
Besso M., Saos J. et
personnes âgées », Échanges Santé, No 55, p. 23-26.
Boissy P
the assessment and follow-up of functional autonomy in
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l’adoption d’un outil d’évaluation intégré des besoins des
et de détermination des services requis notamment en
Gouvernement du Québec.
Classifi
d’autonomie
profi
issus de la
217
AGGIR sous-estime l’ampleur des besoins (Kerhuel,
o-SMAF dans les GIR démontre aussi que des
AGGIR. Ainsi,
regroupant
ncière alors
qu’ils y ont droit. Inversement, 5% des résidants reçoivent une allocation alors
qu’ils ne rencontrent pas le seuil d’admissibilité requis. Qui plus est, près de 10%
La validité interne de cette étude repose sur un ensemble de mesures qu’il
AD de grande
1) est l’une des forces de cette recherche. On a ainsi évité un
éventuel biais de sélection et optimisé la représentativité de l’étude pour des
n de
minimiser le biais d’information possible. Les données ont été recueillies par deux
évaluateurs formés et familiers avec l’utilisation de chaque instrument. Chacune
AGGIR a été réalisée auprès des
mêmes équipes et une période de deux semaines a été respectée entre les deux
évaluations. D’autre part, la saisie des données du SMAF a été faite sur le logiciel
. Les données de la
s et enregistrées
ier informatique. Sans prétendre à un contrôle parfait
ts quant à la qualité des données de
d’autonomie
constitue-
t-elle une percée dans le domaine de l’évaluation des personnes âgées en perte
tions apportées à la loi depuis
quelques années, la prise en charge des personnes âgées et l’élaboration du plan
d’aide individualisé doivent s’appuyer sur une évaluation multidimensionnelle. Le
tions obtenues
AGGIR. À notre connaissance, aucune autre
recherche semblable n’avait encore été réalisée. Cette comparaison a mis en
o-SMAF. Un
résidant peut être classé dans un GIR qui ne correspond pas à son niveau de
ncière à
laquelle il a droit. Inversement, un résidant peut être classé dans un GIR donnant
ncière alors qu’il ne rencontre pas le seuil d’amissibilité
requis. Ces premiers résultats suggèrent de poursuivre la recherche pour y inclure
toute la gamme des milieux d’hébergement et d’intervention afi n de porter un
jugement éclairé sur l’équité dans l’attribution des allocations fi nancières.
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26
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L’o
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